Jean-Nicolas Antoniotti
Jean-Nicolas Antoniotti, président de l'incubateur Inizià
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00:00 Nicolas Antonio, bonjour. L'incubateur Initia fête ses 10 ans.
00:04 Joyeux anniversaire d'abord.
00:06 Quel est le meilleur souvenir de cet incubateur ?
00:09 L'entreprise et des dont vous êtes le plus fier ?
00:12 Déjà il y en a près de 80, donc en citer une parmi tant d'autres.
00:16 Mais hier il y a eu des témoignages très importants.
00:19 C'est des entreprises qui ont été incubées il y a 10 ans.
00:21 Donc aujourd'hui l'incubateur a 10 ans.
00:23 Au début de l'incubation, avec des réussites spectaculaires,
00:26 comme Drive Eco par exemple,
00:28 aujourd'hui portée par Paul Antonio,
00:30 qui est une entreprise remarquable,
00:32 qui a levé 250 millions d'euros au niveau national,
00:35 et qui s'affirme comme des acteurs majeurs
00:37 au niveau du développement du solaire
00:40 et du branchement électrique en voiture.
00:43 En 10 ans, Initia a accompagné 77 entreprises pour 300 projets.
00:48 Est-ce qu'il y a une véritable prise de risque lorsque vous vous engagez ?
00:52 Est-ce qu'il y a des ratages ? Est-ce qu'il y a de gros ratages ?
00:55 Bien sûr qu'il y a du risque.
00:57 L'entreprise innovante, ce sont des entreprises qui sont plus fragiles,
01:00 donc elles ont besoin de tuteurs dès leur démarrage.
01:03 C'est comme un arbre. Un arbre, il lui faut un tuteur.
01:05 Il ne faut pas que de l'eau pour l'arroser.
01:07 Il ne faut pas que de l'argent.
01:08 Mon expérience à Femougui m'a appris
01:10 qu'une entreprise, pour qu'elle se développe,
01:12 ce n'est pas que l'argent,
01:13 c'est surtout l'accompagnement qui est essentiel.
01:15 C'est d'abord l'idée.
01:16 Tout à fait. C'est l'idée, parce que le porteur de projet est essentiel.
01:18 Mais le porteur de projet, on a besoin qu'il soit accompagné.
01:22 Et l'outil est extrêmement pertinent.
01:25 Il a démontré, vous l'avez dit, 300 projets qui se sont présentés,
01:29 77 qui ont été retenus en accompagnement,
01:32 et surtout ce qui est important, c'est le taux de conversion.
01:34 70 entreprises qui ont été créées.
01:36 Ça veut dire que le taux de conversion est très important.
01:38 C'est grâce au travail d'accompagnement qui est mené.
01:42 Est-ce qu'il y a un secteur où la création est la plus importante ?
01:46 Aujourd'hui, Initiat travaille essentiellement sur les startups.
01:51 Tout à fait.
01:53 Et à la secteur, je dirais qu'on a été obligés d'être pragmatiques, généralistes.
01:58 Chaque fois qu'il y a un projet, on l'a accompagné.
02:01 Mais il est évident qu'aujourd'hui, il y a des secteurs majeurs qui se profilent
02:05 et qui me paraissent essentiels.
02:07 J'en ai cité un à travailler.
02:08 L'expérience d'Arveco, c'est effectivement tout ce qui est énergétique et énergie renouvelable.
02:13 Je pense que la Corse a des atouts très importants,
02:16 puisqu'elle a développé de la recherche importante dans ce domaine-là,
02:19 y compris à l'université.
02:21 Et je pense, y compris à des secteurs importants,
02:24 qui peuvent apparaître comme des secteurs extrêmement traditionnels,
02:27 mais qui pour moi sont des secteurs d'innovation essentiels.
02:30 Je pense à l'agriculture et à l'agronomie.
02:32 Et d'ailleurs, je dois me féliciter aujourd'hui,
02:34 en tant qu'y compris président de Polytech,
02:36 de l'ouverture, et enfin, d'une filière agro,
02:41 à l'université de Corse, une formation d'ingénieur.
02:44 Et c'est très important d'avoir ce couple formation-entreprise
02:49 pour réussir de l'innovation.
02:50 - Alors, 80% des sources de financement d'Initia proviennent de la collectivité de Corse,
02:55 10% de l'Union Européenne, 5% de l'État et 5% de ses membres.
02:59 Est-ce que quand on a un actionnaire qui assure 80% du budget,
03:03 on n'est pas dépendant de lui ?
03:05 Est-ce que vous êtes libre aujourd'hui,
03:07 ou est-ce que vous êtes une filiale, quelque part, de la collectivité ?
03:09 - Ah non, complètement, on est dépendant de notre...
03:11 Et d'ailleurs, on applique la politique de la responsabilité de la collectivité territoriale
03:15 de soutien à l'innovation, comme dans toutes les autres régions de France.
03:18 On est d'ailleurs, y compris soutenu par le ministère de la Recherche,
03:22 on est référencé comme un des 19 incubateurs nationals.
03:29 Donc, ça c'est très important, on y tient aussi.
03:31 Donc, ce sont... On a une mission de service public,
03:34 on l'assume complètement,
03:36 et la collectivité a un rôle décisif dans notre soutien.
03:39 Je veux dire, pour nous, ça nous...
03:41 Au contraire, c'est plutôt... On le perçoit comme quelque chose de très positif.
03:44 - Et ça vous permet de participer à un réseau, un réseau national,
03:47 d'obtenir des conseils, de ne pas travailler seul, finalement ?
03:51 - Complètement. Je veux dire, la notion de réseau pour l'incubateur, elle est essentielle.
03:54 Réseau national à travers ses incubateurs, il y en a 19 au niveau national.
03:58 On est intégré dans un réseau national RETI,
04:00 ce qui est un réseau de technopoles, sans technopoles nationales,
04:03 ce qui est important, et y compris un réseau européen,
04:06 donc d'entreprise européenne, avec...
04:09 On est capable de mobiliser une expertise et des conseils
04:12 de manière très très importante au niveau national,
04:14 et ça c'est très important d'apporter de la compétence sur le territoire.
04:17 - Alors, 10 ans, c'est super, bravo, et maintenant l'avenir, c'est quoi pour vous ?
04:20 - Pour nous, l'avenir c'est de continuer l'effort,
04:23 et le renforcer, on atteint une taille critique intéressante,
04:26 les fondations sont faites,
04:28 on va monter le premier étage et mettre la toiture, donc c'est sur les années à venir.
04:31 - C'est-à-dire plus de financements, plus de locaux, plus de personnel...
04:33 - Il faut plus de financements, plus de locaux...
04:35 - Plus de locaux et combien ? - 8 personnes.
04:37 - Oui, tout à fait, donc c'est pas beaucoup, mais déjà aujourd'hui c'est suffisant,
04:40 mais ce qui me paraît important pour moi, on a beaucoup de briques et tout qui existent,
04:43 qui sont de qualité, parce que l'innovation c'est pas simplement l'incubateur,
04:46 c'est la formation, c'est l'université
04:49 qui contribue à l'innovation,
04:52 c'est les moyens financiers, les acteurs du financement,
04:55 que ce soit BPI, que ce soit la CADEC,
04:58 et FEMUGUI, dont vous connaissez l'importance que j'y attache,
05:01 voilà, c'est le petit lien que je peux y avoir.
05:03 Donc pour moi c'est des acteurs majeurs, et tout ça il faut augmenter la coordination,
05:06 et pour moi il faut aller et s'orienter vers une unité stratégique
05:10 d'action sur l'innovation, à travers ce que je pense être essentiel,
05:14 la mise en place d'un système de technopole,
05:16 multi-site au niveau de la Corse et tout,
05:18 pour que le porteur de projet, il ait qu'un guichet d'entrée,
05:21 et qu'il se perde pas dans les méandres
05:24 des multiples structures, voilà.
05:27 C'est ce qui me paraît essentiel,
05:29 mais je pense que la conscience elle est commune pour l'ensemble des acteurs et tout,
05:32 et c'est le chantier que nous avons sur 2024-2025.
05:34 Merci Jean-Nicolas Antonio, dit président de l'INDIA,
05:36 un incubateur territorial des entreprises innovantes de Corse.