Coutelier d'art
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Emily Mendoza, bonjour ! - Bonjour !
00:02 - C'est un métier d'artiste ou d'artisan ce matin qu'on vous fait découvrir.
00:06 - Le métier de coutelier d'art, fabricant de couteaux, donc Jérôme Poret-Lecoeur, je ne me trompe pas en disant ça ?
00:12 - C'est bien ça !
00:13 - Comment on devient coutelier, fabricant de couteaux ?
00:16 - La passion déjà, c'est un des métiers où ça demande beaucoup de travail.
00:21 C'est une passion depuis tout petit que j'ai réalisée, c'est un rêve de gosse.
00:26 - Il y a une formation spécifique à faire ?
00:28 - Oui bien sûr, il y a une formation. Dans mon cas j'ai fait un CAP en quantité libre,
00:33 mais effectivement c'est un apprentissage de deux ans classique.
00:39 - Et comment on passe d'un bout de métal à un couteau ? C'est quoi les étapes et le savoir-faire qu'il faut acquérir ?
00:45 - Pour un couteau pliant il y a 136 étapes. On part de la base brute jusqu'au produit fini,
00:52 en passant par la trempe, le traitement thermique qui permet de durcir le lacier.
00:56 - C'est un peu comme un sculpteur, on dégrossit pour faire apparaître un couteau ?
01:00 - Il y a deux façons, soit on forge, on chauffe le métal, on tape dessus pour créer la forme,
01:05 il y aura aussi le traitement thermique, et après il y a la deuxième façon avec laquelle je procède,
01:10 c'est du stock removal, c'est l'enlèvement de matière.
01:13 C'est comme de la sculpture, pour créer la forme.
01:15 - Est-ce que ça veut dire que tous vos couteaux sont uniques, différents les uns des autres ?
01:20 - Oui, généralement nos clients nous demandent des choses assez spécifiques,
01:26 on peut choisir vraiment le bois, on peut modifier légèrement les formes sur des pliants,
01:31 ou on peut créer des choses complètement au goût du client sur des lames plutôt fixes où il n'y a pas de mécanisme.
01:36 - Je suis allée sur votre Instagram et j'ai vu un couteau qui n'était pas pointu, ça m'a perturbé.
01:42 - Oui c'est un couteau qui casse un peu tous les codes, c'est une création, c'est une pièce unique.
01:46 Moi je viens de la coiffure, j'ai fait 30 ans de coiffure, j'ai fait une reconversion il y a 6 ans.
01:51 - Vous étiez déjà dans les trucs qui coupent. - Exactement, les lames fines.
01:54 Et du coup c'était un concept que j'ai créé qui casse un peu les codes du couteau.
02:01 - Et c'est quoi le couteau dont vous êtes le plus fier ? C'est celui-ci qui n'est pas pointu mais à bout carré, rectangulaire ?
02:07 - Je suis fier de tous mes couteaux, c'est des choses qu'on fabrique, on prend du temps, on met du temps à le faire.
02:13 Moi ce qui m'invite c'est vraiment de partir de la matière brute, que ce soit les matières animales, le bois ou les matières synthétiques.
02:19 On peut aussi prendre des matières minérales et de partir de ce produit brut et de le sublimer jusqu'à la fin pour obtenir un outil tranchant qui va servir.
02:31 C'est souvent des outils de métier à l'époque.
02:34 Moi j'adore justement le couteau qui va me servir au quotidien, soit pour couter la ficelle, soit pour aller manger avec.
02:41 - Et la clientèle d'un coutelier d'art comme vous, c'est des particuliers ou c'est des grands chefs ?
02:48 - C'est très varié, le couteau plaît beaucoup, c'est vrai que c'est l'outil le plus vieux au monde.
02:53 Mais effectivement ça peut être du grand chef jusqu'au particulier, collectionneur.
02:59 - Il paraît que c'est un objet qui ne s'offre pas le couteau, c'est vrai ? On dit toujours qu'il ne faut pas faire des couteaux, ça porte malheur.
03:05 - Ça s'offre mais il faut donner un sou.
03:07 - Ah c'est pour ça, ça nous coûte encore plus cher alors !
03:10 - Vous vous êtes installé depuis moins d'un an à Montrézor ?
03:15 - Exactement, je suis sur la commune de Montrézor, sur l'impasse des Mésanges, c'est l'ancienne école, l'ancienne mairie et l'ancienne cantine du village.
03:24 - Est-ce que vous arrivez à vivre de votre nouveau métier ?
03:27 - Bien sûr, oui oui oui, complètement.
03:28 - Déjà après moins d'un an d'activité ?
03:30 - Et oui !
03:31 - Chapeau bas ! Il ne reste plus qu'à aller voir la boutique pour se rendre compte par nous-mêmes.
03:35 - Et vous serez les bienvenus !
03:36 - Et puis acheter nos cadeaux de Noël, offrez-nous un petit sou en échange !
03:39 - Exactement, merci beaucoup.
03:41 - Merci Jérôme Poret-Lecoeur, on vous retrouve à Montrésor.