Punchline (Émission du 18/04/2024)

  • il y a 5 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline, ce soir sur Cnews.
00:00:03 Gabriel Attal réclame un sursaut d'autorité et appelle la nation à se mobiliser contre la violence des jeunes.
00:00:09 Un discours prononcé à Viry-Châtillon où un jeune de 15 ans est mort il y a quelques jours après avoir été lynché par d'autres jeunes.
00:00:14 Peut-on croire aux paroles du Premier ministre quelles mesures concrètes sont proposées ?
00:00:18 Des mesures de prévention, de répression ? On va faire le point dans cette émission.
00:00:22 On verra que pendant ce temps, malheureusement, la violence ne s'arrête pas.
00:00:25 En Alsace, un jeune homme de 28 ans a poignardé deux petites filles de 11 et 6 ans à proximité de leur enceinte scolaire.
00:00:30 Elles ne sont heureusement que légèrement blessées. L'assaillant souffrirait de troubles psychiatriques.
00:00:37 Enfin, la conférence de Jean-Luc Mélenchon à Lille, annulée par la préfecture de police pour éviter les troubles à l'ordre public.
00:00:43 Le leader de la France insoumise dénonce une dérive digne d'une république bananière.
00:00:48 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:00:51 Et puis le 17h, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain. Simon.
00:00:55 Deux fillettes de 6 et 11 ans ont été blessées lors d'une attaque au couteau à proximité de leur école dans le Barin.
00:01:05 Elles ont été hospitalisées en urgence pédiatrique. L'assaillant a lui été interpellé par les forces de l'ordre.
00:01:10 Selon la gendarmerie, l'homme n'est pas connu des services de police et ses motivations ne semblent pas être en lien avec une radicalisation.
00:01:17 La nouvelle conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine, interdite par la préfecture du Nord.
00:01:21 Elle devait se tenir ce soir dans une salle de Lille avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan.
00:01:27 La préfecture évoque un risque de trouble à l'ordre public et hier déjà, l'université de Lille avait interdit cette conférence.
00:01:34 La France insoumise dénonce un acharnement intolérable.
00:01:37 Et puis la transmission de la grippe aviaire à l'homme inquiète l'Organisation mondiale de la santé.
00:01:42 Un variant de ce virus, la souche H5N1, est capable de contaminer des humains après avoir été en contact avec des animaux infectés.
00:01:50 Les spécialistes sont inquiets quant au taux de létalité élevé de ce virus, Laurence.
00:01:55 Merci beaucoup Simon Guy. Très jolie cravate d'ailleurs, je vous félicite. On vous revoit tout à l'heure à 17h30 avec votre petite cravate.
00:02:01 On salue nos invités Eric Nolot. Bonsoir, vous allez bien ?
00:02:04 Bonsoir à tous, je vais très bien.
00:02:06 Bon parfait, Maitre Sarah Salman aussi.
00:02:07 Bonsoir, je vais bien aussi.
00:02:08 Maitre Jean-Sébastien Ferjou est arrivé in extremis avant le Gong.
00:02:11 Bonsoir.
00:02:12 Je suis arrivé, Laurence.
00:02:13 Mais vous êtes arrivé à l'heure.
00:02:14 Bonsoir Laurence.
00:02:15 On est avec Denis Jacob, secrétaire général Alternative Police.
00:02:17 Bonsoir à vous.
00:02:18 Noémie Choulle du service Police Justice de CNews.
00:02:20 Bonsoir Laurence.
00:02:21 Et Louis Deragnelle, journaliste politique.
00:02:22 Bonsoir Laurence.
00:02:23 Bonsoir.
00:02:24 On va commencer peut-être... Alors vous avez fait un petit rectificatif Louis pendant les titres.
00:02:28 C'est bien la préfecture du Nord qui a interdit la conférence de Jean-Luc Mélenchon et non pas la préfecture de police.
00:02:34 La nuance est de taille quand même, il fallait le dire.
00:02:36 Il n'y a pas de préfecture de police dans le Nord.
00:02:37 Mais c'est important et il y aura quand même quelque chose ce soir à Lille ?
00:02:43 Oui, parce qu'il y a Jean-Luc Mélenchon qui a prévu de prendre la parole à 18h30, porte d'Arras à Lille, en dépit des demandes.
00:02:52 Dans la rue ?
00:02:53 Dans la rue.
00:02:54 Sur la chausse des publics ?
00:02:55 Absolument.
00:02:56 Donc c'est à suivre.
00:02:57 C'est à suivre et on le suivra avec les équipes de CNews et d'Europe.
00:02:59 Un mot là-dessus Eric Nolot.
00:03:00 Est-ce que cette conférence a été...
00:03:01 Oui.
00:03:02 Elle devait se tenir dans l'université.
00:03:03 L'université annulée, puis la préfecture du Nord interdit la deuxième conférence de Jean-Luc Mélenchon.
00:03:09 Il y a deux choses.
00:03:10 D'abord, il faut bien se mettre en tête qu'il n'y aura aucune limite à l'utilisation du conflit israélo-palestinien par la France insoumise.
00:03:17 Et ensuite, la deuxième chose, c'est que c'est toujours la même tactique de la part de la France insoumise.
00:03:21 Si on n'arrive pas par des voies légales, eh bien on prend des voies illégales.
00:03:24 On a vu ça pendant tous les débats sur la retraite.
00:03:27 On a essayé d'obtenir gain de cause à l'Assemblée nationale.
00:03:29 Si on n'y arrive pas, on met le bordel dans la rue.
00:03:31 En fait, ils sont fidèles à leurs fondamentaux.
00:03:33 Et donc à leurs fondamentaux anti-républicains et anti-démocratiques.
00:03:36 Maître Salmane, là-dessus, sur la France insoumise ?
00:03:39 Est-ce qu'on doit interdire les gens de s'exprimer ?
00:03:41 S'il y a un risque de trouble à l'ordre public, là, ce n'est pas à moi de le dire,
00:03:45 mais en tous les cas, je ne suis absolument pas surprise de leur attitude,
00:03:47 vu qu'ils ne respectent ni les règles, ni ce qu'on leur demande de faire.
00:03:50 Donc finalement, ça les arrange presque d'être dans une bordélisation du pays,
00:03:54 et ils vont continuer ainsi.
00:03:55 Et pour eux, c'est encore un coup de com' réussi, je dirais même.
00:03:58 République banyanière, disait Jean-Luc Mélenchon, Louis de Reynald.
00:04:01 Une méthode digne d'une république banyanière.
00:04:03 Moi, ça me gêne un petit peu.
00:04:05 On en parlait hier.
00:04:07 Moi, je disais que la liberté d'expression, c'est pour tout le monde,
00:04:09 ou c'est pour personne ?
00:04:10 À l'université, pour moi, les campagnes électorales, ça devrait être interdit.
00:04:13 Donc là, par rapport à ça, moi, je n'ai pas de problème.
00:04:16 En revanche, le fait qu'ils tiennent une réunion publique dans une salle
00:04:19 et que la préfecture l'interdise, là, pour le coup, ça donne de l'eau à son moulin,
00:04:24 parce que les arguments avancés par la préfecture du Nord,
00:04:28 on les comprend techniquement, mais globalement, dans d'autres circonstances,
00:04:31 ils n'auraient pas été invoqués.
00:04:32 Il y a trois arguments invoqués par la préfecture du Nord.
00:04:34 Un, les risques de double à l'ordre public.
00:04:36 Ça, éventuellement, on peut le comprendre.
00:04:38 Le deuxième argument, c'est le fait qu'il y a un match de foot ce soir au stade Pierre-Mauroy.
00:04:43 Je ne l'ai plus en tête, je vous dirai ça tout à l'heure.
00:04:46 Lille-Asthenville, c'est juste pour vous réclifier aussi, Louis.
00:04:49 Il y a des commémorations pour l'anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie.
00:04:56 Et je trouve que là, on donne un argument à Jean-Luc Mélenchon pour se dire victime.
00:05:00 Ce serait inacceptable si la France Insoumise, à chaque fois que quelqu'un prend la parole
00:05:04 avec qui ils ne sont pas d'accord, bordélise tout, jusqu'à ce que le risque de trouble
00:05:08 à l'ordre public émerge et que ce soit interdit. Ils utilisent cette arme.
00:05:10 Donc, ça se retourne contre eux pour une fois.
00:05:13 Moi, je trouve que c'est l'arroseur arrosé. Non, parce qu'ils le soutiennent, d'ailleurs.
00:05:16 Ils préfèrent qu'ils tiennent la réunion.
00:05:19 Mais par cohérence, on ne peut pas exiger des autres ce qu'on ne s'impose pas à soi-même.
00:05:22 C'est dur de dire qu'on veut la liberté d'expression partout et de dire là, a priori, on va le relever.
00:05:26 Non, mais au contraire, il aurait fallu exiger d'eux en disant, regardez,
00:05:29 quand un principe ne se divise pas. Donc, la liberté d'expression est ce que vous disiez, Laurent.
00:05:34 C'est ça. Pour tout le monde et pour personne.
00:05:36 Simon Veil, le disait, Simon Veil, la philosophe, ou Rosa Luxembourg, dans un autre registre géri communiste,
00:05:43 le disait aussi, la liberté, c'est toujours celle des autres. Sinon, il s'agit simplement qu'on ait d'accord.
00:05:48 Et donc, il aurait fallu permettre à la France insoumise de s'expliquer pour exiger d'eux, ensuite,
00:05:54 qu'ils respectent les libertés d'expression des autres. Parce que là, où je rejoins Eric Nolot,
00:05:58 c'est qu'effectivement, la question du trouble à l'ordre public, eux, ils disent,
00:06:01 mais regardez, nos manifestations se passent en général bien. Oui, parce qu'en général, leurs adversaires,
00:06:05 eux, sont bien élevés et sont dans une civilité démocratique qui respecte la République.
00:06:09 Eux ne le font pas. Les militants antifa, tous les militants de la France insoumise,
00:06:12 je ne veux pas nécessairement dire les élus de la France insoumise, mais leurs militants ne le font pas.
00:06:16 Eux, ils empêchent le pluralisme dans les universités. Il aurait fallu justement leur permettre
00:06:20 et ensuite avoir une exigence démocratique vis-à-vis d'eux.
00:06:23 On n'a pas encore les images de Sciences Po Paris, mais il y a à nouveau des drapeaux palestiniens
00:06:27 dans le centre de l'école. C'est vraiment la chute de Sciences Po qui n'en finit plus.
00:06:32 Bon, voilà pour la fierté de la France insoumise et de l'île. Et donc, avec cette préfecture,
00:06:38 mon cher Louis du Nord qui a interdit cette conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan.
00:06:44 J'aimerais maintenant qu'on parle à la fois de ce qu'a dit le Premier ministre Gabriel Attal.
00:06:48 Denis Jacob, on est avec vous. On va évoquer les pistes qu'a évoquées Gabriel Attal.
00:06:54 On parlera aussi avec vous, Noemi, de ce qui concerne les jeunes, les mineurs,
00:06:58 qu'est-ce qu'ils proposent concrètement. Mais la réalité, c'est ce qui se passe dans notre pays tous les jours.
00:07:04 À Grande-Synthe, évidemment, il y a toujours beaucoup d'émotions après l'amant de ce jeune Philippe,
00:07:08 22 ans, qui a été tabassé à mort sur le parking d'un supermarché.
00:07:11 Une marche blanche sera organisée demain. On fait le point avec Noemi Hardy, Maxime Legay et Olivier Gangloff.
00:07:16 Des fleurs pour honorer Philippe, le jeune homme passé à tabac, est tué pour un téléphone.
00:07:24 Sa famille a communiqué une photo de lui. On le voit souriant.
00:07:28 Il était animateur dans un centre socio-éducatif et était aimé de tous.
00:07:33 Je venais de récupérer ma fille. C'est un jeune qui mettait de la musique, qui mettait de l'ambiance et tout ça.
00:07:37 Il y avait une joie de vivre.
00:07:39 Il venait de temps en temps à la maison. Mes garçons le connaissaient très bien parce que c'était un ami à eux.
00:07:43 Et oui, c'est un garçon sans histoire. Il a plusieurs frères. On ne les a jamais vus dégrader quoi que ce soit dans notre ville.
00:07:51 Selon un témoin, il a été agressé par trois personnes dans la nuit de lundi à mardi.
00:07:55 Il lui aurait volé son téléphone avant de prendre la fuite.
00:07:58 Une autopsie va être menée. L'objectif, déterminer la nature des coups et l'éventuelle utilisation d'armes.
00:08:05 En attendant, les habitants sont dans une incompréhension.
00:08:09 C'est un acte... En tant que parent, on ne saurait même pas comment en réagir.
00:08:15 Je voudrais même... Enfin, je veux dire, je n'ai pas de mots.
00:08:20 Une enquête a été ouverte pour meurtre en bande organisée et confiée à la police judiciaire.
00:08:25 Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue. Une jeunesse qui interroge les habitants.
00:08:31 Ça fait peur en plus parce qu'on se dit que si des jeunes ados sont capables de faire des actes comme ça à cet âge-là, ça va être quoi quand ils seront adultes ?
00:08:38 Les circonstances du drame restent à éclaircir. Une marche blanche aura lieu demain à 11h pour rendre hommage à Philippe.
00:08:45 Tout de suite, on va rejoindre nos envoyés spéciaux à Grande-Synthe. Maxime Legay, Olivier Gongloff, bonsoir à tous les deux.
00:08:50 La marche blanche, c'est demain matin et il y a énormément d'émotions dans la ville. On l'a vu à travers les témoignages que vous avez recueillis, Maxime.
00:08:57 Oui, bonsoir, Laurence. Effectivement, de la sidération, de l'effroi, mais aussi de la colère.
00:09:05 Voilà les sentiments qui prédominent ici à Grande-Synthe après l'annonce du décès de Philippe, 22 ans.
00:09:11 C'est ici même, sur ce parking qu'il a été retrouvé, laissé pour mort dans la nuit de lundi à mardi.
00:09:18 C'est donc ici que spontanément, les habitants sont venus se recueillir, déposer des fleurs et des bougies pour lui rendre hommage.
00:09:26 L'émotion ici est très vive. On ne pensait pas qu'une telle barbarie était possible dans notre ville d'ordinaire calme et paisible.
00:09:34 C'est ce que nous ont confié les habitants. Une émotion d'autant plus grande que Philippe était une figure connue et appréciée de tous.
00:09:43 C'était un jeune homme qui travaillait au sein du centre socio-éducatif de la ville. Un homme qui incarnait la joie de vivre, nous disent ceux qui l'ont connu.
00:09:51 Alors, l'enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes qui ont conduit à ce drame.
00:09:57 Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:10:02 À l'heure où je vous parle, un dernier suspect est toujours recherché.
00:10:06 De son côté, la famille, elle, a d'ores et déjà annoncé qu'une marche blanche aura lieu demain à 11h pour rendre hommage à Philippe.
00:10:14 - Denis Jacob, on est saisi par ce qui s'est passé. On peut vraiment mourir aujourd'hui pour un téléphone portable ?
00:10:22 - Malheureusement, oui. Je suis abasourdi. Moi, quand j'entends à chaque fois ces drames, tous les jours il se passe quelque chose.
00:10:31 À chaque fois, c'est pour pas grand-chose. Là, c'est un téléphone. C'était même pas un téléphone de grande valeur, à priori, de ce que j'ai entendu son frère témoigner, notamment.
00:10:40 Oui, aujourd'hui, on tue pour n'importe quoi, pour des futilités.
00:10:45 - 14 et 15 ans, ils ont les deux gardes à vue. - Et surtout très jeunes. Et surtout de plus en plus jeunes.
00:10:49 Et c'est ce qui est inquiétant, aujourd'hui, dans notre pays, de voir une partie de notre jeunesse qui est complètement,
00:10:54 je l'ai déjà dit sur votre plateau, désinhibée par rapport à la violence et n'a plus aucune limite pour la commettre.
00:11:02 - C'est justement... On reparlera de Gabriel Attal dans un instant. Éric Nolot, voilà.
00:11:07 - Ben moi, il me semble évident... - Un gamin fauché à 29 ans.
00:11:10 - Non, mais moi, il me semble évident que la loi doit s'adapter à la mutation de la violence. La violence a muté en hyper-violence.
00:11:16 Alors, je ne dis pas que la répression doit muter en hyper-répression. C'est pas une expression que je voudrais utiliser.
00:11:21 Mais il faut une plus grande sévérité et arrêter de considérer le tabou de la minorité. Parce qu'on voit bien que ça ne marche plus.
00:11:28 Ces gens-là ne se comportent pas comme des mineurs. Ils se comportent comme des majeurs ultra-violents.
00:11:32 Il faut les sanctionner et puis surtout sanctionner autour. Comment ça se fait qu'il y ait en France autant de jeunes à la dérive,
00:11:39 de gamins qui soient dans une ultra-violence ? Où sont les parents ? Où est l'entourage ? Où est la société ? Où sont les signaux d'alerte ?
00:11:45 Il y a un travail phénoménal à faire. Là, on est dans une dérive totale.
00:11:48 Maître Salman, les avocats demandent des sanctions. Mais est-ce que c'est le problème de la justice ?
00:11:53 Le Code de justice pénale des mineurs est rentré en vigueur en septembre 2021. En fait, c'était il n'y a pas très longtemps.
00:11:57 On aurait aussi pu agir. Alors, il y a eu des modifications. Se pose pour moi le débat de la levée de l'excuse de minorité qui est possible à partir de 16 ans.
00:12:06 Donc, 16 ans, 17 ans, 18 ans. En matière criminelle, elle n'a été levée que deux fois. Donc, finalement, ça reste assez théorique.
00:12:12 Pour moi, il faudrait peut-être faire en sorte que le principe ne soit pas d'excuse de minorité et l'exception, ce soit excuse de minorité et qu'elle soit éventuellement abaissée à 14, 15 ans, voire moins.
00:12:22 Parce que là, on se retrouve avec des mineurs de 14, 15 ans. Demain, je vais vous dire les choses. Ce sera 9 ans, 10 ans. Ne nous voilons pas la face.
00:12:28 9 ans, 10 ans.
00:12:29 Et moi, c'est ce que je pense. Dans des dossiers, on voit des mineurs. Non, là, vous me dites ça comme ça. Moi, je vous dis que demain, on aura des mineurs de 9, 10 ans.
00:12:35 Mais c'est une réalité.
00:12:36 Vous comprenez qu'un enfant de 9, 10 ans, pour moi, il n'est pas capable de passer pendant le temps qu'il a des agressions.
00:12:40 Il y a 5 ans, un enfant de 14, 15 ans, on serait tous offusqués sur le plateau. Aujourd'hui, on l'a tellement intériorisé qu'on le banalise. Et maintenant, quand on voit ça...
00:12:46 La question de la violence des mineurs a toujours existé. Et l'ordonnance de 1945 avait aussi été rédigée en réponse à une série d'actes extrêmement graves commis par des mineurs.
00:12:56 Donc, on constate effectivement. Et là, il y a toujours un effet loupe. Et il y a effectivement des affaires absolument terribles.
00:13:02 Et je crois que ce serait faux de dire, d'ailleurs, que cette ordonnance de 1945 a été à de très nombreuses reprises modifiée.
00:13:07 Oui, il y a une trentaine, quarante-deux fois.
00:13:09 Et souvent, en réponse à des affaires qui avaient ému l'opinion publique, c'est bien la preuve que de la violence de la part de mineurs, ça existe.
00:13:18 Et je ne sais pas si on peut dire que ce qui se passe aujourd'hui n'a jamais existé dans le passé.
00:13:24 Non, mais il y a une gradation dans la violence. Avant, on avait des bagarres. Maintenant, on a des assassinats et des meurtres. Ce n'est quand même pas exactement la même chose.
00:13:30 Non, mais la violence des mineurs existait effectivement auparavant, à des moments où la société était elle-même plus violente.
00:13:36 Mais le sujet, c'est de gérer la société aujourd'hui, pas d'essayer de gérer ou de le comparer par rapport à ce qu'on a pu être il y a plusieurs décennies.
00:13:44 Mais moi, je crois malgré tout qu'il y a une forme d'illusion à vouloir toujours modifier les textes, même sur l'excuse de minorité.
00:13:49 Ce n'est pas un problème philosophique avec le fait de le lever.
00:13:53 À l'arrivée, il y aura des magistrats qui l'appliqueront ou qui ne l'appliqueront pas.
00:13:56 Vous le disiez vous-même, il est déjà possible de le faire. Ça n'a dû être fait que dans quelques rares cas.
00:14:02 C'est ce qu'on se disait, Jean-Sébastien.
00:14:04 Le sujet est aussi la sociologie.
00:14:06 On ne les applique pas.
00:14:08 Mais le sujet majeur en France, c'est aussi celui de la sociologie de la magistrature.
00:14:14 Alors, pour différentes raisons qui ne sont pas qu'idéologiques, qui sont aussi liées très largement, il faut le dire, à la complexité parfois de la procédure plénaire ou au manque de moyens.
00:14:23 Et attaquons-nous aux racines du mal.
00:14:25 Il y a deux choses, effectivement.
00:14:28 Et les jeunes délinquants qui sont habitués et qui sont multirécidivistes dans les actes de délinquance savent deux choses.
00:14:35 La première, c'est que les sanctions existent, elles ne sont pas appliquées.
00:14:39 Le code pénal prévoit.
00:14:40 Il y a beaucoup de faits, et on pourra en reparler sur les deux jeunes qui ont été remis en liberté suite aux deux refus d'obtempérer qu'on a connus ces derniers jours.
00:14:48 Et un autre endroit, c'est ça ?
00:14:50 Cheltenheim et...
00:14:52 Apot.
00:14:54 Et puis, ils savent mieux que quiconque que de toute façon, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, même condamner, puisqu'à leur majorité, on effacera complètement leur casier judiciaire.
00:15:05 Puisqu'ils repartiront à zéro à leur majorité.
00:15:08 Alors, je ne dis pas qu'ils doivent traîner ça toute leur vie, parce qu'on peut faire des bêtises, on peut changer, mais il ne faudrait pas non plus qu'on l'oublie.
00:15:16 Alors, on va écouter ce qu'a dit Gabriel Tal sur le volet justement de la restauration de l'autorité.
00:15:21 Il a fait un grand discours à Viry-Châtillon, où un jeune de 15 ans, Shams Eddin, était mort après avoir été battu à mort par d'autres jeunes,
00:15:28 tout simplement parce qu'il avait des conversations par SMS ou au téléphone avec une autre jeune fille.
00:15:33 Explication de Sarah Barny, puis je vous passe la parole Noémie.
00:15:42 C'est un déplacement sur le thème de l'autorité. Le Premier ministre Gabriel Attal est arrivé vers 10h30 ce matin à la MJC de Viry-Châtillon, dans l'Essonne.
00:15:51 Une ville récemment marquée par le décès le 5 avril dernier du Jamshed Eddin, 15 ans, passé à Taba la veille près de son collège.
00:15:58 Le Premier ministre a pu échanger avec certains jeunes et encadrants, accompagnés notamment du ministre de la Justice et du maire de la ville, Jean-Marie Villain.
00:16:05 Le simple fait d'avoir des actions dans la ville qui sont nécessaires pour la ville, mais aussi de se rendre compte que quand on fracasse un pot de fleurs dans la ville,
00:16:17 ça nécessite du boulot et que quand on l'a rattrapé ou quand on a nettoyé un tag, ça...
00:16:24 Dans son discours prononcé à l'issue de ces rencontres, Gabriel Attal appelle à un sursaut d'autorité.
00:16:32 Comment accepter qu'on touche, qu'on salisse, qu'on s'en prenne à ce qu'il y a de plus sacré en République ?
00:16:38 Comment accepter cette spirale, ce déferlement, cette addiction d'une partie de nos adolescents à la violence ?
00:16:44 Oui, je parle de spirale. Oui, je parle de déferlement. Oui, je parle d'addiction. Et non, on ne peut pas l'excuser.
00:16:54 Pour le Premier ministre, la contre-attaque de la République passe par 5 points.
00:16:57 Responsabiliser les parents, réguler la dépendance des jeunes aux écrans, sanctionner les élèves perturbateurs,
00:17:03 se pencher sur la question du fait religieux à l'école et enfin, sur le volet judiciaire, ouvrir le débat sur l'excuse de minorité.
00:17:10 Le Premier ministre a annoncé donner 8 semaines pour faire aboutir le travail collectif de concertation souhaité par Emmanuel Macron,
00:17:16 un grenelle sur la violence des jeunes avec un point d'étape dans 4 semaines.
00:17:21 Alors voilà, moi je trouve que les mots sont là. Ok, très bien, les mots sont là, le constat est parfait, ça fait 30 ans qu'on l'a fait, mais c'est pas grave.
00:17:28 Mais qu'est-ce qui en sort ? Alors, juste sur l'excuse de minorité, Noémie Schultz, il envisage quoi ?
00:17:33 Des suspensions, des aménagements de l'excuse de minorité le Premier ministre ?
00:17:37 Il est resté assez flou, il dit "est-ce faisable d'atténuer l'excuse de minorité ?"
00:17:42 En gros, il demande aux gardes des sceaux de se pencher sur cette question.
00:17:46 Alors, c'est vraiment un serpent de mer, très nombreux, notamment au gouvernement de droite, se sont penchés sur cette question.
00:17:53 La difficulté étant de savoir si c'est réellement faisable de faire sauter cette excuse de la minorité,
00:18:01 dont on rappelle que l'idée est de dire qu'on ne peut pas condamner un mineur, en tout cas de moins de 16 ans,
00:18:07 entre 13 et 16 ans, puisqu'en dessous de 13 ans vous ne pouvez pas être condamné,
00:18:10 à une peine supérieure à la moitié de la peine encourue par un majeur pour les mêmes faits.
00:18:15 Si vous êtes poursuivi pour un assassinat, si vous êtes un majeur, vous encourrez la perpétuité,
00:18:19 mais si vous êtes un mineur de moins de 16 ans, le maximum c'est 20 ans, et entre 16 et 18 ans,
00:18:24 on peut lever cette excuse de minorité, mais dans les faits, effectivement, c'est relativement rare.
00:18:27 Les juges le sont peu.
00:18:28 Pourquoi est-ce qu'elle existe, cette excuse de minorité ?
00:18:30 Quand on pose la question à des spécialistes de ces questions, ils disent que l'idée c'est de dire qu'un mineur ne résonne pas comme un adulte,
00:18:38 que son cerveau est encore en formation, que ça va être le cas jusqu'à 25 voire 30 ans, et qu'on présume un mineur.
00:18:44 Et qu'un mineur ne mesure pas comme un adulte les conséquences de son acte,
00:18:49 qu'il n'a pas la capacité d'appréciation de la gravité de la transgression, c'était en tout cas la philosophie,
00:18:54 et que la prison n'était pas forcément la meilleure solution non plus.
00:18:59 Alors est-ce que la loi peut changer ?
00:19:00 Je ne peux pas répondre à cette question aujourd'hui, notamment parce que le Conseil constitutionnel a dit en 2002
00:19:07 que le fait de prendre en compte l'âge des enfants, d'appliquer des procédures adaptées,
00:19:10 faisait partie des principes fondamentaux de la République française.
00:19:13 Et donc je ne sais pas dans quelle mesure ce sera possible de lever l'excuse de minorité.
00:19:18 Est-ce qu'on ne prend pas parfois la question à l'envers ?
00:19:22 Est-ce que le sujet c'est vraiment les mineurs ?
00:19:24 Parce que oui, moi je crois qu'un mineur ne mesure pas totalement à l'image d'un adulte ce qu'il fait.
00:19:29 D'où les questions d'ailleurs de consentement en matière notamment de relations sexuelles,
00:19:34 parce qu'on considère qu'à un certain âge vous ne savez pas ce à quoi vous consentez.
00:19:37 Donc à mon sens ça s'applique à tous les domaines de la vie.
00:19:40 Le problème c'est que c'est l'ensemble de la société qui est immature.
00:19:43 C'est peut-être que c'est les adultes qui n'assument pas leurs responsabilités en tant qu'adultes.
00:19:46 Parce que si les enfants sont ce qu'ils sont aujourd'hui, c'est quand même parce qu'ils sont élevés par nous.
00:19:50 Ou en tout cas par un certain nombre de gens qui ne savent plus comment les élever.
00:19:54 Et la question qui est devant nous c'est celle-là.
00:19:56 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas sanctionner les mineurs,
00:19:58 parce que la certitude et la rapidité de la peine sont absolument incontrôlables.
00:20:02 Le sujet vertigineux c'est celui des adultes, du regard que nous portons sur la société
00:20:07 et de ce que nous sommes prêts à assumer nous.
00:20:10 Tu es d'accord avec vous. Eric Nolot.
00:20:12 Chah échaudé, crin l'eau froide.
00:20:13 La dernière fois que M. Attal a tenu un discours de fermeté,
00:20:16 c'était quand il était ministre de l'Éducation nationale, ça a duré 15 jours.
00:20:19 Bon, après il est allé à Matignon, il a dit "je regarderai un oeil sur l'école".
00:20:23 Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a confié le bébé à Mme Moudéa Castera,
00:20:25 symbole de fermeté comme chacun sait.
00:20:27 Et finalement Mme Belloubet, dont le nom propre est synonyme de laxisme pour moi.
00:20:31 Non, je n'y crois pas une seconde.
00:20:32 C'est une posture, ce sont des messages envoyés à un certain électorat,
00:20:36 parce que figurez-vous qu'il y a des élections bientôt au cas où ça aurait échappé à quelqu'un.
00:20:39 Les discours de rupture c'est très bien, moi j'attends les actes de rupture.
00:20:43 On est quand même au bord d'une situation incontrôlable,
00:20:46 on voudrait vraiment un sursaut, un vrai, pas seulement des discours.
00:20:50 Dans les mots, pas seulement dans les mots.
00:20:51 Voilà, ce sont des mots, on n'y croit plus, ça fait des années et des années.
00:20:54 Moi je n'y crois plus, je ne pense pas être le seul.
00:20:56 Regardez Schillingheim, le refus d'obtempérer.
00:20:58 Je ne sais pas si Samuel est en régie à les images,
00:21:02 un jeune qui fonctionne sur un policier municipal, qui le blesse, qui continue.
00:21:07 Le gars est dehors !
00:21:08 Je sais qu'il y a une mesure de contrôle judiciaire qui sera ajoutée en juin,
00:21:13 mais qu'est-ce qu'il comprend ?
00:21:14 Il comprend que c'est bon, je peux me relayer sur un policier.
00:21:16 Non, parce que dès la première faute, il devrait y avoir la sanction,
00:21:19 et aujourd'hui ce n'est pas le cas.
00:21:20 Aujourd'hui, il y a, et le Premier ministre l'a dit,
00:21:23 il faut sortir de cette politique de l'excuse.
00:21:25 Sur ce qu'a dit Gabriel Attal, moi je vais me féliciter sur la chose,
00:21:30 parce qu'aujourd'hui, il pose publiquement et officiellement
00:21:35 ce que nous, policiers, on dit depuis des décennies.
00:21:38 Nicolas Sarkozy, déjà à l'époque, disait "on va faire ci, on va faire ça",
00:21:43 et tout ce qu'a posé le constat de Gabriel Attal,
00:21:47 c'est celui que l'on pose nous depuis des années,
00:21:50 et les propositions qu'il a annoncées, c'est celles que nous faisons depuis des années.
00:21:54 Donc maintenant, on verra ce que ça va donner.
00:21:56 Et sur la délinquance des mineurs, il ne peut pas aller dans le détail,
00:22:01 sinon il risque de se mettre en contradiction avec ce que Nicole Belloubet a fait en 2019,
00:22:06 puisque c'est elle qui a fait la réforme de l'ordonnance de 1945,
00:22:10 avec notamment une politique de l'excuse en mettant 6 à 9 mois de mesure éducative.
00:22:16 Et elle est où ? Elle est à l'Éducation nationale aujourd'hui.
00:22:18 Donc forcément, c'est compliqué de rentrer dans le détail aujourd'hui.
00:22:21 Alors il a annoncé que les corps intermédiaires, donc les syndicats notamment,
00:22:24 allaient participer pendant 8 semaines à cette concertation.
00:22:28 J'espère qu'on va enfin entendre ce que disent les policiers
00:22:32 qui ont la réalité du terrain face à cette délinquance des mineurs.
00:22:35 Comme les Français, ils ont la réalité du terrain.
00:22:37 Oui, le Ragnel.
00:22:38 Sur l'histoire d'abaisser la majorité pénale,
00:22:41 ou de réformer encore une fois l'ordonnance pénale des mineurs,
00:22:44 l'ordonnance de 1945, il ne se passera rien en réalité,
00:22:47 parce que politiquement, c'est un débat intellectuel.
00:22:50 Non mais c'est explosif, surtout.
00:22:52 Parce que ça ne passera pas.
00:22:53 Je pense que ça ne sert même à pas grand-chose d'en parler,
00:22:56 puisque ça ne verra jamais le jour avant la fin de ce quinquennat.
00:22:58 Alors ça sert toujours de parler, Louis, mais après,
00:23:00 apparemment, ça lui vide.
00:23:01 Bien sûr, mais vous avez...
00:23:02 Qu'est-ce qu'on a le droit de dire ?
00:23:04 Vous avez le droit de tout dire.
00:23:05 Ne faites pas la police de la pensée.
00:23:06 Non mais, bien mais, on peut se mettre à nourrir des espoirs.
00:23:10 Il y aura une consultation.
00:23:11 On n'a pas d'espoir.
00:23:12 Et en réalité, le Premier ministre, même en privé,
00:23:15 le confie sur le fait d'abaisser la majorité pénale.
00:23:18 C'est très compliqué, parce qu'il y a certains constitutionnalistes aussi
00:23:22 qui expliquent qu'abaisser la majorité pénale
00:23:25 pourrait aussi abaisser le droit de vote.
00:23:27 Bref, il y aura des conséquences.
00:23:28 Mais ça serait logique.
00:23:29 Il y aurait des conséquences.
00:23:30 Attendez, on baisse la majorité pénale à certains, ok ?
00:23:33 Donc si on vous donne des devoirs, on vous donne des droits.
00:23:35 Exactement.
00:23:36 Mais je suis convaincu, chère Laurence,
00:23:37 que ceux qui veulent abaisser la majorité pénale
00:23:39 ne voudront surtout pas que ces gens-là puissent voter.
00:23:41 Parce qu'ils ne voteront pas exactement comme ils veulent.
00:23:44 On est d'accord, ils considèrent déjà qu'il y a beaucoup trop de gens qui votent.
00:23:47 Mais si, politiquement, on pourrait...
00:23:49 Pourtant, il en manque.
00:23:50 Il en manque beaucoup.
00:23:51 Donc ça, c'est pour la question de la majorité pénale.
00:23:53 Ensuite, moi je trouve que politiquement, il y a une prise de conscience.
00:23:57 Les mots ont été prononcés.
00:23:59 Il y a quand même du positif.
00:24:01 Il y a beaucoup de gens qui attendaient ce discours et qui sont satisfaites.
00:24:04 J'entends que tout le monde est content du discours.
00:24:06 Je n'ai même pas terminé, chère Laurence.
00:24:07 Mais ça fait 30 ans que je l'entends moins, ce discours,
00:24:09 parce que je suis plus âgée que vous, Louis.
00:24:10 Un tout petit peu.
00:24:11 Un peu.
00:24:12 Quoique, je ne sais pas.
00:24:13 Ensuite, la vraie question...
00:24:15 L'excuse de séniorité.
00:24:17 Non, ça c'est pour Laurence.
00:24:19 Vous n'êtes pas très sympa.
00:24:20 Mais vous êtes horrible, là, aujourd'hui.
00:24:22 Allez, rapidement.
00:24:23 Non, mais tout ce qui a été annoncé, la mise en application de ce qui a été annoncé,
00:24:27 globalement, demande de l'argent.
00:24:29 Et aujourd'hui, il n'y a plus d'argent dans les caisses.
00:24:31 Ça demande de la volonté.
00:24:32 Je suis d'accord avec vous.
00:24:33 Il y a la volonté, l'argent, on le trouve.
00:24:35 Eric, je suis d'accord.
00:24:36 Vous avez entièrement raison.
00:24:38 Mais je vous donne trois exemples.
00:24:40 Le premier, les centres éducatifs fermés, tout le monde est d'accord,
00:24:42 pour remettre plus facilement des enfants aux centres éducatifs.
00:24:44 Il n'y a pas de place.
00:24:45 Tout le monde est favorable à ce qu'on incarcère plus facilement.
00:24:47 Oui, mais il n'y a pas de place.
00:24:48 Les mesures socio-éducatives, il n'y a personne pour les mettre en application.
00:24:51 Donc, on ne peut pas uniquement résumer le sujet à une question de volonté.
00:24:56 Je suis d'accord avec vous que c'est indispensable et c'est impréalable.
00:24:59 Mais ensuite, il y a une question d'argent.
00:25:01 Louis, c'est la pause.
00:25:02 Je vous passe la parole dans un instant, Noemi.
00:25:04 On parlera des internats.
00:25:06 Le Premier ministre a proposé de mettre des enfants dans les internats.
00:25:08 Enfin, les délinquants.
00:25:09 Les enfants délinquants dans les internats.
00:25:11 Ou pas encore délinquants.
00:25:12 Quels internats ? Publics, privés ? Avec quel argent ?
00:25:15 Vous verrez lundi, inauguration d'un premier internat.
00:25:17 Et puis, on a de nouvelles informations concernant le meurtre du jeune Philippe à Grande-Synthe.
00:25:21 Donc, on fera un point complet juste après le rappel des titres de 17h30 à tout de suite.
00:25:25 On se retrouve dans Punchline sur CNews 17h31.
00:25:37 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guélin.
00:25:39 Simon ?
00:25:41 L'hôpital du Havre a été confiné cet après-midi après le signalement d'un individu armé d'un couteau.
00:25:49 Une annonce de la préfecture de Seine-Maritime.
00:25:51 Un important dispositif policier a été mis en place et une cellule de crise a été activée.
00:25:56 La police a rapidement engagé une levée de doute afin de s'assurer que l'individu n'était pas présent dans les locaux.
00:26:02 L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières dans la bande de Gaza.
00:26:06 Alors que la communauté internationale appréhende bien sûr la riposte de Tsaïl à l'attaque sans précédent de l'Iran le week-end dernier.
00:26:13 Et dans le même temps, l'Union Européenne a décidé d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran.
00:26:17 Et puis, le leader français des médicaments génériques BioGarant est à vendre.
00:26:21 Cette filiale du groupe Servier détient 900 médicaments et un tiers du marché français.
00:26:25 Le ministre délégué chargé de l'industrie a affirmé que l'Etat était très vigilant sur cette possible vente.
00:26:30 Parmi les quatre candidats figurent deux industriels indiens, Laurence.
00:26:34 Merci Simon, Guylain. On va revenir rapidement sur ce qui s'est passé à Grande-Synthe, la mort de Philippe, 22 ans.
00:26:40 Parce qu'on a de nouvelles informations concernant ce qui s'est passé.
00:26:43 On va peut-être juste écouter avant de vous passer la parole Noemi, le frère de Philippe, qui a été interviewé hier par Fabrice Selsner.
00:26:48 Un témoignage très émouvant et qui raconte vraiment ce qui s'est passé ce soir-là dans la nuit de lundi à mardi. Écoutez-le.
00:26:55 Je suis le premier de ma famille à avoir vu par terre Allongé.
00:26:59 Il était ici, Allongé, par terre, les pantalons abaissés, les chaussures enlevées.
00:27:06 Je ne comprends pas pourquoi il y a eu une télélimination.
00:27:09 Alors que Philippe, c'était une personne qui était vraiment souriante, qui n'avait jamais de problème.
00:27:15 Il était toujours là pour aider les gens. Tout le monde a servi, il n'y avait pas de souci.
00:27:20 Quand je suis arrivé, il y avait déjà les pompiers qui étaient en train de s'occuper de mon frère.
00:27:25 Et du coup, j'étais là, je l'ai vu ensemble.
00:27:31 On ne reconnaît même plus sa tête. C'est n'importe quoi.
00:27:35 Il était au téléphone avec un ami et c'est lui qui a entendu l'agression.
00:27:38 Il essaie de rappeler Philippe à un fond. Il y a un gars qui a répondu au téléphone.
00:27:42 "Ton pote, il est par terre Allongé, il ne te répondra pas."
00:27:47 À ce moment-là, il faut dire que les gens sont un peu fous.
00:27:50 Ils sont fous et on en saurait plus sur ce qui s'est passé, Noemi ?
00:27:53 Oui, d'après les dernières informations de Sandra Buisson, en garde à vue,
00:27:56 il a été déclaré que les suspects se sont fait passer pour une jeune fille sur un site de rencontre.
00:28:01 Ils ont donné rendez-vous à un homme pour le punir.
00:28:04 L'enquête doit déterminer si c'est à Philippe précisément qu'ils avaient donné ce rendez-vous
00:28:08 ou s'ils se sont pu se tromper de personne.
00:28:10 Des investigations sont également en cours pour voir si ces suspects
00:28:14 peuvent être liés à d'autres agressions qui ont eu lieu ces dernières semaines et ces derniers jours à Grande-Seine.
00:28:20 Notamment l'agression d'un homme de 39 ans qui, deux jours avant Philippe, a subi lieu aussi des violences.
00:28:25 Et puis, dernière précision, le suspect, le mineur de 14 ans,
00:28:30 est celui que l'on soupçonne d'avoir porté le plus de coups à Philippe.
00:28:34 C'est effroyable. Donc, celui, Eric Nolot, qui a porté le plus de coups, il a 14 ans.
00:28:38 C'est le plus jeune homme.
00:28:39 14 ans, ça rejoint la première partie de notre débat.
00:28:41 Et puis moi, écoutez, j'écoute son frère, moi ça me révolte.
00:28:43 Ce qui me révolte, c'est d'entendre les grandes paroles de M. Attal et des autres.
00:28:47 Parce que c'est ça, la réalité. C'est encore une famille en deuillet.
00:28:50 C'est quelqu'un qui a été tué dans des circonstances effroyables.
00:28:53 Quand il raconte que, pantalon baissé, les chaussures enlevées, l'autre qui répond au téléphone,
00:28:57 "T'inquiète pas, il va pas te répondre, il est mort."
00:29:00 Écoutez, tout ça est d'une sauvagerie totale.
00:29:02 Ça demande vraiment des réponses, mais les plus fermes, les plus immédiates.
00:29:06 Et on a un discours électoral, démagogique, "Vous inquiétez pas, ça fait 40 ans qu'on n'a rien fait,
00:29:11 mais là, on va le faire." Et il va encore se passer 40 ans.
00:29:13 Moi, écoutez, je veux même pas débattre, c'est un réflexe, ça me révolte.
00:29:17 Ce que j'entends me révolte et me bouleverse.
00:29:19 - Oui. Denis Jacome.
00:29:20 - Ah mais là, avec les derniers éléments que Noemi Chouze vient de donner,
00:29:23 s'il y a confirmation de la préméditation, donc la préparation d'un guet-apens,
00:29:28 et que c'est le gamin de 14 ans qui a porté le plus de coups,
00:29:32 on va pas venir me dire qu'il n'avait pas conscience, parce qu'il est mineur,
00:29:36 de ce qu'il faisait, quand même.
00:29:38 Enfin, là, je suis désolé, mais à un moment donné, on a affaire à des jeunes
00:29:42 qui savent pertinemment ce qu'ils font, et la politique de l'excuse,
00:29:46 une fois de plus, elle doit cesser, quoi.
00:29:49 La délinquance des mineurs, aujourd'hui, je me répète,
00:29:52 c'est plus celle de l'ordonnance de 1945.
00:29:55 Alors, il y a tout un tas d'éléments autour qui fait qu'on a cette ultra-violence
00:29:59 des jeunes, on pourrait en parler, les réseaux sociaux et autres,
00:30:02 l'abandon de certains parents dans le cadre de l'autorité
00:30:06 de la responsabilité parentale, et tout ça, ça doit être pris en compte
00:30:10 pour sanctionner dès le premier acte, ces mineurs, on ne peut plus continuer
00:30:15 à être dans l'acceptation, dans la banalisation...
00:30:18 - Alors sanctionner dès le premier acte ? - Mais oui, parce qu'aujourd'hui...
00:30:21 - Une réponse immédiate. - J'en parlais avec Sarah tout à l'heure,
00:30:23 avant l'antenne, aujourd'hui, ça arrive tous les jours,
00:30:25 on banalise la chose, tout le monde l'accepte, je veux pas dire que c'est normal,
00:30:29 mais enfin, bon, voilà, ça devient un fait divers.
00:30:31 Non, c'est pas un fait divers.
00:30:32 - C'est comme la grenouille qui est dans la casserole de chaude,
00:30:34 petit à petit, on monte l'eau, et après, t'es pas compte qu'elle est bouillantée
00:30:36 - C'est ça, ce que je connaissais pas, à l'hôpital.
00:30:38 - Quand on nous bloge directement là-dedans, c'est pas la même chose.
00:30:40 - J'en sais assez rapidement, après, on passe à Athal.
00:30:42 - Je comprends tout à fait ce que vous dites sur le fait de révolte,
00:30:44 qui est exprimé par Eric Nolot, je comprends évidemment ce que vous dites
00:30:46 sur le fait de responsabiliser et de sanctionner les mineurs,
00:30:48 mais regardons quand même quelle est la société qui a produit ça.
00:30:51 Parce que s'il n'y a pas eu d'avancée politique, c'est aussi parce que
00:30:54 les Français ont fait les choix politiques qu'ils ont faits.
00:30:56 Ils ont voté pour des familles politiques qui ont...
00:30:59 Quand vous revotez pour Emmanuel Macron, après la modification
00:31:03 de la justice pénale sur les mineurs, les Français ont voté pour ça.
00:31:06 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:31:08 Que ça nous déplaise aux uns ou aux autres ?
00:31:10 C'est une réalité, mais c'est aussi une réalité à partir de laquelle
00:31:12 il faut tirer des conclusions.
00:31:14 Depuis 40 ans, depuis 50 ans, il y a eu un processus d'intimidation
00:31:17 idéologique mis en place par une certaine gauche,
00:31:20 parce que c'est une certaine... - Par la gauche ?
00:31:22 - Pas la gauche dans son ensemble, il y a une gauche républicaine,
00:31:24 Manuel Valls, d'autres... - Non mais...
00:31:26 - Non, non, mais par une certaine gauche.
00:31:28 - Elle fait partie du même corpus idéologique que...
00:31:30 - Il y a eu une grande... - La gauche mitterrandienne
00:31:32 excusez-moi, c'est la même gauche.
00:31:34 - Il y a eu une grande lâcheté aussi d'une partie de la droite,
00:31:39 et tous ces gens-là, ayant peur qu'on les traite d'autoritaire,
00:31:42 ayant peur qu'on les traite de fascistes, ou je ne sais quoi d'autre,
00:31:45 ont aussi produit la société... - Tantôt.
00:31:47 - Parce que la politique... - On va avancer un peu,
00:31:49 - ... la responsabilité du phénomène... - J'entends ce que vous dites.
00:31:51 - Je ne vous parle pas de la responsabilité dans le cadre précis.
00:31:53 - Mais on est moins dans la politique que dans la vraie vie, dans la réalité.
00:31:55 - Mais assurez-moi les conséquences de nos votes.
00:31:57 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:31:59 - Sur ce que vous dites, mais il faut être très clair,
00:32:02 depuis une trentaine d'années maintenant,
00:32:04 on a instauré une société de l'enfant roi,
00:32:07 c'est-à-dire l'enfant intouchable.
00:32:09 Il ne faut plus rien faire, il ne faut plus rien dire,
00:32:11 il ne faut plus punir, et à un moment donné, il faut arrêter.
00:32:14 On a mis l'enfant au cœur de tout,
00:32:16 c'est-à-dire l'ultra-protectionnisme de l'enfant,
00:32:19 alors je ne dis pas qu'il faut revenir au sentiment corporel,
00:32:22 mais à un moment donné, on ne peut pas...
00:32:24 - Mais il y a pire, je pense, Denis Jacob,
00:32:26 il y a pire, c'est qu'on les a abandonnés, les enfants,
00:32:28 parce que c'est tellement plus facile de les conquérir à la télé,
00:32:31 de les contourner à l'iPad, de les conquérir aux réseaux sociaux,
00:32:34 quand au moment, ils sont tranquilles,
00:32:36 ils sont dans leur chambre, ils ne font pas de bruit,
00:32:38 mais vous payez cher derrière.
00:32:39 - Quand on voit souvent les personnes pour fréquenter
00:32:41 les salles d'audience et les cours d'assises,
00:32:43 et quand on voit souvent le parcours des accusés,
00:32:46 la question n'est pas toujours d'un enfant
00:32:48 qui a été traité comme un enfant roi par ses parents,
00:32:51 mais plutôt par d'enfants qui ont eux-mêmes été victimes de violences,
00:32:54 qui ont assisté à des horreurs,
00:32:56 qui ont été frappés par leurs parents,
00:32:58 ou qui ont vu le père battre comme plâtre la mère tous les jours,
00:33:01 c'est ça aussi qu'on constate,
00:33:03 et c'est souvent ces parcours-là qui se retrouvent ensuite
00:33:05 à entrer dans la délinquance.
00:33:06 Et de dire ça, ne dire ça, n'est pas une excuse.
00:33:09 C'est aussi essayer de comprendre et d'expliquer.
00:33:11 - Il faut tout entendre.
00:33:12 - Je suis assez d'accord avec Noémie,
00:33:14 généralement c'est plus un écosystème,
00:33:16 où par exemple le père est en prison,
00:33:17 il a par exemple tapé la mère devant les enfants,
00:33:20 donc c'est tout un contexte de violence,
00:33:21 plutôt que la tyrannie de l'enfant roi,
00:33:22 qui est derrière son écran dans sa chambre.
00:33:24 Je pense que la réalité c'est plutôt ce que vous décrivez.
00:33:26 - Il y a aussi des gens qui disent ça,
00:33:27 qui s'en sortent très bien et qui deviennent des gens bien.
00:33:29 - Ah non mais attention, je ne légitime pas ça.
00:33:32 Je ne légitime pas, je dis juste que dans le parcours de vie,
00:33:35 il y a plus un écosystème,
00:33:36 où il y a beaucoup de personnes autour de l'enfant,
00:33:39 qui ont commis des actes de délinquance.
00:33:40 - C'est même structurel au sens où Maurice Berger,
00:33:42 vous savez le pédopsychiatre,
00:33:44 ou d'autres, Ruben Rabinovich l'explique très bien,
00:33:46 c'est-à-dire que vous avez des enfants
00:33:48 qui n'ont pas d'autre choix que finalement,
00:33:50 soit de devenir eux-mêmes victimes de violences,
00:33:52 soit de rentrer dans la délinquance et dans la violence.
00:33:54 - On a toujours le choix.
00:33:55 - Oui mais...
00:33:56 - Ça c'est un peu binaire quand même.
00:33:57 - Non mais Jean-Sébastien, je vous dis que c'est ce qu'ils expliquent.
00:34:00 - Je crois surtout qu'ils constatent les parcours de vie...
00:34:02 - Allez terminer parce que je veux passer la parole à Eric Nolop.
00:34:04 - Ils constatent les parcours de vie des délinquants,
00:34:05 qu'il y a beaucoup, enfin un certain nombre d'endroits,
00:34:07 où effectivement les enfants sont face à ce dilemme-là,
00:34:10 devenir eux-mêmes victimes de la violence de leur entourage,
00:34:13 de leur grand frère, de leurs parents,
00:34:16 ou adopter le même mode de vie par survie.
00:34:19 C'est aussi une responsabilité de la société.
00:34:21 - Eric Nolop, après on écoute Gabriel Attal sur les internats.
00:34:23 - Moi j'aborderai quand même le problème sous un autre angle.
00:34:26 Il me semble que le gros problème, c'est que pendant très longtemps,
00:34:28 ça fait très longtemps, et là, tout camp politique confondu,
00:34:30 on a remplacé la réalité par l'idéologie.
00:34:32 C'est-à-dire que les gens vivent dans un système parallèle,
00:34:35 la réalité n'existe pas.
00:34:36 Vous pouvez faire un fait divers comme ça par jour,
00:34:38 les gens continuent à vous dire "non mais c'est compliqué,
00:34:41 il faut tenir compte de ceci, de cela".
00:34:43 Quand vous avez un phénomène aussi massif,
00:34:44 quand le symbole de la décivilisation, ça devient le couteau.
00:34:47 Demain paraît un ouvrage de Salman Rushdie
00:34:50 sur l'agression dont il a été victime, ça s'appelle "Le Couteau".
00:34:53 C'est son cas, mais ça pourrait être un livre qui illustre
00:34:56 la dérive de notre civilisation.
00:34:57 C'est une régression.
00:34:58 Le couteau, c'est une arme du passé qui revient,
00:35:00 c'est une arme archaïque qui revient.
00:35:02 Il faut quand même adapter nos réponses à cette délinquance
00:35:06 et à la mutation de la réalité.
00:35:07 - Et à la surreprésentation des jeunes dans les faits de délinquance.
00:35:10 Comme le disait Gabriel Attal,
00:35:11 deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures,
00:35:13 quatre fois plus dans le trafic de drogue,
00:35:15 sept fois plus dans les vols avec arme
00:35:17 que dans la population générale.
00:35:18 On va écouter Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:35:20 sur la question des internats.
00:35:22 Parce que moi, qu'est-ce qu'on fait avec les jeunes délinquants ?
00:35:25 Il n'y a pas assez de centres d'éducation en France,
00:35:26 sinon on l'avait déjà dit, il y en a 54 en France.
00:35:28 Là, il nous a sorti de son chapeau l'idée des internats.
00:35:30 Alors, on va écouter ce qu'il a dit précisément
00:35:32 et on va essayer de comprendre avec vous, Noemi.
00:35:34 - Il y a dans notre pays des dizaines de milliers de places en internat
00:35:39 qui sont désespérément vides.
00:35:41 Je l'avais dit dans ma déclaration de politique générale,
00:35:44 je le répète aujourd'hui,
00:35:45 j'y vois une opportunité.
00:35:48 Une opportunité pour couper rapidement et efficacement
00:35:51 un jeune de ses mauvaises fréquentations.
00:35:53 Mon idée est simple.
00:35:55 Avant qu'un jeune ne tombe vraiment dans la délinquance,
00:35:57 quand on s'aperçoit qu'il commence à avoir
00:35:59 de mauvaises fréquentations, à traîner dans la rue,
00:36:01 nous proposerons aux parents que leur enfant soit envoyé en internat,
00:36:05 loin de son quartier et de ceux qui le poussaient à plonger.
00:36:08 Pour ces jeunes, l'internat sera une opportunité,
00:36:11 celle d'apprendre, celle de retrouver un cadre,
00:36:13 celle de conserver intacte ses chances de réussir,
00:36:16 celle d'éviter de sombrer dans la spirale de la délinquance
00:36:18 et parfois du crime.
00:36:20 - Donc on va prendre les jeunes pré-délinquants,
00:36:22 si j'ai bien compris, pour les mettre dans des internats,
00:36:25 au frais de l'Etat j'imagine, c'est pas au frais des familles.
00:36:27 - L'idée, de ce qu'on comprend, c'est que c'est pour aider des familles
00:36:31 qui ne s'en sortent pas, notamment souvent des mères célibataires,
00:36:34 et l'enfant évolue dans un milieu où il y a des mauvaises fréquentations,
00:36:37 les parents n'arrivent pas à sortir l'enfant,
00:36:42 et donc l'Education nationale proposerait d'envoyer cet enfant en internat.
00:36:46 Alors il y a deux formules...
00:36:48 - Donc ça serait du ressort de l'Education nationale et pas de la justice.
00:36:50 - Alors c'est pas très clair, puisqu'il y a un déplacement lundi à Nice
00:36:52 auquel assiste Éric Dupond-Moretti, mais encore une fois,
00:36:54 on parle là de jeunes à qui visiblement, on n'a pas encore commis d'infraction,
00:36:58 puisque c'est pas quelque chose d'obligatoire, c'est une proposition.
00:37:01 Et il y a deux formules, une qui serait l'internat à l'année,
00:37:04 et là vraiment l'idée c'est d'envoyer l'enfant, le mineur, loin de chez lui,
00:37:08 mais il faudrait que ce soit accepté bien sûr par les parents,
00:37:11 il faut le voir, c'est ce qu'on nous a confié dans l'entourage de Gabriel Attal,
00:37:15 comme une chance et non pas comme une sanction,
00:37:17 donc il faut qu'il y ait une adhésion de la famille,
00:37:19 et sinon ça pourrait être ponctuel, notamment pendant les vacances scolaires
00:37:21 pour éviter l'oisiveté du jeune dans son quartier,
00:37:24 qu'il soit envoyé en internat, c'est visiblement ce modèle-là,
00:37:27 l'internat qui fait l'objet de visite à Nice lundi, c'est ce cadre-là.
00:37:32 Mais on n'a pas bien compris, on a posé la question, on a posé la réponse,
00:37:34 sur pourquoi Éric Dupond-Moretti participe,
00:37:36 dans quelle mesure la justice va être concernée par cette mesure,
00:37:40 puisqu'on parle encore une fois de jeunes à qui ce n'est pas une condamnation,
00:37:43 c'est un enfant en mode crémentien.
00:37:44 C'est quoi un jeune pré-délinquant ? Je n'arrive pas à bien comprendre,
00:37:47 c'est quelqu'un qui a voulu commettre un crime et qui ne l'a pas commis ?
00:37:50 Il est où les tiages ? Je n'arrive pas à comprendre.
00:37:53 Dans les enseignants, les éducateurs constatent qu'il a des fréquentations
00:37:57 pas très bonnes, un entourage qui condit,
00:38:00 ce serait bien à ce moment-là de le sortir de ce milieu.
00:38:03 Je ne vois pas comment ce truc peut marcher, mais pourquoi pas. Louis ?
00:38:05 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a un type d'internat
00:38:07 qui est géré exclusivement par l'Éducation nationale,
00:38:09 où là, c'est vraiment ce qui vient d'être dit par Noemi sur la scolarisation à l'année.
00:38:13 Ce sont des jeunes, par exemple, qui sont sanctionnés régulièrement à l'école,
00:38:17 qui ont déjà été exclus temporairement.
00:38:19 On va leur proposer, sur la base du volontariat,
00:38:22 les parents vont dire oui ou non.
00:38:24 On verra si ça fonctionne.
00:38:26 Ils vont tous en tomber dans les internats ?
00:38:28 Exclusivement pendant les vacances scolaires.
00:38:31 Est-ce que c'est fermé les internats pendant les vacances scolaires ?
00:38:34 Ce qui va être inauguré lundi par Gabriel Attal dans les Alpes-Maritimes,
00:38:38 c'est un internat qui a lieu pendant les vacances scolaires.
00:38:41 C'est la protection judiciaire de la jeunesse,
00:38:43 avec d'autres services du ministère de la Justice qui vont encadrer.
00:38:46 Et il y aura aussi, par exemple, je vous donne à Nice ce qui va se passer,
00:38:49 il y a aussi des militaires qui seront présents.
00:38:52 Et l'objectif n'est pas du tout de donner des cours de maths ou de français,
00:38:56 ce n'est pas la scolarité.
00:38:58 C'est quoi alors ?
00:38:59 C'est des vacances en colonie ?
00:39:01 Des camps de redressement ?
00:39:02 De leur faire lever le drapeau le matin à 8h et chanter la Marseillaise ?
00:39:05 Ecoutez, on verra, ça n'existe pas en fait.
00:39:07 Moi je dis, il faut essayer.
00:39:08 Il faut tout essayer parce que là on est quasiment dans une cause perdue.
00:39:11 Vous disiez, on va payer pour ça.
00:39:13 Moi à la limite je suis prêt à...
00:39:14 Que mon impôt serve à quelque chose.
00:39:16 Je vous dis qu'il faut tenter de faire les choses.
00:39:17 Je préfère vraiment payer pour ça,
00:39:18 plutôt que pour des mesures socio-éducatives.
00:39:20 La mise en place.
00:39:21 Eric Nolot.
00:39:22 Je vous apprendrai les détails, on va voir.
00:39:24 On va peut-être avoir une bonne surprise.
00:39:26 Néanmoins, moi je crois, évidemment,
00:39:28 on va tenir le discours que je vais tenir.
00:39:29 On est tout de suite un fasciste ou même un nazi,
00:39:31 puisque fasciste, un peu usé maintenant.
00:39:33 Mais la situation demande une certaine brutalité à mon avis.
00:39:36 Donc l'accord des parents, moi je m'en passerai.
00:39:38 Si des gamins sont identifiés comme...
00:39:41 On ne peut pas séparer un enfant de ses parents,
00:39:43 on les met comme ça.
00:39:44 Il faut sortir du cadre.
00:39:46 J'entends bien, mais il faut prendre le problème sous un autre angle.
00:39:49 Parce que les parents, on voit bien,
00:39:51 il y a une forme de résistance des parents.
00:39:53 À chaque fois qu'ils sont confrontés à l'autorité,
00:39:55 ils trouvent une excuse à leurs gamins,
00:39:56 c'est toujours trop sévère, etc.
00:39:57 Il faut trouver un moyen de rencontrer ça.
00:39:59 Sur quelle base ?
00:40:00 Avec l'autorisation des parents,
00:40:02 ça peut être un coup d'épée dans l'eau.
00:40:04 C'est une colonie de vacances auprès de l'État.
00:40:06 Je renvoie toujours à notre responsabilité collective.
00:40:10 Nous sommes une société qui considère
00:40:12 que tout ce qui est conservateur, c'est ringard.
00:40:14 Pardon, mais il se trouve que oui,
00:40:16 on a déconstruit beaucoup de choses.
00:40:17 Il se trouve qu'il y a des choses qui donnent du sens à la vie.
00:40:19 La famille peut en faire partie,
00:40:20 l'appartenance nationale, régionale, la religion.
00:40:23 Il n'y a pas une seule chose, mais il y en a plusieurs.
00:40:25 On les a toutes déconstruites les unes après les autres.
00:40:28 C'était un projet idéologique,
00:40:30 et même un projet idéologique relativement français,
00:40:32 dans ses origines, Derrida, Deleuze, Foucault, etc.
00:40:35 Déjà, mais...
00:40:36 On reconstruit tout avant...
00:40:38 Non, mais Eric, ça n'est pas...
00:40:40 Jamais nous ne reconstruirons de toute façon,
00:40:42 si nous ne sommes pas capables, parfois,
00:40:44 de résister à l'intimidation idéologique,
00:40:46 en disant que ça suffit de réduire
00:40:48 toute parole conservatrice à quelque chose de ringard,
00:40:50 parce qu'il se trouve que oui, il y a...
00:40:52 Mais pas nous.
00:40:53 - Non, mais qui dit ? - Bah, dans la...
00:40:55 - À part la France Insoumise. - Vous n'avez pas l'impression,
00:40:57 par exemple, que dans la manière dont est traité
00:40:59 François-Xavier Bellamy, on l'envoie toujours à son image de ringard.
00:41:01 - Non, moi, je pense qu'il y a 90 % des Français
00:41:03 qui demandent de la fermeté.
00:41:05 - Oui, à base sur les rodeos, nous, c'est 93.
00:41:08 - Mais Louis, ils sont aussi contradictoires,
00:41:10 et ils sont aussi hypocrites, parce que ce à quoi
00:41:12 vous faisiez référence sur l'éducation des enfants,
00:41:14 sur le fait qu'à l'école, on apprend toujours plus aux enfants
00:41:17 qu'on n'a pas le droit de leur dire ci,
00:41:19 on n'a pas le droit de leur dire ça,
00:41:20 qu'ils sont victimes de ci, qu'ils sont victimes de ça.
00:41:22 Ce qui ne veut pas dire qu'on confond quand même...
00:41:24 - Et qui donne les gifles aussi.
00:41:26 - Dans ce qui concerne la maltraitance moyenne,
00:41:28 en quoi on a créé une véritable maltraitance,
00:41:30 je suis désolé, je ne vois pas une société française
00:41:32 qui considère, non, il y a une vraie intimidation idéologique
00:41:36 qui fait que le progressisme est survalorisé,
00:41:39 et ça n'est pas une bataille, on s'en fiche,
00:41:41 c'est pas une bataille pour défendre les uns ou les autres,
00:41:43 c'est juste être capable d'assumer une colonne vertébrale idéologique.
00:41:46 Ça fait longtemps que nous n'en sommes plus capables.
00:41:48 - On termine par une nouvelle agression au couteau,
00:41:51 décidément c'est vraiment absolument quotidien,
00:41:54 comme vous le disiez Eric,
00:41:55 ces deux petites filles de 6 et 11 ans
00:41:57 qui ont été légèrement blessées vers 14h
00:41:59 lors d'une attaque au couteau menée à proximité de leur école
00:42:02 à Souffelweyersheim, dans le Barin,
00:42:05 dans un square mintoyen à leur école.
00:42:07 L'assaillant a été interpellé,
00:42:09 c'est un jeune homme de 28 ans qui souffrirait de troubles psychiatriques,
00:42:12 Louis de Ragnel, c'est ce que vous avez comme information ?
00:42:14 - Oui, qui a fait trois séjours dans des structures psychiatriques,
00:42:17 il était suivi, il était en rupture de traitement depuis novembre 2023,
00:42:21 il avait tenté de se suicider en 2022
00:42:23 et il avait disparu hier soir dans un état suicidaire.
00:42:27 Voilà les éléments dont on dispose.
00:42:29 - Deux petites filles légèrement blessées,
00:42:31 Denis Jacob, au couteau.
00:42:33 - Une fois de plus, ça c'est encore un débat qu'on a eu par le passé,
00:42:36 à chaque fois qu'on a eu, et souvent, des attaques au couteau,
00:42:39 de personnes qui souffrent de troubles psychiatriques,
00:42:42 pourquoi ces personnes-là sont dehors ?
00:42:44 - Défaut de traitement.
00:42:45 - On ne peut pas mettre tout le monde dans les HP.
00:42:47 - Il faut tout enfermement, parce que je ne veux pas qu'on...
00:42:49 - Non, mais il faut une prise en charge, un réel suivi,
00:42:51 quand vous avez des gens qui sont diagnostiqués comme ça.
00:42:53 - Mais à un moment donné, quand on sait qu'il y a des troubles psychiatriques,
00:42:56 avec des éléments antérieurs qui démontrent qu'il a déjà eu des comportements dangereux,
00:43:02 ces gens-là ne doivent pas être en liberté, moi je suis certain.
00:43:05 - Et vous avez vu les moyens de la psychiatrie ?
00:43:07 - Ils sont très faibles.
00:43:08 - Oui, mais comme les moyens de la justice, comme les moyens de la police...
00:43:10 - Il faut aller voir et parler avec des médecins de l'hôpital psychiatrique.
00:43:13 - Je ne dis pas que tout est rose et qu'on ne fait pas le boulot,
00:43:17 je dis juste qu'à un moment donné, il faut se donner les moyens d'éviter ce genre de situation.
00:43:22 - Deuxième question, pourquoi est-ce que ces déséquilibrés ont recours aux couteaux ?
00:43:26 Parce que c'est devenu quelque chose de très banalisé
00:43:28 et que la folie se fixe quand même sur l'air du temps.
00:43:30 - Est-ce qu'elle est quand même oscillée ?
00:43:32 - Bien sûr, malheureusement. On appelle ça les copycats en fait.
00:43:35 Ils copient ce qu'ils ont vu malheureusement à la télé.
00:43:38 - Les attaques à la hache et au couteau, malgré tout,
00:43:40 c'est oscillé pour partie, pas exclusivement.
00:43:43 Il y a des gens français de toute éternité qui sont capables de poignarder.
00:43:47 - Mais là, en l'espèce... - Je ne vous dis pas "là, en l'espèce".
00:43:49 - Vous n'avez pas terminé votre phrase ? C'est quoi ?
00:43:51 - C'est oscillé pour partie au fait qu'il y ait un défaut d'intégration
00:43:55 et que nous peignons à intégrer un certain nombre de cultures.
00:43:58 - Là, ce n'est pas le cas. - Oui, mais c'est quand même une réalité aussi.
00:44:00 - Tout le monde est tout le gars concernant cette affaire-là.
00:44:02 - Oui, mais on peut toujours saucissonner la réalité
00:44:04 et à chaque fois trouver le fait que ça ne correspond pas.
00:44:06 - Le problème, c'est que le Moyen-Ancran ne finit jamais par regarder la situation dans son ensemble.
00:44:09 Elle existe dans son ensemble.
00:44:10 - Sur les attaques au couteau, il y a une nouvelle amende délictuelle
00:44:12 qui a été mise en place, Denis Jacob.
00:44:13 500 euros pour qui ? Juste porte un couteau ou qui attaque ?
00:44:16 Je n'ai pas compris l'amende.
00:44:18 - C'est publié au journal officiel le 17 avril, donc il y a quelques jours, effectivement.
00:44:22 Pour les armes de catégorie D, les armes blanches notamment,
00:44:26 c'est devenu une amende forfaitaire.
00:44:30 Alors après, il y a des conditions particulières.
00:44:33 Naturellement, ça ne tombe pas sous le coup d'une amende forfaitaire
00:44:37 si c'est une personne qui est récidiviste pour des agressions avec le port d'arme blanche, bien évidemment.
00:44:42 Mais vous et moi, on peut avoir un couteau sur soi.
00:44:46 Donc avant, on pouvait s'interpeller, on était conduit au commissariat.
00:44:52 Il pouvait y avoir des poursuites si c'était dans un contexte particulier.
00:44:55 Aujourd'hui, le fait de porter une arme blanche de catégorie D, c'est une amende.
00:44:59 - Donc ça a été dépénalisé, c'est ça ?
00:45:02 - Pardon ?
00:45:03 - C'est moins grave aujourd'hui de porter un couteau ?
00:45:05 - Oui, aujourd'hui, c'est moins grave.
00:45:07 Ça va exactement dans le même cas de figure que toutes les amendes forfaitaires.
00:45:11 Alors je ne vais pas critiquer...
00:45:14 - Donc ça coûte plus cher de promener son chien sans laisse en forêt, je reviens.
00:45:17 - Et ça ne se passe pas en chez les plus riches, si vous voulez.
00:45:20 - On marche sur la tête, mais ce n'est pas grave.
00:45:22 - Dans la grande majorité des cas, les gens qui portent un couteau ne sont pas des tueurs en puissance.
00:45:26 Donc si vous voulez, à chaque fois qu'un policier va trouver quelqu'un porteur d'un couteau,
00:45:30 il va falloir qu'il fasse une procédure.
00:45:33 - Déjà qu'il faut encaisser les amendes des consommateurs de drogue.
00:45:37 - On est pour alléger la procédure pénale dans notre travail au quotidien,
00:45:41 parce que c'est très chronophage et on passe moins de temps sur le terrain.
00:45:44 Mais voilà, ça ouvre aussi la porte à d'autres.
00:45:47 - Un petit mot de maintien, M. Osselman ?
00:45:48 - En pratique, ce sera peut-être plus simple de mettre une amende
00:45:50 que de conduire une personne au commissariat à chaque fois.
00:45:52 Donc en pratique, je ne vais peut-être pas critiquer ce point-là.
00:45:54 - Et peut-être de retirer son couteau aussi.
00:45:56 - On le retire, il en rachète un, je vais vous dire.
00:45:58 - Au moins, il aura un couteau.
00:46:00 - Le problème du couteau, c'est que c'est une arme très facile à obtenir,
00:46:02 contrairement à d'autres.
00:46:03 Vous rentrez dans un magasin, vous l'achetez.
00:46:05 Donc même si on lui retire, ce n'est pas très cher.
00:46:06 - C'est vraiment l'arme du pauvre.
00:46:08 C'est ce qu'on disait, Louis Dernier, sur le terrorisme, malheureusement.
00:46:11 Combien d'attaques ont-ils fait ?
00:46:12 - Évidemment, tout le monde a un couteau chez soi.
00:46:16 - Sur les statistiques, ce serait bien qu'on les ait,
00:46:19 parce que les dernières statistiques qu'on a remontent à plusieurs années,
00:46:22 à 120 par jour.
00:46:23 Et là, depuis plusieurs années, nous n'avons plus les statistiques actualisées.
00:46:27 Ce serait bien aussi, pour rétablir le profil, les profils,
00:46:30 ce serait bien qu'on les obtienne.
00:46:32 - Et on s'est beaucoup, longtemps, moqué, finalement, des États-Unis
00:46:35 qui n'arrivaient pas à contrôler les ventes d'armes à feu.
00:46:38 Nous avons notre problème, sauf que contrôler la vente de couteau,
00:46:41 c'est plus compliqué.
00:46:42 Ce qui indique bien, d'ailleurs, que la problématique n'est pas la diffusion en soi d'armes,
00:46:46 c'est ce que les gens en font.
00:46:48 Et donc, c'est bien l'usage et c'est bien ce qui pousse,
00:46:51 que ce soit des mécanismes culturels, des mécanismes psychiatriques,
00:46:54 des mécanismes de mimétisme, c'est bien ce qui pousse les gens.
00:46:56 - Petite pause.
00:46:57 - A utiliser les couteaux.
00:46:58 - On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:47:01 On sera avec le préfet Michel Auboin.
00:47:03 On continuera à parler des annonces de Gabriel Attal,
00:47:06 le choc d'autorité qu'il veut instaurer dans le pays.
00:47:08 A tout de suite dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:47:10 [Musique]
00:47:13 - Ah oui !
00:47:14 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:16 Bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:47:18 Et c'est reparti pour un tour.
00:47:20 Gabriel Attal a dégainé aujourd'hui les grandes phrases
00:47:22 pour parler de la violence des jeunes.
00:47:24 "Il y a besoin d'un sursaut d'autorité,
00:47:26 il faut décréter la mobilisation générale",
00:47:28 a-t-il scandé aviri Châtillon.
00:47:30 C'était déjà, à l'époque, le discours de Charles Pasquois.
00:47:33 "L'insécurité doit changer de camp".
00:47:35 Mais aussi de Jean-Pierre Chevènement qui dénonçait les sauvageons
00:47:38 en parlant des mineurs multirécidivistes.
00:47:40 De Manuel Valls qui dénonçait la crise d'autorité dans notre pays.
00:47:43 Ou encore de Gérard Collomb qui pronostiquait
00:47:45 que l'on vivrait un jour non plus côte à côte mais face à face.
00:47:48 Sans oublier Gérald Darmanin qui n'a eu de cesse de répéter
00:47:51 "il faut stopper l'ensauvagement d'une partie de notre société
00:47:54 et réaffirmer l'autorité de l'Etat".
00:47:56 Cela fait donc 30 ans que le constat est fait,
00:47:59 que les politiques ont les chiffres sous les yeux
00:48:01 et qu'ils prononcent les mêmes mots
00:48:03 tout en étant incapables de régler cette déferlante
00:48:05 qui touche nos jeunes, tour à tour, victimes et bourreaux.
00:48:08 30 ans que les Français subissent,
00:48:10 n'en peuvent plus de la culture de l'excuse
00:48:12 et attendent que les paroles se transforment en actes.
00:48:14 Ils peuvent encore attendre à Schiltigheim,
00:48:17 le mineur qui a blessé un policier municipal
00:48:20 en passant dessus un moto,
00:48:22 est ressorti de sa garde à vue avec un simple contrôle judiciaire
00:48:25 et un procès qui se tiendra au mois de juin.
00:48:28 Rien ne change donc. Circuler, brave Jean, il n'y a plus rien à voir.
00:48:32 On va en débattre, sort d'un punchline.
00:48:35 [Musique]
00:48:46 - Un rappel des titres de l'actualité sur CNews et sur Europe 1.
00:48:49 La nouvelle conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine
00:48:52 a été interdite, cette fois par la préfecture du Nord.
00:48:54 Elle devait se tenir ce soir dans une salle à Lille.
00:48:58 Elle avait été annulée dans un premier temps
00:49:00 avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan.
00:49:03 La préfecture évoque un risque de trouble à l'ordre public.
00:49:06 Hier, l'université de Lille avait déjà interdit cette conférence
00:49:11 et une manifestation est prévue dimanche contre l'islamophobie.
00:49:15 On ne sait pas encore si la préfecture de Paris va l'autoriser.
00:49:18 Deux fillettes de 6 et 11 ans ont été blessées
00:49:21 lors d'une attaque au couteau à proximité de leur école dans le Barin.
00:49:24 Elles ont été hospitalisées aux urgences pédiatriques.
00:49:27 L'assaillant a été interpellé par les forces de l'ordre.
00:49:29 Selon la gendarmerie, l'homme n'est pas connu des services de police
00:49:32 et ses motivations ne sont pas en lien avec une radicalisation.
00:49:35 Le leader français des médicaments génériques, Biogarant, est à vendre.
00:49:39 Cette filiale du groupe Servier détient 900 médicaments
00:49:42 et un tiers du marché français.
00:49:44 Le ministre délégué chargé de l'industrie, Roland Lescure,
00:49:46 a affirmé que l'Etat serait très vigilant sur cette possible vente.
00:49:50 Parmi les quatre candidats en liste pour le rachat
00:49:52 figurent deux industriels indiens.
00:49:54 Enfin, 196e jour de détention pour les otages
00:49:57 détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:50:01 Trois de ces otages sont français. Ils se nomment Ofer, Orion, Ohad.
00:50:04 Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
00:50:07 Nous demandons, une fois de plus, leur libération immédiate et sans condition.
00:50:11 Il est 18h02 sur Europe 1 et sur CNews avec Eric Nolot.
00:50:14 Bonsoir, merci Eric d'être là.
00:50:16 Maître Sarah Salman, bonsoir à vous.
00:50:18 Jean-Sébastien Ferjou, CIT Atlantico, directeur.
00:50:21 Un policier, Denis Jacob, secrétaire général alternative police.
00:50:24 Michel Auboin, si un préfet.
00:50:26 Merci d'être avec nous.
00:50:27 Et Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:50:29 Bonsoir Laurence.
00:50:30 J'aurais pu commencer en vous diffusant une interview,
00:50:33 en tout cas les mots de Gabriel Attal,
00:50:35 parce qu'il a fait un grand discours aujourd'hui à Viry-Châtillon.
00:50:37 Tous les mots étaient là, l'intention est là, et c'est absolument indéniable.
00:50:40 Mais j'ai envie de commencer par vous faire écouter autre chose.
00:50:43 Chers amis auditeurs et téléspectateurs,
00:50:45 ce sont les réactions des habitants de Grande-Synthe,
00:50:47 après la mort de Philippe, qui a été tabassé à mort
00:50:49 sur un parking dans la nuit de lundi à mardi.
00:50:51 On a appris que ce sont des mineurs qui l'ont attaqué.
00:50:54 Le plus jeune avait 14 ans, c'est lui qui a porté le plus de coups à Philippe.
00:50:58 Alors on va d'abord écouter le réel, la vraie vie, les victimes,
00:51:01 les gens qui se disent que cette violence ne finira pas.
00:51:04 Écoutez les réactions des habitants de Grande-Synthe.
00:51:06 On est quand même traumatisés, choqués,
00:51:09 de ce qui se passe dans notre belle petite ville.
00:51:11 La violence et l'âge des personnes qui ont fait ça surtout.
00:51:15 Je me mets à la place des parents, ils doivent se demander
00:51:18 ce qu'ils ont dans leur tête pour avoir fait une chose pareille.
00:51:21 Surtout que Philippe était un garçon très bien.
00:51:24 On ne comprend pas.
00:51:25 C'est le vide complet, on ne comprend pas du tout.
00:51:27 C'est un acte...
00:51:30 En tant que parent, on ne saurait même pas comment en réagir.
00:51:34 Je voudrais même...
00:51:36 Enfin, je veux dire, j'ai pas de mots.
00:51:39 C'était un petit jeune qui débutait dans la vie.
00:51:41 Donc je pense que ça n'aurait pas dû lui arriver.
00:51:46 Ça, évidemment, il n'aurait pas dû lui arriver, Eric Nolot.
00:51:49 Chaque mot de cette femme et de la femme qui était intervenue avant,
00:51:53 moi, ça m'entre dans le cœur, ça m'entre dans la tête.
00:51:56 Alors que quand j'entends Gabriel Attal, ça n'entre pas.
00:51:59 C'est quelqu'un qui parle de la réalité et d'autres qui parlent
00:52:02 de la posture politicienne, du aujourd'hui peut-être ou alors demain.
00:52:05 Et on voit bien qu'il y a deux mondes complètement différents,
00:52:08 deux dimensions parallèles et il y a une dimension
00:52:10 qui n'a plus aucun effet sur l'autre.
00:52:12 Monsieur Attal, il peut faire une conférence comme ça par jour.
00:52:15 Nous n'y croyons plus parce que nous entendons ça
00:52:18 depuis des dizaines d'années et, circonstance aggravante,
00:52:21 que M. Attal nous a tenus le même discours sur l'éducation nationale
00:52:24 et qu'il a fait un petit tour, s'en est allé à Matignon,
00:52:26 en laissant les clés à Mme Belloubet, symbole du laxisme entre tous.
00:52:29 Et pourtant, il dit, Gabriel Attal, il faut les comprendre les Français.
00:52:33 C'est ce qu'il a dit cet après-midi. Écoutez-le.
00:52:35 Il faut les comprendre les Français lorsqu'ils observent que les règles
00:52:40 qui sont faites pour être respectées sont trop souvent remises en cause.
00:52:44 Il faut les entendre les Français lorsqu'ils voient qu'à l'école,
00:52:48 l'autorité du professeur est contestée jusque par les parents.
00:52:51 Et ce, alors que l'autorité est la condition de l'émancipation de nos jeunes.
00:52:55 Et il faut les entendre, même lorsqu'on a le sentiment qu'ils ne disent rien,
00:53:00 alors qu'au fond, ils n'en pensent pas moins.
00:53:02 Car oui, parfois, le silence est un cri.
00:53:05 Je le sais, on fait rarement grève contre l'incivilité.
00:53:10 On ne fait pas souvent de grandes manifs pour l'autorité à l'école.
00:53:13 On ne fait pas de mouvements socials contre la violence.
00:53:16 Et pourtant, je le dis, les Français ne supportent pas,
00:53:19 ou plutôt ne supportent plus qu'on puisse s'affranchir de la règle commune.
00:53:23 Ils ne le comprennent pas.
00:53:25 - Michel Auboy, vous êtes ancien préfet.
00:53:27 Tous les mots sont là, effectivement. L'intention est là.
00:53:29 Je n'en doute pas de la part du Premier ministre.
00:53:31 Mais c'est ça, c'est ce qu'on disait à l'instant avec Aric Nolou.
00:53:33 Les Français n'y croient pas. La réalité, ils l'ont sous les yeux tous les jours.
00:53:36 - Moi, j'ai écrit beaucoup de discours dans ma carrière.
00:53:39 Donc, c'est assez facile d'écrire un discours comme celui-ci.
00:53:43 La question, c'est effectivement, est-ce que c'est fondé sur un...
00:53:48 Enfin, plutôt, est-ce que ça prépare une action ou pas ?
00:53:51 C'est ça, le grand sujet.
00:53:53 A chaque fois qu'on parle de toute façon, on sait plutôt bien,
00:53:55 quand on parle des problèmes, quelle que soit la façon dont on parle,
00:53:59 c'est toujours mieux que de ne pas en parler du tout.
00:54:01 - Oui, mieux que de mettre la poussière sous le tapis.
00:54:03 - Ce discours, enfin, moi, je l'ai écouté, comme vous.
00:54:07 On attendait juste un peu plus, quoi, ou même beaucoup plus.
00:54:12 Et d'ailleurs, vous avez eu raison tout à l'heure de dire 30 ans,
00:54:15 parce qu'il se trouve que moi, j'ai commencé à travailler sur ce sujet en 97.
00:54:18 C'était mes premières publications. - Quasiment.
00:54:20 - Ça fait exactement 30 ans.
00:54:21 Et je suis un peu à l'origine, d'ailleurs, du terme sauvageant
00:54:23 qu'avait utilisé Jean-Pierre Chevènement à l'époque.
00:54:25 Donc, on voit bien que les gamins qui avaient 15 ans en 97 qu'on interrogeait,
00:54:31 ils ont 45 ans aujourd'hui.
00:54:33 Et pendant toute cette période, d'ailleurs, il y a une partie
00:54:35 de la classe politique d'aujourd'hui qui n'était même pas là à cette époque.
00:54:39 Et on voit bien que tout ça a dérivé sans que personne ne s'en aperçoit.
00:54:44 - Et c'est ça qui, moi, me frappe, Sarah Salmane, vous êtes avocate.
00:54:47 C'est que, encore une fois, le constat, il a été fait dans les années 80-90.
00:54:52 Et rien n'a changé sur la passion du décès de Golan.
00:54:55 - Sur le bilan, on est tous d'accord. C'est un discours de communication.
00:54:57 Il y a des élections à venir. Le discours est très bien.
00:54:59 Je n'ai pas de problème là-dessus.
00:55:00 Maintenant, je vais vous dire la réalité.
00:55:01 C'est qu'on va avoir d'autres faits comme ça.
00:55:03 On aura une marche blanche, un Grenelle ou une table ronde, quelque chose comme ça.
00:55:06 Et on recommencera, tant qu'on n'a pas des actes forts, tant qu'on ne remet pas de l'ordre dans ce pays
00:55:10 de façon avec une réelle volonté politique, et bien ça va se multiplier de plus en plus grave,
00:55:15 de plus en plus jeune.
00:55:16 Et on aura exactement le même discours qui dira, cette fois, nous avons pris conscience des choses.
00:55:20 Les Français ont besoin de comprendre. Une petite figure de style.
00:55:23 Et on recommence. Je ne suis pas convaincue par ce discours.
00:55:25 Et je crois que les Français non plus.
00:55:27 - Alors, on va écouter maintenant, parce qu'on est ancré dans la réalité dans cette émission et sur nos deux antennes.
00:55:32 Le frère de Philippe, qui a été fracassé par des jeunes sauvageons lundi soir,
00:55:38 si je peux me permettre de reprendre le mot de Jean-Pierre Chevènement.
00:55:40 Son frère, qui a été le premier arrivé sur les lieux, qui demande la justice pour son frère.
00:55:46 Il demande que la justice passe.
00:55:48 Et c'est vraiment là que réside la question. On l'écoute.
00:55:51 - Il a juste été chez un ami.
00:55:54 Et c'est sur ce moment de retour, pour entrer chez moi, que ça s'est passé.
00:55:58 Donc en gros, son ami, il habite à quoi, peut-être 150 mètres de chez moi.
00:56:03 200, 300. Je n'ai pas la marge exacte, mais c'est vraiment pas trop loin.
00:56:07 Ils l'ont emmené carrément à l'opposé pour déposer le corps.
00:56:11 Mais je pense qu'ils l'ont attaqué avant. Ils ont dû lui mettre un KO avant.
00:56:14 Et ils l'ont déplacé jusqu'au carrefour Contact pour faire une mise en scène.
00:56:17 Pour abaisser les pantalons et voler les chaussures.
00:56:20 Faut vraiment pas avoir de cerveau, quoi.
00:56:23 Les gens, ils n'ont pas d'âme. C'est des gens enfermés à vie, ça.
00:56:25 C'est pas... Parce que s'ils prennent 10 ans et qu'ils vont sortir au bout de 5,
00:56:31 parce que bonne conduite et qu'après, ils reprendent la même chose,
00:56:34 bah, le sang leur servira rien.
00:56:37 C'est des mecs qui ont soif de sang. Ils vont toujours être en bande, quoi.
00:56:40 Tant de violence pour un téléphone, pour une sacoche.
00:56:44 Alors que mon frère, il met pas de vêtements de luxe, il met pas de marque, il met rien.
00:56:48 C'est débile. Vraiment, c'est débile.
00:56:52 Et moi, comme ils disent, ce que je souhaite, c'est que la justice soit faite et qu'il prenne perpétue.
00:56:56 - Que la justice soit faite, pour ce témoignage recueilli par Fabrice Elfner.
00:57:00 Denis Jacob, vous êtes policier. On peut mourir parce que...
00:57:03 Juste, on veut vous prendre votre téléphone portable.
00:57:05 Visiblement, ça ressemblait à un guet-apens, d'après les dernières informations que nous avons.
00:57:09 Il aurait été piégé via une messagerie, enfin, par un site internet de rencontres.
00:57:13 Et les jeunes qui l'attendaient lui auraient tendu une embuscade.
00:57:17 - Oui, c'est visiblement les dernières informations que vous avez données tout à l'heure sur le plateau
00:57:21 laissent penser qu'il s'agit d'une préméditation, d'une préparation de l'acte.
00:57:25 Ce qui est une circonstance d'autant plus aggravante du fait qui a été commis.
00:57:32 Et oui, on est aujourd'hui dans une société avec une partie de nos jeunes hyper violents.
00:57:37 Et que, pour rejoindre ce que vient de dire M. le préfet, le discours de Gabriel Attal,
00:57:44 oui, on l'attendait tous. Enfin, il y en avait besoin.
00:57:47 On doit essayer en premier, attendre que ce qui a été dit soit mis en oeuvre.
00:57:51 C'est ce qu'on propose. C'est ce que je proposais moi depuis 10 ans au nom de mon syndicat.
00:57:56 Il faut agir. Et je crains malheureusement, là où on a cette affaire de Grande-Synthe,
00:58:01 il faut qu'elle soit rendue et qu'elle soit ferme.
00:58:03 Mais le calendrier gouvernemental m'interroge quand même.
00:58:07 On va arriver à un calendrier gouvernemental fin juin, avec la trêve estivale des parlementaires,
00:58:13 puis la rentrée scolaire au mois de septembre. Je ne suis pas sûr qu'on soit prêt à mettre en oeuvre
00:58:18 le dispositif, s'il se concrétise, dès le mois de septembre.
00:58:23 - Éric Nolot. - Moi, je voudrais poser une question très simple.
00:58:25 Est-ce qu'en France, il y a un délinquant, après avoir entendu Gabriel Attal,
00:58:28 qui pense que les temps vont changer ?
00:58:30 Est-ce qu'il y a un délinquant qui commence à dire que la peur a changé de camp ?
00:58:33 Il n'y en a pas un. Il n'y en a pas un. Surtout que le même jour,
00:58:35 un gamin qui a foncé de manière volontaire sur un policier municipal se retrouve dehors.
00:58:41 En fait, le discours est sans cesse contredit, mais en temps réel par la réalité.
00:58:45 - Je vais cibler les responsabilités politiques, justement.
00:58:47 Parce que moi, je crois que M. Attal est cohérent.
00:58:49 Lui, il dit oui, certainement, les situations sont complexes,
00:58:52 mais parfois, il faut savoir appeler un chat un chat et être simple.
00:58:55 Simplement, il y a le Premier ministre d'Emmanuel Macron.
00:58:57 Parce que qui a nommé, vous y faisiez référence, Éric Nolot, Nicole Belloubet,
00:59:01 c'est Emmanuel Macron, qui, un jour, parle de décivilisation et d'ensauvagement
00:59:05 pour le lendemain, nommé Éric Dupond-Moretti, ou Mme Belloubet, qui, peu ou prou,
00:59:08 a la même idéologie en matière pénale que Mme Taubira, c'est Emmanuel Macron.
00:59:12 Mais oui, mais ça n'est pas anodin.
00:59:13 - Oui, mais c'est de la politique.
00:59:15 - On est dans le réel, là.
00:59:17 - Le réel, M. Alloran, c'est que c'est Emmanuel Macron qui est le président de la République,
00:59:23 que c'est le, en même temps, qui préside à la décision de la France...
00:59:25 - Et ça fait 30 ans que ça dure, Jean-Sébastien.
00:59:27 - Mais oui, mais pour qui les Français ont-ils voté ?
00:59:29 C'est pour ça que je vous le disais.
00:59:31 - Ça, vous me l'avez déjà dit, donc.
00:59:33 - Oui, mais rappelons-le, parce que vous voulez que les choses changent,
00:59:36 mais elles ne changent même pas si les Français...
00:59:38 - En tant qu'ils ont fait le constat, rien ne change.
00:59:40 - Mais, Laurence, les choses ne changent pas si les Français, eux-mêmes, ne se saisissent pas des choses.
00:59:44 - Pas tous en même temps.
00:59:45 - Hier, 30 ans, ce qui faisait ce constat-là était traité de facho.
00:59:48 Sauf qu'aujourd'hui, il y a un consensus, puisque la réalité est, sur tout le territoire,
00:59:51 il n'y a plus personne qui est à l'abri de ce qui peut se passer.
00:59:54 - Là, vous parlez, oui, de consensus populaire.
00:59:56 Dans le milieu médiatico-intellectuel, il n'y a pas de consensus.
00:59:58 - Non, aujourd'hui, il n'en compte.
01:00:00 - Et ce n'est pas la vraie vie.
01:00:02 - Je suis tout à fait d'accord avec vous par rapport à ça.
01:00:05 Moi, ce qui me frappe, c'est, si on revient un tout petit peu en arrière,
01:00:08 c'est ce que disait le frère de la victime, Dylan.
01:00:10 Il a dit des choses, je pense, que 100 % des Français pensent exactement comme lui.
01:00:14 - La leçon n'a servi à rien.
01:00:16 S'il ressort, ils sont assoiffés de sang.
01:00:18 - C'est exactement ça.
01:00:19 Et donc, ce pause...
01:00:20 Parce que je vois dans le discours de Gabriel Attal,
01:00:22 il y a tout un volet aussi sur la responsabilité des parents.
01:00:25 Et moi, je pense vraiment qu'il faut charger maintenant les parents,
01:00:29 et peu importe s'ils sont dans une situation difficile ou pas,
01:00:33 la loi est la même pour tous.
01:00:34 Vous avez des enfants, vous êtes responsable d'eux.
01:00:36 Et le drame, c'est que, de la même manière qu'il y a beaucoup de Français
01:00:40 qui considèrent que l'état nounou pourvoira à tous leurs besoins,
01:00:43 il y a aussi beaucoup de Français qui considéraient qu'ils ont eu des enfants
01:00:46 et que c'était à l'état de les gérer.
01:00:47 - C'est ça.
01:00:48 - Et donc, en fait, il faut...
01:00:49 - On y va tout droit.
01:00:50 - Je suis désolé, je sais que ça va choquer beaucoup de gens,
01:00:52 mais aujourd'hui, le drame, c'est qu'il y a énormément de très mauvais parents
01:00:55 qui pensent qu'en fait, avoir des enfants, ça n'engage pas,
01:00:58 avec des pères souvent, parce que ce sont les pères qui sont partis,
01:01:01 qui laissent les femmes un peu toutes seules,
01:01:03 et pourtant, ce n'est pas ça la racine du problème.
01:01:06 - Mais ça participe de la déstructuration des aliments.
01:01:09 - Si votre fils fait une bêtise, c'est vous qui êtes responsable de la bêtise.
01:01:12 Il n'y a pas de responsable.
01:01:14 Et pendant des années, il n'y avait pas de responsable
01:01:16 dès qu'il y avait des problèmes, ou alors c'était un peu tout le monde.
01:01:18 - On continue ce débat qui est passionnant avec M. Jacob, M. Auboin,
01:01:22 dans un instant, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:01:24 Sandra Buisson sera avec nous aussi en direct pour nous dire
01:01:26 ce qui s'est passé dans le Barin, avec deux petites filles de 6 et 11 ans
01:01:30 blessées à coups de couteau par un individu.
01:01:32 A tout de suite sur CNews et Europe 1.
01:01:34 - Une tambourine.
01:01:39 - 18h18, on est de retour dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:01:42 On va rejoindre tout de suite Sandra Buisson du service Police Justice de CNews.
01:01:45 Sandra, bonsoir. Deux informations ce soir.
01:01:47 D'abord, cette agression au couteau dans le Barin,
01:01:51 avec deux petites filles qui ont été blessées,
01:01:53 et puis après, vous m'en parlez de grandes scintes.
01:01:55 Mais d'abord, ces deux petites filles, est-ce qu'on n'en sait plus sur l'assaillant,
01:01:58 le jeune homme qui les a attaquées au couteau ?
01:02:01 - Oui, cet homme de 30 ans qui les a agressées vers 14h,
01:02:05 cet après-midi, près de l'école élémentaire.
01:02:08 Il s'en est d'abord pris à une enfant de 11 ans, devant le groupe scolaire,
01:02:11 et ensuite à une enfant de 6 ans, dans un square tout à proximité.
01:02:15 Leurs blessures sont superficielles.
01:02:17 Elles ont été transportées à l'hôpital avec un soutien psychologique.
01:02:21 Le suspect lui a été interpellé très rapidement,
01:02:23 dans les 10 minutes qui ont suivi.
01:02:24 Il s'est laissé faire.
01:02:25 Il était encore dans le square à ce moment-là.
01:02:27 Et sur ce moment-là, il n'avait plus le couteau sur lui.
01:02:30 Selon nos informations, selon les premiers éléments,
01:02:33 c'est un homme qui n'a pas toutes ses facultés mentales,
01:02:36 et qui avait fait plusieurs séjours en psychiatrie déjà.
01:02:39 Il n'est pas connu des services de police et de gendarmerie,
01:02:42 pas connu non plus des services de renseignement.
01:02:45 - Voilà, donc pour cette attaque au couteau, Sandra,
01:02:47 concernant grandes scintes et le déroulé des faits
01:02:49 qui ont amené à la mort de Philippe, 22 ans,
01:02:51 vous avez de nouvelles informations ?
01:02:53 - Oui, selon nos informations, les suspects en garde à vue
01:02:56 ont fait état de leur action.
01:02:59 Et donc, ils expliquent qu'ils se sont inscrits
01:03:02 sur un forum de rencontres, un site de rencontres.
01:03:05 Et ils ont construit un faux profil de jeune fille.
01:03:10 Et ils ont donné rendez-vous à un homme,
01:03:12 dans le but, selon leur déclaration, de le punir.
01:03:16 Ce qu'on ne sait pas encore, c'est si cet homme était bien Philippe,
01:03:18 ou s'ils se sont trompés de personne
01:03:20 quand ils sont arrivés sur les lieux.
01:03:22 Et puis, ce qu'on a appris également,
01:03:24 c'est que les enquêteurs cherchent à savoir
01:03:26 s'ils ne sont pas non plus suspectés d'autres agressions
01:03:29 qui peuvent avoir été similaires
01:03:31 dans les jours qui ont précédé l'agression de Philippe,
01:03:34 puisqu'un homme de 39 ans a lui été violenté deux jours plus tôt.
01:03:37 - Merci beaucoup, Sandra, pour ces informations
01:03:39 qui sont absolument glaçantes.
01:03:41 On a aussi appris que celui qui est le plus jeune,
01:03:43 qui a 14 ans, est celui qui a apporté le plus de coups
01:03:45 à Eric Nolot, à ce pauvre Philippe,
01:03:47 qu'il a reconnu en garde à vue, comme nous le disait Sandra.
01:03:50 - Tout glace d'effroi dans cette histoire.
01:03:53 Et ce qui glace encore plus d'effroi,
01:03:55 c'est qu'on se dit qu'il devrait y avoir une révolte immédiate,
01:03:58 une prise de conscience immédiate,
01:04:00 avec des mesures qui entreraient non pas
01:04:02 à l'issue d'une énième concertation
01:04:04 et de 54 nouveaux discours de M. Attal,
01:04:06 mais immédiatement.
01:04:08 Et on sent bien que l'électrochoc ne se produit pas.
01:04:10 On ne sait pas ce qu'il faudrait.
01:04:12 - On va juste écouter encore un tout petit mot de Gabriel Attal.
01:04:14 Je vous passe la parole, maître Salman.
01:04:16 Il a dit dans son discours cet après-midi,
01:04:18 "Il n'y a pas de fichu".
01:04:20 On regarde de l'actualité, on en doute,
01:04:22 mais quand même, écoutez-le.
01:04:24 - Non, nos adolescents, non, nos jeunes ne sont pas fichus.
01:04:26 Ils ne sont pas foutus.
01:04:28 Si la France ne comprend plus des pans entiers
01:04:30 de nos adolescents et de nos jeunes,
01:04:32 je sais combien elle a aussi parfois le sentiment
01:04:34 qu'elle n'arrive plus à les embarquer dans un idéal commun.
01:04:36 Mais dans ce contexte,
01:04:38 ma responsabilité en tant que Premier ministre,
01:04:40 c'est bien de nommer les choses,
01:04:42 en rechercher les causes
01:04:44 et surtout trouver des solutions.
01:04:46 - Il faut nommer les choses, mais il faut surtout agir.
01:04:48 C'est un peu mon sentiment, maître Salman.
01:04:50 - La détention provisoire, c'est l'exception.
01:04:52 Ils ont 14 et 15 ans, donc la détention provisoire,
01:04:54 en théorie, est possible.
01:04:56 C'est possible en cas de crime ou de non-respect du contrôle judiciaire.
01:04:58 Personnellement, je ne serais même pas surprise
01:05:00 s'ils étaient mis dehors.
01:05:02 - Les gars qui ont tué le jeune, tu es libre.
01:05:04 - Je ne serais pas surprise.
01:05:06 Ce serait lunaire, mais au point, on en est peut-être un peu cynique.
01:05:08 Je suis un peu cynique et ironique, je le reconnais.
01:05:10 - Vous connaissez bien la machine judiciaire aussi.
01:05:12 - La détention provisoire doit être l'exception.
01:05:14 - Denis Jacob, policier.
01:05:16 - Quand j'entends Gabriel Attal,
01:05:18 je comprends qu'il y a le discours politique,
01:05:20 mais on ne peut pas dire...
01:05:22 D'abord, ce n'est pas un sursaut qu'il faut,
01:05:24 c'est un choc d'autorité.
01:05:26 Le sursaut, ce n'est pas assez fort pour moi.
01:05:28 C'est un choc d'autorité.
01:05:30 On ne peut pas dire, d'un côté,
01:05:32 qu'on a un problème d'ultra-violence de la jeunesse,
01:05:34 et d'un autre côté, dire qu'ils ne sont pas fichus.
01:05:36 Effectivement, la grande majorité de nos jeunes
01:05:38 ne sont pas des délinquants.
01:05:40 - Heureusement.
01:05:42 - Heureusement, ceux à qui on a affaire au quotidien,
01:05:44 sur le terrain, et je rejoins M. Achalman,
01:05:46 c'est qu'on peut craindre,
01:05:48 effectivement,
01:05:50 j'espère que non,
01:05:52 mais qu'un juge de liberté dise...
01:05:54 - Contrôle judiciaire.
01:05:56 - Qu'il soit dehors.
01:05:58 - Vous imaginez pour la famille de ce jeune homme.
01:06:00 - C'est au-delà de la famille.
01:06:02 - C'est la double pour la société.
01:06:04 - Je pense très fortement maintenant,
01:06:06 parce que je n'ose imaginer,
01:06:08 je ne peux même pas imaginer ce qu'elle doit vivre aujourd'hui.
01:06:10 Mais quel message enverra-t-on aux Français
01:06:14 si ces deux auteurs de ce crime
01:06:16 étaient remis en liberté sous contrôle judiciaire ?
01:06:20 - On sera attentifs à ça.
01:06:22 - C'est le cheminement intellectuel qui est effroyable aussi.
01:06:24 Ils se sont dit qu'on va créer un faux profil,
01:06:26 se mettre sur une application,
01:06:28 rencontrer la personne...
01:06:30 - Tendre un piège.
01:06:32 - Il y a une vraie construction intellectuelle
01:06:34 pour tendre un cas d'apport uniquement dans le milieu actuel.
01:06:36 - Tout ça se heurte à la volonté des Français
01:06:38 et à la liberté.
01:06:40 On a un sondage qui a été fait, c'est le CSA pour CNews.
01:06:42 "Pensez-vous qu'il faut durcir les sanctions pénales
01:06:44 pour les auteurs de rodéos sauvages ?"
01:06:46 93% de "oui".
01:06:48 - Mais oui, c'est tout à fait normal.
01:06:50 Ça prouve la vie de nos concitoyens au quotidien.
01:06:52 Les premières victimes de cela,
01:06:54 ce sont nos concitoyens.
01:06:56 D'ailleurs, malheureusement,
01:06:58 le plus grand nombre de blessés
01:07:00 et de tués par les rodéos urbains,
01:07:02 c'est la population.
01:07:04 Alors nous, en tant que policiers,
01:07:06 on essaie de les protéger.
01:07:08 - Quand vous vous essayez de vous mettre sur le route,
01:07:10 ils vous roulent dessus.
01:07:12 À Schiltilheim, c'est quand même incroyable.
01:07:14 Le gars qui a foncé sur le policier municipal est dehors.
01:07:16 - Oui, mais la population...
01:07:18 - Attendez, laissez-moi juste en mener une phrase.
01:07:20 M. Jacob, là, ça veut dire qu'on donne un permis
01:07:22 de rouler sur les policiers.
01:07:24 On est d'accord ?
01:07:26 - Celui de Schiltilheim, il a été remis en liberté.
01:07:28 Celui de Pau, qui là aussi s'en est pris
01:07:30 un fonctionnaire de police,
01:07:32 a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
01:07:34 Mais quel message de fermeté qu'on envoie ?
01:07:36 - Le message, c'est "recommencer".
01:07:38 - Mais alors, s'il y a un refus d'obtempérer
01:07:40 toutes les 20 minutes, s'il y avait autant de personnes
01:07:42 en prison, ça explose d'un bloc.
01:07:44 - Oui, les peuples...
01:07:46 - Alors, attendez, Jean-Sébastien n'a pas parlé,
01:07:48 et M. le préfet.
01:07:50 - Ces sondages-là, ils existaient déjà avant 2022,
01:07:52 ils existaient déjà avant 2017, me semble-t-il.
01:07:54 Quel choix politique les Français ont-ils fait ?
01:07:56 Parce qu'il n'y aura pas de baguette magique.
01:07:58 - Non, vous avez raison d'y revenir,
01:08:00 mais bon, il faut qu'on avance aussi.
01:08:02 - Oui, mais pardon, mais moi, il me semble que ça permet
01:08:04 d'avancer, parce qu'on peut passer notre temps
01:08:06 à se désoler de ce que nous avons sous les yeux,
01:08:08 sans chercher à comprendre les mécanismes politiques,
01:08:10 parce que nous sommes quand même dans un État de droit.
01:08:12 Donc, on ne peut pas instantanément, Gabriel Attah,
01:08:14 ne peut pas dissoudre l'État de droit instantanément.
01:08:16 En revanche, nous pourrions collectivement décider
01:08:18 d'élire des gens qui réformeraient l'École nationale
01:08:20 de la magistrature, qui changeraient la sociologie
01:08:22 du corps de la magistrature,
01:08:24 qui décideraient effectivement d'appliquer
01:08:26 et de voter les lois... - Mais ils feraient quoi,
01:08:28 des juges en place ?
01:08:30 - Mais dans ce cas-là, considérons qu'il n'y a rien à faire.
01:08:32 - Mais il faudra un petit temps de latence.
01:08:34 - Mais dans ce cas-là, sinon, on est condamnés
01:08:36 à la désolation, parce qu'encore une fois,
01:08:38 c'est notre responsabilité. - J'entends.
01:08:40 - Non, mais vérifiquement, les parents des enfants
01:08:42 en question, ça fait plusieurs générations
01:08:44 qui ont été élevés comme ça.
01:08:46 Donc, on s'étonne de ces enfants-là, mais ces enfants-là
01:08:48 ne sont que le produit de la société que nous avons
01:08:50 construite depuis le commencement. - Monsieur le préfet Michel Aubry,
01:08:52 qu'est-ce que vous pensez de ce débat ?
01:08:54 - Moi, d'abord, je suis un peu choqué des propos
01:08:56 du Premier ministre, au moins sur un point,
01:08:58 parce qu'il s'adresse à l'ensemble des Français
01:09:00 et il dit "nos jeunes". Je suis désolé,
01:09:02 ce ne sont pas nos jeunes, parce que
01:09:04 les jeunes dont on parle, c'est une frange
01:09:06 de la population juvénile
01:09:08 qui a entre 12 et 17 ans,
01:09:10 en gros, 150 000 jeunes,
01:09:12 une centaine de jeunes,
01:09:14 ils sont tous liés à une géographie particulière,
01:09:17 qui est la géographie des quartiers dits sensibles,
01:09:21 les 1 500 quartiers qui nous posent le plus de problèmes.
01:09:23 Il y en a à peu près une centaine
01:09:25 par quartier, ça fait 150 000 jeunes.
01:09:27 150 000, c'est les mêmes
01:09:29 que les 150 000 qui sont déscolarisés.
01:09:32 Et c'est à peu près les mêmes,
01:09:34 c'est 110 000, 120 000,
01:09:36 que ceux qui sortent de l'école sans diplôme.
01:09:38 Donc on a une frange, une population assez importante,
01:09:40 juvénile, mais enfin, une frange simplement,
01:09:42 il y a 2 500 000 jeunes de cet âge-là en France.
01:09:45 Donc je suis désolé, ce n'est pas nos enfants,
01:09:47 je pense que vous avez peut-être des ados
01:09:49 comme moi ici autour de la table,
01:09:51 ce n'est pas nos enfants qui vont sortir
01:09:53 avec un couteau pour aller tuer quelqu'un.
01:09:55 Mais par contre, cette frange-là, elle existe.
01:09:57 C'est celle-là dont on a envie
01:09:59 d'entendre parler. Et ce qui m'étonne,
01:10:01 c'est que le Premier ministre,
01:10:03 il a fait un réligien discours, ça c'est très bien,
01:10:05 mais pourquoi il n'a pas réuni les services avant
01:10:09 pour dire voilà les mesures qu'on va prendre.
01:10:11 Parce qu'après tout, on y réfléchit depuis tellement de temps
01:10:13 qu'on saurait presque dire quoi faire.
01:10:15 Si on voulait vraiment s'en prendre des grenades.
01:10:17 - Il n'y a pas besoin de grenades, bien sûr.
01:10:19 - Et Louis Dracnelle ?
01:10:21 - Là-dessus, c'est très juste, ça c'est plus au niveau politique.
01:10:23 Plus Emmanuel Macron est faible,
01:10:25 plus à chaque fois qu'il veut prendre une décision
01:10:27 ou son gouvernement, il organise des concertations
01:10:29 où il fait venir les oppositions.
01:10:31 Et en réalité, ça ne sert à rien, ils ont été élus.
01:10:33 C'est comme ça. Je rejoins ce que disait
01:10:35 Jean-Sébastien Ferjou. Maintenant, c'est eux
01:10:37 qui ont les commandes en main, qui ont les clés du camion.
01:10:39 Donc c'est à eux d'agir.
01:10:41 On ne va pas refaire sans cesse des concertations.
01:10:43 - Mais ils vont refaire un grenel.
01:10:45 - Le diagnostic, il est connu. Il y a des études
01:10:47 dans tous les sens sur le problème de la télécons...
01:10:49 - Ça fait 30 ans, je ne veux pas me répéter,
01:10:51 de la non-exécution des autres ETF sur tous les sujets
01:10:53 qui ne marchent pas, parce qu'en ce moment,
01:10:55 c'est la valanche, il n'y a rien qui marche
01:10:57 et tout explose en même temps.
01:10:59 Mais il n'y a pas besoin de grenel,
01:11:01 il n'y a pas besoin de faire des études, elles existent toutes.
01:11:03 Il y a des rapports parlementaires,
01:11:05 il y a des rapports de la Cour des comptes qui sont extrêmement bien faits.
01:11:07 - Ils sont mis sous le tapis, Louis,
01:11:09 sous le tapis, pour caler les armoires.
01:11:11 - On ne peut pas dire que ça n'existe pas.
01:11:13 - Attendez, pas tous en même temps. Monsieur Jacob et monsieur Blové.
01:11:15 - Moi, je veux bien, c'est très bien tout ça.
01:11:17 C'est super, mais allons-y, mettons tout en œuvre.
01:11:19 Quand Gabriel Attal annonce 8500 policiers et gendarmes de plus d'ici 2027,
01:11:25 ok, mais qu'on nous laisse faire notre job sur le terrain.
01:11:27 Parce qu'on pourra mettre toujours autant de policiers sur le terrain qu'on voudra.
01:11:31 Si derrière, on ne peut pas faire notre boulot,
01:11:33 on réglera jamais.
01:11:35 - Monsieur le préfet.
01:11:37 - Oui, c'est important.
01:11:39 Moi, je ne crois pas que ce soit si simple que ça,
01:11:41 pour y avoir beaucoup réfléchi.
01:11:43 On est quand même dans un problème qui est systémique.
01:11:47 C'est-à-dire qu'il faut toucher à la fois le logement,
01:11:49 il faut toucher à la parentalité, il faut toucher à l'éducation, etc.
01:11:51 C'est quand même assez compliqué.
01:11:53 Mais on pourrait poser les premières pierres d'une reconstruction
01:11:57 d'une certaine façon de ce système.
01:11:59 Ces jeunes appartiennent à une géographie, je l'ai dit tout à l'heure.
01:12:03 Ils appartiennent à des familles.
01:12:07 Et puis, par ailleurs, ils appartiennent à un mode de pensée
01:12:11 qui est absolument terrifiant.
01:12:13 Parce que, ceux qui travaillent dessus en direct le disent,
01:12:17 quand vous les avez en face de vous,
01:12:19 ce sont tous des jeunes qui sont capables de tuer 200 fois.
01:12:23 Et pas de loin, puisqu'ils tuent avec des couteaux,
01:12:27 ou des battes de baseball,
01:12:29 et qui n'ont jamais peur de tuer.
01:12:31 Et qui, interrogés quelques années après,
01:12:33 ne se sont même pas rendus compte qu'ils avaient donné la mort à un autre jeune.
01:12:35 C'est quand même, on a généré une frange de la population juvénile
01:12:41 qui est extrêmement dangereuse pour la société.
01:12:45 - Décivilisée ?
01:12:47 - Elle est dangereuse.
01:12:49 Alors, elle n'est pas récupérable tout le temps.
01:12:51 Ce que dit Maurice Berger.
01:12:53 C'est-à-dire qu'il y a une partie d'entre eux
01:12:55 qui sont difficiles à récupérer.
01:12:57 Ceci dit, si on faisait un travail en amont,
01:12:59 puisque tout ça commence au collège, c'est-à-dire dès l'âge de 12 ans,
01:13:01 si on faisait un travail en amont,
01:13:03 on éviterait quand même une grande partie de nos problèmes.
01:13:05 Et ce n'est pas forcément très compliqué,
01:13:07 mais ce n'est pas très compliqué.
01:13:09 Ce sont des mesures administratives, d'une certaine façon.
01:13:11 - Et puis, il faut tout faire en même temps.
01:13:13 - Et on a même le financement,
01:13:15 puisqu'après tout, on dépense 640 millions cette année
01:13:19 pour la politique de la ville, pour faire de l'animation.
01:13:21 Si on les remettait dans le circuit pour faire de la parentalité
01:13:25 et de l'éducation, et de l'autorité,
01:13:27 je pense qu'on arriverait à financer le système.
01:13:31 - Sauf qu'il y a un problème de plus,
01:13:33 c'est que ce travail en amont
01:13:35 est déconstruit par un travail en aval,
01:13:37 par l'extrême gauche et la France insoumise,
01:13:39 qui encouragent les émeutiers.
01:13:41 Parce que là, on est dans la forme d'un trat violent.
01:13:43 Continuer, incendier, ceux qui refusent d'obtempérer.
01:13:45 Ce sont des victimes.
01:13:47 Regardez l'affaire Nahel, qui était quand même incroyable.
01:13:49 Petit ange, parti trop tôt, etc.
01:13:51 - Le policier a été placé en détention provisoire le soir même, là, pour le coup.
01:13:55 - 93%, je veux bien,
01:13:57 mais vous avez tout un discours qui encourage ces gens-là.
01:13:59 - C'est un discours politique minoritaire dans ce pays,
01:14:05 mais qui est très écouté par les dirigeants politiques,
01:14:09 quels qu'ils soient, parce que, bon, moi, je suis comme vous,
01:14:11 j'ai une assez longue expérience autour du régime politique,
01:14:15 qui est très écoutée par tout le monde.
01:14:17 C'est pour ça qu'il est important qu'il y ait une parole politique,
01:14:21 qui soit claire, vis-à-vis de cette frange-là,
01:14:23 parce que je ne crois pas, par contre,
01:14:25 que les institutions elles-mêmes aient basculé.
01:14:27 - Dans l'éducation nationale, moi, je vais dire,
01:14:29 dans les collèges de quartier,
01:14:31 c'est dans les collèges de quartier que la discipline est la plus rude,
01:14:35 parce que les profs, ils sont confrontés à cette difficulté.
01:14:39 Donc, je veux dire, vous rencontrez que des gens mobilisés.
01:14:43 Après, la question, c'est que c'est l'organisation qui ne fonctionne pas.
01:14:47 - Vous avez raison. Alors, attendez, Mme Salmane demandait la parole, rapidement.
01:14:49 - 93% des Français souhaitent alourdir les sanctions.
01:14:52 À chaque fois qu'on a quelque chose, on dit "on va alourdir les sanctions".
01:14:55 Pour les squats, on a mis plus de sanctions.
01:14:57 Ça ne sert à rien. On a un arsenal juridique.
01:14:59 Pourquoi on ne l'applique pas ?
01:15:01 Il suffit d'appliquer les sanctions qui existent.
01:15:03 Pourquoi vouloir ajouter aux mille feuilles législatives ?
01:15:05 - Vous avez raison.
01:15:07 - Parce que c'est pour donner l'impression de faire quelque chose.
01:15:09 - On a fait quelque chose, on a ajouté des sanctions,
01:15:12 mais on n'applique pas celles qui existent.
01:15:14 Eh bien, ça ne sert à rien.
01:15:16 - Allez, 18h31, lors du rappel des titres de l'actualité,
01:15:18 avec Simon Ghila, on continue ce débat.
01:15:20 Simon.
01:15:22 - L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières
01:15:25 dans la bande de Gaza.
01:15:27 Et dans le même temps, la communauté internationale
01:15:29 appréhende la riposte de Tsaïl à l'attaque sans précédent
01:15:31 de l'Iran le week-end dernier.
01:15:33 L'Union européenne a décidé d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran.
01:15:36 La transmission de la grippe aviaire à l'homme
01:15:38 inquiète l'Organisation mondiale de la santé.
01:15:41 Un variant de ce virus, la souche H5N1,
01:15:43 est capable de contaminer des humains
01:15:45 après avoir été en contact avec des animaux infectés.
01:15:48 Les spécialistes sont inquiets
01:15:50 de la hausse du taux de létalité élevé de ce virus.
01:15:53 Et enfin, la menace d'une mobilisation des policiers
01:15:55 le 30 avril prochain s'ils n'obtiennent pas
01:15:57 les compensations financières à leur engagement
01:15:59 pendant les Jeux olympiques,
01:16:01 promis par le ministre de l'Intérieur.
01:16:03 Gérald Darmanin avait en effet annoncé
01:16:05 une prime exceptionnelle portée jusqu'à 1900 euros
01:16:08 pour les policiers et gendarmes
01:16:10 travaillant en Ile-de-France.
01:16:12 - Merci, Simon. Je me tourne tout de suite vers vous, Denis Jacob.
01:16:14 Le compte n'y est pas, donc dans ce qu'on vous a promis
01:16:16 pour les semaines à venir.
01:16:18 Ce syndicat communique,
01:16:20 il est signataire d'un protocole de 2022
01:16:22 avec d'autres syndicats, moi je ne suis pas signataire.
01:16:24 Même ce protocole de mars 2022,
01:16:27 qui a été mis à 2 ans,
01:16:29 mais c'est parce qu'il n'est pas appliqué.
01:16:31 C'est-à-dire que la grande majorité des mesures,
01:16:33 notamment salariales,
01:16:35 qui étaient prévues, ne sont pas mises en oeuvre.
01:16:37 Et pour les JO,
01:16:39 on s'interroge effectivement
01:16:41 sur le versement de cette prime,
01:16:43 puisque nous avons un ministre de l'Economie
01:16:45 qui a annoncé que tous les ministères
01:16:47 devaient faire des efforts pour essayer de récupérer
01:16:49 10 milliards d'euros.
01:16:51 Et donc aujourd'hui, on ne sait pas ce qu'il en est
01:16:53 de cette prime pour les JO.
01:16:55 Je rappelle que cette prime est donnée
01:16:57 parce qu'une grande majorité des policiers
01:16:59 vont devoir quitter leur foyer en province pour venir à Paris,
01:17:01 qu'ils vont devoir se débrouiller pour la garde de leurs enfants,
01:17:03 que ça va occasionner des frais importants,
01:17:05 qu'aujourd'hui,
01:17:07 il y a encore des questions en suspense
01:17:09 sur comment ils vont être mobilisés,
01:17:11 et que cette prime, pour le moment,
01:17:13 n'est pas confirmée à 1000%.
01:17:15 - Tous les policiers et les gendarmes
01:17:17 seront réunis à Paris, et que ça va être vraiment
01:17:19 l'ensemble du territoire,
01:17:21 ça sera open bar pour les délinquants ? J'espère pas.
01:17:23 - J'espère pas non plus, non, non.
01:17:25 - C'est la version pessimiste des JO.
01:17:27 - Mais effectivement, la priorité, c'est la sécurité
01:17:29 de la population qui va participer
01:17:31 aux Jeux Olympiques,
01:17:33 et qu'effectivement, il y a des missions
01:17:35 qui seront secondaires par rapport
01:17:37 à la priorité qu'elles ont aujourd'hui.
01:17:39 - La sécurité n'est jamais secondaire.
01:17:41 On fait une toute petite pause, on se retrouve tous les 6 dans un instant,
01:17:43 avec Gabriel Attal, qui nous dit que la culture
01:17:45 de l'excuse, eh bien c'est fini.
01:17:47 - On est rassurés. - C'est fini.
01:17:49 - Ça va mieux, je me sens mieux. - Tout de suite.
01:17:51 - 18h39 en direct dans Punchline
01:17:57 sur CNews et sur Europe 1.
01:17:59 On est avec nos invités, on débat toujours
01:18:01 de cette même manière de pouvoir lutter
01:18:03 contre la violence des jeunes. Gabriel Attal a fait
01:18:05 un discours cet après-midi qui était
01:18:07 assez intéressant, mais en doute
01:18:09 de la capacité à mettre en oeuvre tout ce qu'il dit.
01:18:11 Il dit notamment, et j'aimerais vous faire écouter
01:18:13 ce dernier extrait parce qu'il a beaucoup de sens à mes yeux,
01:18:15 c'est la fin de la culture de l'excuse,
01:18:17 la fameuse culture de l'excuse. Écoutez le Premier ministre.
01:18:19 - La culture de l'excuse,
01:18:21 c'est fini. Il est temps
01:18:23 d'ériger comme principe dans les familles,
01:18:25 à l'école, dans la rue, une phrase simple,
01:18:27 une phrase que j'ai affirmée dans ma
01:18:29 déclaration de politique générale,
01:18:31 tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies,
01:18:33 tu défies l'autorité, on t'apprend
01:18:35 à la respecter. C'est précisément
01:18:37 le sens des annonces que je viens faire
01:18:39 devant vous aujourd'hui et de la grande concertation
01:18:41 que nous lançons avec le Président de la République
01:18:43 dans les prochaines semaines. Prendre le mal
01:18:45 à la racine, s'attaquer au problème
01:18:47 par tous les angles, par toutes les facettes,
01:18:49 restaurer l'autorité à tous
01:18:51 les niveaux, dans la famille, à l'école,
01:18:53 dans les rues, faire évoluer les peines
01:18:55 et les sanctions pour qu'aucun acte
01:18:57 ne soit jamais laissé sans réponse.
01:18:59 - Alors, pour Monsieur le Préfet,
01:19:01 ancien préfet Michel Lebois, aucun acte
01:19:03 ne soit laissé sans réponse, malheureusement
01:19:05 ce n'est pas le cas. On en était très loin.
01:19:07 - C'est terrible parce que personne n'y croit
01:19:09 évidemment, d'abord parce qu'il n'y a
01:19:11 pas de réponse judiciaire à tout
01:19:13 et puis par ailleurs, moi je pense qu'il faudrait
01:19:15 mettre moins de réponse judiciaire, essayer de trouver d'autres formules.
01:19:17 Je suis même plutôt partisan
01:19:19 qu'on remette de la police administrative
01:19:21 dans toute une série de procédures. Est-ce qu'on pourrait prendre des décisions
01:19:23 sans être obligé d'attendre un juge ?
01:19:25 Parce que les juges, ils sont pas tous...
01:19:27 ils ont des manières
01:19:29 différentes de juger, mais par ailleurs
01:19:31 il y a des délais qui sont incroyablement
01:19:33 longs, donc n'importe quelle petite
01:19:35 affaire ridicule prend des mois, parfois
01:19:37 des années, donc on pourrait très bien
01:19:39 je pense, modifier et revenir
01:19:41 à des choses qu'on a connues, que moi j'ai connues dans ma carrière,
01:19:43 c'est-à-dire au moment où on avait le droit de prendre
01:19:45 des décisions de manière administrative.
01:19:47 - Oui, ça allait plus vite.
01:19:49 - Il y a une décision qui est très
01:19:51 importante et dont on ne parle jamais,
01:19:53 c'est la décision d'expulsion du collège
01:19:55 que prend le principal de collège.
01:19:57 Je pense que ça, ça pourrait être modifié, accéléré,
01:19:59 plus rapide
01:20:01 et avec une remise,
01:20:03 parce qu'aujourd'hui malheureusement...
01:20:05 - Ça a été annoncé, ça, dès l'école primaire.
01:20:07 - Oui. - Parce que c'était interdit, j'ai appris que c'était interdit
01:20:09 d'expulser un élève à l'école primaire.
01:20:11 - Ça c'est vraiment...
01:20:13 A l'école maternelle, on va expulser
01:20:15 un élève, là franchement...
01:20:17 - Mais ça existe, il y a des cas ?
01:20:19 - Non, non, je rigole pas. - Parfois en CM2...
01:20:21 - Mais en maternelle aussi, Louis ?
01:20:23 - Si en CM2, on a un problème de discipline
01:20:25 dans une classe,
01:20:27 bien sûr, je sais bien, mais c'est pas
01:20:29 l'expulsion qui va... - Non mais l'expulsion,
01:20:31 monsieur le préfet, c'est très bien d'expulser un élève
01:20:33 d'un collège. - Il va recommencer dans un établissement d'affaires.
01:20:35 - Mais voilà, vous le mettez dans l'établissement d'affaires.
01:20:37 - C'est les mêmes problèmes. - Non, non, mais...
01:20:39 - Le Premier ministre a parlé d'internat. - Oui, alors...
01:20:41 - Ça marche les internats ou pas ?
01:20:43 - Ça a très bien marché,
01:20:45 ça peut marcher. Le tout, c'est
01:20:47 de savoir quel type d'internat, où...
01:20:49 Moi, je pense qu'il y a une partie
01:20:51 de ces jeunes,
01:20:53 je parle pas du primaire, parce que là, on...
01:20:55 - Oui, merci. - Parce qu'on peut encore faire un peu
01:20:57 d'éducation dans le primaire.
01:20:59 - Vous voyez bien que le gros problème, c'est le collège.
01:21:01 Et d'ailleurs, tous les faits que vous allez...
01:21:03 que vous voyez passer depuis
01:21:05 quelques années, ils sont tous autour du collège.
01:21:07 Quand c'est pas un problème de collège, c'est dans
01:21:09 l'environnement du collège. Et quand vous vous interrogez,
01:21:11 moi, j'ai passé deux ans à travailler autour des
01:21:13 RICS, des jeunes en région Île-de-France,
01:21:15 quand vous interrogez les jeunes,
01:21:17 ou leur environnement, c'est le collège leur référence.
01:21:19 Et pendant les vacances,
01:21:21 vous les retrouvez encore devant le collège.
01:21:23 Et l'endroit le plus dangereux de France,
01:21:25 de mon point de vue, aujourd'hui,
01:21:27 c'est une sortie de collège.
01:21:29 En fait, parfois, c'est l'endroit
01:21:31 où la police... La police,
01:21:33 il vient maintenant, mais...
01:21:35 où il se passe rien,
01:21:37 où le principal du collège
01:21:39 ne sort pas, et les parents ont pas le droit
01:21:41 d'arriver à cause de... parce qu'on a mis
01:21:43 des barrières. - Vigipirate, oui.
01:21:45 - Vigipirate. Et donc, en fait, les parents sont au loin,
01:21:47 et entre les deux, il y a les bandes qui sont là.
01:21:49 C'est terrifiant. C'est ce qui était passé
01:21:51 avec la petite Samara, d'ailleurs.
01:21:53 Sa mère était au loin en attendant sa fille.
01:21:55 - Qui se faisait lyncher.
01:21:57 - Elle s'est fait lyncher sur la rue.
01:21:59 - Parce qu'elle voulait s'habiller à l'occidental.
01:22:01 - À l'européenne. - Cette question, c'est la question
01:22:03 du collège qui est, aujourd'hui, la plus grave.
01:22:05 La question du lycée se pose pas pour d'autres raisons.
01:22:07 C'est la question du collège.
01:22:09 Donc c'est la question du collège qu'il faut traiter,
01:22:11 et c'est cette... - Vous avez absolument raison.
01:22:13 - Et il faut éviter... Je reviens sur les expulsions.
01:22:15 Ils s'en pratiquent 150 000,
01:22:17 presque, par an. Malheureusement,
01:22:19 il y en a une grande partie d'entre eux
01:22:21 qui vont plus nulle part au collège et qui sont déscolarisés.
01:22:23 - C'est ça. - Ça contrevient tout.
01:22:25 - C'est ceux qu'on retrouve dans les chiffres de la délinquance.
01:22:27 - Évidemment. On les retrouve dans le chouffe,
01:22:29 à faire la garde
01:22:31 pour les trafiquants dans les quartiers.
01:22:33 On les retrouve partout. Les policiers les connaissent.
01:22:35 On les retrouve partout. C'est ceux-là
01:22:37 qu'il faut cibler, c'est ceux-là qu'il faut reprendre en charge.
01:22:39 Et une partie d'entre eux, on peut les sauver
01:22:41 si on faisait un travail intelligent,
01:22:43 y compris dans des internats, comme ça se passait auparavant,
01:22:45 à condition de ne pas mélanger
01:22:47 les délinquants les plus durs
01:22:49 avec des gamins qui vont à l'internat juste pour travailler.
01:22:51 - Et ça va être le cas. Parce que là, les places libres
01:22:53 dont il parle dans les internats en France,
01:22:55 c'est avec des élèves lambda.
01:22:57 - Il faut des internats différents, évidemment.
01:22:59 - Je pense aussi.
01:23:01 - La mise en pratique me semblait un peu compliqué.
01:23:03 - Jean-Sébastien Ferjou,
01:23:05 la culture de l'excuse, c'est fini,
01:23:07 a dit le premier ministre. La culture de l'excuse,
01:23:09 elle a fait beaucoup de dégâts. Et ça, c'est vraiment,
01:23:11 pour le coup, une idée de l'Union de gauche.
01:23:13 - Et elle n'est pas terminée, à mon sens.
01:23:15 Peut-être s'agit-il de la vision
01:23:17 de M. Attal. Ça n'est pas la vision du gouvernement
01:23:19 et encore moins celle de M. Macron.
01:23:21 Parce que pour le coup, la culture de la responsabilité,
01:23:23 c'est d'assumer les conséquences de ses actions.
01:23:25 Qu'elles ont été les actions de M. Macron.
01:23:27 Nommer une succession de ministres de l'éducation nationale
01:23:29 qui n'avait aucune cohérence idéologique
01:23:31 les uns avec les autres.
01:23:33 - Ça ne nous a pas échappé.
01:23:35 - Faire des nominations dans toute la hiérarchie judiciaire,
01:23:37 notamment au Conseil supérieur de la magistrature,
01:23:39 avec des gens... Finalement, la présidente
01:23:41 de l'Assemblée nationale a même nommé une magistrate
01:23:43 qui avait appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon,
01:23:45 le même Jean-Luc Mélenchon, qui dit "la police tue".
01:23:47 Donc quand vous pratiquez ce genre de nomination-là,
01:23:49 mais finalement à tous les échelons de la chaîne,
01:23:51 ça ne sert à rien de venir dire ensuite
01:23:53 que la culture de l'excuse s'est terminée,
01:23:55 puisque la culture de la responsabilité,
01:23:57 ce gouvernement ne l'a pas.
01:23:59 Parce qu'encore une fois, les choses, les solutions,
01:24:01 elles ne sont pas simples en soi,
01:24:03 mais elles sont quand même identifiées.
01:24:05 Il faut une véritable volonté politique.
01:24:07 Le "en même temps" est la négation même
01:24:09 de la volonté politique,
01:24:11 puisqu'il est la dissolution de la rationalité
01:24:13 en disant "un jour blanc, le lendemain noir
01:24:15 et le surlendemain gris".
01:24:17 - Dissolution de la rationalité. Pas mal. Éric Nolot.
01:24:19 - Je voudrais plaider la cause de la gauche
01:24:21 quelques instants. Il se trouve que sur
01:24:23 tous les grands sujets, la gauche s'est divisée
01:24:25 immédiatement. Regardez, le premier coup de boutoir,
01:24:27 l'islamisme, 89, le voile de Creil,
01:24:29 la gauche s'est divisée. Il y a des gens qui ont eu
01:24:31 le réflexe républicain tout de suite. Sur les affaires
01:24:33 de délinquance, on a cité M. Chevenemans,
01:24:35 qui est de gauche, si je suis bien informé,
01:24:37 et qui s'oppose à la culture du laxisme
01:24:39 de LFI. Mais simplement,
01:24:41 nous sommes tous d'accord,
01:24:43 presque tous les Français sont d'accord, que la situation
01:24:45 est à ce point aggravée qu'il faudrait un choc,
01:24:47 une rupture. Est-ce qu'on a entendu ça
01:24:49 dans les propos de M. Attal ? Non.
01:24:51 J'ai entendu de la communication politique,
01:24:53 je n'ai pas entendu quelqu'un qui est à la veille
01:24:55 de prendre des décisions drastiques.
01:24:57 - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:24:59 lui était au Guadeloupe, où il a carrément
01:25:01 instauré un couvre-feu pour les mineurs
01:25:03 à partir de 20h. On va juste écouter les mots
01:25:05 employés, parce que le maire de Pointe-à-Pitre
01:25:07 disait notamment que sa ville était un coupe-gorge,
01:25:09 qu'il allait démissionner tellement il n'en pouvait plus.
01:25:11 Donc, Gérald Darmanin.
01:25:13 - Une commerçante tuée lors d'un braquage
01:25:19 mi-mars, des touristes blessés à l'arme blanche
01:25:21 par une femme quelques jours plus tard,
01:25:23 le maire de Pointe-à-Pitre l'affirme,
01:25:25 sa ville est devenue un vrai coupe-gorge.
01:25:27 Avec un problème majeur,
01:25:29 la délinquance des mineurs.
01:25:31 - Avant c'était 12% de mineurs dans la commission
01:25:33 des délits, maintenant c'est 38%
01:25:35 des faits délictueux qui sont commis par des mineurs.
01:25:37 Donc, le préfet a bien compris
01:25:39 que si les enfants sont chez leurs parents
01:25:41 la nuit, ils ne vont pas brûler 70 poubelles
01:25:43 comme ils l'ont fait à Pointe-à-Pitre
01:25:45 la semaine dernière.
01:25:47 - Instaurer un couvre-feu pour les mineurs,
01:25:49 une solution validée par Gérald Darmanin.
01:25:51 En déplacement à Pointe-à-Pitre,
01:25:53 le ministre de l'Intérieur a annoncé sa mise en place
01:25:55 à partir du début de la semaine prochaine,
01:25:57 pour une durée de deux mois.
01:25:59 - On ne peut pas laisser des enfants de 12, 13, 14 ans
01:26:01 avec des armes circuler à 22h dans la rue,
01:26:03 sans prendre un des policiers, sans prendre un des touristes,
01:26:05 sans prendre un des passants.
01:26:07 - La mesure de fermeté est un rappel
01:26:09 pour chacune et chacun que les mineurs sont sous
01:26:11 la responsabilité des parents et que tous ceux
01:26:13 qui seront après 20h en libre circulation
01:26:15 seront interpellés
01:26:17 et présentés, bien évidemment,
01:26:19 à des sanctions.
01:26:21 - Une mesure forte qui fait réagir les habitants.
01:26:23 - Il y a longtemps que ça aurait dû être fait.
01:26:25 Les parents doivent aussi s'y mettre.
01:26:27 - Après ou avant 20h,
01:26:29 ça ne changera rien du tout.
01:26:31 Il y aura toujours des mineurs dehors,
01:26:33 de toutes les façons.
01:26:35 - C'est une bonne idée, mais ça ne va pas changer rien.
01:26:37 - Une série de mesures accompagneront le couvre-feu.
01:26:39 Gérald Darmanin a également annoncé
01:26:41 plus de caméras de vidéosurveillance
01:26:43 et la mise en place d'opérations placenets
01:26:45 pour lutter contre le trafic de drogue.
01:26:47 - Monsieur le préfet Auboin,
01:26:49 ça marche le couvre-feu ?
01:26:51 C'est radical ou pas ?
01:26:53 - Ce n'est pas très souvent testé.
01:26:55 Ce qui est vrai, c'est que les policiers,
01:26:57 de temps en temps, ramassent des gamins de 11 ans
01:26:59 à 2h du matin dans les quartiers.
01:27:01 Ce ne serait pas très souvent testé.
01:27:03 Ce serait pas mal non plus de rappeler
01:27:05 de temps en temps aux parents
01:27:07 que ce n'est pas normal qu'un enfant soit tout seul.
01:27:09 On récupère même parfois des plus petits.
01:27:11 - Plus petits que 11 ans ?
01:27:13 - Un gamin de 3 ans qui était parti de chez lui,
01:27:15 personne ne s'en était aperçu.
01:27:17 Donc on est loin du cas.
01:27:19 Ce qui me surprend surtout,
01:27:21 c'est qu'on prend des mesures
01:27:23 à Mayotte et en Guadeloupe,
01:27:25 dans nos beaux territoires d'outre-mer,
01:27:27 parce qu'il y a une sorte d'exception
01:27:29 qui d'ailleurs ne me paraît pas très constitutionnelle,
01:27:31 mais enfin peu importe,
01:27:33 les juristes n'ont rien dit.
01:27:35 Par contre, on ne les prendra jamais en métropole.
01:27:37 - Je suis d'accord. Il y a une disproportion.
01:27:39 Denis Jacob, ça marche le couvre-feu ?
01:27:41 - Le couvre-feu, c'est une mesure d'exception.
01:27:43 En général, c'est sous une situation
01:27:45 d'état d'urgence.
01:27:47 Et la dernière fois qu'on l'a utilisé, c'était pour le Covid.
01:27:49 - Voilà, exactement.
01:27:51 - Moi, je veux bien, de manière chirurgicale,
01:27:53 là où il y a besoin,
01:27:55 mais honnêtement, est-ce que vous croyez
01:27:57 un seul instant que les parents
01:27:59 vont faire des choses pour les enfants,
01:28:01 à longueur d'année, traîner les rues,
01:28:03 à minuit, une heure du matin,
01:28:05 ça va changer quelque chose,
01:28:07 parce qu'il va y avoir un couvre-feu.
01:28:09 Si les parents ne s'occupent pas des mômes,
01:28:11 ils ne s'en s'occuperont pas plus
01:28:13 sous un état d'urgence.
01:28:15 Alors que là, il y a une situation très particulière
01:28:17 où on a des crimes,
01:28:19 parce que là, on parle de crime,
01:28:21 des gamins qui ont tué.
01:28:23 Bon, ça ne doit pas être la solution à tout,
01:28:25 le couvre-feu.
01:28:27 - C'est pour faire calmer les esprits.
01:28:29 - La tension, calmer les esprits,
01:28:31 rassurer.
01:28:33 Ce n'est pas pour autant qu'on va faire prendre conscience
01:28:35 aux parents de la responsabilité qu'ils ont
01:28:37 sur leur gamin.
01:28:39 - Il faut le faire appliquer,
01:28:41 parce que ça veut dire aussi qu'il faut des policiers
01:28:43 pour vérifier.
01:28:45 - Le couvre-feu n'a de sens que s'il est appliqué
01:28:47 très drastiquement.
01:28:49 Si la plupart des jeunes se disent,
01:28:51 bon, à tel endroit, on peut se retrouver,
01:28:53 il n'y a pas de problème, les policiers ne sont pas là,
01:28:55 on peut pas faire, la mesure n'a aucun sens.
01:28:57 Ensuite, je trouve que le deuxième sujet,
01:28:59 c'est que très souvent,
01:29:01 les politiques, quand ils annoncent ça,
01:29:03 pensent que c'est une fin en soi.
01:29:05 Le couvre-feu, c'est un moyen ponctuel
01:29:07 pour essayer de sortir
01:29:09 d'une situation épouvantable
01:29:11 à un moment donné.
01:29:13 - Ça a l'air d'être le cas.
01:29:15 - Mais ce n'est en aucun cas une solution.
01:29:17 Ce n'est pas une fin en soi, le couvre-feu.
01:29:19 - C'est un instrument à la disposition des préfets.
01:29:21 - Bien sûr, c'est un moyen, mais ce n'est pas une fin,
01:29:23 et donc, tant qu'il n'y a pas de réponse politique
01:29:25 qui soit apportée pour essayer de soigner le mal
01:29:27 à la racine, comme pour reprendre les mots
01:29:29 de Gabriel Tann,
01:29:31 ça ne fonctionnera pas.
01:29:33 Et le mal à la racine...
01:29:35 - C'est quoi le mal à la racine, Louis ?
01:29:37 - Mais ça reste toujours les questions de sanctions.
01:29:39 On revient au même sujet.
01:29:41 Il n'y a aucune place dans les centres éducatifs fermés
01:29:43 où vous ne pouvez pas incarcérer de gens
01:29:45 parce qu'il n'y a plus de place de prison,
01:29:47 et quand des juges prononcent des mesures socio-éducatives,
01:29:49 elles ne peuvent pas être mises en oeuvre
01:29:51 pour assurer le contrôle.
01:29:53 Il n'y a rien qui marche dans la sanction,
01:29:55 donc évidemment,
01:29:57 pour les jeunes et pour les délinquants, tout est possible.
01:29:59 Ils disent qu'il n'y a pas de frein, il n'y a pas de limite.
01:30:01 - C'est vrai, pensez-vous, vous dites. Rien ne marche dans la sanction,
01:30:03 en réalité, Michel Auboy.
01:30:05 - Pas rien, mais tout est saturé.
01:30:07 - Tout est à saturation totale.
01:30:09 - C'est difficile aujourd'hui de prendre une sanction.
01:30:11 On a besoin de centres éducatifs, ça c'est clair, on n'en a pas.
01:30:13 Les ASEU,
01:30:15 l'Aide sociale à l'enfance,
01:30:17 sont complètement saturés.
01:30:19 - Elles sont saturées pour quoi ?
01:30:21 - Pourquoi elles sont saturées, les ASEU ?
01:30:23 - Parce qu'après tout, on a le droit aussi de mettre,
01:30:25 il y a des mineurs qui sont en prison à faire une réunion,
01:30:27 vous avez quatre-mille mineurs avec des jeunes de 14 ans dedans.
01:30:29 Mais en fait, c'est très vite saturé.
01:30:31 - Pourquoi elles sont saturées,
01:30:33 les centres de l'aide sociale à l'enfance ?
01:30:35 - Parce qu'on n'a pas voulu construire, on n'a pas voulu faire.
01:30:37 En fait, on a toujours peur d'afficher,
01:30:39 moi je l'ai vu sur les centres
01:30:41 de rétention administrative,
01:30:43 il en faudrait dix fois plus
01:30:45 pour arriver à mettre
01:30:47 tous les gens en rétention,
01:30:49 tous ceux qui devraient y être.
01:30:51 Et on ne le fait pas parce qu'on a peur
01:30:53 d'afficher qu'on va faire des centres de rétention administrative.
01:30:55 On n'arrive pas à construire de prison en France.
01:30:57 - Oui, bien sûr, parce que
01:30:59 personne ne veut des prisons à côté de chez soi.
01:31:01 - Oui, mais avant, il y avait des mesures,
01:31:03 on pouvait négocier avec un maire, on pouvait lui donner des crédits,
01:31:05 on pouvait dealer, tout ça, ça a disparu, ça n'existe plus.
01:31:07 - Il y a ça, et monsieur le préfet a entièrement raison,
01:31:09 c'est que malheureusement, afficher un excès d'autorité,
01:31:11 ce serait un reproche d'autoritarisme.
01:31:13 - Oui, mais dans ce cas-là,
01:31:15 vous ne pouvez pas faire des discours pour dire
01:31:17 "la République est là, vous protègez" et plus jamais
01:31:19 il y a un prof qui se fera assassiner.
01:31:21 Vous ne pouvez pas annoncer le plan.
01:31:23 Et de l'autre côté, effectivement, je rejoins ce que je regarde d'Éric Nolot,
01:31:25 parce que c'est un peu ce que vous disiez tout à l'heure,
01:31:27 et derrière, dès qu'il s'agit de...
01:31:29 vous êtes face à l'épreuve des actes,
01:31:31 à chaque fois il y a des renoncements.
01:31:33 Sur l'engagement d'Emmanuel Macron
01:31:35 du plan de construction de places
01:31:37 qui avait été fait
01:31:39 lors de la campagne de 2017,
01:31:41 l'annonce était 15 000 places
01:31:43 avant la fin de son quinquennat,
01:31:45 on est à 2644 places.
01:31:47 Tout est là. - Les gens sont favorables
01:31:49 à la construction de maisons.
01:31:51 - Mais pas à côté de chez eux.
01:31:53 - Éric Nolot, un dernier mot.
01:31:55 - L'épreuve est impossible à résoudre,
01:31:57 puisqu'on veut appliquer des mesures cosmétiques
01:31:59 à une situation hors de contrôle.
01:32:01 Mayotte, par exemple, c'est une situation hors de contrôle.
01:32:03 Il faut écouter les élus qui vous disent...
01:32:05 Là, c'est même pas Coupe-Gorge,
01:32:07 il faut écouter d'autres mots.
01:32:09 Et on est en train d'avancer vers cette situation
01:32:11 même en métropole.
01:32:13 Tant qu'on prendra pas des mesures
01:32:15 exactement aux dimensions de cette situation hors de contrôle,
01:32:17 rien ne changera. Le couvre-feu, pourquoi pas ?
01:32:19 On voit bien que ça va pas changer les choses.
01:32:21 - J'aimerais... Oui, monsieur Jacob,
01:32:23 dernier mot. - Sur Mayotte,
01:32:25 je suis désolé, mais quand on a
01:32:27 fait de Mayotte le 101e département,
01:32:29 on savait déjà
01:32:31 à quel problème on allait être confrontés.
01:32:33 - On n'a pas mesuré l'ampleur, je pense.
01:32:35 - Arrivée des commores pour lesquels la France
01:32:37 paye énormément pour qu'il y ait...
01:32:39 - Sur la réunion que devait tenir
01:32:41 Jean-Luc Mélenchon et la
01:32:43 colissière de la France insoumise
01:32:45 Rémy Hassan à Lille, elle a été interdite
01:32:47 par la préfecture du Nord.
01:32:49 Éric Nolot,
01:32:51 Jean-Luc Mélenchon a dénoncé
01:32:53 la république bananière que serait devenue notre pays.
01:32:55 Et Emmanuel Macron, qui est à
01:32:57 Bruxelles, affirme qu'il souhaite
01:32:59 que chacun puisse exprimer sa voix
01:33:01 de Jean-Luc Mélenchon à Éric Zemmour.
01:33:03 Parce qu'on rappelle qu'Éric Zemmour aussi,
01:33:05 une réunion de la droite nationaliste avait été
01:33:07 interrompue à Bruxelles. Vous êtes d'accord avec ça ?
01:33:09 - Moi je suis d'accord, c'est-à-dire que les deux interdictions me mettent mal à l'aise,
01:33:11 même celle de la France insoumise, que je ne porte
01:33:13 pas dans mon cœur, comme chacun sait. Ce qui me met encore
01:33:15 mal à l'aise, parce que là je deviens un peu ambivalent,
01:33:17 c'est que ces gens-là ne respectent pas eux-mêmes
01:33:19 les règles et s'ils peuvent faire interdire
01:33:21 un meeting du camp opposé
01:33:23 en organisant le bordel et en
01:33:25 créant le soupçon de trouble à l'ordre public,
01:33:27 donc je trouve que ce sont des mauvais joueurs. Maintenant,
01:33:29 essayons d'être meilleurs joueurs.
01:33:31 Moi je souhaiterais que cette réunion puisse se tenir.
01:33:33 - Alors on va juste écouter Emmanuel Macron et je vous passe la parole Michel Aumoy.
01:33:35 - Je pense que c'est très important
01:33:37 dans les moments que nous vivons
01:33:39 que
01:33:41 l'ensemble des voix puissent s'exprimer
01:33:43 de manière libre
01:33:45 et qu'après chacun puisse
01:33:47 combattre les arguments qui sont exprimés librement.
01:33:49 Je ne partage pas la vision
01:33:51 des choses, ni sur le conflit au Proche-Orient
01:33:53 ni sur beaucoup de choses de Jean-Luc Mélenchon.
01:33:55 Mais je pense
01:33:57 que c'est important qu'il puisse exprimer sa voix.
01:34:01 Et c'est la même chose pour M. Zemmour.
01:34:03 Et je pense que
01:34:05 ça a toujours été la force de la République,
01:34:07 c'est de nous battre
01:34:09 pour que toutes les voix puissent s'exprimer
01:34:11 toujours dans un cadre
01:34:13 respectueux, mais
01:34:15 qu'elles puissent s'exprimer.
01:34:17 Quand bien même
01:34:19 nous combattons leurs idées,
01:34:21 mais on le fait d'argument à argument.
01:34:23 - Moi c'est vraiment ce que j'ai dit hier sur la liberté d'expression.
01:34:25 C'est pas en tout le monde ou c'est pas en personne ?
01:34:27 - Le Président a plutôt raison.
01:34:29 Ensuite il y a juste un petit...
01:34:31 Quelque chose que je ne m'explique pas, c'est que le Préfet du Nord
01:34:33 quand il décide d'interdire
01:34:35 le rassemblement de Jean-Luc Mélenchon,
01:34:37 il ne le fait pas tout seul.
01:34:39 C'est tellement sensible que tout ça est validé par Paris.
01:34:41 - D'accord. En même temps ?
01:34:43 - Donc c'est un jeu de dupe ?
01:34:45 - Je trouve très bizarre que le Président de la République désavoue
01:34:47 le Préfet du Nord à qui manifestement
01:34:49 il a demandé d'interdire la manifestation.
01:34:51 Donc il y a quelque chose de très troublant
01:34:53 et ensuite je serais curieux de voir
01:34:55 la décision qui sera prise
01:34:57 pour la manifestation de dimanche
01:34:59 qui est organisée par ceux, vous vous souvenez,
01:35:01 les organisateurs, le CCIF qui avait organisé
01:35:03 les manifestations officiellement
01:35:05 contre l'islamophobie, et bien voilà, les mêmes à peu près,
01:35:07 organisent une manifestation dimanche prochain
01:35:09 à la Bastille avec un concert
01:35:11 où vous aurez Médine,
01:35:13 Asatra Horé,
01:35:15 des députés de la France Insoumise.
01:35:17 - Eric Nolot, un dernier mot ?
01:35:19 - Ce qui est important c'est que le bourgmestre à Bruxelles
01:35:21 lui a donné une raison politique à l'interdiction.
01:35:23 Il dit que l'extrême droite n'est pas bienvenue.
01:35:25 - C'est pas caché.
01:35:27 - Oui absolument.
01:35:29 - Lui même étant proche de l'extrême droite turque
01:35:31 puisque c'est un maire qui est proche.
01:35:33 - Merci à tous, merci Noni Jacob,
01:35:35 Monsieur Auvoin, Louis Dragnel, Monsieur Ferjou, Madame Salmane
01:35:37 et Eric Nolot, merci à vous.
01:35:39 Chers amis auditeurs d'Europe 1,
01:35:41 vous êtes de plus en plus nombreux à nous écouter sur le 18, 19
01:35:43 et sur toute la journée sur Europe 1.
01:35:45 Merci à vous, continuez, et merci à nos téléspectateurs
01:35:47 de CNews. Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:49 de l'année.
01:35:49 Merci.
01:35:50 >> Merci à tous.