Un mois après, la colère des habitants de l'immeuble évacué à Martigues

  • l’année dernière
Le 9 septembre, d'importantes fissures apparaissaient dans les bâtiments K et M de la cité Notre Dame des Marins à Martigues, donnant lieu à une évacuation en pleine nuit. 150 personnes se retrouvaient sans foyer et sans leurs affaires, pris en charge dans un gymnase par la mairie. L'amertume se comprend et la colère s'exprime aujourd'hui, car les habitants peuvent enfin venir récupérer leurs affaires après un mois usant, à être ballotés d'hôtels en hôtels pour certains, ou être logé, nourris et habillés par leurs familles. D'autant plus qu'un balcon s'était déjà effondré en 2021 dans ce quartier, les riverains ayant donc déjà alerté sur la vétusté des logements. Les habitants ont du mal à contenir leur sang-froid face à Nora Presiozi, présidente de 13 Habitat depuis octobre 2022. " Je comprends leur colère, c'est normal qu'ils s'en prennent à moi. Quand on prend la tête de 13 Habitat, il faut avoir vécu dans les HLM pour comprendre." dit-elle en connaissance de cause, après avoir appelé au calme face à une foule en colère. Les habitants ne le nient pas, une aide a été apporté, mais peu suffisante selon eux. Un "budget" de 2000 euros par foyer pour l'ameublement en cas de signature d'un nouveau bail, et avec un listing d'équipements strict à respecter, pas de micro-ondes par exemple.

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Transcript
00:00 Moi je vous le dis madame, moi je vous le dis.
00:02 Parlez-moi doucement.
00:04 Parce que vous venez à moi après.
00:06 Vous venez à moi après.
00:08 Le gars il a glissé et en glissant il s'est décroché de la façon dont il aime.
00:26 C'est le quartier, ça fait 42 ans.
00:30 C'est les voisins qui nous ont toqués à la porte pour nous faire sortir parce que le bâtiment s'est épandré.
00:39 Donc je suis sortie à minuit avec mes trois enfants.
00:42 Le bébé qui est juste là en couche et avec une simple couverture.
00:47 Les pompiers ou n'importe qui m'ont interdit l'accès au bâtiment donc impossible de récupérer du biberon.
00:53 Couche, rien, il avait vraiment rien.
00:56 C'est mes voisins, des amis, des très bons amis qui m'ont dépanné tout ça pendant deux trois jours.
01:02 Et depuis on nous met un peu d'hôtel en hôtel.
01:07 A la fin du mois ils nous ont délogé de l'hôtel disant que 13 Habitat avait déjà fait assez pour nous.
01:13 Donc je me suis retrouvée dans un logement où ils nous ont relogé, je suis d'accord.
01:17 Sans électricité, sans gaz, donc pas d'eau chaude.
01:21 Pas de quoi nourrir mes enfants.
01:24 Donc obligée de les rappeler, ils nous ont laissé comme ça pendant deux jours.
01:28 C'est tout simplement, on se sent abandonné.
01:32 On se sent notre dignité au plus bas.
01:34 On nous a laissé, on nous a évacué.
01:37 Et rien ne se passe.
01:39 Heureusement qu'il y a la mairie.
01:40 Alors pour le coup on ne peut pas dire que la mairie n'a rien fait.
01:43 Le maire était présent le soir de l'évacuation.
01:46 Il était là tout le week-end parce que c'est arrivé le samedi soir.
01:50 Les services de la ville ont ouvert tout de suite.
01:53 Donc le gymnase, les sinistrés ont été pris en charge.
01:57 Mais par contre 13 Habitat, non.
02:00 Apparemment il y avait des personnes 13 Habitat mais qui ne se sont pas identifiées telles quelles.
02:05 Ce soir-là, le soir de l'évacuation, il n'y a pas eu de contage.
02:09 C'est pour ça que j'ai demandé à la personne 13 Habitat.
02:11 Nous n'avons même pas été capables de dire combien de logements étaient à évacuer.
02:15 C'est là où la personne a été retrouvée morte.
02:19 Donc une personne qui était malade et qui a été évacuée le lundi 11 septembre.
02:26 Alors qu'on l'avait signalé depuis le samedi parce que c'est une voisine de palier.
02:31 Et quand on ne l'a pas vue en bas, on l'a tout de suite signalé.
02:34 On nous a dit "ah mais il a été pris en charge".
02:36 [Musique]
02:51 Malheureusement c'est un problème de sol qui a fait bouger le bâtiment.
02:55 Tout de suite mes services sont arrivés sur place et on a fait le travail qu'il fallait.
03:00 Les services du logement ont été présents.
03:02 On a relogé les familles, on les a mis quelques-unes qu'on a mis à l'hôtel.
03:07 On a payé les repas, on a fait tout ce qu'il fallait faire.
03:10 Mais malheureusement ce n'est pas terminé.
03:12 Mais c'est vrai que récupérer un bailleur comme le mien c'est très difficile.
03:19 Il est très ancien.
03:21 Il faut faire très attention parce que là vous avez vraiment la souffrance des gens.
03:25 Là c'est l'humain qui est en place.
03:27 Vous avez des familles qui ont vécu 45 ans, 46 ans ensemble.
03:31 Et puis du jour au lendemain elles vont se déchirer.
03:34 Vous vous rendez compte la déchirure de ces familles ?
03:37 Elles sont révoltées, je leur donne raison.
03:39 Et d'ailleurs devant eux, devant tout le monde, je me suis excusée parce que c'est inacceptable.
03:43 Et je ne voudrais plus que ça se reproduise.
03:46 Donc moi ce que je vais demander à mes services c'est de casser les deux bâtiments.
03:50 De casser et de reconstruire.

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