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Mardi 17 octobre 2023, SMART PATRIMOINE reçoit Arnaud Gihan (Responsable de l'activité iShares, BlackRock) , Cédric Marc (Président, Patrimonio Finance) , Aïda Kammoun (avocate fiscaliste, Villaret Avocats) et Charlie Cailloux (Conseiller juridique, PAP)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine.
00:10 Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles,
00:14 mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:19 Une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bismarck, sur Bismarck.fr,
00:23 sur les réseaux sociaux de Bismarck, mais aussi nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast.
00:28 Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord avec les clés de Limo,
00:32 le rendez-vous dédié à l'investissement immobilier de Smart Patrimoine.
00:36 En l'occurrence, nous ferons un point de marché dans un instant avec Charlie Caillou,
00:40 porte-parole de particulier à particulier, également connu sous le nom de PAP.
00:45 Nous nous demanderons effectivement quelle est la situation en matière de location,
00:50 mais aussi lorsque l'on veut acquérir une résidence principale ou en tout cas acheter un bien immobilier.
00:55 Et nous en profiterons également pour faire un point sur les niveaux de prix
00:58 et notamment les disparités entre Paris et le reste de la France en matière de prix immobilier.
01:03 Ce sera la première partie de l'émission.
01:05 Et ensuite, dans la deuxième partie de l'émission, dans Enjeux Patrimoine,
01:09 nous reviendrons sur les produits datés ou les fonds datés.
01:14 Nous tenterons de comprendre leur fonctionnement et les différentes façons de s'exposer finalement à ce type de produit.
01:20 Avec Arnaud Gillan, Head of E-Share France au sein de BlackRock,
01:23 mais aussi avec Cédric Marc, Président de Patrimonio Finance.
01:26 Et puis enfin, dans la troisième partie de l'émission, dans L'Œil du CGP,
01:30 nous ferons le point avec Aïda Kamoun, avocate fiscaliste chez Villaret Avocat,
01:34 sur les changements avec le nouveau parrain d'imposition sur le revenu en 2024.
01:40 On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:42 Et nous commençons tout de suite avec les clés de l'IMO,
01:48 le rendez-vous dédié à l'investissement ou à l'acquisition immobilière de Smart Patrimoine.
01:52 Nous allons tenter de faire ensemble un point marché global avec Charlie Caillou,
01:57 porte-parole de particulier à particulier.
01:59 Bonjour Charlie Caillou.
02:00 Bonjour Nicolas.
02:01 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
02:03 On va tenter de comprendre quelles sont les différentes dynamiques à l'œuvre au sein du marché immobilier à l'heure actuelle à Paris,
02:09 mais aussi dans le reste de la France.
02:11 Je cite Paris parce qu'on va notamment commencer par comparer ensemble les niveaux de prix entre Paris et le reste de la France.
02:19 Vous avez sorti une étude il y a quelques jours où vous vous demandez ce que l'on peut acheter en France
02:26 pour le prix qu'on aurait déboursé pour un studio parisien.
02:30 Et alors ça met en lumière finalement le prix au mètre carré assez différent selon les différentes régions de France.
02:37 Et pour le prix d'un studio à Paris, on peut s'acheter des appartements plus conséquents dans d'autres régions Charlie Caillou ?
02:42 Oui, voire beaucoup plus conséquents puisqu'à Lyon on peut acheter 52 mètres carrés,
02:46 on peut acheter 69 mètres carrés à Lille, on peut acheter 60 mètres carrés à Nice,
02:50 on peut acheter 89 mètres carrés à Marseille, on peut acheter 206 mètres carrés à Saint-Etienne.
02:56 Tout ça pour le prix d'un studio parisien de 25 mètres carrés, c'est-à-dire 264 000 euros.
03:02 Et ça montre effectivement une vraie disparité en matière de prix sur le territoire français.
03:07 Alors on imagine quand même que l'attractivité de Paris reste au-dessus d'un certain nombre de villes,
03:11 ou vous voyez quand même que des villes avec un prix au mètre carré qui serait moins élevé
03:16 commencent à attirer de plus en plus d'acquéreurs ou d'investisseurs ?
03:19 Oui bien sûr, les autres villes effectivement intéressent beaucoup les investisseurs également
03:23 puisque les prix sont plus bas, donc c'est plus facile aujourd'hui d'emprunter pour acheter dans ces autres villes.
03:29 Et puis il y a toujours l'effet post-Covid où on essaye de sortir un peu de Paris, d'aller en périphérie.
03:35 Ça vous le voyez encore fin 2023, effectivement, cette envie de quitter des grandes villes,
03:40 et donc notamment Paris, mais d'autres grandes villes aussi ?
03:42 Oui, on le voit toujours et on le constate toujours, effectivement.
03:45 Alors on va essayer de comprendre un petit peu ensemble quelles sont les dynamiques à l'œuvre sur le marché immobilier aujourd'hui.
03:53 Un mot déjà sur le marché locatif.
03:56 Alors effectivement, il n'aura pas échappé à grand monde les tensions qu'on peut voir sur le marché locatif.
04:02 Certains voient l'impact de la régulation autour des passevoirs thermiques et donc l'autorisation de location.
04:11 D'autres voient l'impact des difficultés qu'on peut avoir à acheter un appartement.
04:14 Chez PAP, avant de nous donner un petit peu l'analyse que vous en faites,
04:18 est-ce que vous constatez qu'il est plus difficile aujourd'hui de louer ?
04:21 Est-ce que vous voyez moins d'annonces de location ou plus de gens qui cherchent à louer un appartement ?
04:26 Oui, en 2023, en fait, on constate deux choses.
04:28 On constate que l'offre de logement est en baisse de 20 % et dans le même temps, la demande de logement, elle, augmente de 17 %.
04:36 On a moins de logements disponibles à la location et on a plus de locataires sur les rangs.
04:41 Ça, on l'a constaté en 2023 et c'est lié à un phénomène, c'est les difficultés à obtenir un crédit.
04:49 En fait, chaque année, habituellement, on a un lot de locataires qui passent le pas de l'accession à la propriété,
04:54 qui entrent pour acheter sa résidence principale.
04:57 Cette année, ce lot de locataires-là n'a pas pu le faire et donc ils sont restés dans leur location.
05:03 Et donc, la génération de locataires qui est arrivée n'a pas eu de logement disponible,
05:07 ce qui fait une rentrée 2023 très, très compliquée, alors même que la rentrée 2022 ou la rentrée 2021 n'était pas le ciel bleu.
05:16 Donc ça, ça explique finalement la raréfaction de l'offre en matière de location,
05:21 puisque ceux qui quittaient les appartements ou les maisons sont restés dans les appartements ou les maisons,
05:25 en tout cas pour une partie d'entre eux puisqu'ils n'ont pas pu passer à l'étape achat.
05:29 Pour autant, comment est-ce qu'on explique qu'il y ait plus de monde qui cherche aussi à louer aujourd'hui ?
05:33 C'est la même explication ?
05:34 C'est la même explication, c'est-à-dire qu'on a des locataires qui, peut-être, ont voulu acheter, n'ont pas pu acheter,
05:39 ont besoin malgré tout de plus grand, d'une pièce supplémentaire, de s'éloigner, de changer de ville.
05:44 Pour ces locataires-là, ils n'ont pas acheté, ils sont également avec les autres sur le marché de la location,
05:49 donc plus de locataires à rechercher en même temps.
05:55 Les évolutions réglementaires en matière de DPE, de passe-soir thermique qui découlent de cette loi Climat et Résilience,
06:02 ont-elles un impact aujourd'hui sur le marché du locatif ou alimentent-elles des craintes pour demain
06:08 ou ont-elles aujourd'hui déjà un impact sur le marché du locatif ?
06:11 Je dirais qu'en manière plus générale, le marché locatif s'érode depuis plusieurs années avec les réglementations qui s'accumulent.
06:18 Vous parlez du DPE et des obligations de rénovation énergétique pour les propriétaires,
06:22 mais il y a eu l'encadrement, il y a beaucoup de lois qui sont intervenues qui viennent contraindre un peu plus les propriétaires.
06:27 Effectivement, un certain nombre d'entre eux, de ces propriétaires-là, choisissent peut-être de se retirer un petit peu de la location
06:34 parce que c'est devenu un peu trop contraignant pour eux.
06:36 Donc c'est plus finalement une accumulation administrative ou réglementaire plutôt que le sujet de rénovation de passe-soir thermique
06:44 ou d'interdiction potentielle de location ?
06:46 Ça compte, en tout cas, il y a d'autres éléments aussi qui permettent d'expliquer l'érosion du marché locatif.
06:52 Il y a l'offre de location touristique également qui s'est développée ces dernières années.
06:57 Et là encore, ces bailleurs, ce sont des bailleurs qui peut-être faisaient de la location classique auparavant
07:01 et face à la rentabilité peut-être qui baisse, face aux contraintes qui s'accumulent dans la location classique à l'année,
07:09 ont essayé de s'orienter sur la location touristique en sachant qu'aujourd'hui, elle est quand même très réglementée dans de plus en plus de villes.
07:15 Une question qui va faire le lien entre location et achat, est-ce qu'on voit du coup moins d'investisseurs locatifs ?
07:20 Non, je dirais que les investisseurs locatifs continuent de rechercher parce que quand il y a une crise,
07:26 c'est bien souvent pour beaucoup aussi une opportunité peut-être d'aller négocier des prix à la baisse,
07:32 peut-être de rechercher justement des biens pour faire une bonne opération.
07:37 Crise, ça ne veut pas forcément dire que plus personne ne peut rien faire,
07:40 ça peut vouloir dire aussi des opportunités d'investir et des bonnes opportunités puisque tout le monde n'a pas accès au crédit,
07:46 que certains vendeurs sont prêts peut-être à négocier un peu plus leurs prix de vente
07:50 et qu'on sait que la demande locative reste forte dans beaucoup de villes.
07:56 Donc on a encore des gens aujourd'hui qui cherchent à faire une acquisition immobilière en vue d'un investissement locatif
08:02 alors même qu'on constate qu'il y a de moins en moins de gens qui louent sur le marché.
08:06 Alors effectivement, ça fait de plus en plus de demandes pour ceux qui veulent accéder à une location,
08:11 mais ça ne bloque pas finalement les appétences d'investisseurs locatifs aujourd'hui ?
08:16 Il y a des investisseurs qui continuent de rechercher en ce moment des biens pour investir, oui.
08:21 Est-ce que vous constatez, Charlie Caillou, que l'accès au crédit immobilier se détend un petit peu depuis ces dernières semaines,
08:31 peut-être en lien avec une stabilisation des hausses des taux des banques centrales
08:36 et donc peut-être de l'environnement qui entoure ce coût de l'argent aujourd'hui ?
08:41 Nous, non. À ce stade, on ne constate pas de simplicité d'accès au crédit pour l'instant.
08:52 On ne constate pas ça. On est là pour l'instant plutôt sur une prévision de taux qui pourrait continuer à augmenter jusqu'à début 2024
09:00 pour atteindre peut-être 5%. On ne constate pas encore des acheteurs qui nous disent
09:06 que c'est beaucoup plus facile d'obtenir un crédit aujourd'hui. Ça, on ne constate pas pour l'instant.
09:09 La situation reste compliquée. Effectivement, ce sont des démarches qui sont sur un temps long.
09:13 On parle de plusieurs mois aussi. Le temps que tout cela se remette en route, si tenté que ça se remet en route,
09:18 parce qu'on voit des signaux un peu moins négatifs qu'avant, pour autant, est-ce qu'on peut parler de signaux positifs ?
09:23 Ça dépend de l'interprétation de chacun. Mais vous ne voyez pas à court terme, effectivement,
09:26 un marché immobilier qui se dégripperait un petit peu ?
09:30 Pour l'instant, non, ce n'est pas ce qu'on constate. On ne constate pas vraiment de dégrippage.
09:36 Dégrippement ou dégrippage, je ne sais pas comment on le dirait.
09:39 Marché immobilier, non, pas véritablement.
09:42 Merci beaucoup, Charlie Caillou, de nous avoir accompagné sur le plateau Smart Patrimoine.
09:45 Je rappelle que vous êtes porte-parole de particulier à particulier. Merci beaucoup.
09:48 Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
09:50 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine. Nous allons tenter de comprendre ensemble les produits datés.
10:00 En effet, on a vu depuis quelques mois maintenant émerger de nombreux fonds obligataires à échéance.
10:06 Ils arrivent également sur le marché. Nous en parlerons dans cette émission des OTF obligataires à échéance.
10:11 Nous allons tenter de comprendre ensemble cet environnement avec Cédric Marc.
10:15 Bonjour, Cédric Marc. Bonjour, Nicolas.
10:17 Bienvenue sur le plateau Smart Patrimoine. Vous êtes président de Patrimonio Finance.
10:21 Et à vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir également Arnaud Gillan. Bonjour, Arnaud Gillan.
10:24 Bonjour, Nicolas.
10:25 Vous êtes directeur de iShares France. On va commencer avec vous, Arnaud Gillan,
10:29 puisque les fonds obligataires à échéance, on en parle depuis plusieurs mois maintenant.
10:32 Chez iShares France, vous lancez des ETF obligataires à échéance.
10:36 Alors, expliquez-nous un petit peu quelle est la différence déjà par rapport à un fonds obligataire à échéance
10:40 et pourquoi même dans le monde des ETF, on va sur cette idée de produit daté ?
10:45 Avec plaisir. Alors, vous faites bien de poser la question parce que c'est quelque chose d'assez nouveau
10:50 qu'on a importé en fait des États-Unis, marché sur lesquels on s'était lancé il y a 10 ans.
10:54 Et on l'a importé il y a deux mois aujourd'hui.
10:58 Donc, c'est une vraie innovation.
11:00 Vous avez en fait d'un côté, comme vous en parlez régulièrement,
11:04 les ETF obligataires qui ont très bien marché cette année.
11:08 Il y a plus de 200 milliards à louer.
11:09 Bien sûr.
11:10 Vous avez de l'autre côté les fonds à maturité que vous évoquez régulièrement
11:13 avec plus de 50 milliards en Europe d'investis.
11:16 C'est le moment où on a décidé de lancer les ETF obligataires à échéance.
11:22 La promesse tient sur trois points.
11:25 Le premier, c'est une date de maturité à laquelle vous récupérez l'investissement plus les intérêts.
11:30 On rappelle qu'un ETF, ça réplique finalement la performance d'un indice.
11:34 Un ETF à échéance, ça veut dire qu'il y a une date de péremption quelque part
11:38 où on est remboursé des prêts réalisés avec l'obligation, c'est ça ?
11:42 Exactement.
11:43 Donc, ce premier point est important.
11:45 Vous avez une date à laquelle vous récupérez votre argent plus les intérêts
11:51 à la date à laquelle le fonds est détruit, délisté à proprement parler et il est détruit.
11:58 Le deuxième point, c'est qu'un ETF, ça permet d'acheter et de vendre à tout moment.
12:03 Là, vous pouvez le faire sur un produit obligataire à échéance
12:06 dans lequel je connais un rendement au moment où j'investis
12:09 jusqu'à la dernière date de péremption que vous évoquiez.
12:12 Bien sûr, ce n'est pas le terme officiel, mais pour que tout le monde comprenne.
12:15 C'est la date de maturité, la date d'échéance.
12:17 Le troisième point, c'est une diversification maximale,
12:20 puisque c'est vraiment l'attribut d'un ETF.
12:23 On réplique un indice, l'indice prend l'intégralité du marché.
12:27 Donc, on a un univers dans lequel il y a 300 émetteurs.
12:29 En plus, on a choisi de le faire sur l'univers Investment Grade.
12:33 Donc, c'est-à-dire des sociétés de qualité,
12:37 donc les grandes sociétés que l'on connaît en Europe et en France.
12:41 Et donc, j'ai un, peu de risques sur ces sociétés qui ont la capacité de rembourser.
12:47 Et deux, je suis sur 300 émetteurs.
12:50 Donc, s'il y en a un qui a un petit peu de pain,
12:52 effectivement, ça ne vient pas manger et renier mon rendement en intégralité.
12:57 Avant de poser la question à Cédric Marc,
13:00 pourquoi même dans le monde des ETF,
13:02 on s'intéresse à des produits datés et donc des produits à échéance ?
13:07 Alors, en fait, pourquoi est-ce que ça a marché déjà sur cette année et l'année dernière en termes de demande ?
13:13 Vous avez un contexte de taux qui, aujourd'hui, est au-dessus de 4%,
13:18 chose qu'on n'avait pas vue depuis plus de 15 ans en Europe.
13:21 Donc, ça, c'est le premier phénomène.
13:22 Je peux enfin avoir un rendement sur mes actifs obligataires.
13:26 Bien sûr.
13:27 Le deuxième, c'est que malgré tout, il y a de la volatilité,
13:30 il y a des sources de tension, ce qui fait en fait que les taux vont bouger.
13:33 Là, en fait, j'ai un produit qui me permet d'être avec sérénité,
13:39 de pouvoir investir et me dire je suis sur un tunnel.
13:42 À échéance, je récupère les intérêts qui sont en tout cas une des promesses de l'investissement,
13:49 donc avec un objectif en tout cas de taux.
13:52 Et si j'ai un aléa et que les marchés montent ou baissent,
13:57 je sais exactement ce que je vais pouvoir récupérer à l'arrivée.
14:00 En plus de ça, sur l'ETF, je peux rentrer et sortir.
14:03 Si je sors, je sors sur les niveaux de marché.
14:07 Ça ne veut pas dire que je sors forcément avec un bénéfice.
14:11 Bien sûr.
14:12 Si j'ai besoin de récupérer mon argent avant et que les taux ont continué à monter,
14:17 je peux perdre un petit peu de mon capital si je pars.
14:21 Puisque la valeur des obligations évolue inversement, proportionnellement au niveau de taux.
14:26 Exactement.
14:27 Mais là, j'ai cette option de pouvoir sortir et je n'ai pas de garantie,
14:32 parce qu'on peut rentrer dans les détails.
14:34 Mais en tout cas, j'ai un objectif de rendement avec très peu de risques
14:38 sur un investissement donné jusqu'à une date affichée.
14:42 Cédric Marc, vous conseillez des épargnants sur leur patrimoine au sens large.
14:48 Les fonds datés ou les fonds à maturité sont un outil parmi d'autres.
14:52 Pourquoi est-ce qu'on en entend autant parler ?
14:54 Parce qu'il y a effectivement la possibilité de le faire.
14:56 Et ensuite, l'utilisation qu'on peut avoir d'un outil.
14:59 Je parle de fonds obligataires à échéance ou de produits datés.
15:02 Vous constatez qu'il y a une vraie émergence aujourd'hui, une demande du côté des épargnants ?
15:06 En fait, on est en 2023.
15:09 Les premiers fonds datés que j'ai achetés, c'était en 2013, en 2016 et depuis 2022.
15:17 Pourquoi ? Parce qu'il y avait des anomalies de marché à cette époque-là.
15:21 L'anomalie de l'année dernière, c'est qu'il y a eu une très forte remontée des taux.
15:25 Et pour les clients finaux, ça leur donne une lisibilité, comme disait Arnaud, sur le rendement espéré à échéance.
15:34 Après, il y a deux options. Dans le passé, en 2013 et en 2016, il y avait des fonds qui étaient fermés.
15:42 On faisait rentrer les investisseurs, on fermait les portes.
15:45 Sauf s'il y avait un défaut à l'intérieur du portefeuille, on avait une très grande lisibilité sur le rendement que l'on pouvait obtenir à échéance.
15:53 Donc, les fonds à échéance fermés, je trouve que c'est intéressant de les privilégier.
15:59 Les fonds à échéance ouvert, il faut toujours savoir quand vous réinvestissez, vous proposez un investissement à un client,
16:06 quel est le taux de rendement actuel à échéance, quelle est la duration du fonds,
16:10 de manière à ce qu'on puisse être sûr que s'il n'y a pas eu des flux colossaux rentrant dans le fonds, qu'ils viennent diminuer la performance.
16:18 Alors, on n'est clairement pas dans ce schéma-là aujourd'hui, puisqu'il y a depuis un an et demi une poursuite de la remontée des taux.
16:24 On est probablement sur un plateau pendant longtemps, là, clairement.
16:27 Donc, le fait d'acheter du papier et de se laisser porter, moi, je pense que c'est une très bonne idée.
16:33 Le côté à échéance, ça rassure l'investisseur au final ? Il a un horizon de temps, quelque part, qui lui est fixé à l'avance
16:43 et donc, il n'a pas à se poser la question de savoir quand il va devoir rentrer ou sortir, c'est ça ?
16:47 Ce n'est pas tant le fait de le rassurer à l'échéance, mais pour moi, je trouve que ça lui donne une lisibilité sur le rendement instantané qu'il peut avoir
16:58 à conditions économiques et de taux équivalentes à ce moment-là.
17:03 Donc, si je rentre, par exemple, sur un fonds obligataire qui nous donne du 4,5% à échéance 2026, par exemple,
17:11 je sais que j'achète dans ces conditions-là à un moment donné et s'il n'y a pas de défaut, j'aurai ce rendement-là.
17:18 Arnaud Giant, oui.
17:19 Oui, en fait, je pense que ça rassure. C'est un petit peu comme quand on contracte un emprunt dans le sens inverse.
17:26 On sait qu'on peut le casser à un certain moment et effectivement, là, on a un horizon donné dans lequel j'ai mon objectif de rendement
17:33 et j'ai une option supplémentaire en me disant, si en fait, mettons qu'aujourd'hui, j'investis 100 euros.
17:40 D'ailleurs, je peux le faire à partir de 5 euros sur un ETF. Donc, c'est aussi un des atouts.
17:45 J'investis 100 euros sur une échéance fin 2025. Donc, il me reste deux ans et un trimestre.
17:51 Les taux sont environ à 4,2. Donc, j'investis 100. Normalement, je ressors à 110. C'est un petit peu la promesse.
17:57 En fait, je vais peut-être faire de 100 à 105 très rapidement dans une configuration où, par exemple, il y a une baisse des taux marquée des banques centrales
18:06 et généralisée. Et donc, à ce moment-là, j'ai cette option de sortir à 105 que j'ai peut-être fait en six mois et ensuite de disposer de mon argent
18:15 et de faire autre chose. Dans le cas inverse, où au contraire, ça a été très lent et très progressif, je sais en tout cas que je devrais ressortir avec 110
18:24 si je garde ma position jusqu'à fin 2025. Et ce qui est extrêmement rassurant lorsque je connais mon besoin en liquidité.
18:32 Une question peut-être pour vous, Cédric Marc. Dans une gestion de patrimoine global, quelle part on accorde à des fonds d'AT ou à des ETF d'AT ?
18:42 C'est différent quand même. Un ETF d'AT et un fonds d'AT, comment est-ce qu'on définirait rapidement la différence Arnaud Gillian ?
18:49 Alors, je l'évoquais, en fait, il y a une très grande diversification sur un ETF. Donc, on a plus de 300 émetteurs. En général, c'est moins le cas sur les fonds d'AT classiques.
18:58 On a la possibilité de rentrer et de sortir à tout moment, mais vraiment à tout moment. C'est-à-dire que chaque seconde, il y a des prix en fait sur les différentes places boursières
19:06 où je peux avoir la possibilité de sortir. Et on a des frais de gestion qui sont beaucoup plus faibles puisqu'on est sur de la gestion qui est vraiment plus systématique
19:17 avec moins besoin de recherche, etc. Je suis sur 0,12% de frais de gestion annuel. Donc, pour 1 000 euros, c'est 1,2 euros. C'est le prix d'un café au contraire.
19:28 Cédric Marc, quelle place pour les produits d'AT au sens large dans une gestion de patrimoine ? Déjà, est-ce que c'est effectivement, il y a parfois des anomalies de marché
19:36 donc on a envie d'en profiter. Dans le contexte actuel, quelle place on accorde à ce type de produit ?
19:41 Alors, j'essaie de tenter de vous répondre parce que clairement...
19:44 Ça dépend.
19:45 Non, mais ça dépend du profil du respecteur.
19:46 Bien sûr, bien sûr.
19:47 Si le client a un besoin de revenu ou le fait d'acheter de l'obligataire au sens large, ça a du sens. Le fait d'acheter de l'obligataire daté, ça lui donne une lisibilité
20:00 sur sa performance future. Pour tenter de répondre à votre question, moi, ça ne me choque pas aujourd'hui d'avoir un tiers d'un portefeuille, d'un profil équilibré
20:16 en obligation et à l'intérieur, on va essayer de disséquer différentes stratégies. Alors, quelles peuvent-elles ?
20:25 Du Investment Grade, du High Yield, des fonds à échéance, des fonds à sensibilité négative et puis on peut même aller après jouer sur la géographie.
20:37 Moi, j'achète aussi pas mal par exemple des fonds Investment Grade d'entreprises, citoyens des pays émergents parce que ça donne un rendement espéré
20:47 beaucoup plus important. Donc, en fait, peut-être un tiers, je dirais 30% à un tiers de la poche obligation sur un portefeuille équilibré et à l'intérieur,
20:57 on va faire des sous-sections.
20:59 On aura très rapidement un OJM et très très rapidement, il nous reste quelques secondes.
21:03 Non, je dirais en fait que là, un ETF à échéance, ça permet d'avoir à la fois un produit d'épargne, un produit d'investissement si on prend un peu plus de risques
21:10 et un peu plus sur durée un peu plus longue et un produit de trading parce qu'effectivement, je peux le faire de manière très très simple et rapide.
21:18 Merci beaucoup, messieurs. Merci à nos géants directeurs de iShares France. Merci Cédric Marc, président de Patrimonio Finance.
21:24 Et quand à nous, on se retrouve très vite dans l'œil du CGP.
21:27 Et c'est parti pour l'œil du CGP. Nous allons revenir ensemble sur les changements à anticiper avec le nouveau Bar M pour les impôts
21:39 concernant les impôts sur le revenu pour les revenus que vous déclarerez en 2024 mais touchés en 2023.
21:46 Nous en parlons avec Aïda Kamoun. Bonjour Aïda Kamoun. Bonjour.
21:49 Bienvenue sur le plateau Smart Patrimoine. Vous êtes avocate fiscaliste chez Villaret Avocat.
21:53 Quels sont les grands changements auxquels on doit s'attendre, que l'on doit anticiper pour sa prochaine déclaration de revenus ?
21:59 En réalité, pour le moment, c'est surtout l'augmentation du Bar M pour les revenus 2023.
22:09 Alors, ce qui se passe, c'est que pour neutraliser les effets de l'inflation, le gouvernement a décidé d'augmenter les seuils du Bar M
22:18 de l'impôt sur le revenu de 4,8 % pour les revenus de 2003. Alors, cette augmentation de taux, elle était plus faible les années précédentes
22:26 parce que l'inflation était plus faible. En 2021, on était à une augmentation de 1,4 %. C'est en 2022, on est passé à 5,4 % et puis pour 2023, 4,8 %.
22:38 Soit une augmentation de près de 10 % quand même entre 2022 et 2024. Oui, il y a une augmentation importante.
22:43 Alors, ça a un certain nombre de conséquences, cette augmentation. Alors, des conséquences positives, heureusement.
22:52 La première des conséquences, c'est qu'en rehaussant de 4,8 %, en fait, le seuil d'entrée à l'impôt augmente.
23:00 Donc, il passe de 2022 à 2023 de 10 777 euros à 11 294 euros. Ce qui fait qu'un certain nombre de contribuables resteront non soumis à l'impôt.
23:13 Et donc, ça, c'est quand même un soulagement pour certains foyers, pour certains contribuables.
23:19 Pour certains contribuables qui auraient pu avoir une petite augmentation de salaire en lien avec l'inflation, mais qui auraient été pénalisés si jamais les barèmes d'impôt sur le revenu n'étaient pas eux aussi rehaussés en lien avec l'inflation.
23:30 Oui, effectivement. Donc, en fait, l'avantage aussi, c'est que ceux qui vont voir leur revenu augmenter entre 2022 et 2023 ne vont pas voir leur impôt augmenter parallèlement.
23:41 En fait, ce qui se passe, c'est que par exemple, pour un contribuable qui avait déclaré 25 000 euros en 2022, qui voit son revenu augmenter en 2023 d'environ 5 %, donc on passe à 26 250 euros.
23:56 En fait, grâce à l'augmentation de 4,8 % des seuils, en réalité, il va faire une économie de 123 euros.
24:06 D'accord. Donc, non seulement ça protège, mais on peut même faire des économies en lien avec cette augmentation.
24:10 Alors, ce n'est pas des économies très, très importantes, mais c'est quand même 123 euros sur les 25 000 euros.
24:18 Mais alors, une question que beaucoup doivent se poser, Aïda Kamoun, notamment ceux qui n'ont pas forcément peut-être eu d'augmentation de salaire en lien avec l'inflation.
24:26 Est-ce que si les impôts augmentent leur barème en lien avec l'inflation, mais qu'on n'a pas eu de hausse de salaire en lien avec l'inflation peut-être sur 2023, est-ce qu'on économise ou on gagne un peu plus d'argent ?
24:35 Effectivement. Si ça n'augmente pas, si le revenu n'augmente pas, en fait, on paiera moins d'impôts en 2023 que ce qu'on aura payé pour les revenus 2022 à revenus équivalents.
24:55 En fait, c'est dû à quoi ? C'est dû au fait que, par exemple, une personne qui, en 2022, déclarait 28 000 euros, son impôt 2023 touchait un taux marginal d'imposition de 30 %.
25:10 Avec le relèvement du barème, le taux marginal est de 11 % et ne pas de 30 %.
25:15 D'accord. Bien sûr.
25:17 C'est pareil. Si on reprend l'exemple de la personne qui va gagner 25 000 euros en 2022 et 25 000 euros en 2023, elle fera aussi une économie d'impôt de 225 euros.
25:32 Merci beaucoup, Aïda Kamoun. Vous êtes venue sur le plateau de Smart Patrimoine nous parler des évolutions à venir sur ce barème de l'impôt sur le revenu 2023, mais sur la déclaration 2024.
25:43 Je rappelle que vous êtes avocate fiscaliste chez Villaré Avocat. Merci beaucoup.
25:47 Merci à vous également de nous avoir suivis. On se retrouve très vite sur Bsmart.
25:50 [Musique]

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