La transition alimentaire trace sa route ! Et les actions se multiplient au sein de la métropole grenobloise, avec tous les territoires qui l'entourent. Salima Djidel, vice-présidente chargée de la stratégie alimentaire, fait le point sur cet enjeu majeur (septembre 2023).
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00:00 Générique
00:02 ...
00:15 -Bienvenue à tous.
00:17 Ravi de vous recevoir dans "Le Brief Métro",
00:20 les grands dossiers métropolitains
00:22 expliqués par vos élus.
00:23 Chaque année, le mois de la transition alimentaire
00:26 veut secouer les consciences et accélérer les bons réflexes
00:30 sur la consommation et une alimentation saine
00:32 et responsable. C'est vous qui êtes en charge
00:35 de ce dossier à la métropole.
00:36 Salima Jidel-Bruna, bienvenue.
00:39 -Merci de me recevoir.
00:41 Oui, en effet.
00:42 -Vous êtes vice-présidente chargée de la santé
00:46 et de la stratégie alimentaire.
00:48 C'est une stratégie globale ?
00:49 -C'est une stratégie globale.
00:51 C'est stratégie et sécurité alimentaire.
00:54 C'est une vraie question qu'on se pose à la métropole,
00:57 la question d'alimentation, parce que c'est une thématique
01:00 hyper transversale. Elle va toucher la santé,
01:03 l'environnement, l'agriculture.
01:06 C'est la raison pour laquelle nous sommes
01:08 deux vice-présidentes, une à l'agriculture
01:11 et moi-même, du coup, à la transition alimentaire.
01:14 -Oui, avec plusieurs outils dont vous disposez
01:17 et vous travaillez bien sûr ensemble
01:20 et de manière très étroite.
01:21 Un premier outil, c'est ce fameux PAIT,
01:26 donc une véritable stratégie sur un domaine
01:28 qui est très étendu et un territoire très étendu.
01:32 Qu'est-ce que c'est ? -C'est le projet alimentaire
01:35 interterritorial. -Interterritorial.
01:37 -Interterritorial. -Très vaste.
01:39 -Je crois qu'il y a en France deux projets de ce type-là,
01:42 parce que plus communément, on parle de PAT,
01:45 projet alimentaire territorial.
01:47 Là, nous, on a voulu porter un projet intelligent et ambitieux
01:50 qui va accueillir neuf territoires,
01:54 des chambres consulaires, la chambre d'agriculture
01:57 et des collectifs de citoyens,
01:59 le réseau de développement,
02:01 le réseau de développement, notamment.
02:03 Ce PAIT, il va toucher plus de 330 communes
02:08 et il va jusqu'à trois départements,
02:11 la Savoie, l'Isère et l'Ardèche.
02:15 -D'accord. -Ce qui fait que ça représente
02:17 un petit peu un bassin d'habitation de 780 000 habitants.
02:20 -Mais c'est une manière de travailler ensemble,
02:23 de préparer des manifestations communes,
02:25 de préparer des projets en commun.
02:27 C'est la coexistence de tous ces intérêts
02:30 que vous mettez en oeuvre ? -Absolument.
02:32 L'origine du PAT, c'est la question
02:34 de la relocalisation de l'alimentation.
02:37 Et le fait de travailler avec d'autres territoires,
02:40 ce que je vous ai cité précédemment,
02:42 c'est aussi une façon d'avancer ensemble
02:44 vers les transitions alimentaires.
02:46 On n'est évidemment pas tous de la même couleur politique,
02:50 mais en revanche, tous, nous nous posons les mêmes questions
02:54 sur la motivation pour les métropolitains
02:58 et les autres habitants des autres territoires
03:01 de consommer autrement, de consommer mieux
03:03 et d'accompagner au changement de comportement alimentaire.
03:07 -Mais alors, autrement et mieux, qu'est-ce que c'est ?
03:10 -Autrement et mieux, c'est... -On parle d'autonomie.
03:13 C'est à ça qu'on doit tendre ? -Il faut tendre
03:15 à l'autonomie alimentaire. L'autonomie du territoire,
03:18 c'est les greniers de l'abondance.
03:20 Ca veut dire que si on a un grain de sable dans la machine,
03:24 on a trois jours sur le territoire métropolitain
03:26 d'autonomie alimentaire.
03:28 Et quand je parle, je vous dis "autonomie alimentaire",
03:31 c'est les stocks des grandes surfaces,
03:33 pas les productions locales.
03:35 D'où l'enjeu de relocaliser notre alimentation
03:38 et d'augmenter notre autonomie alimentaire.
03:40 Ca vient aussi poser la question des exportations,
03:43 des importations.
03:45 Et le travail qu'on fait, notamment en restauration,
03:48 en restauration collective,
03:50 c'est de faire consommer des produits locaux
03:52 à nos jeunes convives, de façon à avoir
03:55 une action pédagogique auprès d'eux,
03:57 mais aussi de leurs parents.
03:59 -Ca veut dire que c'est le modèle qu'il faut repenser.
04:02 On a les moyens de le faire dans un délai raisonnable ?
04:05 -Alors, nous, on a travaillé avec la chambre,
04:09 la URG,
04:11 et on a une prospective à 2050.
04:15 -L'Agence d'urbanisme. -L'Agence d'urbanisme.
04:18 Et on a une prospective à 2050.
04:20 -C'est très tôt, finalement. Ca paraît loin, mais c'est très...
04:23 -C'est ce que j'allais dire. Ca paraît loin.
04:26 Ca paraît tôt, mais c'est pas si tôt que ça.
04:29 Moi, je me réfère à l'été qu'on a passé,
04:32 à toutes ces questions de dérèglement climatique,
04:35 à toutes ces questions de changement climatique.
04:38 Et je me dis, inévitablement, qu'il faut revoir notre modèle.
04:42 -Ca a sonné l'urgence davantage. Ca la rend plus palpable.
04:46 -Ah oui, absolument.
04:47 Puisque vous disposez de quelques leviers aussi,
04:51 il y a de plus en plus...
04:53 On a vu sur ces images auparavant des jardins pédagogiques
04:57 qui existent aussi pour l'éducation des enfants.
05:00 Ici, on voit des marchés de producteurs.
05:03 En fait, c'est tout un ensemble de manifestations, d'actions
05:09 qui vont rentrer progressivement dans les habitudes.
05:12 -Je l'espère.
05:14 Les jardins pédagogiques dont vous parliez,
05:16 nos enfants d'aujourd'hui seront les prescripteurs de demain.
05:21 Du coup, toutes les actions pédagogiques en ce sens
05:24 sont bonnes à prendre, puisqu'ils sont aujourd'hui des enfants
05:28 qui apprennent et qui regardent ce qu'on peut leur proposer
05:32 en termes d'actions, et ça deviendra des adultes
05:34 responsables de demain.
05:36 -Et toutes ces...
05:38 Alors, ce projet alimentaire, donc ce P-A-I-T,
05:42 comporte un certain nombre de manifestations aussi,
05:46 à l'attention du grand public, des scolaires.
05:48 On peut tout trouver, d'ailleurs, sur le site
05:51 p-a-i-t-transition-alimentaire.org.
05:55 Il y a énormément de manifestations,
05:56 et il y en a forcément une.
05:58 -C'est ça. Il y a 150 manifestations
06:00 sur le territoire du P-A-I-T,
06:02 et il y aura une trentaine de manifestations
06:05 sur le territoire de la métropole.
06:07 Et juste pour finir sur la question du P-A-I-T,
06:10 c'est un projet alimentaire interterritorial
06:12 qui a été labellisé par le ministère de l'Agriculture
06:15 et de la Santé alimentaire, et il a été aussi salué par l'ONU
06:18 dans son rapport "Ruralité-Urbanité".
06:21 -Et il n'en est qu'à ses...
06:23 Non pas ses prémices, mais en tout cas qu'à ses débuts.
06:26 Le mois de la transition alimentaire,
06:28 c'est du 29 septembre au 29 octobre,
06:32 une manifestation qui se produit chaque année
06:34 qui regroupe quand même une centaine d'actions.
06:37 -Oui, absolument.
06:38 Le mois de la transition alimentaire
06:41 a vu le jour en 2020.
06:43 Aujourd'hui, alors on a eu des années...
06:45 Les années Covid où on était à la maison,
06:47 mais il a pu se dérouler à travers l'informatique.
06:52 Voilà. Et aujourd'hui...
06:54 -D'une autre manière, comme la plupart aussi
06:57 des manifestations qui s'étaient produites à ce moment-là.
07:00 -Et aujourd'hui, oui, c'est, encore une fois,
07:03 près d'une centaine d'événements...
07:07 -Des rencontres, des conférences.
07:09 -Des dégustations, des débats,
07:12 des projections de films.
07:13 On aura aussi un débat sur la précarité alimentaire,
07:17 c'est ce qui nous anime aujourd'hui,
07:19 et de la précarité alimentaire,
07:21 des débats autour de la SSA,
07:24 la Sécurité sociale de l'alimentation.
07:26 -C'est vrai que depuis l'an dernier,
07:28 il y a d'autres considérations qui doivent entrer en jeu,
07:32 et notamment cette crise
07:34 qui a induit une augmentation considérable du coût de la vie,
07:38 pour beaucoup, une baisse sensible du pouvoir d'achat.
07:41 Comment, aujourd'hui, sachant les coûts de production,
07:44 les coûts des matières premières et le coût du produit fini,
07:47 et surtout lorsque c'est en bio,
07:50 comment parvenir à trouver cet équilibre,
07:52 à inciter à consommer bio et local ?
07:54 -C'est toutes les actions,
07:56 en tout cas, du mois de la transition alimentaire.
07:59 Comment on consomme autrement, comment on agit
08:01 sur la réduction des déchets qu'on produit ?
08:03 Et puis, vous avez raison, la question alimentaire,
08:06 c'est la variable d'ajustement des foyers.
08:09 Aujourd'hui, on va plus se renier sur la qualité de notre assiette
08:13 que sur le loyer ou les transports, malheureusement.
08:19 Donc, des actions, il y en a, à travers le PAIT,
08:22 à travers le mois de la transition alimentaire.
08:25 Il y a plein de débats sur ces questions,
08:28 des projections, il y a plein d'initiatives aussi qui existent,
08:32 d'où la nécessité qu'on travaille
08:34 sur une sécurité sociale de l'alimentation.
08:37 C'est une des actions qui est sortie prioritaire
08:40 au sein de notre comité de pilotage
08:42 avec tous les partenaires dans le cadre du PAIT.
08:44 -Ce n'est pas une utopie. -Ce n'est pas une utopie,
08:47 parce que, récemment, il y a encore eu
08:50 une tribune d'enlibération à ce sujet.
08:52 Beaucoup de territoires se posent la question.
08:55 Et nous, à l'unanimité, tous les élus
08:57 qui composent le copil du projet alimentaire interterritorial
09:00 ont choisi de bosser sur cette question en priorité.
09:03 -On rappelle bien sûr que la sécurité alimentaire,
09:06 c'est aussi une question d'ordre écologique,
09:09 donc faire coexister tous ces enjeux
09:11 aujourd'hui pour le développement de nos activités
09:14 en harmonie avec la planète.
09:16 -Et aussi la création d'un nouveau droit.
09:18 -Tout à fait. Et c'est dans ce contexte
09:20 que le marché d'intérêt national fête ses 60 ans.
09:23 -Oui. -Déjà.
09:24 Le marché d'intérêt national à la porte de Grenoble
09:28 et sa grande halle qui accueille des producteurs,
09:31 des producteurs locaux aussi.
09:33 -Oui. Une halle de 7 000 m2 qu'on va ouvrir
09:35 à cette occasion, le 7 octobre, de 10h à 18h,
09:38 au grand public.
09:39 C'est un endroit fermé, le mine,
09:41 un endroit fermé, parce qu'il est dédié
09:43 aux professionnels des métiers de bouche.
09:46 Et on avait envie, pour cet événement,
09:49 de l'ouvrir au grand public.
09:52 Donc, il y aura plein de surprises.
09:54 L'organisation de l'événement est organisée
09:57 autour de six pôles.
09:59 Il y en aura pour tous les goûts.
10:01 On aura une ferme pour les enfants,
10:03 un triathlon pour les enfants aussi.
10:05 La possibilité de travailler...
10:08 -Un triathlon pour les enfants à l'intérieur du marché ?
10:11 -Juste à l'extérieur de la halle.
10:13 -Tout autour du site. -Absolument.
10:15 -Sport santé.
10:16 -On n'a pas choisi la piscine,
10:18 parce qu'on est soucieux de notre réserve d'eau.
10:21 Du coup, on fera tir à l'arc vélo aux courses.
10:24 -D'accord. -On fait attention.
10:27 On aura des experts de la gastronomie
10:29 avec l'intervention de nos écoles hôtelières.
10:32 Je vais citer l'IMT, le Clodor, les portes de Chartreuse.
10:35 Ils vont régaler l'échalant, à cette occasion,
10:39 autour de la cuisine végétale.
10:42 On a les saveurs de montagne,
10:44 ce type de choses.
10:46 On a aussi la participation de l'UMI,
10:48 le syndicat des hôteliers,
10:50 qui va présenter tous les métiers
10:52 de l'hôtellerie et de la restauration.
10:55 On aura aussi, évidemment,
10:58 parce qu'on est aux mines, tout un pôle...
11:01 -Dégustation, quand même.
11:03 -Dégustation et différents food trucks
11:06 qui vont proposer
11:09 des mets super sympas à base de produits locaux.
11:13 Et puis, pour le grand public, un marché.
11:17 -Pour montrer aussi
11:19 que chacun des acteurs
11:22 a cette prise de conscience aussi
11:24 et met en oeuvre toutes ces priorités
11:27 dont vous parliez.
11:29 A quel niveau peut la métropole agir ?
11:32 Il y a des aides, des incitations.
11:34 Aujourd'hui, c'est en route.
11:36 La prise de conscience est réelle ?
11:38 -Elle est réelle. Les actions sont multiples.
11:41 C'est-à-dire que, par exemple,
11:43 si on parle de restauration collective,
11:46 dans le cadre du PIT, on a mis en place
11:48 des actions d'accompagnement des communes
11:51 et on ne s'arrête pas qu'aux communes.
11:53 Sur les 49 communes de la métro,
11:56 il y a cinq cuisines centrales.
11:58 Ca veut dire que les autres
12:00 travaillent avec des prestataires.
12:02 L'accompagnement se fait auprès des régies municipales,
12:06 mais aussi auprès des traiteurs
12:08 qui vont servir les écoles
12:11 des métropolitains.
12:13 -Ce qui veut dire
12:14 qu'aujourd'hui, on l'a dit, c'est en route.
12:18 Il y a beaucoup à faire et dans un contexte délicat.
12:21 Vous pourrez aller fêter
12:23 toute cette transition alimentaire
12:26 au marché d'intérêt national,
12:28 qui fêtera ses 60 ans le 7 octobre.
12:30 -On vous attend nombreux.
12:32 -On l'espère. Merci beaucoup, Sally Majidal,
12:35 et bon courage dans cette grande entreprise.
12:38 Merci à vous.
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