Craignez-vous l’embrasement du Proche et Moyen-orient ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, François de Rugy et Christian Malard, consultant diplomatique international sur I24 news.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-10-10##

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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 Et donc l'attaque du Hamas contre Israël a exacerbé forcément les tensions au Proche-Orient,
00:09 renforçant les doutes sur une possible implication de l'Iran et du Hezbollah.
00:13 François Hollande a clairement indiqué que selon lui, le Hamas n'avait pas pu mener cet offensif seul,
00:18 sans appui considérable de l'Iran. L'inquiétude monte forcément,
00:22 et on anticipe une escalade du conflit dans cette zone déjà très instable, Philippe.
00:26 Oui, Israël subit des frappes au nord, depuis Liban, au sud, depuis Gaza.
00:30 Est-ce que l'État hébreu va devoir mener des opérations terrestres ?
00:34 Si l'implication de l'Iran, évoquée hier par l'ancien président de la République,
00:38 François Hollande, est confirmée, va-t-on vers une guerre directe, frontale,
00:42 entre l'État hébreu et le régime des Mollahs ?
00:44 Est-ce que pour vous, les pays arabes vont réagir comme il y a 50 ans,
00:48 en faisant flamber les prix du pétrole ? On attend vos témoignages au 0826 300 300.
00:53 Notre invité pour en parler, Christian Malard, est avec nous,
00:55 consultant diplomatique international sur E24 News.
00:58 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:00 D'abord, un tour de table, si vous le permettez, avec Philippe Bilger,
01:04 cette menace d'escalade. Philippe Bilger.
01:08 Bien sûr, alors, entendons-nous, je ne suis pas un spécialiste,
01:13 comme notre invité va démontrer qu'il l'est.
01:17 Simplement, j'ai des inquiétudes, une très ponctuelle.
01:22 J'ai appris que le Hamas menaçait d'exécuter les otages
01:27 s'il y avait des tirs continu sur la bande de Gaza.
01:33 Et deuxième élément, et là, Cécile et Philippe,
01:37 je le poserai un peu comme une question,
01:40 en étant extrêmement pessimiste sur le futur,
01:44 est-ce que, Christian Malard, on peut tout de même estimer
01:49 que dans la mesure où le Hamas voulait déchirer
01:53 une sorte d'apaisement qui était en train de se créer
01:56 entre Israël et certains pays arabes,
01:59 est-ce que quelqu'un pourrait être assez fort
02:02 pour avoir la sagesse de ne pas aller vers le pire ?
02:06 Françoise de Gaulle.
02:08 On fait réagir tout le monde, Christian, et vous réagissez à tout le monde.
02:11 Françoise de Gaulle.
02:12 Alors, moi, je vais peut-être aller dans le coin.
02:14 Je crains, oui et non.
02:16 Par le caractère exceptionnel et barbare,
02:19 on peut dire oui, je crains cette fois-ci.
02:21 Je me moque un peu de François Hollande,
02:24 qui est pourtant mon camarade,
02:25 mais si vous voulez, l'idée que l'Iran soit impliqué,
02:27 c'est dans toute la presse américaine.
02:29 Je lisais le Washington Post avant-hier
02:31 qui expliquait que jeudi soir,
02:33 des cadres dirigeants, des gardiens de la Révolution
02:35 étaient à Beyrouth pour donner le feu vert
02:38 à l'opération au Hamas.
02:40 Donc évidemment que l'Iran est là.
02:42 La question est, est-ce que Benyamin Netanyahou
02:45 va donner l'ordre de frapper l'Iran ?
02:48 C'est ça la question.
02:49 Est-ce qu'on est dans l'escalade classique ?
02:51 Je dirais également, et je voudrais en parler
02:53 avec Christian Ballard s'il est d'accord,
02:55 de faire une nuance.
02:56 Je vois bien que Ismaël Haniye,
02:59 le chef du Hamas, a toujours pris le Hezbollah
03:01 comme exemple, avec l'idée de créer un front uni.
03:05 Il est exilé au Qatar,
03:06 mais c'est vrai qu'il a fait plusieurs voyages au Liban
03:08 pour rencontrer Nasrallah, le patron du Hezbollah.
03:11 Mais je ne dirais pas que Hamas et Hezbollah,
03:14 qui ont fait la même chose d'ailleurs,
03:15 le Hezbollah lui-même,
03:17 a une pression américaine depuis hier
03:19 pour dire "attention, n'organisez pas cette asymétrie".
03:22 Donc je voudrais que Christian Ballard
03:23 mette clair là-dessus.
03:24 François de Rugy.
03:25 Oui, je suis un peu comme François Sdegoye,
03:28 malheureusement on peut toujours craindre le pire.
03:30 Puisque le pire, en quelque sorte,
03:31 c'est déjà produit samedi matin,
03:33 en tout cas pour Israël, c'est le pire.
03:35 C'est-à-dire des incursions sur son territoire,
03:38 des gens qui sont kidnappés sur son territoire
03:40 à partir de la bande de Gaza,
03:42 et les cons qui sont allés en Israël,
03:44 à la limite avec la bande de Gaza,
03:45 c'est un peu l'obsession sécuritaire d'Israël,
03:48 c'est justement de se protéger
03:49 contre les attaques venant de la bande de Gaza.
03:52 Après, on peut espérer,
03:54 même si tout ça, évidemment, est très fragile,
03:58 on ne sait pas si l'Iran est dans une escalade continue,
04:02 possible,
04:03 ou si c'est quand même suffisamment,
04:06 à un moment donné, un peu de raison
04:09 pour dire qu'il n'y a pas la volonté d'embraser
04:12 tout le Moyen-Orient,
04:13 d'autant plus,
04:14 et ça m'amènera aussi à poser une petite question
04:16 à Christian Malard,
04:17 qu'il faut quand même rappeler
04:18 que le monde arabo-musulman du Moyen-Orient
04:21 est divisé,
04:22 et traditionnellement on disait
04:23 c'est Israël contre tous les pays,
04:25 tous ses voisins,
04:26 tous les pays arabes,
04:27 de l'Iran jusqu'à...
04:28 Or, ces dernières années,
04:29 ça a quand même beaucoup bougé.
04:30 On dit que l'Arabie Saoudite
04:32 était sur le point de se rapprocher d'Israël,
04:34 l'Arabie Saoudite est très hostile à l'Iran, par exemple,
04:36 est-ce qu'il n'y a pas une forme d'équilibre aussi,
04:38 un peu de la terreur malheureusement,
04:39 qui existe dans la région ?
04:41 Christian Malard, vous êtes submergé de questions,
04:43 on vous laisse répondre dans l'ordre.
04:44 C'est bien, c'est bien, c'est bien.
04:46 Alors rappelez-moi la première question.
04:49 La première question,
04:50 est-ce que ça va ralentir le rapprochement diplomatique,
04:53 notamment par exemple d'Israël,
04:55 avec par exemple l'Arabie Saoudite ?
04:57 Est-ce qu'on pourra trouver une personnalité
05:00 capable de freiner le pire
05:02 qui semble à peu près certain aujourd'hui ?
05:05 Moi je pense que ça sera très difficile.
05:07 Simplement ce que je note,
05:08 c'est que vous parliez de l'Arabie Saoudite à l'instant,
05:10 je note qu'elle n'a pas dénoncé les attaques du Hamas,
05:14 mais a même blâmé Israël.
05:16 Il y a un jeu hypocrite des Saoudiens,
05:19 un coup je me balance du côté américain,
05:22 en demandant mille choses aux Américains,
05:25 un accord sécuritaire musclé,
05:27 la possibilité de construire des usines nucléaires pour le civil,
05:30 enfin bref, un rapprochement considérable.
05:33 Et puis un coup, si ça ne va pas avec les Américains,
05:36 on se retourne du côté de la Chine.
05:38 Donc je ne fais pas une confiance très forte en l'Arabie Saoudite.
05:44 Cela dit, l'Arabie Saoudite est mal à l'aise
05:48 avec son rapprochement avec l'Iran.
05:50 C'est une alliance à mon avis de longue date qui est contre nature.
05:54 Entre les Chiites, le leader numéro un du monde sunnite,
05:58 c'est-à-dire l'Arabie Saoudite, et puis l'Iran-Chiite.
06:01 Et je pense qu'à un moment ou à un autre, il y aura un divorce.
06:04 Mais quand, ça je n'en sais rien.
06:06 Mais pour l'instant, moi je pense qu'on est dans une situation
06:09 où il y a un risque d'embrasement.
06:12 Si l'Iran, parce que vous avez beaucoup parlé de l'Iran,
06:15 et vous avez raison de le considérer comme l'acteur principal,
06:18 si je puis dire, à une certaine mesure,
06:20 si l'Iran pousse le Hezbollah à rentrer dans le conflit,
06:23 depuis le Liban, depuis la Syrie,
06:25 où il y a des contingents armés syriens,
06:27 et puis où il y a aussi une très forte présence,
06:29 comme vous le savez, du Hezbollah.
06:31 À ce moment-là, peut-être que les Américains seront obligés
06:35 d'intervenir aux côtés des Israéliens,
06:37 qui ne peuvent pas tout faire tout seuls.
06:39 Ce n'est pas un hasard si hier,
06:41 le président Biden a annoncé la venue dans la région
06:44 du USS Gerald Ford, c'est-à-dire le navire de guerre
06:47 le plus important au monde,
06:49 qui se retrouverait forcément...
06:51 - Christian, c'est pour ça que je vous propose...
06:53 - ... à la Russie et à l'Iran.
06:55 - Je repose ma question vraiment sur le Hezbollah.
06:57 Pour le moment, on n'est pas dans une asymétrie nord-sud.
06:59 On n'est pas dans une symétrie nord-sud, pour le moment.
07:02 - Pour le moment, mais ça pourrait venir.
07:04 Je crois qu'il faut déjà voir ce qui va se passer à Gaza.
07:07 On accumule des morts, malheureusement,
07:09 c'est tragique en ampleur.
07:11 Mais il y a le siège de Gaza qui vient de commencer.
07:15 Jusqu'où vont aller les Israéliens à Gaza ?
07:18 Ça, c'est toute la question.
07:20 En fonction de ce qui va se passer à Gaza,
07:22 je pense qu'il y a à la fois une retenue et des attentes,
07:24 à la fois de l'Iran, de l'Arabie Saoudite,
07:27 dont je parlais à l'instant.
07:29 Et puis je pense qu'il y a un personnage
07:31 qu'on oublie un peu vite dans cette affaire,
07:33 je ne sais pas si vous serez d'accord avec moi,
07:35 c'est Vladimir Poutine.
07:37 Vladimir Poutine est en guerre avec l'Occident sur trois fronts.
07:39 L'Ukraine, on le sait tous.
07:41 Le Sahel, où il revient en force avec Wagner.
07:44 Et puis le Moyen-Orient.
07:46 Je vous rappelle que c'est quand même lui
07:48 qui a freiné considérablement ses amis iraniens
07:50 dans les négociations sur le nucléaire.
07:52 Et aujourd'hui, Poutine critique beaucoup les États-Unis
07:57 en les accusant d'effet
07:59 dans leur politique au Moyen-Orient.
08:01 Il leur dit qu'il faut absolument créer un État palestinien
08:06 et sa solution, c'est celle très connue de l'ONU et d'autres pays,
08:10 c'est-à-dire la solution à deux États.
08:12 Mais l'Amérique, pour l'instant,
08:14 n'a pas trouvé de compromis acceptable pour les deux parties.
08:18 Vladimir Poutine accuse Biden
08:20 de ne pas prendre en compte les intérêts fondamentaux
08:24 du peuple palestinien.
08:26 Mais simplement, moi j'ai eu la chance,
08:28 peut-être pas la chance,
08:30 j'ai rencontré Poutine trois fois, entre 2000 et 2005.
08:33 Mais j'ai quand même le souvenir,
08:35 en 2000, lors de notre premier entretien aux Kremlin,
08:37 il était en pleine guerre contre les Tchétchènes.
08:39 Il y avait une rébellion aux Tchétchènes.
08:41 Et qu'est-ce qu'a fait Poutine ?
08:43 Il a quand même liquidé l'allée rébellion aux Tchétchènes.
08:45 Donc je crois qu'il ne faut pas qu'il donne de leçons aujourd'hui
08:47 aux Israéliens qui s'attaquent aux Hamas.
08:49 Alors bien entendu, vous allez me dire,
08:51 oui, mais enfin, tous les musulmans qui sont
08:53 dans la bande de Gaza ne sont pas des terroristes,
08:55 c'est évident.
08:57 Il y a de nombreux innocents qui payent,
08:59 les enfants, certains qui sont peut-être endoctrinés,
09:01 enfin, il y a beaucoup d'enfants innocents.
09:03 Mais je note que M. Poutine a oublié
09:05 ce qu'il a fait avec les Tchétchènes.
09:07 - Mais excusez-moi, Christian Maler,
09:09 j'ai une question par rapport à la Russie,
09:11 parce que Vladimir Poutine est ambigu.
09:13 Vous ne pouvez pas nier non plus que la relation
09:15 entre Russie et Tchétchénie est une relation très forte,
09:17 qui a été liée, qui est liée à beaucoup d'intérêts.
09:19 Il y a également une façon
09:21 de Vladimir Poutine de traiter
09:23 les deux grands rabbins de Russie,
09:25 parce que vous avez deux grands rabbins à Russie.
09:27 Là aussi, ça s'est totalement,
09:29 comment dirais-je, apaisé
09:31 entre le Kremlin et le grand rabbinat de Russie.
09:33 Il y a des véritables liens,
09:35 et il y a des liens d'immigration.
09:37 Donc c'est compliqué.
09:39 La position de Poutine, je ne crois pas...
09:41 - Françoise, je dirais que...
09:43 - Oui, je vous écoute.
09:45 - ...les relations entre Israël et Poutine
09:47 étaient très bonnes,
09:49 jusqu'à un certain point, à l'époque où il y avait
09:51 déjà un gouvernement Netanyahou,
09:53 et où Poutine avait des gros problèmes
09:55 avec les Syriens, avec les Iraniens,
09:57 pardon, pour le contrôle
09:59 de certaines zones stratégiques
10:01 à l'intérieur de la Syrie.
10:03 Et Poutine ne voyait pas
10:05 d'inconvénient, à ce moment-là,
10:07 à ce que l'aviation israélienne
10:09 vienne bombarder, ce qu'il arrangeait aussi,
10:11 des positions syriennes,
10:13 du Hezbollah, positions syriennes,
10:15 positions du Hezbollah, et positions de l'Iran
10:17 à l'intérieur de la Syrie.
10:19 Simplement, ces temps ont changé,
10:21 la situation a évolué autrement,
10:23 et aujourd'hui, je pense que
10:25 les relations ne sont plus aussi bonnes,
10:27 ne sont pas aux élites, comme elles l'ont été dans un certain passé.
10:29 - Allez. - Christian Malard, pour reprendre
10:31 la question de François de Rugy,
10:33 est-ce qu'on pourrait, si je m'abuse,
10:35 imaginer si le rôle de l'Iran
10:37 est avéré allé à une confrontation
10:39 directe entre l'Iran et Israël ?
10:41 - Si vous voulez, on a quand même vu ces derniers temps
10:43 un certain nombre de choses. Moi, je dis toujours,
10:45 de toute façon, l'ennemi numéro un,
10:47 je pense qu'on est tous d'accord là-dessus,
10:49 c'était Jacques Chirac qui disait
10:51 "le cancer du Moyen-Orient, c'est l'Iran".
10:53 Il avait raison. L'Iran,
10:55 aujourd'hui, est au seuil
10:57 de l'obtention de la bombe nucléaire,
10:59 puisqu'on dit que le taux d'enrichissement
11:01 d'uranium est à 60%,
11:03 et pour obtenir la bombe nucléaire,
11:05 il faut 90%, c'est-à-dire
11:07 qui sont à 30% derrière
11:09 la possible obtention de cette bombe nucléaire.
11:11 Je note que
11:13 les Israéliens
11:15 ont frappé un certain nombre d'endroits stratégiques
11:17 d'entrepôt de missiles
11:19 à tête nucléaire
11:21 dans certaines parties de l'Iran,
11:23 et je me dis que, faute d'un
11:25 affrontement frontal, vais-je dire,
11:27 entre l'Iran et Israël,
11:29 je pense qu'Israël
11:31 continuera à essayer de freiner
11:33 la poursuite de ce programme
11:35 nucléaire iranien qui inquiète tout le monde
11:37 dans la région.
11:39 - Allez, direction le Standard 0826-300-300
11:41 avec Emmanuel qui nous appelle de Surenne.
11:43 - Bonsoir Emmanuel. - Bonsoir.
11:45 - Bonsoir à tous.
11:47 - Débat passionnant.
11:49 - Ah oui, passionnant, mais
11:51 ma réflexion est quand même la suivante.
11:53 Tout le monde est quasiment d'accord sur le fait que
11:55 les Iraniens ont pratiquement planifié tout ça.
11:57 Mais alors, pour aller où ?
11:59 Parce que le Hamas va être écrasé,
12:01 c'est quasiment sûr,
12:03 ça va coûter du matériel,
12:05 on va gaspiller des chars Merkava à 4 millions de dollars
12:07 contre des roquettes RPG à 1000 euros.
12:09 - On va tuer des gens, surtout.
12:11 - Et puis on va y avoir plein de gens qui vont être tués,
12:13 ça va s'en dire.
12:15 Mais ce qui va se passer,
12:17 probablement,
12:19 parce que dès samedi,
12:21 en fait, Hezbollah avait annoncé
12:23 que si l'armée israélienne rentrait dans Gaza,
12:25 eux, ils allaient commencer
12:27 à lancer leurs missiles et leurs roquettes.
12:29 Ils en ont des stocks considérables,
12:31 ils ont des missiles à longue portée
12:33 qui sont capables de buverouter, de frapper
12:35 Jaffa, Tel Aviv,
12:37 Jérusalem.
12:39 Et s'ils se mettent à faire ça,
12:41 qu'est-ce qui va se passer ?
12:43 On notera que
12:45 l'armée israélienne est massée
12:47 aussi au nord,
12:49 on parle de 150 000 soldats,
12:51 pour empêcher le Hezbollah
12:53 définitivement de faire la même chose
12:55 que le Hamas faisait.
12:57 Et il n'y aura aussi qu'une seule chose à faire,
12:59 c'est de ramener la famille jusqu'à Beyrouth.
13:01 Vous me direz, ce n'est pas très loin,
13:03 il y a trois heures de char,
13:05 mais ceci dit,
13:07 ou alors, effectivement,
13:09 comme on l'évoquait, frapper directement
13:11 les Iraniens, parce qu'en fait, ce sont les patrons,
13:13 ce sont les boss, ce sont eux qui déléguent
13:15 tout cela.
13:17 Moi, je me pose une question,
13:19 vous allez me dire que c'est peut-être des idées effroyables,
13:21 mais on parlait il y a un instant de l'arme nucléaire,
13:23 il y a six mois,
13:25 j'avais lu quelque part que
13:27 l'arme nucléaire considérait que les Iraniens étaient à deux mois
13:29 capables d'avoir
13:31 l'uranium enrichi.
13:33 Et si les Iraniens
13:35 avaient effectivement la capacité
13:37 aujourd'hui de charger
13:39 deux ou trois missiles, et qu'ils profitent
13:41 d'une nuée de
13:43 roquettes et de petits missiles
13:45 du Hezbollah qui partent sur Israël
13:47 au moment où la défense antiaérienne
13:49 israélienne est saturée,
13:51 pour envoyer eux-mêmes
13:53 un engin nucléaire.
13:55 - Alors là, c'est le...
13:57 - C'est le numéro de l'univers incendiaire nucléaire.
13:59 - Rappelez-vous qu'il y a encore
14:01 un mois,
14:03 l'ayatollah Khamenei disait
14:05 "il s'agit d'anéantir, d'annihiler,
14:07 de détruire..." - Bien sûr, bien sûr.
14:09 - Allez, restez avec nous,
14:11 Emmanuel, restez avec nous.
14:13 - Christian Manard, en dehors
14:15 de la fierté horrible que peut
14:17 y prouver le Hamas, devant
14:19 la réussite de cette opération
14:21 qui a massacré,
14:23 que pourrait être la finalité politique
14:25 que le Hamas délirait
14:27 mettre en oeuvre ?
14:29 Quel est son but véritable
14:31 à la suite d'une telle attaque
14:33 en dehors de sa réussite épouvantable ?
14:36 - Je pense que de toute façon,
14:38 le Hamas, l'Iran,
14:40 le Hezbollah,
14:42 ont un même but, c'est-à-dire
14:44 la destruction d'Israël. Il y a un moment donné,
14:46 et je pense que je me suis trompé,
14:48 il y a un moment donné, j'avais pensé
14:50 qu'ils cherchaient à se doter,
14:52 l'Iran se cherchait, avec ses proxys,
14:54 à se doter de l'arme nucléaire
14:56 dans la mesure où ils souhaitaient avoir
14:58 une assurance vie, si je puis dire,
15:00 pour la survie du régime des ayatollahs,
15:02 de ce que j'appelle l'ayatollahschie,
15:04 qui est au pouvoir, je vous le rappelle,
15:06 depuis 44 ans. Et puis je pense
15:08 que je me suis trompé parce que,
15:10 avec ce qui est en train de se passer sous nos yeux,
15:12 je pense qu'il y a une volonté
15:14 iranienne, qui est partagée
15:16 par les proxys que sont
15:18 le Hamas, le djihad islamique
15:20 et le Hezbollah, de vraiment
15:22 liquider, si je puis dire, liquider
15:26 l'état hébreu. Et moi je pense que
15:28 c'est la raison pour laquelle il y a aujourd'hui
15:30 chez les Israéliens, une volonté
15:32 de représailles
15:34 massive, sans pareil,
15:36 qu'on a connue dans le passé.
15:38 Parce que, regardez,
15:40 les Hamas se comportent aujourd'hui
15:42 comme des véritables nazis.
15:44 Je suis désolé, c'est la liquidation.
15:46 - OK, c'est en malheur, moi je pense qu'on peut le résumer
15:48 parce que Ismail Haniyeh a dit
15:50 au Qatar hier, je dis aux Israéliens
15:52 nous ne voulons plus de vous sur cette terre
15:54 et pour répondre à Philippe Bigerre,
15:56 le Hamas cherche avant tout la domination
15:58 point sur la bande de Gaza.
16:00 Ça c'est très important politiquement. Ils l'ont, mais pas
16:02 suffisamment encore. - Christian
16:04 Malard, juste une dernière
16:06 petite question qui sera très courte
16:08 pour ceux qui espèrent encore. La paix,
16:10 la paix dans ces territoires,
16:12 c'est vain, totalement vain.
16:14 Cesser le feu, oui, mais pas de paix ?
16:16 - Je pense que c'est pas pour demain, et puis cesser le feu
16:18 ne va rien arranger. Je pense depuis le départ
16:20 qu'il faut éradiquer le Hamas.
16:22 Je sais que je n'ai pas des positions extrêmes d'habitude
16:24 et tout, mais vu l'évolution
16:26 de la situation, je pense que
16:28 Israël n'a pas d'autre choix que
16:30 d'éradiquer le Hamas.
16:32 - Mais une dernière question, parce qu'on a
16:34 encore un petit peu de temps, Christian Malard, vous avez
16:36 entendu Emmanuel, est-ce que
16:38 vous pensez que si jamais ils obtenaient
16:40 l'arme nucléaire, les Iraniens seraient
16:42 suffisamment fous pour s'en servir ?
16:44 Le pays qui tire le premier dans ces cas-là
16:46 est vitrifié dans le quart d'heure qui suit.
16:48 - C'est évident, ou alors, comme je vous disais tout à l'heure,
16:50 c'est un peu ce que fait Kim Jong-un
16:52 en Corée du Nord, se doter de l'arme
16:54 nucléaire pour s'en servir comme
16:56 arme de dissuasion
16:58 au cas où, par exemple, l'Iran aurait
17:00 l'arme nucléaire et dirait à Israël
17:02 "si vous venez me chercher des pots, vous allez me trouver,
17:04 moi aussi j'ai l'arme nucléaire".
17:06 C'est un peu ça aussi, c'est l'une ou l'autre solution.
17:08 Mais dans le contexte actuel, je ne suis pas
17:10 très optimiste pour la suite.
17:12 - Merci mille fois Christian Mallard d'avoir été avec nous,
17:14 un consultant diplomatique international
17:16 sur I24 News.
17:18 Vous restez avec nous, vous voulez débattre ?
17:20 C'est simple, 0826 300 300,
17:22 vous savez Sud Radio, c'est une plateforme
17:24 d'opinion et de débat, on n'arrête pas de vous le dire.
17:26 Vous pouvez commenter sur notre compte Twitter,
17:28 sur notre chaîne YouTube, vous abonner.
17:30 Tous les canaux sont ouverts pour vous laisser la parole.
17:32 Parlons vrai, on est ensemble jusqu'à
17:34 19h et dans un instant,
17:36 on fait quoi ? On joue ?
17:38 - Le Qui sait qui qui l'a dit.
17:40 le quiz de l'actu, à suivre, à tout de suite !

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