Quel est le quotidien d’un grand reporter ?

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Culture médias s’intéresse ce matin à un métier particulier dans le monde du journaliste, un métier que l’on connaît mal aussi celui de grand reporter. Qu’est ce que ça signifie ? Quel est le quotidien d’un grand reporter ?

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Transcript
00:00 Culture Média sur Europe 1, Thomas Hill et c'est l'heure de la question Média du jour.
00:05 Et on va s'intéresser ce matin à un métier particulier dans le monde du journalisme,
00:09 un métier que l'on connaît mal aussi, celui de grand reporter.
00:12 Qu'est-ce que ça signifie ? Quel est le quotidien d'un grand reporter ?
00:15 On va en parler avec trois spécimens du genre.
00:17 Anne Poiret, bonjour.
00:19 Vous êtes grand reporter, lauréate du prix Albert Londres 2007.
00:24 Et puis Antoine Bourdaria, c'est avec nous également.
00:27 Bonjour. Reporter à TF1 et très bientôt grand reporter.
00:31 Et Paul Morera est toujours avec nous.
00:33 Vous avez réalisé évidemment de très nombreux reportages et films documentaires,
00:36 notamment dans des zones de guerre.
00:38 Alors déjà justement, quelle est la différence entre un reporter et un grand reporter ?
00:42 Est-ce que c'est quelque chose qui est purement honorifique Antoine Bourdaria ?
00:46 Je crois que c'est plutôt un statut qui est lié à un contrat de travail en réalité.
00:51 Donc il y a une réalité derrière en termes de salaire ?
00:53 Oui, en termes de gris salarial, je pense bien.
00:56 En fait, ça doit dépendre des entreprises, évidemment.
00:58 Mais en tout cas, c'est évidemment un statut qu'on acquiert avec un certain nombre d'années d'expérience.
01:02 On ne peut pas démarrer grand reporter ?
01:04 Je ne connais pas d'exemple en tout cas, je ne pense pas.
01:06 On peut se faire recruter en tant que grand reporter dans une entreprise,
01:09 mais après un grand nombre d'années d'expérience.
01:11 Il faut combien d'années pour devenir Anne Poiret ?
01:13 Alors moi en fait, je ne suis pas grand reporter,
01:15 parce que je suis réalisatrice de documentaires.
01:17 C'est de la tambouille du métier un peu particulier.
01:20 Moi, je n'ai même plus de carte de presse, on l'a même refusé cette année.
01:23 Parce qu'il faut avoir des salaires d'une agence de presse, c'est très spécial.
01:27 On peut avoir eu un prix à Bernondon,
01:29 on peut avoir eu un International Emmy Award du meilleur documentaire en 2022
01:33 et ne pas avoir sa carte de presse ?
01:35 J'ai fait appel, peut-être qu'ils vont me la donner.
01:37 Et alors, qu'est-ce que c'est pour vous un grand reporter ?
01:39 Je pense que ce qui compte, c'est le rapport au terrain.
01:42 C'est le fait d'aller chercher de l'information,
01:46 d'aller dans des endroits peut-être un peu compliqués
01:48 et de ramener, d'être sur place, de rencontrer des gens
01:51 et de ramener cette matière filmique ou sonore pour raconter sur le terrain.
01:57 D'accord, et on est d'accord qu'un grand reporter et un reporter de guerre,
02:01 ce n'est pas nécessairement la même chose.
02:03 Oui, vous pouvez être grand reporter et jamais être allé au-delà de Nantes.
02:07 Non, grand reporter, c'est celui qui part en reportage de manière récurrente.
02:14 Mais reporter de guerre, il y a peu de gens qui sont que reporters de guerre.
02:19 Il y a des gens qui sont grands reporters vers l'étranger
02:21 et qui, de temps en temps, font du conflit.
02:23 C'était mon cas, par exemple, mais je n'ai pas fait que de la guerre.
02:26 Les chiens de guerre, il n'y en a plus des masses.
02:29 Et alors, à quoi ça ressemble votre quotidien ?
02:32 Est-ce que vous avez toujours, par exemple, une valise prête, Antoine Bordarriès ?
02:36 Alors, en l'occurrence, j'ai toujours une valise qui est prête à TF1 en cas de départ.
02:39 Alors, ça va dépendre des rédactions, mais à TF1, on a un principe de permanence.
02:42 En fait, dans mon service, qui est le service "information généraliste",
02:46 il y a des jours, c'est comme une astreinte de médecin, c'est un peu la même chose.
02:50 Il y a des jours où, si il y a un départ en mission, c'est sûr, c'est pour moi.
02:53 Donc, si je n'ai pas mon sac, c'est une faute, et mon passeport, c'est une faute professionnelle.
02:57 Mais en général, et après, évidemment, il y a des gros événements internationaux,
03:00 je pense au Maroc, la semaine dernière.
03:02 Mais vous pouvez négocier avec votre rédacteur en chef, par exemple, dire "Bah non, je me passe le week-end".
03:06 Je vous rassure, en fonction de ce qui se passe dans notre vie quotidienne,
03:08 des fois, on a quand même le droit de refuser de partir en mission.
03:11 Mais après, on fait aussi ce métier parce qu'on est excité par ces départs non prévenus et non prévus.
03:18 Et c'est ce qui arrive à beaucoup de grands reporters.
03:20 On va en parler justement avec un grand reporter d'Europe 1, Sébastien Le Belzic,
03:25 qui sera en ligne avec nous depuis Lampedusa.
03:27 A tout de suite.
03:28 Culture Média sur Europe 1, Thomas Hill, et la suite de la question du jour
03:33 où on s'intéresse aux métiers de grands reporters avec vos invités.
03:36 Et nous sommes justement en ligne avec un grand reporter d'Europe 1.
03:39 Bonjour Sébastien Le Belzic.
03:41 Oui, bonjour.
03:42 Merci d'être avec nous.
03:43 Alors racontez-nous, vous êtes où là et depuis quand ?
03:46 Alors je suis actuellement à Lampedusa.
03:49 Je suis arrivé samedi, donc ça fait déjà trois jours que je suis ici.
03:55 Et quand est-ce que vous saviez que vous alliez partir à Lampedusa ?
03:58 Vous l'avez appris combien de temps à l'avance ?
04:00 Le jour même, en fait.
04:02 Il aurait même fallu partir un peu plus tôt, mais parfois, il y a d'autres engagements par ailleurs,
04:06 des sujets à faire ou des rendez-vous, des tournages déjà pris auxquels on devait absolument participer.
04:13 La semaine dernière, par exemple, j'étais en Inde au G20.
04:16 Et donc j'ai eu un jour entre les deux pour me remettre.
04:20 Et donc il est possible que vous repartiez vite ailleurs ?
04:23 Alors en vérité, j'aimerais bien avoir un ou deux jours de repos.
04:28 Ça me ferait du bien parce que là, je suis un peu sur les rotules.
04:32 Profitez-en, la direction écoute.
04:34 Voilà exactement, je fais passer un message, j'en profite.
04:38 Mais après, c'est l'actualité qui décide.
04:41 On ne peut pas savoir ce qui va se passer demain.
04:43 Je dois rentrer demain à Paris normalement, donc on verra.
04:46 Ça montre à quel point on ne maîtrise pas du tout son agenda et donc un peu sa vie quand on est grand reporter.
04:52 Vous-même Sébastien, il y a quelques temps, vous êtes resté en Chine,
04:55 beaucoup plus longtemps que prévu, je crois.
04:57 Oui, effectivement.
04:59 Alors moi, ce qui m'a amené en fait à ce terrain du grand reportage,
05:01 c'est l'actualité internationale.
05:03 J'ai toujours fait ça.
05:05 Ça fait 30 ans que je suis journaliste et j'ai dû passer 20 ans en tout à l'étranger
05:09 comme correspondant ou dans le cadre comme grand reporter.
05:14 Et lorsque j'étais en Chine, en fait, je couvrais toute l'Asie.
05:18 Donc c'est effectivement un travail de grand reporter au quotidien
05:21 puisqu'on est sans cesse en déplacement.
05:23 C'est gigantesque.
05:24 Et puis c'est vrai, je me suis retrouvé coincé pendant cette période du Covid.
05:28 Donc là, j'étais un grand reporter souvent en confinement,
05:32 ce qui est assez paradoxal,
05:34 mais ce qui demande aussi une certaine capacité d'adaptation
05:39 parce qu'en Chine, vraiment, le journalisme, c'est aussi un sport de combat.
05:42 Et on imagine aussi la difficulté quand on débarque comme ça,
05:46 Antoine Bourdarias, dans des endroits que vous ne connaissez parfois absolument pas.
05:50 Oui, la plupart du temps, c'est ça.
05:52 Et donc là, comment ça fonctionne ?
05:53 C'est des locaux, c'est des fixeurs, c'est ça,
05:55 qui vont vous aider à comprendre et à vous diriger ?
05:57 Quand on arrive dans des pays, en tout cas, où on ne parle pas une langue,
06:00 enfin, on ne parle pas la langue, c'est sûr que déjà,
06:02 on a besoin de quelqu'un pour nous traduire soit les interviews,
06:05 soit écouter les médias locaux pour trouver des idées de reportages.
06:08 Et dans ces cas-là, en effet, on fait appel à des fixeurs,
06:11 qu'on rémunère à la journée et qui sont un peu, en même temps,
06:14 nos traducteurs, nos aides de camp, notre GPS,
06:17 qui va savoir à quel hôtel on va pouvoir dormir.
06:20 Je pense à des terrains compliqués, comme les catastrophes naturelles,
06:22 où on ne sait pas qu'est-ce qui fonctionne, quelle route on peut emprunter.
06:25 Et en effet, on fait appel à ces fixeurs.
06:27 - Et quand on est sur des terrains, comme, je ne sais pas,
06:30 vous êtes allé en Ukraine, par exemple ?
06:31 - Oui, je suis allé trois fois, surtout au début de la guerre.
06:33 - Là, c'est vrai que le danger, il peut venir d'un peu partout.
06:36 Donc, j'imagine qu'il y a en permanence une balance entre le risque que vous prenez
06:40 et l'importance de l'info que vous pouvez délivrer.
06:43 Ça doit être compliqué d'arbitrer ça, parfois.
06:45 - C'est une communication constante avec la rédaction, heureusement.
06:49 On n'est pas tout seul, on est sur le terrain, déjà.
06:52 Moi, je travaille pour TF1, on est trois en général de Paris
06:56 à partir sur le terrain, plus le fixeur.
06:58 Donc, on est une équipe de cadres, déjà, c'est une communication constante entre nous.
07:01 Est-ce que tu le sens ? Est-ce que tu ne le sens pas ?
07:03 Ça aide quand même à mesurer les risques, à prendre du recul.
07:06 Et accessoirement, on ne va pas à moins de 20 km de la ligne de France
07:10 sans l'accord de notre rédaction en chef.
07:13 C'est une communication constante avec Paris.
07:15 - Vous, vous n'avez pas ce partage, Anne Poiré,
07:17 parce que vous travaillez seule, c'est ça, si j'ai bien compris ?
07:19 - Non, parce qu'on travaille aussi avec un fixeur.
07:22 Alors, effectivement, il y a quand même des chaînes qui commandent,
07:24 il y a un lien hiérarchique et de responsabilité aussi.
07:27 Mais moi, c'est pareil, on travaille avec un chef opérateur sur le terrain
07:31 et surtout le fixeur.
07:32 C'est le fixeur qui décide si on va dans un endroit ou pas.
07:34 Moi, je ne fais pas de terrain de guerre à proprement parler,
07:37 je viens après, moi, quand justement il n'y a plus de combat
07:40 et que commence cette période un peu grise,
07:42 mais où il y a toujours des risques.
07:44 Et donc, effectivement, le dernier mot, c'est toujours le fixeur qui doit l'avoir,
07:47 parce que c'est lui qui connaît et qui sait.
07:49 Et c'est comme ça qu'on assesse, est-ce qu'on y va, est-ce qu'on y va pas.
07:54 - On a reçu une question pour vous sur le Répondeur d'Europe 1, écoutez.
07:57 - Bonjour, moi c'est Gabriel de Clermont-Ferrand.
08:00 Je vais juste vous dire que j'étais absolument admiratif du travail de reporter.
08:04 J'avais une question, après avoir travaillé dans les zones de conflit,
08:07 dans les zones de guerre, avoir vu des choses aussi difficiles soient-elles,
08:10 comment vivre ça au quotidien ?
08:12 Comment, avec tout ce passé et toutes ces choses affreuses
08:15 que ces reporters ont pu voir, comment dans leur vie de famille,
08:17 dans leur quotidien, ils arrivent à passer outre ou à vivre avec ?
08:20 - Si vous voulez faire comme Gabriel, 101 80 20 39 21.
08:24 - Alors, qu'est-ce qu'on peut répondre à cet auditeur, Antoine Bourdarias ?
08:28 - Je pense que déjà c'est propre à chaque personne.
08:32 On est tous différents par rapport à ces atrocités.
08:35 Je pense qu'on est tous très différents par rapport à ces atrocités
08:37 qu'on peut voir sur le terrain.
08:39 Évidemment, depuis deux ans, tout a changé pour beaucoup de reporters,
08:42 parce que la guerre en Ukraine a commencé.
08:44 En effet, on a tous été amenés à voir des choses absolument affreuses.
08:47 Moi, si je veux parler personnellement, je suis très impressionné
08:51 par notre capacité d'adaptation dans les deux sens.
08:54 Après une semaine sur le terrain en Ukraine, on n'entend presque plus les alarmes
08:57 et on a de moins en moins peur.
08:59 Jour après jour, on arrive à dormir avec les alarmes.
09:01 Et bizarrement, quand on revient en France, on a l'impression de se dire
09:04 "Tout a changé pour moi".
09:06 Je pense que c'est une évidence qu'on prend plus de recul sur nos problèmes du quotidien.
09:09 C'est une évidence.
09:11 Mais il y a aussi une capacité d'adaptation sur le retour.
09:13 Les petits problèmes du quotidien peuvent revenir aussi au fur et à mesure.
09:16 Et heureusement d'ailleurs, pour nous et pour notre entourage.
09:19 - Paul Morera ?
09:20 - Moi, la dernière fois que j'ai été dans une situation vraiment délicate,
09:22 c'était pendant la bataille de Raqqa, où on était encerclés par Daesh.
09:26 Et vraiment, j'ai cru que ma dernière heure était venue.
09:29 Ils avaient tiré dessus avec une arme très puissante,
09:32 pour ceux qui connaissent, ça s'appelle la Dushka,
09:34 qui est une arme russe, c'est de la 12.7, qui perce les murs.
09:37 Donc je voyais autour de moi les balles passer,
09:40 et ils étaient tout près, on entendait les douilles tomber.
09:43 On a été sauvés par le Gong, parce que les Kurdes,
09:45 on négocia un cessez-le-feu pour une évacuation des gens de Daesh.
09:49 C'était le 9 octobre, à 14h, ça a arrêté de tirer.
09:53 Et juste derrière, quand on le vit, on a une espèce de truc,
09:59 une défense qui se met en place, qui rejette,
10:02 qui gère la peur comme il peut.
10:04 Mais juste après, dans les deux jours qui ont suivi,
10:06 je suis tombé malade d'une puissance.
10:09 J'ai échoué une bactérie, j'ai eu une atteinte au rein,
10:13 je suis rentré à Paris à 42 fièvres.
10:16 Et ça, je sais que c'était mon corps qui a lâché,
10:19 qui a décompensé.
10:21 - Qu'est-ce que vous disent vos proches dans ces cas-là ?
10:23 Est-ce qu'on peut vraiment avoir une vie de famille
10:25 quand on a ce travail-là ?
10:27 C'est compliqué.
10:28 - Moi en l'occurrence, j'ai pas d'enfant,
10:30 mais j'ose espérer qu'on peut avoir une vie
10:32 en faisant du grand reportage.
10:34 - Faut beaucoup mentir quand même.
10:36 - C'est une évidence que c'est...
10:38 - Vous cachez beaucoup de choses.
10:40 - C'est une évidence que c'est une vie de sacrifice.
10:42 Personnelle, dans la vie privée.
10:44 On fait ce métier parce qu'on adore partir
10:46 aux pieds levés n'importe où.
10:48 Il y a un mois, j'ai dû partir à Hawaï
10:50 pour les incendies de la Haïna.
10:52 C'était pas prévu, c'était au milieu de l'été.
10:54 J'ai dû annuler pas mal de choses.
10:56 Oui, c'est vrai qu'il faut accepter l'idée
10:58 de décevoir les gens de notre entourage.
11:00 - Sébastien Le Belzic, pareil,
11:02 vous dites qu'on peut pas vraiment avoir de vie à côté.
11:04 - La vie privée,
11:06 la vie de famille, c'est extrêmement important
11:08 parce que c'est notre seul repère
11:10 quand on revient à la maison.
11:12 Moi, j'en ai particulièrement besoin
11:14 mais c'est vrai que parfois, c'est plus difficile
11:16 encore de gérer
11:18 son quotidien, sa famille,
11:20 lorsqu'on est en reportage, plus encore que les risques
11:22 qu'on peut prendre sur le terrain. Parce que c'est vrai qu'on est pris
11:24 parfois par l'actualité,
11:26 par une certaine adrénaline,
11:28 par les histoires qu'on est amené à raconter.
11:30 Ça nous transporte, c'est notre métier. Mais derrière,
11:32 il faut effectivement penser
11:34 à tenir sa famille au courant,
11:36 régulièrement, sinon ils vont s'inquiéter.
11:38 Mais il ne faut pas non plus donner trop de détails.
11:40 Il m'est arrivé plusieurs fois, je le dis ici, personne n'écoute,
11:42 de mentir sur les endroits
11:44 où j'allais pour ne pas effrayer
11:46 ma femme et mon fils. Parce que sinon,
11:48 je sais qu'ils allaient très mal dormir
11:50 et moi, ça va me stresser
11:52 encore plus. Donc ce que j'essaye, c'est de rester le plus
11:54 concentré possible quand je travaille.
11:56 Et puis, je décompresse en rentrant
11:58 à la maison. Donc c'est pour ça que c'est important
12:00 d'avoir des seuils de décompression et des moments
12:02 où on peut parler de la vie
12:04 plus normale, on va dire.
12:06 - Je me demande même si la vie ne doit pas vous paraître un peu ennuyeuse
12:08 quand vous rentrez dans la vie
12:10 normale, la vie classique de tous les jours.
12:12 - Non, on est content de retrouver sa vie quotidienne, je vous rassure.
12:14 - On est content.
12:16 - Il y a un truc, je crois qu'il faut dire,
12:18 c'est que pourquoi c'est très important
12:20 le grand reportage, c'est parce que
12:22 dans ce moment où on se dit
12:24 "Mais est-ce qu'un jour les journalistes vont être remplacés par
12:26 une intelligence artificielle ?" Il y a quelque chose
12:28 qui ne sera jamais remplacé, c'est de rencontrer
12:30 les gens dans leur complexité,
12:32 dans leur profondeur, dans leur
12:34 humanité, et ça c'est vraiment...
12:36 Enfin, je veux dire, le jour où on n'a plus ça,
12:38 on rentrera dans la barbarie.
12:40 - Une société ne pourra pas faire ça, en effet.
12:42 - C'est à ça que sert votre magnifique travail. Merci à tous d'avoir été
12:44 là ce matin. Merci à Sébastien Le Belzic
12:46 qui était en ligne avec nous, Antoine Bourdarias,
12:48 Anne Poiret et Paul Morera.
12:50 Merci d'avoir été là ce matin.

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