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00:08 Bonjour, bienvenue sur L'Estire TV. Nous étions il y a quelques jours au Westin Vendôme Paris à l'occasion de l'européenne Mid Cap Event
00:18 où les entreprises cotées, les sociétés cotées rencontrent investisseurs professionnels, gérants de fonds, family office.
00:25 Nous y avons croisé Frédéric Suterlin associé chez ABO Alpha Blue Ocean qui est un spécialiste du financement alternatif qu'on appelle Ocapsa Equity Line.
00:36 C'est un financement assez décrié donc nous avons profité pour qu'il nous explique les méthodes, les dessous de ce financement.
00:45 Il l'a fait avec beaucoup de transparence, avec beaucoup de pédagogie et ça va permettre au public d'Investir TV d'en connaître plus sur ce sujet. Nous l'écoutons.
00:57 Frédéric Suterlin bonjour, vous êtes associé chez ABO Alpha Blue Ocean. Nous sommes ici au Westin Vendôme à Paris dans le cadre du européenne Mid Cap Event.
01:11 Commençons par la présentation de votre société.
01:15 Bonjour, merci de nous recevoir. En effet, on sponsorise cet événement depuis maintenant 2 ou 3 ans.
01:21 On est ravi de pouvoir accueillir nos clients, nos prospects, les sociétés cotées en bourse qu'on connaît bien.
01:27 Concernant ABO Alpha Blue Ocean, c'est un fonds qui est assez récent, c'est un family office.
01:31 On a créé ça en 2017, moi j'ai rejoint l'équipe en 2019. Donc on a maintenant quasiment 6 ans d'existence.
01:39 On a déployé déjà 1,5 milliard d'euros sur les marchés en investissement et on a fait une centaine d'opérations, voire même plus de 120 aujourd'hui.
01:47 Donc nous, notre créneau, c'est ce qu'on appelle la finance alternative.
01:51 Alors justement, expliquez-nous ce que c'est, ce financement alternative.
01:55 C'est le pendant de ce qu'on appelle la finance traditionnelle, la finance bancaire.
02:01 Aujourd'hui, les banques, notamment depuis Lehman Brothers, la crise du subprime de 2008, sont de plus en plus adverses aux risques.
02:09 Les contraintes réglementaires comme BAL3 qui s'applique à elles, aux établissements de crédit, sont de plus en plus dures.
02:15 Et donc il y a des business, des activités qu'elles ne font plus parce que c'est trop risqué.
02:19 Et toute activité risquée génère un besoin de fonds propres supplémentaires.
02:23 Et avec le coût des fonds propres des banques, ça devient de moins en moins rentable.
02:26 Donc il y a des business qu'elles ont abandonnés. Et donc nous, aujourd'hui, on prend un peu cette place-là laissée vacante pour financer des sociétés cotées
02:34 qui sont sur des business models risqués. Donc tout ce qui est biotech, medtech, cleantech, énergie renouvelable.
02:40 Ce sont des sociétés qui sont soit en recherche de financement pour faire de l'ARD du développement, soit en hypercroissance.
02:46 Et donc dès qu'elles ont un euro devant elles, elles l'investissent pour continuer à financer leur croissance, sauf qu'elles ne sont pas encore rentables.
02:52 Donc quand on va voir un banquier aujourd'hui avec une situation non rentable, le banquier ne prête plus d'argent.
02:57 Donc il faut bien se financer par le marché. Et donc là, il y a différentes solutions.
03:01 Et ça permet d'accompagner les sociétés. Et surtout, ça permet d'éviter que les sociétés déposent le bilan.
03:06 - Voilà. Alors justement, c'est important parce qu'on comprend votre utilité.
03:09 Simplement, ce mode de financement qui est décrié parce qu'il a la réputation de massacrer les cours de bourse, qu'est-ce que vous racontez à cette critique ?
03:15 - Alors ces modes de financement existent quasiment depuis les années 2000. Ça a été importé au départ des États-Unis qui avaient ce système-là depuis quelques années.
03:24 Ça a marché pendant... Ça a très bien fonctionné pendant très longtemps, jusqu'en 2018, 2017, 2018, où là, il y a eu quelques opérations un peu emblématiques,
03:33 peut-être un peu trop agressives. Donc le problème, c'est que maintenant, on met tout dans le même panier.
03:38 Il y a des opérations qui se passent très bien. Et quand elles sont bien structurées, quand les enveloppes, par exemple, de titres revendus sur le marché sont raisonnables,
03:46 quand les décotes sur le cours de bourse à la subscription des actions sont raisonnables, si on expose au marché une solution qui reste acceptable pour tout le monde,
03:54 il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, dès qu'on voit OCAPSA, OCA dans les communiqués de presse,
04:00 on a l'impression que les investisseurs et les particuliers ne réfléchissent pas. Ils vendent le titre sans comprendre pourquoi on est là.
04:06 On regarde le verre à moitié vide, on va penser qu'il est aussi à moitié plein.
04:09 Voilà. Le problème, c'est que si on n'était pas là, il y aurait eu quasiment tous les dossiers qu'on finance ou qu'on a financé auraient déposé le bilan.
04:17 Vous ne sauvez pas tout le monde, mais vous en sauvez certains.
04:19 Exactement. On ne peut pas financer tout le monde parce que malheureusement, il y a des business models qui sont insaisissables.
04:26 Et on sait que même si on les finance, on n'y arrivera pas. Par contre, tous ceux qui viennent nous voir et qu'on a financé, ils ont à coup sûr évité la faillite.
04:33 Donc évidemment, ça, pendant un moment donné, comme il y a ce qu'on appelle du "flow back" de titres sur le marché,
04:37 c'est-à-dire que nous, on n'a pas vocation, et ce que les sociétés aiment bien, c'est qu'on n'a pas vocation à rester actionnaire à long terme de la société.
04:43 On n'a pas vocation à s'immiscer dans la gestion. On est là juste pour, de manière temporaire, pour faire ce qu'on appelle le "bridge"
04:50 entre une situation compliquée où il y a un besoin de financement qui est ressenti par la société et la rentabilité,
04:56 et donc le passage dans un autre monde, entre guillemets, où là, la société aura accès au financement bancaire, au financement plutôt traditionnel.
05:02 Nous, on est là pour faire cette junction-là. Si on ne le fait pas, et malheureusement, on n'est quand même pas beaucoup d'acteurs à le faire aujourd'hui dans le monde,
05:08 et notamment en Europe, et encore plus précisément en France, si on ne le fait pas, je trouve que c'est une image désastreuse pour le marché français,
05:16 et notamment pour Onnex, c'est-à-dire qu'on introduit des sociétés en bourse qui font rêver les gens,
05:21 on introduit telle société qui fait de la recherche sur une typologie de cancer qui est noix d'adresser,
05:26 donc il faut les financer parce qu'il y a des phases cliniques très réglementaires, phase 1, phase 2, phase 3,
05:31 ça coûte extrêmement cher, sauf qu'ils vont chercher de l'argent en bourse, évidemment, ça prend toujours un peu de retard, il y a des aléas, etc.
05:37 Donc au bout d'un an et demi, la société veut relever des fonds, et par les voies traditionnelles,
05:42 alors déjà, le financement en dette est exclu, et par les voies traditionnelles d'augmentation de capital,
05:46 et bien en fait, le marché ne vient pas parce qu'on ne voit pas le bout du tunnel,
05:51 et donc si nous, on n'était pas là pour financer ces sociétés-là, et bien elles déposeraient tout le bilan.
05:55 Donc c'est vrai que je me mets à la place des actionnaires, des petits porteurs qui voient le cours de bourse fondre,
05:59 mais il fallait peut-être se poser la question au moment d'investir, et donc là aussi, il y a peut-être aussi à mettre en perspective,
06:04 au moment de l'introduction en bourse, est-ce que les banques d'affaires, les brokers, informent correctement le marché,
06:10 et les particuliers qui vont investir dans ces sociétés-là, parce qu'il faut savoir qu'une biothèque qui s'introduit en bourse,
06:15 on est quasiment à coup sûr, dans les 12 mois, elles vont diluer l'actionnaire, soit par nos solutions, soit par le marché,
06:21 avec des augmentations de capital plus ou moins bien ficelées, donc il faut être conscient que le seul moyen de financer ces sociétés,
06:27 c'est le capital, et à partir de là, c'est de la dilution, donc il faut être conscient de ça.
06:31 Donc soit on peut suivre la dilution, et donc réinvestir un peu régulièrement dans la société,
06:36 pour garder sa participation constante, et à ce moment-là, moyenner son cours à la baisse, et attendre la rentabilité,
06:43 soit c'est sûr que si on investit déjà une partie prépondérante de son patrimoine, c'est pas raisonnable,
06:48 c'est comme aller jouer au casino et mettre tout son salaire au casino, c'est pas raisonnable, et c'est pas une bonne gestion,
06:55 donc il faut sur ces sociétés-là très risquer, investir avec parcimonie, et surtout, ne pas se plaindre de la baisse du cours,
07:01 parce que c'est une baisse pour derrière rebondir. On prend l'exemple récent de Farnext, qu'on porte à bout de bras depuis plusieurs années,
07:08 et qui enfin, avant-hier, a annoncé que les résultats de phase 3 dans la maladie de Charcot qu'elle adresse, seront publiés fin septembre,
07:19 et qu'elle était déjà en discussion avec des grandes sociétés de pharma pour avoir des contrats de licence de plusieurs centaines de millions d'euros,
07:26 donc là ça y est, on voit le bout du tunnel, elle a déjà d'ailleurs déclaré dans son communiqué de presse que si c'était ça,
07:32 si ça se concrétisait, elle allait arrêter le financement par en-cap-ça que nous on a mis en place il y a maintenant plusieurs années.
07:38 Ok, parfait, la réponse est claire, et je pense qu'il était utile de remettre un peu les pendulaberdes,
07:42 merci d'avoir fait ça sur Investisseurs ATV. Parmi les sociétés que vous accompagnez aujourd'hui, en mi-Farnext,
07:48 y a-t-il des sociétés qui méritent que nous leur portions attention ?
07:52 Alors, c'est vrai que nous, en fait, on est un peu agnostique en termes de secteur, après, il faut se rendre à l'évidence,
07:57 il y a quand même des secteurs qui sont très demandeurs et qui ne peuvent pas faire autrement,
08:01 donc je vous l'ai dit tout à l'heure, tout ce qui est biotech, medtech, clintech, énergie renouvelable,
08:05 là on voit que l'énergie renouvelable c'est quand même un thème qui est un peu porteur, sauf que ça demande énormément d'investissement,
08:10 c'est pas rentable tout de suite, donc par exemple, on a aussi dit sur la conférence, on a eu hier DBT,
08:16 qui est une société qui implante des bornes de recharge électrique, qui est située dans le nord de la France,
08:22 eux, ils sont pas encore rentables, ils ont besoin de financement pour se développer,
08:25 parce que s'ils ratent le train du développement et de la croissance, en fait, ils vont se le faire, je dirais, grignoter par leurs concurrents,
08:33 donc on a besoin de les financer, on peut le faire en capital, donc on continue à les financer et à les amener à la rentabilité,
08:39 on a parlé de Farnex, on a par exemple redressé aussi, évité de la faillite Europlasma,
08:47 - Il y a Metaviso, je crois. - Il y a Metaviso, alors Metaviso, ils devaient être là, mais finalement ils ont pas pu venir,
08:54 Metaviso c'est une société, donc il faut toujours une exception qui confirme la règle, c'est pas une biotech, c'est pas l'énergie renouvelable,
09:01 c'est du hardware informatique, c'est de la tablette, c'est l'ancien Thomson, du spin-off de l'ancien Thomson, qui est passé par Technicolor,
09:08 c'est Stéphane Français qui est à la tête de cette société-là, qui est extrêmement dynamique, ils sont en pleine croissance,
09:12 leur but aujourd'hui c'est d'ouvrir des marchés, d'ouvrir des pays pour pouvoir répondre à des appels d'offres notamment étatiques,
09:18 comme ils l'ont fait récemment avec l'Inde, donc eux ils ont un chiffre d'affaires qui croit à une vitesse exponentielle,
09:23 mais il faut financer cette croissance, donc là c'est plus une problématique de financement de croissance,
09:27 et donc on a mis en place une solution de financement qui est un peu différente d'ailleurs des Ocapsa,
09:32 parce que c'est une solution par tranche où on acquiert des actions sans décote, on a annoncé le financement,
09:38 alors ça porte que sur 3 millions d'euros, mais à leur échelle c'est déjà beaucoup, on a annoncé ça fin août,
09:43 le titre prend plus de 25% depuis fin août, donc on voit que ça, peut-être que là c'est temporaire,
09:48 parce que les obligations convertibles, tous les jours on a des sociétés qui viennent nous voir et qui nous disent,
09:52 nous on veut mettre ça en place parce que le point fort de l'obligation convertible c'est que ça garantit du financement en euros,
09:57 donc quand on vient vous voir avec un plan de financement et un besoin de financement qui est très timé,
10:02 je prends un exemple simple, j'ai besoin de 6 millions d'euros par an à raison de 500 000 euros par mois,
10:06 si vous m'envoyez en début de chaque mois 300 000 euros, ça va pas passer,
10:10 et donc ils vont être pas en liquidation mais en cessation de paiement, c'est problématique, il va falloir être en sauvegarde etc.
10:16 Alors que le seul moyen de garantir ce financement là, c'est soit le financement traditionnel mais ça fonctionne pas,
10:21 soit l'obligation convertible qui garantit les montants en euros.
10:25 Là avec Metavision on est sur une opération qui garantit des montants en nombre d'actions,
10:30 donc le financement dépend du cours de bourse mais au moins la dilution est figée,
10:34 et donc ça rassure les actionnaires, ça rassure les investisseurs,
10:37 et voilà c'est un peu différent mais ça fonctionne parce que Metavision est pas à quelques centaines de millions d'euros près chaque mois,
10:42 ils arrivent à évoluer avec leur position de dette, leur croissance et leurs besoins de financement du BFR,
10:48 donc ça fonctionne, avec une biotech qui sait exactement le montant du financement dont elle a besoin de manière régulière,
10:54 malheureusement je crains que cette solution ne fonctionne pas.
10:57 Il faut la faire vivre en fait avec d'autres solutions pour pouvoir diversifier ses sources de financement
11:01 et avoir une certaine complémentarité entre elles pour pouvoir ajuster et optimiser au maximum sa structure financière.
11:09 Très bien, Frédéric merci pour toutes ces questions et puis bon bonne maison.
11:13 Bonne journée, merci, au revoir.
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