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00:00 Et le 6/9, France Bleu Normandie.
00:03 8h15, l'invité de France Bleu Normandie, le harcèlement en priorité de Gabriel Attal.
00:09 Le ministre de l'Education nationale demande au recteur un électrochoc à tous les niveaux.
00:14 Le principal du collège René Coty de Val-de-Sie en Seine-Maritime est avec nous.
00:18 Il est également secrétaire départementale du principal syndicat des chefs d'établissement.
00:23 Il est avec vous, Marianne Nacké.
00:25 Bonjour Sylvain Caron.
00:26 Bonjour.
00:27 Le ministre demande au recteur un électrochoc à tous les niveaux.
00:30 Mais vous qui représentez les chefs d'établissement ce matin,
00:33 vous étiez déjà conscient de l'ampleur du phénomène du harcèlement scolaire ?
00:37 Oui, bien sûr. C'est un phénomène assez ancien et qui est mieux analysé maintenant, qui est très connu.
00:44 Déjà, un petit message quand même pour tous vos auditeurs et l'ensemble des parents d'élèves qui nous écoutent ce matin.
00:50 Si nous sommes devant vous, c'est parce qu'évidemment il y a eu un fait tragique il y a quelques semaines, malheureusement.
00:56 Mais je dirais que globalement, la très grande majorité des établissements scolaires ne connaissent pas d'événements dramatiques de ce type-là.
01:03 Et les dispositifs qui existent, notamment le dispositif phare dont on va sûrement parler,
01:08 qui est en place depuis deux ans maintenant et qui est généralisé à l'ensemble des lycées à la rentrée 2023,
01:13 fonctionne bien en établissement et joue son rôle.
01:17 Fort heureusement, je dirais, on neutralise un grand nombre de situations qui pourraient se détériorer.
01:23 Mais certaines associations dénoncent le fait que l'institution scolaire minimise les choses. Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
01:29 Je ne pense pas qu'on minimise les choses. Je crois que l'ensemble de mes collègues, comme les services académiques,
01:35 sont conscients qu'il y a des situations parfois extrêmement complexes. Ce sont des phénomènes complexes.
01:40 Mais il ne s'agit pas de minimiser, puisque les signalements existent dans ce genre de situation.
01:46 Notre travail, c'est de faire de la prévention à tous les niveaux et essayer de mobiliser l'ensemble des membres de la communauté scolaire
01:53 pour pouvoir identifier les situations qui pourraient, encore une fois, évoluer en harcèlement.
01:58 Gabriel Attal promet, je cite, "s'il y a besoin de moyens supplémentaires pour constituer des équipes dédiées et formées, d'en avoir de ces moyens."
02:07 Vous en manquez, vous, des moyens ?
02:09 Il y en a déjà. Si on les développe, on s'en félicite. On a aujourd'hui des équipes de 5 personnes ressources dans les établissements pour le dispositif phare,
02:18 qui sont formées au niveau académique. Sur la Seine-Maritime, il y a un certain nombre d'établissements qui ont été formés dès 2021.
02:26 Et ces 5 personnes, dans un établissement, qui sont multi-catégorielles, il y a des chefs d'établissement, des psychologues scolaires, des infirmières, des CPE,
02:34 mais aussi des enseignants, reforment leurs collègues à l'intérieur de l'établissement pour pouvoir développer la méthode de préoccupation partagée.
02:44 France Bleu, Normandie, il est 8h17, nous sommes avec le principal du collège René Coty de Valdeci, en Seine-Maritime, secrétaire départementale du principal syndicat des chefs d'établissement.
02:54 Il y a aussi une question de temps pour les enseignants, d'être formés aussi au harcèlement, c'est ça aussi un petit peu la chose à développer, vous diriez ?
03:03 Alors ce sera peut-être un peu le sujet polémique au sein des équipes, savoir sur quel temps se feront éventuellement ces formations.
03:11 Après, chaque établissement sera libre, je pense, de disposer de temps de formation à l'interne.
03:17 Ce qui est important surtout, c'est de faire évoluer les mentalités, c'est-à-dire que ça n'est pas seulement un problème de personnel de l'éducation nationale,
03:24 mais aussi des familles, d'implication des élèves. On parle beaucoup des réseaux sociaux, dans ces faits-là, il y a le harcèlement en milieu scolaire, j'allais dire, en physique,
03:32 mais il y a aussi le harcèlement malheureusement sur les réseaux, et ça déborde, ça dépasse très largement la sphère des établissements.
03:38 Nous, nous prenons des sanctions quand il y a lieu de le faire. La grande difficulté, c'est effectivement d'arriver à identifier, à prouver.
03:47 Donc nous, on fait de la prévention en disant aux parents déjà "attention, les réseaux sociaux, c'est pas quelque chose qu'il faut étendre sur tous les téléphones mobiles".
03:53 Moins de 13 ans, théoriquement, les applications ne sont pas autorisées. On a un certain nombre de nos élèves qui rentrent en 6ème en collège par exemple,
03:59 qui malheureusement disposent de ces applis sans aucun filtre, sans aucune limite. Donc il faut mettre des filtres parentaux.
04:05 Alors là, on accompagne les parents, moi je ne suis pas dans la diabolisation, on fait plein de choses formidables avec les téléphones mobiles,
04:10 mais il faut encore une fois responsabiliser l'ensemble des acteurs et des membres de la communauté scolaire.
04:15 - Est-ce que vous, en tant que principale de collège, vous avez eu à gérer des faits de harcèlement ?
04:20 - Bien sûr, bien sûr, ce serait complètement idiot de faire la politique de l'autruche, de dire qu'il n'y en a pas dans nos établissements.
04:26 - Et vous vous êtes senti suffisamment armé pour y répondre ?
04:29 - Alors, à l'interne bien sûr, mais ce qui est souvent frustrant pour les parents, c'est que quand ils déposent plainte,
04:34 on va dire que là on est dans la partie très minoritaire des situations de harcèlement qui se dégradent,
04:40 le temps de la réponse du judiciaire, elle est longue, elle est très longue, parce qu'il faut établir les faits.
04:45 Il faut trouver. Alors, quand il y a effectivement des captures d'écran, des choses comme ça, quand on parle des réseaux,
04:50 ou quand il y a des faits avec des témoignages, parce que dans un établissement, tout se voit, il n'y a rien qui se passe,
04:54 sans que d'autres élèves, d'autres personnes aient vu. Mais très souvent, ce sont les élèves qui viennent signaler.
04:59 Quand on a des réseaux sur lesquels il peut y avoir des groupes, aujourd'hui créer un groupe Snapchat ou TikTok
05:04 pour un élève de collège ou de lycée, c'est un acte banal de rentrée.
05:08 Alors, il y a plein de choses très positives, ils peuvent communiquer, ils peuvent parler de leurs devoirs,
05:13 des professeurs absents, ou se transmettre une page de manuel quand ils ont été malades ou qu'ils l'ont oublié.
05:18 Mais il y a aussi une petite, une infime partie, 2-3% de choses qui sont négatives,
05:23 et ça, tout de suite, il faut y mettre un frein quand les élèves le signalent.
05:26 Nos ambassadeurs, ceux qu'on va mobiliser beaucoup à partir du 8 novembre,
05:30 Journée nationale contre le harcèlement, vous le savez, la journée NAH, non-harcèlement,
05:34 on a pas mal d'établissements en Seine-Maritime qui ont été récompensés sur les concours non-harcèlement en 2022-2023.
05:41 Donc, il faut continuer de le faire.
05:43 - Ce sont les enfants, c'est ça, qui sont les ambassadeurs de cette cause-là.
05:46 Merci beaucoup, Sylvain Caron.
05:48 On rappelle juste ce matin, deux numéros, le 30-20 pour ceux confiés en cas de harcèlement,
05:53 et le 30-18 en cas de cyber-violence.
05:56 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
05:57 Je rappelle que vous êtes le principal du collège René Cotit-Valdeci
06:01 et secrétaire départementale du principal syndicat des chefs d'établissement.
06:04 Bonne journée à vous.
06:05 - Merci à vous également.
06:06 - Il est 8h21.
06:07 On va faire la route ensemble.
06:14 Déjà, nous sommes à Rouen, un accrochage entre deux voitures imaginaires.

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