SMART IMPACT - Un label écologique dans le sport

  • l’année dernière
Le sport engagé se labellise pour structurer et valoriser les actions mises en place. Le label Fair Play For Planet encourage les clubs et sites à mettre l’accent sur la transition écologique. Des petites actions pour les supporters à une plus grande échelle, ce label fait le pont entre sport et développement durable. Pour Julien Pierre, le fondateur, la puissance du sport permet de sensibiliser et peut être un outil pour cette transformation.
Transcript
00:00 [Musique]
00:06 Smart Impact au Fitex, au salon du fitness, du sport santé, du bien-être avec Julien Pierre, bonjour.
00:13 Bonjour.
00:14 Bienvenue, ancien international de rugby, champion de France avec Clermont, vainqueur du Grand Chemin avec l'équipe de France.
00:20 Je ne vais pas pouvoir faire tout votre palmarès, sinon on y perdra trop de temps.
00:23 Vous étiez déjà venu dans Smart Impact présenter ce label Fair Play for Planet.
00:28 On va quand même, il y a certainement des téléspectateurs qui n'ont pas vu nos premières émissions, rappeler la démarche.
00:33 Pourquoi vous l'avez créée, c'est quoi ?
00:35 Alors, pourquoi je l'ai créée ? En deux mots, moi je suis déjà très sensibilisé à toute la cause environnementale depuis très longtemps et engagé.
00:43 J'ai créé une fondation pendant que j'étais joueur justement pour la protection de l'environnement.
00:47 Et quand j'ai arrêté ma carrière, j'ai voulu utiliser la puissance du sport, fédératrice de rôle modèle, des sportifs,
00:54 et ce rôle aussi pédagogique de sensibilisation du sport amateur pour accélérer quelque part,
00:59 à utiliser le sport comme un outil de transformation écologique.
01:03 Et c'est comme ça qu'est né, après plusieurs mois de réflexion et de recherche, l'idée de créer un label qui vient aider les structures sportives,
01:13 donc les clubs amateurs, professionnels, les événements sportifs et aussi les établissements sportifs,
01:18 à identifier, structurer et valoriser toutes les actions qu'ils peuvent mettre en place.
01:22 Oui d'ailleurs on devrait plutôt parler des labels Fair Play for Planet, puisqu'il y en a un pour les clubs, c'est ça ?
01:28 C'est ça.
01:29 Un pour les événements ?
01:30 C'est ça.
01:31 Et un troisième c'est ça ?
01:32 Pour les sites.
01:33 Pour les sites, d'accord. On va rentrer un peu dans le détail, mais déjà il y a un élément qui me semble important à spécifier,
01:38 c'est que vous les avez, ces labels, élaborés, créés avec l'ADEME, l'Agence de la Transition Écologique.
01:45 Est-ce que vous vous êtes, déjà c'est un gage de sérieux, est-ce que vous vous êtes inspiré de labels existants dans d'autres secteurs,
01:52 je ne sais pas, l'industrie par exemple, pour créer le vôtre ?
01:55 Comment vous l'avez créé ? Parce que ce n'est pas si facile de choisir les critères, de savoir comment on donne ce label.
02:00 Tout d'abord l'ADEME a été partenaire du label et notamment du référencier, on a travaillé avec eux sur ces sujets-là,
02:07 et eux et aussi un collège de sportifs et d'autres pro-SEL de l'ARSC aux Anselages, nous ont accompagnés.
02:14 On s'est inspiré de tout ce qui se faisait, moi quand j'ai arrêté ma carrière, j'ai fait bosser des étudiants,
02:20 d'ailleurs vous parliez d'étudiants, justement qu'on fait un benchmark mondial sur tout ce qui se faisait en termes de sport,
02:25 et découvrir les responsabilités de RSE aux Anselages, et s'inspirer des différentes chartes, des différentes normes, labels existants,
02:34 pour créer notre outil qui se veut aussi quelque chose de très pragmatique, très opérationnel,
02:41 et le monde du sport a besoin de ces outils-là.
02:44 Si on prend, on va détailler, les clubs par exemple, déjà, il y a combien de clubs,
02:48 parce que je crois qu'il y a plusieurs dizaines d'organismes, d'événements ou de clubs qui ont déjà ce label,
02:54 il y a combien de clubs, notamment professionnels, qui l'ont, et qu'est-ce que ça représente pour eux comme engagement,
03:00 c'est-à-dire pour obtenir le label Fair Play for Planet, qu'est-ce qu'il faut faire ?
03:04 Le nombre de clubs, je ne vais pas précisément, je pense qu'entre les clubs top 14, ligue 1, ligue 2, on doit avoir une quinzaine de structures.
03:13 Aujourd'hui, on travaille avec plus d'une cinquantaine de structures, donc clubs, événements et établissements sportifs.
03:22 Ce que ça représente, notre référentiel, c'est DigitM350 Criteria, c'est des actions concrètes qui ont été mises en place.
03:29 À la lecture de notre référentiel, on vient auditer et vérifier ce qui a pu être mis en place.
03:34 Par exemple, on vient de labelliser l'ASM Carmon-Envers, donc un club top 14.
03:38 Que vous connaissez bien, oui.
03:40 Que je connais bien, dans lequel j'ai pu jouer.
03:43 Eux, ils ont pu mettre en place, il y a quelques années déjà, l'éclairage LED.
03:48 Le stade est éclairé à 90% en LED et va passer à 100% dans les années à venir.
03:53 Ils font un arrosage raisonné de la pelouse, même en période de sécheresse.
03:58 Ils testent en aval, en accord avec la ligne nationale et Canal+, sur des matchs en journée.
04:05 Ils éteignent totalement les lumières des matchs pour voir ce que ça donne et pour tester quelques dispositifs comme ça.
04:11 Allumer le plus tard possible, en fait ?
04:15 Allumer le plus tard possible. Et même, ils ont commencé à faire des matchs sans éclairage.
04:19 Et puis après, c'est tout ce qui est alimentation, travailler sur les produits de saison, lutter contre le gaspillage alimentaire, le plastique.
04:27 C'est un label qui est valable 2 ans. Ça veut dire que vous évaluez aussi leur progression ? C'est un outil de progression, finalement ?
04:34 C'est un outil de progression. La label n'est pas une fin en soi.
04:37 D'ailleurs, aujourd'hui, sur les 50 structures qui travaillent avec nous, entre 15 et 20% ne sont pas encore labellisées.
04:46 Elles sont en cours de labellisation ou n'ont pas obtenu une note suffisante pour être labellisées.
04:50 Il y a 3 niveaux de label. 0 structure à le 3ème niveau de label.
04:55 Seulement 2 structures ont le 2ème niveau de label, qui sont l'Olympique de Canet et la section Paloise.
04:59 Et tout le reste, on va dire, est uniquement à le 1er niveau de label.
05:03 Mais ça veut dire que vous leur proposez aussi une feuille de route ?
05:06 On propose, oui, en effet, une feuille de route pour les aider à construire eux-mêmes un cahier des charges ou à consolider leur cahier des charges.
05:14 Et nous, on voit le label comme une étape, justement, pour pouvoir valider ce qui a pu être mis en place,
05:19 mais comment on va aller plus loin et réduire au maximum cette empreinte environnementale.
05:23 Il y a le label aussi pour les événements sportifs.
05:27 Le 1er poste dans le bilan carbone dans les événements sportifs, c'est les transports. On est bien d'accord.
05:34 Ce qui est quand même une espèce de quadrature du cercle.
05:36 C'est-à-dire que quand on organise un grand événement, on fait venir des gens d'un peu partout.
05:39 Comment on réduit son bilan en matière de transport ?
05:43 Aujourd'hui, il y a plusieurs leviers. Les clubs de sport, les bilans carbone, ce n'est pas pareil.
05:48 Ce qu'on fait de l'événement sportif, c'est inciter les spectateurs à vouloir voyager en transport en commun
05:56 ou les inciter à mettre quelque part des carottes aux spectateurs qui vont venir en covoiturage,
06:01 travailler avec les collectivités sur des transports publics gratuits du jour du match, sur présentation du billet de match,
06:08 qui sont d'ailleurs des recommandations du ministère des Sports sur le dernier plan de saubriété.
06:13 C'est les personnes qui vont venir en vélo, travailler avec la collectivité, mettre des parkings à vélo gratuits pour les jours de match, surveiller.
06:25 Voilà, c'est quelques leviers comme ça.
06:27 Et puis, ce rôle d'exemplarité, c'est peut-être de travailler sur des transports ferroviaires pour les équipes pro,
06:35 parce qu'on sait que le rôle d'exemple et le rôle de modèle du sportif est extrêmement important.
06:41 On parlait de la Coupe du Monde à l'instant, mais France 2023, en proposant aux équipes nationales de voyager,
06:48 je crois que c'est 70% des voyages qui ont été effectués en train,
06:51 la réduction de l'empreinte carbone juste de ces voyages-là n'est pas vraiment significative.
06:57 Par contre, le message qu'on envoie à nos jeunes...
07:00 Si les équipes le font, faites-le vous aussi, spectateurs.
07:03 C'est ça, de voir les blacks, de voir nos bleus dans les trains, le message est extrêmement puissant.
07:09 Du coup, les spectateurs vont le faire, les jeunes qui rêvent devant ces jeunes, devant ces joueurs, le font également.
07:15 Alors, il y a un événement qui ne va certainement pas obtenir le label Fair Play for Planet,
07:19 c'est la Coupe du Monde 2030, organisée sur trois continents différents.
07:22 Moi, quand j'ai entendu ça, d'abord j'ai cru que c'était un gag ou un fake,
07:27 et puis après je me suis dit que c'est une sorte de bras d'honneur à tous ceux qui font des efforts.
07:31 Comment vous l'avez vécu, ça ? Vous portez ces messages dans le monde du sport.
07:35 Je crois que, derrière ça, au-delà du fait qu'ils soient sur trois continents,
07:41 il faut revoir ce modèle économique de ces grandes compétitions.
07:46 Parce que pourquoi on fait ça sur ces grands continents ?
07:49 Est-ce que c'est pour gagner plus ?
07:52 Certainement, je ne sais pas, je n'ai pas les chiffres,
07:55 mais est-ce que c'est pas parce qu'aujourd'hui il y a de moins en moins de pays
07:58 qui sont capables de recevoir ces grandes compétitions ?
08:00 Et qui sont prêts à les organiser seuls.
08:02 Parce qu'on sait qu'il y a quelques années, les JO, on était capable de savoir les 3, 4, 5 dates à l'avance.
08:09 Aujourd'hui, on connaît le prochain JO, mais après on sait que ça bug.
08:14 Et les capitales ou les pays qui sont candidats à recevoir ces grands événements, souvent font défaut.
08:22 Mais donc ça voudrait dire quoi ? Repenser le modèle, complètement ?
08:26 Je pense qu'il va falloir repenser le modèle, oui, bien sûr.
08:29 Est-ce qu'on veut continuer de rêver, nous, avoir des grandes compétitions sportives ?
08:32 Il est là le paradoxe.
08:34 Il est là, c'est un vrai paradoxe.
08:36 Et aujourd'hui, on veut les multiplier.
08:38 Si demain on voit un France-Afrique tous les 15 jours, il fera moins rêver.
08:42 On est d'accord.
08:43 Donc peut-être que c'est pas juste de les espacer, par exemple.
08:47 Aujourd'hui, on fait une coupe du monde tous les 4 ans,
08:49 est-ce que c'est pas une coupe du monde tous les 5 ans, un JO tous les 5 ans ?
08:52 Ça veut dire que tous les 20 ans, on gagne un événement, un grand événement.
08:55 Donc forcément, on réduit au maximum.
08:57 Après, peut-être que la 1re chose à faire, d'ailleurs,
09:00 ce serait d'inscrire la préparation de l'environnement
09:04 comme une valeur fondamentale du sport.
09:06 Et peut-être qu'il faut qu'on en inscrit ça,
09:08 peut-être que ce genre d'édition, on n'y arrivera plus.
09:11 Évidemment. Vous ne couperez pas une question pronostique.
09:14 Dimanche soir, il y a ce quart de finale contre l'Afrique du Sud.
09:18 Comment vous l'abordez-vous en tant qu'ancien pro,
09:22 ancien international français ?
09:25 Vous serez au stade déjà ?
09:27 Oui. J'ai la chance d'être au stade dimanche.
09:30 C'est marrant, je crois que c'est la...
09:32 Ça fait 5 ans que j'ai arrêté, je crois que c'est la 1re compétition
09:34 que je vis comme un vrai spectateur, un vrai supporter.
09:37 Et elle est belle, cette compétition, et nos bleus nous font rêver.
09:41 Évidemment, on espère une victoire contre les Bocs dimanche soir.
09:46 Ça va être un match costaud.
09:48 Le mot est fait.
09:50 Voilà, donc je crois que nous avons joué quelques fois,
09:52 ça va être costaud.
09:54 Une fois qu'on... Si on passe celui-là,
09:56 je pense que la route est tracée, mais celui-là, il va être dur.
09:59 Merci beaucoup, Julien Pierre. Bon match, donc dimanche,
10:01 et bon vent à Fair Play, Fort Planet.
10:04 On continue notre Smart Impact spécial Fitex.
10:07 On va découvrir une marque de vêtements et de chaussures de sport éco-responsables.

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