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00:00 France Bleu, Belfort Montbéliard.
00:02 - On est très exactement à 8h45, l'invité du 6/9, on parle de ce salon Thierry Compredon,
00:06 ce salon qui a réuni depuis hier à l'Atria, Belfort, tous les acteurs de la filière hydrogène.
00:11 - Il s'agit du forum "Hydrogène Business for Climate",
00:14 deux jours de conférences et de débats autour de cette énergie propre.
00:17 Ce matin on vous pose cette question, selon vous,
00:20 est-ce que l'hydrogène est désormais l'avenir industriel du Nord-Franche-Comté ?
00:23 On attend vos appels au 0384 22 82 82.
00:27 Bonjour Bruno Jammet.
00:28 - Bonjour.
00:29 - Vous êtes le directeur de programme "Énergie et Propulsion au pôle véhicule du futur".
00:33 Je vous pose la question, vous êtes convaincu, vous, que l'hydrogène c'est la filière d'avenir chez nous ?
00:37 - Alors c'est une des filières d'avenir, mais elle est absolument indispensable,
00:41 parce que le Nord-Franche-Comté a beaucoup d'atouts.
00:43 - Alors justement, quels sont nos atouts ?
00:45 - Alors c'est des atouts, déjà en termes de compétences académiques et de recherche,
00:49 également des compétences industrielles,
00:51 qui peuvent tout à fait se diversifier vers les technologies qui sont de la filière hydrogène.
00:56 De la métallurgie, des matériaux composites, l'énergie, etc.
01:00 - Et à ce salon, les experts mondiaux sont présents, les échanges sont constructifs ?
01:05 - Oui, alors il y a plusieurs types d'échanges, il y a des plénières thématiques,
01:08 sur vraiment des sujets qui sont d'actualité, pas forcément des sujets qu'on retrouve partout.
01:12 Donc on peut citer les débats sur le moteur thermique, la combustion d'hydrogène,
01:18 l'avenir des évolutions sur les piles à combustible, l'hydrogène naturel dont on parle un petit peu.
01:23 Donc c'est vraiment tous des sujets d'actualité avec vraiment des experts très renommés.
01:27 - Alors je vous propose de prendre un premier auditeur. Bonjour Estelle !
01:30 - Bonjour !
01:32 - Vous habitez Montbéliard, vous y croyez-vous au développement de cette filière dans le Nord-Franche-Comté ?
01:37 - Moi je me demande si c'est vraiment une énergie propre,
01:41 puisque ça coûte quand même cher à produire, à stocker.
01:44 Donc je ne sais pas si j'y crois.
01:47 - Merci Estelle, pour votre appel, vous avez un spécialiste face à vous.
01:51 Je vous pose la question à bout de jamais. L'hydrogène, c'est vraiment écolo ?
01:55 - Alors il y a deux niveaux. Il y a tout d'abord à l'usage.
01:58 A partir de l'hydrogène dans un véhicule, on va être strictement zéro émission.
02:02 Et ensuite il y a le mix de production de cet hydrogène qui peut être fait à partir d'électricité.
02:07 Donc si l'électricité est issue de renouvelables, l'hydrogène a cette qualité d'être vert.
02:12 S'il est issu du mix électrique français qui est fortement décarboné, il est extrêmement vertueux aussi.
02:18 Donc c'est vraiment cette question-là. Il y a plusieurs sources de production, pas uniquement électriques.
02:22 L'hydrogène naturel que je mentionnais précédemment, à partir de déchets, à partir de biomasse aussi.
02:27 - Et le secteur automobile mise beaucoup sur cette technologie ?
02:30 - Oui tout à fait. C'est un continuum de solutions entre l'électrification à batterie
02:34 et les solutions hydrogène avec des piles à combustible ou même des moteurs à combustion,
02:37 mais sans brûler des combustibles fossiles.
02:39 - Il est 7h47, vous écoutez France Bleu, Belleforme-en-Houilliard.
02:42 L'hydrogène est-il l'avenir industriel du Nord-Franche-Comté ?
02:45 On parle ce matin avec Bruno Jamey, directeur de programme énergie et propulsion au pôle véhicules du futur.
02:50 - Et vous pouvez nous appeler au 0384 22 82 82.
02:53 Alors Bruno Jamey, concrètement quels sont les derniers projets concernant l'hydrogène dans l'Nord-Franche-Comté ?
02:59 - Alors il y a plusieurs projets. Tout d'abord au niveau de ce qu'on appelle les piles à combustible.
03:03 Dans un véhicule, la pile à combustible c'est ce qui va faire réagir l'hydrogène et l'oxygène
03:07 pour produire de l'eau à l'échappement, donc c'est on ne peut plus vertueux.
03:10 Et cette pile à combustible, c'est un objet assez complexe.
03:13 Et donc du coup on a une usine qui s'appelle Inocel qui est en train de s'implanter sur le Nord-Franche-Comté.
03:17 - Il y a McPhy également.
03:18 - Il y a également McPhy, c'est plutôt pour l'électrolyse, c'est-à-dire qu'on va casser les molécules d'eau avec de l'hydrostat pour produire l'hydrogène.
03:24 Et on a aussi d'autres acteurs industriels majeurs qui s'implantent.
03:28 On a Forvia déjà depuis plusieurs années pour les réservoirs à hydrogène par exemple.
03:31 - Estelle est encore avec nous en ligne, cette auditrice de Mobile Arts.
03:34 Estelle, est-ce que vous êtes convaincue par les arguments de notre invité ce matin ?
03:37 Est-ce que selon vous, l'hydrogène est un produit, enfin une filière d'avenir, une filière industrielle d'avenir ?
03:43 - Oui, d'avenir pourquoi pas, mais est-ce que si on mise tout là-dessus, on risque pas un nouveau déclin industriel ?
03:53 - C'est-à-dire avec les entreprises existantes qui risquent de disparaître ? C'est un peu ça votre question ?
03:57 - Oui.
03:58 - Bruno Jamet, une réponse à Estelle ?
04:00 - Alors en fait ce qui se passe c'est qu'on n'a pas vraiment le choix.
04:02 D'une part il y a l'ensemble des énergies fossiles sur lesquelles nous sommes assis en termes de société
04:07 qui va connaître un déclin probablement sur la prochaine décennie.
04:11 Et donc du coup il faut trouver des alternatives.
04:13 - Faut anticiper.
04:14 - C'est ça, tout à fait.
04:16 D'autre part sur l'aspect industriel, effectivement il pouvait y avoir des hésitations dans les années 90-2000.
04:20 On voit que des Chinois, Japonais, Coréens ont fortement investi et qui sont extrêmement bien positionnés.
04:25 Et c'est la même chose qu'on a le temps de vivre sur l'hydrogène actuellement.
04:28 Si on prend un exemple sur les stations hydrogènes, dans le monde actuellement il y a plus de 1000 stations hydrogènes.
04:34 Mais il y en a plus de 500 qui sont sur ces 3 pays que j'ai cités.
04:37 Donc du coup si on hésite assez longtemps, l'industrie elle aura tout perdu et on achètera nos produits à l'étranger.
04:44 - Merci Estelle pour votre appel depuis Montbéliard.
04:47 Alors Bruno Jamet, le Conseil Régional dont on a parlé ce matin,
04:50 vise à l'appel d'Écoles Nationales de l'Hydrogène pour ces universités dont celle de la Franche-Comté.
04:55 Alors hier lors de ce salon à La Tria nous avons rencontré Kylian.
04:58 Il est actuellement en licence sciences et énergie filière hydrogène à Belfort.
05:03 Mais il estime qu'il ne faut pas être forcément un scientifique pour rejoindre cette formation. Écoutez-le.
05:08 - Il faut quand même avoir fait un peu de science, savoir connaître un petit peu le milieu de l'hydrogène.
05:12 Mais c'est un peu pour tout le monde on va dire.
05:15 Je sais que moi par exemple dans ma promo il y a des gens qui n'ont pas forcément fait SPFysic ou SPMath
05:19 et qui après s'introduisent dans le cursus et qui peuvent justement reprendre un peu le truc
05:25 et justement se former petit à petit en L1, L2 et tout ça.
05:28 C'est pour tout le monde ça, ça prend au fur et à mesure.
05:30 - Bruno Jamet, vous confirmez, tout le monde peut donc postuler à cette école de l'hydrogène ?
05:34 - Oui, oui tout à fait. Surtout qu'on a un continuum qui est nécessaire pour l'industrie.
05:38 Les entreprises que j'ai citées telles que Inocel, McPhee qui vont énormément recruter.
05:41 Et on aura un continuum d'ouvriers, techniciens et ingénieurs sur des métiers existants en fait
05:46 qui suffit de colorer l'emboutissage, l'usinage, la soudure.
05:50 - On le voit pour le développement de cette filière, il faut une véritable volonté politique.
05:55 Elle est là cette volonté politique ?
05:57 - Ah oui, depuis de nombreuses années.
05:59 Tant du côté du conseil régional que de la préfecture qui s'est dotée d'un directeur de projet d'hydrogène.
06:04 - Qu'est-ce que vous attendez de ce salon Business for Climate à La Tria qui se termine ce soir ?
06:09 Qu'est-ce que vous attendez concrètement ? Est-ce qu'il y aura des projets concrets qui vont sortir de ce salon ?
06:14 - Alors directement non, mais de façon indirecte en fait c'est contribuer à une dynamique.
06:19 C'est un lieu d'échange aussi, un lieu d'échange sur les sujets d'actualité.
06:23 C'est-à-dire que comme toute filière émergente il y a des verrous.
06:28 Actuellement par exemple les marchés sont balbutiants, c'est-à-dire que les entreprises ne gagnent pas d'argent pour le moment.
06:35 Et voilà, il y a aussi un autre aspect que j'ai redécouvert hier, c'est les entreprises qui disent
06:42 "Maintenant avec des Allemands, des Italiens etc., on commence à se connaître, à se comprendre
06:47 et du coup ça peut permettre de justement monter des projets et collaborer pour être plus fort face à des mastodontes telles que la Chine."
06:54 - La concurrence est sévère dans ce domaine. - Oui tout à fait.
06:56 - Il y a des pays comme la Chine qui sont peut-être en avance ou est-ce qu'on arrive à rivaliser encore ?
07:02 - C'est différent mais en fait il y a une telle force de frappe et aussi un tel marché intérieur qu'ils sont très bien positionnés.
07:10 Le chiffre que je donnais précédemment, ça datait de début 2022, sur les 1000 stations dans le monde, je disais qu'il y en avait 500 en Asie, mais il y en avait 250 en Chine.
07:19 - Et ce salon se poursuit encore aujourd'hui, ce n'est pas ouvert en public, mais ce qui est ouvert en public c'est un jardin pédagogique
07:25 à la Préfecture du Fort Belfort où les jeunes peuvent mieux comprendre ce que c'est que l'hydrogène, c'est important aussi de communiquer dessus.
07:30 - C'est ça, il faut vraiment simplifier et expliquer que ça peut devenir notre quotidien tout simplement.
07:36 À supposer qu'un jour vous ayez un véhicule à hydrogène, vous irez à la pompe, vous connecterez votre pistolet et vous attendrez que le remplissage se fasse tout simplement.
07:44 - Et à l'horizon ?
07:46 - Pour les véhicules utilitaires et pour les poids lourds, ça peut être assez rapide au cours de cette décennie.
07:53 Pour le véhicule particulier, on est très nombreux à penser que les véhicules électriques à batterie rendront l'essentiel des services.
08:01 Donc, particulier, pas avant 2035.
08:03 - Merci beaucoup Bruno Jamais, directeur de programme énergie et propulsion Paul Véhicule du Futur,
08:08 qui nous a parlé ce matin de ce salon consacré à l'hydrogène qui se tient jusqu'à ce soir à la TRIA à Belfort. Merci beaucoup.