• l’année dernière
Le cas Julian Alaphilippe (Soudal-Quick Step), le cyclisme français, les Classiques Ardennaises, la domination des superstars... Notre chroniqueur Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, 20 minutes de discussion avec Le Druide, et c'est à retrouver ci-dessous...

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Sport
Transcription
00:00 Est-ce que Julien aujourd'hui il est encore heureux quand il fait du vélo après toutes
00:18 ces galères ? Imaginons qu'Evene Poole refasse le numéro de l'an dernier, je peux vous dire
00:34 que c'est 4 épines du pied droit + 8 du pied gauche qu'on va enlever à Patrick Lefebvre.
00:42 Bonjour Cyril Guimard, premièrement je voulais faire un petit point avec vous sur le cas
00:50 de Julien Alaphilippe qui concerne un peu tous les supporters français et même ceux
00:53 qui aiment le cyclisme tout court, qui a chuté sur le Tour des Flandres, qui a annoncé être
00:57 forcée pour l'Amstel et la Flèche Wallonne et qui en plus de ça est incertain pour Liege
01:04 Bastogne-Liege, c'est encore une fois un coup dur pour lui, il enchaîne les galères
01:08 depuis maintenant un an et demi ? Oui c'est un bon galérien, il faut dire que depuis
01:16 un peu plus d'un an il a un programme de course, de compétition et d'entraînement
01:25 qui n'est pas des plus rationnels, à chaque fois qu'on chute, ne serait-ce d'ailleurs
01:33 que la chute de Liege Bastogne-Liege, vous êtes arrêté 15 jours, 3 semaines, vous
01:39 recommencez à vous entraîner, vous êtes victime d'une nouvelle chute, donc si on
01:44 fait le bilan de ses charges de travail depuis le début de l'année dernière, il n'a eu
01:53 des charges de travail véritablement rationnelles que sur de très petites périodes, ce qui
01:59 fait qu'il n'arrive plus, il n'a plus le temps nécessaire pour revenir à son meilleur
02:07 niveau puisqu'à chaque fois il lui arrive un pépin, et pas oubliatoirement que des
02:15 petits pépins, et c'est la raison pour laquelle il a du mal à retrouver la cadence et le
02:22 rythme depuis le début de saison, d'autant que là encore il n'est pas spécialement
02:29 épargné.
02:30 Et puis la succession de l'ensemble de ses problèmes, ça a quand même une incidence
02:35 énorme sur son mental, sur sa joie de vivre, sur le plaisir qu'il pouvait prendre sur
02:45 son vélo, il a toujours été un coureur qui décidait de l'orientation de la course,
02:57 qui avait un impact sur le déroulement de la course, lui et son équipe bien sûr, y
03:03 compris en équipe de France, et l'une de ses grosses qualités entre autres, c'est
03:09 au sein d'un groupe d'être un leader, mais un leader qui emmène avec lui et qui
03:17 va créer de la motivation, de l'envie, comme il n'est pas triste de nature, il amène
03:24 aussi de la bonne humeur, de la convivialité, comme il dit "Allez les loulous, on va y
03:32 aller" et là tout ça, ça a disparu et quand on perd cette qualité, pour toutes
03:41 les raisons que je viens de donner, on n'est plus le meneur, on n'est plus celui qui
03:49 est le fil conducteur de l'équipe et il empathie et par voie de conséquence, et c'est
04:00 le sentiment que j'ai, et je ne suis pas le seul, parce qu'avec les amis consultants
04:07 de la chaîne "L'équipe", on a eu l'occasion d'en parler, on a l'impression
04:13 qu'il a perdu l'envie, le désir, la joie, et on allait jusqu'à se dire "Mais est-ce
04:18 que Julien aujourd'hui, il est encore heureux quand il fait du vélo après toutes ces galères?"
04:25 Ce n'est pas le sentiment qu'on a, alors après il va peut-être falloir aussi qu'à
04:31 un moment donné, c'est comme en course quand j'explique qu'il faut aller chercher
04:36 l'échappée pour pouvoir faire un point zéro et que la course relance, mais il ne
04:40 faut pas attendre 2 km de l'arrivée pour aller chercher l'échappée, si on veut
04:44 que la course reparte, étant paralysé par l'échappée de devant et tous les intérêts
04:51 qu'il peut y avoir à ne pas aller chercher cette échappée, et bien peut-être que pour
04:57 Julien il y a un point zéro à faire maintenant et peut-être pas, c'est un sentiment, je
05:04 ne suis pas le patron de l'équipe, mais peut-être le mettre au vert pendant un certain
05:09 temps et refaire tous les fondamentaux.
05:12 Je ne crois pas que c'est en continuant à courir régulièrement qu'il va pouvoir
05:18 refaire les fondamentaux.
05:19 Vous avez dit que Alain Philippe, leader, tant pour le vélo qu'Andorre, le groupe
05:28 et compagnie, il a dit que s'il était présent sur l'île Bastogne, il ne serait
05:33 plus dans un rôle de soutien pour Evenepoel, on l'a déjà vu dans ce rôle notamment
05:36 sur la Vuelta l'année dernière, est-ce que vous comprenez ça ?
05:38 Je ne suis pas à l'intérieur de l'équipe, je ne maîtrise pas ses programmes d'entraînement,
05:49 il y a énormément de paramètres que l'on ne maîtrise pas, que l'on ne connaît
05:53 pas.
05:54 Donc moi, quand j'évoque les différents problèmes, je les évoque au travers de
06:02 mon ressenti en essayant d'être le plus perspicace possible.
06:10 Mais je n'ai pas les clés, si je suis au cœur de l'équipe.
06:14 Je sais pas si à l'époque de l'équipe Renault, quand j'étais au milieu, je savais
06:18 à peu près ce qui se passait.
06:19 Bon, des fois, il fallait se retourner.
06:21 Mais est-ce qu'une bonne chose ou pas, je ne sais pas quelle était exactement la
06:26 nature de son problème de genoux qui l'a amené à déclarer forfait au moins pour
06:34 l'homestyle.
06:35 Je n'en sais rien, quels sont les soins qu'il a eus, quelle a été sa reprise
06:41 d'entraînement, sous quelle forme, etc.
06:43 Ça, je ne le sais pas.
06:45 Mais la question qu'on peut se poser, est-ce qu'il ne fallait pas utiliser peut-être
06:50 ce petit grain de sable suite à sa chute sur Liège-Bastogne-Liège pour dire bon écoute,
06:56 là, c'est top, tu peux remettre en charge.
07:00 À partir de ce moment-là, on refait un bloc de préparation pour être prêt, je
07:05 sais pas moi, au Dauphiné ou au Tour de Suisse et pour préparer le Tour de France.
07:11 Quelquefois, toujours vouloir reprendre trop tôt ou parce qu'il y a des obligations.
07:18 Le fait d'aller faire une course, ça veut dire que vous avez quatre jours où vous vous
07:22 privez d'un travail rationnel sur votre bloc de travail.
07:25 Mais ça, je le dis en fonction de ce que je peux imaginer.
07:32 Mais comme je dis, je ne suis pas au cœur des problèmes et malheureusement, beaucoup
07:39 trop de problèmes pour Julien et c'est là où je dis, oui, on n'a plus l'impression
07:45 qu'il a de l'envie, qu'il a du désir.
07:47 Oui, il va le dire dans les discours, mais dans la réalité.
07:50 Et ce qui est beaucoup plus ennuyeux, c'est que quand on n'a pas le désir, quand on n'a
07:54 pas l'envie, quand on n'est pas joyeux, quand on n'est pas heureux, eh bien, on est dans
07:59 tous les mauvais coups.
08:00 Quand je dis dans tous les mauvais coups, quand vous êtes bien dans votre tête, que
08:05 vous avez du plaisir à faire les choses, eh bien, comme par hasard, ça tombe et ça
08:09 tombe à côté de vous.
08:10 Dans le sens inverse, quand ça tombe, vous êtes au cœur du réacteur.
08:15 Et c'est ce qui arrive à Julien depuis un certain temps.
08:19 Donc, c'est pour ça, il y a non seulement une reprise d'un programme d'entraînement
08:27 cohérent, mais d'un autre côté, essayer de sortir de toute cette pression qu'il a
08:33 sous.
08:34 Et regardez-vous quand même, c'est quand même un monsieur qui a porté pendant deux
08:38 ans le maillot de champion du monde.
08:40 Et aujourd'hui, il est dans la galère, il subit la course, il n'a plus d'influence
08:47 sur la course.
08:48 D'ici peu de temps, si ce n'est déjà commencé, là où tous les médias couraient
08:56 à mille à l'heure derrière pour avoir deux mots de Julien, aujourd'hui, ils vont
09:00 voir quelqu'un d'autre.
09:01 Mais ça, c'est l'histoire de la vie, il faut en être conscient.
09:06 Donc, je pense qu'il y a vraiment un point zéro à faire pour Julien.
09:11 C'est mon avis de point.
09:12 Je dis ça, mais je n'ai rien à dire.
09:16 Et ce point zéro, comme vous dites, qu'il amènerait sur le prochain grand objectif
09:22 qui est le Tour de France en juillet, est-ce qu'au vu quand même de cette année et
09:27 demi vraiment compliquée pour lui, on peut s'imaginer voir au top niveau sur le tour
09:33 cette année ?
09:34 Nous sommes en avril.
09:37 On va dire 15 avril.
09:41 15 avril, 15 mai, 15 juin, il y a deux mois et demi.
09:45 Ce n'est pas une semaine qu'il faut perdre, il n'y a pas un jour à perdre.
09:52 Deux mois et demi, c'est pour arriver à 100% pour retrouver le Julien Alaphilippe,
10:03 double champion du monde qu'on a vu pendant des jours et des jours avec le maillot jaune
10:07 sur le dos sur le Tour de France.
10:10 Mais enfin, un acteur et un brillant acteur.
10:14 Oui, il faut deux mois et demi.
10:18 Comme je dis, ce n'est pas une semaine à perdre, ce n'est pas un jour à perdre.
10:24 Et d'un point de vue plus général, en parlant du Tour, est-ce qu'Alaphilippe,
10:30 on pourrait le revoir, que ce soit cette année ou l'année prochaine, de nouveau briller
10:36 sur les plus grandes courses, que ce soit le Tour, les monuments, les championnats du
10:39 monde, au vu quand même de la progression de la concurrence par rapport à trois, quatre
10:44 ans où maintenant on a des Pogacar, des Van Der Poel, des Van Aert qui sont à un niveau
10:49 exceptionnel ?
10:50 Oui, mais si vous prenez Van Aert, Van Der Poel, à un an ou deux ans près, ils ont
10:55 le même âge que Julien.
10:56 C'est quand on descend sur Pogacar où là, il y a deux, trois ans d'écart.
11:02 Mais le talent ne se perd jamais.
11:04 Le talent ne se perd pas.
11:07 Il faut tout simplement retrouver les moyens de pouvoir l'utiliser et de continuer à
11:12 le développer.
11:13 Mais quand vous avez du talent, vous avez du talent.
11:16 Les chevaux, ça part pas comme ça, à moins de les abattre.
11:19 Mais non, le talent ne part pas.
11:23 Il faut retrouver l'envie.
11:25 Voilà, c'est tout.
11:27 Et mettre en place ce qu'il faut pour que justement cette envie soit retrouvée.
11:33 Mais non, je pense que si les choses se passent bien.
11:39 Alors, l'autre problème quand même, on ne l'a pas évoqué, c'est quand même que
11:45 son équipe aujourd'hui, elle ne joue plus nulle part.
11:48 Ça, ça rentre aussi dans les problématiques de Julien.
11:57 Aujourd'hui, cette équipe ne part, il n'y a qu'une seule solution.
12:02 C'est que Ewen Bull remette l'équipe dans le bon chemin, sur les bons rails, avec la
12:11 dynamique.
12:12 Il a aussi le talent pour le faire, ça on le sait.
12:15 Est-ce qu'il n'a pas été un peu trop absent des compétitions depuis un mois et demi ?
12:19 Je me suis posé la question.
12:22 Il n'y avait pas de résultats au niveau des Flandriennes, des classiques, des courses
12:26 d'un jour, mais on n'existait pas non plus sur les autres courses.
12:30 Le deuxième groupe n'existait pas.
12:32 Alors, chacun a ses stratégies.
12:35 Il y a 7-8 entraîneurs par équipe, donc on doit bien être capable de trouver les solutions.
12:43 C'est une équipe quand même qui est en grande difficulté.
12:48 Et quand les équipes sont en grande difficulté comme ça, inverser la tendance n'est pas
12:55 simple.
12:56 Je pense que seul Ewen Bull, au travers de ses résultats, va recatalyser les équipiers,
13:06 les remettre dans le bon sens et l'équipe va redémarrer.
13:11 C'est une équipe qui est en rupture.
13:12 Parce que là, sur les classiques, elle a perdu son latin, alors que normalement c'est
13:18 en flamand.
13:19 Mais elle est en train de passer des classiques à la préparation de la grand tour.
13:28 Il y a donc aussi une rupture générale, un état d'esprit qui est en train de changer.
13:33 Je crois que le toelier aujourd'hui, c'est Ewen Bull qui peut modifier les choses.
13:40 Et maintenant, on a un peu parlé de la Soudal Quick-Step, plus du côté français, est-ce
13:49 que vous êtes inquiet pour le cyclisme français qui perd ce qui était sa tête d'affiche
14:02 depuis quelques années avec Alaphilippe ?
14:04 Oui, je pense que les championnats du monde c'est encore bien loin.
14:11 Il y a beaucoup d'eau à passer sous les ponts.
14:15 Je pense que la question aujourd'hui, elle n'est pas là.
14:20 On a des français qui marchent bien.
14:21 Vous avez vu sur la flèche Brabanson, on fait quand même 1, 3, 4, 5.
14:27 C'est déjà pas mal.
14:28 Bon, il n'y avait pas tout le gratin non plus du cyclisme international.
14:32 Bon, Laporte va quand même très bien.
14:36 Il fait deuxième des championnats du monde l'an dernier.
14:39 Et puis, je pense qu'on peut faire confiance à Thomas Vauclair pour arriver à créer
14:49 une osmose dans cette équipe de France.
14:52 La créer non, elle existe.
14:55 Après, c'est Julien à son top niveau, mais la souche équipe de France, elle existe.
15:02 Depuis que j'ai pris l'équipe de France, dès la première année, s'il n'y a pas
15:08 de champion, Julien est déjà champion du monde.
15:11 Et l'année d'après, je crois que les français étaient plus que présents puisqu'ils
15:16 étaient quand même 3 sur 6 au pied de la dernière ascension.
15:19 Donc, le noyau équipe de France, il existe et il est structuré aujourd'hui.
15:26 Donc, il faut peut-être attendre un petit peu de temps pour en reparler.
15:34 On a fait le point Julien à la Philippe.
15:39 Maintenant, un petit mot aussi sur les Ardennaises qui se profilent.
15:43 À quoi est-ce qu'on peut s'attendre sur ces courses ?
15:46 Quel coureur vous voyez bien se révéler ?
15:50 Pogacar !
15:51 Ça, c'est du risque.
15:52 D'un seul coup, ça m'est arrivé.
15:53 Pogacar.
15:54 Et on part Pogacar ?
15:55 Tout va tourner autour de lui.
16:06 Ça, c'est une évidence.
16:09 Il y a les français qui, à mon avis, ont un rôle à jouer sur les triptyches ardennais.
16:19 On a David Goddard qui a quand même passé un cran cette année.
16:26 Malheureusement, Madouas a été malade sur les Flandres, tout au moins avant les Flandres.
16:33 Il revient bien.
16:34 On l'a vu sur Paris-Villemouthier où il était bien.
16:37 Donc, Goddard-Madouas, ça peut jouer.
16:40 Et puis, Cosnefrois-Godon qui est la côte qui monte.
16:45 Je pense qu'on a des belles cartes à jouer sur ces trois épreuves typées de façon
16:55 différente.
16:56 Mais non, je suis assez optimiste pour les français sur des parcours qui, entre nous,
17:08 leur conviennent quelquefois beaucoup mieux que le tour des Flandres ou Paris-Roubaix.
17:14 Sur Liège-Bastogne, déjà on aura Pogacar qui devrait faire l'Amstel avant ça, mais
17:21 sur Liège, on aura Evenepoel qui devrait rentrer dans la danse.
17:24 Voilà, Evenepoel, on va revenir à ce que je disais il y a quelques minutes.
17:29 Imaginons qu'Evenepoel refasse le numéro de l'an dernier.
17:34 Je peux vous dire que c'est 4 épines du pied droit plus 8 du pied gauche qu'on va
17:40 enlever à Patrick Lefebvre.
17:41 Bon, je plaisante, mais c'est une boutade bien sûr.
17:47 De toute façon, on a toujours besoin de victoire.
17:51 C'est les victoires qui sont notre ferment.
17:57 C'est les victoires qui font que le groupe va se souder, va prendre confiance en lui,
18:03 va prendre de la sérénité, va prendre de l'épaisseur.
18:05 Donc, Evenepoel, effectivement, s'il tourne autour des oreilles de tout le monde comme
18:11 il l'a fait l'an dernier, ça va donner un peu de bonheur à tout le monde.
18:16 Peut-être pas à leurs adversaires.
18:18 Là, on est sur ce duel entre Pogacar et Evenepoel.
18:24 Est-ce qu'il y a d'autres coureurs qui pourraient interférer dans ce match à deux ? L'année
18:30 dernière, on a vu Teuns qui était très fort sur les Ardennaises, Alaphilippe qui
18:36 pourrait être à un bon niveau sur Liège.
18:38 Est-ce que ça se résume vraiment à ces deux-là ?
18:42 Vous avez Picoque qui semble bien revenir, qui avait d'ailleurs été très bon l'an
18:51 dernier.
18:52 Des coureurs comme Paules, entre autres.
18:54 En fait, derrière, on n'a personne qui sort véritablement du lot.
19:01 Un peu à l'image des Français.
19:05 C'est le deuxième rideau.
19:08 Vous avez Lucenco qui vient de gagner le Tour de Sicile.
19:15 On n'avait pas trop vu depuis le début de l'année qu'il, d'un seul coup, arrive.
19:20 Là, il sort du Tour de Sicile avec une dernière étape très difficile avec Letna.
19:28 Des coureurs comme Lucenco qui arrivent.
19:31 Ce sont quand même de sérieux clients.
19:34 Donc, il y a 7, 8, 10 coureurs qui sont pratiquement du même niveau.
19:43 C'est les puissances d'équipe qui font la différence.
19:47 Là, on vient de quitter une partie du peloton qui, maintenant, on va dire, s'est mise
19:54 au repos.
19:55 Et on a une deuxième vague de coureurs qui arrivent, qui sont les coureurs qui sont bien
20:01 sur des grandes ascensions comme celles qu'on a sur les Ardennaises et qui, la plupart
20:06 du temps, sont les coureurs qu'on va retrouver sur le Tour de Romandie, le Tour de Suisse,
20:11 le Dauphiné, le Giro et puis le Tour de France.
20:15 Mais c'est la même catégorie de coureurs qu'on va retrouver là.
20:18 Pour finir, je vais vous poser une question un peu plus générale sur le cyclisme et
20:26 quelque chose qui est pas mal parlé, notamment sur les réseaux sociaux.
20:29 On voit que le sport est dominé aujourd'hui par 5-6 coureurs qui sont Pogacar, Van Der
20:38 Poel, Van Aert, Evenepoel, Roglic, Ringelgaard qui, encore une fois, la saison, ils ont
20:43 remporté toutes les grandes courses à eux six.
20:46 Est-ce que pour vous c'est une bonne chose d'avoir ces super stars là qui écrasent
20:50 la concurrence véritablement ou il faudrait que ça soit plus homogène ?
20:54 Moi, je trouve qu'aujourd'hui, on a des stars qui sont de belles stars.
21:05 C'est-à-dire qu'elles ont du charisme, de la personnalité, qui ont des façons de
21:11 courir, qui ont remis en cause tous les codes, toutes les normes.
21:17 Quand vous voyez le Paris-Roubaix qu'on a pu vivre dimanche dernier, on n'est plus
21:25 dans la course fermée, bloquée, où les équipiers vont jusqu'au bout pour bloquer
21:33 la course et vous avez juste le final derrière, ça pète de partout.
21:38 Regardez, le Paris-Roubaix, il n'est pas parti sur la tranchée d'Arenbert, il est
21:42 parti sur la tranchée d'Avent.
21:44 Ça, on ne l'avait encore jamais vu.
21:46 Et de là, la course est partie dans tous les sens.
21:50 C'est un peu, il y a déjà deux ans dans le Tour de France, rappelez-vous, avec Van
21:56 Aert et Van Aert, c'est une année où pratiquement, par trois étapes pour les
22:03 plus sprinters, c'est toujours l'échappée qui est arrivée.
22:06 Il y a des échappées où vous pouvez y retrouver, je me souviens, une échappée
22:11 qui part où vous avez Van Aert et Van Der Poel.
22:14 Il faut quand même le faire.
22:18 Aujourd'hui, je pense que les stars dont on parle, ils nous font un petit vélo champagne
22:25 et je trouve ça magnifique.
22:27 Je pense que pour le grand public, pour les téléspectateurs et les spectateurs, ils
22:33 vivent une très belle époque du cyclisme mondial.
22:37 [SILENCE]

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