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Court métrageTranscription
00:00 Le 16-18, France Bleue Occitanie.
00:05 - Luc Besson, je ne vois pas le temps passer, réalisateur du film Dogman, film avec Caleb
00:10 Landry Jones que vous allez voir ce soir au cinéma Pathé Wilson à Toulouse.
00:15 Ne ratez pas l'occasion d'aller voir le film.
00:17 - C'est fluide le trafic pour aller jusqu'au Pathé Wilson.
00:20 - Oui, ça marche à pied, ça va tout seul, vous avez bien raison.
00:23 Film qui sortira le 27 septembre.
00:25 Un mot de ces animaux qui sont finalement presque le deuxième personnage du film.
00:32 80 chiens réunis sur un plateau de cinéma, ça doit être une belle gestion quand même.
00:39 - Ce n'est pas facile tous les jours.
00:41 Mais en fait c'est un peu comme les enfants.
00:45 Il faut faire avec, il faut les écouter.
00:48 On ne peut pas les forcer à jouer telle ou telle chose.
00:51 Il faut essayer de les comprendre, de les guider.
00:54 Caleb, l'acteur, m'a aidé beaucoup parce qu'il donnait énormément d'émotions aux
01:00 chiens.
01:01 Et moi, au tournage, il y avait des scènes où Caleb vraiment montrait, donnait sa détresse
01:07 aux chiens et le chien le regardait.
01:09 Et du coup, venait l'embrasser parce qu'il avait ressenti l'émotion de l'acteur.
01:15 Donc voilà, il ne triche pas les animaux.
01:18 Il ne triche vraiment jamais.
01:20 Mais je vous donne un exemple très simple.
01:22 Il y a une petite scène où ils sont tous très calmes en train d'écouter l'acteur
01:27 principal qui lit du Shakespeare.
01:28 Ne faites pas cette scène à 7h du matin.
01:31 Ils sont excités comme ce n'est pas permis.
01:33 Donc on les met au parc pendant trois heures.
01:34 On leur donne une double ration.
01:36 - Comme ça, ils sont bien tassés.
01:37 - Voilà.
01:38 Et puis après, on les met.
01:39 Et puis après, ça se passe bien.
01:40 On peut jouer avec.
01:42 - Il y a quelques astuces.
01:44 Mais évidemment, c'est vrai que c'est le deuxième personnage du film parce qu'ils
01:48 sont vraiment très présents.
01:49 Et je crois qu'il n'y a pas beaucoup de moments dans le film.
01:52 - Oui.
01:53 Un truc qui est intéressant, c'est qu'il y a la meute.
01:55 La meute, c'est à peu près 75 chiens.
01:57 Et puis on avait trois stars américaines qui viennent des États-Unis.
02:01 - Oui, parce que vous avez tourné en France.
02:04 - Oui.
02:05 Et là, c'est des chiens qui ont un vrai dressage, qui ont un dresseur par chien.
02:11 Et ce qui était très amusant, c'est qu'ils se comportaient assez en star.
02:16 C'est-à-dire qu'ils avaient beaucoup de mal à jouer avec les autres.
02:21 - D'accord.
02:22 - Genre, quels sont ces gens ?
02:24 Donc, il y avait une super ambiance dans le pack, dans les 80 chiens qu'on a mis ensemble
02:32 pendant quatre mois pour qu'ils se connaissent.
02:34 - Pour qu'ils s'habituent.
02:35 - Mais avec les stars, c'était un peu plus compliqué, comme un vrai film américain.
02:39 - Oui, c'est ça.
02:40 - Par moments, c'était quand même assez drôle.
02:42 - Oui, ils avaient leur caravane.
02:43 - Ah oui.
02:44 Non, ils avaient leur petit fourgon.
02:45 - Oui.
02:46 - À eux et tout.
02:47 - Excellent.
02:48 On va quitter les animaux et parler de votre copain de, ouh, il y a quelque temps déjà,
02:53 qui s'appelle Eric Serra.
02:54 Un garçon qui a commis plein de belles musiques de vos films.
02:58 D'ailleurs, je crois que vous avez été un des premiers réels à musicaliser vos films.
03:04 - Oh non, je ne pense pas.
03:06 - On n'en est pas loin, quand même.
03:08 - Non, je ne pense pas.
03:09 Je pense que si on prend Sergio Leone et Morricone.
03:13 - Oui.
03:14 - Mais travailler des ambiances, comme vous l'avez fait avec vos films, et encore celui-là,
03:20 c'est quelque chose d'important.
03:22 Comment ça se travaille ? Comment vous travaillez avec Eric, justement ? Vous le mettez sur
03:26 le coup dès le début de l'idée du film ou vous arrivez avec le film déjà tout monté
03:31 en lui disant tiens…
03:32 - Déjà, on est amis depuis qu'on a 17 ans.
03:34 - Oui, c'est ça.
03:35 - On se connaît bien.
03:36 Nos enfants partent en vacances ensemble.
03:39 On se connaît quand même très, très bien.
03:41 Et généralement, il aime lire le script, s'imprégner, venir sur le tournage assez
03:49 peu, sauf sur le Grand Bleu où il était là beaucoup.
03:53 - Oui, mais c'était à la mer, alors c'est plus facile.
03:54 - Oui, mais il aime s'imprégner et puis après il attend le montage.
03:57 Alors, il y a deux rythmes complètement différents entre Eric et moi.
04:02 Eric ne sait pas travailler autrement que dans la douleur.
04:05 - Ok.
04:06 - C'est-à-dire, il faut qu'il soit en retard.
04:07 - Ok, oui.
04:08 - Il faut qu'il soit en retard.
04:09 Il a une pression et là, il va se mettre à travailler 23 heures sur 24.
04:13 Il ne dort plus.
04:14 Donc, il est souvent en retard.
04:15 Et moi, je suis l'inverse.
04:16 J'aime bien préparer, j'aime bien arriver avant.
04:18 Donc, on est toujours en train de se chiffonner tous les deux parce qu'il est quasiment toujours
04:24 en retard.
04:25 Mais il a besoin de cette pression pour sortir les choses.
04:30 Et puis, l'autre chose aussi, c'est qu'il est assez lent à se chauffer.
04:37 C'est-à-dire que les premiers morceaux, la première bobine, il met 2, 3, 4, 5 fois
04:43 plus de temps.
04:44 Et une fois qu'il est lancé, une fois que la machine est lancée, c'est là où il
04:48 prend son rythme de croisière et qu'il prend sa force.
04:51 Et tous les grands thèmes qu'il a sortis dans mes films, il les a fait vraiment sur
04:56 la…
04:57 Il finit très, très fort les deuxièmes mi-temps, un peu comme notre équipe de France.
05:00 - C'est ça.
05:01 Bravo, beau clin d'œil.
05:02 Vous avez des interactions pendant cette période de composition ?
05:06 Il vous questionne, vous venez le voir, vous écoutez un peu, vous dites ça, on pourrait
05:10 recolorer un peu ?
05:11 - Je viens pratiquement tous les 2, 3 jours le voir.
05:15 Il y a des fois des choses, il n'est pas sûr.
05:18 Ce qui est amusant avec Eric, c'est qu'à chaque fois qu'il doute, souvent il me
05:22 dit « je fais un truc là, mais je n'en sais rien ». À chaque fois, c'est génial.
05:27 - Pour eux, il doute encore longtemps alors du coup.
05:29 - Non, mais c'est drôle.
05:30 Les choses où il est plus sûr, en fait, elles sont peut-être plus faciles pour lui.
05:34 Donc elles sont bien, mais il y a des fois où il m'a vraiment surpris avec des essais
05:40 qu'il a fait.
05:41 Mais là, par exemple, la bande musicale, je crois qu'il doit y avoir 20 à 30 % des
05:46 sons musicaux qui sont des sons de chien.
05:49 - Exact.
05:50 - Il a été chercher…
05:51 - A enregistrer des sons qui l'intégraient.
05:54 - Qu'il a déformé, qu'il a intégré.
05:56 Donc il y a vraiment une vraie présence canine dans la musique.
06:01 Rien d'électronique comme ça peut être le cas sur d'autres films.
06:04 Là, c'est vraiment du réel.
06:07 Il y a un orchestre symphonique qui joue.
06:09 Il y a vraiment de la matière, je veux dire, dans la musique du film.
06:13 Très très beau film.
06:14 - Merci beaucoup.
06:15 - Dogman.
06:16 Je peux le dire parce que je l'ai vu.
06:17 J'ai eu la chance de le voir, presque même avant tout le monde.
06:20 Dogman, magnifique film de Luc Besson que je vous invite à venir voir, nombreuses et
06:24 nombreuses ce soir.
06:25 Il reste encore peut-être quelques places au cinéma.
06:27 Pathy Wilson.
06:28 Sinon, il sort le 27 septembre.
06:30 Et il ne faut pas rater ce rendez-vous.
06:33 Il ne faut pas rater ce film.
06:34 Nouveau film de Luc Besson avec Caleb Landry Jones.
06:37 Certains ont dit le Joker, mais il a tellement de visages, il a tellement de personnages.
06:44 - Moi j'ai entendu ça.
06:45 Moi, vraiment, sincèrement, je ne suis pas d'accord.
06:48 Il y a une lumière qui peut…
06:50 - Peut-être.
06:51 - C'est le New York, le vieux New York, donc on est forcément dedans.
06:54 Mais c'est exactement le personnage qui est à l'inverse.
06:56 - C'est ça.
06:57 - C'est-à-dire que Joker va vers le noir.
06:58 - Et là, il va vers la lumière.
07:00 - S'il y a un personnage à qui il ressemble, c'est Elephant Man.
07:04 Mais oui, Elephant Man, je suis d'accord.
07:06 C'est une vraie inspiration.
07:08 - Alors partons sur Elephant Man.
07:09 J'achète.
07:10 Je suis d'accord.
07:11 Merci beaucoup Luc Besson.
07:12 - C'est moi qui vous remercie.
07:13 - Pour ce bel accent.
07:15 - Un petit peu du Sud, un petit peu de Toulouse.
07:18 On est ravis.
07:19 Dogman avec Caleb Landry Jones.
07:20 Nouveau film de Luc Besson.
07:21 Il sort en salle le 27 septembre prochain.
07:25 C'est un mercredi.
07:26 Cherchez pas les sorties ciné, c'est les mercredis.
07:27 Et puis il est ce soir, en plus vous pourrez le rencontrer et le voir.
07:32 Je parle de Luc Besson évidemment.
07:34 Vous pourrez le rencontrer ce soir au cinéma.
07:36 Patet Wilson.
07:37 C'était un grand plaisir, un grand honneur de vous recevoir.
07:40 - Merci beaucoup.
07:41 Moi aussi.
07:42 - Merci Luc.
07:43 Le 16-18, France Bleu Occitanie.
07:45 C'est TELI.
07:47 [fin du générique]