Punchline (Émission du 18/03/2024)

  • il y a 6 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 Ravi de vous retrouver en ce début de semaine.
00:00:05 Les policiers ulcérés après l'assaut contre un commissariat de la Courneuve hier soir
00:00:09 à coups de mortier et de cocktails Molotov.
00:00:11 Une attaque menée par une cinquantaine de personnes dont neuf ont été interpellées
00:00:15 et une attaque en lien soi-disant avec la mort d'un jeune à Aubervilliers mercredi
00:00:19 lors d'un refus d'obtempérer.
00:00:20 On va entendre les fonctionnaires de police qui disent leur ras-le-bol surtout quand des
00:00:24 responsables politiques d'extrême gauche encouragent les émeutiers à continuer en
00:00:28 attisant la haine contre les fortes de l'ordre.
00:00:31 Vladimir Poutine, tout juste réélu, continue de menacer la France et le monde d'une troisième
00:00:37 guerre mondiale.
00:00:38 Le chef du Kremlin n'en finit pas de déverser ses diatribes contre l'Occident.
00:00:41 On va l'entendre dans un instant.
00:00:43 Et puis on va se poser la question de l'affaiblissement de l'économie française à la lumière de
00:00:47 la hausse des prix de l'énergie, à la lumière aussi de la guerre en Ukraine.
00:00:51 Combien de défaillances d'entreprise en France ? La réponse de notre invité Nicolas
00:00:56 Meilleur, 17h30.
00:00:57 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:00:59 D'abord, on commence par le rappel des titres de l'actualité avec Mathieu de Wez.
00:01:04 Mathieu.
00:01:05 Nouvelle opération de l'armée israélienne sur l'hôpital Al-Shifa de Gaza.
00:01:10 Une offensive justifiée par la présence de terroristes haut gradés du Hamas dans
00:01:15 l'hôpital.
00:01:16 L'armée israélienne appelle la population civile à évacuer la zone et accuse le Hamas
00:01:20 de se servir des établissements de santé comme centre de commandement.
00:01:23 Nicole Belloubet, au soutien de la principale menacée au couteau près de Dijon, la ministre
00:01:29 de l'éducation, s'est rendue ce matin dans le collège Édouard Hériault de Chenoble.
00:01:33 Elle a notamment reconnu le besoin d'améliorer la prise en charge des élèves perturbateurs.
00:01:37 L'élève de 15 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire.
00:01:42 Enfin, deux gendarmes ont été blessés ce week-end en Moselle dans un guet-apens.
00:01:46 Les faits se sont produits dans la nuit de samedi à dimanche à Bérenne-les-Forbacs.
00:01:50 Alors qu'ils intervenaient pour des violences dans une cité, leur voiture a été visée
00:01:54 par un tir de mortier et deux gendarmes ont été blessés par des éclats de verre.
00:01:59 - Merci beaucoup Mathieu de Vespe, on se rappelle des titres de l'actualité.
00:02:02 Louis de Reynal est là, bonsoir Louis.
00:02:03 - Bonsoir Laurence.
00:02:04 - En pleine forme.
00:02:05 - Rachel Khan aussi, bonsoir.
00:02:06 - Bonsoir.
00:02:07 - Nous sommes avec François Puponi, ancien député.
00:02:08 - Bonsoir Laurence.
00:02:09 - Bonsoir.
00:02:10 Un ancien policier, non un policier tout court.
00:02:12 Vous n'êtes pas ancien, vous êtes très jeune.
00:02:15 - Je vais avoir 53 ans, je ne sais pas si on peut dire aucun.
00:02:17 - Jean-Christophe Couvy, policier secrétaire national, unité SGP, syndicat de police.
00:02:21 Et Éric Revelle.
00:02:22 - Bonsoir Laurence.
00:02:23 - Bonsoir.
00:02:24 - La sombrierie était pour vous, pas d'ancien, l'innovant.
00:02:27 On va commencer par une actualité qui vous touche de près, vous les policiers, parce
00:02:30 que ce qui s'est passé à la Courneuve hier est absolument inadmissible.
00:02:34 Un commissariat attaqué à coups de coctels molotov, à coups de mortiers d'artifice,
00:02:39 et tout ça dans une proportion qui était assez incroyable.
00:02:42 Peut-être qu'on va en voir quelques images et puis après on va se rendre sur place avec
00:02:45 nos équipes.
00:02:46 Mais d'abord la séquence de ce qui s'est passé hier soir.
00:02:48 *Explosions*
00:02:54 *Bruits de tirs*
00:03:16 - Bon alors ce sont évidemment des scènes quasiment de guerrilla, je ne sais pas comment
00:03:20 on peut qualifier ça.
00:03:21 - En fait ce n'est pas l'Ukraine, c'est la Courneuve, on remet dans le contexte, ça
00:03:24 pourrait, avant d'aller péter la figure aux Russes, il faudrait peut-être déjà s'occuper
00:03:28 un petit peu de nos voyous en France.
00:03:30 Oui on en a ras-le-bol parce qu'en fait d'un drame, on prend un prétexte de ce drame qui
00:03:37 reste quand même un peu...
00:03:38 - Alors le drame, on se remet une semaine, la semaine dernière, mercredi dernier, à
00:03:42 Robert Villiers, un jeune sur un scooter qui percute une voiture de police, c'est ça ?
00:03:47 - C'est accidentel, effectivement il y avait une prise en charge de la police parce qu'il
00:03:50 y avait un refus d'obtempérer et le procureur fait un communiqué, il explique déjà les
00:03:53 premiers éléments mais il explique justement que c'est accidentel.
00:03:57 Et ça, ça ne suffit pas, ça ne va pas dans le roman qu'on voudrait entendre du côté
00:04:01 de l'extrême-gauche et donc il y a une instrumentalisation de l'extrême-gauche.
00:04:05 Moi quand je vois les tweets, j'ai vu les tweets d'Éric Coqueville...
00:04:08 - Alors attendez Jean-Christophe, on va y revenir parce que la partie extrême-gauche
00:04:11 c'est une chose, là juste l'effet, ça c'est donc une cinquantaine de jeunes qui s'empruntent
00:04:15 dans un commissariat à l'intérieur duquel il y a des hommes et des femmes.
00:04:18 - Il y a des policiers qui sont en cours, il y a aussi des plaignants, enfin je veux
00:04:20 dire il y a des gens qui sont là, qui peuvent venir déposer plainte parce qu'un commissariat
00:04:24 s'est ouvert 24 heures sur 24 et donc il y a des gens qui sont pris en otage et d'un
00:04:27 seul coup il y a un déferlement de haine, de mortier d'artifice et on voit qu'ils sont
00:04:31 équipés avec des cocktails molotov.
00:04:33 - Et il paraît que ça tire plusieurs coups en plus ces mortiers-là ?
00:04:35 - Il y a des mortiers d'artifice qui s'appellent les Gatling, il y a 380 coups.
00:04:39 - 380 coups ? Je croyais que c'était interdit en France.
00:04:42 - C'est interdit mais n'empêche qu'on peut s'en procurer, on voit bien.
00:04:44 Et donc c'est bien aussi pour ça que, à mon avis, les choses ne sont pas faites dès
00:04:49 le soir même, ça ne s'est pas embrasé le soir même.
00:04:50 - Tout ça est planifié.
00:04:51 - Et quelques jours après oui, c'est planifié, c'est organisé.
00:04:53 D'ailleurs ce soir on espère que ça va bien se passer et surtout c'est qu'on sent
00:04:56 qu'il y a une volonté de reprendre un peu les hostilités comme avec l'affaire Nahel.
00:05:01 Et là, si ça pouvait s'embraser, ça ferait plaisir à toutes les bandes de certains quartiers.
00:05:05 - Et on va voir que vous avez raison, il y a une instrumentalisation politique qu'on
00:05:10 va développer dans un instant.
00:05:11 J'aimerais plus qu'on rejoigne nos envoyés spéciaux Régine Delfort et Sacha Robin qui
00:05:13 sont sur place et qu'on rencontre un certain nombre d'habitants de la cour Neuve qui bien
00:05:17 sûr sont sous le choc.
00:05:18 - Écoutez Laurence, nous avons pu échanger avec plusieurs riverains, notamment ceux qui
00:05:24 habitent vraiment tout proche du commissariat qui a été pris pour cible hier et ils nous
00:05:29 ont confié avoir eu très peur.
00:05:31 Il y a eu cet homme qui nous a dit qu'il était sur son balcon et qu'il a entendu une
00:05:35 explosion au-dessus de lui.
00:05:36 Donc il est rentré immédiatement.
00:05:39 Et puis il y a aussi des jeunes avec qui nous avons pu échanger et qui nous ont dit que
00:05:43 pour elles c'était une sorte de vengeance.
00:05:45 Je vous propose de les écouter.
00:05:47 - Mais après je les comprends parce qu'ils ont fait ça pour Rouenis.
00:05:50 Et on veut juste la justice qui soit faite parce que pour Nahel, c'est pareil qu'ils
00:05:55 n'ont rien fait.
00:05:56 Ils ont dit qu'ils vont faire et ils n'ont rien fait.
00:05:58 Après nous on ne veut pas, il y a des blessés entre eux.
00:06:01 On ne veut pas la guerre entre les policiers et nous.
00:06:04 On veut juste qu'ils rendent justice et arrêter ça parce que c'est la deuxième fois qu'ils
00:06:09 font ça.
00:06:10 - Moi je trouve ça normal parce que c'est pour rendre justice et pas pour faire des
00:06:12 dégâts mais c'est juste pour rendre justice en fait.
00:06:14 - Une vengeance suite à la mort de Wanis décédée mercredi à Aubertvilliers après
00:06:21 un refus d'obtempérer.
00:06:22 Wanis habitait ici à la Courneuve dans la cité des 4000 qui se situe à quelques mètres
00:06:27 du commissariat.
00:06:28 Ce sentiment est partagé par plusieurs habitants de la commune de la Courneuve même s'ils déplorent
00:06:35 les dégradations et les violences commises sur le commissariat.
00:06:38 Plusieurs forces de l'ordre, de nombreuses forces de l'ordre ont été déployées, notamment
00:06:43 des gendarmes.
00:06:44 Il y a aussi des policiers qui circulent dans la ville pour assurer le calme et surtout
00:06:48 éviter un embrasement.
00:06:49 - Oui, effectivement un embrasement qui est redouté parce qu'il y a déjà des tensions
00:06:53 à l'heure où on se parle.
00:06:54 Nos équipes doivent un tout petit peu reculer parce que ça commence à monter et on a peur
00:06:58 Louis de Rognelle qu'il y ait un embrasement, que ce soit à la Courneuve et que ça peut-être
00:07:03 se dissémine ailleurs.
00:07:04 - Absolument, mais je ne suis pas sûr qu'il y ait une étincelle comme ça, plus qu'une
00:07:07 étincelle d'ailleurs, dès qu'il y a un déclencheur, forcément la crainte au ministère
00:07:12 de l'Intérieur est prise très au sérieux.
00:07:13 Simplement, moi je rebondis sur ce qu'on a entendu à l'instant quand on voit des jeunes
00:07:18 qui disent "nous on veut simplement la justice".
00:07:19 En réalité ce n'est pas la justice parce que la justice, pour l'instant le procureur
00:07:24 de la République s'est exprimé et a dit exactement ce que vient de dire Jean-Christophe
00:07:28 Rougy.
00:07:29 - La mort de l'autre jeune.
00:07:30 - Absolument, au sujet de la mort de l'autre jeune.
00:07:31 Donc en fait, s'ils ne souhaitent pas la justice, ils souhaitent la vengeance.
00:07:33 Ou alors c'est la justice faite par eux-mêmes.
00:07:35 Mais soit il y a une justice en France, soit il n'y a pas de justice.
00:07:38 Mais je trouve que c'est un discours qu'on entend à chaque fois.
00:07:40 "Nous on veut simplement la justice, nous on crie à l'injustice, les policiers n'auraient
00:07:45 pas dû faire ça".
00:07:46 Sauf qu'une fois que les décisions de justice tombent, ils ne les acceptent pas, ils ne
00:07:50 les reconnaissent pas.
00:07:51 Et c'est pour ça qu'en fait on parle de deux manières différentes.
00:07:55 De fait, il y a deux camps qui ne se parlent pas et qui ne se comprennent pas.
00:08:01 - Il ne devrait y en avoir qu'un seul, François Pépouni.
00:08:02 - Moi j'ai eu à gérer malheureusement des événements comme cela à Villiers-le-Bel
00:08:04 en 2007.
00:08:05 - Parce que Robert Villiers et la Courneuge c'est tout proche.
00:08:06 - C'est le Métro, c'est le dalle périphérique.
00:08:09 C'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:08:11 Parce qu'en fait, effectivement, il y a tout de suite les réseaux sociaux qui disent "il
00:08:15 est mort, la police l'a fait exprès, etc."
00:08:17 Donc les jeunes ont une version et l'État communique avec un communiqué du procureur
00:08:23 de la République qui est inaudible.
00:08:24 Et ce qui manque souvent dans ces cas-là, lorsqu'il y a un drame comme ça, parce qu'il
00:08:28 y a un gamin qui est mort, c'est une communication officielle où on vient voir la famille.
00:08:32 - Claire.
00:08:33 Une communication officielle.
00:08:34 - Et venir voir la famille.
00:08:35 Parce que le fait de venir voir la famille, même présenter des condoléances...
00:08:39 - Mais qui aurait dû le faire, ça ? Le procureur ?
00:08:41 - Alors c'est le préfet qui devrait venir.
00:08:43 - Oui, ok.
00:08:44 - Il faut que les autorités républicaines se déplacent pour dire "voilà ce qui s'est
00:08:48 passé".
00:08:49 Parce que le communiqué du procureur, je peux vous dire qu'il est inaudible, incompréhensible,
00:08:52 et les jeunes n'y croient plus.
00:08:53 Donc il y a les réseaux sociaux qui disent "c'est la police" et l'État qui ne sait
00:08:56 pas communiquer.
00:08:57 Et ça embrase, et le risque d'embrasement il est réel.
00:09:00 Parce qu'après, c'est chaque quartier qui va dire "moi je vais attaquer mon commissariat
00:09:03 pour être plus fort que l'autre".
00:09:04 - Ça c'est le risque réel.
00:09:05 Et il y a un dispositif policier qui est déployé qui a ses conséquences ce soir, Jean-Christophe.
00:09:07 - Oui, on est obligé.
00:09:08 On voit bien que le commissariat est visé, mais il n'y a pas que, enfin je veux dire,
00:09:11 par résonance, il peut y avoir des habitations à côté, il peut y avoir des incendies qui
00:09:14 se créent, il peut y avoir des morts supplémentaires.
00:09:16 On voit qu'il y a cette fracture entre une partie de la jeunesse, une communauté, et
00:09:22 la police, et donc l'État.
00:09:24 Et donc quand on a un procureur de la République qui donne un communiqué, qui parle, qui donne
00:09:29 les premiers éléments, en fait il n'y a pas de résonance derrière.
00:09:32 La seule résonance, effectivement, c'est comme dans le quartier, dans la cité, je
00:09:35 me fais ma vengeance tout seul parce que de toute façon la loi c'est moi.
00:09:38 C'est la loi du plus fort et donc on réagit parce qu'on n'est jamais entendu, on n'est
00:09:42 jamais écouté.
00:09:43 Bon, je suis désolé, on écoute assez les jeunes, les gens aussi, à un moment donné
00:09:46 il faut aussi qu'ils nous écoutent.
00:09:47 - Alors il y a aussi la deuxième couche, la cerise sur le gâteau, c'est ce que vous
00:09:50 disiez tout à l'heure, c'est que l'extrême gauche instrumentalise ce qui s'est passé
00:09:55 avec un tweet de M.
00:09:56 Poutou, joli feu d'artifice ce soir devant le commissariat d'Accourneuve, joli feu d'artifice,
00:10:01 on parle de vides policiers qui sont menacés, soutien à une colère légitime après qu'un
00:10:06 jeune ait encore été...
00:10:07 En fait rien ne va dans ce communiqué et tout est scandaleux.
00:10:11 Suite logique des révoltes, suite logique, c'est une suite logique aux émeutes de juillet
00:10:15 23, tout s'aggrave, racisme, discrimination, pauvreté, mal-logement, violence, après
00:10:20 principe.
00:10:21 Evidemment ça rajoute de l'huile sur le feu.
00:10:23 On va juste écouter Laurent Nunez, préfet de police de Paris, qui justement dénonce
00:10:26 cette instrumentalisation.
00:10:27 J'ai entendu ici ou là des réactions et des commentaires qui m'ont un peu indigné,
00:10:33 pour certains qui consistaient à saluer l'action qui avait été menée par les émeutiers.
00:10:37 Je trouve ça tout à fait intolérable et surtout qu'il ait fait le lien avec le décès
00:10:45 d'un jeune homme mercredi soir sur la commune d'Aubervilliers qui était un jeune de l'Acourneuve
00:10:52 dans le cadre d'une opération de police.
00:10:55 Donc ces réactions qui soutenaient les émeutiers d'hier soir et qui proviennent évidemment
00:11:00 de l'extrême gauche sont des réactions qui visent à les encourager, à les inciter
00:11:06 à l'émeute en partant du principe que ce qui a eu lieu à Aubervilliers c'est un
00:11:10 acte de police volontaire.
00:11:12 Voilà pour Laurent Nunez.
00:11:13 Rachel Khan, quand vous voyez déjà ce qui s'est passé, puis ce qu'en dit l'extrême
00:11:17 gauche, on parle de Philippe Poutou mais il y en a d'autres, à la France Insoumise
00:11:20 évidemment.
00:11:21 Non mais déjà la réaction de Philippe Poutou elle est absolument irresponsable en tant
00:11:25 qu'adulte et en tant que responsable politique.
00:11:28 En fait il utilise toujours cette même méthode, ces mêmes leviers qui sont de nourrir cette
00:11:34 colère, alors l'emploi des mots racisme, discrimination, pauvreté.
00:11:39 Et donc pour ces jeunes-là, ça veut dire en réalité regarder comme nous sommes en
00:11:46 colère, c'est bien la preuve qu'il y a du racisme, que la police tue et que nous
00:11:51 devons réparer cette injustice.
00:11:53 En réalité plus nous sommes violents, plus nous sommes des justiciers.
00:11:56 Et c'est toujours le même scénario, inspiré des réseaux sociaux mais aussi du soft power
00:12:00 américain, Netflix etc.
00:12:02 Ce sont des personnes qui veulent rejouer le chaos en s'inscrivant dans ce scénario
00:12:07 des émeutes de Los Angeles, de Brinkstone, de ce qu'on a vu en 2005 et puis la mort
00:12:12 de Naël en criant à la vengeance.
00:12:14 Eric Revelle, je voudrais bien vous entendre là-dessus.
00:12:16 Bon, tout a été dit mais alors je peux rajouter une petite couche.
00:12:19 Il y a beaucoup de choses encore à dire.
00:12:20 Je vais rajouter une petite couche parce que moi j'ai été choqué tout à l'heure en
00:12:23 venant, j'ai écouté une radio publique sur cette affaire.
00:12:26 C'est intéressant.
00:12:27 Oui, c'est intéressant.
00:12:28 Donc il y avait un reportage à la Courneuve, un peu comme celui qu'on vient d'entendre
00:12:34 de la part des envoyés spéciaux de CNews.
00:12:36 Et vous aviez un témoignage dans ce reportage.
00:12:39 Donc évidemment un journaliste quand il montre son sujet, il met des témoignages qu'il
00:12:44 a envie de mettre et ça, ça passe à l'antenne.
00:12:45 Et qu'est-ce qu'on entend à l'antenne ? Il y a une dame qui dit dans ce sujet, bon
00:12:49 ça se fait pas d'attaquer un commissariat mais les policiers sont des voyous.
00:12:53 Et ça, ça passe sur une antenne publique.
00:12:56 Mais les policiers sont des voyous.
00:12:58 Mais les policiers sont des voyous.
00:13:00 Voilà ce qui est dit, voilà ce qui est pris en témoignage sur une radio du service public
00:13:05 que j'écoute régulièrement.
00:13:07 Et là vous dites mais attendez, alors deux choses l'une, ou bien les journalistes prennent
00:13:14 parti en disant comme les gens de la France Insoumise, la police tuée c'est tous des
00:13:19 voyous donc c'est bien fait qu'on attaque un commissariat.
00:13:21 Ou bien, ce que je crois aussi, c'est qu'une partie des médias publics sont infusés en
00:13:26 fait, comme le sachet de thé que vous mettez dans l'eau bouillante et en fait ils ne se
00:13:31 rendent pas compte.
00:13:32 Mais quand vous laissez un sujet sur une grande antenne publique dire à un témoignage, mais
00:13:37 en gros tant pis pour eux parce que la police sont des voyous, pardon mais je sais pas.
00:13:42 Mais ça c'est encore la troisième couche.
00:13:44 Oui mais c'est important parce que parmi les soutiens, parmi la petite musique, comment
00:13:49 est-ce que vous voulez que les policiers soient respectés ? Moi j'entends ce que dit le communiqué
00:13:52 du procureur.
00:13:53 Donc pour l'instant c'est un accident, même s'il est inaudible pour François Pomponi.
00:13:58 Mais pardonnez-moi quand vous avez des radios publiques qui relaient l'idée que les policiers
00:14:03 sont des voyous, qu'est-ce qu'il y a qui se passe d'autre ?
00:14:04 C'est la grande radio de service public ?
00:14:06 Oui.
00:14:07 Qui fait de l'info en continu.
00:14:09 Ah oui qui fait de l'info, alors ok c'est la chaîne info.
00:14:11 Non c'est la radio.
00:14:13 Donc ça veut dire qu'en fait sans doute que ce reportage va être multidiffusé, vous
00:14:17 voyez ?
00:14:18 Oui, Rachel peut-être ?
00:14:19 Non mais c'est intéressant parce que ça veut dire en réalité qu'ils l'ont bien
00:14:22 mérité.
00:14:23 Oui, c'est ça que ça laisse entendre, si vous voulez clairement, même si évidemment
00:14:27 on peut jouer sur les mots mais pas du tout.
00:14:28 Le discours c'est celui-là, c'est une police de classe qui s'attaque aux plus défavorisés,
00:14:36 qui tue, qui est islamophobe, négrophobe, raciste et ça suffit, il faut la réformer.
00:14:41 Et donc en fait la stratégie c'est de désarmer la police, c'est tout à fait voulu et conceptualisé.
00:14:47 Et ça a même été conceptualisé je crois dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon.
00:14:50 Absolument, il le disait clairement comme ça, il disait qu'il faut désarmer la police.
00:14:55 J'espère juste que le préfet de police ou le ministre de l'intérieur saisira le procureur
00:15:00 de la République quand même.
00:15:01 Par rapport à quoi ?
00:15:02 Par rapport au tweet de Philippe Poutou.
00:15:03 Moi je pense aussi que c'est bon.
00:15:04 C'est bien à l'article 40 normalement du code de procédure pénale.
00:15:07 Donc on peut le poursuivre ?
00:15:08 Oui, bien sûr.
00:15:09 C'est ça.
00:15:10 Bien sûr.
00:15:11 Pour quoi ? Pour incitation à la violence, à la haine ?
00:15:13 Parce que c'est une incitation à commettre des délits, donc à commettre des actes en
00:15:18 tout cas illégaux.
00:15:19 C'est le procureur de la République qui a l'opportunité des poursuites.
00:15:22 Donc si l'article 40 c'est dénoncer entre guillemets qu'il fasse quelque chose,
00:15:25 et après oui il peut s'autosaisir aussi et puis surtout c'est lui qui voit s'il y a
00:15:29 opportunité ou pas.
00:15:30 Est-ce que votre syndicat souhaite que Gérald Darmanin porte plainte ?
00:15:33 Parce qu'il y a un autre syndicat de police alliant ce qu'il le souhaite.
00:15:35 Nous c'est notre employeur, donc bien sûr que nous ce qu'on demande d'ailleurs, on
00:15:39 l'a demandé Gérald Darmanin bien sûr.
00:15:41 On l'a demandé l'autre jour quand il y avait le fameux kérosène pour les policiers.
00:15:47 C'est pas que pour les avions, c'est aussi pour les flics et les fachos.
00:15:50 On a demandé justement, c'était pendant la manifestation, pour brûler les policiers
00:15:55 en fait, un appel à utiliser le kérosène, à faire des cocktails Molotov en fait.
00:15:59 Et nous c'est notre syndicat qui avons contacté Gérald Darmanin justement pour dire voilà,
00:16:05 nous je suis désolé, vous êtes notre employeur.
00:16:07 Systématiquement, il faut que le ministère attaque en justice parce qu'on ne peut pas
00:16:12 laisser passer des trucs comme ça.
00:16:13 Et du coup nous aussi on l'a fait, à notre propre compte, l'unité IGP, on a déposé
00:16:17 plainte contre ces personnes de la manifestation parce que maintenant on s'est renseigné
00:16:20 aussi avec un avocat, on peut le faire donc on va le faire systématiquement aussi.
00:16:23 On ne peut pas laisser passer ça.
00:16:25 Après malheureusement, un refus d'obtempérer et encore une fois, c'est ce qu'on dit toujours,
00:16:29 c'est qu'à un moment donné vous êtes adulte, vous avez un choix.
00:16:31 C'est le choix de s'inscrire dans la loi, de respecter la loi, de vous arrêter.
00:16:35 Ou alors le choix, vous faites le choix d'en prendre les conséquences.
00:16:38 Les conséquences, malheureusement, ça peut finir aussi par un décès.
00:16:40 J'aimerais qu'on écoute le maire de la Courneuve qui est un maire communiste.
00:16:44 Donc on va écouter ce qu'il dit.
00:16:46 Il y a un moment où il fait référence à ce qui s'est passé au Bervilliers au refus
00:16:49 d'obtempérer.
00:16:50 Il dit que c'est difficile pour les parents et évidemment c'est très difficile pour
00:16:54 les parents de ce jeune homme qui a décédé.
00:16:56 Mais il parle quand même de ce qui s'est passé au commissariat de la Courneuve dans
00:16:58 sa ville.
00:16:59 Face à ces événements, il peut y avoir de l'incompréhension, des velléités, mauvaise
00:17:09 conseillère.
00:17:10 Cela a conduit dimanche soir, 17 mars, pendant quelques minutes à ce que le commissariat
00:17:16 de la Courneuve soit la cible de tir de mortier.
00:17:19 On ne peut admettre qu'on s'attaque à des femmes et des hommes, quel que soit le
00:17:25 symbole qu'elles et ils représentent.
00:17:28 Elles et ils ne peuvent être les boucs émissaires des dysfonctionnements d'une société.
00:17:34 Je crois par ailleurs que ces débordements ne rendent justice à quiconque.
00:17:39 Et c'est de justice dont la famille a besoin et avec elle notre pays et tout particulièrement
00:17:47 nos territoires.
00:17:48 C'est le service minimum pour les policiers.
00:17:52 Mais ce qui est intéressant c'est qu'il lie de façon indissociable ce qui s'est passé
00:17:56 la semaine dernière aux émeutes de hier soir.
00:17:59 Vous faites comme si le commissariat était une suite logique.
00:18:02 En fait non.
00:18:03 Rien n'aurait dû amener à ce qui s'est passé hier soir.
00:18:06 Rien.
00:18:07 Aujourd'hui, ça fait tellement d'années, parce que ce qui se passe à la Courneuve
00:18:10 ça se passe à Champigny, ça se passe un peu partout.
00:18:12 Il ne faut pas se leurrer.
00:18:13 Il n'y a pas un commissariat attaqué tous les soirs comme ça.
00:18:15 Pas tous les soirs mais ça arrive assez régulièrement.
00:18:17 Quand on interpelle des dealers et qu'on les ramène au commissariat, notamment à
00:18:21 Champigny, etc.
00:18:22 Je peux vous dire que systématiquement derrière il y a une réaction en disant "vous êtes
00:18:25 venus sur notre territoire, vous avez interpellé un des nôtres, vous allez en subir les conséquences".
00:18:29 Je ne crois pas que nos téléspectateurs réalisent que c'est comme ça presque tous
00:18:32 les soirs.
00:18:33 Pas tous les soirs mais régulièrement.
00:18:34 Là ça s'est été calmé depuis cet été.
00:18:35 Plusieurs fois par semaine.
00:18:36 En fait depuis ça s'est été calmé.
00:18:37 Après les émeutes.
00:18:38 Pourquoi ? Parce que derrière il y a une réponse pénale ferme avec des fois une bonne
00:18:44 fessée.
00:18:45 Je peux vous dire que derrière on comprend.
00:18:46 Une fessée virtuelle.
00:18:47 Virtuelle oui, mais c'est-à-dire qu'on les envoie en prison.
00:18:49 Oui, alors je viens de prendre les foudres, c'est une expression.
00:18:52 Virtuelle et judiciaire.
00:18:53 Encore moins aux enfants.
00:18:54 Mais ce que je veux dire c'est qu'il faut une réaction rapide et ferme.
00:19:01 Et en fait, on parlera peut-être des couteaux par exemple.
00:19:05 Quand vous êtes porteur d'un couteau, vous risquez 15 000 euros d'amende et un an de
00:19:09 prison.
00:19:10 J'en vois jamais faire d'un an de prison et 15 000 euros d'amende.
00:19:12 Et en fait ça commence par là.
00:19:14 Respecter la loi c'est respecter aussi ses codes et quand vous êtes interpellé, et
00:19:17 là c'est pareil sur des refus d'obtempérer.
00:19:19 Soit vous inscrivez pour vivre dans une société et vous en respectez les règles.
00:19:23 Si vous ne comprenez pas ces règles et que vous êtes au-dessus des lois, c'est parce
00:19:26 que vous avez vos propres lois.
00:19:27 Et donc c'est là, c'est ce qui est compliqué.
00:19:29 Et donc ça passe bien sûr par l'éducation, mais aussi par la certitude d'avoir une peine.
00:19:35 Non mais on est bien au-delà de ça là.
00:19:36 Oui bien sûr, mais par rapport à la réaction du maire, ça fait des années que le Parti
00:19:41 communiste ou que la France indienne ont des discours plus qu'ambigus sur ces sujets-là.
00:19:43 Et lorsqu'il y a un drame, ils ne peuvent pas rétropédaler en disant on apporte notre
00:19:47 soutien aux policiers.
00:19:48 Parce que tout le discours qu'ils ont avant, c'est de dire il y a un problème entre les
00:19:51 jeunes et la police, la police pose des difficultés, etc.
00:19:54 Et là il est confronté, parce que c'est plutôt un élu, enfin c'est un maire depuis
00:19:58 de nombreuses années, Gilles Poulet, c'est quelqu'un qui a travaillé.
00:20:00 Et quand vous tenez toujours ce discours-là pour être élu ou pour satisfaire une partie
00:20:04 de votre population, quand il y a le drame, vous ne pouvez pas changer de nom.
00:20:07 On parlait de l'extrême-gauche et d'autres personnes que Philippe Poutou qui ont fait
00:20:10 la même chose.
00:20:11 Moi j'ai relevé effectivement quelques tweets qui m'ont fait bondir.
00:20:13 C'est Eric Coquerel qui a fait un tweet.
00:20:16 Carlos Martin Zbilong au haut, Thomas Portes, toujours un peu les mêmes, qui suivent la
00:20:21 caravane LFI et qui sautent sur l'occasion tout de suite pour mettre de l'huile sur
00:20:27 le feu.
00:20:28 Et le pire, bon effectivement c'était Poutou qui lui allume le cocktail Molotov social.
00:20:31 Voilà, il faut qu'il y ait la révolution.
00:20:34 Mais je trouve ça dommage parce que c'est quand même… les hommes politiques ont une
00:20:37 parole, ils ont une puissance de la parole et en fait ils légitiment des actes.
00:20:41 Ils incitent pratiquement justement à passer à l'acte.
00:20:43 Il y a des campagnes européennes, il y a des élections.
00:20:45 Non mais ce qui est terrible c'est qu'il y a des gens qui peuvent être blessés mortellement.
00:20:50 Il y a deux policiers blessés mais il y a comme des hommes et des femmes qui font ça
00:20:53 comme une opportunité pour récupérer des voix.
00:20:55 C'est ça qui est terrible.
00:20:56 Oui, malheureusement je suis d'accord avec le début de l'analyse de Louis.
00:20:59 C'est qu'on est en pleine campagne européenne et que ce que disait François Pouponni pour
00:21:04 le maire communiste de la Courneuve est sans doute vrai pour les députés LFI.
00:21:08 C'est-à-dire qu'ils sont en campagne européenne et que tout est bon malheureusement.
00:21:11 Pour essayer de montrer de quel côté ils se trouvent et pour flatter leur électorat.
00:21:15 Mais la paix républicaine ou le besoin de force de l'ordre, y compris d'ailleurs pour
00:21:20 ces députés LFI, il ne faudra jamais cesser de le rappeler, quand ils sont menacés ils
00:21:24 sont contents d'avoir des policiers autour d'eux pour les protéger.
00:21:26 Franchement c'est d'un cynisme politique fou même si bon il y a des bavures policières,
00:21:33 il y a des problèmes dans la police, on ne va pas non plus exprimer.
00:21:36 Globalement là vous avez un procureur de la République qui pour l'instant conclut un
00:21:41 accident.
00:21:42 Comment se fait-il que les députés de la République expliquent qu'en fait c'est quasiment
00:21:48 un assassinat d'un jeune sur son scooter ?
00:21:49 Oui il y a autre chose qui me choque par rapport à la prise de parole du maire, parce qu'il
00:21:57 est quand même représentant de sa circonscription.
00:22:00 Et non on a le sentiment que lorsqu'il parle, que le territoire appartient à ces personnes-là.
00:22:06 Comme si finalement il se dessaisissait d'un territoire qui leur appartenait alors même
00:22:10 que c'est aux antipodes notre contrat républicain d'avoir notre territoire à tous et pas avec
00:22:17 des espèces de factions comme ça territoriales qui appartiendraient qu'à la violence.
00:22:21 On a tellement soupé de cet achat de paix sociale avec la lâcheté des maires.
00:22:30 Alors je ne mets pas tous les maires dans la boucle parce qu'il y en a beaucoup qui
00:22:33 ont un combat quotidien et ce n'est pas facile.
00:22:34 Il y en a beaucoup qui allaient voir nous les commissaires et qui disaient "voilà,
00:22:37 là s'il vous plaît dites à vos hommes de ne pas rentrer dans tel quartier parce
00:22:40 qu'il y a bientôt des élections, parce que j'ai envie de calme, parce que si, parce
00:22:43 que ça".
00:22:44 Il y avait une espèce d'achat de paix sociale donc on fermait les yeux volontairement.
00:22:47 Et donc c'est cette résignation-là qui nous insupporte nous policiers.
00:22:50 Parce que quand on est sur le terrain et qu'on voit ça, qu'on a des instructions off bien
00:22:53 sûr, ce n'est jamais écrit, de ne pas aller dans tel endroit ou tel endroit pour
00:22:56 surtout pas chauffer un petit peu les jeunes du quartier.
00:22:59 Je peux vous dire que vous ne vous sentez pas bien et vous vous demandez vraiment quel
00:23:02 est le sens de votre métier.
00:23:03 Une petite pensée pour les policiers qui sont sur le terrain ce soir, ça risque d'être
00:23:07 compliqué pour eux.
00:23:08 Ça risque d'être compliqué, bien sûr, il faut toujours faire attention.
00:23:11 J'espère que normalement il y a des effectifs qui seront nombreux, il n'y aura pas de la
00:23:15 surprise.
00:23:16 On espère surtout d'être à l'affût, ça pourrait être dans d'autres commissariats.
00:23:20 Vraiment de bien regarder, ce n'est peut-être pas que sur la Courneuve.
00:23:24 Je reviens sur le maire, la place du maire aujourd'hui et ce soir, ça serait d'être
00:23:29 au commissariat.
00:23:30 Il faut être avec les policiers.
00:23:31 Vous devez descendre, d'abord le lendemain matin les saluer et leur faire part de votre
00:23:35 soutien et ce soir être avec eux, y compris dans le commissariat.
00:23:39 C'est la République qui fait front.
00:23:41 Physiquement être avec les policiers.
00:23:42 Il faut être là.
00:23:43 Et leur dire merci.
00:23:44 Bien sûr.
00:23:45 Si il n'y avait pas ce dispositif, peut-être s'en prendrait-il à d'autres bâtiments,
00:23:51 peut-être des bâtiments publics.
00:23:52 Ce qui est terrible dans les différents tweets de l'extrême gauche, c'est qu'on
00:23:58 ressent une jouissance au chaos.
00:24:01 Et je pense que c'est absolument détestable dans la période qu'on est en train de vivre.
00:24:05 Cette jouissance à ce que la violence exulte en réalité.
00:24:09 Petite pause.
00:24:10 Merci à Jean-Christophe Covid d'être venu nous rendre visite.
00:24:13 Courage à vos collègues qui sont ce soir sur le terrain.
00:24:17 Petite pause.
00:24:18 On écoutera Vladimir Poutine nous prévenir que la 3e guerre mondiale est en route.
00:24:23 Il est coutumier du fait.
00:24:24 Il vient d'être réélu.
00:24:25 On parlera des défaillances d'entreprises aussi.
00:24:27 Parce qu'il y a un nombre exceptionnellement haut de défaillances d'entreprises ces
00:24:31 derniers jours dans notre pays.
00:24:32 A tout de suite en punchline.
00:24:33 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:40 D'abord le rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Devese.
00:24:43 Nouvelle alerte dans les rayons.
00:24:48 Des supermarchés, des lots de viande hachée ont été rappelés dans toute la France.
00:24:51 Ils pourraient avoir été contaminés par la bactérie E. coli dans des magasins Cora,
00:24:56 Auchan et Leclerc.
00:24:57 Des produits commercialisés entre le 29 février et le 5 mars.
00:25:01 Un corps calciné a été retrouvé dans une voiture à Villeneuve d'Asque.
00:25:05 Selon le parquet, la victime est un homme âgé de 28 ans et originaire du Nord.
00:25:09 Une enquête a été ouverte et une autopsie est en cours.
00:25:12 Enfin, la Corée du Nord aurait envoyé 7000 conteneurs d'armes à la Russie.
00:25:16 C'est ce qu'affirme la Corée du Sud.
00:25:18 Lors de sa visite en Russie, c'était en septembre,
00:25:21 Kim Jong-un avait bien déclaré que les liens avec Moscou étaient la priorité numéro 1 de son pays.
00:25:27 Merci Mathieu Devese pour ces nouvelles qui ne sont pas forcément bonnes,
00:25:30 mais voilà, c'est l'actualité.
00:25:31 On a l'impression que c'est un océan de mauvaises nouvelles
00:25:35 qui est en permanence au-dessus de nos têtes.
00:25:37 On accueille Nicolas Méhien.
00:25:38 Bonsoir Nicolas, Expert énergie.
00:25:39 Bonsoir Laurence.
00:25:40 Bonjour avec nos autres débatteurs.
00:25:42 Pour évoquer les défaillances d'entreprise, la situation économique de la France,
00:25:46 j'aimerais juste vous faire écouter d'abord Vladimir Poutine.
00:25:48 Il est en train de s'adresser en ce moment même aux Russes sur la place rouge
00:25:53 parce qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de l'invasion de la Crimea en 2014.
00:25:57 Vladimir Poutine, qui vient d'être réélu à la tête de la Fédération de Russie,
00:26:01 s'adresse en ce moment même à ses compatriotes.
00:26:03 Mais il a parlé, évidemment, hier,
00:26:06 là ce sont les images en direct que l'on voit de la place rouge,
00:26:09 avec le drapeau russe qui flotte.
00:26:11 Je ne sais pas si Vladimir Poutine a commencé son allocution.
00:26:14 En tout cas, hier, il a été à nouveau très clair
00:26:16 sur l'imminence d'une troisième guerre mondiale.
00:26:19 Écoutez.
00:26:20 C'est impossible dans le monde moderne.
00:26:27 Mais je l'ai déjà dit, et il est clair pour tout le monde,
00:26:29 que ce conflit entre l'OTAN et la Russie
00:26:31 ne sera qu'un pas de plus vers une troisième guerre mondiale.
00:26:35 Et je pense que cela n'intéresse personne.
00:26:37 Bon, alors je ne suis pas sûre que la traduction soit exactement littérale.
00:26:43 Parce qu'on ne peut pas dire "on s'avance vers la troisième guerre mondiale
00:26:45 et ça n'intéresse personne".
00:26:46 Mais bon, c'est ce qu'on a entendu.
00:26:49 Éric Revelle, il y a de quoi s'inquiéter quand même là ?
00:26:52 Ou pas ? Ou est-ce que c'est du mensonge, comme d'habitude, de la manipulation ?
00:26:55 Moi, je ne suis pas du tout un expert militaire.
00:26:56 Mais puisqu'on crédite le président de la République
00:26:58 du concept d'ambiguïté stratégique,
00:27:01 essayons de nous rassurer en créditant également
00:27:03 le président russe d'ambiguïté stratégique.
00:27:04 Je rappelle quand même que la doctrine nucléaire russe,
00:27:08 telle qu'elle a toujours été établie et jusqu'à présent respectée,
00:27:11 c'est que tant que le territoire russe n'est pas menacé,
00:27:13 le chef de l'État russe ne peut pas se mettre sur le bouton nucléaire.
00:27:16 Et qu'est-ce que le territoire russe, L'Ompotim ?
00:27:18 C'est la question qui est la plus importante.
00:27:20 La Chine, la Russie, l'Estonie et la Pologne.
00:27:23 Mais quand Vladimir Poutine dit
00:27:25 "si c'est une guerre contre l'OTAN, alors c'est une guerre mondiale".
00:27:28 Oui, sauf que pour l'instant, à ma connaissance,
00:27:30 ni les Américains, ni nos alliés européens
00:27:32 ne veulent une guerre avec la Russie.
00:27:35 Alors, jusqu'où ? Je n'en sais rien.
00:27:37 Mais voilà, moi je ne suis pas un expert militaire.
00:27:40 De toute façon, il faudra bien à un moment donné qu'il y ait une négociation.
00:27:43 Il faudra bien à un moment donné qu'il y ait des discussions diplomatiques.
00:27:46 Parce que sinon, une guerre nucléaire, ça signifie quoi ?
00:27:50 La guerre mondiale, la guerre militaire.
00:27:53 C'est que par rapport à l'Ukraine,
00:27:54 Poutine avait prévenu depuis des années.
00:27:57 Il l'avait dit.
00:27:58 Personne n'y croyait. On ne dirait jamais qu'il le fera.
00:28:00 Donc là, s'il nous dit qu'il y a une 3e guerre mondiale, il faut le croire ?
00:28:02 Généralement, oui.
00:28:04 Je pense qu'il faut vraiment s'inquiéter.
00:28:05 Effectivement, comme ça va être dit par Ali,
00:28:07 il faut retrouver un moyen de dialogue avec...
00:28:11 Avec quelqu'un qui est une menace d'une 3e guerre mondiale ?
00:28:12 Je ne sais jamais, à un moment.
00:28:13 Mais il joue à celui qui veut l'empêcher.
00:28:16 Le risque est réel.
00:28:17 Il joue aussi beaucoup sur les mots.
00:28:19 À travers son discours, il essaie de montrer que lui ne le souhaite pas.
00:28:23 Il dit et reprend globalement aussi ce que disent les Occidentaux.
00:28:27 "Nous, on ne le veut pas".
00:28:28 Et il sous-entend que cette guerre peut être inéluctable
00:28:32 si les pays de l'OTAN, si les Américains, si les Français, si les Ukrainiens
00:28:35 continuent de s'opposer à cette annexion de l'Ukraine.
00:28:38 Donc toute la dialectique se tient,
00:28:41 mais avec une construction qui n'est absolument pas la nôtre
00:28:44 et qui nous choque pour des raisons morales, pour plein de raisons.
00:28:47 Oui, pour des raisons de sécurité, de base.
00:28:49 Qui nous font peur, absolument.
00:28:51 Moi, ce qui m'inquiète beaucoup, déjà, il faut souligner que
00:28:54 pour Poutine, l'obsession, j'ai le sentiment que c'est vraiment l'OTAN.
00:28:58 Ce n'est pas la France, ce n'est pas certains pays en Europe.
00:29:00 C'est l'OTAN parce qu'il veut avoir en face les États-Unis, de fait.
00:29:04 Ensuite, ce qui m'inquiète beaucoup, et la guerre a déjà commencé,
00:29:07 déjà dans l'idéologie, c'est-à-dire en essayant de récupérer avec lui
00:29:12 tous les dogmes des coloniaux et puis les pays africains
00:29:15 et puis les dialogues avec la Chine et puis l'Iran et puis la Tchétchénie, etc.
00:29:21 Moi, c'est ça, en fait.
00:29:22 C'est ce pas-là qui se met finalement avec tous les alliés contre l'Occident, en réalité.
00:29:28 Et puis, il y a aussi l'arme économique, Nicolas Mélenchon.
00:29:31 Évidemment, on a entendu au début de cette guerre de l'Ukraine,
00:29:36 on va mettre l'économie russe à genoux.
00:29:38 La réalité, c'est qu'elle n'est pas vraiment flambarde,
00:29:41 mais que la nôtre a payé un lourd tribut, évidemment.
00:29:45 C'est le problème des sanctions internationales.
00:29:47 Si elles sont prises par tous les pays du monde,
00:29:48 c'est le pays concerné qui souffre.
00:29:50 Si elles sont prises par un tout petit nombre de pays,
00:29:52 c'est ce petit nombre de pays qui souffre.
00:29:54 Donc, à partir du moment où l'Inde et la Chine
00:29:57 et les autres pays n'appliquaient pas les sanctions,
00:30:00 eh bien, ça s'est retourné un peu contre nous.
00:30:01 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, il ne faut pas oublier que l'inflation qu'on a connue,
00:30:06 au départ, elle vient d'une augmentation du prix du gaz avant la guerre en Ukraine,
00:30:10 puisque au départ, en 2021, M. Poutine voulait mettre en place son tuyau Nord Stream 2,
00:30:18 qui depuis n'existe plus d'ailleurs.
00:30:19 - Qui a été explosé. - Exactement.
00:30:21 - On ne sait toujours pas par qui.
00:30:24 Si on a des problèmes, ou petites chutes de temps.
00:30:27 - A priori, en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu...
00:30:29 - C'est manifestement pas les Russes, en tout cas.
00:30:31 - Plusieurs enquêtes internationales,
00:30:32 ils ont conclu au bout de six mois qu'ils n'étaient pas compétents.
00:30:36 Mais quand j'ai l'émbrasse de la Russie, on le sait dans les minutes qui suivent.
00:30:40 C'est peut-être pas la Russie.
00:30:42 Et puis, on sait aussi que certains pays avaient intérêt à ce que c'est du n'existe plus,
00:30:47 comme les États-Unis qui n'ont plus d'ailleurs...
00:30:48 - C'est les Pine Plains, en fait, c'est ça ?
00:30:50 - Voilà, il y a quatre tuyaux. - C'était deux énormes... Quatre tuyaux.
00:30:53 - Deux pour Nord Stream 1, deux pour Nord Stream 2.
00:30:55 Et donc, sur les quatre, il y en a trois qui ont explosé.
00:30:57 Donc, il en reste encore un.
00:30:58 Et est-ce que c'est réparable ? Ce n'est pas sûr.
00:31:01 Mais ce qui est sûr, c'est que cette guerre, et ça, on oublie de le dire,
00:31:03 c'est quand même la cause d'une grande partie de nos soucis.
00:31:07 Alors, ce n'est pas tous nos soucis, mais l'inflation du prix du gaz,
00:31:10 l'inflation des engrais...
00:31:11 - Vous nous avez dit que ça avait commencé avant le prix du gaz,
00:31:13 avant la guerre en Ukraine.
00:31:14 - Oui, bien sûr, mais l'inflation du prix du gaz, la guerre n'a pas amélioré la situation.
00:31:18 Et c'est ça qui a fait l'inflation, c'est ça qui a fait 15% d'inflation pour les ménages,
00:31:22 et donc 15% de baisse des salaires réels et 15% de baisse de la demande.
00:31:25 Quand vous regardez la demande de biens, la demande d'alimentaires,
00:31:28 on parle de crise des agriculteurs, qu'est-ce qui les impacte ?
00:31:31 Ils vendent 15% de moins aussi.
00:31:32 - On va les écouter, vous allez voir, on va les écouter.
00:31:33 Eric, un tout petit mot avant qu'on passe au défaut des entreprises.
00:31:36 - Et puis je remarque aussi, pour compléter ce que disait Nicolas Méhenc,
00:31:39 c'est que les Américains, ils ont mis en place une double lame
00:31:43 pour attirer les entreprises dans leur pays,
00:31:45 ce qu'on appelle l'Iral Inflation Reduction Act,
00:31:47 c'est-à-dire que c'est des subventions massives.
00:31:48 - Pour les entreprises qui s'installent.
00:31:50 - Voilà. - Plus très très puissants.
00:31:51 - Plus le gaz de schiste.
00:31:53 Et le gaz de schiste, c'est un avantage comparatif énorme,
00:31:55 parce que c'est le premier producteur mondial,
00:31:57 et en plus, vous avez, quand vous allez vous installer aux Etats-Unis,
00:31:59 comme par hasard, une énergie de très bon marché.
00:32:01 - Quatre fois moins chère.
00:32:02 - Oui. - Quatre fois moins chère.
00:32:03 - Mais avec des dégâts à l'environnement qui ne sont pas les mêmes.
00:32:05 - Non mais d'accord, d'accord, d'accord.
00:32:06 Non mais ce que je veux dire, c'est...
00:32:07 - Évidemment, la fracturation hydraulique...
00:32:08 - Les entreprises qui sont installées là-bas,
00:32:09 elles ont la double couche de crème,
00:32:11 elles ont des subventions et elles ont une énergie pas chère.
00:32:13 - Qui est pas chère. - Bon.
00:32:14 - OK. Donc ça fait que les défaillances d'entreprises,
00:32:16 Nicolas Méhenc, c'est ce que vous nous dites,
00:32:18 sont un record absolu.
00:32:20 C'est bien cela, en ce moment en France ?
00:32:21 - C'est ça. On a dépassé, c'est un triste record,
00:32:24 on a dépassé le niveau de la crise financière de 2008.
00:32:28 Là, on est à 400 PME par mois et il faut revenir au moins...
00:32:33 - 400 PME par mois qui ferment ?
00:32:34 - 400 PME par mois qui ferment, oui, bien sûr.
00:32:37 4800 par an.
00:32:38 Et il faut revenir en 92 pour voir un tel niveau de défaillance.
00:32:42 Alors en 92, on n'avait pas les statistiques par type d'entreprise.
00:32:45 Donc on ne peut pas exactement savoir si c'est un record absolu.
00:32:48 Mais ce qui est inquiétant, c'est que non seulement on a dépassé ce record,
00:32:52 mais que ça va, quand on regarde les variations,
00:32:56 on est capable de se projeter dans l'avenir.
00:32:57 Ça devrait remonter encore pendant un an et demi ou deux ans.
00:33:00 Donc là, on est à 4800, on devrait monter à 6500.
00:33:04 Donc c'est terrible.
00:33:05 Et une des raisons, alors il y a trois raisons.
00:33:07 La baisse de la consommation, on en a parlé,
00:33:09 donc c'est une baisse de chiffre d'affaires.
00:33:10 Bien évidemment, l'augmentation des coûts.
00:33:13 Un sondage a montré que 40% des entreprises étaient fortement impactées
00:33:16 par la hausse des coûts d'électricité.
00:33:18 Et puis le troisième point qui est important, c'est le financement.
00:33:20 Un, remboursement des PGE, ça c'est ce qui reste de plus vite.
00:33:23 - Oui, il faut les rembourser à un moment.
00:33:24 - Et puis deux, avec l'inflation,
00:33:26 qu'est-ce qu'ont fait toutes les banques centrales ?
00:33:27 Elles ont augmenté les taux d'intérêt,
00:33:29 donc elles ont asséché les financements.
00:33:31 Et donc ces gens-là, notamment dans le domaine de la construction,
00:33:34 il n'y a plus de projet de construction, ça a multiplié.
00:33:36 - Et ce sont deux tiers de TPE, c'est défaillant.
00:33:39 C'est toutes petites entreprises, c'est pas les gros entreprises.
00:33:42 - Exactement, c'est les gens que vous voyez.
00:33:43 Dans les TPE, vous avez les agriculteurs, les restaurateurs,
00:33:47 - Les boulangers, dont on a parlé très souvent.
00:33:49 - Tous ces gens-là et c'est un carnage.
00:33:52 - Pourtant, l'État les aide.
00:33:54 On en a souvent fait la démonstration, l'État les aide.
00:33:57 - Pas sur l'électricité.
00:33:58 Aujourd'hui, les factures d'électricité...
00:34:00 - Il n'y a plus du tout de mouclier tarifaire ?
00:34:02 - Non, ils ont inventé un certain nombre d'amortisseurs, de pare-chocs,
00:34:06 - Donc oui, ça existe.
00:34:07 - C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir le prix multiplié par 4,
00:34:10 ils avaient le prix multiplié que par 3.
00:34:12 Mais par 3, c'est énorme, mais ils n'ont pas été résolus.
00:34:14 Et le problème, c'est que ce n'est pas résolu pour l'instant.
00:34:17 Les prix du gaz ont baissé, les prix de l'électricité ont baissé,
00:34:20 mais eux continuent à payer 4, 5 fois le coût de production.
00:34:23 Et c'est ça qui n'est pas normal.
00:34:24 - Vous avez raison.
00:34:25 - Alors, pour vous répondre...
00:34:26 - Et après, on va écouter Bruno Le Maire.
00:34:27 - La comparaison avec 2008 est très intéressante.
00:34:29 La crise de 2008, c'était la crise des "sodprimes" américains
00:34:32 qui a entraîné une crise financière telle qu'on parlait de crise de 1929.
00:34:36 Vous vous souvenez ?
00:34:36 Donc c'était une crise financière extrêmement importante.
00:34:38 Eh bien là, nous avons un niveau de faillite qui est supérieur à celle de 2008.
00:34:42 Et puis, l'impact direct des faillites de PME ou de TPE, c'est l'emploi.
00:34:47 Parce que n'oubliez pas une chose, ce sont les PME et les TPE
00:34:49 qui portent l'emploi en France.
00:34:50 Et puis, vous avez de faillite de TPE.
00:34:53 Et c'est aussi pour ça que l'un des objectifs phares du président de la République,
00:34:57 malheureusement, le plan plein emploi en 2027, s'éloigne.
00:35:01 - S'éloigne François Asselineau.
00:35:03 - C'était écrit, le quoi qu'il en coûte.
00:35:05 On savait très bien qu'on allait faire exploser nos ratios économiques budgétaires.
00:35:10 - Mais on n'avait pas le choix, de toute façon.
00:35:11 - Non, on n'avait pas le choix.
00:35:12 On savait très bien qu'on allait faire exploser les ratios budgétaires,
00:35:15 mais qu'on allait aussi soutenir les entreprises qui, s'il n'y avait pas les PGE,
00:35:18 auraient peut-être commencé à débrouiller.
00:35:20 En plus, les situations économiques qui arrivent,
00:35:23 effectivement, elles n'y arrivent plus, donc elles déposent le bilan maintenant.
00:35:26 Donc, on a retardé certaines gestions qui se sont aggravées
00:35:29 et on a affaibli nos capacités budgétaires.
00:35:32 On n'en a plus, entre le taux d'endettement
00:35:34 et la menace de perdre la note de la France, qui gèle tout.
00:35:39 - La note des agences de notations internationales.
00:35:42 - Ça, c'est ça qui grippe tout.
00:35:45 Il y a un point quand même sur lequel je veux revenir,
00:35:46 c'est qu'on dit "oui, on ne peut rien faire, c'est la faute de Poutine,
00:35:49 le copain de Marine Le Pen, etc."
00:35:51 Dans la hausse du prix de l'électricité,
00:35:54 la hausse du prix du gaz, c'est un tiers de la raison.
00:35:57 Et donc, la guerre en Ukraine, c'est la moitié de ce tiers.
00:36:00 Mais il y en a deux autres tiers.
00:36:01 Il y en a un, c'est le problème qu'on a eu sur les centrales nucléaires.
00:36:04 Et ça, si vous voulez, les prix ont explosé
00:36:07 parce qu'on avait supprimé toutes nos marges de manœuvre avec le marché européen.
00:36:11 On a fermé 12 gigawatts de centrales thermiques de 2010 à 2012.
00:36:15 On n'avait plus de marge de manœuvre.
00:36:17 Et donc, les traders se sont fait plaisir en spéculant contre nous.
00:36:22 Et la troisième raison, c'est le mécanisme de l'arène.
00:36:25 On avait les moyens de le suspendre.
00:36:28 Bruno Le Maire et un Espagnol de l'Université de Chine signaient un papier.
00:36:31 C'était terminé. Ils ne l'ont pas fait.
00:36:32 Donc, c'est très facile de mettre tout sur le dos de M. Poutine.
00:36:35 Mais sur l'électricité, on avait le contrôle et on n'a rien fait.
00:36:38 - On va écouter Bruno Le Maire.
00:36:39 Il a évoqué ce matin l'État qui a tenté de protéger ses concitoyens
00:36:44 et les entreprises sur les prix de l'énergie.
00:36:46 - Quand nous mettons en place, avec le président de la République et le Premier ministre,
00:36:50 un bouclier de protection tarifaire contre la flambée des prix du gaz et de l'électricité,
00:36:55 le jour où la flambée des prix du gaz et de l'électricité a fini,
00:36:58 eh bien, on retire ces aides.
00:37:00 C'est ça, la différence entre un État-providence qui accumule les dépenses
00:37:04 et qui ne revient jamais dessus.
00:37:05 D'ailleurs, aucune opposition n'a voulu revenir sur le bouclier tarifaire
00:37:09 sur le gaz ou sur l'électricité, là où nous avons pris la responsabilité de le retirer.
00:37:14 Et un État-protecteur qui, lui, protège quand c'est nécessaire face au Covid, face à l'inflation.
00:37:19 Et je suis fier de la protection que nous avons portée à ce moment-là.
00:37:21 Et lorsque la situation revient à la normale,
00:37:24 nous rétablissons les comptes pour que l'État puisse continuer à vous protéger.
00:37:27 - Louis Drayne, il en a un ministre de l'Économie, très offensif.
00:37:30 Il donne une très longue interview au JDD.
00:37:32 Il sort un livre.
00:37:34 On voit qu'il a un agenda très important.
00:37:36 C'est presque le début d'un programme qui avait lieu dans le journal du dimanche hier.
00:37:40 On sent que la perspective, c'est clairement l'élection présidentielle de 2027.
00:37:44 Le paysage politique est quand même très confus.
00:37:46 Il y aura déjà des Européennes avant.
00:37:48 Et puis c'est quand même un peu loin, je pense, pour beaucoup de Français.
00:37:51 Mais les écuries politiques se préparent.
00:37:53 Simplement, ce que je trouve intéressant et paradoxal dans ce que dit Bruno Le Maire,
00:37:57 c'est que moi, globalement, je suis plutôt d'accord avec ce qu'il dit.
00:38:00 Mais ce concept-là ne fonctionne aussi que si on réforme l'État,
00:38:04 que si on dit aussi la vérité comme l'a expliqué Nicolas Mélenchon.
00:38:06 Et c'est vrai que le Covid et la guerre en Ukraine ne peuvent pas expliquer tous les maux
00:38:12 de tout ce qui ne fonctionne pas dans le pays.
00:38:15 Donc le problème, c'est que Bruno Le Maire a toujours essayé de montrer qu'il était bon gestionnaire.
00:38:21 Et là, il est un peu rattrapé parce que la situation économique se dégrade,
00:38:25 parce qu'il faut réduire considérablement les dépenses publiques.
00:38:29 Mais ce n'est pas un tout petit peu.
00:38:30 C'est-à-dire qu'il faut vraiment mettre des gros coups de bras.
00:38:31 C'est plus que 10 milliards d'euros, c'est ça ?
00:38:33 C'est plutôt 20 dans un bout de temps.
00:38:35 Et ce sera 50 au moyen terme.
00:38:37 Allons-y.
00:38:38 50 pour arrêter l'endettement, commencer un peu à se désenter.
00:38:42 Sinon, comme on s'endette à des taux qui sont maintenant élevés,
00:38:45 mais qui vont exploser si on ne passe pas la spirale inférieure.
00:38:48 C'est la charge de la dette qui va...
00:38:49 Et si on ne fait rien, on va avoir la note de la France qui sera dégradée.
00:38:53 Et donc les taux d'intérêt seront encore plus élevés.
00:38:55 Enfin bref, personne ne souhaite être dans cette situation-là.
00:38:58 Mais je pense que maintenant, en fait, il a la responsabilité d'expliquer
00:39:01 qu'on ne pourra plus dépenser autant, de réduire...
00:39:04 C'est ce qu'il dit.
00:39:05 Oui, mais réduire les...
00:39:06 Parce que si vous ne tapez pas dans les dépenses...
00:39:08 C'est comme si vous disiez "je suis à la tête d'un état en faillite".
00:39:11 Ça vous rappelle François Fignon ?
00:39:12 Oui, mais l'on se servie simplement là-dessus.
00:39:13 Le choix qui est fait aujourd'hui par le gouvernement,
00:39:14 c'est de se dire "bon, on va essayer de taper dans des dépenses qui ne se voient pas trop".
00:39:18 Sauf qu'à un moment donné, on va devoir taper vraiment dans le vif.
00:39:22 Sur les préférents.
00:39:23 Eric et après Nicolas Méhenc qui est avec nous.
00:39:24 Il va falloir faire des choix et les annoncer au Français.
00:39:25 J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'interview de Bruno Le Maire dans le JDD hier.
00:39:28 Il en avait de l'une il y a 15 jours au Monde.
00:39:30 Il est hyper alarmiste.
00:39:32 Maintenant, en fait, il s'attaque au modèle social français.
00:39:34 Et il va attaquer des dépenses qui se voient au contraire.
00:39:37 Pardonnez-moi.
00:39:38 Mais jusqu'à aujourd'hui...
00:39:39 Quand il cible les maladies de longue durée...
00:39:42 Longue durée.
00:39:43 Les maladies de longue durée.
00:39:44 ALD.
00:39:45 Oui.
00:39:46 Il dit "en 10 ans, le nombre de personnes qui bénéficient de 100% de remboursement
00:39:51 sur ces maladies de longue durée", je répète ce que c'est, c'est le diabète, le cancer,
00:39:55 les AVC, l'aide psychiatrique, c'est passé de 8 millions, dit-il, à 12 millions.
00:40:00 Et aujourd'hui, ça coûte 120 milliards d'euros.
00:40:03 Donc, en fait, ce qu'il est en train de dire, c'est qu'il va s'attaquer au modèle social
00:40:07 et qu'au contraire, il va taper là où ça fera, pardonnez-moi, le plus mal.
00:40:10 Il parle d'État protecteur, mais pas d'État providence.
00:40:13 Non, mais que nous n'ayons plus les moyens, François Poupeny, de financer ce modèle social,
00:40:17 j'en conviens, mais il y a quand même un contexte politique en France.
00:40:20 Alors, attendez, pas tout en même temps.
00:40:22 Pour trouver les économies, les 20 milliards minimums pour passer le budget de cette année
00:40:28 et celui de l'année prochaine, les grandes masses, c'est les comptes sociaux,
00:40:32 c'est les dotations collectivités locales et le logement.
00:40:36 C'est les trois grandes masses sur lesquelles, en diminuant les dépenses drastiquement,
00:40:42 on récupère le milliard.
00:40:43 Sinon, ce qu'on raconte sur les petites économies, il faut le faire, mais ça, ce n'est pas à la hauteur.
00:40:47 Moi, j'ai trouvé 37 milliards.
00:40:49 Donc, Bruno Le Maire serait bien inspiré de lire les rapports de la Cour du compte,
00:40:54 qui travaille bien, et la Cour de compte qui dit qu'entre 2022 et 2023,
00:40:59 l'écart entre le coût de production d'électricité et le prix payé, c'est 37 milliards d'euros.
00:41:05 Et donc, il dit, mais là, la régulation n'a pas fonctionné
00:41:07 pour garder un prix en ligne avec ses coûts de production.
00:41:10 Donc, État protecteur, oui, mais si c'est pour protéger de nos erreurs, non.
00:41:15 Déjà, on répare nos erreurs, on fait une régulation qui fonctionne
00:41:18 et on n'aura plus à payer 37 milliards d'euros pour rien.
00:41:20 Donc, vous avez trouvé 37 milliards d'euros d'économie, Monsieur Nigola ?
00:41:23 C'était 37 milliards sur les années précédentes.
00:41:25 Là, les prix de l'électricité ont baissé.
00:41:26 Mais il y a toujours encore des écarts aujourd'hui.
00:41:28 Pour vous donner un exemple,
00:41:30 chacun, chaque Français paye son électricité et ceux qui sont au tarif bleu,
00:41:34 qui est le tarif réglementé, payent la molécule d'électricité, 125 euros de l'heure.
00:41:38 Le coût de production est toujours à 60.
00:41:40 Donc, il y a toujours un écart du simple au double.
00:41:42 Et ça, il aurait fallu le résoudre.
00:41:44 Nous, on l'a dit en juin dernier avec Louis Cleflabrie, Jean Prodlieu, etc.
00:41:51 Alors, je remets juste qu'on écoute un agriculteur,
00:41:52 parce qu'eux aussi sont en première ligne sur les factures d'énergie,
00:41:55 en tout cas sur leurs exploitations.
00:41:57 Écoutez leur colère, parce que rien n'est réglé du côté des paysans.
00:42:01 Ça a doublé quand même concrètement,
00:42:02 parce que même si on met des systèmes d'économie d'énergie au niveau de la lettre,
00:42:07 pour descendre les températures du lait, tout ça, pour éviter de tirer trop,
00:42:10 il y a quand même le temps calé, il doit être branché tout le temps.
00:42:13 Les chambres froides pour la vente directe,
00:42:15 donc automatiquement, oui, ça a fortement augmenté.
00:42:18 Ça a bien doublé sur l'exploitation par rapport à il y a 3-4 ans.
00:42:22 Déjà, il y a un coût de l'énergie qui a plus que flambé.
00:42:25 Je ne parle pas de l'électricité pour ceux qui ont des frigos à pommes de terre,
00:42:29 qui ont vu leurs factures multiplier par deux.
00:42:32 Aujourd'hui, ce qu'on vend, le problème, c'est que ça ne fait pas fois deux,
00:42:35 ça fait diviser par deux.
00:42:36 Donc, aucune profession n'accepterait ce genre de choses, je pense.
00:42:40 Et si on continue à aller dans cette voie-là,
00:42:43 on n'a aucun avenir, puisqu'on va tous être en déficit.
00:42:47 Et là, ce n'est pas terminé côté des agriculteurs.
00:42:49 Ça ne peut pas s'arrêter du jour au lendemain.
00:42:51 Les prix n'augmentent pas.
00:42:52 Les mesures qui ont été annoncées par le gouvernement,
00:42:54 c'est du moyen et du long terme pour mettre en place.
00:42:56 Les prix n'augmentent pas, leurs coûts explosent.
00:42:59 Donc, vraiment, l'équation et ce qu'on appelle l'effet Cizone ne fait que s'aggraver.
00:43:02 Jean-Christophe Couville ?
00:43:03 Oui, la finance et la confiance.
00:43:05 Et on voit bien que si on dit qu'on veut faire 10 milliards d'euros d'économie,
00:43:10 au moins cette année, peut-être jusqu'à 20,
00:43:12 nous, ce qu'on pense en tant que policier, on voit le terrain bouger.
00:43:17 C'est qu'il va y avoir un choc social après les JO qui va être terrible.
00:43:19 C'est-à-dire qu'on va s'enfoncer sur un profondément choc
00:43:22 où, encore une fois, nous, on va être en première ligne.
00:43:24 Mais en ce moment, aujourd'hui, il y a une demande de service public.
00:43:27 Les gens, les citoyens demandent le service public.
00:43:29 On n'est plus capable de leur donner.
00:43:30 Ça craque de partout.
00:43:32 Ça craque dans tous les pans de la fonction publique.
00:43:34 On a du mal même à recruter parce que c'est plus attractif.
00:43:36 Et comment on va faire ?
00:43:37 Donc, je veux bien qu'on dise que ce n'est plus un état providence.
00:43:40 Mais l'état providence, en fait, c'est notre pacte social.
00:43:42 On a été construit comme ça.
00:43:44 Après la guerre, c'était comme ça.
00:43:45 - Il y a des chambres de nuance.
00:43:46 C'est-à-dire que c'est aussi la manière de faire.
00:43:48 C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu autant de dépenses publiques.
00:43:51 On voit, il y a des annonces depuis le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:43:55 Il y a toujours plus, plus, plus.
00:43:56 Et on se sent, il se situe dans la continuité des dépenses.
00:44:01 - Alors, il y a aussi beaucoup de dépenses sur des grosses entreprises.
00:44:03 Ce ne sont pas les TPE, mais des grosses entreprises et sans contrepartie.
00:44:07 - Comment ?
00:44:07 - Non, il y a beaucoup de dépenses aussi vers les grosses entreprises sans contrepartie.
00:44:10 - On va revenir à l'électricité après.
00:44:12 Oui, vous voulez dire un mot, Éric Revelle ?
00:44:14 - Je vais vous donner un chiffre qui va vous faire frimer.
00:44:15 Parce qu'en fait, en creux, l'interview de Bruno Le Maire,
00:44:17 c'est pour montrer du doigt la politique d'Emmanuel Macron.
00:44:19 En réalité, il commence son interview en disant "la France ne meurt jamais".
00:44:25 Vous voyez, alors tout le monde a rigolé en disant "ah, il nous cite du James Bond".
00:44:28 Sauf qu'en disant ça, il dit "la France ne meurt jamais",
00:44:31 alors que le président parle de souveraineté européenne.
00:44:33 Il dit dans l'interview "il faut des référendums",
00:44:35 alors que le président ne fait pas de référendum.
00:44:37 Donc en creux, en réalité, il a un message.
00:44:39 - Il lance une campagne.
00:44:40 - Attendez, juste un chiffre.
00:44:41 - Sur la politique économique, il dit...
00:44:43 - Lisez l'excellent papier de Jean-Pierre Robin dans le Figaro.
00:44:45 Est-ce que vous savez de combien s'est accrue la dette
00:44:48 depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron ?
00:44:51 816 milliards d'euros.
00:44:52 Allez, 150, 160 milliards pour financer la crise Covid.
00:44:55 Très bien.
00:44:56 Le reste, c'est de la dépense publique.
00:45:00 C'est 30 % de la dépense.
00:45:02 - Il nous reste deux minutes.
00:45:03 - Emmanuel Macron.
00:45:04 - Il a une parole, je la retire.
00:45:06 - C'est plus de 50 % de dépense publique.
00:45:07 - À notre ami Eric Revelle.
00:45:09 - Pour revenir sur nos agriculteurs,
00:45:10 effectivement, le problème n'est pas réglé.
00:45:13 D'ailleurs, je crois qu'ils ont signé un nouveau traité
00:45:14 la semaine dernière, une nouvelle directive
00:45:16 qui va aller impacter notamment les élevages de porcs,
00:45:19 si je ne dis pas de bêtises,
00:45:20 qui va encore continuer à supprimer...
00:45:22 - Sur les normes de pollution, c'est ça ?
00:45:23 - Exactement, sur les normes de pollution,
00:45:25 baisser les pollutions industrielles.
00:45:26 Et donc, c'est-à-dire que d'un côté,
00:45:30 le gouvernement dit "oui, on va simplifier, on va se battre".
00:45:32 Et puis, de l'autre côté, on signe tous les traités.
00:45:34 On fait pareil avec les traités de libre-échange.
00:45:36 Donc, le problème n'est pas résolu.
00:45:37 Les agriculteurs, ils ont leur coût qui augmente.
00:45:39 Ils ont dans le même problème sur l'électricité, leur facture.
00:45:42 Parce que, si vous voulez, les prix de marché ont beaucoup baissé,
00:45:44 mais ils ne peuvent pas sortir de leur contrat.
00:45:46 Sinon, ils ont signé un contrat il y a un an sur deux ou trois ans.
00:45:49 Ils sont coincés pendant encore deux ou trois ans.
00:45:51 Et de l'autre côté, les prix des matières premières se sont effondrés
00:45:54 en plus de la consommation qui a baissé.
00:45:56 Donc, c'est terrible.
00:45:58 Et le problème n'est clairement pas résolu.
00:45:59 Il faut qu'on puisse renégocier nos contrats quand on veut.
00:46:02 C'est le seul enjeu sur l'électricité des deux prochaines années.
00:46:06 D'ailleurs, il y a certaines fédérations qui commencent à aller voir Bruno Le Maire à Bercy au cas par cas.
00:46:11 Ils l'avaient fait début 2022 pour certains boulangers.
00:46:16 Mais si vous voulez, comme vous voyez,
00:46:17 EDF a gagné 40 milliards d'euros de profit.
00:46:22 Moi, ça ne me pose pas de problème, entre guillemets,
00:46:23 parce qu'ils vont avoir besoin d'argent.
00:46:24 Très bien.
00:46:25 Pour le nucléaire.
00:46:25 Mais pas sur le dos des entreprises.
00:46:28 On ne va pas sacrifier notre PME.
00:46:29 On ne va pas sacrifier le poumon de la France.
00:46:32 On est capable de trouver un compromis.
00:46:34 Et EDF, qui a ses contrats chez lui, doit pouvoir faire un geste.
00:46:38 Ils produisent à 60, ils vendent à 240.
00:46:41 Il y a un problème.
00:46:42 Ça paraît assez évident.
00:46:43 Merci beaucoup, Nicolas Méliand, d'être venu ce soir d'Empenchine.
00:46:45 D'Ursel Nuzo.
00:46:46 On fait une petite pause.
00:46:47 On se retrouve dans un instant.
00:46:48 On va continuer à parler de ce qui s'est passé à la Courneuve,
00:46:51 cette attaque d'un commissariat et surtout cette instrumentalisation politique
00:46:54 connue de l'extrême gauche.
00:46:55 A tout de suite d'Empenchine.
00:46:56 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:03 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:05 Il y a les délinquants et il y a les complices politiques des délinquants.
00:47:09 Et cette collusion-là, les Français ne la supportent plus.
00:47:11 Ce qui s'est passé hier soir à la Courneuve avec un commissariat
00:47:15 attaqué au mortier d'artifice et au cocktail Molotov par une cinquantaine de jeunes
00:47:19 est insupportable.
00:47:21 Au regard de l'avis des fonctionnaires de police qui étaient en jeu.
00:47:23 Mais ce qui est encore plus, c'est d'entendre un homme politique d'extrême gauche
00:47:27 encourager ce type de comportement et littéralement inciter à les meutes.
00:47:30 Non, il ne s'agit pas d'une colère légitime après qu'un jeune ait encore été tué par la police,
00:47:35 comme l'a dit Philippe Poutou en faisant référence à la mort d'un individu
00:47:39 à scooter mercredi à Aubervilliers lors d'un refus d'Octobre.
00:47:42 Et non, on ne peut accepter ce type de propos qui sont des appels à la sédition,
00:47:46 dont les Français ne sont pas dupes du jeu de l'extrême gauche qui attise les Braises
00:47:50 pour récupérer des voix aux prochaines élections.
00:47:52 Et non, ce n'est pas un gros mot de dire que l'ordre doit régner
00:47:56 et que les représentants de l'État doivent être respectés et non pas attaqués aux mortiers.
00:48:01 Tout le reste n'est qu'une instrumentalisation obscène et mortifère.
00:48:05 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:19 Mais d'abord, le rappel des titres de l'actualité sur CNews et sur Europe 1.
00:48:22 Il est 18h, démonstration de force de Vladimir Poutine au lendemain de sa réélection
00:48:27 pour un cinquième mandat.
00:48:28 Le président russe vient de s'exprimer devant des dizaines de milliers de personnes
00:48:32 rassemblées sur la place rouge à Moscou.
00:48:34 Il a notamment salué le retour à la patrie des territoires ukrainiens annexés par Moscou.
00:48:41 Nicole Belloubet en soutien à la principale menacée au couteau près de Dijon.
00:48:45 La ministre de l'Éducation s'est rendue ce matin dans le collège Édouard Hériault de Chenov.
00:48:49 Elle a reconnu en particulier le besoin d'améliorer la prise en charge des élèves perturbateurs.
00:48:53 L'élève accusé, âgé de 15 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:49:00 Nouvelle mobilisation des agriculteurs.
00:49:02 Plusieurs convois ont notamment convergé aujourd'hui autour de Toulouse.
00:49:05 Revendication principale, le versement de la totalité des aides de la politique agricole commune.
00:49:10 Gabriel Attal va recevoir demain matin les syndicats majoritaires, la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
00:49:17 Enfin, 164e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:24 Trois de ces otages sont français. Ils se nomment Ofer, Orion et Oan.
00:49:27 Nous pensons à tous ces otages ce soir, à leurs familles.
00:49:29 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:33 Il est 18h02. Si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews,
00:49:37 on va évoquer tout de suite ce qui s'est passé à la Courneuve avec ce commissariat attaqué hier soir.
00:49:42 Pendant plus d'une vingtaine de minutes, à coup de cocktails molotov, de mortiers d'artifice,
00:49:47 neuf individus sont en garde à but ce soir. Deux policiers ont été légèrement blessés.
00:49:50 Le point avec Maréliès Chevalier. On en débat ensuite.
00:49:53 Des déchets calcinés sur le trottoir, conséquence d'une nuit de tension.
00:49:57 Peu avant 23h, la façade du poste de police a été ciblée par des tirs de mortiers d'artifice
00:50:02 par une cinquantaine d'individus déchaînés.
00:50:04 Laurent Nognès, préfet de police de Paris, s'est rendu sur place ce matin.
00:50:08 Je tiens à dire qu'il y a eu neuf interpellations qui ont été réalisées,
00:50:11 ce qui, dans un contexte de violence urbaine, puisqu'il faut les qualifier de violence urbaine,
00:50:14 est assez exceptionnel. Neuf interpellations. On craint pas de nouvelles attaques.
00:50:18 On aura un dispositif de sécurisation extrêmement renforcé.
00:50:21 Encore une fois, la fermeté, l'ordre républicain, c'est ça.
00:50:25 Selon les syndicats de police, l'élément déclencheur a été la mort d'un jeune homme de 18 ans
00:50:29 mercredi dernier suite à un refus d'obtempérer. Laurent Nognès a confirmé cette information.
00:50:34 Il y a manifestement un lien avec ce qui s'est passé à Aubervilliers.
00:50:37 Un certain nombre d'assassins hier soir faisaient référence à cela.
00:50:40 Mais je veux rappeler que c'était après un refus d'obtempérer.
00:50:43 Si on n'engage pas de court-source huit quand il y a des refus d'obtempérer,
00:50:46 on peut lâcher sur tout le reste.
00:50:47 Le maire de la ville, Gilles Poux, a demandé que justice soit faite pour la famille,
00:50:51 tout en dénonçant la violence.
00:50:53 Face à ces événements, il peut y avoir de l'incompréhension,
00:51:00 des velléités, mauvaise conseillère.
00:51:02 On ne peut admettre qu'on s'attaque à des femmes et des hommes,
00:51:05 quel que soit le symbole qu'elles et ils représentent.
00:51:10 La sécurité sera renforcée dans la ville qui accueillera dans quatre mois
00:51:13 une partie des Jeux Olympiques.
00:51:15 Voilà pour les faits. On est en ligne avec Fabien Vanhemmelrek.
00:51:17 Bonsoir, vous êtes secrétaire générale du syndicat de police Allianz.
00:51:20 Merci à Stéphanie Rouquier qui est à vos côtés à Marseille pour permettre ce duplex.
00:51:23 Vous avez entendu les déclarations des uns et des autres.
00:51:26 Il y a ce commissariat qui a été attaqué hier soir à la Courneuve.
00:51:29 Qu'est-ce que vous dites ce soir, monsieur Vanhemmelrek ?
00:51:35 Tout d'abord, bonsoir. Merci de nous inviter.
00:51:37 Ce qu'on dit, c'est que malheureusement, c'est un énième phénomène
00:51:40 qui prouve par A+B qu'aujourd'hui, tout est permis,
00:51:42 que le permis de tuer, il est du côté des voyous envers les policiers.
00:51:45 Et on se permet tout et n'importe quoi avec des cités gangrénées,
00:51:49 des villes entières vérolées.
00:51:51 Tout le monde en est conscient et personne ne fait rien.
00:51:54 Et derrière, nous avons une justice.
00:51:55 Je ne vais pas citer le mot laxisme parce que ça ferait trop plaisir à beaucoup de monde,
00:51:59 mais en tout cas, trop clémente.
00:52:00 L'impunité, elle est grandissante.
00:52:02 Les individus qui ont été interpellés, les neufs qu'on présume.
00:52:06 J'aimerais bien avoir déjà le résultat des peines prononcées
00:52:09 parce que finalement, personne n'ira en prison
00:52:12 et on recommencera encore et encore une énième émeute.
00:52:15 Alors on va sécuriser ce quartier.
00:52:16 De l'autre côté, ça pètera dans une autre ville.
00:52:18 On sécurisera à nouveau.
00:52:20 La police fait son travail, mais derrière, ça ne suit pas.
00:52:22 Je crois que les policiers sont exaspérés et les citoyens aussi, d'ailleurs,
00:52:25 parce qu'il y en a marre de voir tout ça.
00:52:27 Il y en a marre d'éponger tous les maux de la société.
00:52:29 On aimerait, nous, une extrême sévérité.
00:52:31 Enfin, un retour évidemment à un état de droit
00:52:35 et une réponse pénale adaptée à une situation chaotique.
00:52:38 Monsieur Bernie Mellerec, vous êtes du syndicat de police Allianz.
00:52:40 Quand vous entendez Philippe Poutot dire
00:52:42 "soutien à une colère légitime" après qu'un jeune a été encore tué par la police,
00:52:47 ça vous fait bondir, j'imagine ?
00:52:49 Ça me fait bondir, ça m'écœure.
00:52:54 C'est plutôt nauséabond et c'est surtout irresponsable d'un homme politique.
00:52:58 Aujourd'hui, l'extrême gauche, on la connaît tous.
00:53:00 Elle fait son chou gras avec cet électorat-là.
00:53:03 Elle essaye de faire de la surenchère, de la haine anti-flic.
00:53:05 Elle pense pouvoir obtenir satisfaction en faisant ce genre de choses,
00:53:08 en mettant les uns contre les autres.
00:53:10 Je crois que c'est irresponsable.
00:53:11 Je crois qu'on devrait même le poursuivre.
00:53:13 Je pense que le ministre de l'Intérieur devrait faire en sorte
00:53:15 de déposer plainte contre lui parce qu'on ne peut plus se permettre,
00:53:17 en tant qu'homme politique, de dire de telles choses et d'incriminer la police
00:53:20 et de faire en sorte surtout de clamer haut et fort
00:53:23 qu'il faut semer la paille-gaille, le chaos et l'insurrection.
00:53:26 Votre syndicat, je crois, a aussi déposé plainte contre Philippe Poutot.
00:53:30 Vous nous le confirmez ?
00:53:33 Notre syndicat, évidemment, est en relation avec ses avocats au niveau juridique
00:53:37 pour savoir s'il y a moyen de déposer plainte.
00:53:39 Mais le mieux, ce serait évidemment que le ministre de l'Intérieur
00:53:41 prenne ses responsabilités, dépose plainte.
00:53:43 Évidemment que mon syndicat de police, lui, se constitue partie civile, le cas échéant.
00:53:47 Tout le monde a fait le lien entre ce qui s'est passé à Aubervilliers la semaine dernière,
00:53:50 un refus de tempérer, un jeune et ses dramatiques qui meurent à scooter,
00:53:54 et cette attaque du commissariat.
00:53:57 Encore une fois, est-ce qu'on peut faire le lien entre les deux événements ?
00:54:00 Est-ce que c'est tolérable, acceptable ou pas à vos yeux ?
00:54:06 Alors c'est triste de parler comme ça, parce que ça reste un drame
00:54:08 et ça reste un jeune qui est décédé.
00:54:10 Mais tout est bon et tout est excuse pour mettre à sang une ville plus qu'une autre.
00:54:16 D'ailleurs, là, aujourd'hui, c'était la Courneuve,
00:54:18 demain, ce sera peut-être Aubervilliers, Blanc-Ménil, Marseille, Nantes.
00:54:22 Et c'est partout pareil, malheureusement.
00:54:23 Je suis sûr que ces individus qui ont essayé de cramer le commissariat,
00:54:26 et n'oublions pas les policiers qui étaient à l'intérieur,
00:54:28 qui ont eu une peur bleue, qui ont eu du mal à s'en sortir d'ailleurs,
00:54:32 ils ne savaient même pas ce qui se passait peut-être de l'autre côté de la ville.
00:54:37 Mais ça, il n'importe peu, ils sont là pour brûler de la flicaille,
00:54:41 brûler le policier, tuer, parce que c'est des meurtriers,
00:54:44 comme ont dit mes collègues ce matin sur votre chaîne.
00:54:46 Et aujourd'hui, ils ne sont pas considérés comme des meurtriers.
00:54:50 Encore faut-il qu'une justice fasse son travail.
00:54:53 Les policiers l'ont fait, leur travail.
00:54:55 C'est-à-dire que les policiers ont interpellé des individus.
00:54:57 Maintenant, j'aimerais bien que la justice rende des comptes aussi,
00:54:59 et qu'elle fasse en sorte de s'expliquer pourquoi elle va les sanctionner,
00:55:03 à quel niveau elle va les sanctionner,
00:55:04 et est-ce que grâce à cette sanction qui sera prononcée,
00:55:07 les individus auront envie de recommencer ou pas.
00:55:10 C'est le problème partout pour toutes les infractions, les crimes et les délits.
00:55:14 Vous êtes un dealer, vous risquez 10 ans de prison.
00:55:16 Citez-moi un seul dealer qui fait 10 ans de prison.
00:55:18 Pendant qu'il fait 10 ans de prison, il reste en prison.
00:55:20 Permettez-moi aussi l'expression "il pourrit en prison",
00:55:22 mais pendant 10 ans-là, ils ne récidivent pas et les citoyens peuvent vivre tranquilles.
00:55:26 - Restez avec nous Fabien Vanhemmelrich.
00:55:27 Louis de Ragnel, là, il y a un gros dispositif policier
00:55:29 qui est déployé sur la Courneuve pour éviter que ça recommence ce soir
00:55:32 et éventuellement que ça se dissémine dans les autres cités.
00:55:35 - Oui, avec plusieurs unités de force mobile, des CRS et des gendarmes mobiles.
00:55:39 Mais on voit bien qu'à chaque fois, ce sont des pansements.
00:55:41 Enfin, c'est très bien.
00:55:43 Je n'ai rien contre, évidemment, le fait d'envoyer des renforts de police.
00:55:47 Mais on voit bien, et c'est ce qui est dit d'ailleurs par Fabien Vanhemmelrich,
00:55:50 c'est qu'il y a un problème structurel beaucoup plus profond qu'il faut régler maintenant.
00:55:54 Il est trop tard.
00:55:57 Ou alors, il faut le faire maintenant, à la fois avec la justice.
00:55:59 C'est quand même des sujets dont on parle beaucoup et de manière très régulière.
00:56:03 Mais on ne peut pas continuer comme ça indéfiniment, à sécuriser des banlieues,
00:56:09 en se disant que ce sera peut-être mieux plus tard, demain, après-demain,
00:56:12 sans véritablement se retrousser les manches pour changer la situation.
00:56:15 - Joseph-Mathies Scarron, quand vous voyez ce qui se passe à la Courneuve,
00:56:18 quand vous entendez ce que dit Philippe Poutou qui dit "feu d'artifice",
00:56:22 "c'est légitime", "colère légitime",
00:56:24 en fait, on a l'impression qu'on marche complètement sur la tête,
00:56:26 que toutes les valeurs ont été inversées dans ce pays.
00:56:29 - À la fois, les valeurs sont inversées et les priorités sont inversées.
00:56:32 Les priorités sont inversées parce que quand on entend Emmanuel Macron dire
00:56:35 que la sécurité de la France dépend de ce qui se passe en Ukraine,
00:56:38 on peut penser que la sécurité de la France dépend d'abord de ce qui se passe à la Courneuve
00:56:42 et de la possibilité, de notre possibilité de rétablir l'ordre au lieu du chaos.
00:56:46 C'est le premier point.
00:56:47 Le deuxième point, j'entends Philippe Poutou, que je vous dise,
00:56:51 lorsqu'avait été assassiné le policier Xavier Jugelet sur les Champs,
00:56:56 Philippe Poutou, peu après, avait réclamé le désarmement de la police.
00:56:59 Donc il est tout à fait dans ce type de logique.
00:57:05 Ce qui est d'ailleurs, la seule chose qui m'arrache presque un sourire,
00:57:11 même si la situation est dramatique, c'est l'empressement de la FI de dire
00:57:16 "Attention, attention, on est en train de se faire doubler par Philippe Poutou".
00:57:20 Panique, panique immédiatement.
00:57:22 Donc vous avez évidemment, tout de suite immédiatement,
00:57:25 un tweet de l'inénarrable Aurélien Taché, qui porte très bien son nom,
00:57:29 qui a dit "Rien n'a été tiré, aucune leçon, depuis la mort de Nahel".
00:57:37 - Dont la mort est à l'origine des émeutes de juillet.
00:57:40 - Bien sûr, c'est ce qu'ils veulent.
00:57:42 Aucun travail sincère, pour comprendre pourquoi des jeunes,
00:57:47 encore, en croisant la police, meurent dans nos villes populaires.
00:57:51 Alors c'est vraiment, je pense, un condensé de tout.
00:57:55 Il y a une sorte de course à l'échalote aujourd'hui.
00:57:57 Vous n'avez pas seulement la France Mide, il y a une course à l'échalote,
00:57:59 à la gauche de la gauche, il faut savoir, celui qui ira le plus loin.
00:58:03 - François Buponi, un mot, puis après on retrouve Famille Vendée-Méditerranée.
00:58:05 - On est dans une logique mortifère.
00:58:07 C'est-à-dire que des vrais... - C'est ce que je disais.
00:58:08 - C'est pas n'importe qui, ce sont des députés,
00:58:11 Coquerel est président de la Commission des finances.
00:58:13 - Qu'est-ce qu'il a dit, Coquerel ?
00:58:14 - Il a dit que globalement, c'est encore un jeune qui avait été tué.
00:58:16 Et c'est pas la première fois.
00:58:17 Coquerel est valeriquement dans des villes
00:58:19 où la police est accusée d'être négrophobe, raciste,
00:58:22 et la police tue, donc il a participé à beaucoup de manifestations.
00:58:25 - Et c'est lui qui, idéologiquement, inspire cette tendance ?
00:58:30 - C'est lui qui est quand même le plus en avant là-dessus.
00:58:32 - C'est lui qui a gagné ?
00:58:33 - Il est président de la Commission des finances,
00:58:34 c'est une des commissions les plus importantes de l'Assemblée nationale.
00:58:37 Et il dit à des jeunes dans tous les quartiers,
00:58:39 oui la police tue, oui elle est raciste,
00:58:41 oui quelque part vous avez le droit de vous défendre.
00:58:43 Donc ils sont responsables.
00:58:44 - Et il n'y a pas de justice ?
00:58:45 - De se défendre, mais contre qui ?
00:58:46 - Alors qu'on les débatte, l'équipe de l'armée vous en veut,
00:58:49 qui a une police de classe, qui va vous attaquer
00:58:52 parce que vous n'avez pas la bonne couleur de peau, etc.
00:58:54 Et c'est ce qu'ils disent depuis des années.
00:58:55 Et donc les jeunes se croient maintenant tout à fait permis,
00:58:58 lorsqu'ils considèrent que la justice n'a pas été rendue,
00:59:00 ou ne le sera pas, de se rendre justice eux-mêmes.
00:59:02 - C'est la fin de l'état de droit pour vous, Fabien Van Emelric,
00:59:05 ce type d'expédition punitive ?
00:59:08 - Malheureusement, c'est ce qu'on dénonce depuis des mois,
00:59:12 voire des années, en effet, c'est la fin de l'état de droit,
00:59:14 c'est l'insurrection.
00:59:15 Certains rigolaient quand on parlait d'insurrection,
00:59:16 quand on parlait de chaos, aujourd'hui on y est.
00:59:19 Force est de constater qu'il y a des hommes politiques
00:59:21 qui cautionnent tout ça,
00:59:22 il y a des élus de la République qui s'en font le choux gras électoral.
00:59:26 Nous, on demande tout simplement de faire notre métier.
00:59:28 On pense aussi aux victimes de ces quartiers sensibles,
00:59:31 parce qu'il y a des citoyens qui vivent comme vous et moi,
00:59:33 qui travaillent le matin, se lèvent,
00:59:35 font en sorte d'essayer d'être tranquilles,
00:59:37 et malheureusement, ne le sont pas.
00:59:38 Et nous avons toute cette gangrène qui nous pourrit la situation,
00:59:40 qui pourrit la France, parce qu'aujourd'hui,
00:59:41 ce n'est plus que dans les grandes villes,
00:59:43 c'est dans les petites circonscriptions,
00:59:45 même en pleine campagne,
00:59:46 nous sommes pleinement embêtés par ce genre de situation,
00:59:49 et rien ne se passe.
00:59:50 Vous agressez un policier, normalement, c'est un simple exemple,
00:59:53 vous agressez un policier, vous risquez 3, 5 ans,
00:59:55 voire 7 ans de prison.
00:59:56 Eh bien, la peine moyenne ferme prononcée,
00:59:58 et ça, c'est les chiffres de la justice et pas de la police,
01:00:00 la peine moyenne ferme prononcée est de 5,6 mois.
01:00:02 Donc, quand vous risquez 7 ans,
01:00:04 et vous prenez 5,6 mois en moyenne,
01:00:06 parce que ça peut être entre 0 et 12 mois,
01:00:08 eh bien, vous avez tout compris à la situation,
01:00:10 et forcément, quand vous avez une haine envers les flics,
01:00:12 eh bien, vous n'avez qu'une envie, c'est de recommencer,
01:00:14 et on se retrouve dans des situations chaotiques,
01:00:16 comme on connaît aujourd'hui.
01:00:17 – Comment ils tiennent, vos collègues sur le terrain,
01:00:19 M. Van de Meylrich, qu'est-ce qui les fait tenir ?
01:00:20 Parce que là, on a l'impression qu'ils sont, voilà,
01:00:23 en première ligne, quasiment seuls et abandonnés, quoi.
01:00:28 – Mais nos collègues se sentent abandonnés,
01:00:30 alors, pas abandonnés, on a de la chance encore
01:00:33 d'avoir un ministre aujourd'hui de l'Intérieur
01:00:34 à la hauteur de la situation,
01:00:36 mais il est tout seul dans le paquebot,
01:00:38 le gouvernement, malheureusement,
01:00:39 et j'assume mes propos, personne ne le suit,
01:00:42 il fait en sorte peut-être de donner les moyens à la police,
01:00:45 mais la police toute seule, elle ne pourra pas faire grand-chose
01:00:47 face à une idéologie politique grandissante,
01:00:51 de gauche, voire d'extrême-gauche,
01:00:52 où vous avez une surenchère permanente,
01:00:54 et donc, les policiers sont désœuvrés,
01:00:56 sont professionnels, ils font ce qu'ils peuvent
01:00:58 avec ce qu'ils ont,
01:01:00 vous avez plus de 12 000, voire 13 000 policiers par an de blessés,
01:01:04 et ça, je n'entends jamais l'extrême-gauche le dire,
01:01:06 vous avez des collègues qui sont décédés tous les ans,
01:01:08 et ça, c'est pareil, personne n'en parle,
01:01:10 par contre, quand malheureusement,
01:01:12 parce que nous, on ose dire que c'est un drame,
01:01:13 mais malheureusement, il y a un mort,
01:01:15 parce qu'il y a eu un refond de tempéré,
01:01:17 il fallait tout simplement s'arrêter,
01:01:18 peut-être qu'il n'y aurait pas eu de mort,
01:01:19 et bien là, on crie au scandale, on crie à la meute,
01:01:21 et on crie sur le fait qu'il faut tout incendier,
01:01:23 et peut-être brûler du fil concernant le commissariat.
01:01:25 Vous voyez, maintenant, on se retrouve dans une situation
01:01:27 où le politique se permet tout et n'importe quoi,
01:01:32 le gouvernement dénonce, dénonce, dénonce,
01:01:35 et le président Macron qui dit,
01:01:36 "à force de vouloir plaire à tout le monde,
01:01:38 on ne plaît à plus personne",
01:01:38 parce qu'il dit tout et son contraire,
01:01:40 et bien, on se retrouve dans une situation
01:01:42 où le ministre de l'Intérieur,
01:01:43 j'espère pouvoir le dédouaner au moins là-dessus,
01:01:45 le ministre de l'Intérieur est tout seul,
01:01:47 et malheureusement, les collègues, plus ça va,
01:01:49 moins ils y croient.
01:01:51 Triste constat.
01:01:52 Merci beaucoup Fabien-Vernay-Mellery,
01:01:53 secrétaire générale du syndicat de police Allianz.
01:01:55 Merci à Stéphanie Roquier qui est à vos côtés à Marseille.
01:01:57 Rachel Khan, c'est une séquence absolument terrible
01:02:00 parce que là, on voit la surenchère,
01:02:01 Louis Boyard, député de la France Insoumise,
01:02:03 qui dit, "voilà pourquoi des crimes policiers
01:02:05 s'enchaînent dans les quartiers".
01:02:07 Ils vont évidemment aller à la surenchère tous,
01:02:09 les uns les autres, pour avoir celui qui aura le pompon,
01:02:13 l'énormité la plus absurde.
01:02:15 Et je suis atterrée effectivement de cette course à l'échalote
01:02:18 et de non seulement ses représentants,
01:02:20 mais ces personnes adultes justement,
01:02:22 qui sont censées être des modèles pour les plus jeunes.
01:02:25 Et notamment M. Poutou, qui a presque 60 ans.
01:02:29 Donc son tweet est irresponsable.
01:02:32 Et cette faculté, enfin cette irresponsabilité
01:02:36 à gérer un problème de société par des algorithmes
01:02:40 et avec des petits cœurs en bas des postes sur X ou sur Twitter,
01:02:44 c'est atterrant.
01:02:45 Ils oscillent entre l'intimidation, finalement,
01:02:48 ils nourrissent la colère des plus jeunes
01:02:50 et la victimisation pour alimenter les colères.
01:02:55 C'est irresponsable.
01:02:56 Éric Revelle, l'extrême gauche incite à l'émeute.
01:02:58 Oui, alors Nunez, le préfet de la police de Paris,
01:03:00 a employé le terme.
01:03:01 Je pense qu'il a tout à fait raison.
01:03:03 D'autant plus que tout à l'heure, Jean-Christophe Couville,
01:03:05 le représentant policier, nous expliquait
01:03:08 que dans le communiqué du procureur,
01:03:09 à ce stade de l'enquête, il a écrit que c'est un accident.
01:03:12 Pour le reberbiller.
01:03:14 On va peut-être le revoir à l'écran, mais pardonnez-moi,
01:03:16 on ne l'a peut-être pas commenté dans le détail,
01:03:18 mais le tweet de Louis Boyard de la France insoumise.
01:03:21 Il parle de crime policier.
01:03:22 Attendez, de meurtre, de peine de mort.
01:03:25 Non, mais attendez, mais vous vous rendez compte ?
01:03:27 Un type qui...
01:03:27 Rien n'a changé depuis la mort de Naël.
01:03:29 Ici, un préfet de police...
01:03:30 Vous vous rendez compte ?
01:03:31 C'est pour ça qu'il a bénéficié d'une protection policière
01:03:33 pendant six mois.
01:03:33 Il a bénéficié d'une protection policière.
01:03:35 Il n'est pas dans le dos.
01:03:35 Il va dans les universités pour parler aux jeunes.
01:03:38 Mais vous vous rendez compte de sa responsabilité
01:03:40 d'écrire des choses comme ça ?
01:03:41 Mais a priori, son immunité, on ne peut pas le poursuivre
01:03:44 pour des propos qu'il tient en tant que président parlementaire.
01:03:47 Un préfet qui justifie le meurtre d'un jeune.
01:03:51 Rien ne justifie la peine de mort.
01:03:53 François Pipponier, on a un conseil à la bim, là.
01:03:55 Non, mais il pousse aux émeutes.
01:03:57 Ce qu'ils veulent, ce que veut la France insoumise,
01:03:59 c'est l'assuréction, c'est la révolution.
01:04:01 Le rêve de Jean-Luc Mélenchon, il se prend pour Lénine ou Staline,
01:04:04 plutôt, et il pense qu'on va renverser le système
01:04:06 et qu'on va tout mettre par terre.
01:04:08 Donc, il y a tous ces députés qui y vont, qui en rajoutent,
01:04:11 qui excitent les jeunes.
01:04:12 Et ce qu'ils veulent, là, c'est que ça parte comme au mois de juin.
01:04:15 Dire que ça pète partout.
01:04:17 Joseph, un dernier mot pour la pause.
01:04:18 François Pipponier a totalement raison.
01:04:20 Parce que ce qui n'est pas très...
01:04:22 Pendant longtemps, on a pensé que la France insoumise
01:04:26 a été sur cette ligne parce qu'elle souhaitait
01:04:29 aller vers une sociologie électorale différente pour des élections.
01:04:32 Mais c'est totalement faux.
01:04:34 C'est-à-dire que la seule chose qui les intéresse, en effet,
01:04:36 c'est le chaos.
01:04:38 Et quand je vois même, d'ailleurs, le tweet de Phil Poutou,
01:04:42 je me rappelle, pardon, Alain Krivine,
01:04:45 jamais Alain Krivine aurait fait un tweet pareil.
01:04:47 Je dis franchement, sans aucun erreur,
01:04:49 je suis à l'épreuve de ce que je dis.
01:04:50 - Il y a quelques années, la Ligue communiste révolutionnaire...
01:04:51 - Oui, la Ligue communiste révolutionnaire,
01:04:52 jamais ils n'ont fait quelque chose pareil.
01:04:53 Et alors, encore moins Daniel Bensahid,
01:04:55 mais à mon avis, ils n'ont jamais lu Daniel Bensahid.
01:04:57 - Petite pause. On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
01:05:00 On reprendra ce débat sur l'insécurité.
01:05:02 On va parler aussi de Vladimir Poutine,
01:05:04 qui vient tout juste d'être réélu
01:05:05 et qui nous menace toujours d'une troisième guerre mondiale.
01:05:08 Il s'exprimait il y a quelques instants en direct depuis Moscou, à tout de suite.
01:05:11 18h22, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:05:18 Faut-il s'inquiéter des nouvelles déclarations de Vladimir Poutine,
01:05:22 tout juste réélu président de la Fédération de Russie ?
01:05:24 Il s'est exprimé hier pour à nouveau menacer l'Occident,
01:05:28 à nouveau demander à la France de rester en retrait
01:05:31 et à nouveau brandir la menace d'une troisième guerre mondiale.
01:05:34 On va l'écouter et on ira après voir le général clairement.
01:05:37 Mais d'abord Vladimir Poutine.
01:05:39 J'aimerais que la France ne joue pas ce rôle qui ne fait qu'augmenter le conflit,
01:05:45 mais qu'elle fasse plutôt quelque chose pour trouver des solutions pacifiques.
01:05:50 La France pourrait jouer ce rôle, mais tout n'est pas encore perdu.
01:05:56 Je pense que tout est possible dans le monde moderne.
01:05:59 Mais je l'ai déjà dit, et il est clair pour tout le monde,
01:06:01 que ce conflit entre l'OTAN et la Russie
01:06:03 ne sera qu'un pas de plus vers une troisième guerre mondiale.
01:06:07 Et je pense que cela n'intéresse personne.
01:06:09 Je crois que peu de monde s'intéresse à cela.
01:06:11 Voilà pour les propos blassants de Vladimir Poutine.
01:06:13 Général Bruno Clermont, vous êtes en ligne avec nous.
01:06:15 Bonsoir à vous.
01:06:16 Est-ce qu'on est sur une nouvelle étape dans les menaces
01:06:19 que nous adresse Vladimir Poutine
01:06:21 ou est-ce qu'on est sur la même lancée que depuis des semaines ?
01:06:26 Il me semble qu'il n'y a pas véritablement de changement de stratégie
01:06:31 de la part de Vladimir Poutine.
01:06:32 Il rappelle une espèce de règle non écrite
01:06:35 que pour l'instant les Occidentaux ont respectée,
01:06:37 c'est que l'OTAN ne doit pas intervenir
01:06:39 directement, militairement, dans ce conflit.
01:06:42 Donc à partir du moment où le président Macron
01:06:44 a évoqué cette possibilité, il y réagit en rappelant la règle,
01:06:48 que ce soit en menaçant d'une troisième guerre mondiale
01:06:50 ou en rappelant que la Russie est une puissance nucléaire.
01:06:55 Il a aussi, il y a quelques instants sur la place rouge,
01:06:58 salué dans un grand discours aux Russes
01:07:01 le retour à la patrie des territoires ukrainiens annexés par Moscou.
01:07:05 Ça veut dire que le front est figé,
01:07:08 que les territoires dans lesquels il est,
01:07:09 il ne les lâchera pas de toute façon ?
01:07:12 Il rappelle quelque chose que je pense qu'on commence à comprendre,
01:07:16 c'est qu'il considère ces territoires annexés,
01:07:19 et d'ailleurs pas annexés en totalité,
01:07:21 ce qui peut amener à continuer la guerre,
01:07:23 comme étant des parties intégrantes de la Russie,
01:07:26 et il considère qu'à ce titre-là, leur défense est existentielle
01:07:30 et qu'il fera tous les moyens pour les protéger,
01:07:32 ce qui annonce évidemment un durcissement de la guerre
01:07:36 et avec la nécessité de maintenir non seulement les positions défensives
01:07:40 que la Russie maintient depuis maintenant deux ans,
01:07:43 mais éventuellement de pousser un peu plus le front
01:07:46 pour récupérer la totalité des territoires,
01:07:49 avec deux incertitudes, avec une incertitude majeure,
01:07:52 qui est vraiment la question d'Odessa.
01:07:54 Est-ce que Poutine serait prêt jusqu'à Odessa
01:07:56 de manière à isoler l'Ukraine de la mer Noire,
01:07:58 ce qui évidemment pose un problème majeur aux Ukrainiens,
01:08:02 et c'est une des raisons pour lesquelles ce sujet a été abordé,
01:08:05 je pense, par le président Macron,
01:08:06 parce que ça, c'est vraiment un changement d'objectif de la guerre.
01:08:09 Vous restez avec nous, Général Bruno Clermont-Louis de Ragnell.
01:08:13 On a beau dire, ce n'est qu'une énième série de menaces,
01:08:16 il n'empêche, les mots ont une importance,
01:08:18 Troisième guerre mondiale, attention, guerre au temps Russie,
01:08:21 il y a des choses qui sont extrêmement inquiétantes
01:08:23 dans ce que dit Vladimir Poutine.
01:08:25 Non, ce qui est vrai, c'est que ce sont des mots
01:08:27 qu'on a déjà entendus par le passé dans la bouche de Vladimir Poutine.
01:08:29 Ensuite, moi, ce qui me frappe, c'est qu'avec cette élection en Russie,
01:08:34 Vladimir Poutine en a profité pour répéter,
01:08:36 répéter, remenacer, brandir à nouveau, voilà,
01:08:39 tout ce qu'il est capable de faire.
01:08:41 Et il en a profité aussi pour réagir au propos d'Emmanuel Macron.
01:08:43 Et on voit dans sa dialectique qu'il essaye de se poser
01:08:47 dans le rôle de celui qui est agressé,
01:08:49 dans le rôle de celui qui tend la main.
01:08:50 Il dit "tout n'est pas perdu", ça sous-entend,
01:08:53 il veut montrer en fait qu'il laisse un possible espoir à la paix,
01:08:57 alors qu'en réalité, on sait très bien que c'est lui l'agresseur.
01:09:00 Et donc, la sémantique,
01:09:02 et il faut regarder ça quand même de très près chez Vladimir Poutine,
01:09:05 parce que tout est inversé.
01:09:06 Et donc, là, il s'adresse à la Russie pour montrer qu'il les protège,
01:09:11 qu'il est en train de restaurer les frontières historiques.
01:09:13 Et même quand il parle de la France, il dit
01:09:16 "j'aimerais que la France joue un rôle, le rôle historique qu'elle doit jouer".
01:09:20 En réalité, Emmanuel Macron, alors,
01:09:22 s'il y a une chose qu'on ne peut pas lui reprocher,
01:09:23 c'est qu'il a tout fait en matière de diplomatie,
01:09:25 il est allé plusieurs fois à Moscou,
01:09:27 tout le monde disait que ça ne servait à rien,
01:09:29 mais il y allait quand même parce qu'il y croyait.
01:09:31 Et donc, quand Vladimir Poutine dit
01:09:32 "il faut qu'on trouve une solution pacifique",
01:09:34 il se moque du monde, parce que c'est plus que se moquer du monde.
01:09:38 - Rachel Kahn ?
01:09:39 - Je suis tout à fait d'accord avec vos propos,
01:09:42 monsieur Louis de Ragnel,
01:09:44 puisque c'est une inversion totale.
01:09:49 On voit bien 87%,
01:09:50 donc forcément, ça interroge ce qu'est la démocratie en Russie,
01:09:55 les questions de liberté d'expression avec ces journalistes
01:09:58 ou ces opposants qui sont détenus de manière arbitraire.
01:10:03 Et puis, cette colonisation pour un rêve
01:10:07 qui est celui de la Grande Russie, de la Grande Catherine,
01:10:09 en réalité, le territoire de la Grande Catherine.
01:10:11 Donc, en fait, on est dans cette inversion des valeurs.
01:10:13 Et je m'étonne que les décoloniaux ou l'extrême gauche
01:10:18 ne prennent pas partie sur ces questions-là,
01:10:21 qui, d'habitude, leur sont chères.
01:10:23 - Eux qui sont pourtant si bavards.
01:10:24 François Pipponi et Anne Frebel.
01:10:25 - La nouveauté par rapport au discours de Poutine,
01:10:27 c'est que c'est le discours d'Emmanuel Macron.
01:10:30 Quand il dit "on est peut-être capables d'envoyer des troupes au sol",
01:10:33 ça permet à Poutine, dans son discours, de dire "il nous attaque".
01:10:37 Même le président français nous dit qu'il va venir avec les troupes au sol.
01:10:40 Donc, j'ai bien raison de dire que c'est l'OTAN contre nous.
01:10:43 Et donc, dans son discours,
01:10:45 on crédibilise tout ce qu'il dit à son pote.
01:10:47 Et donc là, effectivement, il faut qu'on trouve la solution.
01:10:50 Peut-être, il ouvre une porte,
01:10:52 est-ce qu'on doit le croire ou pas, j'en sais rien,
01:10:53 d'essayer de trouver une négociation,
01:10:56 que la diplomatie reprenne ses droits.
01:10:58 Il n'y a aucune guerre où, à un moment,
01:10:59 la diplomatie ne reprend pas ses droits.
01:11:00 - Oui, enfin, si, parce que quand il y a un pays qui agresse un autre,
01:11:04 il y a un moment où on ne peut pas s'aplatir à chaque fois.
01:11:06 - Mais juste un mot d'abord sur l'élection de Vladimir Poutine.
01:11:10 Il n'a jamais été aussi bien élu.
01:11:11 87 %, entre guillemets.
01:11:13 Je rappelle que le premier score qu'il avait fait, c'était 52 %.
01:11:16 Vous voyez, donc les Russes le soutiennent de plus en plus.
01:11:18 Et jamais les opposants russes ont fait des scores aussi minables.
01:11:21 Mais dans ce genre de dictature, en fait,
01:11:24 vous noterez qu'on donne à la virgule près le score des opposants.
01:11:28 C'est-à-dire qu'on est à 4,17 pour le deuxième, à 2, 3.
01:11:31 - C'est très précis.
01:11:32 - On le fait en France, non ?
01:11:34 - Oui, non, mais ce que je veux dire, c'est qu'ils poussent.
01:11:36 Non, mais bien sûr.
01:11:38 - Pour donner l'illusion d'un vrai comptage de voix, si ça vous plaît.
01:11:40 - La fausse transparence jusqu'à nous expliquer
01:11:42 que toutes les voix sont contravisées,
01:11:44 jusque-là y compris, c'est mon terme, pour les opposants.
01:11:47 Mais juste sur ce que disait François Pomponi,
01:11:50 pardonnez-moi, mais les deux manient le concept de l'ambiguïté stratégique.
01:11:54 Quand Emmanuel Macron, au-delà des troupes,
01:11:57 peut-être un jour nécessaire au sol, dit aux chefs de parti qui reçoivent l'Elysée
01:12:01 "il n'y a pas de ligne rouge",
01:12:03 ben s'il n'y a pas de ligne rouge, c'est quoi pour une puissance nucléaire ?
01:12:06 Donc Poutine, il est obligé aussi de se cabrer par rapport à ce genre de déclaration.
01:12:09 - Allez, le temps du rappel des titres de l'actualité,
01:12:11 il est pratiquement 18h30.
01:12:13 Mathieu De Baiz est là pour Le Journal.
01:12:15 Mathieu.
01:12:16 Nouvelle opération de l'armée israélienne sur l'hôpital Al-Shifa de Gaza.
01:12:23 Une offensive justifiée par la présence de terroristes
01:12:26 au gradé du Hamas dans l'hôpital.
01:12:28 L'armée israélienne appelle la population civile à évacuer la zone
01:12:31 et accuse le Hamas de se servir des établissements de santé
01:12:35 comme centre de commandement.
01:12:37 Une femme a été placée en garde à vue après avoir agressé des chasseurs en Géronde.
01:12:41 Hier après-midi, elle aurait croisé en voiture
01:12:44 une dizaine de chasseurs en pleine battue à Val-de-Virvée.
01:12:47 Et après avoir clamé ses convictions anti-chasse,
01:12:49 elle aurait aspergé de gaz deux d'entre eux,
01:12:52 puis renversé l'un des chasseurs.
01:12:54 Ce dernier a été transporté à l'hôpital de Libourne.
01:12:57 Enfin au Brésil, Rio étouffe.
01:12:58 Une vague de chaleur touche aujourd'hui encore le pays.
01:13:01 Plus de 62 degrés ressentis ce week-end.
01:13:04 C'est un record.
01:13:05 La plage de Copacabana, voyée, était donc noire de monde hier.
01:13:08 Les autorités locales avertissent.
01:13:10 Évitez toute exposition prolongée au soleil et hydratez-vous.
01:13:14 Voilà des bons conseils pour ceux qui ont la chance d'être à Rio de Janeiro.
01:13:18 Nous, on est en France en 2024, on n'en sort plus des problèmes.
01:13:22 Tiens, je voulais quand même évoquer avec vous les européennes.
01:13:25 On en a parlé parce qu'évidemment, tout ce qui se passe en Russie
01:13:28 s'inscrit aussi dans ce contexte d'élections européennes.
01:13:30 Et on a un certain nombre d'hommes et femmes politiques de gauche.
01:13:33 Je pense à Raphaël Lussmann, qui était de l'ISP
01:13:36 et qui a fait une place nette pour les élections européennes,
01:13:38 tout comme la candidate place publique pour les élections européennes
01:13:43 et la candidate écologiste, qui disent
01:13:45 "on ne fera pas le débat sur CNews",
01:13:47 débat sur CNews qui est organisé le 30 mai.
01:13:49 Tout ça est expliqué courageusement sur d'autres antennes que les nôtres.
01:13:53 Moi, je ne vois pas comment ces gens peuvent prétendre
01:13:56 au pluralisme de l'info s'ils refusent de venir débattre sur nos antennes.
01:14:00 - Ah ça, c'est difficile.
01:14:01 - Il y a vraiment un paradoxe absolu dans tout ça, Joseph Macézcar.
01:14:04 - Je ne pense pas que ça les arrête,
01:14:05 mais il y a en effet un paradoxe total et absolu.
01:14:08 Débattre, c'est toujours prendre le risque de toute façon de changer d'avis.
01:14:13 Et apparemment, c'est changer d'avis qui leur fait peut-être peur.
01:14:17 Mais il est sûr que pour assurer le pluralisme,
01:14:19 il faut accepter de débattre avec des personnes qui ne sont pas de votre avis,
01:14:23 qui sont d'un avis contradictoire.
01:14:24 Et ça, on le sait de toute manière depuis la nuit des temps.
01:14:28 Enfin, depuis la nuit des temps, pas exactement,
01:14:29 parce que moi, je pense qu'on est en train de revenir aux années 80-90,
01:14:34 je m'en souviens très bien, d'accord ?
01:14:36 Où il y avait, alors là, il y avait impossibilité de débattre.
01:14:39 Il y avait quelque chose qui était…
01:14:40 Et là, on a l'impression, si vous voulez, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:14:43 C'est-à-dire qu'en 89, il y a eu quand même la chute du mur de Berlin
01:14:47 et apparemment, aujourd'hui, non seulement les murs ne sont pas tombés dans les têtes,
01:14:50 mais il y a des gens qui ont rehaussé les murs.
01:14:52 Donc c'est pour ça qu'ils ne veulent plus débattre.
01:14:53 - Mais c'est pour ça qu'il est absurde.
01:14:54 - De quoi on tue le peur ?
01:14:55 - Il faut débattre.
01:14:56 - De quoi on tue le peur ?
01:14:57 - Parlez-moi, juste une remarque.
01:14:58 - Oui, rapidement, Joseph, parce que je veux que tout le monde parle, c'est important.
01:15:00 - C'est une remarque personnelle.
01:15:01 Mais j'ai très, très, très bien connu André Glucksmann.
01:15:04 Mais vraiment très, très bien connu.
01:15:06 - Le père de Raphaël Glucksmann, bon.
01:15:07 - Le père de Raphaël Glucksmann.
01:15:08 - Mais bon, ça n'a pas de rapport.
01:15:09 - Raphaël Glucksmann, jamais, jamais, jamais.
01:15:10 - Oui, mais on ne peut pas demander au fils d'être comme les pères
01:15:12 et à les pères d'être comme les fils.
01:15:13 - Mais pardon, c'était quand même un modèle, donc pardon.
01:15:15 - Eric, vous m'avez demandé la parole.
01:15:16 - Non, mais des choses.
01:15:17 D'abord, je ne permets pas à M. Raphaël Glucksmann, parce que je me sens envisé, vous aussi, à chacun,
01:15:22 de dire que c'est une chaîne d'extrême droite.
01:15:24 Ça, c'est pour moi le symptôme que la gauche, n'ayant plus d'idée,
01:15:27 tout ce qui n'est pas dans leurs idées est d'extrême droite.
01:15:30 Et donc, moi, je dis à M. Glucksmann, arrêtez de traiter les gens qui sont sur ces news d'extrême droite.
01:15:34 C'est inacceptable.
01:15:35 Puis la deuxième chose, en fait, pardonnez-moi, mais quand j'entends Mme Rousseau, tout à l'heure,
01:15:39 sur Sud Radio, qui explique qu'elle n'y va pas parce que les thèmes qu'elle voudrait aborder,
01:15:46 vous savez très bien comment ça se prépare une émission.
01:15:48 Vous en avez fait plein au plus haut niveau, Laurence.
01:15:50 - Oui, bien sûr.
01:15:51 - On regarde avec les candidats quels sont les thèmes qui sont choisis, on les tire au sort.
01:15:54 Donc, tout ça, ce sont des faux arguments, en réalité.
01:15:57 Mais c'est le symptôme du fait que la gauche est en train de perdre le magistère des idées
01:16:02 et que les idées qu'ils ont portées n'intéressent plus des Français.
01:16:05 - Rachel Khan.
01:16:06 - Je me sens insultée.
01:16:08 Et puis, par ailleurs, effectivement, on pourrait se poser avec Kander,
01:16:12 est-ce qu'il refuse de débattre sur ces news par bouderie, par mépris ou bien simplement par peur ?
01:16:18 Malheureusement, c'est plus bas que ça.
01:16:20 On est en campagne électorale.
01:16:22 Quand on n'a pas trop d'idées, quand le programme n'est pas encore sorti, il faut cliver, il faut cliver.
01:16:27 Alors même que la France a besoin d'être réparée.
01:16:30 La démocratie, ça ne se fait pas par les algorithmes.
01:16:33 Et je crois que la politique, son objectif, c'est de convaincre.
01:16:36 Et pour convaincre, il faut aller voir ses adversaires.
01:16:39 - Et il faut débattre.
01:16:40 Louis Drayner.
01:16:41 - Oui, sur ce que disait Rachel Khan, de quoi ont-ils peur ?
01:16:44 En réalité, je ne vois pas.
01:16:45 Normalement, quand on est sûr de soi, quand on défend des idées avec clarté,
01:16:48 quelle qu'elle soit, on n'a peur de rien et on discute avec tout le monde
01:16:51 puisqu'on a envie de convaincre le plus largement possible.
01:16:54 Et là où je vois une espèce de régression intellectuelle profonde,
01:16:57 c'est que des téléspectateurs de CNews, des auditeurs d'Europe 1,
01:17:00 ils vont en rencontrer sur les marchés.
01:17:02 Parce qu'en fait, s'ils souhaitent rencontrer réellement le peuple, on fait partie.
01:17:06 - Et il y a des gens de tout bord qui nous regardent.
01:17:08 - Absolument.
01:17:09 - Ils sont des gens de téléspectateurs, ils ne vont pas qu'à l'éthique et à la politique.
01:17:11 - Et je pense que la leçon, ils la recevront de leurs électeurs sur le terrain
01:17:15 qui ne comprendront pas pourquoi ce refus, pour des raisons, évidemment,
01:17:19 ça a déjà été très bien dit, idéologiques, caricaturales,
01:17:22 mais je trouve que c'est vraiment un signe de faiblesse intellectuelle.
01:17:25 - Il a dit deux choses très graves, Rachel Guzman.
01:17:28 1) ça, je refuse d'aller battre sur une chaîne parce qu'elle serait d'extrême droite.
01:17:32 Moi, je suis bien content d'avoir quitté le Parti socialiste,
01:17:34 j'avais anticipé tout ça, donc c'est bien.
01:17:37 - Ça, c'est fait.
01:17:38 - Il a dit aussi, après les élections, il faudra refaire l'union de la gauche avec tout le monde,
01:17:43 y compris avec Mélenchon.
01:17:44 C'est-à-dire que la logique du PS, c'est de dire, l'annu-PS, ça va continuer
01:17:49 et on ira à la présidentielle ensemble.
01:17:51 - Alors, Joseph, vous pouvez absolument rajouter le dernier mot.
01:17:54 - Oui, pardon, paradoxe complet.
01:17:55 Je rappelle quand même que le mouvement de M. Guzman s'appelle "place publique".
01:18:00 Qu'est-ce que c'est qu'une place publique ? C'est une agora.
01:18:02 Et dans une agora, il y a toutes les opinions.
01:18:04 - Et donc, il ne fait pas partie de place publique.
01:18:06 - Je propose une place publique qui s'appelle soit place unique,
01:18:10 parce que ce qu'il fait est injuste, soit place fermée.
01:18:12 - Bon, pas mal.
01:18:13 Mais il peut toujours changer d'avis.
01:18:16 - Et ça finira place tousse.
01:18:17 - Je dis à M. Guzman et à Mme Toussaint qui sont les bienvenus pour ce débat.
01:18:20 - Votre main est pourtant du Lorentz.
01:18:21 - Mais comme toujours, nous, nous recevons absolument tout le monde sur CNews et sur Europe 1.
01:18:25 Et évidemment, ils seront les bienvenus pour ce débat qui se tiendra sur nos deux antennes.
01:18:29 Petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:18:31 On va parler de justice avec quelqu'un qui est passionnant,
01:18:33 François Mollins, grand procureur de Paris,
01:18:36 que j'ai vraiment très envie d'entendre,
01:18:39 notamment à la lumière de l'actualité du jour,
01:18:41 ce qui s'est passé à la Courneuve et ces demandes des policiers de plus de justice,
01:18:45 comment la justice fonctionne dans notre pays.
01:18:47 Est-ce qu'elle dysfonctionne ?
01:18:49 La réponse de François Mollins dans un instant.
01:18:51 18h40, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1,
01:18:58 toujours avec lui de Ragnel, Joseph Macéscaron.
01:19:00 On a le plaisir d'accueillir François Mollins.
01:19:02 Bonsoir François Mollins.
01:19:03 Vous êtes ancien magistrat, procureur général,
01:19:06 vous êtes un des visages de l'antiterrorisme.
01:19:08 Vous écrivez ce livre au nom du peuple français, sans vos mémoires,
01:19:12 46 ans au service de la justice,
01:19:14 une justice qui n'a jamais été aussi décriée qu'aujourd'hui,
01:19:18 une justice qui est impopulaire.
01:19:21 On recevait la semaine dernière Béatrice Brugère, magistrate,
01:19:24 qui a aussi fait le constat des dysfonctionnements de la justice.
01:19:26 On va en parler à la lumière de votre expérience,
01:19:28 mais aussi à la lumière de l'actualité.
01:19:30 Il y a eu hier, peut-être que vous ne le savez pas,
01:19:32 parce que vous avez pris votre retraite et peut-être que vous êtes moins près de l'actualité,
01:19:35 un commissariat à la Courneuve qui a été attaqué par des jeunes,
01:19:39 et il y avait des policiers à l'intérieur qui risquaient leur vie.
01:19:42 On va écouter Fabien Van Amelric,
01:19:44 qui est un syndicaliste policier du syndicat Alliance,
01:19:46 qui met en cause le laxisme de la justice.
01:19:49 On va voir ce que vous lui répondez.
01:19:51 Il ne vous interpelle pas vous, mais il interpelle la justice.
01:19:54 Écoutez-le.
01:19:55 Nous avons une justice, je ne vais pas citer le mot laxisme
01:19:58 parce que ça ferait trop plaisir à beaucoup de monde,
01:20:00 mais en tout cas trop clémente.
01:20:02 L'impunité est grandissante.
01:20:03 Les individus qui ont été interpellés, les neufs qu'on présume,
01:20:06 j'aimerais bien avoir déjà le résultat des peines prononcées
01:20:10 parce que finalement, pire personne n'ira en prison
01:20:13 et on recommencera encore et encore une énième émeute.
01:20:16 Alors on va sécuriser ce quartier.
01:20:17 De l'autre côté, ça pètera dans une autre ville.
01:20:19 On sécurisera à nouveau.
01:20:21 La police fait son travail, mais derrière ça ne suit pas.
01:20:23 Je crois que les policiers sont exaspérés.
01:20:25 Les citoyens aussi d'ailleurs, parce qu'il y en a marre de voir tout ça.
01:20:28 Il y en a marre d'éponger tous les maux de la société.
01:20:31 On aimerait nous une extrême sévérité.
01:20:33 Enfin, un retour évidemment à un état de droit
01:20:36 et une réponse pénale adaptée à une situation chaotique.
01:20:39 Alors François Mollin, voici les déclarations d'un policier,
01:20:41 un syndicaliste qui avait dit à l'époque
01:20:43 "le problème de la police, c'est la justice".
01:20:45 Qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui ?
01:20:47 Je trouve ce genre de discours assez caricatural
01:20:49 pour parler très sincèrement sur ces faits.
01:20:54 Moi, ça m'inspire de réflexion.
01:20:56 Si j'ai bien compris, l'attaque de ce commissariat,
01:20:59 elle intervient à la suite d'une course-poursuite
01:21:03 au cours de laquelle une voiture de police,
01:21:05 si j'ai bien compris encore une fois,
01:21:07 parce que je ne connais pas le contenu du dossier.
01:21:09 C'était mercredi dernier.
01:21:10 Il y a eu effectivement un jeune mort lors d'un accident de la route.
01:21:13 Et percussion à la suite de laquelle un jeune a été tué.
01:21:16 Ça m'inspire de réflexion pour répondre sur les événements.
01:21:20 D'abord, effectivement, il est scandaleux et inadmissible
01:21:23 de voir attaquer un commissariat de la sorte par des émeutiers.
01:21:27 Ça me renvoie à des souvenirs assez douloureux,
01:21:29 moi, en ce qui me concerne avec les violences urbaines de 2005.
01:21:32 Et la seconde chose que je voudrais dire,
01:21:34 c'est que sur cette relation de cause à effet,
01:21:36 il faut faire confiance à la police et à la justice.
01:21:39 Dans ce genre de dossier, l'IGPN a été saisie.
01:21:43 La police des polices.
01:21:45 La police des polices, à l'enquête sous le contrôle du parquet
01:21:48 pour parvenir à la manifestation de la vérité.
01:21:50 Donc, il faut faire confiance à l'enquête,
01:21:52 à la police des polices et à la justice pour en tirer toutes les conséquences.
01:21:55 Sur le discours...
01:21:56 Sur la justice, voilà.
01:21:57 C'est la mise en cause de la justice.
01:21:58 Ça fait 46 ans que j'entends ça.
01:22:00 La police les arrête, la justice les remet dehors.
01:22:04 Je ne prétends certainement pas que le modèle judiciaire soit parfait,
01:22:09 mais je pense que dans ce genre de situation,
01:22:10 il faut raisonner, j'allais dire, avec un peu de bon sens et de discernement.
01:22:13 On ne peut pas envoyer tout le monde en prison.
01:22:15 Parce qu'il n'y a pas de place, déjà.
01:22:16 D'abord parce qu'il n'y a pas de place.
01:22:17 Il y en a de moins en moins.
01:22:18 On n'a jamais envoyé autant de gens en prison.
01:22:20 On n'a jamais eu autant de gens en prison en France,
01:22:23 historiquement parlant, qu'aujourd'hui,
01:22:25 malgré tous les problèmes de construction d'établissements pénitentiaires nouveaux qu'on fait.
01:22:30 Donc, la justice, en réalité, fait ce qu'elle peut, avec les moyens qu'elle a.
01:22:35 Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître
01:22:37 qu'ils sont largement insuffisants,
01:22:39 même s'il y a des efforts très importants qui ont été faits
01:22:41 grâce à notre ministre gouverneur depuis quelques mois.
01:22:44 Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que la justice n'est pas laxiste.
01:22:48 Au cadre du comité de l'État général, la moyenne des peines d'emprisonnement prononcées
01:22:51 au cours de ces dernières années a augmenté de deux mois et demi.
01:22:54 Il n'y a jamais autant de monde en prison.
01:22:56 Moi, je pense très intimement que le plus gros problème
01:23:00 dont on souffre aujourd'hui en termes d'efficacité de la justice pénale,
01:23:03 c'est l'exemplarité.
01:23:04 Pourquoi l'exemplarité ?
01:23:05 Parce qu'on vit dans un pays dans lequel les peines sont mises à exécution
01:23:09 beaucoup trop tardivement par rapport à leur prononcée.
01:23:12 Et une peine mise à exécution trop tard par rapport à la date du jugement,
01:23:17 elle perd en exemplarité, elle perd en efficacité.
01:23:19 Et ça entraîne ce problème de stock de peines à exécuter depuis plus de 12 ans.
01:23:23 Et c'est ça qu'il faudrait résoudre aujourd'hui.
01:23:25 - D'accord. Louis Draynel, une question.
01:23:27 - J'entends bien ce que vous dites, mais on voit dans toutes les enquêtes d'opinion,
01:23:31 c'est quand même un sujet qui revient beaucoup,
01:23:32 les Français sont très insatisfaits en vraiment la perception.
01:23:35 On entend bien et on voit d'ailleurs, il y a des sanctions, oui.
01:23:38 Il n'y a jamais eu autant de condamnations de personnes qui sont en détention,
01:23:41 ça c'est vrai.
01:23:42 Mais qu'est-ce qui a glissé pour qu'on en arrive à de telles scènes
01:23:46 où c'est quasiment toutes les semaines qu'on assiste à de telles scènes.
01:23:50 Les Français sont choqués et avec toujours ce sentiment derrière.
01:23:54 - De quelle scène vous parlez ? Des attaques de commissariat ?
01:23:56 - Des policiers qui sont... Alors là c'est un commissariat.
01:23:58 - Il n'y en a quand même pas toutes les semaines.
01:23:59 - Il y a un revu d'Octempery toutes les 20 minutes,
01:24:01 il y a plus de 40 policiers qui sont blessés chaque jour quand même.
01:24:04 - Bien sûr.
01:24:05 - Et ça pour le coup, ce sont des chiffres qui sont en hausse.
01:24:07 Et les Français ne supportent plus.
01:24:09 Qu'est-ce qui a glissé, qu'est-ce qui a fait qu'à un moment donné,
01:24:12 on est tombé dans cette spirale ?
01:24:14 - François Molas.
01:24:15 Je pense qu'on est dans une société dans laquelle il y a de plus en plus de violences
01:24:18 et dans laquelle il y a une véritable crise de l'autorité.
01:24:20 Voilà.
01:24:21 Ça je pense qu'il a besoin d'être expert pour s'en rendre compte.
01:24:24 Les policiers sont effectivement confrontés, c'est évident,
01:24:27 à des conditions d'intervention beaucoup plus dures qu'elles ne pouvaient l'être il y a 30 ou 40 ans.
01:24:32 Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
01:24:34 Et effectivement, ça pose un problème qui peut se régler effectivement
01:24:41 avec des peines qui soient efficaces et qui soient rapidement ramenées à exécution.
01:24:44 Mais la répression ne réglera pas tout.
01:24:47 Ça renvoie aussi à des grandes questions de prévention et d'éducation.
01:24:51 Parce que ce n'est pas avec uniquement des peines de prison qu'on arrivera à régler ce problème-là
01:24:58 qui est beaucoup plus profond et beaucoup plus ancien.
01:25:00 - C'est un problème sociétal ?
01:25:01 - Aussi, un problème sociétal, un problème d'éducation,
01:25:03 un problème de respect, j'allais dire, de la loi,
01:25:05 un problème de respect de l'autorité.
01:25:07 Et effectivement, un problème de partage de valeurs communes.
01:25:14 C'est ça, dans le respect, j'allais dire, des libertés, de la sécurité de chacun.
01:25:18 - Une question de Joseph Macé-Scaron peut-être ?
01:25:20 - Pardon, je vais changer de pied parce que je pense à la formation du juge,
01:25:26 comment on devient un juge.
01:25:28 Et je ne sais pas si vous évoquez ce sujet dans le livre.
01:25:32 Parce que ça, c'est un vrai, un véritable sujet, on est d'accord.
01:25:35 Le problème, c'est que souvent, des personnes deviennent juges,
01:25:39 sont très très jeunes et sont tout d'un coup confrontées
01:25:42 à un certain nombre de choses.
01:25:43 Alors que dans d'autres pays, je pense notamment en Angleterre,
01:25:46 certains sont avocats avant de devenir juge, il y a une sorte de parcours.
01:25:51 - Alors, votre réponse François Paulins ? La formation.
01:25:55 - On revient aujourd'hui en France, on devient juge après avoir été
01:25:58 soit étudiant et passé le concours de la magistration,
01:26:01 soit après avoir été intégré, dans la mesure où aujourd'hui
01:26:04 on intègre de plus en plus d'anciens avocats.
01:26:06 Moi, je ne crois pas au modèle unique, personnellement.
01:26:08 Moi, j'étais étudiant, je suis devenu magistrat,
01:26:11 j'étais auditeur de justice à 23 ans, magistrat à 25 ans.
01:26:15 Je ne pense pas avoir fait des bêtises énormes au cours de ma carrière
01:26:18 qui me disqualifient.
01:26:20 Et je connais des tas de magistrats étudiants, encore plus brillants que moi,
01:26:25 qui ont passé le concours de la magistrature et qui ont travaillé,
01:26:27 j'allais dire, normalement.
01:26:28 - Ma question est, vous, non, certainement.
01:26:30 - La qualité de la formation, je vais vous répondre.
01:26:33 - C'est 31 mois, la formation, aujourd'hui.
01:26:36 - Est-ce que lorsqu'on est plus jeune, plus âgé aussi, vous allez me dire,
01:26:40 mais est-ce qu'on n'est pas plus malléable avec, disons,
01:26:44 un discours général, une idéologie, une toxa ?
01:26:47 - Non.
01:26:48 - Parce qu'on n'a pas...
01:26:49 - Non, parce que, justement, l'exercice du juge,
01:26:51 alors là, je vois bien où vous voulez m'amener.
01:26:55 - La politisation du juge.
01:26:57 - Si, si, si.
01:26:58 L'exercice du juge, mais c'est toujours les mêmes problématiques qui reviennent.
01:27:01 L'exercice du juge, ça consiste justement à une sorte d'apprentissage
01:27:07 et de discipline qui consiste à mettre à l'écart,
01:27:10 en tout cas qui devrait consister à mettre à l'écart,
01:27:12 ses préjugés, ses affects et ses idéologies.
01:27:16 C'est comme ça que ça devrait se passer.
01:27:18 Et la véritable indépendance du magistrat,
01:27:20 elle vient bien sûr des règles statutaires dont il bénéficie,
01:27:23 mais elle provient d'abord de son indépendance personnelle
01:27:26 et elle consiste justement dans le fait de mettre à distance
01:27:30 ses opinions politiques, ses opinions syndicales,
01:27:33 ses affects, ses opinions philosophiques et religieuses.
01:27:36 Le bon magistrat, c'est celui-là.
01:27:38 Il arrive à mettre à l'écart, effectivement, ce genre de choses.
01:27:41 Et c'est avec ça qu'on arrive à prendre des bonnes décisions.
01:27:43 Alors, tout le monde y arrive, plus ou moins.
01:27:45 Il y en a certains qui arrivent très bien, d'autres qui arrivent moins bien,
01:27:48 certains qui n'y arrivent pas, mais le bon magistrat, c'est celui-là.
01:27:51 Donc, on ne peut pas enfermer, j'allais dire, le système judiciaire
01:27:55 dans ce concept de doxa qui viserait...
01:27:58 Laissez-moi finir, s'il vous plaît.
01:28:00 Qui viserait, effectivement, à laisser passer les juges
01:28:03 pour des gens en réalité qui sont là pour professer
01:28:06 et porter des opinions philosophiques, politiques ou religieuses.
01:28:08 C'est à l'opposé de la réalité.
01:28:10 - Dans votre livre, vous dites "Être magistrat, c'est écouter pour essayer de comprendre.
01:28:13 C'est en permanence décider ce qui nécessite des qualités d'humanité,
01:28:17 d'humilité et de courage."
01:28:19 C'est une ode au métier de magistrat que vous rendez, en fait ?
01:28:22 - Oui, tout à fait.
01:28:24 Parce que je pense que c'est effectivement les qualités qui sont nécessaires.
01:28:27 C'est un métier où on n'a effectivement pas des ordinateurs.
01:28:30 Je l'évoque à plusieurs reprises dans le livre que j'ai écrit
01:28:33 pour justement montrer que quand on vous demande votre avis
01:28:36 parce que vous exercez une fonction,
01:28:38 on ne demande pas l'avis à vous personne, François Bollins,
01:28:41 on demande l'avis du procureur général.
01:28:44 Donc, effectivement, l'exercice consiste à mettre tout ça.
01:28:46 Et il faut effectivement un certain courage
01:28:49 parce que la décision que vous allez rendre,
01:28:51 elle n'est pas forcément conforme à ce qu'attendrait en réalité le...
01:28:56 - Le public. - Oui, bien sûr.
01:28:58 - Ce qui est assez passionnant dans ce livre,
01:29:00 c'est que vous reveniez sur les moments terribles de l'actualité récente,
01:29:04 l'attentat contre Charlie Hebdo, le 13 novembre 2015.
01:29:07 Là, vous êtes au centre de tout ce qui se joue.
01:29:10 Vous avez vécu, traversé ces moments-là comment, François Bollins ?
01:29:13 - Sur un plan humain, c'est extrêmement difficile
01:29:16 parce qu'on est confronté à des choses,
01:29:18 même si les procureurs ont l'habitude des scènes de crime,
01:29:21 on est confronté à des choses absolument abominables,
01:29:24 indicibles et qu'on n'a pas l'habitude de voir.
01:29:27 Donc, c'est des traversées qui sont très douloureuses,
01:29:30 mais pour autant, on n'a pas le choix,
01:29:32 parce qu'on est là pour, quand on est procureur,
01:29:35 pour diriger une équipe, pour exercer une mission,
01:29:38 diriger une enquête, la sécuriser, faire un tas de choses.
01:29:42 Et donc, on n'a pas véritablement le droit de se laisser envahir.
01:29:46 - Vous avez encore en tête les scènes du Bataclan quand vous arrivez ?
01:29:49 C'est-à-dire, vous vous dites, les groupes de spectateurs
01:29:52 qu'on voit arriver, bêtés, parfois torse nu, maculés de sang,
01:29:55 tout ça, vous l'avez vu ?
01:29:56 - C'est des images qui ne me quitteront jamais, c'est évident.
01:29:59 Mais je relativise aussi les choses,
01:30:01 parce que je me dis que moi, j'ai vu des choses horribles.
01:30:04 Il y a des gens qui l'ont vécu de façon beaucoup plus horrible,
01:30:08 c'est les victimes qui ont souffert en leur chair
01:30:10 et les familles des gens qui ont perdu des proches, etc.
01:30:14 Donc, c'est aussi une façon de...
01:30:16 - Vous avez aussi, et Louis de Rugnell me le rappelait,
01:30:18 participé au grand procès politique des dernières années,
01:30:23 et notamment celui contre Éric Dupont-Morini.
01:30:26 Comment est-ce qu'on vit ce décalage
01:30:29 lorsque l'on est procureur et qu'on est face aux gardes des sceaux ?
01:30:33 - On ne le vit pas bien, parce que moi, je suis quelqu'un
01:30:37 qui a toujours, j'allais dire, plutôt bien travaillé avec le politique,
01:30:42 quelle que soit son origine, qu'il s'agisse de la droite, du centre, de la gauche.
01:30:46 Je n'ai jamais eu de problème dans mes relations.
01:30:48 Donc, effectivement, se trouver à un moment donné
01:30:50 dans un cadre contentieux avec son ministre de tutelle,
01:30:53 ce n'est pas quelque chose de facile.
01:30:55 Pour autant, c'est ce que j'essaie dans le livre,
01:30:57 et c'est le parti que j'ai pris en racontant cette histoire.
01:30:59 J'ai voulu être factuel.
01:31:01 Je rappelle le verdict d'innocence au début,
01:31:03 je le rappelle à la fin, parce qu'il faut respecter ce qui a été décidé.
01:31:08 Mais ce n'est pas quelque chose de facile,
01:31:10 dans la mesure où, finalement, c'est ça qui m'intéressait dans l'histoire.
01:31:14 Vous vous trouvez, par la force des choses,
01:31:16 dans une situation qui peut aboutir à un blocage institutionnel,
01:31:19 où, en réalité, vous ne pouvez plus parler aux gens
01:31:22 avec lesquels vous devriez travailler.
01:31:24 Et ça, effectivement, ça peut, à un moment donné,
01:31:27 compliquer singulièrement le fonctionnement de l'institution judiciaire.
01:31:30 Et c'est ça, en fait, que j'ai vécu pendant trois ans au Parc général.
01:31:33 Donc ça, c'est compliqué. Louis Draguen a une question.
01:31:35 Je me permets de rebondir un peu sur la question
01:31:37 que vous posez tout à l'heure, Joseph Macescarron,
01:31:39 au sujet d'une critique aussi qu'on entend contre l'institution judiciaire.
01:31:42 C'est la politisation d'un certain nombre de magistrats,
01:31:45 évidemment pas tous.
01:31:47 Vous, aujourd'hui, quel regard vous portez, par exemple,
01:31:49 sur des syndicats comme le syndicat de la magistrature,
01:31:51 qui est souvent montré du doigt ?
01:31:53 Alors, bon, là aussi, il faut être lucide.
01:31:57 Je pense qu'il y a quelque chose qui a fait beaucoup de mal à l'institution.
01:32:00 C'est l'affaire du mur des cons. C'est certain.
01:32:03 Je le dis, je le pense depuis longtemps,
01:32:05 et je le penserai toujours.
01:32:08 Et je pense que ça doit rappeler les magistrats à certaines règles,
01:32:11 j'allais dire de consignes.
01:32:13 C'est-à-dire que les magistrats sont des gens comme les autres,
01:32:16 ils ont les mêmes droits, donc ils ont une liberté syndicale.
01:32:19 Mais l'exercice de la fonction de magistrat
01:32:21 doit vous conduire, normalement, à adopter une attitude
01:32:25 qui ne puisse jamais faire suspecter votre impartialité.
01:32:29 Et ça, c'est quelque chose qui devrait, normalement,
01:32:31 dans le fonctionnement de l'institution,
01:32:33 tracer une forme de limite à l'action syndicale.
01:32:36 C'est-à-dire que quand on a été trop actif
01:32:41 ou trop investi sur un type de problème,
01:32:45 il faut faire attention, lorsqu'on est saisi de ce genre de dossier,
01:32:49 comment il y a deux façons, finalement, de régler la situation.
01:32:53 Soit, si on est trop impliqué dans l'affaire dont on doit juger,
01:32:56 il faut se déporter, c'est-à-dire se mettre à l'écart.
01:32:59 Il y a une deuxième façon, que j'espère qu'on pourra un jour ressusciter
01:33:02 quand on aura les moyens, c'est la collégialité.
01:33:04 Si, effectivement, vous vous mettez dans une formation à plusieurs,
01:33:07 c'est une façon de noyer les choses et de restaurer l'impartialité
01:33:10 à laquelle vous êtes astreint.
01:33:11 - François Mollins, dans votre livre "Au nom du peuple français",
01:33:15 vous expliquez aussi la justice.
01:33:16 Les Français ne connaissent pas très bien, en réalité,
01:33:18 le fonctionnement de la justice.
01:33:19 Vous dites qu'aujourd'hui, en France, le parquet assume seul
01:33:22 98% des enquêtes pénales avant tout jugement
01:33:25 et 41% des réponses pénales sans recours à un juge.
01:33:28 On ne le sait pas, forcément, ça.
01:33:29 Ça veut dire que vous êtes surchargé, en réalité.
01:33:31 - Oui, enfin, surchargé.
01:33:33 Tout le monde est surchargé, en réalité.
01:33:35 Mais, effectivement, ce que vous dites renvoie au fait que,
01:33:37 depuis la loi présomption de la licence d'un homme guigou,
01:33:41 effectivement, il y a la possibilité pour les parquets
01:33:43 de faire des enquêtes dans le cadre desquelles
01:33:46 ils peuvent faire beaucoup de choses sous le contrôle d'un juge.
01:33:48 Et ça, ça a fait, sur un fonds de crise de moyens,
01:33:51 que la quasi-totalité des dossiers, aujourd'hui,
01:33:53 sont gérés par les procureurs avant les phases de jugement.
01:33:57 Et ça, c'est effectivement une évolution que j'ai connue,
01:33:59 moi, au cours de ma carrière, qui n'existait pas en 1979,
01:34:02 qui est aujourd'hui une réalité, qui a du bon,
01:34:05 en termes d'efficacité, et qui, effectivement,
01:34:08 fait des procureurs des gens véritablement importants
01:34:11 dans l'institution judiciaire.
01:34:13 Et c'est ça aussi que j'ai essayé de démontrer dans ce livre.
01:34:16 - Et il y a même un croquis pour expliquer comment fonctionne
01:34:18 la justice française, parce que c'est vrai qu'on ne connaît pas,
01:34:21 forcément, tous les organes de la justice.
01:34:23 Est-ce que c'est un avocat général, un conflit d'accord,
01:34:25 une cour d'assistance, une cassation ?
01:34:27 C'est pour ce livre qu'au nom du peuple français,
01:34:29 mémoire 46 ans au service de la justice,
01:34:31 aux éditions Flamarion. Merci beaucoup, François Mollins,
01:34:33 d'être venu ce soir sur nos deux antennes.
01:34:35 Merci, Louis de Reynel et Joseph Massé-Scarron.
01:34:37 Dans un instant sur Europe 1, vous aurez le plaisir
01:34:39 de retrouver Hélène Zellany pour Europe 1 soir.
01:34:41 Et sur CNews, c'est Christine Kelly pour Face Info.
01:34:43 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:34:46 [Musique]