La Chine ne gagnera pas _ America First, le bilan _ Episode 03 _ ARTE

  • l’année dernière
Dernier volet de cette immersion dans les coulisses diplomatiques de l’ère Trump, entre stupeur et tremblements. Guerre commerciale avec la Chine, relations avec la Corée du Nord : en se tournant vers l'Asie, Donald Trump, qui applique ses méthodes de magnat de l’immobilier à la diplomatie, adopte encore un style peu orthodoxe.

En se tournant vers l'Asie, Donald Trump, qui applique ses méthodes de magnat de l’immobilier à la diplomatie, adopte encore un style peu orthodoxe. Après avoir flatté Xi Jinping – qu’il envie, selon son ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton, pour son mandat illimité, et qu’il approuve même un jour pour les camps d’internement du Xinjiang −, le président américain se lance avec la Chine dans la plus grande guerre commerciale de l'histoire économique pour la suprématie mondiale, imposant à Pékin des droits de douane punitifs. "L'accord, raconte Matthew Pottinger, son ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale, a été signé le lendemain du jour où le personnel du Conseil national de sécurité était convoqué pour notre première réunion interagences à propos du mystérieux virus apparu à Wuhan." Lequel précipitera la chute de Trump. Quant à la Corée du Nord, après les menaces de guerre nucléaire, le président américain noue une drôle d’amitié avec Kim Jong-un, l'un des dictateurs les plus honnis de la planète, auquel il propose même, au terme d’un sommet, de le ramener chez lui sur Air Force One.

Coulisses privilégiées

Au fil du récit d’acteurs clés et de témoins, cette investigation fait pénétrer au cœur des sommets et des tractations internationales du mandat Trump, offrant le rare et réjouissant privilège de les suivre en différé des coulisses. Reconstituant minutieusement l’histoire en marche dans les pas des dirigeants, selon la méthode éprouvée des productions Brook Lapping, cette série documentaire, qui rappelle les éructations du président américain battu par Joe Biden en 2021 et la stupéfaction, au mieux amusée, de ceux auxquels elles s’adressent, met aussi à nu les failles de la diplomatie et la fragilité des équilibres planétaires. Car les homologues de Donald Trump et l’armada de ses conseillers (dont ceux qu’il se targue d’avoir remerciés, même s’ils ont démissionné) racontent aussi leur impuissance à contrôler un chef d’État qui entend diriger son pays − et imprimer le monde de sa marque ignorante au péril de la paix − comme il a géré son empire, sûr que tous les coups ou presque sont permis.
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08:35 Je me souviens très bien de la petite fille du président Trump qui chantait des chansons chinoises.
08:41 C'était une merveilleuse surprise, un moment vraiment très touchant.
08:45 L'équipe était de l'autre côté des portes, donc on voyait ce qui se passait.
08:50 Et on voyait qu'il passait un bon moment, chaleureux.
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08:58 (Applaudissements)
09:01 Après le spectacle, les deux équipes s'attaquent aux épineux dossiers du commerce et de la Corée du Nord.
09:07 On a décidé de convaincre les dirigeants chinois que la menace nord-coréenne n'était pas seulement des missiles balistiques pointés sur Seattle.
09:16 Ça présentait aussi le risque de démolir le traité de non-prolifération dans le nord-est de l'Asie et dans toute l'Asie.
09:24 Combien de temps avant que le Japon parle d'avoir l'arme nucléaire à son tour, ou la Corée du Sud, Taïwan ou le Vietnam ?
09:31 Ce n'était pas dans l'intérêt de la Chine.
09:34 Aux États-Unis, il y avait une idée fausse mais très répandue, que la Corée du Nord était le problème de la Chine,
09:44 et que si la Chine le voulait, elle pouvait arrêter le programme nucléaire nord-coréen.
09:48 Mais pour les Chinois, évidemment, ce n'était pas vrai.
09:52 La Corée du Nord veut développer sa technologie nucléaire parce qu'elle ne se sent pas en sécurité.
09:56 Et qui a provoqué ce sentiment ? Il me semble que ce sont les États-Unis.
10:01 En coulisses, on parvient tout de même à quelques avancées.
10:05 La Corée du Sud est un des pays les plus proches du Japon.
10:10 Elle est la plus grande province du monde.
10:13 Elle est la plus grande province du monde.
10:16 Elle est la plus grande province du monde.
10:19 Elle est la plus grande province du monde.
10:22 Elle est la plus grande province du monde.
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12:22 Elle est la plus grande province du monde.
12:24 Le président fait des commentaires omineux
12:27 de son club de golf à Bedminster.
12:29 Ceux qui étaient dans le golf
12:31 ne connaissaient pas le plan de la situation.
12:33 Ils ne savaient pas comment agir.
12:35 Ils ne savaient pas comment agir.
12:37 Ils ne savaient pas comment agir.
12:39 Ils ne savaient pas comment agir.
12:41 Ils ne savaient pas comment agir.
12:43 Ceux d'entre nous qui avions déjà travaillé
12:47 sur la Corée du Nord savions bien
12:49 à quel point leur réaction était imprévisible.
12:51 On était inquiets que tout ça se traduise
12:53 par un revers pour notre diplomatie.
12:55 Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson
13:02 est en voyage en Asie
13:04 quand il voit le président brandir
13:06 la menace d'une guerre nucléaire.
13:08 Quand Rex Tillerson a entendu le feu et la colère,
13:13 il était très mécontent.
13:15 C'était assez difficile d'être le secrétaire d'Etat
13:19 du président Trump.
13:21 C'est très compliqué d'avoir une identité
13:23 distincte de celle du président.
13:25 Et il était aux prises avec ça pendant le voyage.
13:27 Quelques semaines plus tard,
13:47 les militaires nord-coréens procèdent
13:49 à un autre essai.
13:51 Cette fois, il s'agit de la bombage.
13:53 Kim Jong-un peut désormais se vanter
14:03 de pouvoir frapper l'Amérique.
14:05 La guerre nucléaire n'a jamais semblé si proche
14:11 quand Trump arrive à l'Assemblée générale de l'ONU.
14:13 Le Royaume-Uni a de grandes forces et de patience.
14:15 Mais si elle est forcée à se défendre
14:17 pour ses alliés,
14:19 nous n'aurons aucune autre choix
14:21 que de détruire totalement
14:23 la Nord-Corée.
14:25 Le roquetier est sur une mission de suicide
14:27 pour lui-même
14:29 et pour son régime.
14:31 Le ministre des Affaires étrangères nord-coréen
14:33 était dans la salle.
14:35 Il va voir le secrétaire général du Régime
14:57 pour la première fois.
14:59 Il va voir le secrétaire général de l'ONU
15:01 et son adjoint en charge
15:03 des préventions des conflits,
15:05 Jeff Feltman.
15:07 L'ambassadeur nord-coréen à l'ONU
15:09 est lui aussi présent.
15:11 L'ambassadeur nord-coréen a traversé
15:13 la salle pour passer de mon côté de la table
15:15 et il m'a pris par le bras pour me faire sortir.
15:17 Une fois dehors, il m'a présenté à son ministre
15:21 des Affaires étrangères, qui s'est tourné
15:23 vers moi en me disant
15:25 "On aimerait vous inviter à Pyongyang
15:27 pour une discussion politique."
15:29 Qu'est-ce qu'on fait de cette invitation ?
15:31 L'ONU n'a eu aucune discussion politique
15:33 avec Pyongyang depuis 2010.
15:35 Au Conseil de sécurité,
15:39 le mot d'ordre était "pression".
15:41 Pour accepter cette invitation,
15:45 Feltman doit obtenir le feu vert
15:47 des États membres les plus puissants
15:49 de l'ONU.
15:51 Il sait que les Américains seront les plus durs
15:55 pour vaincre.
15:57 Jeff Feltman est venu me voir et je lui ai dit
15:59 "Tu sais, on ne veut vraiment pas
16:01 que l'ONU investisse le terrain
16:03 avec les Nord-Coréens en ce moment.
16:05 On a mis en place une stratégie de pression maximale,
16:07 on veut qu'ils restent concentrés sur nous."
16:09 Susan a dit "Écoute, la situation
16:11 est très tendue. La dernière chose
16:13 dont on a besoin, c'est que toi,
16:15 tu te rendes à Pyongyang
16:17 et que tu sois instrumentalisé par les Nord-Coréens
16:19 et qu'ils disent 'Tout va bien,
16:21 l'ONU a montré que tout allait bien'."
16:23 On a déjà vu les Nord-Coréens jouer sur plusieurs tableaux
16:25 et dresser des parties les unes contre les autres.
16:27 Je suis rentré à New York et le secrétaire général m'a dit
16:31 "Ne répondons pas tout de suite
16:33 aux Nord-Coréens. Attendons,
16:35 ne disons rien."
16:37 En visite à Pékin,
16:45 Thierson laisse entendre qu'il prépare lui-même
16:47 des pourparlers avec les Nord-Coréens.
16:49 La Maison-Blanche réagit.
16:51 Le président communiquera toujours
16:53 à sa manière.
16:55 Mon rôle en tant que chef de la diplomatie
16:57 c'est de m'assurer que les Nord-Coréens
16:59 savent qu'une possibilité de discussion
17:01 est toujours ouverte.
17:03 Je suis un peu le seul
17:05 qui a le droit de faire ce qu'il veut.
17:07 Je suis un peu le seul qui a le droit de faire ce qu'il veut.
17:09 Je suis un peu le seul qui a le droit de faire ce qu'il veut.
17:11 Je suis un peu le seul qui a le droit de faire ce qu'il veut.
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17:27 Je suis un peu le seul qui a le droit de faire ce qu'il veut.
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17:41 Je suis un peu le seul qui a le droit de faire ce qu'il veut.
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18:23 Je suis un peu le seul qui a le droit de faire ce qu'il veut.
18:25 C'est un incroyable revirement pour un président qui vient d'affirmer qu'on perd son temps avec la diplomatie.
18:31 Le plan ne doit pas s'ébruter.
18:36 Aux yeux de tous, la pression reste maximale.
18:40 Les navires de guerre américains mettent le cap sur la péninsule coréenne.
18:49 [Vrombissement de moteur]
18:51 On ne le faisait pas juste comme un exercice, pour s'amuser.
19:00 Au département de la défense, on avait compris qu'à partir du moment où on y allait, on devait être prêt à aller jusqu'au bout.
19:06 Clairement, selon toutes les estimations, une guerre avec la Corée du Nord serait extrêmement coûteuse.
19:14 Pas seulement pour les États-Unis, mais plus encore pour la Corée du Sud.
19:18 Alors qu'il se rend à son premier sommet à Pékin, Trump fait escale en Corée du Sud.
19:26 30 000 soldats américains présents participent depuis des années à des manœuvres militaires avec leurs alliés sud-coréens.
19:34 Ils sont en état d'alerte maximal.
19:39 [Vrombissement de moteur]
19:41 Pékin joue un rôle essentiel dans la campagne de pression sur la Corée du Nord.
20:07 La frange dure de l'équipe Trump insiste.
20:10 Il est temps de s'attaquer au déficit commercial avec la Chine.
20:13 Il y a vraiment eu un bras de fer entre deux groupes.
20:19 D'un côté, il y avait les cajoleurs de pandas amoureux de la Chine, dont beaucoup venaient de Wall Street.
20:24 Ils avaient fait fortune en faisant du business avec la Chine.
20:27 Pour eux, les relations entre les deux pays ne devaient pas bouger.
20:30 Ne faisons pas chavirer le navire, laissons le commerce entre la Chine et les États-Unis tel qu'il est.
20:35 Et de l'autre côté, il y avait les faucons anti-chinois.
20:38 Une frange dure qui disait, si on ne change rien à cette relation,
20:42 les États-Unis ne vont pas rester longtemps le pays le plus puissant au monde
20:46 d'un point de vue économique, politique et diplomatique.
20:49 Nous allons céder cette place à la Chine.
20:53 Les Chinois déroulent le tapis rouge pour ce qu'ils appellent une visite d'État plus-plus.
21:04 Trump devient alors le premier dirigeant étranger à être invité à dîner à l'intérieur de la cité interdite.
21:10 C'était intéressant de voir comment le président Xi Jinping utilisait l'histoire pour faire passer le message
21:20 que sa Chine occupe désormais le devant de la scène.
21:23 Et un président américain se rendait à Pékin.
21:25 Cette Chine en avait fini avec ce que ses dirigeants désignaient comme un siècle d'humiliation.
21:30 Et elle prend maintenant la place qu'elle mérite dans le monde.
21:34 Vous avez du plaisir ?
21:35 Oui, monsieur.
21:36 C'est quelque chose, nous avons un bon moment. Merci.
21:39 Monsieur le président, merci beaucoup.
21:44 C'est un honneur d'être avec vous.
21:46 La présence de la parade militaire ce matin a été magnifique.
21:52 Et le monde a regardé.
21:54 Quand vient le moment d'aborder le commerce, le président passe la parole au chef de file de sa frange dure.
22:01 J'ai dit, écoutez, vous devez comprendre comment on le voit, nous.
22:05 Je pensais tout comme le président que nous avions une relation très déséquilibrée et injuste.
22:11 Leur système est un capitalisme contrôlé par l'État qui utilise son pouvoir pour gagner la compétition.
22:20 Nous devons trouver une solution pour arrêter de payer la facture tant que le rapport de force n'est pas équilibré.
22:30 L'Unité des Etats-Unis doit vraiment changer ses politiques car ils sont si loin en arrière sur le commerce avec la Chine.
22:38 Cette fois-ci, le président reste là.
22:42 Il a toujours besoin de l'aide de la Chine.
22:45 Notre rencontre ce matin a été excellente.
22:50 En discutant avec la Corée du Nord.
22:55 Nous avons agi ensemble pour améliorer la communication et le réconciliation sur les grandes frontières et les territoires.
23:01 Alors que Trump rentre aux Etats-Unis, Jeff Feltman se prépare pour la mission diplomatique la plus importante de sa vie.
23:13 Les Nord-Coréens ont choisi une date début décembre.
23:19 Et le 29 novembre, ils ont lancé un missile balistique intercontinental qui, selon eux, pouvait toucher n'importe quel point des Etats-Unis.
23:30 Ils ont déclaré qu'ils avaient atteint le moment historique d'achèvement de leur programme nucléaire.
23:38 Le 21 novembre, le président Trump a annoncé que la Chine allait être en guerre.
24:06 Il a à nouveau vérifié avec les missions permanentes si nous devions faire ce voyage ou pas vu ce qui venait de se passer.
24:12 Cette fois, toutes les missions ont dit qu'il fallait y aller.
24:31 Le message principal que j'ai essayé de faire passer en réponse à leurs arguments sur le besoin de dissuasion
24:37 est que ce qu'ils voyaient comme « dissuasion » pouvait provoquer la guerre qu'ils croyaient ainsi éviter.
24:43 Et ils ont répondu « On sait que les Etats-Unis ont un pouvoir militaire absolu, qu'ils pourraient nous détruire.
24:54 Notre défense aérienne ne peut pas nous sauver d'une forte frappe américaine.
24:59 Quand on saura que les Etats-Unis s'apprêtent à attaquer parce qu'on sait que les Etats-Unis vont nous faire la guerre,
25:04 nous devrons frapper en premier, c'est notre seule chance. »
25:08 Et j'ai dit « Et si vous vous trompez ? »
25:15 J'ai dit aux Nord-Coréens qu'ils ne pourraient pas savoir s'ils franchissaient par accident la ligne rouge,
25:20 ce qui contraindrait les Etats-Unis à une réponse militaire.
25:25 « Vous savez, je suis américain et je ne sais même pas où se situe la ligne rouge pour Trump,
25:29 donc vous ne pouvez pas le savoir non plus. »
25:32 Leur réponse était inflexible.
25:34 « Notre leader ne fait pas d'erreur. Notre leader saura si les Etats-Unis se préparent à la guerre. Notre leader le saura. »
25:41 Feltman n'a pas encore transmis le message de Trump.
25:48 Il demande à parler en privé au ministre des Affaires étrangères.
25:53 Je lui ai dit que le président Trump en personne m'avait confié un message pour eux.
25:58 Il était prêt, si c'était dans des conditions appropriées, à rencontrer Kim Jong-un.
26:05 Il y a eu un silence.
26:10 Puis le ministre des Affaires étrangères m'a dit « Vous savez, je ne vous crois pas. Pourquoi je devrais vous croire ? »
26:15 Et j'ai répondu « Je ne vous demande pas de me croire.
26:18 Je vous dis juste que l'ONU s'est vu confier un message du président Trump. J'en suis le messager. »
26:25 Je suis arrivé à Pyongyang profondément inquiet. J'avais l'impression que la guerre était imminente.
26:36 J'ai quitté Pyongyang terrifié. Ce qu'on risquait réellement, c'était une guerre accidentelle.
26:42 Les voeux de nouvel an de Kim Jong-un ne sont guère rassurants.
26:46 Chers soldats et soldats de l'ONU,
27:02 chers soldats et soldats de l'ONU,
27:05 les frères et soeurs de l'ONU,
27:07 vous devez savoir que l'USSR est dans notre droit de détruire,
27:10 et que le bouton de détruire est toujours mis à l'étage de mon bureau.
27:14 Il n'est pas un thème de menace, mais un thème de réalité.
27:18 Mais Kim Jong-un adresse un surprenant message de paix à la Corée du Sud,
27:24 qui accueille cette année-là les Jeux olympiques.
27:30 Il envoie une délégation de 400 Nord-Coréens aux JO d'hiver.
27:34 Le dirigeant nord-coréen envoie même sa soeur, Yoo Jong, pour le représenter à Séoul.
27:50 Elle est accueillie par le secrétaire du président sud-coréen.
27:58 C'était la première fois qu'un membre de la dynastie Kim se rendait en Corée du Sud.
28:03 Elle a montré un profond respect à tous ceux qu'elle a rencontrés.
28:10 Ça a beaucoup impressionné les Coréens.
28:14 La presse a même surnommé Kim Yo Jong la Ivanka nord-coréenne.
28:26 Trois semaines plus tard, Yoon se rend à Pyongyang.
28:29 Il fait partie de la première délégation qui rencontre Kim Jong-un depuis qu'il est au pouvoir.
28:35 On a transmis le fort désir du président Moon à résoudre le problème nucléaire.
28:42 Kim Jong-un a dit qu'il comprenait nos inquiétudes.
28:49 Comment pouvons-nous imaginer confier ces armes à la génération suivante ?
28:54 Et là, Kim Jong-un a dit quelque chose d'extraordinaire.
29:03 Il a dit qu'il était d'accord pour rencontrer Donald Trump.
29:11 Le conseiller à la sécurité nationale sud-coréen se précipite à la Maison Blanche.
29:19 Jong s'est assis à côté du président et on s'est installés autour.
29:23 Jong-il a résumé la rencontre.
29:26 Évidemment, son point fort était « Kim Jong-un voudrait vous rencontrer ».
29:30 Le président a répondu très vite. « Ok, faisons ça ».
29:35 On était tous abasourdis.
29:39 La majorité d'entre nous pensait que ce n'était pas encore le bon moment,
29:43 qu'il y avait encore du travail pour tester les limites de la Corée du Nord
29:48 avant qu'on laisse le président le rencontrer.
29:50 L'ambassadeur Jong est presque tombé de sa chaise.
29:53 Il pensait que ça allait être difficile à vendre.
29:57 Je pensais qu'il aurait fallu maintenir un peu plus longtemps la pression sur Pyongyang, sur Kim Jong-un.
30:03 Mais le président, lui, ne pouvait pas laisser passer cette occasion.
30:07 Il a dit à Jong-il « Je veux que vous l'annonciez, je veux que vous l'annonciez à la télévision ».
30:13 La Corée du Nord va faire un grand discours à 7h du matin.
30:17 Sur quoi ?
30:19 Sur le sujet.
30:21 Sur la Corée du Nord ou sur les traités ?
30:24 Sur la Corée du Nord ou sur les traités ?
30:26 Vous avez confiance en la Corée du Nord ?
30:28 Monsieur le président, vous allez recevoir un prix Nobel !
30:31 Vous allez recevoir un prix Nobel, monsieur le président !
30:34 Calme-toi.
30:36 Calme-toi.
30:38 [Le président parle en anglais]
30:41 [Le président parle en anglais]
31:08 Le sommet, décisif pour la présidence Trump, aura lieu à Singapour.
31:12 Pour s'y rendre, Kim Jong-un emprunte un avion chinois.
31:17 Il amène avec lui une équipe qui tourne un film au titre prometteur.
31:35 La rencontre du siècle qui engendre une nouvelle histoire de la Corée du Nord et des Etats-Unis.
31:41 Pour Kim Jong-un, ce voyage est une occasion rare de quitter la Corée du Nord.
31:56 Le jeune dictateur entend bien en profiter.
31:59 Il loue tout le dernier étage de l'un des hôtels les plus chics de Singapour.
32:04 Mais il ne fait pas appel au room service de peur qu'on l'empoisonne.
32:08 Trump lui aussi savoure ce moment.
32:14 Il s'assure que les caméras sont bien placées pour immortaliser une rencontre qu'il souhaite faire entrer dans l'histoire.
32:32 Le président Trump était très aimable.
32:34 Il voulait sonder Kim pour avoir une première impression et se faire une idée de sa personnalité.
32:41 Trump a dit "Je sais toujours si je vais avoir une bonne relation avec quelqu'un, je peux le sentir tout de suite".
32:50 Trump pensait évidemment que Kim Jong-un était son nouveau meilleur ami.
32:57 Connaissant le goût de son nouvel ami pour le cinéma hollywoodien, Trump tente de le séduire avec un film réalisé pour l'occasion.
33:04 Il a tout de suite brisé la glace quand il a pris un iPad dans sa main et qu'il a appuyé sur play pour visionner cette sorte de bande-annonce qui montrait ce qui était possible.
33:19 Un nouveau monde peut commencer aujourd'hui.
33:25 Un monde de amitié, de respect et de bien-être.
33:30 Où les portes de l'opportunité sont prêtes à s'ouvrir.
33:34 Investissement de partout dans le monde.
33:37 Le futur reste à écrire.
33:41 Le dirigeant nord-coréen ne perd pas de temps.
33:47 Il s'attaque au sujet controversé de la présence des troupes américaines en Corée du Sud.
33:52 Kim Jong-un s'est plaint, comme il l'avait déjà fait de nombreuses fois, des exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis dans la péninsule coréenne qui existait depuis plus de 60 ans.
34:07 Trump a dit spontanément "Je vais arrêter les jeux de guerre", comme il les appelait.
34:15 "Nous n'en avons pas besoin, ils coûtent très cher et ça vous fera plaisir."
34:18 Je n'arrivais pas à y croire.
34:20 Le plan du président était de faire un petit cadeau à Kim Jong-un pour voir ce que Kim était prêt à lui proposer en retour.
34:27 Nos collègues au Pentagone l'ont vu dans notre oeil.
34:30 Leur rôle était de travailler avec ces hommes, de les entraîner, les équiper et les préparer à la guerre.
34:35 Je reçois un texto en direct de mon collègue Matt Pottinger.
34:41 Il me dit "Le président vient d'annuler nos exercices militaires avec les Sud-Coréens".
34:45 Ce n'était pas prévu.
34:47 On n'avait pas informé les Sud-Coréens, ni les Japonais.
34:50 Pompeo, Kelly et moi étions à la table de négociation avec Trump et on n'avait pas été consultés.
34:57 Cela venait de la tête de Trump, c'était une faute directe, une concession dont nous n'obtiendrons rien en retour.
35:06 Alors que les militaires se démènent pour informer leurs alliés, Donald Trump et Kim Jong-un signent un accord.
35:12 Ce dernier enterrine le dialogue sur le désarmement nucléaire, sans pour autant entrer dans les détails.
35:19 Trump croyait que nos relations avec la Corée du Nord étaient au beau fixe parce que lui et Kim étaient copains.
35:26 C'est une perception très dangereuse.
35:30 Je ne sous-estime pas l'importance des relations personnelles dans la politique étrangère, mais la relation qui lie deux dirigeants n'est pas la même que la relation qui lie deux pays.
35:39 Trump rentre à Washington triomphant en annonçant qu'il a évité une guerre nucléaire.
35:53 Il est prêt à montrer dorénavant ce que la diplomatie façon Trump est capable d'accomplir.
36:00 Maintenant que Donald Trump savait qu'il était capable d'obtenir tout seul une rencontre avec Kim Jong-un sans l'aide des Chinois,
36:06 ça lui laissait le champ libre pour s'attaquer aux problèmes qui planaient en arrière-plan, c'est-à-dire le commerce international.
36:27 La frange dure de l'équipe presse le président de hausser le ton avec Pékin comme il l'avait promis.
36:33 Pour eux, c'est le moment ou jamais.
36:36 Leur système avait été conçu pour renforcer la Chine, et c'était très bien comme ça, sauf que les États-Unis ont payé la facture.
36:43 Je me souviens que Lighthizer a sorti un graphique et l'a commenté.
36:49 Le graphique avait l'air d'un escalier escarpé.
36:54 Il y avait une frise chronologique.
36:57 Il a dit « Ici vous avez l'administration Clinton, ils ont poursuivi un dialogue avec la Chine pendant des années.
37:04 Là, vous avez l'administration Bush et leur pourparler stratégique et économique.
37:09 Et là, vous avez les négociations du président Obama.
37:13 On voyait la flambée de notre déficit commercial. »
37:18 Lighthizer a dit « Combien d'autres dialogues allons-nous entamer avant de prendre les choses en main ? »
37:24 Lighthizer veut imposer de fortes taxes à la Chine.
37:28 D'autres conseillers redoutent que cela ne provoque une guerre commerciale avec le plus grand rival des États-Unis, ce qui aurait des effets désastreux pour l'Amérique.
37:38 Gary Cohn est leur chef de file.
37:43 « On était tous d'accord que la Chine était mauvaise joueuse quand il s'agissait du commerce.
37:48 La question était alors « Qu'est-ce qu'on doit faire ? »
37:53 Gary a dit « Affrontons la Chine, mais définissons une stratégie claire.
37:58 Si les États-Unis passent à l'acte et imposent des taxes, que va-t-il se passer ?
38:02 Quelle sera leur riposte ? Quelle répercussion ça aura sur la bourse ? »
38:07 « Les gens se disaient que la bourse s'effondrerait et que l'économie entrerait en récession.
38:13 Pour moi, les taxes ne sont ni bonnes ni mauvaises, c'est juste un outil. »
38:17 « Le problème, c'est que ces taxes jouaient le rôle de taxes à la consommation pour les consommateurs américains qui achetaient des produits chinois.
38:31 Au final, si c'est un problème important que vous devez résoudre, tout ce que vous pouvez faire, c'est contrôler l'accès à votre marché. »
38:54 À la fin de l'année, alors que les taxes commencent à peser lourd autant sur les exportateurs américains que chinois,
39:01 Trump et Xi Jinping se retrouvent pour un dîner en marge du G20.
39:06 « Xi Jinping a commencé le dîner en adressant de nombreux compliments à Trump.
39:14 Il a notamment dit « Vous avez trop d'élections en Amérique, ce serait vraiment mieux si vous pouviez rester plus longtemps. »
39:23 Et Trump a répondu « Vous savez, en Amérique, j'entends souvent dire que je devrais faire un troisième mandat.
39:27 Les seules personnes en Amérique qui disaient ça, c'était lui-même et Jared Kushner. »
39:33 « C'est ça qu'il partage avec les dirigeants autoritaires. Xi Jinping n'a pas de faim à son mandat et je crois que Trump lui envie ça. »
39:41 Le président chinois propose une solution pour sortir du conflit.
39:48 En échange de la levée des taxes sur la Chine, le pays achètera davantage de produits agricoles américains, tels que maïs et soja.
39:55 Cela profiterait aux agriculteurs, dont les voies sont essentielles pour la réélection de Trump.
40:02 « Xi Jinping annonce devant tous ses conseillers qu'il était sérieux à propos de cet accord avec les États-Unis,
40:11 qu'il était sérieux sur les questions de fonds que nous soulevions à propos des transferts forcés de technologies et la propriété intellectuelle.
40:18 Il a aussi parlé de sa volonté d'aider les agriculteurs américains.
40:22 Cela a donné un signal à son équipe chinoise. Il est temps d'arrêter de traîner. Il faut essayer de trouver un accord. »
40:28 « Si vous regardez le conflit commercial du point de vue de votre dignité, alors quand vous recevez une gifle, vous devez la retourner.
40:39 Mais si vous regardez les choses d'un point de vue stratégique, sur le long terme, la Chine a besoin d'une relation stable avec les États-Unis.
40:45 Donc le président Xi Jinping a décidé qu'il fallait que les choses se calment avec les États-Unis. Il a choisi de faire redescendre la pression. »
40:56 Ils s'entendent sur une trêve. Trump promet qu'il ne taxera pas davantage la Chine, pas pour le moment.
41:07 Alors que son équipe se met au travail sur l'accord commercial, Trump se rend au Vietnam pour son deuxième rendez-vous crucial avec Kim Jong-un.
41:17 Une année s'est écoulée depuis le premier sommet, mais les deux équipes ont peu avancé dans leurs négociations.
41:31 « Alors qu'on se dirigeait vers le lieu de la réunion à bord de la Bête, c'est comme ça que les services secrets appelaient la limousine du président,
41:39 Trump était valoté entre deux options. Vaut-il mieux que je me retire ou que j'accepte un accord moins ambitieux ?
41:46 Je sentais qu'il était important que Trump comprenne qu'il n'était pas obligé de signer un accord.
41:54 Si on n'obtenait pas l'accord qu'on voulait, un engagement pour une dénucléarisation complète, il devait quitter la table des négociations. »
42:03 Même si la Corée du Nord n'a plus testé ses armes nucléaires, elle n'a fait aucune proposition concrète pour s'en débarrasser.
42:16 « On a souligné que c'était une opportunité historique, qu'il ne se représenterait plus, que notre président voulait faire des choses différentes et audacieuses,
42:23 et qu'il était vraiment sérieux quand il parlait de transformer la relation Etats-Unis-Corée du Nord, qu'il imaginait un futur économique resplendissant pour ce pays.
42:32 Nous sommes passés de promoteurs immobiliers, il imaginait très bien des hôtels sur les plages nord-coréennes, il en était convaincu.
42:40 Mais si les Nord-Coréens rataient cette opportunité, elle ne se représenterait pas. »
42:46 Kim Jong-un propose de se concentrer sur ce qui, selon lui, est le plus important site nucléaire de son pays.
42:53 « Kim disait, on va laisser tomber le complexe de Yongbyon, bien qu'il n'ait pas vraiment précisé comment.
43:00 Et en échange, vous levez les sanctions économiques que le Conseil de sécurité de l'ONU a imposées à la Corée du Nord.
43:08 C'était tout le contraire d'un vrai engagement de dénucléarisation totale. »
43:13 « Nous donner Yongbyon, ça voulait dire quoi ? Nous donner les deux réacteurs et les démanteler ?
43:19 Est-ce que ça voulait dire détruire plus de 200 immeubles et infrastructures du site ?
43:24 Qu'est-ce que vous entendez par nous donner Yongbyon ? Et ils n'ont jamais été vraiment capables de le préciser. »
43:32 « Pendant ses allers-retours, Trump cherchait à obtenir plus que ce que les Nord-Coréens proposaient avec insistance.
43:39 Il a dit, peut-être une réduction moins importante des sanctions, vous pouvez l'envisager ?
43:46 Et je me suis dit que c'était le moment le plus dangereux de la réunion,
43:49 parce que si Kim avait dit oui, j'accepte une réduction de 50 %,
43:53 Trump aurait tapé sur la table en disant « j'accepte » et ça aurait été un désastre. »
43:58 Mais il ne propose rien.
44:01 Les services de sécurité sont intervenus pour dire « on part plus tôt, on s'en va ».
44:05 « Trump voulait vraiment conclure un accord.
44:25 Mais il a compris que ce serait un mauvais coup politique d'accepter ce que Kim proposait.
44:30 C'était l'éventuelle conséquence politique négative aux États-Unis qu'il inquiétait.
44:34 Et il a fini par dire « je ne peux pas le faire ». Mais de mon point de vue, on était à deux doigts. »
44:41 L'accord est mort, mais l'amitié perdure.
44:47 « Le président Trump a proposé à Kim de le raccompagner chez lui à bord d'Air Force One.
44:54 C'était un geste très attentionné.
44:56 Le président savait que Kim avait fait plusieurs jours de voyage en train à travers la Chine pour arriver à Hanoï.
45:02 Et le président a dit « je peux vous ramener chez vous en deux heures si vous voulez ».
45:09 Kim a décliné.
45:12 Le compte à rebours des élections a commencé.
45:17 L'échec des négociations serait un désastre pour Trump.
45:23 Il a besoin de signer un accord historique avec la Chine, qui pourrait être un argument fort de sa campagne.
45:29 En avril, après des mois de négociations, Lighthizer arrive à Pékin pour finaliser l'accord.
45:38 Quand Lighthizer est arrivé à Pékin, il a demandé à Liu He « vous avez dit que vous pourriez accepter une grande partie de ce texte ».
45:47 Et Liu He a dit « ce n'est plus le cas aujourd'hui ».
45:51 Certains des conseillers chinois les plus durs pensaient que la Chine aurait l'air de donner trop, sans recevoir assez en retour de la part des États-Unis.
45:58 La Chine a souffert du pouvoir occidental au 18e et 19e siècle.
46:05 Beaucoup de traités injustes ont été signés et appliqués.
46:08 La Chine ne voulait pas que cela se reproduise.
46:13 Avant de lever les taxes, les États-Unis demandent à la Chine de modifier ces lois qui encadrent le commerce entre les deux pays.
46:21 Légiférer sur ces sujets n'était pas impensable pour nous, mais ça allait demander du temps.
46:28 Les États-Unis pouvaient-ils nous garantir qu'ils pouvaient faire passer une loi en 6 mois, en 3 mois ? Je pense qu'ils ne peuvent pas.
46:39 Quand ils ont regardé le texte de près, ils se sont dit « oh purée, c'est comme un vrai contrat, comme font les avocats ».
46:44 C'est un engagement avec de vraies obligations.
46:47 Selon moi, ils avaient besoin de le digérer.
46:51 Nous avons eu un contrat très proche, et ils l'ont cassé. Ils l'ont vraiment cassé.
46:56 Je veux dire, plus que de renégocier, ils l'ont vraiment cassé.
47:00 Donc, on ne peut pas que ça se passe.
47:02 Nos gens, s'ils le veulent, ils peuvent acheter d'un autre endroit que la Chine,
47:06 ou ils peuvent, vraiment, leur idéal, c'est de faire leur produit aux États-Unis.
47:11 C'est ce que je veux vraiment.
47:13 Vous savez quoi ? Vous voulez savoir quelque chose ? Vous voulez savoir quelque chose ?
47:18 Vous voulez savoir quelque chose ? Nous gagnons toujours.
47:21 Fini de prendre des gants,
47:30 Trump décide d'une énorme augmentation des taxes sur des produits chinois, d'une valeur de 200 milliards de dollars.
47:36 Et il va plus loin, en sanctionnant quelques-unes des plus grandes entreprises chinoises,
47:41 y compris le géant technologique Huawei.
47:46 L'élargissement de la guerre économique à Huawei et à d'autres entreprises de high tech chinoises,
47:53 sont pour nous les exemples criants que les États-Unis ne veulent pas que la Chine se développe et dépasse les États-Unis.
48:00 Les États-Unis ne veulent pas que la Chine domine les industries et les technologies de pointe, comme la 5G.
48:09 Huawei et les autres entreprises de télécom chinoises ne sont pas des entités commerciales.
48:15 Elles sont des armes de l'État chinois.
48:17 Ce n'était que la partie émergée de l'iceberg.
48:21 Il s'agissait de placer leur équipement dans les parties les plus sensibles des infrastructures essentielles de la nation.
48:27 Ça donnerait tout simplement les clés du royaume à la Chine.
48:31 Les États-Unis disent toujours "c'est dangereux, la sécurité ne sera pas assurée, les données privées seront violées".
48:38 Mais en avez-vous la preuve irréfutable ? Non, pas de preuve irréfutable.
48:44 Au même moment, la tension monte en mer de Chine, route principale du commerce international.
49:10 La relation bilatérale s'enfonçait dans une impasse qu'on n'aurait jamais pu imaginer.
49:15 Certains ont même appelé ça la "nouvelle guerre froide".
49:20 Cet été-là, des manifestations pro-démocratie éclatant à Hong Kong.
49:38 Des dirigeants du monde condamnent la répression exercée par le gouvernement chinois.
49:42 Il ne reste qu'un an avant les élections américaines.
49:48 Trump, qui n'arrive pas à avancer dans les négociations, ne veut pas contrarier davantage Pékin.
49:55 Le président a dit à Xi Jinping "à propos de Hong Kong, c'est votre décision" après que Xi Jinping a mis le sujet sur la table.
50:05 Ça donnait le feu vert au président chinois pour Hong Kong, ce que je trouvais très mal avisé.
50:09 Quand les deux hommes se rencontrent au G20 d'Osaka, Trump choque de nouveau son équipe.
50:22 Cela concerne la violation des droits de l'homme envers les musulmans ouïghours dans le nord-ouest de la Chine.
50:32 Xi Jinping a parlé de la situation à Xinjiang et Trump a dit qu'il approuvait la politique chinoise, c'est-à-dire la construction de camps de concentration.
50:41 Trump ne le voyait pas comme un révélateur du comportement chinois qui nous porterait préjudice sur le plan international.
50:50 Trump est prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut.
50:58 La Union était vraiment centrée sur des efforts pour voir si on pouvait conclure ce grand accord commercial que Trump tenait à appeler "l'affaire du siècle".
51:05 Au cours de la conversation, Trump a fait comprendre que les contraintes sur Huawei et quelques autres sanctions imposées aux entreprises chinoises
51:15 pourraient être négociables dans les pourparlers sur le commerce.
51:18 Il est vrai que les sanctions concernaient en partie le commerce, mais c'était un précédent dangereux de dire que l'application des lois américaines était négociable.
51:26 Au début de l'année électorale, Trump obtient enfin un accord avec la Chine, mais il ressemble peu à "l'affaire du siècle" qu'il visait.
51:35 Les États-Unis allégeront les taxes et dans les deux prochaines années, la Chine achètera des produits américains à hauteur de 200 milliards de dollars.
51:46 Mais elle ne s'engagera pas en laissant les États-Unis en péril.
51:51 On s'est habitué aux tactiques du président Trump. On peut appeler ça la politique de l'accord de Raid, ou bien la pression maximale.
51:59 Il utilisait ça pour vous faire croire qu'un gros conflit allait arriver si vous ne changiez pas d'avis.
52:05 Mais vous comprenez bien que ce n'est pas le cas.
52:10 Il a fait une affaire de siècle, et il a fait une affaire de siècle.
52:14 Un gros conflit allait arriver si vous ne changiez pas d'avis.
52:19 Mais vous comprenez bien que ce n'est qu'une tactique. Ce qu'il veut, c'est un deal.
52:26 C'est un accord incroyable pour les États-Unis.
52:29 La préservation des deux grandes et puissantes nations en harmonie est si important pour le monde.
52:36 C'est un magnifique mosaïque.
52:52 L'accord a été signé juste un jour après la première réunion inter-agence du Conseil de sécurité national à propos de ce mystérieux virus apparu à Wuhan.
53:05 Je me suis mis à fouiller dans mes vieux dossiers à la recherche de numéros de médecins chinois que je connaissais.
53:15 17 ans plus tôt, j'avais couvert l'épidémie du SRAS comme journaliste.
53:22 Et ce qu'ils m'ont dit m'a effrayé.
53:27 Une réunion de crise est organisée pour le président.
53:31 Les médecins ont dit « on pense que c'est plus mortel que la grippe et que c'est plus contagieux ».
53:38 Et je me souviens que le président a fait une pause pour encaisser l'information et qu'il a dit « donc c'est grave ».
53:50 Matt Pottinger disait « je ne crois pas à ce que disent les chinois, je crois que c'est pire que ça et on devrait se préparer à ce que ça arrive ici ».
53:57 Le président a dit « je ne veux pas attaquer le président chinois, on doit faire de notre mieux pour soutenir ces gens ».
54:04 Trump est bientôt forcé d'agir.
54:08 Un matin sur le chemin du travail, j'étais au téléphone avec un de mes contacts en Chine.
54:16 Je lui ai demandé « alors est-ce que ça va être aussi grave que le SRAS en 2003 ? ».
54:21 Et le médecin m'a répondu « ne pensez pas au SRAS de 2003, c'est 1918, pensez 1918 ».
54:29 Et quand je suis arrivé à la Maison-Blanche, j'ai transmis l'information au conseiller à la Sécurité Nationale Robert O'Brien.
54:36 Il m'a dit « viens avec moi » et il m'a emmené au briefing des services de renseignement pour le président.
54:41 J'ai rejoint la conversation et on a décrit ce qu'on savait.
54:46 Le président a dit « pensez-vous qu'on devrait fermer les frontières ? »
54:51 Et j'ai répondu qu'on pensait que c'était la bonne décision à prendre.
54:56 Le président s'est rendu compte que s'il ne voulait pas que cette crise soit plus grave encore, c'était la première chose à faire.
55:07 Des états-unis sont considérés comme un risque de la quarantaine.
55:11 Des aéronautes américaines suspendent tous les vols en Chine en peur de la pandémie mondiale.
55:17 L'entente que Trump a construite avec Xi Jinping s'évanouit à vue d'œil.
55:23 L'encre n'était pas sec sur un grand accord de commerce et tout d'un coup, la pluie vient de la Chine. On n'est pas heureux de ça.
55:33 Dans les mois à venir, la façon dont Trump va gérer la pandémie décidera du sort de son mandat.
56:01 Alors que la présidence Trump touche à sa fin, les tensions avec la Chine et la Corée du Nord ne font qu'empirer.
56:08 Une semaine avant qu'il ne quitte la Maison-Blanche, la Corée du Nord annonce une nouvelle phase de son programme nucléaire, avec dans son viseur l'Amérique.
56:22 La Chine annonce qu'elle est le seul grand pays du monde qui ait enregistré une croissance en 2020.
56:30 La rivalité avec la Chine, attisée par Trump, peut exploser à tout moment.
56:36 Il a fait une chose qu'aucun autre président n'avait faite avant lui. Aucun n'a jamais vraiment tenu tête à la Chine. Aucun n'a dit "ça ne va plus continuer comme ça".
56:46 Je veux que les États-Unis soient les numéros un dans le monde. C'est le cas aujourd'hui et je veux que ça demeure ainsi.
56:51 L'impression qu'on a depuis la Chine, c'est que l'administration Trump ne permettra pas à la Chine de dépasser les États-Unis.
56:59 Les États-Unis ne pourront jamais être numéro deux et la Chine ne pourra jamais être numéro un.
57:04 Nous, Chinois, croyons évidemment que nous avons ce droit. Et si les Américains pensent que nous n'avons pas ce droit, alors nous connaîtrons sûrement des conflits et des affrontements.
57:15 Le président Trump était un président peu orthodoxe. Peu orthodoxe dans le style, peu orthodoxe dans les idées, peu orthodoxe dans la façon dont il s'adresse.
57:25 Il était un président qui avait une vision de l'avenir. Il avait une vision de l'avenir.
57:30 Il avait une vision de l'avenir. Il avait une vision de l'avenir.
57:33 Il avait une vision de l'avenir. Il avait une vision de l'avenir.
57:36 Le président Trump était un président peu orthodoxe. Peu orthodoxe dans le style, peu orthodoxe dans les idées.
57:44 Son caractère perturbateur a remis en question de nombreux faits et postulats qui étaient dépassés et qui avaient besoin d'être repensés et renouvelés, en particulier au sujet de la Chine.
58:02 Donald Trump laisse derrière lui l'héritage controversé de son America First.
58:07 Le président Joe Biden a promis d'inverser le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:18 Le président Trump a promis de renouveler le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:23 Le président Trump a promis de renouveler le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:28 Le président Trump a promis de renouveler le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:33 Le président Trump a promis de renouveler le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:38 Le président Trump a promis de renouveler le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:43 Le président Trump a promis de renouveler le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:48 Sous-titrage Société Radio-Canada

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