Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les journaux s'intéressent aux relations du Pape François avec la France, à la blessure du joueur du XV de France Antoine Dupont et à l'injure faite à Fabien Roussel et au PCF.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:00 *Générique*
00:03 Avant Julia Vignali, c'est Olivier Delagarde que l'on rejoint pour sa revue de presse.
00:07 Olivier, pas d'erreur, dans les journaux après le roi, le papin.
00:11 Oui, et quel paradoxe, dans une France qui apparaît-il, la République laïque chevillée au corps,
00:17 sitôt les fumées des poulards de Versailles dissipées, flottent désormais dans vos journaux le parfum de l'encent.
00:24 "A bemus papam" s'exclame la Provence en pleine page de Une et en latin, le quotidien Marseille est pas peu fier d'annoncer que
00:32 l'avion du pape est attendu à 16h15 à Marignane, qu'il se rendra dans la foulée à Notre-Dame de Lagarde
00:38 et que 60 000 fidèles l'attendrant demain au Stade Vélodrome, le journal qui parle d'une visite historique.
00:44 Et même les moins versés dans la religion font ce matin une petite génuflexion.
00:49 Pour nous, laïcs convaincus et défenseurs d'un digne accueil des migrants, ce voyage du pape est une bénédiction,
00:57 écrit par exemple Alexandra Schwarzbrot dans Libération.
01:00 Et d'ailleurs il est étonnant de constater que le très-saint-père est mieux accueilli par la presse de gauche
01:05 que par la presse de droite ce matin.
01:07 C'est que c'est le pape des migrants, résumons d'un titre le parisien aujourd'hui en France.
01:12 Mais dans le Figaro, Jean-Marie Guénois, lui, est encore plus explicite.
01:17 « D'abord, c'est une vraie fausse visite du pape en France, écrit-il.
01:20 Pour aucune autre nation, le pape ne s'est livré à une telle contorsion
01:24 afin de justifier le fait qu'il passe dans une métropole française sans venir en France. »
01:28 Et le journaliste du Figaro finit par lâcher le morceau.
01:31 En fait, la veille de son départ à Marseille, une source interne de longue expérience
01:37 et très informée des coulisses du Vatican affirme que François déteste la France.
01:44 Oui, il nous déteste en raison du passé de nation colonisatrice.
01:50 Voilà, c'est dit. Allons, allons.
01:52 La Croix semble vouloir ramener tout le monde dans la paix du Christ ce matin.
01:55 François, c'est une passion méditerranéenne.
01:58 Voilà comment le quotidien catholique présente ce voyage en une.
02:01 Oui, c'est vrai, il est attendu sur la crise migratoire, expliquent Loubessemont et Senneville.
02:07 Et Alain Guilmol, ces derniers jours, ces propos ont fait l'objet d'un tir de barrage
02:13 de plusieurs responsables politiques français d'extrême droite, poursuivent-ils.
02:16 Mais pour le journal, c'est un épiphénomène parce que la voix du pape porte au-delà des chicaneries politiques.
02:23 En fait, au quai d'Orsay, explique le quotidien catholique, on compte sur François
02:26 pour convaincre les dirigeants polonais et hongrois de se rallier au pacte sur la migration et l'asile discuté au niveau européen.
02:33 L'Europe ne doit pas se concevoir comme une forteresse.
02:37 Voilà le message que le pape devrait renouveler à Marseille.
02:40 Et nul doute, conclut-il, que le sujet fera partie de ceux abordés par François et Emmanuel Macron, samedi matin.
02:47 Alors pour la bonne précision de l'information, permettez-moi Olivier, j'ajoute juste quelque chose.
02:50 Jean-Marie Guénois, que vous avez cité et que nous recevions ce matin sur Europe 1 à 7h10,
02:55 à propos de cette rumeur "le pape déteste la France" dans l'avion qu'il avait ramené du Portugal des JMJ,
03:01 le pape François avait démenti, il avait dit "non, non, je ne déteste pas la France".
03:05 Il s'était publiquement amendé.
03:07 Ce qui est écrit, est écrit.
03:09 Il l'a dit, il l'a eu dit semble-t-il.
03:11 Alors justement, Emmanuel Macron venant en à lui, quelle position va-t-il adopter par rapport à cette visite papale ?
03:16 - Eh bien écoutez, difficile à dire Dimitri, parce que notre président a quand même une pensée complexe sur le sujet.
03:21 Et pour vous en convaincre, lisez absolument dans Le Point cet article sur "ce président qui tutoie le pape".
03:28 Jérôme Cordelier y décrit un Macron beaucoup plus versé dans le spirituel qu'on l'imagine.
03:33 D'abord, effectivement, depuis leur première rencontre, François et Emmanuel se tutoient.
03:37 Ensuite, chez les Macron, les jésuites on connaît, c'est chez eux que notre président a rencontré sa femme.
03:42 Mais lisez vraiment cet article très documenté sur "notre président et la transcendance"
03:47 comme le résume François Bayrou au Point,
03:50 Emmanuel Macron sait à quel point le spirituel soude une société.
03:55 Alors il n'y a pas que le spirituel, vous me direz, il y a aussi le sport qui soude une société.
04:00 Et le sport en ce moment, eh bien c'est le rugby, mais ce matin l'équipe fait grisemines.
04:05 - Les Bleus ont quand même gagné 96 à 0 hier soir, Olivier.
04:08 - Oui, mais pour l'équipe c'est secondaire.
04:10 Ce que retient surtout le quotidien sportif en gros titre, c'est "Dupont, pas la joie".
04:15 Subtile référence à un titre de film que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.
04:20 Mais la plaisanterie s'arrête là pour Vincent Duluc.
04:23 "Antoine Dupont est blessé", écrit-il.
04:26 Et c'était bien la peine de réunir à Marseille ce week-end le pape et la bonne mère,
04:31 le couple idéal de ceux qui croient au ciel, pour quitter le vélodrome avec cette inquiétude du diable.
04:37 Ce sort du malin, parce que quand les Bleus à la fin du match ont entonné les yeux d'Emilie,
04:43 nous, conclut-il, on a surtout pensé à la mâchoire d'Antoine.
04:47 - Oh joli.
04:48 - Allez, tout cela nous amène à d'autres qui serrent les dents ce matin.
04:51 Vous voulez savoir de qui il s'agit ?
04:53 - Ah mais j'allais vous le demander.
04:54 - Eh bien ce sont les lecteurs de l'humanité.
04:56 Rien à voir avec le pape, pas un mot d'ailleurs dans le quotidien communiste.
04:59 - Rien à voir avec le roi d'Angleterre.
05:01 - Rien à fûche non plus.
05:02 Non, il s'agit de l'injure faite à Fabien Roussel et au PCF annonce le journal en une.
05:08 Mais il faut aller en page 6 pour comprendre de quoi il s'agit.
05:12 Alors Catherine Nen nous en parlait il y a un instant.
05:14 La députée insoumise Sofia Chiricoua comparait le secrétaire national du PCF
05:19 au collaborationniste Jacques Doriaud, sur les réseaux sociaux,
05:23 et avec l'assentiment de Jean-Luc Mélenchon, précise le journal.
05:27 "C'est une injure qui pourrait tuer la nupèce", prévient l'humanité,
05:30 où son directeur Fabien Guay, qui est aussi sénateur communiste, soit dit en passant,
05:35 prend solennellement la plume.
05:37 "Comparer le secrétaire national du PCF à Doriaud est une infamie", écrit-il.
05:43 Et de rappeler que c'était un nazi qui a porté les armes et les insignes italiens
05:47 contre l'armée soviétique.
05:49 Crime de lèse-majesté s'il en est.
05:51 Voilà, tout cela nous rappelle un peu les dons caméos de notre enfance,
05:54 et de la détestation, qui est donc aussi bien partagée ce matin par le pape
05:57 que par les communistes.
05:59 Merci Olivier Delagarde.