SMART SPACE - L’ESA dans la compétition internationale

  • l’année dernière
Nouveaux acteurs, nouveaux enjeux de connectivité et de mobilité… le secteur spatial connaît une transformation profonde de son économie. Si elle veut rester au premier plan, l’Europe doit s’adapter et mettre en œuvre une politique spatiale à la hauteur des opportunités commerciales qu’offre le secteur. Mais alors, l’Agence Spatiale Européenne est-elle suffisamment autonome ? Comment évolue-t-elle dans un environnement de plus en plus compétitif ?

Category

🗞
News
Transcription
00:00 L'Europe spatiale est-elle à la hauteur des opportunités commerciales qu'offre aujourd'hui
00:08 le secteur ? New Space, Deep Space, connectivité, mobilité, autant d'enjeux qui ont replacé
00:13 ces dernières années l'économie spatiale sur le devant de la scène avec autant de promesses
00:18 d'une économie florissante.
00:20 Mais l'Europe et en son sein l'agence spatiale européenne est-elle bien positionnée ? Pour
00:24 en parler, nous avons en plateau avec nous Charlotte Mathieu, responsable de la division
00:28 politique industrielle et économie spatiale à l'ESA.
00:31 Bonjour Charlotte.
00:32 Bonjour.
00:33 Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
00:35 Nous avons avec nous à distance également François Leproux, ingénieur en mécanismes
00:39 spatiaux et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet du secteur spatial, notamment
00:45 le vol habité.
00:46 Pour votre dernier ouvrage, bienvenue François Leproux sur le plateau de Smart Space à distance.
00:51 Bonjour, merci beaucoup.
00:53 Alors Charlotte, quelle est la stratégie de l'agence spatiale européenne en matière
00:57 de nouveaux marchés qu'on peut résumer aujourd'hui au New Space ?
01:01 Donc l'agence spatiale européenne a comme priorité le développement, une de ses priorités,
01:08 le développement des activités spatiales commerciales en Europe.
01:11 Notre directeur général Joseph H.
01:14 Barreur a souligné ça dès son arrivée et a organisé l'agence pour que nous nous
01:20 adaptions à cette nouvelle réalité, que nous soyons là en soutien au développement
01:24 de ces activités spatiales commerciales et en particulier au service de la transition
01:29 verte et la transition digitale.
01:30 Qui sont les gros focus pour vous en matière d'opportunités aussi ? Est-ce qu'on parle
01:35 de nécessité d'opportunités commerciales ?
01:37 Nous parlons du rôle de l'agence pour soutenir le développement d'un écosystème dans un
01:42 monde qui évolue, dans une compétition qui est de plus en plus importante au niveau
01:47 international et donc avec beaucoup de défis à relever pour que notre secteur s'adapte
01:54 et soit compétitif et du succès sur les marchés commerciaux.
02:00 Est-ce qu'on a des exemples de secteurs dans lesquels vous pouvez jouer un rôle ? On reviendra
02:03 un petit peu plus tard sur ce rôle, à jouer les opportunités que vous pouvez créer ou
02:07 générer.
02:08 Vous parlez de l'écologie par exemple, est-ce qu'on a des exemples assez concrets de focus
02:14 pour vous ?
02:15 Tout à fait, le spatial a un rôle très important et irremplaçable dans le domaine
02:23 du soutien au changement du climat.
02:25 Bien sûr, avec des observations, le système Copernicus qui est unique en Europe, d'observation
02:30 de la Terre, la provision de données d'imagerie spatiale en cas de catastrophe naturelle avec
02:36 la charte entre différentes agences spatiales.
02:39 On l'a vu encore cet été avec les nombreux incendies, on a pu s'appuyer sur les images
02:44 de l'agence spatiale européenne.
02:45 Tout à fait, c'est ce qui en fait une priorité pour notre agence et ce qui va être discuté
02:50 au début novembre au sommet spatial avec tous nos représentants des pays européens.
02:54 Si je comprends bien, aujourd'hui l'idée c'est aussi de se reposer sur les points forts
02:58 de l'agence spatiale européenne pour accompagner les marchés.
03:01 Tout à fait, et la faire évoluer pour qu'elle les accompagne au mieux.
03:06 François, quel secteur vous identifiez de votre côté comme étant les plus propices
03:13 à l'émergence de cette économie spatiale, le secteur durable ? On en parle beaucoup
03:18 dans Smart Space, mais pas uniquement j'imagine.
03:21 De manière générale, effectivement, les 20 ans d'exploitation de la Station Spatiale
03:28 Internationale ont permis de montrer que la recherche qui était faite en orbite pouvait
03:33 avoir des débouchés commerciaux.
03:34 C'est dans des secteurs de niche, ça peut être pour la production de certains matériaux,
03:40 notamment des fibres optiques qui seraient très difficiles à réaliser sur Terre.
03:45 C'est le cas pour certains médicaments, c'est le cas pour la recherche biomédicale.
03:49 La recherche à bord de l'ISS a permis de montrer qu'il y avait potentiellement des
03:55 débouchés commerciaux.
03:57 Cependant, l'ISS n'est pas une infrastructure commerciale, c'est une infrastructure de
04:00 recherche.
04:01 C'est pour ça qu'aux États-Unis, on a tout un tas de développements de stations
04:06 spatiales qui vont prendre le relais de l'ISS d'ici une dizaine d'années afin d'y mener
04:11 justement des missions commerciales.
04:13 L'objectif ne sera pas d'y envoyer des astronautes pour faire du tourisme spatial,
04:17 mais bien d'y envoyer des astronautes, mandatés soit par des agences spatiales, soit par des
04:21 entreprises, afin de réaliser certains de ces matériaux, certains de ces produits,
04:26 qui pourraient par la suite être ramenés sur Terre.
04:29 Ça c'est déjà une réalité, je vous coupe François, mais c'est un sujet sur lequel
04:34 on peut s'arrêter un instant.
04:36 Vous parlez de la recherche et de l'exploration humaine aussi finalement, en tout cas de
04:41 l'occupation humaine de l'orbite terrestre, et qui va passer au secteur privé après
04:46 la fin de l'ISS.
04:47 Il n'y a pas encore de projet.
04:48 La lunaire Gateway est un projet d'agence, mais on n'a plus de projet a priori autour
04:53 de l'orbite terrestre.
04:54 Donc, est-ce que ça fait partie des ambitions de l'Agence spatiale européenne d'aller
04:59 sur cette économie-là, et peut-être de former des travailleurs qui seront dans ces
05:04 stations comme celle d'Axiom par exemple ?
05:07 Tout à fait, comme vous l'avez dit, la Station spatiale internationale aujourd'hui, ses
05:15 différents partenaires, incluant l'Europe, se sont engagés jusqu'à 2030, et la réflexion
05:20 est en cours, et c'est un des gros sujets de réflexion en cours, sur l'avenir post-ISS.
05:25 Nous voyons des acteurs privés s'intéresser aux marchés aux Etats-Unis, mais je voudrais
05:30 aussi mentionner des acteurs européens, que ce soit pour des stations habitées ou des
05:36 stations robotiques, c'est aussi un marché important.
05:38 Le rôle de l'Agence va être d'accompagner ces acteurs, de leur donner les conditions
05:44 pour pouvoir émerger, et pour voir au mieux adresser les besoins du marché.
05:47 Donc, ce n'est pas tant occuper une position sur place, mais plutôt être le moteur des
05:51 acteurs ici sur Terre qui pourront accompagner cette nouvelle économie.
05:54 Il y a l'exemple de The Exploration Company, qu'on peut citer, qui est la première société
05:59 européenne à signer un accord de précommande, disons, avec Axiom en l'occurrence, pour son
06:05 véhicule spatial.
06:06 The Exploration Company, elle travaillait déjà avec l'Agence spatiale européenne à son
06:10 développement.
06:11 Tout à fait.
06:12 Le rôle de l'Agence spatiale est très divers pour essayer d'aider à toutes les étapes
06:15 de la vie d'une entreprise et de ces nouvelles sociétés du New Space, pour les faire grandir
06:21 et se développer sur les marchés à l'international.
06:23 Alors, de quoi on parle précisément ? Là, on est allé tout de suite dans un sujet très
06:27 micro, qui va être celui de ce marché en particulier, d'occuper l'orbite terrestre.
06:32 Ici sur Terre, votre rôle, c'est donc d'être moteur des acteurs des industries.
06:36 Est-ce que c'est aussi de leur offrir des opportunités commerciales ? Et si oui, lesquelles ?
06:42 Alors, tout à fait.
06:43 Le rôle de l'Agence spatiale européenne, comme l'est le rôle d'autres agences nationales
06:47 en Europe, va être en effet déjà d'être un client de ces sociétés-là, sur des phases
06:53 amonts, et également un client d'ancrage pour permettre de consolider des business
06:57 models.
06:58 Mais ce n'est pas tout.
06:59 On est aussi là en tant que facilitateur pour un soutien à la recherche et au développement
07:03 des technologies, et ensuite d'essayer de continuer à les accompagner durant toutes
07:09 les étapes, que ce soit en incubation au départ de l'idée, puis en accélérateur,
07:15 les mettre en contact avec des investisseurs, et puis tout au long de la vie et de la croissance
07:20 de la société, de les accompagner en les rapprochant au fur et à mesure du marché.
07:25 Donc on est là vraiment pour les soutenir à toutes les étapes.
07:28 François Leproux, un petit mot sur ce sujet, sur la nécessité de créer des opportunités.
07:35 Quel est votre regard d'un point de vue extérieur sur ces dites opportunités ?
07:38 Effectivement, c'est la demande de la plupart des entreprises.
07:43 Ce n'est pas tant d'avoir la demande des entreprises, c'est vraiment de stimuler la
07:50 demande en Europe.
07:51 Ce qu'on voit, c'est qu'un certain nombre d'industriels européens sont déjà bien
07:54 placés sur le domaine de la commercialisation en orbite basse.
07:57 Pour reprendre juste l'exemple du volet du vol habité, vous l'avez cité, avec Axiom,
08:04 on a tout un tas d'entreprises européennes, notamment Telenia Space et The Exploration
08:08 Company qui gravitent autour.
08:10 C'est également le cas pour la station spatiale privée américaine Starlab, à
08:14 laquelle Airbus participe.
08:16 Donc le secteur privé n'a pas attendu finalement le secteur institutionnel pour se placer sur
08:21 certains marchés.
08:22 Mais à l'heure actuelle, ces industriels européens se sont plutôt positionnés sur
08:27 des marchés américains.
08:28 Je pense que la demande des industriels européens maintenant, c'est davantage d'avoir des
08:32 contrats en Europe et c'est la demande qui est faite auprès de l'Agence spatiale européenne.
08:37 Ce sera le cas par exemple pour The Exploration Company qui a obtenu des contrats avec Axiom
08:44 Space à l'avenir pour consolider et pour ancrer ses activités en Europe.
08:50 Évidemment qu'il faudra davantage de contrats institutionnels.
08:52 On a vu avec l'exemple américain que ça a très bien marché.
08:57 La capsule Crew Dragon de SpaceX a été développée dans le cadre d'un partenariat public-privé
09:02 qui était les programmes COTS puis DD-DEV.
09:05 Donc certainement de tels programmes vont être implémentés en Europe dans les années
09:10 à venir.
09:11 On se rend bien compte que l'Europe a actuellement toutes les cartes en main pour réaliser à
09:16 des coûts tout à fait raisonnables un programme de maîtrise complète de l'orbite basse terrestre
09:22 avec un lanceur lourd en développement, Ariane 6, avec une présence sur des stations spatiales
09:29 commerciales essentiellement américaines et avec potentiellement des vecteurs d'accès
09:35 pour du cargo puis peut-être pour des astronautes.
09:40 Alors vous avez mentionné la question du coût, elle est importante.
09:44 Est-ce que budgétairement on a les reins suffisamment solides pour accompagner notre
09:48 secteur spatial en Europe et pour prendre ce virage-là ?
09:51 Alors tout à fait la question des coûts est importante mais je voudrais juste élargir
09:55 un peu à d'autres domaines puisque là on a parlé de l'exploration mais le soutien
10:00 se fait dans les domaines des télécommunications, très porteurs, le domaine de l'observation
10:04 de la Terre, le domaine de l'accès à l'espace, le développement des micro-lanceurs donc
10:09 juste pour dire que le spectre est extrêmement large et nous cherchons à couvrir tous ces
10:15 domaines.
10:16 Les demandes varient bien sûr d'une société à l'autre mais bien sûr il y a une question
10:22 d'investissement, d'argent, l'investissement est assez important suivant les domaines mais
10:28 je pense qu'on est quand même à la hauteur, il y a quand même une volonté de la part
10:32 de nos états membres de soutenir avec des nouveaux programmes ces activités commerciales.
10:37 Après la demande n'est pas que en termes d'investissement, elle est en termes aussi
10:44 de support, d'accès à des infrastructures pour des tests, d'expertise technique, exactement.
10:49 Donc tout ce cadre nous permet de les aider au mieux et je pense que nous sommes sur la
10:54 bonne voie effectivement comme il a été mentionné, nous avons tous les morceaux pour
10:59 essayer d'avoir un écosystème dynamique dans le New Space aussi en Europe et on le
11:06 voit avec l'attraction des investisseurs privés.
11:08 Oui, alors vous avez raison d'élargir par exemple, vous avez cité le sujet des entreprises
11:14 qui s'attaquent aux micro-lanceurs.
11:15 On en compte dans chaque pays fort de l'agence spatiale européenne, c'est-à-dire les pays
11:20 qui investissent le plus d'argent, qui ont déjà un secteur spatial fort au niveau national.
11:25 L'Espagne est en train de vencer un petit peu les autres à titre d'exemple.
11:32 Là encore il y a une question de répartition du budget, c'est-à-dire est-ce que la structure
11:38 même de l'agence spatiale européenne qui est obligée d'agir en fonction des volontés
11:42 de chaque état peut être un point faible dans cet écosystème européen financier ?
11:49 Alors juste sur la question des lanceurs, comme vous le savez l'agence spatiale européenne
11:55 a en charge des activités sur des lanceurs Vega et Ariane, donc Vega C et Ariane 6 à
12:02 venir.
12:03 Sur les exemples que vous avez cités de micro-lanceurs, on parle de sociétés avec surtout de l'investissement
12:08 privé.
12:09 Notre rôle va être d'essayer de les accompagner aussi à pouvoir faciliter cet accès au capitaux
12:15 privé de ces sociétés.
12:17 Donc l'effort est différent par rapport à un effort de développement sur des nouveaux
12:22 lanceurs.
12:23 Donc on a un travail au niveau de l'agence spatiale européenne pour soutenir ces différentes
12:29 initiatives mais il y a quand même beaucoup de choses qui sont faites par elles-mêmes
12:33 au sein de ces sociétés.
12:35 François, est-ce qu'on peut s'imaginer que sur le long terme, un des risques c'est le
12:42 morcelage de cette réunion financière, s'il vous plaît faites ça comme ça, mais il y
12:47 a ce concept d'ajouter au pot comment, est-ce que ça peut se morceler ? C'est déjà la
12:52 crainte qu'on avait avant la dernière réunion ministérielle qui parlait de budget.
12:56 Finalement, on a quand même eu la surprise de voir que ce budget de 17 millions avait
13:02 tenu ses promesses.
13:03 Vous faites bien de le préciser, 17 milliards.
13:09 François Leproux, est-ce qu'il y a un risque qu'on se morcelle ? Est-ce que ça peut affaiblir
13:14 la position de l'Europe aujourd'hui, la structure de les ambitions nationales vs les ambitions
13:19 de l'agence spatiale européenne ?
13:20 Alors on voit bien qu'il y a un certain nombre de pays, notamment l'Allemagne et l'Italie
13:26 qui commencent à avoir des ambitions beaucoup plus individuelles, notamment dans le cadre
13:30 des micro lanceurs.
13:31 Après, il faut bien voir qu'il y a encore un gap entre les capacités des micro lanceurs,
13:38 même les plus puissants comme ceux qui sont développés par RFA ou ISAR en Allemagne,
13:43 et un lanceur comme Ariane 6 qui sera de toute façon nécessaire pour tout un tas de missions
13:47 de souveraineté, que ce soit des satellites géostationnaires pour les communications
13:52 ou pour des satellites militaires.
13:53 Mais effectivement, plus Ariane 6 tardera à être mise sur le marché, plus certains
13:58 États auront peut-être cette volonté d'agir seul.
14:02 Après, il y a un adage qui est assez applicable à l'Europe spatiale, c'est que seul on va
14:09 plus vite mais on va moins loin, et c'est certainement ce qu'on va voir dans le cadre
14:13 des micro lanceurs.
14:15 Après, c'est bienvenu qu'il y ait de la concurrence dans ce domaine-là, la concurrence
14:19 est toujours saine, elle permet de développer de nouvelles technologies.
14:22 Cependant, je pense que même s'il y a encore beaucoup de critiques envers la filière Ariane,
14:28 et si certains choix de conception pour Ariane 6 peuvent négativement être discutés, personne
14:35 ne prendra le risque de tuer cette filière qui est notre garantie de souveraineté dans
14:43 le domaine de l'espace, et pour tout le reste, pour le domaine commercial, à l'heure actuelle,
14:48 tous les efforts qui sont mis en œuvre, le marché du spatial en Europe est, à mon sens,
14:56 encore d'une taille trop faible pour qu'on ne puisse pas résonner au niveau européen
15:05 et que l'on résonne au niveau national.
15:06 Le marché spatial européen est déjà relativement faible, il n'y a pas une énorme demande
15:14 en termes de lancement, donc si on résonne à l'échelle nationale, ce sera encore moins
15:18 le cas.
15:19 Les ambitions nationales, on va certainement davantage les voir dans les domaines d'accès
15:24 à l'espace pour le domaine militaire, et je pense que les micro-lanceurs, qu'ils soient
15:28 français, allemand, espagnol ou italien, auront essentiellement comme client les forces armées
15:34 de ces pays.
15:35 Vous rejoignez cette analyse Charlotte Mathieu ?
15:38 Alors, je dirais vous parler de la question de l'éparpillement.
15:41 Je pense que les ambitions nationales ont toujours existé, et ce en complément d'ambitions
15:47 européennes, et je pense que c'est au bénéfice de toute la communauté européenne.
15:53 Ce développement, si on parle des activités commerciales, notre point de départ, il y
15:59 a des efforts qui sont faits dans certains pays au niveau national pour avoir un vrai
16:03 support et un soutien de ces activités commerciales.
16:07 Par exemple, la France, avec un milliard et demi d'investissements sous France 2030, liés
16:13 en particulier à l'émergence de nouveaux acteurs spatiaux, et tout ça vient consolider
16:20 un écosystème et un paysage industriel qui se renforce au fur et à mesure.
16:25 Je pense que, comme vous l'avez rappelé, il y a quand même une confiance de nos Etats
16:29 membres dans le mécanisme de l'agence spatiale européenne, comme le montre le niveau d'investissement.
16:35 On a encore ces dernières semaines des Etats membres qui ont continué à rajouter de l'argent
16:40 par rapport à l'argent qu'ils avaient mis au pot commun en novembre dernier.
16:45 Donc je pense que le secteur spatial est un secteur où le national et l'européen se
16:51 renforcent et cohabitent, et cette diversité fait vraiment la force de notre secteur.
16:58 Peut-être qu'on peut se dire un mot sur la collaboration de l'agence spatiale avec
17:04 l'Europe elle-même et dans ses structures, avec la Commission européenne par exemple,
17:08 dans le cadre de ce développement industriel et économique ?
17:11 Tout à fait.
17:12 L'agence spatiale européenne travaille en forte collaboration avec l'Union européenne,
17:19 avec la Commission européenne et avec l'Agence des programmes spatiaux européens.
17:24 C'est une relation de longue date.
17:27 Sur ce dossier de développement des activités commerciales, nous avons des partenariats
17:32 assez proches, en particulier sur les activités de financement, d'accès au capitaux, des
17:37 partenariats avec notamment la Banque européenne d'investissement et avec les outils qui sont
17:42 liés à Cassini, qui permettent d'avoir un accès plus facile à des capitaux privés
17:48 pour nos acteurs spatiaux commerciaux.
17:50 François, on vous prend un dernier mot sur cette collaboration indispensable avec l'Union
17:55 européenne ?
17:56 Oui, elle est indispensable à plus d'un titre.
18:02 Déjà, comme vous l'avez rappelé, l'Union européenne, c'est l'un des principaux clients
18:06 institutionnels en ce qui concerne les lancements de satellites.
18:09 Avant, avec les constellations Galiléo et Copernicus, à l'avenir avec la communication
18:14 télécommunication IRIS III.
18:16 Ce sont des lancements institutionnels qui peuvent être dévoués soit aux lanceurs
18:22 de la filière aérienne, soit aux futurs lanceurs privés.
18:24 Donc à ce niveau-là, ce soutien est vraiment important.
18:29 On peut saluer en ce sens l'action du commissaire Thierry Breton qui a beaucoup insisté sur
18:35 ces nécessités au cours de son mandat et notamment en lançant le développement de
18:40 cette constellation IRIS III.
18:42 On peut d'ailleurs noter qu'il y a eu une tentative il y a quelques années de la Commission
18:47 européenne de se mêler quelque part du développement des lanceurs, voyant dans un financement direct
18:54 par la Commission du développement des lanceurs un moyen de court-circuiter en quelque sens
18:59 le retour géographique.
19:01 C'est quelque chose qui n'a pas abouti, mais certainement à l'avenir, on verra de
19:06 plus en plus de liens et peut-être de financement direct par l'Union européenne d'activité
19:12 de l'Agence spatiale européenne.
19:14 Ce qui ouvrira peut-être un autre sujet de conversation sur cet aspect-là et la question
19:19 aussi du retour géographique qui est un vrai sujet épineux depuis quelques semaines.
19:24 Merci beaucoup Charlotte Mathieu d'avoir pris le temps de venir en plateau.
19:27 Je rappelle que vous êtes responsable de la division politique industrielle et économie
19:30 spatiale à l'ESA.
19:31 Merci à vous François Leproux, ingénieur en mécanismes spatiaux et auteur et merci
19:36 à tous de nous avoir suivis dans cette émission à la production.
19:40 Lili Zalkine, on se retrouve dès la semaine prochaine sur Bsmart.
19:44 Merci.
19:45 Merci.
19:46 Merci.
19:47 Merci.
19:47 Merci.
19:52 [Musique]

Recommandations