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00:00 Oui, vous le savez, chaque matin sur France Bleu Touraine, on a décidé de mettre en avant un métier.
00:04 Un métier plus ou moins connu, évidemment, avec vous, Émilie Mendoza.
00:08 Bonjour, Émilie.
00:09 Bonjour.
00:09 Ça s'appelle "C'est mon boulot", des métiers peut-être plein de préjugés pour certains, d'autres, certains méconnus.
00:15 C'est le cas de celui de votre invité.
00:17 Il est chargé de diffusion.
00:19 Maxence Sergent, bonjour.
00:21 Bonjour, bonjour à tous.
00:22 Alors, vous êtes chargé de diffusion pour le collectif L'Assaut Grenu, un collectif de musiciens.
00:28 C'est quoi un chargé de diffusion ?
00:29 Vous diffusez quoi, au final ?
00:31 Je diffuse des spectacles vivants, qui peuvent s'apparenter à des groupes ou des artistes solos.
00:38 Mais voilà, c'est des projets professionnels musicaux qui sont des spectacles de rue ou en salle.
00:45 Et auprès de qui vous les diffusez ?
00:47 Oh, alors là, le panel est assez large.
00:51 Pour le compte de La Seconde Une, c'est envers les festivals, les associations, les municipalités, principalement.
00:57 Donc vous décrochez le téléphone et vous dites "j'ai des groupes super, prenez-les".
01:02 Exactement, on peut dire que ça s'apparente à du démarchage.
01:05 On peut me considérer, il n'y a aucun problème là-dessus, comme un commercial du secteur culturel de la musique.
01:12 Donc mon boulot, c'est d'essayer d'identifier les lieux où les artistes pourraient se produire dans les meilleures conditions
01:20 pour que leur spectacle soit mis en avant et que le public puisse le recevoir de la meilleure façon possible.
01:26 Et puis d'essayer de séduire les programmateurs à travers la communication, nos vidéos, montrer ce qu'on fait,
01:34 comment on est sur scène, comment on est en rue.
01:36 Essayer de leur donner envie de nous faire venir auprès de leur public.
01:39 Et ça représente combien d'heures par semaine au téléphone tout ça ?
01:43 Eh bien, le démarchage par téléphone, c'est un peu une idée un peu éculée finalement.
01:48 Ah, vous me dites que je ne suis plus dans le courant !
01:51 Non, ça marche encore.
01:53 Beaucoup, beaucoup de temps, surtout beaucoup de mailing.
01:57 Le but du jeu, c'est quand même de faire connaître au plus grand nombre nos activités.
02:00 Et aujourd'hui, ça passe principalement par de la vidéo, par de l'envoi de musique.
02:05 Il y a beaucoup moins de...
02:06 En fait, c'est un super commercial en fait !
02:09 C'est un peu ça.
02:10 Alors évidemment, on est tous interdépendants dans notre secteur du travail de communication qui est fait,
02:15 du travail surtout artistique.
02:17 Mais effectivement, oui, le but du jeu, c'est de faire connaître.
02:20 Et après, il y a la force de vente.
02:23 Essayer de négocier des contrats, de voir quelles sont les possibilités de venir,
02:27 économiques, parce que c'est quand même un point très important.
02:29 Et comme vous diffusez plusieurs groupes, vous vendez plusieurs groupes,
02:32 il y a des fois où vous vous dites "lequel je propose à tel endroit", comment vous choisissez ?
02:37 En fonction, je regarde beaucoup, j'essaie d'identifier au maximum les interlocuteurs.
02:42 C'est-à-dire, si c'est une saison culturelle, regarder ce qui se passe dans cette saison culturelle,
02:46 voir si c'est adapté, si les jauges correspondent à nos spectacles.
02:50 Si l'esthétique des spectacles va dans le même sens que ce qu'on propose.
02:55 Ou alors d'avoir un échange avec le programmateur qui lui, évidemment,
02:59 connaît mieux son public de son territoire que moi.
03:02 Et on a un échange là-dessus sur ce qui pourrait lui plaire au sein de notre collectif.
03:07 Et puis après, c'est parti pour la négociation.
03:10 - Et est-ce que les programmateurs se laissent facilement convaincre ?
03:12 - Pas du tout. Et tant mieux, tant mieux.
03:15 La plupart des programmateurs, nous on travaille dans un réseau qui est principalement en rue,
03:21 aiment voir les spectacles avant de les acheter.
03:25 Donc essayer de faire voir notre spectacle est déjà la première des choses.
03:29 - Vous parliez de négociation, c'est une phase importante de votre travail ?
03:33 - Oui, même si nous nous évoluons dans des économies intermédiaires
03:39 où les budgets sont déjà assez marqués.
03:43 Donc une négociation surtout sur l'envie de nous faire venir.
03:47 Après, ça se passe comme dans toute relation commerciale.
03:50 - Et après la négociation, qu'est-ce qui se passe ? Quelqu'un d'autre prend le relais ?
03:54 - Voilà, on est une équipe.
03:55 Donc moi, il y a la phase où j'essaye de nous mettre en relation,
03:59 de régler les conditions de notre venue.
04:02 Et ensuite, hop, on décale et on passe le contrat à un administrateur
04:06 qui gère plutôt toute cette partie-là avec l'édition des contrats individuels des musiciens,
04:12 des intermittents, facturation...
04:14 - Vous travaillez dans le domaine de la culture,
04:16 c'est pas plus difficile comme secteur pour travailler dans la culture ?
04:21 On sait, c'est pas un domaine facile, en tout cas,
04:23 la culture c'est souvent un peu perçu comme le parent pauvre.
04:27 - Ça l'est souvent, mais notamment, je me souviens, pendant la première crise du Covid,
04:31 on avait eu beaucoup de difficultés dans le secteur culturel.
04:34 Et c'est vrai que pour les musiques en rue principalement,
04:37 et notamment sur les musiques qui se diffusent dans les municipalités,
04:41 toutes les saisons estivales, tout ce qui se passe à l'extérieur,
04:45 pour notre part, on n'avait pas trop souffert tant que ça.
04:49 Et je rajouterais même que la culture en France,
04:52 le nombre de lieux de diffusion est quand même extraordinaire.
04:55 Donc je ne peux pas dire qu'on se porte mal,
04:58 il y a vraiment un pléthore de festivals, pléthore d'endroits où jouer en France.
05:02 J'en découvre encore tous les jours, c'est très vivant.
05:06 Donc non, ce n'est pas trop dur, à partir du moment où on a bien identifié ce qu'on voulait faire,
05:11 qu'on le fait de façon professionnelle,
05:13 et qu'on arrive à avoir une structure, une gestion structurelle
05:18 de ce que l'on fait administrative assez rigoureuse.
05:22 - Et pour les gens qui nous écoutent et qui seraient intéressés,
05:25 est-ce qu'il y a une formation pour devenir chargé de diffusion ?
05:27 - Ça n'existe pas vraiment.
05:29 - Il n'y en a pas une du côté d'Isoudun, dans l'Indre, chez un voisin du Berry ?
05:33 - L'école d'Isoudun, les formations d'Isoudun sont vraiment une très bonne école,
05:38 mais ils forment plutôt sur les métiers de la régie de production,
05:41 mais c'est chargé de production.
05:44 La diffusion, ça n'a toujours pas été quelque chose qui est institutionnalisé,
05:52 c'est quelque chose qui se fait un petit peu sur le tas,
05:54 et tous les gens que j'ai rencontrés qui font un peu de mammuthique,
05:57 on vient tous d'expériences différentes.
05:59 En revanche, il est possible de se former au travers des formations,
06:05 des stages auprès des organismes spécialisés,
06:09 mais il n'y a pas d'école qui existe.
06:11 Peut-être une idée pour plus tard.
06:13 - Est-ce qu'on gagne correctement sa vie comme chargé de diffusion ?
06:17 - Tout dépend du projet qu'on accompagne.
06:20 - Vous dites ça, mais vous faites nom de la tête en même temps !
06:22 - Peut-être que c'est...
06:24 - Il y a du paranormal !
06:25 - Peut-être que la PNL m'a trahi.
06:27 Mais en tout cas pour ma part, c'est correct sans être flamboyant,
06:34 mais si j'étais booker d'une grosse structure,
06:39 je serais certainement mieux rémunéré.
06:41 Mais il y a de quoi vivre, en tout cas décemment, de son travail.
06:44 - Le message est passé aux auditeurs-auditrices qui seraient intéressés.

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