Immobilier : alerte sur les normes [Olivier Chatelin-Malherbe]

  • l’année dernière
Xerfi Canal a reçu Olivier Chatelin-Malherbe, Directeur Général Adjoint immobilier résidentiel et régions, Vinci Immobilier, pour parler de l'immobilier. Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
Transcript
00:00 Bonjour Olivier Châtelain-Malherbe.
00:10 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:11 Olivier Châtelain-Malherbe, vous êtes directeur général adjoint Vinci Immobilier Résidentiel.
00:15 Olivier Châtelain-Malherbe, immobilier, l'incertitude radicale, c'est ça ? On y est ?
00:20 Bah écoutez oui, dans les journaux, à la télévision, on en parle tous les jours,
00:26 mais les pouvoirs publics font sourd d'oreille, même si le ministre du GITEL nous écoute et
00:35 reprend quelques vocabulaires qui viennent de la fédération, en tout cas des promoteurs immobiliers,
00:41 mais également l'immobilier traditionnel, il y a une vraie alerte, une vraie inquiétude,
00:47 voilà, et une vraie incertitude. Donc... Une vraie incertitude qui provient notamment des
00:53 normes aujourd'hui qui sont fixées, alors on a tous en tête l'interdiction de louer dès lors que
00:59 c'est classé G, etc. etc. Mais elles vont croissante ces normes.
01:04 Exactement, vous avez ce qu'on appelle le DPE, qui sont les diagnostics énergétiques,
01:08 qui doivent être produits lors d'une location, mais aussi lors d'une vente d'un bien immobilier,
01:15 et ces diagnostics, en ce moment, ils sont mouvants. Voilà, donc nous en tant que promoteurs,
01:20 on fabrique du neuf, il est très difficile pour nous de se projeter à deux, trois ans,
01:25 de savoir quelles vont être les normes, même si on a beaucoup de bureaux d'outils qui travaillent
01:29 sur le sujet, on a quand même quelques certitudes sur la capacité à nos immeubles, à nos programmes,
01:35 à ne pas être des passe-forts thermiques, mais on a quand même, avec l'évolution des normes,
01:41 une petite incertitude de se dire "Quelle note va obtenir mon programme à terme ?" Voilà.
01:46 Alors je ne vous parle pas de l'ancien, qui lui, forcément, le subit de plein fouet,
01:51 et puis surtout les effets de la politique commune, des immobilières communes, dont on
01:58 entend un peu parler, mais qui prend aussi le sens de, au-delà de la location, agir sur la
02:05 transaction. Vous serez obligé d'afficher un diagnostic positif, c'est-à-dire au-dessus de F,
02:10 donc ABCDE, pour pouvoir vendre. Aujourd'hui, ça n'impacte que la location, mais en ce moment,
02:18 les propos parlés sont que ça impacte sur la transaction. Alors là, je vous arrête un instant,
02:22 là, pour être bien clair. Ça veut dire qu'au niveau européen, les futures normes pourraient
02:28 conduire, dès lors que vous êtes F ou G, à vous interdire de vendre votre appartement ou votre
02:35 maison ? Alors oui. C'est à quel horizon, ça, que ça vous arrive ? C'est un vrai pavé dans la marne,
02:40 mais il faut que ça soit, ça passe en commission et que ça soit validé, élu et paru dans les
02:45 journaux officiels liés à la communauté européenne, mais ça va, ça va, évidemment,
02:50 on fait partie intégrante de l'Europe, et tant mieux pour beaucoup de points économiques,
02:54 mais en tout cas pour ceux-ci. Je ne connais pas la qualité des produits dans les autres pays de la
03:00 communauté, mais chez nous, en tout cas, ça risque d'impacter fortement le marché de la transaction.
03:05 Ancien et neuf, ancien et neuf. Dans le neuf, on arrivera toujours à un peu diagnostiquer,
03:12 anticiper le diagnostic, mais ça va nous coûter beaucoup plus cher, parce qu'on va être plus
03:18 royaliste que le roi et on va rajouter de plus en plus de normes pour être sûr d'atterrir à la
03:23 norme qu'on risque de nous demander dans deux, trois ans. Donc c'est des diagnostics mouvants,
03:28 et la sable mouvant, on n'est pas très à l'aise dès l'instant qu'on met les pieds dedans.
03:33 Ben non, quand on veut investir, les sables mouvants, on n'aime pas trop.
03:35 Exactement.
03:36 Ça c'est clair. Horizons de trois ans, c'est ça que vous nous dites ?
03:39 Ben écoutez, j'espère jamais, mais voilà, en tout cas, c'est en discussion aujourd'hui.
03:44 C'est très clair. Merci à vous Olivier Châtain-Malherbe.
03:47 Merci Jean-Philippe Gueny.
03:48 Merci.

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