Olivier Cothenet, boulanger à Rennes, souhaite médiatiser le cas de Souleymane Barry, son employé dont la demande de régularisation a été refusée.
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00:00 Vous avez engagé ce jeune garçon qu'on voit auprès de vous, qui est dans le même problème, qui attend lui aussi d'être régularisé.
00:07 Oui, c'est ce qu'on demande aujourd'hui.
00:11 Ça fait trois ans que Suleyman a été accueilli dans notre boulangerie et qu'il a d'abord travaillé trois ans en tant qu'apprenti.
00:19 En tant que mineur non accompagné depuis la Guinée, il a été accueilli par la France, il a été protégé par la France trois ans.
00:25 Et aujourd'hui, il est dans un imbroglio administratif qu'on pourra peut-être détailler, mais une histoire d'empreinte digitale qui lui a été volée à Dakar quand il est passé en Europe.
00:36 Et qui fait qu'en fait, après trois ans d'une intégration parfaite, un talent fou en tant que boulanger, il est aujourd'hui dans l'impossibilité de travailler.
00:43 Et nous, de notre côté, on a décidé d'essayer de l'accompagner au maximum.
00:46 On le garde aujourd'hui, on lui a fait signer un CDI en le médiatisant au maximum, en faisant une pétition et en expliquant son cas.
00:53 Et on est dans l'espoir d'une régularisation qui va lui permettre de passer du statut de "je suis formé, intégré et je cotise" à un moment où il a le droit de travailler et de bénéficier de tout le talent dont il fait preuve au quotidien.
01:08 Souleymane, vous avez appris à être boulanger en France, une fois arrivé en Bretagne ?
01:13 Oui, tout à fait. J'ai découvert le métier lorsque je suis arrivé en France, précisément à Rennes.
01:21 Et vous aimeriez, évidemment, rester chez nous et pouvoir... C'est votre pays aujourd'hui, la France ? Et pouvoir continuer à être boulanger dans ce pays ?
01:33 On peut dire ça parce que lorsque j'étais chez moi, au Bled, je ne connaissais pas la boulangerie, vraiment, vraiment.
01:42 Mais lorsque je suis arrivé ici, j'ai tout découvert ici en faisant des stages et tout, ça m'a plu.
01:47 Du coup, c'est en faisant des stages que j'ai commencé à faire l'apprentissage. J'ai dû faire trois ans d'apprentissage, du coup, ça va, j'ai un bel métier et tout.
01:56 Monsieur Cotonnet, c'est pareil, vous lancez vous aussi un appel aux politiques. Les politiques de la région vous soutiennent ?
02:04 On a, nous, beaucoup de soutien au niveau des politiques. On a besoin que ça se traduise dans les faits, pour le cas de Souleymane, particulièrement, d'un geste de la préfecture d'Ille-et-Vilaine.
02:16 Puisque Souleymane, il a rempli les dossiers et il fait preuve de l'intégration qu'à mon avis tous les Français attendent pour intégrer des gens issus de l'immigration.
02:27 On a besoin de ce geste. On est soutenus par quatre députés trans-partis autour de l'Ille-et-Vilaine qui ont, eux, pas du tout dans une démarche de récupération politique,
02:36 mais qui cherchent à nous aider et à faire du lien, finalement, avec la préfecture et donc nous soutiennent pour nous aider. Je vous écoute.
02:43 Je vous pose la même question que j'ai posée à Madame Goëtli pour son café à Paris. Vous avez du mal à recruter, vous aussi ?
02:50 Le process de recrutement chez nous, il est permanent et sur des métiers qui sont des métiers où les gens ont besoin d'être formés, comme la boulangerie, il est plus que permanent.
02:58 Ça veut dire qu'aujourd'hui, un talent dont je n'ai pas besoin, je vais quasiment pouvoir le prendre si j'arrive à lui faire faire quelque chose parce que j'ai un besoin, j'ai des trous en permanence.
03:07 Et aujourd'hui, heureusement que j'ai des jeunes issus de l'immigration qui remplissent ça. On n'est pas du tout dans un débat de savoir si les Français veulent travailler ou pas travailler.
03:15 Aujourd'hui, cette main d'œuvre, elle n'existe pas en France et on est encore loin de l'avoir formée.
03:20 Justement, oui. Charles Fosigny.
03:23 Là, vous faites un tableau de l'immigration. Idyllique, vous allez me dire.
03:27 Voilà, l'immigration dans un monde idéal. Alors, c'est sûr que ça fait rêver.
03:31 L'immigration illégale.
03:33 Mais malheureusement, la réalité, elle est plus difficile que ça. La crise migratoire est devant nous.
03:39 La population va énormément augmenter dans des pays où les gens auront envie de partir pour venir en Europe, notamment en Afrique.
03:48 Nous ne pourrons pas absorber cette immigration de masse.
03:51 Ça pèsera sur nos systèmes sociaux.
03:54 On ne peut malheureusement pas avoir une vision manichéenne, ni dans un sens, ni dans un autre, sur ce sujet.