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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur le taux de Français extrêmement bas qui a suivi la dernière allocution du président de la République.
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Transcription
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07 Bonjour Vincent.
00:07 Vincent, votre quotidien Le Figaro publie ce matin un sondage Odoxa Backbone qui revient sur le discours d'Emmanuel Macron sur la Constitution.
00:14 C'était mercredi. Alors on apprend dans cette enquête que les Français soutiennent massivement les propositions du chef de l'État pour changer la Constitution.
00:22 Pourtant c'est pas ça qui vous a frappé dans cette enquête d'opinion Vincent.
00:26 Non ce qui m'a frappé en effet c'est tout autre chose. C'est un chiffre qui nous dit qu'à force d'être omniprésent le chef de l'État est en train de devenir invisible.
00:33 Ce chiffre c'est le suivant. Seulement 29% des Français ont été exposés à l'allocution présidentielle du 4 octobre.
00:40 C'est à dire que le chef de l'État a parlé et que deux tiers des Français ne l'ont pas entendu.
00:45 C'est le plus mauvais score observé depuis qu'Emmanuel Macron dirige le pays.
00:48 Alors vous me direz c'était à 11 heures du matin et la Constitution ne passionne pas les foules.
00:52 Mais ça ne suffit pas à expliquer ce résultat. Il faut reconnaître aussi que les chaînes d'info n'ont pas diffusé ce discours.
00:57 Ce qui devient d'ailleurs une habitude. Le jour de la présentation par le président de la planification écologique, c'était il y a une semaine,
01:03 les caméras ont préféré suivre Gabriel Attal et mercredi.
01:06 Pendant qu'Emmanuel Macron parlait de la réforme de la Constitution, les plateaux de télévision débattaient des puces de lit.
01:12 On pourrait dire que le chef de l'État est une victime collatérale de ces insectes dégoûtants,
01:16 mais ça me paraît un peu court comme explication.
01:18 - Mais si les télévisions montrent moins Emmanuel Macron, c'est assez logique qu'il soit moins visible.
01:24 - Oui mais ce choix ce n'est pas un virage éditorial, c'est l'expression d'une lassitude collective.
01:29 Depuis la rentrée, Emmanuel Macron a donné une interview fleuve au point.
01:33 Il est passé chez Hugo Descriptes, il a parlé au Stade de France pour inaugurer la Coupe du monde de rugby,
01:38 il est venu aux 20 heures de TF1 et France 2 pour nous dire que le roi d'Angleterre et le pape étaient contents
01:42 et pour nous annoncer en vrac la sortie du charbon, la modération des marges dans la grande distribution
01:46 et le retrait de nos troupes au Niger. En Corse, il a promis l'autonomie,
01:50 aux 19 heures de France 3 il a présenté les nouvelles brigades de gendarmerie,
01:53 hors caméra il a présidé un CNR pléni et réuni les forces politiques à Saint-Denis.
01:57 Il a donc été Premier ministre, ministre de la jeunesse, des sports, de l'écologie, des armées, de l'éducation.
02:02 En fait, le chef de l'État enchaîne les sujets, les segments on dirait en marketing,
02:06 au risque de tout déhierarchiser et de devenir un simple bruit de fond.
02:11 Et quand il ne parle pas, il chante.
02:13 On l'a vu fredonner Charles Aznavour il y a quelques jours, le soir de la Fashion Week.
02:17 Nos écrans sont saturés d'Emmanuel Macron et cela altère son autorité et désacralise sa fonction.
02:23 Un autre sondage en témoigne, de l'IFOP celui-ci,
02:27 il nous dit que seulement 39% des Français considèrent qu'Emmanuel Macron représente bien la France à l'étranger.
02:32 Nicolas Sarkozy et François Hollande ne sont jamais tombés aussi bas.
02:36 - Mais n'est-ce pas tout simplement, Vincent, parce qu'Emmanuel Macron ne peut pas se représenter ?
02:40 - C'est évidemment un handicap, tout comme le fait de ne pas avoir de majorité.
02:43 Mais cela ne suffit pas à expliquer ce processus d'invisibilisation.
02:47 L'autorité repose sur des éléments extérieurs à ces deux faiblesses.
02:51 Le silence, la distance, la constance, la concision caractérisent aussi un chef.
02:57 Le torrent de parole présidentielle, à l'inverse, crée une sorte d'anxiété pour l'auditoire,
03:01 comme si le président était rassuré d'entendre sa propre voix.
03:04 Pourtant, Emmanuel Macron aurait tout intérêt à se consacrer pleinement à un ou deux sujets essentiels
03:10 qui font consensus, au hasard l'école et la sécurité, avant de venir parler aux Français.
03:15 "Pour être entendu, il faut être attendu", disait le sorcier de la communication Jacques Pilan.
03:21 Vous noterez que le sujet sur lequel le président était véritablement attendu, celui des émeutes,
03:26 il a préféré ne pas se faire entendre.
03:28 "Il est bon de parler, meilleur de se taire, mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont tout traits",
03:32 disait un autre génie de la com Jean de La Fontaine.
03:34 Le malheur du président est que soit il parle trop, soit il ne parle pas assez.
03:38 L'édito politique sur Europe 1. Merci Vincent Trémolet.

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