Roussel comparé à Doriot / Pape à Marseille / Violences policières

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Jean Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique; Rhany Slimane, membre de La France Insoumise; Virginie Le Guay, journaliste et éditorialiste politique; Lucas Jakubowicz, journaliste politique. Rédacteur en chef adjoint de Décideurs Magazine et auteur de “Un animal pour les gouverner tous” (Arkhe editions)

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-09-22##

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Transcript
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:05 Deuxième partie de ce 10h midi, les débats, les commentaires sur l'actualité.
00:09 Nous allons tenter de nous mettre d'accord aujourd'hui avec Jean-Claude Beaujour.
00:12 Bonjour Jean-Claude. - Bonjour Valérie.
00:14 Avocat président du Forum Transatlantique, Rani Slimane, bonjour.
00:18 - Bonjour Valérie.
00:18 Militant quartier populaire à Montpellier, cofondateur de l'association Force Populaire,
00:24 Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique, bonjour à vous.
00:27 Et Luka Jakubovic, bonjour, journaliste politique, rédacteur en chef adjoint de Décideur.
00:33 Rédacteur en chef, tout court ? - Oui, depuis 4 ans.
00:35 - Bah oui, je sais, mais Juliette Rouilleau-Folle qui prépare mes fiches,
00:39 moi je lis bêtement ce qu'on m'écrit, n'a pas modifié cela, mais je modifie par moi-même.
00:45 Rédacteur en chef de Décideur Magazine, et je rappelle votre livre,
00:49 "Un animal pour les gouverner tous", qui est paru chez Arke Éditions.
00:53 Le pape François à Marseille, on attend un discours très politique au stade Vélodrome,
01:00 on va y revenir dans un instant.
01:01 "Marche contre les violences policières et le racisme systémique",
01:05 ce matin vous avez peut-être entendu Sandrine Rousson, on pourra la réécouter sur notre antenne,
01:10 qui parle d'un racisme systémique au sein de la police,
01:14 et puis 7 milliards pour la transition écologique.
01:16 Est-ce bien la priorité ? On voit que certains propriétaires
01:20 ne pourront plus revendre leurs appartements si ce sont des passoires thermiques,
01:25 alors ça risque de poser un certain nombre de problèmes.
01:28 Commençons avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, Virginie.
01:31 Rien à voir avec tout cela, et encore que, c'est un coup de cœur pour un livre.
01:37 - Un coup de cœur pour quelqu'un qui poussait des coups de gueule d'ailleurs,
01:41 et qui s'appelait Philippe Tesson et qui est mort il y a quelques mois,
01:43 et qui a dirigé pendant très longtemps un journal qui s'appelait "Le quotidien de Paris".
01:47 Et je voulais saluer la sortie il y a deux jours de l'anthologie de ses critiques dramatiques,
01:53 alors je rappelle que Philippe Tesson a été critique de théâtre pendant toute sa carrière,
02:00 parallèlement à des activités de directeur de journal, et il avait une carte de poche,
02:04 et d'ailleurs c'est au théâtre de poche que le livre a été lancé,
02:07 et je voulais conseiller à tous ceux qui aiment le théâtre,
02:09 comme ceux qui ne l'aiment pas, mais ceux qui aiment la liberté de penser,
02:12 la liberté d'écrire, et quelle écriture,
02:15 de lire ce livre qui s'appelle "Un théâtre en liberté",
02:18 et qui vient de paraître, "Un théâtre en liberté, anthologie de critique dramatique, 70 à 2022".
02:24 Voilà, je voulais lui rendre hommage, c'est un journaliste et un directeur de journal,
02:28 comme il n'y en a plus beaucoup depuis,
02:30 qui pouvait se permettre dans la même page de faire figurer côte à côte
02:35 un article, mettons, de Paul Gilbert à l'époque,
02:38 qui clamait son amour pour François Mitterrand,
02:40 et un article de Dominique Jammet qui clamait sa haine de François Mitterrand.
02:44 Tout ça, côte à côte, dans la même page, ou inversement, peu importe, ça lui était égal,
02:47 du moment que chacun s'exprimait. - C'était quelqu'un de formidable,
02:49 c'était vraiment quelqu'un d'assez extraordinaire, Philippe Tesson,
02:53 et quand on a eu la chance de le connaître, vous avez eu la chance de travailler avec lui.
02:56 - J'ai travaillé 10 ans dans son journal, j'ai tout appris, j'étais débutante,
03:00 et on a organisé jusqu'à la fin des dîners au Théâtre de Poche,
03:04 enfin jusqu'au dernier mois, et on était plusieurs, toute la bande de l'époque,
03:07 et il nous regardait en disant "Quand je vous vois tous, vous étiez nulles,
03:11 comment avez-vous pu faire carrière ?"
03:13 - Il avait effectivement beaucoup, beaucoup d'humour également.
03:16 Rani, vous avez un coup de gueule aussi ?
03:20 - Oui, alors c'est moins joué que le théâtre,
03:24 et je sais qu'on ne parle pas assez des arts vivants dans ce pays.
03:27 Oui, effectivement, c'est la question des crèches,
03:30 il y a un scandale qui a éclaté avec deux enquêtes journalistiques de qualité,
03:33 dont je recommande chaudement la lecture,
03:35 et en fait, il semblerait quand même que ça pose un certain nombre de problèmes,
03:40 et c'est un peu surprenant auprès du gouvernement,
03:43 parce qu'il y a une commission d'enquête parlementaire qui avait été commandée le 24 avril dernier,
03:47 donc bien avant la sortie de cela, par le député d'Ézéline, William Martinet,
03:51 qui est un des députés qui se saisissent de cette question et qui la travaille,
03:55 on peut le dire, plutôt sérieusement,
03:56 et il y a récemment, il semblerait qu'Aurore Berger, d'après ce qu'il se raconte,
04:01 aurait fait en sorte que cette commission d'enquête n'ait pas lieu,
04:05 ou en tout cas soit retardée, il n'y a pas eu de réponse à la demande du parlementaire.
04:09 - Elle n'était pas ministre à l'époque.
04:11 - Non, mais là, par contre, depuis qu'elle est, il y a une demande de rapport flash,
04:15 et un rapport flash et une enquête parlementaire, ça n'a rien à voir.
04:18 Ça veut dire qu'il n'y a pas de moyens d'enquête ou quoi que ce soit.
04:20 Il faut savoir que ce sujet est un peu explosif,
04:23 parce qu'il rappelle étrangement ce qui s'est passé avec...
04:26 - Dans les Ehpad ? - Exactement.
04:28 60% du marché de la petite enfance est tenu par 4 grosses firmes.
04:35 Il faut savoir qu'il y a un haut taux de rentabilité,
04:37 on parle de 40% par petit bout de chou.
04:39 Donc forcément, quand vous avez des grands groupes comme ça,
04:42 qui sont tenus par des fonds de pension,
04:44 ce n'est pas des petites entreprises,
04:45 ce n'est pas les mini-crèches qui peuvent se monter par quelques particuliers,
04:48 là on parle vraiment de mastodont.
04:50 Et ce qui est encore plus choquant,
04:52 c'est bien évidemment le fait qu'il y a peu de ressources qui sont mises dans ces...
04:57 - Oui, dans ces enquêtes et puis dans les moyens pour contrôler.
05:03 - Et en plus, c'est fait avec de l'argent public,
05:05 et c'est ça qui est encore le plus révoltant.
05:06 Ça veut dire que vous avez des enfants qui sont franchement gardés
05:11 dans des conditions un peu compliquées,
05:13 et avec de l'argent public, et notamment de la CAF.
05:15 Alors on passe notre temps à nous dire,
05:17 "Regardez ceux qui triomphent de la CAF pour 100 balles par mois."
05:20 Bon là, on parle de plusieurs millions.
05:22 Donc là, franchement, on est avec des gens qui vraiment jouent avec le système,
05:28 s'enrichissent avec de l'argent public.
05:31 Et ce qui est inquiétant, c'est la proportion de ces crèches à s'étaler.
05:36 Elles représentent 80 000 places, 20% du marché.
05:39 Mais le souci, c'est qu'elles représentent 80% des nouvelles places chaque année.
05:45 Voilà, tout à fait.
05:46 Et donc du coup, ça pose une autre question,
05:48 c'est la face immergée de l'iceberg.
05:50 Là, je vous avais parlé de l'État, mais il y a également les collectivités locales,
05:53 parce que c'est au niveau des communes que ça se décide.
05:55 Et notamment dans l'une de ces enquêtes,
05:57 il y a un conseiller municipal d'opposition, Aputo,
06:01 qui explique que c'est compliqué, ne serait-ce que pour les parents,
06:04 de protester quand ils voient qu'il y a des graves manquements à la sécurité,
06:07 parce qu'il n'y a pas assez d'encadrement,
06:10 ou quand on voit qu'on fait des rationnements sur les couches.
06:13 Là aussi, encore une fois, ça nous rappelle hors PA.
06:16 Et voilà, et dans toutes les mairies, qu'elles soient de gauche ou de droite,
06:20 vous avez un déferlement de ces DSP,
06:23 donc ces privatisations, ces ouvertures privées en tout cas,
06:27 de ces crèches.
06:30 Et ça pose des fortes, fortes questions.
06:32 – Oui, alors je vois qu'Aurore Berger a reçu les grands groupes
06:35 du privé lucratif il y a six jours,
06:37 donc voyons voir sur la commission d'argent,
06:39 en tout cas elle les a reçus, ça vous fait sourire ?
06:41 – Oui, parce qu'ils ont reçu aussi à l'époque hors PA et tout ça.
06:45 Non, en vrai, ce qui se cache derrière, c'est quand même une mentalité,
06:49 enfin une mentalité, une doctrine du gouvernement,
06:51 de vouloir faire en sorte qu'on puisse libérer un maximum de marchés.
06:56 Ils ne le cachent pas, c'était dans l'ADN de La République en Marche.
06:59 Et ça se défend en termes de philosophie politique,
07:02 il n'y a pas de souci.
07:03 – Oui, oui, mais je ne pense pas qu'ils puissent laisser de côté un sujet aussi…
07:07 – Maintenant ça va être compliqué,
07:08 mais en tout cas le fait qu'on ne se donne pas les moyens d'enquêter…
07:10 – Oui, c'est-à-dire que ça date d'avril, les livres sont sortis ensuite,
07:12 et que comme les livres sortent, on se préoccupe…
07:14 – Et c'est comme à chaque fois, ils font un scandale pour que ça bouge,
07:16 et c'est révoltant.
07:17 – Oui, en tant que parents de jeunes qui sont devenus, qui étaient aussi petits,
07:24 je pense qu'il n'y a aucun parent en France
07:26 qui sera indifférent de ce type de situation.
07:29 Maintenant, moi je voudrais quand même dire, puisqu'il y a eu quand même un amalgame,
07:33 je suis le premier à dire que lorsque un certain nombre d'organismes
07:36 ne respectent pas la loi, il faut les sanctionner.
07:39 Mais quand j'entends dire "on passe du temps à dire
07:41 que ceux qui truandent n'y reçoivent pour 100 euros", etc.,
07:44 je pense que moi je reviens toujours à la même chose,
07:46 quels que soient ceux qui truandent, doivent être sanctionnés.
07:49 – Oui, mais on met les moyens supplémentaires à ceux qui truandent le plus.
07:52 Je ne parle pas de la sanction, je parle des moyens d'investigation.
07:55 Ça n'a rien à voir, on ne parle pas de la même chose.
07:57 – Non, non, on ne parle pas de la même chose.
07:59 – Je peux quand même terminer.
08:02 Moi, mon point c'est le suivant, je viens de vous dire que de toutes les façons,
08:06 ces situations sont scandaleuses.
08:09 J'ajoute que lorsqu'il y a de la maltraitance,
08:12 les parents qui peut-être ont du mal à se faire entendre,
08:15 je les invite à se rendre directement au parquet,
08:17 et le parquet est obligé d'initier des procédures
08:19 s'il y a maltraitance d'enfants, etc.
08:22 Cela étant dit, là encore, je reviens,
08:25 puis c'est ça un peu qui m'a interpellé,
08:27 parce qu'on est d'accord sur le fait que c'est inacceptable,
08:30 dire qu'on passe du temps à dénoncer ceux qui…
08:33 – On passe plus de temps.
08:34 – Non, mais attendez, je suis désolé, je suis très attaché à cela.
08:39 Il n'y a pas de petite truanderie.
08:41 Toute infraction doit être sanctionnée.
08:44 – Tout à fait, on est d'accord.
08:46 – Et je redis qu'il faut retrouver dans notre pays
08:49 une culture du respect de la règle.
08:51 C'est cela aussi qui va nous permettre de rebâtir le tissu social,
08:54 le mérite républicain, l'esprit républicain.
08:57 Sanctionner toute forme d'infraction, c'est tout.
09:00 – À proportion de la faute.
09:01 – Non, non, mais ça c'est le code.
09:04 – C'est un vol de chabat, je l'ai pris à mon tour.
09:06 – Mais oui, mais dire "on passe du temps à dénoncer",
09:10 pour moi, tout doit être sanctionné.
09:12 – Virginie, vous avez un jour.
09:13 – Une toute petite remarque, vous venez de dire,
09:15 quand les parents remarquent de la maltraitance,
09:18 bien sûr, ils doivent immédiatement…
09:20 – Ils peuvent, oui.
09:21 – Ce que je voulais dire, c'est qu'il s'agit d'enfants très jeunes
09:23 qui ne parlent pas, qui ne racontent pas,
09:25 et que souvent, par dicte terminé,
09:27 et que souvent, les parents ne se rendent pas toujours compte
09:29 de la maltraitance, et qu'il faut des mois et des mois
09:32 pour qu'ils prennent conscience qu'il y a quelque chose qui ne va pas,
09:34 au hasard d'un incident plus grave qu'un autre.
09:36 – Vous avez raison, Virginie, c'est la raison pour laquelle je dis "ils peuvent"
09:39 lorsqu'ils s'en rendent compte.
09:40 – Oui, Lucas, moi, sur ces crèches.
09:43 – Sur les crèches en eux-mêmes,
09:45 en fait, on est dans une sorte de flou artistique en France,
09:48 c'est-à-dire qu'à la fois, on paye 48% de nos salaires en impôts,
09:51 mais on n'a pas le droit aux crèches publiques,
09:53 et en même temps, on met à la poche pour des crèches privées,
09:55 et on nous dit en fait, on est encore dans un système public.
09:58 Donc en fait, il faut savoir quel modèle on prend.
10:00 Est-ce qu'on prend un modèle totalement privé,
10:02 et dans ce cas-là, on est moins imposé,
10:04 et on a le droit à un service de qualité à mesure de nos moyens,
10:08 ce qui est cynique, mais ce qui peut se défendre,
10:10 ou alors, on continue à payer des impôts,
10:12 et on a le droit quand même de mettre nos enfants en crèches.
10:14 – Sauf qu'aujourd'hui, il n'y a plus de place.
10:16 – Il faut juste dire qu'il va y avoir un impact énorme,
10:18 et qui est sous-mentionné à moyen terme,
10:20 c'est qu'aujourd'hui, les frais de crèches sont tellement élevés,
10:23 que beaucoup de parents se disent,
10:25 mais en fait, je vais faire juste un enfant,
10:27 je ne vais pas faire le deuxième.
10:29 Si on compile ça avec le prix de l'immobilier,
10:31 ça explique aussi en partie la baisse de la natalité en France,
10:34 et tous les problèmes énormes qu'on va avoir à moyen terme,
10:37 en ce qui concerne par exemple le paiement des retraites,
10:40 le rajeunissement de la population, le manque de main-d'œuvre, etc.
10:44 – On marque une pause, c'est l'heure du journal sur Sud Radio,
10:47 et on se retrouve dans un instant, à tout de suite.
10:49 [Générique]
10:51 – Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
10:55 – Avec vous sur Sud Radio pour le 10h midi,
10:58 nous continuons nos débats avec Jean-Claude Beaujour,
11:00 avocat, président du Forum Transatlantique,
11:02 Rani Slimane, militant, quartier populaire à Montpellier,
11:05 co-fondateur de l'association Force Populaire,
11:08 Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique,
11:11 et Lucas Jakubowicz, journaliste politique,
11:13 rédacteur en chef de Décideur Magazine.
11:16 Vous avez publié "Un animal pour les gouverner tous" aux éditions Arke,
11:21 "Le pape François à Marseille",
11:23 "La marche contre les violences policières et le racisme systémique demain",
11:27 et puis "7 milliards pour la transition écologique, est-ce la priorité ?"
11:31 Tous ces sujets avec vous, on continue notre tour de table.
11:35 Lucas Jakubowicz, c'est un coup de gueule.
11:37 – Oui, on avait commencé par parler théâtre,
11:39 là on retombe un peu dans le marigot politique,
11:41 avec la France Insoumise, bien évidemment,
11:44 qui fait encore parler d'elle,
11:46 depuis hier, il y a plusieurs leaders de la FI,
11:51 dont la députée de Paris, Sofia Chikirou,
11:53 qui traite Fabien Roussel, limite, de nazi,
11:56 en fait il le compare à Jacques Doriot.
11:59 Donc pour les auditeurs qui n'ont jamais entendu parler de Jacques Doriot,
12:02 très rapidement, c'était un député communiste des années 30,
12:05 qui peu à peu a basculé en fait vers le nazisme,
12:08 au point par exemple de combattre sous uniforme allemand
12:11 au sein de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme.
12:14 Il a collaboré à un tel point qu'il a fui la France
12:17 avec les ultras de la collaboration en 1945.
12:21 Donc en fait, voilà, pour une partie de la France Insoumise,
12:24 Fabien Roussel, donc communiste,
12:26 qui est censé être leur allié, et assimiler un nazi.
12:30 Et donc pourquoi le coup de gueule ?
12:32 En fait, pour deux grandes raisons.
12:34 La première, c'est que ça montre, je trouve,
12:36 l'immaturité immense de la France Insoumise,
12:38 qui est en fait incapable de se soumettre aux débats démocratiques.
12:41 C'est-à-dire que dès qu'on n'est pas d'accord avec eux,
12:43 dès qu'on a des divergences de vues,
12:45 on est insulté de raciste, d'extrême droite, voire de nazi.
12:49 Donc ça, je trouve ça assez problématique.
12:52 Surtout que, honnêtement, sur plein de points,
12:54 la vie est quand même assez minoritaire dans le débat public,
12:56 donc il y a quand même beaucoup de nazis en ce moment.
12:58 Je ne vais pas faire une liste à la prévère,
13:00 mais par exemple depuis cet été,
13:01 dans les racistes, nazis, d'extrême droite,
13:03 on a les policiers, on a les spectateurs
13:05 qui ont aimé le match d'ouverture, la cérémonie d'ouverture
13:08 de la Coupe du Monde de rugby,
13:10 les personnes qui soutiennent l'interdiction
13:12 des abayants au milieu scolaire, y compris quand il s'agit d'imams,
13:15 donc c'est beaucoup de nazis.
13:17 Et le problème sous-jacent aussi,
13:19 et ça, moi, c'est ce qui me choque le plus,
13:21 c'est que, finalement, si tout le monde est nazi,
13:23 si tout le monde est raciste,
13:25 si tout le monde est d'extrême droite,
13:27 plus personne ne l'est.
13:28 Et donc, en fait, les vraies parties d'extrême droite,
13:30 les vraies parties suprémacistes,
13:32 en fait, ils peuvent avancer masqués.
13:33 Ils sont légitimés dans l'espace public.
13:35 Et donc, finalement, paradoxalement,
13:37 en voulant combattre ceux qu'on dénonce,
13:39 on les renforce, et je suis stupéfait
13:41 de voir que ce procédé sémantique,
13:43 il est utilisé depuis des années,
13:45 sans aucune remise en question.
13:47 Je trouve que ça fout.
13:48 - Oui, il y a eu une réponse du Parti communiste français...
13:50 - Oui, assez digne.
13:52 - ... qui est assez digne, qui évoque
13:54 cela, et qui dit
13:56 "le pire étant toujours possible,
13:58 les dirigeants assoumis, dont des parlementaires",
14:00 il faut le dire, des parlementaires,
14:02 des socios, des commentaires injurieux
14:04 et calomnieux, d'une extrême gravité,
14:06 mettant en parallèle Fabien Roussel
14:08 et le collaborationniste
14:10 Dorio. Nous leur demandons de supprimer
14:12 ces publications et de présenter
14:14 des excuses, sauf que je crois
14:16 que Jean-Luc Mélenchon a
14:18 acquiescé
14:20 à cette comparaison
14:22 de ce que j'ai pu voir.
14:23 - Oui, oui, mais c'est leur théorie du bruit de la fureur,
14:25 d'être le plus radical possible,
14:27 etc., mais ça ne fonctionne pas dans une démocratie.
14:29 C'est-à-dire que ce type de propos
14:31 va en fait parler à la base,
14:33 parler peut-être aux 20-25%
14:35 d'électeurs qui sont supporters
14:37 inconditionnels de Halafi, et rebuter.
14:39 - Et encore. - Et encore.
14:41 Sur la question de la Baïa,
14:43 on avait bien vu que les électeurs insoumis
14:45 n'étaient pas sur la même longueur d'onde
14:47 que leur État-major.
14:49 - Je crois que vous êtes proche de la France insoumise, Rami.
14:51 - Oui, oui, oui. - Comment vous réagissez
14:53 à ces propos ?
14:55 - Moi, franchement, je suis d'accord avec
14:57 monsieur Ghechakoui sur un certain
14:59 nombre de points, notamment quand on dit qu'on retombe
15:01 dans le marigot. On voit quand même que vous cotisez au marigot
15:03 parce que commentez les petites phrases
15:05 d'un et des autres... - Ah ouais ? - C'est pas des phrases anodines.
15:07 - Oui, tout à fait. - Moi, je trouve ça
15:09 scandaleux. - C'était pas des phrases anodines, c'est vrai.
15:11 - Je rappelle juste que le Trump, il en a commencé
15:13 par des phrases comme ça. - Je termine.
15:15 Effectivement, donc vous cotisez, et je trouve que c'est
15:17 dommage. On aurait pu parler de sujets plus importants.
15:19 La deuxième chose, c'est que quand même,
15:21 en effet, c'est des mots
15:23 qui qualifient
15:25 l'adversaire politique. Eh ben, s'il y en a bien
15:27 un qui se fait qualifier de choses
15:29 vraiment pas toujours sympas, c'est Jean-Luc Mélenchon,
15:31 qu'on a traité de Pol Pot, qu'on a traité
15:33 de quoi d'autre ? De Staline,
15:35 enfin, il y en a encore qui... - Est-ce qu'on répond à
15:37 l'insulte par la calomnie ? C'est pas sûr.
15:39 - C'est pas forcément le meilleur moyen
15:41 de répondre, mais en tout cas, c'est bizarre
15:43 quand, lui, ça lui arrive, personne ne s'indigne.
15:45 Et ensuite... - Chut. - Bah, en tout cas,
15:47 pas vous. - C'est pas trop pour vous.
15:49 - Personne... Et en tout cas, il y a une chose,
15:51 et là, je suis tout à fait d'accord avec vous, c'est
15:53 en fait, au bout d'un moment,
15:55 on n'arrive plus à distinguer qui...
15:57 Et le souci, c'est que...
15:59 Je suis ce que vous dites souvent,
16:01 et quand, dans vos démonstrations, vous passez
16:03 votre temps à coller le Front National
16:05 et la France Insoumise, qui ont
16:07 deux projets radicalement différents,
16:09 effectivement, vous créez un agglomérat,
16:11 et un peu de confusionnisme,
16:13 qui fait que vous participez à ça, et je trouve ça
16:15 vraiment dommage. Ensuite,
16:17 honnêtement, dans la classe politique, des mots
16:19 qui volent, et qui volent
16:21 dur... Attendez, je termine.
16:23 Qui volent dur, ça arrive, je viens de le prouver
16:25 avec Jean-Luc Mélenchon, mais pas que, il y a des...
16:27 Moi, par contre, ce que je regrette
16:29 dans cette histoire, vraiment, c'est les militants
16:31 communistes, qui
16:33 peut-être, beaucoup l'ont pris
16:35 pour eux, et ça n'a pas été adressé,
16:37 mais plutôt, je pense...
16:39 Parce qu'elle a dit "il y a du Dorio"
16:41 en Bruxelles, elle n'a pas dit "Bruxelles, c'est Dorio".
16:43 Et donc, du coup, ils l'ont
16:45 pris, parce qu'il y a des militants communistes qui ont des
16:47 grands-pères, qui ont lutté contre les nazis, et ça,
16:49 pour le coup, ça me peine vraiment.
16:51 - Quel niveau de bassesse politique, quand même ?
16:53 - Je peux répondre, quand même, très rapidement ?
16:55 - Oui, vous êtes prêt à partir, vous pouvez répondre.
16:57 - Sur le fait de dire que c'est des petites phrases, que c'est
16:59 insignifiant, que ça ne vaut pas la peine d'être commenté, alors...
17:01 - Je pense. - Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que ça
17:03 dit quelque chose de la conception de la démocratie
17:05 d'un parti. Un parti qui va, par exemple,
17:07 être incapable de...
17:09 de débattre en interne,
17:11 et d'ailleurs, c'est dommage, parce que ça met
17:13 sous le tapis le travail formidable de
17:15 certains députés de LFI,
17:17 par exemple, il y a... - Je parlais de M. Martinet, qui travaille sur les crèches.
17:19 - Oui, mais il n'y a pas que lui, par exemple, dans la réforme
17:21 des retraites, vous aviez aussi Adrien Couec,
17:23 qui a énormément travaillé en
17:25 commission des affaires sociales, et ça met tout
17:27 leur travail, en fait, sous le tapis,
17:29 ce qui est dommage. - Il ne tient qu'à vous de les mettre en lumière.
17:31 - Ah, mais je l'ai fait aussi, honnêtement, je l'ai fait aussi.
17:33 Il ne faut pas non plus caricaturer. - Je suis content que vous le fassiez.
17:35 - Je suis quand même sidéré de
17:37 ce que je viens d'entendre, c'est-à-dire qu'en permanence,
17:39 vous passez votre temps à dire...
17:41 - Il est dur matiné, quand même. - Non, mais je suis sidéré,
17:43 c'est assidératif. - Je crois que je peux me sidérer.
17:45 - Vous passez votre temps à dire...
17:47 Oui, mais c'est un peu justifié parce que
17:49 je pense que... - Je n'ai pas dit "justifié".
17:51 - Attendez, vous avez dit... - Je n'ai pas dit des mots que je n'ai pas dit.
17:53 - Je vous avais dit...
17:55 Oui, mais vous comprenez,
17:57 on a aussi traité Jean-Luc Mélenchon
17:59 de "poil pote", etc. - Je n'ai pas dit "vous comprenez".
18:01 - Non, mais laissez-moi terminer,
18:03 vous voyez, je ne vais pas couper. - Mais ne dites pas des mots que je n'ai pas dit, par contre.
18:05 - Est-ce que je peux aller jusqu'au bout de mon propos ?
18:07 - Moi, je pense qu'à un moment donné,
18:09 je suis désolé, un responsable politique,
18:11 un député, un responsable
18:13 du plus haut niveau,
18:15 ne peut pas se permettre
18:17 d'utiliser des mots qui, de toutes les façons, prêtent
18:19 à confusion. Pourquoi ? Parce que l'on sait
18:21 que les gens à qui on s'adresse
18:23 feront vite, très vite l'amalgame.
18:25 Et on a ce que l'on a, on a du
18:27 populisme, on a le clivage de la société
18:29 française, on passe beaucoup de temps... - Les gens ne sont pas bêtes.
18:31 - Oui, oui, c'est ce qu'on dit.
18:33 - Ah, bah oui, moi je dis, vous allez bien dire le contraire.
18:35 - C'est ce qu'on dit, on peut tout dire parce que
18:37 les gens ne sont pas bêtes. - Le peuple n'est pas stupide.
18:39 - Je ne pourrais pas m'exprimer, c'est pas grave.
18:41 - Si, si, allez-y, terminez.
18:43 - Non, non, je vais m'arrêter ici.
18:45 - Vous apportez la contradiction, je vous laisse vous déclarer.
18:47 - Non, mais c'est pas la contradiction, vous passez votre temps
18:49 à m'interrompre, je ne vous ai pas interrompu.
18:51 "Continuez à faussoyer la République",
18:53 parce que c'est ce type de discours...
18:55 Non, non, mais je parle de la personne d'Elefi
18:57 qui a fait cette déclaration. "Continuez
18:59 à faussoyer la République",
19:01 et on verra.
19:03 - Ce matin, juste, Louis Boyard
19:05 sur France Info a
19:07 confirmé ses propos,
19:09 enfin, a soutenu
19:11 les propos de Sophia Chirou,
19:13 en disant "elle ne doit pas s'excuser".
19:15 - Ah voilà, vous voyez, c'est très bien, continuez.
19:17 - Alors, moi je voulais dire deux choses.
19:19 La première chose, c'est que oui,
19:21 Mélenchon est dans une fuite en avant
19:23 politique quasiment
19:25 incontrôlée et incontrôlable
19:27 qui pose problème au sein même de ses troupes
19:29 quand on entend certains qui pour l'instant
19:31 sont un peu dans le mode silence, ils disent "non,
19:33 on n'est pas d'accord", et il est en train de s'isoler,
19:35 de se banquériser avec sa petite
19:37 troupe de fidèles dont Sonia Chirou, qui lui est
19:39 très proche, et Louis Boyard
19:41 également. Donc ça, c'est un premier point,
19:43 et ça ne concerne qu'Elefi, et c'est déjà un problème
19:45 au sein d'Elefi. Seconde difficulté,
19:47 les propos de Jean-Luc Mélenchon
19:49 qui sont d'ailleurs récurrents, qui sont toujours
19:51 dans l'excès, parfois
19:53 l'approximation politique et historique,
19:55 et parfois même carrément l'insulte et la
19:57 diffamation, sont, quand on regarde
19:59 de près, et je le redis parce que c'est très
20:01 important, quand on regarde de près les sondages
20:03 d'opinion qui sont faits, sont
20:05 disqualifiés par une partie des Français, qui disent
20:07 tous "ah non, là il va trop loin",
20:09 parce que les Français, contrairement à ce que pense Jean-Luc
20:11 Mélenchon, sont attachés à une certaine
20:13 forme de démocratie. Le débat, oui,
20:15 la distorsion du débat,
20:17 la distorsion des arguments, la fuite
20:19 en avant qui consiste à aller
20:21 toujours, toujours, toujours, toujours en avant, plus
20:23 loin encore, pour plaire à je ne sais pas quel
20:25 électorat très radical, finalement,
20:27 ça fait quoi ? Ça fait que la France
20:29 insoumise s'affaiblit, et que
20:31 le rassemblement national se renforce.
20:33 Voilà exactement ce qui est en train de se passer,
20:35 pardon, je termine, voilà exactement, non mais
20:37 je vois ça, voilà exactement ce qui est en train
20:39 de se passer dans l'opinion publique.
20:41 - Et que la gauche, dans son ensemble, s'affaiblit aussi, malheureusement.
20:43 - Oui, mais la gauche, on va la voir
20:45 quand elle va faire liste séparée aux Européennes,
20:47 on verra ce qu'elle va faire, parlons déjà de la gauche,
20:49 on verra ce qu'elle va faire
20:51 aux Européennes quand elle va faire liste séparée.
20:53 On verra ce que feront les écologistes, on verra ce que feront
20:55 ceux qui n'iront pas avec Mélenchon.
20:57 - Mais le niveau, enfin moi je trouve que le niveau
20:59 d'insulte est quand même assez
21:01 terrible. - D'autant que là encore,
21:03 vous voyez,
21:05 le niveau d'insulte, c'est plus
21:07 que le niveau d'insulte, parce que finalement,
21:09 et pardonnez ce rapprochement,
21:11 mais il se passe, et
21:13 Jacques Rubellix l'a
21:15 très bien dit,
21:17 il se passe ce qui se passe aux Etats-Unis,
21:19 c'est-à-dire qu'on n'est plus entre
21:21 Français en désaccord,
21:23 on est entre ennemis, parce qu'aux Etats-Unis,
21:25 c'est ce qui se passe, l'autre c'est l'ennemi.
21:27 Donc on a exactement, avec ce type de vocabulaire,
21:29 parce que quand on dit, eh bien c'est
21:31 du nazisme ou c'est proche d'un certain
21:33 nombre de gens, eh bien voilà,
21:35 c'est eux, c'est quelques, c'est pas un
21:37 contradicteur, c'est un ennemi, voilà. Et c'est ce qui
21:39 nous arrive en France tout doucement.
21:41 - Moi j'aurais aimé vraiment, je suis prêt à entendre ce que
21:43 vous dites, mais franchement,
21:45 je dois soulever et souligner
21:47 le deux poids deux mesures. Quand
21:49 Jean-Luc Mélenchon se prend des colibés
21:51 et on le compare à des dictateurs,
21:53 excusez-moi, on le compare à des dictateurs, je
21:55 n'entends personne
21:57 protester. - Posez la question à Valérie,
21:59 jamais ici, en tout cas en ce qui me concerne,
22:01 lorsque je suis invité, que ce soit
22:03 quelqu'un d'extrême droite, que ce soit quelqu'un de
22:05 gauche, que ce soit quelqu'un de la majorité,
22:07 il y a des propos, je suis désolé,
22:09 il y a des propos qui vous suffisent. - En fait, ce niveau de bassesse,
22:11 c'est toujours comme manger. - Moi je l'ai toujours dénoncé.
22:13 - On se retrouve dans un instant et nous allons
22:15 apaiser la conversation,
22:17 avec le pape.
22:19 - Sud Radio,
22:21 le 10h midi,
22:23 mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
22:25 - Et on continue nos débats avec
22:27 Jean-Claude Beaujour, Rani
22:29 Slimane, Virginie Le Guet et Lucas
22:31 Jakubowicz. Rani,
22:33 Slimane, on vous a entendu
22:35 sur votre coup de gueule,
22:37 maintenant on va passer à Jean-Claude
22:39 Beaujour qui va nous amener sur notre sujet
22:41 du pape. - Qui est plus apaisant,
22:43 mais on l'a chahuté, mais très amicalement,
22:45 parce que finalement c'est un débat d'idées.
22:47 - Ah oui ? - Et c'était pas personnel.
22:49 Oui, le coup de coeur, c'est
22:51 évidemment la venue du pape,
22:53 on sait, ça occupe l'actualité,
22:55 pour moi c'est
22:57 un vrai coup de coeur pour trois raisons. Tout d'abord,
22:59 la venue d'un pape à Marseille,
23:01 c'était il y a plus de 500 ans,
23:03 au moment où Catherine de Médicis
23:05 devait épouser Henri.
23:09 Et puis, c'est
23:11 important à titre personnel
23:13 sur le plan spirituel, parce qu'il est important
23:15 aussi, bien que
23:17 tout en étant laïque,
23:19 il est important que les uns et les autres puissent
23:21 se retrouver dans un courant de pensée spirituelle.
23:23 Le fait que le pape vienne en France, même s'il a
23:25 dit qu'il ne venait pas en France, mais à Marseille,
23:27 eh bien, pour moi,
23:29 ça a son importance.
23:31 Et puis, dernier point,
23:33 le pape est aussi chef d'Etat,
23:35 c'est une personnalité spirituelle,
23:37 au moment où, on voit
23:39 bien où il y a une polarisation de nos
23:41 sociétés, un clivage de nos sociétés,
23:43 il est important qu'une personnalité
23:45 spirituelle puisse aussi aider
23:47 au dialogue, dialogue entre
23:49 Français, entre
23:51 différentes couches de la société,
23:53 mais aussi au dialogue interreligieux,
23:55 qu'il puisse nous aider à prendre un peu de recul
23:57 sur des sujets... - Vous croyez vraiment ?
23:59 - Écoutez, tant qu'il y a vie et espoir,
24:01 pardonnez-moi Valérie, mais on ne peut pas
24:03 en permanence se dire "il n'y a rien à faire",
24:05 sinon, on pleure et puis
24:07 on se dit "tout est fichu". Moi, je pense que face
24:09 aux problèmes, et vous voyez bien comment même
24:11 dans l'opinion publique, on a
24:13 du mal à s'entendre, qu'une personnalité
24:15 spirituelle, parce que
24:17 le Pape reste une personnalité spirituelle,
24:19 puisse se faire entendre,
24:21 eh bien, quel que soit ce qu'il apportera,
24:23 ça sera déjà pas mal.
24:25 Et coup de chapeau
24:27 aussi, je voulais signaler à Jean-Claude
24:29 Godin, qui a beaucoup travaillé
24:31 pour la venue du Pape.
24:33 - Oui, Virginie ?
24:35 - Moi, je voulais dire deux choses à ce sujet-là.
24:37 D'abord, il est tout à fait intéressant
24:39 de voir que le Pape se revendique
24:41 comme une personnalité,
24:43 bien sûr, religieuse, mais comme une personnalité
24:45 politique. Et qu'aller à Marseille
24:47 est un geste ouvertement
24:49 et assumé, d'ailleurs, comme tel,
24:51 politique. Je crois que sa
24:53 première visite pontificale,
24:55 quatre mois après son élection, était réservée
24:57 sur l'île de Lampedusa,
24:59 et c'est de ça dont il va parler aujourd'hui,
25:01 et demain. C'est de la crise des migrants,
25:03 c'est de l'accueil que nous faisons, nous, en Europe,
25:05 de ces migrants qui traversent, et
25:07 parfois, pour un très grand nombre d'entre eux,
25:09 meurent dans les eaux de la Méditerranée.
25:11 Donc, c'est un déplacement,
25:13 bien sûr, religieux. Il y a une messe géante,
25:15 enfin, il va y avoir tout ce que
25:17 les catholiques peuvent espérer
25:19 et attendre, mais c'est un geste
25:21 essentiellement politique.
25:23 Je voudrais souligner, alors,
25:25 certains diront le courage, d'autres
25:27 diront... - L'ingérence, peut-être, aussi ?
25:29 - Oui, voilà. En tout cas, c'est totalement
25:31 assumé. Il ne fait rien par hasard.
25:33 Et quand il dit "je vais à Marseille, et je vais pas en France",
25:35 je pense que c'est simplement pour signifier
25:37 que ce n'est pas une visite d'Etat, mais qu'il a choisi
25:39 Marseille, une ville qui s'est façonnée par
25:41 les vagues susceptibles d'immigration,
25:43 pour parler d'un sujet qui lui tient particulièrement
25:45 à cœur depuis toujours. - Et où arrivent un
25:47 grand nombre de migrants, également,
25:49 dans les centres d'accueil. - Exactement.
25:51 - Je vais vous sidérer une fois de plus, maître,
25:53 je suis d'accord avec vous.
25:55 - Je pense qu'on va former une majorité.
25:57 - Non, mais vraiment,
25:59 alors, moi, pour plusieurs raisons,
26:01 je trouve que c'est une bonne chose.
26:03 La première, c'est que, effectivement,
26:05 c'est un chef...
26:07 Alors, c'est une personne spirituelle, moi, c'est très dur,
26:09 toujours de... J'en doute pas, mais c'est
26:11 surtout un chef religieux, et je trouve que
26:13 c'est bien que dans la République laïque,
26:15 que la liberté de culte
26:17 soit réaffirmée, avec divers cultes,
26:19 et divers cultes... Moi, je ne suis pas catholique,
26:21 mais je suis très content que le chef des catholiques soit
26:23 et puisse s'exprimer, et puisse faire même
26:25 office religieux dans la rue, comme l'autorise
26:27 la laïcité. La deuxième chose,
26:29 effectivement, comme vous l'avez dit aussi, c'est
26:31 la question qui vient pointer,
26:33 la question de l'accueil, la question de notre
26:35 humanité. C'est vrai que ces derniers jours,
26:37 avec l'afflux
26:39 de 12 000 personnes
26:41 sur l'île de Lampedusa,
26:43 il y a des mots qui sont utilisés
26:45 pour qualifier ça, et des mots qui sont passés dans le langage commun
26:47 et qui se trouvent regrettables. On parle de "flow",
26:49 on parle de "marée"... - De "submersion".
26:51 - De "submersion". C'est des êtres humains
26:53 qui... Et nous,
26:55 dans la même situation, eh ben, on ferait pareil.
26:57 Et d'ailleurs, il se trouve que moi, je suis
26:59 le fils d'un migrant. Donc je comprends assez
27:01 cela. Et on est tous,
27:03 plus ou moins d'ailleurs, à degrés divers,
27:05 c'est le cas. Et la question
27:07 pose aussi, c'est une question qui est plus politique, parce que
27:09 le fait qu'ils choisissent Marseille,
27:11 c'est très symptomatique
27:13 parce que c'est une vieille cité,
27:15 la plus vieille qu'on ait dans notre pays d'ailleurs,
27:17 et
27:19 qui symbolise la Méditerranée.
27:21 Et il y a une vraie réflexion sur le petit
27:23 bassin méditerranéen.
27:25 - Il va rencontrer des jeunes, il va rencontrer 70 jeunes
27:27 de toutes confessions,
27:29 originaires des pays
27:31 du bassin méditerranéen. C'est pour ça que j'ai
27:33 dit qu'il allait nous aider.
27:35 Et le peu qu'il fera sera déjà pas mal,
27:37 à prendre un peu de recul sur tous ces sujets.
27:39 - Et la seule personne dans cette histoire qui n'a pas pris de recul, et je le regrette,
27:41 ça a été le président Macron, qui a vraiment géré
27:43 cette séquence de manière politicarde
27:45 au possible. Et vraiment, c'est très regrettable.
27:47 Et d'ailleurs, je crois que ça a courroucé jusqu'au Vatican.
27:49 - Mais un auditeur me dit
27:51 "Les chrétiens d'Orient, ils s'en fichent".
27:53 C'est vrai qu'il a des choix,
27:55 parfois le pape François...
27:57 C'est la question
27:59 que pose un auditeur.
28:01 - Ah bah, les chrétiens d'Orient, vous voulez parler des chrétiens
28:03 notamment arabes et assyriens ? Oui !
28:05 Bah non, il a plusieurs fois
28:07 agi, et la diplomatie du Vatican,
28:09 elle agit,
28:11 elle est puissante,
28:13 et notamment dans les pays...
28:15 Oui, non mais les chrétiens arabes, je ne pense pas qu'ils soient
28:17 oubliés par le... - La visite du pape,
28:19 pour vous, qu'est-ce que ça représente,
28:21 Lucas Jakubowicz ?
28:23 - C'est une visite d'Etat, effectivement,
28:25 le choix de Marseille est symbolique,
28:27 après sur les chrétiens d'Orient, il faut faire attention à une chose,
28:29 - C'est pas une visite d'Etat.
28:31 - Non mais comme il est chef d'Etat, c'est une visite
28:33 d'un chef d'Etat.
28:35 - Mais juste que le roi, c'était une visite d'Etat !
28:37 - Mais pour revenir sur les chrétiens d'Orient,
28:39 en fait, il y a un malentendu,
28:41 c'est-à-dire qu'il y a quelques années, le pape avait
28:43 amené dans son avion, effectivement,
28:45 des chrétiens d'Orient et des musulmans,
28:47 donc une partie de la communauté catholique
28:49 lui avait "tapé sur les doigts",
28:51 mais ce qu'il faut savoir, c'est que le Vatican est donc un Etat,
28:53 avec un réseau diplomatique
28:55 très dense, avec des nonces dans plusieurs
28:57 pays, et les nonces qui sont
28:59 notamment dans les pays où vivent les chrétiens d'Orient
29:01 sont extrêmement actifs, dans nombre,
29:03 mais finalement, on n'a pas besoin de faire
29:05 des tweets, des vidéos TikTok,
29:07 - C'est juste une précision,
29:09 c'est que la diplomatie du Vatican,
29:11 qui est quand même très active,
29:13 à tout point de vue,
29:15 elle est aussi discrète.
29:17 Voilà, il ne faut pas
29:19 tomber dans le piège des déclarations.
29:21 - Mais certains reprochent au pape
29:23 de venir faire une visite
29:25 éminemment politique, puisque
29:27 ça va être un discours sur l'accueil des migrants,
29:29 on sait toute la problématique
29:31 et la polémique même qu'il peut y avoir
29:33 en France.
29:35 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
29:37 - Mais, j'ai envie de dire...
29:39 - Il est dans son rôle de venir dire "et mons nous,
29:41 les uns les autres, accueillons toute la misère du monde".
29:43 - Si le pape ne le dit pas, qui va le dire ?
29:45 - Valérie, je pense qu'il ne faut pas caricaturer.
29:47 Le pape n'est pas non plus stupide,
29:49 - D'ailleurs, il ne va pas dire ça.
29:51 - C'est un homme informé,
29:53 c'est un homme qui a une certaine épaisseur,
29:55 et il n'a pas d'instructions à nous donner,
29:57 et je pense qu'il ne voudra pas nous donner d'instructions,
29:59 mais il donnera son point de vue
30:01 en tant que chef religieux,
30:03 en tant qu'homme spirituel,
30:05 pour nous aider à réfléchir,
30:07 pour trouver la bonne solution.
30:09 On sait très bien qu'on ne peut pas simplement dire
30:11 d'un coup de baguette "allez, tout le monde",
30:13 mais peut-être nous aider à réfléchir
30:15 aux solutions de fonds
30:17 qui nous permettraient de mieux gérer
30:19 la question migratoire,
30:21 parce qu'il y a la question de l'accueil,
30:23 la question de Frontex, etc.
30:25 Ça, c'est de la technique, mais il y a aussi le "pourquoi".
30:27 Pourquoi il y a ces développements économiques
30:29 très instables ou déséquilibrés
30:31 entre le Sud et le Nord ?
30:33 Pourquoi est-ce que les questions de sécurité,
30:35 les questions d'environnement
30:37 peuvent nous inciter à réfléchir
30:39 à façon de gérer la question,
30:41 non pas d'immigration,
30:43 je parle de politique,
30:45 des migrations tout autour de la planète,
30:47 parce que ce qui est vrai en Méditerranée
30:49 est vrai aussi ailleurs.
30:51 - Lucas, Jacques Hubelwitz ?
30:53 - Ce que je trouve très intéressant dans la position du pape
30:55 vis-à-vis des migrations, c'est qu'en fait,
30:57 je vois ça avec un oeil extérieur,
30:59 je ne fais pas partie de la communauté catholique,
31:01 mais j'ai l'impression qu'il met en fait
31:03 les catholiques devant leur contradiction,
31:05 c'est-à-dire qu'il y a d'un côté des catholiques
31:07 qui disaient effectivement qu'il faut suivre
31:09 les règles de la ville, tendre la main aux plus démunis,
31:11 y compris quand ils sont migrants,
31:13 y compris quand ils n'ont pas notre religion,
31:15 c'est notre devoir, et d'un autre côté,
31:17 il y a aussi toute une frange de catholiques
31:19 qui sont plus traditionnalistes,
31:21 qui disent que non, il faut nous préserver nous-mêmes,
31:23 il ne faut pas tendre la main systématiquement,
31:25 etc. Et effectivement,
31:27 le pape, de par son discours,
31:29 cristallise toutes ces
31:31 contradictions, et par exemple,
31:33 je me demande comment le gouvernement polonais
31:35 qui se dit catholique, mais opposé
31:37 à l'arrivée d'un migrant sur son sol,
31:39 peut réagir vis-à-vis des procédures.
31:41 - C'est pour ça que j'ai indiqué
31:43 qu'il n'allait pas y avoir de solution miracle,
31:45 mais c'était plutôt pour nous mettre
31:47 sur la voie de la réflexion.
31:49 - Et qui va devoir marcher sur des oeufs.
31:51 - Bien sûr.
31:53 - Mais la chose qu'il y a,
31:55 par rapport à ça, c'est aussi qu'il faut se décentrer,
31:57 parce que nous les Français, on aime bien penser
31:59 qu'on est le centre du monde. Il vient à Marseille,
32:01 il a dit "je viens à Marseille, je ne viens pas en France".
32:03 Il ne parle pas qu'à la France, c'est pour ça
32:05 qu'il a posé la question à Valérie de comment
32:07 on se positionne. En vrai, il parle, je pense,
32:09 à l'ensemble des pays européens
32:11 en venant à Marseille, en aillant sur une des villes
32:13 qui est l'épicentre
32:15 de ce que représente la Méditerranée.
32:17 - C'est certain que le pape a une audience
32:19 internationale qui fait qu'on peut imaginer
32:21 qu'il sera aussi entendu au-delà
32:23 de Marseille et des frontières de la France.
32:25 - Moi je crains que ce soit des mots
32:27 généreux,
32:29 des mots sans doute en prun de hauteur,
32:31 parce que c'est un pape
32:33 extrêmement spirituel
32:35 et réfléchi, mais
32:37 quand vous dites "il va proposer des solutions",
32:39 non, il ne proposera...
32:41 - Ah non, j'ai pas dit que...
32:43 - Il ne proposera aucune solution.
32:45 Il ne fera rien d'autre avant ça.
32:47 La solution
32:49 de l'accueil
32:51 des migrants ne passera que par
32:53 un accord des pays européens, on en est
32:55 extrêmement loin, et je crains
32:57 que sur ce terrain précis, rien ne bouge pendant
32:59 très longtemps. - Allez, petite pause,
33:01 11h29 sur Sud Radio.
33:03 On se retrouve dans un instant.
33:05 - Sud Radio,
33:07 le 10h midi,
33:09 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
33:11 Sud Radio,
33:13 le 10h midi,
33:15 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
33:17 - Mettons-nous d'accord,
33:19 autour de Jean-Claude Beaujour, Rani,
33:21 Slimane, Virginie Le Gaye, Lucas Jakubowicz,
33:23 le pape,
33:25 évidemment, la marche contre les violences policières
33:27 et le racisme systémique demain.
33:29 À l'instant,
33:31 on apprend que l'ex-candidate
33:33 à la présidentielle Marine Le Pen risque de
33:35 devoir affronter la justice.
33:37 Le parquet de Paris a demandé un procès
33:39 pour 24 personnes, dont
33:41 Marine Le Pen, mise en examen pour détournement
33:43 de fonds publics. La justice la soupçonne
33:45 d'avoir mis en place un système organisé
33:47 frauduleux de détournement des fonds
33:49 européens à son profit par le biais
33:51 d'emplois fictifs d'assistants
33:53 parlementaires. Elle a déjà remboursé
33:55 330 000 euros qui ont été réclamés
33:57 par le Parlement européen dans cette affaire,
33:59 mais visiblement, la justice a décidé
34:01 de se saisir, peut-être, Jean-Claude Beaujour,
34:03 parce que c'est un... Est-ce que c'est important
34:05 ou pas ? Est-ce que c'est
34:07 un fait politique et judiciaire
34:09 important ? - De la même façon que nous avons
34:11 eu l'occasion de dire, et on s'est
34:13 beaucoup émus, on a dit sur ces plateaux
34:15 et ailleurs, comment, par exemple, aux Etats-Unis,
34:17 que Donald Trump puisse penser
34:19 à se représenter alors qu'il est poursuivi par la justice.
34:21 On a vu ce qui s'est produit avec François Fillon,
34:23 il est normal qu'il rentre des comptes.
34:25 Oui, je pense qu'aujourd'hui,
34:27 nos concitoyens, et là encore, je le disais
34:29 tout à l'heure, il faut que nous
34:31 ayons une culture
34:33 du respect de la loi.
34:35 Et si on veut que nos concitoyens...
34:37 Vous savez, quand on va
34:39 interpeller le jeune et qu'on lui
34:41 dit "tu as mal fait", quand un magistrat dans
34:43 une salle d'audience fait un rappel
34:45 à la loi à un jeune qui s'est mal
34:47 comporté, je parle même pas des choses les plus graves,
34:49 mais ne serait-ce que des incivilités,
34:51 on ne peut pas dire que l'on dénonce les
34:53 incivilités et violer
34:55 ostensiblement la loi. Il peut y avoir
34:57 des erreurs, des errements, ça arrive à tout le monde,
34:59 il n'y a pas de société parfaite, il n'y a pas de structure
35:01 dans lesquelles il ne puisse pas y avoir des erreurs. Attention.
35:03 Mais s'il s'est avéré
35:05 qu'elle a mis en place un système
35:07 frauduleux, ben oui,
35:09 elle doit être sanctionnée conformément
35:11 à la loi, ni plus ni moins,
35:13 et aux électeurs à en tirer
35:15 les conséquences.
35:17 - Oui, je rappelle que l'histoire des emplois fictifs
35:19 au Parlement européen court depuis très longtemps,
35:21 il y a eu plusieurs parties, et que François Bayrou
35:23 avait lui-même dû démissionner de son poste
35:25 de garde des Sceaux pour les mêmes raisons.
35:27 - Mais ça en est où ?
35:29 - Il y a aussi une procédure... - Ça fait combien ?
35:31 Ça fait 8 ans, 7 ans ? - Il y a une procédure qui est en cours.
35:33 Alors on peut souligner
35:35 que c'est un
35:37 système quasi généralisé qui a été
35:39 utilisé pendant de nombreuses années.
35:41 On faisait payer par l'Europe
35:43 des assistants parlementaires
35:45 fictifs qui en fait travaillaient pour le siège
35:47 à Paris, et qui de temps en temps
35:49 se rendait sur place, mais à peine.
35:51 Et pas mal de parties ont
35:53 alimenté ce système.
35:55 Que ça arrive au Front National, qui peut-être
35:57 l'a fait comme les autres,
35:59 c'est une nouvelle, disons, logique
36:01 dans le déroulement des faits judiciaires.
36:03 C'est une mauvaise nouvelle politique pour Marine Le Pen,
36:05 qui est en assez bonne santé électorale
36:07 dans notre pays, et qui pourrait
36:09 estimer que ça va assombrir son horizon
36:11 de 2027, ce qui est possible.
36:13 - Oui, Rani Simon ? - Par rapport à ça,
36:15 en fait elle a déjà plus ou moins appelé des coupables, parce qu'on l'avait rappelé Valérie.
36:17 Elle a remboursé de l'argent.
36:19 Donc ça veut dire qu'il y avait de l'argent qui a été induit.
36:21 Bon, déjà, je pense que
36:23 la messe est dite pour... - Oui, à partir du moment où on rembourse...
36:25 - Voilà.
36:27 Après, la chose
36:29 qu'il y a par rapport à ça, effectivement,
36:31 je suis d'accord avec vous sur le fait que
36:33 moi je pense que c'est quelque chose
36:35 qui risque de lui faire
36:37 très mal, parce que les Français, je pense, sont à
36:39 un stade où, et vous l'avez
36:41 un peu dit en creux,
36:43 on ne peut pas continuer comme ça.
36:45 - C'est l'intérêt d'être argent qui paye tout ça.
36:47 - C'est notre argent. - C'est sûrement nos journées de travail qui payent ça.
36:49 - Et qui plus est s'est accentué
36:51 par le fait qu'elle passe son temps
36:53 à parler de... - Oui, de probité.
36:55 - De probité, voilà.
36:57 Donc ceux qui au moins ont
36:59 l'honorable posture de ne rien dire,
37:01 quand ils se font attraper, au moins ils nous ont pas fait
37:03 la leçon de morale. Quand c'est quelqu'un qui fait la leçon
37:05 de morale, c'est plus dommage.
37:07 - Et puis ça montre qu'on n'a pas tiré des leçons,
37:09 parce que souvenez-vous, les emplois fictifs, c'était déjà
37:11 l'affaire Tsibéri, Mairie de Paris,
37:13 qui avait été condamnée, la pauvre Zavier,
37:15 qui avait été condamnée à l'époque pour 20 000 francs,
37:17 pour le rapport de 20 000 francs.
37:19 Je veux dire, c'est ne pas tirer des leçons
37:21 du passé, alors même qu'on sait,
37:23 et on a oublié Jacques Chirac, on sait qu'il y a
37:25 des sanctions, on a oublié Juppé.
37:27 - Mais quoi, ils pensent passer à travers les gouttes ?
37:29 Une auditrice me dit, mais le Modem
37:31 aussi, il n'y a pas de procès en vue,
37:33 il y a une autre situation.
37:35 - Il y a une procédure judiciaire en cours.
37:37 - Mais un long cours.
37:39 - Oui, un très long cours. Lucas, Jacques Hubovic.
37:41 - Oui, juste pour dire, est-ce que ça va lui porter préjudice
37:43 ou pas dans les yeux ? - Je suis pas sûre. - J'en suis pas persuadé.
37:45 - Non, moi non plus. - Je vous rappelle quand même
37:47 que François Fillon, qui était dans des procès jusqu'au coup,
37:49 il a failli passer au deuxième tour
37:51 avec près de 20%. - Et puis c'est le Parlement
37:53 européen. - Il a failli pas tout à fait, mais c'est vrai qu'il est arrivé.
37:55 - Il a fait plus haut que ce qui était attendu.
37:57 Et puis, rappelez-vous,
37:59 aussi, pendant la dernière présidentielle,
38:01 tout le monde disait, vous voyez, les propos
38:03 pro-russes de Mélenchon, de Marine Le Pen,
38:05 ça va leur porter préjudice.
38:07 - En réalité, les électeurs n'en ont pas.
38:09 - Mais ça n'a rien à voir, là on parle de...
38:11 Les gens, vraiment,
38:13 les gens n'en peuvent plus.
38:15 Ils tirent la langue, c'est 11% dans le panier.
38:17 Vous allez la prendre,
38:19 c'est deux balles le litre. Là,
38:21 savoir qu'il y en a qui se gavent sur l'argent public,
38:23 vous garantit que ça passe pas. - Vous savez, jusqu'à une période
38:25 récente, la classe moyenne
38:27 arrivait à son sortie et on arrivait, c'est pour ça
38:29 que je parle de frossoyeurs de la République, on arrivait
38:31 à s'imaginer que de génération en génération,
38:33 on allait pouvoir avancer.
38:35 Et aujourd'hui, on se rend compte
38:37 qu'un instituteur, dans une situation
38:39 dramatique,
38:41 quand on est même cadre moyen,
38:43 on vit très difficilement.
38:45 Alors, on ne peut plus, parce que
38:47 nous payons tout cela. - Alors, juste
38:49 pour préciser quand même les choses, parce que vous
38:51 dites, Rani,
38:53 des gens qui s'en mettent plein les poches, là,
38:55 en fait, ce dont elle est accusée,
38:57 c'est d'avoir payé salariés
38:59 deux personnes... - Oui, il n'y a pas d'enrichissement personnel.
39:01 - Il n'y a pas d'enrichissement personnel. - Personnel. - Ce sont deux personnes...
39:03 - C'est l'enquête et le procès qui veut dire...
39:05 - Oui, mais ce que le Parlement
39:07 lui reproche, c'est d'avoir salarié
39:09 sa chef de cabinet et son garde
39:11 du corps sur les fonds du
39:13 Parlement européen, alors qu'ils travaillaient
39:15 pour le Rassemblement national. - Juste peut-être aussi
39:17 quelque chose, et je trouve que ça en dit énormément
39:19 sur le rapport de la classe politique
39:21 à l'Union européenne, parce que depuis des années,
39:23 on se plaint de la perte de l'influence
39:25 de la France dans les instances
39:27 européennes. Mais regardez, heureusement,
39:29 ça a changé, je trouve, depuis les dernières
39:31 années européennes, mais pendant longtemps,
39:33 tous les partis politiques utilisaient le scrutin européen
39:35 pour récompenser des fidèles,
39:37 pour placardiser des has-beens,
39:39 et en gros, pour...
39:41 pour avoir un peu d'argent dans les caisses,
39:43 comme l'a fait le Rassemblement national.
39:45 - Et pas que lui.
39:47 - Mais regardez quel est le bilan
39:49 concret, par exemple, des députés européens
39:51 du Rassemblement national en Europe.
39:53 C'est quasiment nul.
39:55 Et d'ailleurs, on a beaucoup d'entre eux, dont Jordan Bardella,
39:57 qui font partie de la commission des pétitions,
39:59 et très connue à Bruxelles, parce que j'ai ça,
40:01 en gros, on fait le moins.
40:03 - Après, il faut savoir
40:05 quand même que le Parlement européen,
40:07 je ne tombe pas à défaut de M. Bardella,
40:09 mais le Parlement européen, on peut parler
40:11 du désamont de la classe politique pour ce Parlement,
40:13 il faut dire que ce Parlement est incroyable, c'est le seul Parlement
40:15 du monde où on ne peut pas initier une loi.
40:17 Même dans les régimes communistes, on faisait croire
40:19 qu'on pouvait initier une loi.
40:21 - Je suis d'accord, mais là encore,
40:23 je suis...
40:25 - C'est moi qui vais être d'accord avec vous.
40:27 - Tout arrive.
40:29 Mettez-vous d'accord, c'est le nom de l'émission.
40:31 - On va faire une majorité.
40:33 Mais là encore, à partir du moment
40:35 où vous considérez qu'il est sans intérêt,
40:37 vous n'y allez pas. Mais vous ne pouvez pas
40:39 y aller et dire "je vais récupérer
40:41 les avantages que me donne..."
40:43 Là encore, "je vais récupérer les avantages
40:45 pour pouvoir faire fonctionner mon parti."
40:47 Dernier point, oui,
40:49 nous devons continuer à réfléchir à la manière
40:51 dont on finance la vie politique.
40:53 - Oui, c'est ça, c'est cette question que ça pose aussi.
40:55 - Parce que aussi bien dans l'affaire Chirac
40:57 que dans l'affaire
40:59 du Modem et autres,
41:01 le vrai problème aujourd'hui,
41:03 Rassemblement National, le vrai sujet,
41:05 c'est qu'il n'y a pas eu d'enrichissement
41:07 personnel, c'est comment
41:09 est-ce qu'on emploie,
41:11 comment est-ce qu'on finance, comment est-ce qu'on paye
41:13 les gens qui travaillent dans un parti politique
41:15 et nous avons besoin de partis.
41:17 - Et de clarifier les choses,
41:19 un auditeur, Stéphane, me dit "de toute façon,
41:21 ce sera dans trois ans,
41:23 après l'élection présidentielle, le procès n'aura
41:25 certainement pas eu lieu."
41:27 Donc c'est sur ce qu'on disait, à savoir...
41:29 - C'est sûr que...
41:31 C'est une modère, hein ?
41:33 Que vous soyez puissant ou pas.
41:35 Et c'est vrai que
41:37 les personnages politiques,
41:39 à quelques exceptions près,
41:41 ont quand même
41:43 la possibilité de bénéficier
41:45 d'un long terme de pouvoir être jugé.
41:47 - Alors cela est en dit,
41:49 quel que soit la campagne...
41:51 - Oui, mais il reviendra dans la campagne, bien sûr.
41:53 - Et ça se joue quand même au finish,
41:55 c'est tendu,
41:57 le deuxième tour, les derniers mois sont tendus,
41:59 donc tout ce qui pourra
42:01 alimenter la polémique sera retenu,
42:03 quel que soit le candidat d'Amixem.
42:05 - En tout cas, pour quelqu'un qui se...
42:07 Moi c'est là où je pense que ça va lui faire mal,
42:09 parce qu'on passe son temps à nous faire croire
42:11 qu'elle est anti-système, alors, comme il dit l'autre,
42:13 c'est l'assurance-vie du système, pour le coup.
42:15 Et là, nous faire croire qu'elle est anti-système
42:17 et qu'elle a fait justement un véritable
42:19 système dans le système
42:21 pour pouvoir continuer à progresser,
42:23 c'est vrai que...
42:25 C'est un tas de nombres d'incohérences
42:27 qui, je pense, au fur et à mesure...
42:29 - Oui, ils sont pas audibles.
42:31 Allez, on va marquer une petite pause,
42:33 11h41 sur Sud Radio, et on va revenir
42:35 pour parler de cette manifestation
42:37 contre les violences policières, et puis éventuellement
42:39 la planification écologique.
42:41 Est-ce bien la priorité des Français, aujourd'hui ?
42:43 Est-ce que cela va vraiment améliorer,
42:45 protéger le pouvoir d'achat
42:47 comme l'assure Elisabeth Borne ? A tout de suite.
42:49 - Avec vous, sur Sud Radio,
43:03 jusqu'à midi, il ne nous reste plus beaucoup de temps,
43:05 mais je voulais qu'on parle de cette manifestation
43:07 demain, qui est organisée
43:09 par la France Insoumise,
43:11 entre autres, et Europe Écologie-Les Verts,
43:13 pour certains d'entre eux,
43:15 pour dénoncer les violences policières.
43:17 Alors, écoutez, ce matin,
43:19 Sandrine Rousseau, elle était l'invité
43:21 de Jean-Jacques Bourdin, qui lui a posé
43:23 la question de savoir s'il y avait
43:25 un racisme systémique dans la police.
43:27 - Il y a un racisme systémique dans la police ?
43:29 Selon vous ?
43:31 - Je pense que l'institution
43:33 n'est pas
43:35 exemple de racisme. Je pense que, oui,
43:37 il y a un racisme systémique dans la police.
43:39 - Donc un racisme d'État ?
43:41 - Je ne veux pas dire que
43:43 les policiers sont racistes,
43:45 parce que je pense qu'il y a des policiers qui subissent
43:47 ces consignes,
43:49 et qu'il y en a bien d'autres
43:51 qui ont à cœur d'être
43:53 dans une égalité de traitement
43:55 absolue, et je les en remercie,
43:57 d'ailleurs, mais quand on regarde
43:59 par exemple la question emblématique
44:01 des contrôles au faciès,
44:03 il est anormal, profondément
44:05 anormal, que selon sa couleur de peau,
44:07 nous n'ayons pas la même probabilité
44:09 d'être contrôlés.
44:11 - Alors il y a une centaine d'organisations
44:13 qui appellent à manifester
44:15 ce 23 septembre.
44:17 Virginie ?
44:19 - Alors, peut-être trois petites observations.
44:21 D'abord, je note que, bien sûr,
44:23 il y a les filles, les écolos,
44:25 il y a la CGT, Extinction Rebellion,
44:27 c'est-à-dire qu'il y a quand même toute une mouvance ultra-gauche,
44:29 une sphère écologie radicale
44:31 qui a appelé à cette manifestation,
44:33 contrairement au Parti
44:35 communiste qui n'a pas appelé
44:37 à y participer, ou au Parti socialiste qui n'y sera pas présent.
44:39 Donc on voit déjà là qu'il y a quand même une fracture
44:41 au sein même de la gauche.
44:43 Autre chose qui me choque, moi, c'est la participation
44:45 du Syndicat national de la magistrature
44:47 à cette manifestation.
44:49 Que vient faire le Syndicat national de la magistrature ?
44:51 Bon, certes,
44:53 qui se reconnaît lui-même
44:55 comme un syndicat très politisé,
44:57 mais là, je trouve qu'il franchit une borne, de même qu'il avait
44:59 franchi une borne lorsqu'il avait sa table
45:01 à la fête de l'Huma. Il y a là un,
45:03 je ne sais pas, un dévoiement, je trouve,
45:05 de ce qui doit être sa fonction
45:07 à lui, qui est simplement
45:09 de défendre les gens qu'il est censé défendre.
45:11 Mais bon, ça c'est une autre chose.
45:13 Troisième chose que je note, c'est que
45:15 Emmanuel Macron lui-même
45:17 a beaucoup évolué sur cette question
45:19 des violences policières, et a fini par créer
45:21 une forme d'ambiguïté, sinon même
45:23 de doute au sein de l'opinion publique.
45:25 J'ai le souvenir d'une phrase qu'il a prononcée
45:27 à Brut, où on l'interrogeait sur
45:29 les violences policières, et où il a fini
45:31 par dire "Oh bah si ça vous fait plaisir
45:33 que je le dise". Bah non, en fait,
45:35 il ne s'agit pas de se faire plaisir ou pas de se faire plaisir.
45:37 Il s'agit, surtout quand on est chef d'État,
45:39 de dire "Oui, il y a des violences
45:41 policières, non il n'y en a pas".
45:43 Des violences policières systémiques. Et là,
45:45 le chef de l'État lui-même, à force de
45:47 fassayer et de changer de position,
45:49 et on pourrait le répéter de média
45:51 en média pendant de nombreuses années, je trouve
45:53 à contribuer à,
45:55 je trouve, inscrire
45:57 au sein de l'opinion publique une forme
45:59 d'ambiguïté.
46:01 Et ce qu'il y en a, ce qu'il n'y en a pas,
46:03 finalement, le débat est faussé depuis très très
46:05 longtemps. - Et Lucas, Jacques Hubévit,
46:07 sur cette manifestation ? - En fait, je ne sais pas
46:09 trop si les organisations et les personnes qui
46:11 manifestent le font par idéologie
46:13 parce qu'ils pensent vraiment qu'il y a du racisme
46:15 systémique dans la police. Si c'est le cas,
46:17 pourquoi pas, il y a un droit de manifestation, il y a un droit
46:19 de libre-pensée, pourquoi pas. - Elle n'est pas interdite d'ailleurs.
46:21 - Si ils le font dans un but électoral,
46:23 c'est assez douteux, et Valérie,
46:25 vous avez fait en début... Virginie, pardon.
46:27 - Ça commence par "V", vous êtes d'accord.
46:29 - Vous avez fait en début
46:31 d'émission la promotion d'un livre,
46:33 moi je vais peut-être faire de la publicité pour un magazine
46:35 de mes confrères de Marianne,
46:37 qui ont sorti dans le dernier numéro
46:39 vraiment une grosse enquête,
46:41 par Cluster17, sur
46:43 la popularité de la fille
46:45 de la gauche, etc., et qui montrent
46:47 qu'en réalité, ces questions des violences policières
46:49 ne sont pas jugées comme prioritaires
46:51 par la majorité des Français,
46:53 y compris les Français
46:55 qui vivent dans les zones urbaines sensibles,
46:57 qui ont les mêmes préoccupations que les autres.
46:59 Donc en fait, politiquement, ils prennent
47:01 un risque, peut-être de cliver
47:03 une partie de leur électorat, sans forcément
47:05 regagner des voix par ailleurs.
47:07 Donc si c'est politique, si c'est électoraliste,
47:09 ça risque de ne pas être
47:11 très productif, et si
47:13 c'est vraiment quelque chose qu'elle y croit,
47:15 pourquoi pas manifester ?
47:17 C'est toujours les mêmes petits groupuscules, le temps qu'ils manifestent.
47:19 C'est ça aussi qui est intéressant, c'est qu'en fait,
47:21 ils ne convertissent pas
47:23 beaucoup, on va dire, de gens
47:25 sans opinion à leur cause. - Ils se parlent à eux-mêmes.
47:27 - Oui, d'une certaine façon. - Alors,
47:29 Rani, Simon. - Bon,
47:31 je passerai le fait quand même que la CGT
47:33 est un mouvement d'ultra-gauche.
47:35 Voilà, c'est des mots...
47:37 Tout à l'heure on parlait des mots qui ont un sens.
47:39 - C'est pas du tout ce que j'ai dit, mais c'est pas grave.
47:41 - Des groupuscules d'ultra-gauche.
47:43 - Ultra-gauche, ultra-gauche.
47:45 - Il y en a, il y en a. - En Europe, ça a eu
47:47 une histoire, et honnêtement,
47:49 tout à l'heure on parlait de ça,
47:51 de comment on est en capacité
47:53 de dire les bons mots,
47:55 il faut que ça soit de part et d'autre.
47:57 - Non, non, par contre, je n'ai jamais dit que la CGT
47:59 est un mouvement d'ultra-... Ah bon, bah d'accord.
48:01 - Très bien. Et d'ailleurs, pour le Parti Communiste,
48:03 je crois qu'il y a, par contre, il y a plusieurs
48:05 courants, il y a la fédération, je crois,
48:07 de Saint-Denis qui a décidé d'y aller,
48:09 il y a une partie du PCF qui sera présent.
48:11 Moi, à titre individuel, j'y serai.
48:13 À cette marche. Moi, je pense que c'est important.
48:15 Alors,
48:17 on parle du fond. Le fond,
48:19 c'est la question du...
48:21 Est-ce qu'il y a racisme systémique ou pas ?
48:23 Là, la marche, c'est contre les violences
48:25 policières. Je pense qu'on peut le dire en France,
48:27 à part si vraiment, on ferme les yeux
48:29 et on se bouche les oreilles. - Contre les violences policières
48:31 et le racisme systémique. - Et qu'il y a...
48:33 - C'est l'entièreté de la manif.
48:35 - Oui, oui, je commence par le premier.
48:37 Il y a des violences, parce qu'on n'en parle pas,
48:39 il y a des violences policières en France, ça existe,
48:41 c'est pas anodin, il y a des morts,
48:43 il y a un garçon, Eddy, à Marseille,
48:45 qui s'est retrouvé avec un crâne
48:47 fracassé, l'image parle d'elle-même.
48:49 C'est pas des petits cas sporadiques,
48:51 ça arrive. Donc la question qu'on pose,
48:53 c'est, et moi je suis content qu'on parle
48:55 au niveau systémique et pas au niveau individuel,
48:57 on dirait "ah, regardez, les policiers, ils sont tous racistes". Non,
48:59 tous les policiers ne sont pas racistes, bien évidemment.
49:01 Mais la doctrine de la police,
49:03 elle doit être remise en question. Et je trouve que c'est ça
49:05 quand on remet la doctrine des
49:07 corps d'État en question. Et pour la
49:09 police en particulier, moi j'habite dans
49:11 un quartier populaire, et en effet,
49:13 moi je suis d'accord, il y a
49:15 une partie, et une grosse partie,
49:17 dans les quartiers populaires, des gens qui veulent,
49:19 tout simplement, et je le dis le mot et je l'assume, de l'ordre.
49:21 Comme tous les Français.
49:23 - Vivre en paix. - Vivre en paix. Et bien,
49:25 le problème qu'il y a, c'est que la police n'est
49:27 pas capable, et notamment les ministres qui en sont
49:29 responsables, je parle pas des policiers sur le terrain qui
49:31 ne font qu'appliquer, très souvent,
49:33 de la doctrine qui fait
49:35 que par exemple dans mon quartier, il y a un petit commissariat
49:37 qui a fermé il y a bien longtemps,
49:39 sous Sarkozy, la droite,
49:41 qui soit disant est pour
49:43 l'ordre tout le temps, tout le temps.
49:45 Et bien il se trouve que ce petit
49:47 commissariat, ce poste de police a fermé,
49:49 et que depuis, le quartier,
49:51 honnêtement, il va beaucoup moins bien.
49:53 Et nous, on est beaucoup à vouloir
49:55 faire en sorte qu'il y ait un poste de police qui s'ouvre. Et pourtant,
49:57 on est des habitants de quartiers populaires.
49:59 Mais nous, on veut une police qui soit là, comme quand
50:01 j'étais gamin, on les connaissait.
50:03 Je vais vous dire, on a même joué au foot
50:05 avec les policiers, ça se passait plutôt
50:07 bien. Il y a eu, à l'époque,
50:09 des petits soucis comme ça, mais pas
50:11 là, comme c'est actuellement en bas de chez moi, où c'est
50:13 un réseau de trafic de drogue qui est...
50:15 - Ce qui est rigolo, d'ailleurs, c'est que, je crois,
50:17 c'est en 2002 ou 2003, quand Nicolas Sarkozy
50:19 avait annoncé la fermeture des commissariats,
50:21 il avait dit, texto, "la mission
50:23 de la police première,
50:25 c'est l'interpellation, l'investigation,
50:27 et c'est pas de jouer au foot avec des jeunes."
50:29 - Moi, je pense que la première mission de la police,
50:31 c'est que tout le monde ait confiance en soi-même.
50:33 Et là, il n'y a pas, il n'y a aucune confiance.
50:35 - Alors, moi, je vais vous dire, je trouve
50:37 cette manifestation, pour ma part, je
50:39 donne mon avis, particulièrement indigne,
50:41 compte tenu du fait que, quand vous...
50:43 - Je le vois le moins indigne à Dessins. Quand vous tapez
50:45 "Policier blessé", vous avez, montent au banc, 4 policiers
50:47 blessés par un chauffard, lors d'un refus
50:49 d'obtempérer. Sochaux, un policier, un conducteur
50:51 d'une voiture en fuite, blessé, après
50:53 un refus d'obtempérer.
50:55 - Un métier gravement risqué, bien sûr.
50:57 - Limoges, il blesse 2 policiers en tentant
50:59 de prendre la fuite à trottinette électrique.
51:01 Toulouse, le dealer jette sa chaise sur la bac
51:03 un policier blessé. Enfin,
51:05 le respect de la police, il est où, dans cette histoire-là ?
51:07 J'ai évoqué hier un procureur
51:09 avec qui j'ai discuté avant-hier, qui me dit,
51:11 il a discuté avec les policiers, aujourd'hui,
51:13 ils ne poursuivent plus les mecs. Parce qu'ils se disent
51:15 "à quoi bon aller suivre un type
51:17 qui fait un délit de fuite ou un refus d'obtempérer
51:19 si c'est pour après se faire insulter ?"
51:21 Donc, voilà, je trouve que
51:23 c'est pas le sujet aujourd'hui, l'violence policière.
51:25 - Et même parfois sanctionnée par la justice.
51:27 - Et vous avez 84% des Français
51:29 qui soutiennent les gendarmes et les policiers
51:31 qui font usage de leurs armes si leur intégrité
51:33 physique est menacée. Donc moi, j'ai le sentiment...
51:35 - Ça s'appelle la légitime défense.
51:37 Il n'y a pas... Certains droits sont cadrés.
51:39 - Mais attendez, qui est au premier...
51:41 - Personne n'est contre la légitime défense.
51:43 - Qui est en première ligne quand il y a...
51:45 - C'est les policiers.
51:47 - Non mais qui est en première ligne, je parle politiquement.
51:49 Quand un délinquant, je dis un délinquant,
51:51 est blessé, il y a des marches,
51:53 des manifestations, etc.
51:55 Quand vous avez des policiers blessés,
51:57 ou même des individus qui sont tués par des types
51:59 qui font des délits de fuite, qui va manifester ?
52:01 La France Insoumise n'est jamais là pour dénoncer ça.
52:03 - Valérie, moi, je pense que dans votre raisonnement,
52:05 il y a un oubli qui est important.
52:07 C'est que, évidemment, personne ne se satisfait
52:09 qu'il y ait quoi que ce soit
52:11 qui soit fait contre
52:13 un être humain, quel qu'il soit,
52:15 et en particulier des gens qui se mettent au service des autres.
52:17 Simplement, il y a une responsabilité
52:19 qu'ont les policiers, c'est qu'ils ont quelque chose
52:21 qui change de vous et de moi, ils ont un flingue
52:23 à la ceinture. C'est pas un petit droit.
52:25 Et ça doit donc demander
52:27 un certain encadrement. Moi, ce que je pense,
52:29 c'est que les policiers, ils ne sont pas assez formés.
52:31 Et notamment, moi j'entends beaucoup,
52:33 notamment le député Bernalicis,
52:35 et pas que lui, dire
52:37 qu'il faut plus de moyens pour la police.
52:39 Honnêtement, il y a plusieurs
52:41 personnes à gauche qui disent
52:43 qu'il faut plus de moyens pour la police.
52:45 Qui a enlevé des moyens à la police ?
52:47 C'est la droite !
52:49 - Alors, Jean-Claude, votre position ?
52:51 - Deux ou trois choses rapidement, parce que je vois que l'heure tourne.
52:53 Un, je comprends
52:55 parfaitement que
52:57 cette manifestation soit
52:59 appropriée parce que les problèmes sont
53:01 plus complexes. Maintenant, c'est vrai que
53:03 fondamentalement, je respecte le droit à manifestation.
53:05 Ils peuvent manifester s'ils veulent.
53:07 Mais sur le fond du sujet, moi, ce qui me choque,
53:09 et vous verrez ce que je vais redire,
53:11 c'est qu'effectivement, on peut demander
53:13 aux policiers, et je le dis d'autant
53:15 plus simplement que je suis fils de policier,
53:17 on peut demander aux policiers de respecter
53:19 un certain nombre de règles dans le cadre
53:21 des interpellations, dans le cadre de la manière dont ils s'adressent,
53:23 etc. Oui.
53:25 Mais derrière, et je partage ce qui vient d'être dit,
53:27 c'est qu'on est désormais
53:29 dans une société où, comme
53:31 il n'y a plus de culture du respect
53:33 de la loi, les personnes
53:35 qui sont de l'autorité,
53:37 les personnes qui sont interpellées,
53:39 on est dans une culture
53:41 pas de respect de l'autorité, pas de respect
53:43 de la loi, et finalement,
53:45 tout le monde est mis au même plan.
53:47 Moi, je suis désolé.
53:49 La vraie réalité, c'est que
53:51 nos institutions, il n'y a plus de respect
53:53 pour l'institution. Donc ça aussi,
53:55 les policiers ne font pas, n'échappent
53:57 pas à cela. Maintenant, on s'attaque à tout.
53:59 À l'époque, lorsque j'étais plus jeune,
54:01 on avait peur du policier. Est-ce que
54:03 vous vous rendez compte que les gens vont
54:05 attaquer les policiers ? Oui, bien sûr.
54:07 Récemment, ils sont allés attaquer les policiers.
54:09 Métier difficile. Et là encore, je vous dis,
54:11 je suis d'autant plus
54:13 cool là-dessus, qu'ils m'aient
54:15 arrivé de défendre des jeunes qui avaient été
54:17 malencontreusement molestés par des
54:19 policiers lorsque j'étais jeune avocat. Donc c'est pour vous dire
54:21 que je n'ai qu'une seule obsession. Malencontreusement.
54:23 Non, non, mais qu'une seule obsession.
54:25 Malencontreusement.
54:27 Non, mais quand je dis
54:29 et je dis que je n'ai
54:31 qu'une obsession, c'est qu'effectivement
54:33 que notre société travaille
54:35 sur une réévaluation
54:37 de son regard sur nos institutions.
54:39 C'est le vivre ensemble. Oui, un policier
54:41 se respecte. Oui, un jeune se respecte.
54:43 Mais oui, un policier se respecte. Et à partir
54:45 du moment où vous avez un discours
54:47 qui consiste à dire, eh bien, il y a
54:49 une communauté qui est mauvaise. Par exemple,
54:51 voyez, et c'est pas vous que j'attaque, mais
54:53 lorsque M. Mélenchon faisait
54:55 un arrot sur les policiers, ça n'est pas
54:57 acceptable. Moi je dis un arrot sur un policier
54:59 qui sait tout exactement. C'est même irresponsable.
55:01 On aura l'occasion de
55:03 reprendre ce... Là, vous ne vous êtes
55:05 pas mis d'accord. Mais bon. Dans un instant,
55:07 c'est Alexis Poulin qui sera
55:09 avec vous. A demain.
55:11 Très bon week-end. On est vendredi. Très bon week-end.
55:13 Les auditeurs de Sud Radio soutiennent l'équipe de France.
55:15 On est tous derrière vous.
55:17 Allez les bleus !
55:19 Tous derrière les bleus.
55:21 Avec Sud Radio.
55:23 La radio de la Coupe du monde de rugby.

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