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Le célèbre journaliste politique et éditorialiste est mort à 86 ans. Pendant près de 50 ans de carrière, Jean-Pierre Elkabbach a marqué l'histoire de la radio et de la télévision.

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Transcription
00:00 On vient d'avoir cette toute dernière information, le journaliste Jean-Pierre Elkabache est mort.
00:05 Christophe Barbier nous a rejoint. Bonsoir à vous.
00:09 - Bonsoir.
00:10 - Christophe, journaliste politique qu'on connaît tous, qui est donc mort à l'âge de 86 ans.
00:16 Vous le connaissiez ?
00:17 - Oui, j'ai eu la chance de faire sa connaissance quand j'étais stagiaire à Europe 1, en décembre 1989.
00:23 J'étais là depuis quelques jours, j'ai croisé dans l'ascenseur, il m'a dit "jeune homme, je vous vois dans la rédaction, qu'est-ce que vous faites là ?"
00:28 Je lui ai dit "je suis en stage", et il m'a répondu "quand on est en stage Europe 1, on vient me voir".
00:34 Alors j'ai pris rendez-vous avec lui, je suis allé le voir dans son bureau.
00:36 - Parce qu'il était président d'Europe 1 à cette époque ?
00:38 - Voilà, il a été président, il a occupé beaucoup de postes dans cette maison-là, et donc il m'a parlé de son métier, il m'a parlé de la politique.
00:43 Il faut voir qu'il a été sans doute l'incarnation de ce qu'était l'interview politique dans sa manière la plus intraitable et la plus pointue possible.
00:52 Et il a aussi incarné les débuts des émissions politiques d'interview à la télévision,
00:58 aux côtés bien sûr de quelqu'un qu'on connaît bien ici qui est Alain Duhamel, avec des émissions phares,
01:02 et son passé à la postérité des moments de télévision, dont le fameux "taisez-vous El Kabbach" lancé par Georges Marchais,
01:09 mais on ne faisait pas taire Jean-Pierre El Kabbach, surtout quand il fallait mener des interviews politiques.
01:14 Moi je l'ai vu comme ça annuler un invité à 23h30 parce qu'il fallait trouver quelqu'un d'autre qui était plus dans l'actualité.
01:19 Je voulais dire que les assistants qui essayaient de programmer les invités du lendemain matin à 6h30 ou 7h, c'était chaud pour eux.
01:25 Je l'ai vu aussi partir à Montpellier alors qu'il était déjà d'un certain âge pour pouvoir être le lendemain matin,
01:32 dès la première heure, sur place pour mener en direct et pas par Skype ou par téléphone comme on le fait aujourd'hui,
01:39 une interview de Georges Frèche, président de la région, maire de Montpellier, qui était un interviewé terrible.
01:45 Donc il avait le côté le plus précieux de l'intervieweur, c'est-à-dire qu'il ne lâchait jamais rien.
01:50 Il ne lâchait ni les sujets ni les invités du jour.
01:54 – Les politiques le redoutaient.
01:55 – Oui, les politiques le redoutaient et en même temps, comme ça a été le cas après avec d'autres intervieweurs,
01:59 dont sur BFM Jean-Jacques Bourdin, passer par les pattes d'El Kabbach et s'en sortir, c'était avoir des galons.
02:05 L'homme politique qui avait réussi dans une interview avec Jean-Pierre El Kabbach à être bon,
02:10 c'était un homme politique qui pouvait progresser, qui pouvait affronter d'autres épreuves.
02:15 Donc il a été sans doute le pionnier de cette interview politique, épreuve du feu pour les hommes politiques,
02:23 après des années où l'interview politique était plus un match un peu organisé.
02:27 Le général de Gaulle, il aimait bien connaître les questions qu'allaient lui poser les journalistes
02:31 en conférence de presse ou en interview avec la génération du Hamel-El Kabbach, ce n'était plus du tout le cas.

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