LE BRIEF METRO - Avec Laëtitia Rabih

  • l’année dernière
La conseillère métropolitaine déléguée aux Solidarités et à la Politique de la Ville nous explique comment lutter contre les inégalités sociales devant les mobilités, face aux défis de la transition énergétique (mai 2023)

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00:00 Générique
00:02 ...
00:15 -Bienvenue dans le "Brief métro".
00:18 C'est dans le texte.
00:19 C'est une explication de texte de ces dossiers
00:22 un peu difficiles à décoder pour vous,
00:24 alors qu'il en va de votre quotidien dans la métropole.
00:28 Avec tout le monde et pour tout le monde,
00:30 Laetitia Rabhi, bienvenue.
00:32 -Bonjour. Merci de m'accueillir.
00:34 -Vous êtes conseillère métropolitaine
00:36 déléguée aux solidarités et à la politique de la ville,
00:39 adjointe à la ville des Chirol,
00:41 sensible à la question des mobilités,
00:44 et vous êtes vice-présidente du SMAG.
00:46 Avec vous, on va parler d'un dossier
00:49 qui s'appelle l'ami fast.
00:51 C'est pas un nouveau speed dating,
00:53 encore qu'il s'agit bien de faciliter le lien
00:57 avec son territoire et ses populations.
00:59 -Oui, exactement.
01:00 L'ami, c'est l'acronyme d'appel à manifestation d'intérêt,
01:04 et notamment, en fait, pour les associations
01:08 et en direction des associations de solidarité,
01:11 de proximité, mais également des villes,
01:14 via leur centre CCAS,
01:17 les centres sociaux et d'action sociale des villes,
01:20 pour créer, finalement, un réseau,
01:23 un réseau métropolitain avec nos habitants,
01:26 avec nos structures de proximité, de solidarité,
01:30 pour, effectivement, faire converger
01:32 les attendus environnementaux
01:34 avec, en fait, la justice sociale,
01:36 qui est également inscrite au coeur
01:38 de ce mandat métropolitain.
01:40 Et il est vrai que nous souhaitons, en fait,
01:43 que les transitions puissent concerner
01:45 chacun et chacune,
01:47 sans regard, en fait, sur les niveaux de revenus
01:51 et sans forcément avoir toutes les connaissances
01:54 préalables, puisque souvent,
01:56 on en a fait des questions techniques.
01:58 Aujourd'hui, il faut en faire des sujets du quotidien
02:01 avec nos habitants et nos relais de proximité.
02:05 -Oui, parce que, en gros,
02:07 cet appel à manifestation d'intérêt
02:09 ne s'adresse pas aux particuliers,
02:11 aux associations et CCAS. -Non, bien que nous attendons
02:15 des projets qui concernent les particuliers.
02:17 -Qui a eu lieu au mois de mars et jusqu'à fin avril,
02:20 et qui est en lien avec le Fonds d'accompagnement social
02:24 pour la transition de la métropole.
02:26 Il s'agit de proposer des actions pour lutter
02:29 contre les inégalités sociales devant les mobilités.
02:32 Quel est le constat ? On n'est pas tous égaux
02:34 devant les mobilités et les économies d'énergie ?
02:37 -Nous savons très bien, effectivement,
02:39 qu'il y a des choses qui ont été avancées,
02:42 par exemple, sur la ZFE,
02:43 sur la zone à faible émission,
02:45 qui, donc, va essentiellement concerner
02:48 les véhicules les plus polluants.
02:50 Dans les deux premières années,
02:52 ce sont les critères les plus polluants,
02:56 donc 5, 4, qui vont être interdits de circulation,
03:00 et que souvent, en fait, les propriétaires de ces voitures,
03:03 la plupart du temps, c'est aussi corrélé
03:06 avec un niveau de revenu.
03:07 Donc, pour que nous puissions... -C'est-à-dire,
03:10 ça veut dire qu'il y a, je crois que c'est 50 %,
03:13 par exemple, de cette part, des populations fragiles
03:16 qui possèdent un véhicule 1 ou 2, c'est-à-dire moins polluant.
03:20 -Mois de moitié. -Autorisable, encore, à rouler.
03:23 -La moitié de ces populations fragiles
03:25 pourraient ne pas pouvoir circuler d'ici 2025.
03:27 -Il s'agit, en fait, pour toutes les populations,
03:30 d'amener vers des changements de comportement
03:33 et la compréhension des enjeux pour la santé et la qualité de l'air,
03:37 mais il s'agit, évidemment, aussi, dans les deux premières années,
03:40 de mise en oeuvre de la zone à faible émission,
03:43 d'accompagner les publics, je dirais,
03:45 peut-être les moins riches de cette agglomération
03:48 pour leur donner... -Ils sont 14 virgins.
03:50 -Oui, ils sont quand même... Ca représente 30 000 ménages.
03:53 -40 000 ménages. -40 000, voilà.
03:55 -40 000 ménages. -Un peu plus de 60 000.
03:57 -C'est un chiffre issu du diagnostic social de territoire
04:00 que la métropole a réalisé en lien avec l'ensemble de ces communes
04:04 sur la base de leurs données, notamment émanant du CCAS,
04:07 et travaillé avec la URG.
04:09 Effectivement, il y a, dans la métropole,
04:13 40 000 habitants qui vivent sous le seuil de la pauvreté.
04:17 -Avec 170 euros par mois environ.
04:19 -C'est ça. Il s'agit effectivement de les aider.
04:22 D'un point de vue des mobilités,
04:24 nous avons déjà 4 niveaux de solidarité,
04:27 de tarification solidaire.
04:29 Aujourd'hui, nous travaillons au niveau du SMAG
04:32 à renforcer les tarifications solidaires
04:34 et à les creuser davantage
04:36 pour qu'elles concernent de plus en plus de ménages
04:39 et que nous puissions avoir des aides accompagnatrices
04:42 pour ceux qui souhaitent changer de mobilité.
04:45 Mais dans les quartiers prioritaires de la ville,
04:48 les fameux QPV ou les quartiers de veille active,
04:51 ou encore, effectivement, ceux qui sont diagnostiqués
04:55 comme des territoires désormais fragilisés post-Covid
04:59 sur notre métropole,
05:01 des villes qui échappent à la géographie de l'Etat
05:04 et donc qui ne sont pas dans les contrats de ville,
05:06 nous avons des actions ciblées qu'il y a lieu de faire
05:10 pour accompagner cette transition,
05:12 d'un point de vue économique,
05:14 mais aussi d'un point de vue de changement des comportements
05:17 et d'accompagnement aux transitions.
05:19 -C'est ça, c'est que vous appelez davantage
05:22 au changement des comportements
05:23 plutôt qu'au changement des véhicules.
05:26 C'est pas l'un à l'exclusion de l'autre,
05:28 mais davantage cibler les informations,
05:30 la sensibilisation et l'accompagnement
05:33 pour changer les comportements.
05:35 -Il y a eu, en fait, une concertation volontaire
05:37 mise en oeuvre sur la zone à faible émission
05:40 par la métropole.
05:41 C'était une action volontaire de la métropole
05:44 pour commencer à prendre le pouls et bien comprendre les réalités.
05:47 On s'engage désormais, comment dire,
05:50 le côté réglementaire,
05:52 et c'est cet accompagnement réglementaire aussi
05:56 qui doit être accompagné
05:58 pour, effectivement, qu'on puisse arriver, peu à peu,
06:01 à avoir pas que des changements de véhicules.
06:05 Nous avons une ZFE qui se veut plutôt éducative
06:08 et finalement pas autant contraignante,
06:10 en tout cas, la moins contraignante possible.
06:13 Il y a beaucoup d'exceptions, d'exemptions,
06:16 des petits rouleurs.
06:17 Le but n'est pas tant de reconsommer de l'automobile
06:21 et de racheter de l'automobile neuve, propre,
06:24 mais simplement de dire, voilà, peu à peu,
06:26 vous pouvez et vous serez aidé pour ça.
06:29 Ce sont des aides qui vont jusqu'à des gratuités
06:31 sur le transport public, sur l'ensemble du réseau
06:34 et des réseaux Connex, y compris TER,
06:37 CarRegion,
06:38 où vous pourrez être effectivement aidé
06:41 si vous décidez, par exemple, la semaine,
06:43 de faire certains de vos déplacements habituels
06:46 avec les transports en commun ou alors avec les vélos
06:49 et la flotte, tout ce qui est "free floating",
06:52 c'est-à-dire vélos et trottinettes,
06:54 vous serez à ce moment-là aidé
06:56 et vous pourrez conserver sur certains passages
06:59 votre automobile, même si elle n'est pas encore
07:02 dans les critères 1 et 2.
07:03 -Parce que les conséquences ont un coût, également,
07:07 les verbalisations ont lieu aussi, les contrôles auront lieu,
07:11 mais vous aidez néanmoins
07:12 aux changements de véhicules,
07:14 en tout cas à l'accompagnement et à la réflexion.
07:17 Il y a un suivi qui est personnalisé
07:19 que la métropole propose à ces populations ?
07:22 -Absolument. Il va y avoir MTAG, qui sera l'opérateur premier,
07:25 et MTAG, c'est les bus et les trams que nous connaissons,
07:29 qui, effectivement, proposera à chaque métropolitain
07:34 un conseil en mobilité, voilà,
07:36 qui ensuite accordera des aides,
07:39 jusqu'à 1 000 euros d'aides possibles
07:41 à utiliser sur l'ensemble du réseau.
07:44 Et puis, au niveau de l'AMI Fast,
07:47 qui était le sujet de départ,
07:49 donc du Fonds d'accompagnement social aux transitions,
07:52 là, nous allons chercher nos associations
07:55 de proximité et de solidarité
07:57 pour travailler avec elles des solutions d'accompagnement
08:01 pour les publics très sociaux,
08:03 et notamment, effectivement, le changement des comportements.
08:06 Cette année, nous sommes ciblés pour aider,
08:09 en 2023 et 2024, les deux premières années
08:11 de la mise en place de la zone à faible émission.
08:14 Et puis ensuite, ce sont également des sujets
08:16 qui toucheront l'alimentation saine pour tous,
08:19 du marché de producteurs
08:20 jusque dans le colis alimentaire qui est donné.
08:23 Et puis, ce sont encore plein d'autres sujets,
08:25 puisque aujourd'hui, nous sommes dans l'obligation
08:28 de faire aboutir la transition
08:30 et qu'il n'y aura pas de justice environnementale
08:33 sans justice sociale.
08:35 -Pourvu aussi de mettre l'accent sur la sensibilisation,
08:38 car les populations ne sont pas toutes très au fait
08:42 de ces nouvelles mesures,
08:44 donc un appel à l'information, à la sensibilisation,
08:46 c'est aussi à ça que visait cette AMI.
08:50 -C'est pour ça que nous souhaitons,
08:52 et je sais que les associations sur le terrain,
08:55 au plus près des populations
08:56 qui ont eu une agilité importante pendant la Covid,
08:59 on a bien vu leur réactivité,
09:01 ont cette même attention, en fait,
09:03 à ce point de ne laisser personne
09:05 au bord du chemin des transitions
09:08 et qu'elles sont demandeuses aussi
09:10 d'être formées, informées par le SMAG,
09:13 d'être partenaires du SMAG et partenaires de MTAG
09:16 pour accompagner les publics,
09:18 que ce soit, en fait, dans l'association
09:20 de tricot, de macramé,
09:22 ou que ce soit dans des associations
09:24 qui sont effectivement plus consolidées
09:26 sur les sujets du transport, de la mobilité
09:29 ou de l'environnement.
09:30 -On peut parler plus globalement
09:32 de votre engagement pour la lutte
09:34 contre les inégalités via les mobilités.
09:37 Tout comme l'urbanisme, par exemple,
09:39 c'est un aspect central du vivre ensemble.
09:42 -C'est tout à fait ça.
09:43 C'est, en fait, créer le décor,
09:46 créer, en fait, les passerelles,
09:50 les capacités à se déplacer,
09:52 à vivre dans cette agglomération
09:56 sans pour autant avoir forcément
09:59 les contraintes économiques
10:01 et les contraintes, je dirais,
10:03 qui délient, en fait, les populations
10:05 et font que, finalement, nous avancerions
10:07 vers une métropole à deux vitesses.
10:10 Donc, dans les solidarités,
10:12 et ce qui est travaillé au niveau de la métropole,
10:15 les solidarités sont partagées en transversalité
10:18 avec beaucoup d'autres élus.
10:20 Et nous travaillons, effectivement,
10:22 à consolider le pilier social
10:25 du plan Climat R-Energie.
10:27 Pour qu'il ne soit pas qu'environnemental
10:30 mais aussi économique,
10:32 c'est-à-dire que le plan climat
10:34 est déjà social,
10:35 nous travaillons à le renforcer,
10:37 nous travaillerons également,
10:39 dès cette année,
10:41 à un certain nombre de piliers
10:43 en lien, en fait, avec nos producteurs
10:46 et nos fermiers de l'Y-Grenoble,
10:49 mais aussi nos montagnes,
10:51 pour pouvoir trouver les solutions
10:53 pour amener des produits frais
10:55 de la ferme et de l'agriculture bio
10:58 à des endroits de plus grande capacité.
11:00 C'est quelque chose d'extrêmement important,
11:03 nous travaillons sur ce sujet
11:04 avec la banque alimentaire de l'ISER.
11:06 Et puis après, il y a également
11:08 toute la question et ce que nous devons penser
11:12 sur la résilience territoriale
11:14 à l'aune de l'arrivée, en fait,
11:18 très proche des futurs réfugiés climatiques,
11:21 qui repose aussi la question de l'accueil
11:24 et des migrants,
11:25 en lien aussi avec l'attractivité du territoire.
11:29 -Ne pas attendre qu'il soit trop tard.
11:31 -C'est ça, exactement.
11:33 -Car demain arrive très vite.
11:35 -On a l'écologie,
11:36 on a la justice sociale,
11:38 justice environnementale,
11:39 et puis nous avons également à réussir
11:42 le pari d'une métropole totalement hospitalière
11:45 et accueillante, en même temps,
11:47 qu'elle est attractive et touristique,
11:50 comme nous le savons aussi,
11:52 avec beaucoup d'autres sujets très importants
11:55 et très beaux.
11:56 -C'est pas qu'une utopie, c'est beaucoup de travail,
11:59 en transversalité, comme vous l'avez dit.
12:01 -Tout à fait, et puis c'est aussi, en fait,
12:04 quelque chose d'exceptionnellement intéressant
12:07 et motivant, parce que ça participe
12:09 à créer, finalement, des transformations sociales.
12:13 Nous y sommes, il faut les réussir.
12:15 -Avec plein de briques partout.
12:17 Enfin, des briques, il y a l'image du mur,
12:19 donc, non, plein de petites...
12:21 Voilà, plein de petites grains de sable
12:24 et des grandes étendues en harmonie et en équilibre.
12:27 Merci beaucoup, bon courage, bonne chance, bien sûr,
12:30 dans l'accomplissement de ces actions
12:32 dans le cadre de votre délégation.
12:34 -Nous sommes nombreux sur le chemin.
12:36 -Dans le train de la transition écologique et sociale.
12:39 Merci, Laetitia Rabhi. -Merci à vous, et puis...
12:42 -A très vite. -A très vite.
12:44 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
12:48 Générique
12:50 ...

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