Philippe Douste-Blazy : «Le journalisme était vraiment fait pour lui»

  • l’année dernière
L'ancien ministre des Affaires Étrangères, Philippe Douste-Blazy, réagit au décès de Jean-Pierre Elkabbach : «Le journalisme était vraiment fait pour lui».
Transcript
00:00 Je voudrais donner aussi la priorité aux réactions qui nous parviennent.
00:03 Bonsoir M. le ministre, bonsoir M. Philippe d'Ouste-Blasie,
00:06 ancien ministre de la Culture, ministre de la Santé notamment.
00:09 Vous la prenez comme nous il y a quelques instants.
00:10 Merci de réagir en direct.
00:12 Jean-Pierre Elkabach n'est plus.
00:15 Vous vous prépariez spécialement lorsque vous saviez
00:20 que vous alliez faire face à Jean-Pierre Elkabach dans une interview politique ?
00:25 Bien sûr, le 8h20 le matin de Jean-Pierre Elkabach sur Europe 1,
00:31 c'était un grand moment pour les uns comme pour les autres.
00:36 En réalité, c'était impressionnant parce qu'il avait, je pense,
00:41 travaillé tellement le dossier qu'il était extraordinairement difficile
00:47 de ne pas répondre à ces questions très préparés.
00:50 Il avait des fiches, comme tout le monde le sait,
00:53 et il était pas intimidant mais on sentait qu'il voulait de la vérité.
00:59 Donc il n'était pas agressif, mais si vous ne répondiez pas,
01:03 il faisait comprendre aux auditeurs que vous n'avez pas répondu.
01:06 Si vous deviez garder un souvenir d'une rencontre,
01:09 un moment vécu face ou à côté de Jean-Pierre Elkabach,
01:13 selon que ce soit extra-journalistique ou pas, lesquels retiendriez-vous ?
01:20 Je vais en retenir deux.
01:23 Lorsque j'étais ministre de la Culture,
01:26 il est devenu le grand patron de France Télévisions,
01:31 et à ce moment-là c'était un autre moment pour lui,
01:36 c'était au-delà du journalisme, je dirais, qu'il faisait quotidiennement.
01:41 Et puis, il y a eu un deuxième moment,
01:44 où là c'était le Jean-Pierre Elkabach dans toute la grandeur,
01:48 c'est-à-dire qu'il savait que le président Clinton,
01:52 avec lequel j'ai eu de très bons rapports amicaux,
01:55 était arrivé à Paris à 18h30-19h,
01:58 et il voulait à tout prix l'interviewer.
02:01 Je lui disais "écoutez, je n'ai pas son agenda",
02:04 il me dit "mais oui, oui".
02:06 Il est venu, il a trouvé le moyen de trouver l'endroit où nous avions un dîner,
02:12 et il n'a pas arrêté pendant deux heures,
02:15 et il a fini par avoir son interview.
02:17 C'était quelqu'un, je crois qu'il avait déjà 70 ans,
02:20 vous voyez, 72 ans, il avait une sorte de jeunesse comme ça,
02:24 et ce métier, le journalisme, je crois que c'était vraiment fait pour lui.
02:29 [Musique]
02:33 [SILENCE]

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