«L'exercice démocratique d'une très grande intensité que nous venons de vivre n'aura eu aucune vertu apaisante ou clarifiante»

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur le dernier mois et demi de la politique française et il fait le bilan des différentes élections.  Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.

00:07Bonjour Vincent.

00:08Alors Vincent, en un mois, nous avons vécu des élections européennes triomphales pour le Rassemblement National,

00:13une dissolution surprise, deux tours d'élections législatives et maintenant un blocage politique.

00:18On est tous emportés dans la frénésie d'une période folle.

00:21Vous voulez ce matin, Vincent, vous arrêter un peu pour prendre un peu de recul sur les événements. Que s'est-il passé ?

00:26Oui Dimitri, on va essayer de faire le bilan, calmement, de sortir un peu de l'écume des choses pour saisir les courants profonds

00:33qui ont provoqué la tempête politique que nous avons traversée.

00:36D'abord, et c'est le début de cette histoire, nous avons assisté lors des élections européennes à une véritable insurrection civique,

00:42une révolte populaire dans les urnes. En plaçant loin devant le Rassemblement National, plus d'un tiers des Français

00:49ont demandé de l'ordre des frontières du pouvoir d'achat.

00:52Cette fronde a impressionné Emmanuel Macron et nous a fait découvrir, avec son choix de dissoudre, une insoupçonnable fragilité.

00:59C'est le deuxième enseignement que nous livre cette crise.

01:02L'espace central, déjà bien abîmé, s'est trouvé encore plus affaibli par la faute de son chef.

01:07Menacé d'engloutissement, il a dû s'accrocher au seul point d'appui disponible, la gauche.

01:12Et c'est le troisième enseignement. La gauche a profité de l'instabilité provoquée par la révolte populaire et la déficience du pouvoir

01:19pour enclencher une dynamique. Elle a usé de sa méthode la plus efficace, le réflexe antifasciste.

01:24Réflexe qui s'est adossé à une majorité de Français qui ne veut pas du RN au pouvoir.

01:28Résultat, le nouveau front populaire a fini en tête avec une petite avance en siège à l'Assemblée.

01:33Et depuis, il se comporte comme si toute la France était à gauche.

01:37Donc pour résumer, Dimitri a grand trait. L'électorat de droite s'est révolté massivement en se reportant sur le RN durant deux scrutins.

01:44Le pouvoir a tremblé, s'est raccroché à la gauche au point de devenir son marche-pied pour lui offrir une victoire inespérée au troisième tour de cette séquence électorale.

01:52Alors la victoire de la gauche est courte, Vincent. La situation est complètement bloquée.

01:56Oui, une victoire courte mais qui rend un peu plus indiscernable le message politique de ces trois élections.

02:02À part la droite de Laurent Wauquiez, on ne parle plus ni d'immigration, ni d'autorité. C'est même le contraire.

02:07Les membres du nouveau front populaire saturent les écrans pour défendre un programme antagoniste

02:12avec le vote des européennes et le premier tour des législatives.

02:14Une telle distorsion entre les représentants et les représentés aura tout ou tard des conséquences néfastes.

02:20Près de 10 millions de Français ont voté pour le RN pour qu'on les entende et toute la politique depuis dimanche consiste à les rendre invisibles.

02:28Le sondage Odoxa Backbone Consulting publié ce matin dans le Figaro nous dit que 6 Français sur 10 sont mécontents du résultat des législatives

02:35et que 7 Français sur 10 ne veulent pas d'un gouvernement composé par le nouveau front populaire.

02:40Cela signifie que l'exercice démocratique d'une très grande intensité que nous venons de vivre n'aura eu aucune vertu apaisante ou clarifiante.

02:47Ce devait être une opération vérité et c'est maintenant perçu par une majorité de Français comme une gigantesque embrouille.

02:54Mais ce sont aussi, Vincent, les fractures françaises qui sont apparues dans ce scrutin.

02:58Oui, une France divisée politiquement, ce qui est normal, mais aussi géographiquement, sociologiquement, culturellement et même générationnellement, ce qui est beaucoup plus inquiétant.

03:06Une crise existentielle se greffe à une crise politique qui menace de tourner à la crise de régime,

03:12le tout avec au sommet de l'État un tempérament débridé qui ne se prive pas de bousculer inutilement le corps social.

03:19C'est pour cela qu'il faut d'abord que la tension retombe, que les Français partent en vacances, que les athlètes tricolores engrangent des médailles aux JO,

03:27que Madame Binet et ses amis de la CGT se reposent de leur année certainement harassante.

03:32Il sera bien temps dans la deuxième quinzaine d'août, Dimitri, de trouver une solution temporaire à une crise durable et à une situation inextricable.

03:39En attendant, plutôt que le mois sans alcool qui ne m'emballe pas vraiment, je propose les vacances sans politique.

03:45L'éditeur politique !

03:46On valide !

03:48Quand même, un éditorialiste politique qui supplie de stopper la politique pour un moment.

03:53Les vacances sont les bienvenues. Merci beaucoup Vincent, on va vous retrouver à la rentrée.

03:58La gauche met la pression sur Emmanuel Macron pour une cohabitation.

04:02Merci Vincent pour cette saison.

04:04Merci Dimitri, merci Anissa.

04:05Salut Vincent, bonnes vacances !

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