Guy Carlier - "Attentat à Bruxelles : on va gagner car on ne va rien changer de nos petits bonheurs"
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00:00 Il est 7h52, c'est l'heure du rugbyman Carlier, Guy Carlier, la chronique d'humour de Guy. Bon, Laurie, j'ai demandé à Guy une chronique d'humour.
00:11 Est-ce qu'il a suivi enfin mes recommandations ?
00:14 Alors, il y a des jours où l'expression "chronique d'humour" est difficile à entendre. On va donc voir si Guy a réussi à l'écrire. Bonjour, Guy !
00:22 Bonjour, Laurie, bonjour, Patrick, bonjour à tous. C'est vrai, certains jours, l'expression "chronique d'humour" est difficile à écrire, elle est nécessaire.
00:31 Elle est nécessaire, vous avez raison, Patrick, car on a besoin d'ouvrir une fenêtre légère pour aérer l'atmosphère pesante et poisseuse que les événements bruxellois ont donné à cette matinale.
00:42 Et il en est du terrorisme comme du cancer. On passe par une succession de stades émotionnels qui forment une courbe de changement.
00:49 Oh lala, pardonnez-moi, mais Guy, je vous interromps, mais une chronique légère et joyeuse, ça démarre quand même très mal.
00:57 Attendez, soyez patient. C'est une figure de style, une figure de rhétorique. On démarre dans le noir et peu à peu, on va monter vers l'optimisme et la joie.
01:05 Et à la fin de la chronique, il y a des chances pour que vous dansiez sur la table en chantant "En revenant de Nantes".
01:10 Mais revenons au noir, cancer et terrorisme. Dans les deux cas, tout d'abord il y a l'annonce. L'annonce qui nous plonge dans un état de choc, une sidération totale.
01:20 Sur le moment où on est tétanisé, on se dit "c'est pas possible, c'est un cauchemar, le ciel nous tombe sur la tête".
01:24 Et puis très vite arrive la peur, une vague de colère qui nous submerge. Ça va pas se passer comme ça.
01:29 Cet état-plat est dangereux car on est prêt à généraliser un traitement, à irradier des organes sains, comme Haroun, mon voisin, à faire des amalgames.
01:38 Ça c'est la première phase de nos réactions pendant lesquelles l'émotion domine la raison.
01:43 Et puis arrive la deuxième phase, celle dont vous voulez que je parle Patrick. C'est le début de la remontée.
01:48 Vous savez, la fameuse phrase "on a touché le fond, on va pousser avec les pieds dans le fond de la piscine pour remonter".
01:54 Et c'est là que vous m'avez demandé de me positionner ce matin. La vision positive, on cesse de regarder le passé, on tourne le regard vers l'avenir.
02:01 Allez, on va construire, on va construire malgré tout ce qui se passe. C'est pas facile car il y a toujours des rechutes.
02:08 À chaque rechute, des métastases, dans le cas du cancer, de nouveaux attentats en matière de terrorisme.
02:13 À chaque fois, on repasse par la case départ, le déni, la colère. C'est un tragique monopoli.
02:19 On revient au départ, on met le terroriste dans la case prison, mais on reprend le jeu.
02:24 Hier soir à Bruxelles, 30 000 personnes faisaient la fête dans un stade où on jouait au foot. 30 000 personnes habillées des maillots belges, suédois.
02:31 Elles faisaient avant le match la fête dans les rues de la capitale. Et puis plus tard, la holle dans le stade Baudouin.
02:37 Pendant ce temps, un type en doudoune fluo orange se met à mort sur un scooter. C'était la métastase du jour.
02:43 Il y en aura d'autres, mais à chaque fois, on va les éliminer même si la chimio est dure.
02:47 Alors la chimio du jour, c'est des pensées positives. Vous avez vu, il fait froid ce matin.
02:53 C'est une bonne nouvelle. On n'était plus habitués à cette phrase. Il fait froid, quel bonheur de la prononcer.
02:58 Ça sent l'hiver qui arrive, il y a déjà des rayons de jouets dans les magasins.
03:02 Ça sent les dimanches d'hiver avec le cinéma. Le dimanche après-midi, les marrons grillés dans un brassero que le gars nous met dans un papier journal.
03:09 On rentre à la maison et l'autre qui vous demande "tu veux du thé ?" un dimanche en fin d'après-midi.
03:14 Et puis on ira choisir des cadeaux à la con dans des boutiques rassurantes.
03:18 Et puis on va gagner parce que rien ne va changer de nos petits bonheurs. On va continuer à en faire la quête.
03:26 Et dès ce soir à Lille, on fera des holas dans le stade Pierre-Mauroy.
03:31 Des ambiances festives aux odeurs de saucisses, des frites au barraque du stade.
03:35 Il y aura des écossais en kilts. On leur demandera si c'est vrai qu'ils porteraient en dessous au chantre-infra, la hola.
03:41 Je vous l'ai dit, on débriefera demain les matchs comme Daniel Herrero avec des métaphores antiques, des alexandrins et du passé simple.
03:49 Bref, on va continuer à vivre, à être heureux et on ira à Bruxelles faire à nouveau la fête avec Angèle.
03:56 [Musique]