Au sommaire de cette émission : ACTION ! : Paul-Henri Mathieu est notre invité. Retraité des courts de tennis depuis plus de 5 ans, il n’en est jamais très loin depuis. Capitaine de Coupe Davis & de l’EDF OLY, il lance en parallèle Franc Jeu, une marque de vêtements de sport à base de plastique recyclé. ZOOM ECO : La nouvelle promo des éco aventuriers Sport Planète est connue ! Ils sont 5 hommes et femmes engagés pour la planète. A travers leurs périples sportifs, ils veulent alerter, sensibiliser & faire bouger véritablement les lignes. Vorlette Fakhri va nous raconter ECOAVENTURE : En pleine préparation de sa prochaine expédition, Laurent Jourdain nous la présente. Ce marin entrepreneur est le fondateur du fonds de dotation EXPLORE dont l’objectif est de préserver la planète et les océans.
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00:00Sous-titrage ST' 501
00:30Retraité des cours de tennis depuis plus de 5 ans, il n'en est jamais très loin depuis.
00:40Capitaine de coupe Davis et de l'équipe de France Olympique, il lance en parallèle Frangeux,
00:44une marque de vêtements de sport à base de plastique recyclé.
00:47Paul-Henri Mathieu est notre invité.
00:50La nouvelle promo des éco-aventuriers Sport Planète est connue.
00:53Ils sont 5 hommes et 5 femmes engagés pour la planète à travers leur périple sportif.
00:57Ils veulent alerter, sensibiliser et faire bouger véritablement les lignes.
01:01Vorleth Fakhri va nous raconter.
01:04Lui est marin et entrepreneur. Il est le fondateur du fonds de dotation Explore,
01:08dont l'objectif est de préserver la planète et les océans en pleine préparation d'une prochaine expédition.
01:13Roland Jourdain nous rejoindra à distance tout à l'heure.
01:19Merci d'ores et déjà à vous qui nous regardez d'être avec nous
01:23et à vous en plateau d'avoir répondu à notre invitation sur Sport en France
01:28pour ce 20e numéro déjà de Sport Planète.
01:31On va débuter avec vous, Paul-Henri Mathieu.
01:33Merci beaucoup d'être là.
01:35Alors aujourd'hui, on ne va pas trop parler de tennis,
01:38de cette équipe de France de coupe Davis ou des prochains Jeux,
01:42puisque je le disais, vous êtes capitaine de la délégation masculine.
01:46On va bien parler de Frangeux, cette marque que vous avez co-créée avec Thomas Uriez,
01:50une marque de vêtements de sport éco-responsable
01:53que l'on va pouvoir retrouver d'ici une petite semaine.
01:56On y reviendra.
01:58Racontez-nous tout d'abord comment l'idée a fait son chemin
02:01alors je crois que vous n'étiez pas encore tout à fait retraité.
02:04Non, c'était effectivement juste quelques semaines après ma retraite sportive.
02:09Je m'étais rendu sur un tournoi d'exhibition à Romand-sur-Isère
02:12et une rencontre vraiment improbable avec Thomas Uriez,
02:16qui m'a accosté en me disant
02:19j'ai lancé une marque de jeans éco-responsable fabriquée en France,
02:22on est en train de lancer une sneakers, je voudrais bien te la présenter.
02:26Et moi je partais à la gare, donc je n'avais pas vraiment le temps
02:28d'échanger sur le moment avec lui.
02:30Il m'a intrigué, donc je lui ai dit
02:32je peux revenir la semaine prochaine si tu veux visiter les locaux, 1083.
02:36Donc j'y suis retourné la semaine d'après
02:38et j'ai beaucoup accroché avec ses valeurs de 1083,
02:41de ce qu'il était en train de faire.
02:43Et à la fin de notre discussion, à la fin de la journée,
02:46comme j'ai senti qu'il était sensible aussi au sport
02:49et à l'image que ça pouvait véhiculer,
02:51je lui ai dit mais pourquoi tu ne crées pas de marque de vêtements de sport
02:53avec les mêmes valeurs.
02:55Et c'était le départ de Franjo et il m'a dit
02:57pourquoi on ne la créait pas ensemble.
02:59– Alors ça c'est le récit de la belle histoire,
03:01après il faut que ça se mette en route.
03:03Néanmoins, est-ce qu'à un moment, soit dans votre carrière, soit après,
03:07vous avez eu cette conscience un peu éco-responsable,
03:10à quel moment ça vient ?
03:12– Alors c'est venu tard, c'est vrai que je n'ai pas honte de dire
03:14que je n'étais pas vraiment sensible sur le sujet,
03:16parce que quand on pratique un sport de haut niveau,
03:19surtout comme le tennis,
03:21on est un peu dans une spirale infernale,
03:23dans une machine à laver qui ne s'arrête jamais.
03:25On est énormément en voyage,
03:27c'est vrai que j'avais des partenaires
03:29où je recevais un petit peu des vêtements à foison.
03:31Et vraiment, j'ai commencé à en prendre conscience
03:34quand j'ai rencontré Thomas
03:36et quand j'ai commencé à déménager,
03:39où j'ai vu tous les sacs entiers
03:41de vêtements neufs que j'avais chez moi,
03:43en me disant, mais à quoi bon ?
03:45Et quand j'ai commencé aussi à m'intéresser
03:47au savoir-faire français,
03:49le coût que ça représentait
03:51et le coût qu'on pouvait avoir
03:53sur des achats de vêtements
03:55qui ne venaient pas de chez nous,
03:57ça a ouvert ma conscience, effectivement,
03:59dans ce moment un petit peu éco-responsable.
04:01– Oui, se dire finalement qu'on consomme peut-être trop,
04:03beaucoup plus qu'on a besoin,
04:05et notamment quand on reçoit
04:07un nombre important de vêtements
04:10quand on est sportif de haut niveau.
04:12Alors cette marque, je le disais,
04:14elle va naître officiellement
04:16mercredi prochain, le 13 mars.
04:18Dites-nous un petit peu ce qu'elle sera.
04:20– Alors on va faire effectivement
04:22un financement participatif sur Ulule.
04:24La date de lancement, ça sera le 13 mars.
04:27On va avoir un vestiaire très restreint au départ,
04:30avec chez les hommes un T-shirt
04:32qui sera un T-shirt sans couture.
04:35On appelle ça la technologie seamless.
04:37C'est quelque chose qui existait un petit peu partout,
04:39sauf en France, et on a eu la chance
04:41de rencontrer un confectionneur
04:43qui s'est muni de ces machines-là il y a quelques années,
04:45enfin il y a deux ans exactement.
04:47Ensuite, chez les femmes, on aura un T-shirt également,
04:49une brassière et un legging.
04:51Voilà, donc c'est le vestiaire de départ.
04:54On a voulu apporter aussi un côté technique
04:56effectivement à ce premier vestiaire.
04:58Au tout départ, quand j'avais rencontré Thomas,
05:01donc il y a maintenant presque six ans,
05:03j'avais l'ambition et on avait l'ambition
05:05de lancer dix produits au démarrage,
05:07mais je me suis tout de suite rendu compte,
05:09moi qui ne venais pas du milieu,
05:11que dix produits, c'était dix projets différents.
05:13Donc voilà, on a un petit peu resserré tout ça
05:15et voilà, on est fiers de pouvoir enfin
05:17lancer le franc jeu la semaine prochaine.
05:19Alors en quoi ces produits-là
05:21protègent la planète,
05:23en tout cas ne la détruisent pas ?
05:25Alors, dès qu'on consomme,
05:27forcément on la détruit un petit peu.
05:29Dès qu'on achète un produit, on la détruit un petit peu.
05:31L'idée, c'est aller contre la surconsommation.
05:33Effectivement, aujourd'hui, on propose
05:35des produits qui sont très polyvalents.
05:37Aujourd'hui, effectivement, on voit des marques
05:39qui vendent des T-shirts pour aller courir,
05:41aller faire du yoga, aller faire du tennis, aller faire du foot.
05:43Je pense qu'on peut concevoir
05:45des produits qui sont très polyvalents
05:47et qui peuvent s'acclimater à plusieurs sports.
05:49C'est en tout cas ce qu'on veut faire avec nos premiers produits.
05:51Également aussi,
05:53bien évidemment, comme toutes les marques qui se lancent,
05:55c'est des marques écoresponsables
05:57qui fabriquent avec des matières recyclées,
05:59des fils recyclés.
06:01Mais surtout, en fin de vie, on voudrait avoir
06:03une traçabilité complète sur le produit.
06:05On aura un système de consignes
06:07qui sera inclus dans le prix.
06:09Et en fin de vie,
06:11on s'engage à remettre
06:13le produit sur un circuit.
06:15Donc, le consommateur vous le renvoie
06:17et c'est vous qui recyclez.
06:19Et nous, on s'occupe du reste.
06:21On est en train de parler avec des jeunes startups
06:23en France pour pouvoir séparer les fils
06:25et recréer un fil pour reconcevoir des produits.
06:27Petite réaction de Worlet,
06:29parce que Worlet,
06:31on va raconter votre histoire dans quelques instants.
06:33Je ne vous donne peut-être pas la parole au bon moment.
06:35Néanmoins, vous êtes une spécialiste
06:37justement de ces textiles,
06:39de tous ces produits
06:41qu'on utilise dans
06:43tous nos vêtements.
06:45Peut-être une petite réaction à ce que vient de dire Paul-Henri ?
06:47Bravo déjà pour ce lancement.
06:49Je connais tout à fait
06:511083 qui fait un travail super
06:53depuis quelques années.
06:55En effet, le système de la consigne est assez intéressant.
06:57Je trouve, aujourd'hui,
06:59il y a ça ou la réparabilité infinie
07:01qui est, je suis désolée pour ma voix,
07:03qui est aussi
07:05assez répandue
07:07maintenant où la FUMA vient
07:09de la proposer.
07:11Je trouve ça aussi intéressant
07:13de travailler en seamless et sur les matériaux
07:15recyclés, évidemment,
07:17qui sont aujourd'hui de plus en plus utilisés
07:19pour les vêtements sportifs.
07:21Même si, moi, à titre personnel, je pense qu'aujourd'hui
07:23on a intérêt
07:25en tout cas à essayer de peut-être
07:27augmenter l'utilisation des fibres
07:29naturelles dans les vêtements sportifs
07:31sur certains vêtements, certains usages.
07:33Ça s'y prêterait et je pense que c'est aussi une piste
07:35à explorer qui serait beaucoup plus
07:37écologique peut-être que la fibre
07:39recyclée. En tout cas,
07:41ça dépend aussi d'où vient la fibre,
07:43mais c'est une piste intéressante.
07:45Je ne peux pas dire que je ne suis pas d'accord.
07:47Je suis entièrement d'accord et c'est un rêve,
07:49effectivement, de pouvoir concevoir des produits
07:51avec des fibres et des matières naturelles
07:53dans un second temps. Et à un moment donné,
07:55effectivement, on doit lancer. Effectivement,
07:57on a pris ce choix-là de lancer ce premier vestiaire.
07:59Mais à terme, on a déjà commencé à regarder
08:01de concevoir des produits avec
08:03l'Enmerinos ou d'autres
08:05produits. Alors, effectivement, après, il y a aussi
08:07un certain coût qui est derrière ces produits-là.
08:09Mais ça serait un rêve de pouvoir
08:11effectivement concevoir des produits,
08:13des vêtements sportifs en fibres naturelles.
08:15Aujourd'hui, quand on parle de
08:17vêtements sans couture, l'avantage,
08:19pour qu'on comprenne bien, c'est qu'on n'a pas de chute de tissu,
08:21on n'a pas énormément
08:23de restes et finalement de décès,
08:25puisque c'est un peu là-dessus qu'on veut jouer aussi.
08:27Oui, exactement. Il n'y a pas
08:29de déchets textiles, de fils, ce qu'on appelle ça.
08:31On met les bobines, effectivement, et ensuite,
08:33ça sort sur des tubes. Donc,
08:35on utilise seulement la quantité nécessaire
08:37pour concevoir les produits. Donc, effectivement,
08:39c'est très intéressant parce qu'on n'a aucune
08:41perte de tissu ou de fil.
08:43On doit parler de coût aussi
08:45quand, on le disait tout à l'heure,
08:47on voit des t-shirts à des prix dérisoires.
08:49Là, on est sur de la fabrication
08:51française avec un savoir-faire
08:53français. C'est
08:55forcément plus cher ?
08:57Oui, c'est forcément plus cher.
08:59Je n'avais pas forcément
09:01conscience du prix.
09:03C'est vrai qu'au départ,
09:05j'étais un peu surpris et ça m'a
09:07ouvert les yeux sur beaucoup de choses.
09:09Aujourd'hui, on parle beaucoup de la fast fashion,
09:11mais sur les produits qui sont vendus
09:13à très grande quantité aujourd'hui.
09:15En me disant comment c'est possible
09:17aujourd'hui de vendre un t-shirt
09:19à 3 ou 4 euros
09:21quand on sait qu'il y a un coût.
09:23Effectivement, il faut acheter
09:25le fil, il faut teindre le fil, le tisser.
09:27Ensuite, il y a des personnes qui confectionnent
09:29le produit. Ensuite, il faut l'emballer, l'envoyer.
09:31Tout ça a forcément
09:33un coût, mais c'est toujours, je pense,
09:35agréable aussi de savoir
09:37qui est derrière le produit et d'avoir cette notion
09:39de transparence. C'est vraiment très important.
09:41On sent aujourd'hui que le consommateur est prêt à ça,
09:43à mettre un peu plus cher que sur un t-shirt
09:45quelconque, je dirais.
09:47Je ne peux pas répondre pour tout le monde.
09:49À titre personnel, oui.
09:51Moi, je le suis. J'ai vraiment
09:53changé ma manière de consommer depuis que j'ai rencontré
09:55Thomas Riez, depuis qu'on est en train de créer
09:57Franjeux. J'ai beaucoup moins d'achats
09:59compulsifs.
10:01Je ne dis pas que je suis passé d'un extrême
10:03à l'autre, mais je fais vraiment
10:05attention et je suis prêt
10:07à payer plus cher
10:09quand je connais la provenance du produit et quand je sais
10:11qui est derrière.
10:13Combien il faut compter pour un t-shirt
10:15de la marque Franjeux ?
10:16Le t-shirt de la marque Franjeux va se vendre à
10:1859 euros, dont 5 euros de consigne.
10:205 euros de consigne, donc ça c'est pour
10:22la partie recyclage
10:24pour la vie
10:26suivante
10:28de ce produit.
10:30Notez bien la date, on est à 7 jours.
10:3213 mars prochain, la campagne
10:34Ulule pour ce financement
10:36participatif. Précommandez finalement
10:38vos t-shirts,
10:40vos leggings et participez
10:42au lancement de cette marque Franjeux.
10:44Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter, Paul-Henri ?
10:46C'est d'aller aux 10 pièces bientôt ?
10:48L'objectif de la précommande
10:50c'est 100 pièces pour pouvoir vraiment lancer
10:52la marque et ensuite si on veut faire des recherches
10:54pour concevoir des produits en matière
10:56naturelle, ça serait faire 300-400
10:58commandes pour pouvoir développer ces recherches-là.
11:00Vous allez écouter aussi
11:02le témoignage de Borlède dans quelques instants, qui s'intéresse
11:04particulièrement aux matériaux.
11:06Mais il est l'heure pour
11:08le moment de vous présenter l'invité
11:10du sixième numéro du podcast
11:12Vendez-vous debout, ce podcast
11:14militant dont on vous parle dans
11:16Sport Planète depuis quelques temps
11:18maintenant. Ce mois-ci, Clotilde Sauvage
11:20a donné la parole à Anne-Flore Markser,
11:22la championne du monde de freeride.
11:24Ensemble, elles évoquent la médiatisation
11:26des sportives de haut niveau, médiatisation
11:28qu'elles jugent encore très
11:30déséquilibrée entre hommes et femmes.
11:32La rencontre a eu lieu à Cap-Breton.
11:34Extrait.
11:38A mes tout débuts de snowboardeuse,
11:40quand j'étais adolescente,
11:42les premiers événements auxquels j'ai participé
11:44c'était des compétitions de big air
11:46où il m'arrivait de gagner
11:48des compétitions du côté des filles
11:50avec la même figure que
11:52celui qui avait gagné du côté des hommes
11:54à un demi-tour près
11:56sur un big air notamment,
11:58le mec avait gagné avec un rodé au bac 720
12:00une tête en bas deux tours.
12:02Lui avait gagné un voyage à Hawaii
12:04et il avait gagné
12:06un voyage à Hawaii
12:08et moi j'avais gagné chez les filles sur le même saut
12:10et moi j'ai gagné un t-shirt.
12:12Et les exemples sont nombreux
12:14et quotidiens. On dit aux femmes comment s'habiller,
12:16on ne les paie pas pareil,
12:18on met leur corps en avant plutôt que leur performance
12:20et on les exclut parfois
12:22des postes à responsabilité dans les fédérations françaises.
12:24Comment expliquer que le sport accuse encore
12:26un tel retard sur la société ?
12:28Quelles sont les conséquences pour les sportives
12:30et quels sont leurs moyens de lutter contre ces discriminations ?
12:32Ce sont les questions que nous posons
12:34dans ce nouvel épisode intitulé
12:36« Plus qu'une paire de seins ». Un titre en référence
12:38à la lutte que notre invitée Anne-Floor Markser
12:40a portée pour dénoncer le traitement
12:42médiatique qui lui a été fait.
12:44Ex-snowboardeuse et réalisatrice, elle a porté
12:46la question de la cause féministe tout au long
12:48de sa carrière de sportive. Nous sommes allées
12:50la voir à Cap-Breton, là où
12:52elle a troqué ses planches de snowboard
12:54pour des planches de surf. Je vous laisse découvrir un extrait
12:56de cet épisode et on se retrouve le mois prochain.
12:58Jusqu'à cette dernière compète,
13:00donc ma dernière compète en 2017,
13:02de nouveau averbiée.
13:04Les femmes,
13:06exceptionnellement averbiées,
13:08on part en premier parce que
13:10les messieurs sont ensuite retransmis
13:12en live sur Red Bull TV.
13:14Nous, on n'est retransmis par personne. Mais vite,
13:16les femmes, il faut que ce soit évacué pour qu'on puisse
13:18avoir à telle heure le départ des hommes.
13:20Ce matin-là, le repérage
13:22se fait de nuit, puis après on monte
13:24dans la cabine pour ensuite
13:26faire un truc tout à pied. On était toutes
13:28dans la cabine, donc de nuit, avec
13:30énorme pression, le titre de championne du monde
13:32en liste, etc.
13:34Et la cabine n'a pas avancé.
13:36La cabine est restée sur place pendant vraiment
13:38très longtemps.
13:40On s'est fait
13:42hurler dessus par le staff
13:44qui donnait le départ
13:46au point où moi je partais en position
13:48numéro 3. Mais numéro 1 et numéro 2,
13:50elles jouaient le titre de championne du monde.
13:52En freeride, on risque sa vie surtout
13:54sur le mec derrière. Et bien là,
13:56le mec lui hurlait dessus,
13:58il n'a pas eu le droit,
14:00enfin en tout cas, elle est partie
14:02pour son run, les boots pas attachés.
14:06Moi quand j'ai vu ça, il y a vraiment eu
14:08un déclic qu'il était hors
14:10de question que je continue
14:12à évoluer dans un milieu aussi sexiste
14:14que c'en était au point
14:16de risquer sa vie.
14:18Anne-Floor Markser
14:20au menu de Vendebois retrouvée sur
14:22toutes les plateformes. On va maintenant
14:24s'intéresser à l'histoire de Vorlet.
14:26C'est l'heure du Zoom Eco.
14:36Et ce mois-ci dans le Zoom Eco,
14:38on va donc vous présenter la nouvelle promo
14:40des éco-aventuriers
14:42Sport Planète Maïf
14:44dont vous faites partie, Vorlet Fakri.
14:46Merci d'être avec nous. Alors comme
14:48une trentaine d'autres candidats, vous avez répondu
14:50à un appel à projet à l'automne dernier.
14:52Votre idée a séduit
14:54les équipes de Maïf. Alors racontez-nous
14:56un petit peu ce qui a fait la différence.
14:58Qu'est-ce qui a fait la différence ?
15:00Je pense que c'est de parler justement de ce sujet
15:02de l'écologie dans
15:04l'industrie de la mode et des textiles
15:06et donc de nos vêtements que nous portons tous au quotidien.
15:08J'ai l'impression que c'est un sujet
15:10dont on ne parle peut-être pas assez.
15:12Voilà.
15:14Alors dites-nous un petit peu comment vous allez
15:16matérialiser tout ça
15:18et faire parler de cette cause puisque
15:20qui dit éco-aventurière dit aventure
15:22quand même un peu. Alors ça va être quoi
15:24pour vous ? Exactement.
15:26Moi je vais parcourir deux régions
15:28le Sud et les Alpes en vélo
15:30en deux fois trois semaines
15:32en autonomie totale vélo gravel
15:34probablement et je vais
15:36rencontrer sur mon chemin des acteurs
15:38industriels et artisanaux de l'industrie
15:40textile française, documenter
15:42leur travail et sensibiliser
15:44par les médias et par des interventions
15:46des publics
15:48à l'impact environnemental des vêtements.
15:50Voilà donc il y aura peut-être des rencontres
15:52à faire pour les prochains
15:54vêtements de Franjeux.
15:56Donc le premier voyage de Fort Calquier
15:58à Lariège de mi-mai
16:00à début juin toute seule et le deuxième
16:02dans les Alpes cet automne.
16:04C'est ça. Exactement.
16:06Alors dites-nous un petit peu pendant ces 800 kilomètres
16:08en trois semaines quel type d'artisan
16:10vous allez aller voir ? Est-ce que vous avez déjà un peu
16:12cherché qui
16:14vous allez rencontrer ? Oui.
16:16Et bien il y en a pas mal d'artisans
16:18et industriels que je connais ou certains
16:20aussi avec lesquels j'ai déjà travaillé
16:22par ailleurs.
16:24Il va s'agir évidemment de
16:26plein de, comment dire, ils travaillent
16:28sur plein de choses différentes mais toutes évidemment
16:30reliées. Des filateurs,
16:32je vais aller voir la filature du
16:34parc, je vais aller voir les ateliers Tofferie
16:36qui sont la plus vieille fabrique de jeans
16:38française. Je vais aussi également aller
16:40voir Sandrine Rosier, une artisane qui
16:42travaille sur la teinture
16:44naturelle d'indigo
16:46en particulier.
16:48Je vais aussi essayer de rencontrer
16:50une filature de laine paysanne.
16:52C'est une coopérative de laine
16:54qui travaille avec
16:56beaucoup de
16:58gens du coin pour pouvoir créer des
17:00collections de laine écrue
17:02locale.
17:04Il y en a tout un tas. Au niveau des Alpes
17:06il y aura aussi Goodlook probablement qui
17:08travaille à la réparation de vêtements
17:10techniques. Lafuma qui a lancé
17:12son programme de réparation
17:14d'infini de vêtements.
17:16Je ne peux encore en citer beaucoup.
17:18Un périple au gré de ces
17:20rencontres. Ce sujet,
17:22vous l'avez choisi comment ? C'est votre
17:24terrain de jeu habituel ?
17:26Oui, c'est vraiment mon sujet de prédilection.
17:28C'est ce à quoi je me dédie
17:30professionnellement depuis quelques années déjà
17:32et c'est vraiment ce qui me passionne.
17:34Je suis absolument passionnée de textile
17:36et de mode et je souhaite
17:38voir ce milieu s'aligner
17:40avec mes valeurs écologiques et je souhaite
17:42également voir l'industrie
17:44textile française renaître de ses cendres
17:46et ce qui va également
17:48grandement aider à la réduction d'impact
17:50écologique de cette industrie.
17:52Quand on parle
17:54d'industrie, on a à la fois des marques
17:56type Franjeux,
17:58je n'ai pas peur de le dire, des petites marques
18:00avec peu de
18:02matière, peu de pièces
18:04et puis des géants aussi qu'il faut aller
18:06un peu, alors même s'ils sont un peu
18:08plus sensibles de plus en plus, mais il y a encore
18:10beaucoup de boulot chez les grandes marques.
18:12C'est ça.
18:14Le problème majoritaire aujourd'hui dans la mode,
18:16c'est vraiment les volumes qui ont
18:18plus que doublé en 20 ans depuis
18:20les années 90.
18:22On a vécu une totale délocalisation
18:24de la production vers des pays
18:26aux normes environnementales
18:28et aux normes concernant
18:30le droit du travail qui sont vraiment beaucoup
18:32moins strictes que nous
18:34ce qui fait qu'aujourd'hui on a
18:36une flopée, aujourd'hui on produit 100 milliards
18:38par an, c'est le double de ce qu'on
18:40produisait dans les années 2000.
18:42Des vêtements qui sont donc...
18:44Et sans doute le double de ce dont on a besoin.
18:46Tout à fait, et d'ailleurs notre consommation
18:48est également doublée.
18:50Et en fait ces produits
18:52sont à un bas coût économique
18:54mais ont un coût social et environnemental absolument énorme
18:56et relocaliser l'industrie
18:58et la production
19:00ça permet aussi justement de
19:02recentrer la production dans des pays dont
19:04le mix énergétique, les normes
19:06environnementales et les normes sociales
19:08sont bien plus strictes et ce qui permet à la fois
19:10d'avoir de la traçabilité et de garantir
19:12des conditions environnementales et sociales de production
19:14bien meilleures.
19:16Comment vous définiriez vous aujourd'hui un vêtement éco-responsable ?
19:18Honnêtement c'est un vêtement
19:20qui n'existe pas.
19:22En tout cas qui n'est pas acheté, c'est un vêtement
19:24à la limite qui existe déjà et encore
19:26la plupart des vêtements qui existent déjà sont
19:28faits à partir de fibres synthétiques
19:30donc qui ne vont pas se désagréger
19:32avec le temps.
19:34Et qu'on ne peut pas recycler ?
19:36Très difficilement.
19:38Les fibres recyclées
19:40aujourd'hui sont de très piètre qualité
19:42même si des recherches sont faites je ne pense pas
19:44que la solution soit là-dedans
19:46en tout cas au long terme je pense qu'il faut vraiment réduire
19:48les volumes de production.
19:50Le vêtement éco-responsable
19:52aujourd'hui il est
19:54réparé, il dure extrêmement longtemps
19:56pour moi il est en 100%
19:58fibre naturelle, il est monomatière
20:00parce que le monomatière est beaucoup plus simplement recyclable
20:02il est teint
20:04avec de la teinture naturelle
20:06qui n'a pas d'impact
20:08sur l'eau que ce soit
20:10lors de la production mais aussi pendant les lavages.
20:12Il y a un tas de conditions
20:14à remplir mais de manière
20:16générale il faut juste baisser
20:18sa consommation.
20:20On l'avait déjà entendu avec le témoignage de Paul-Henri
20:22il y a quelques instants. Je le disais
20:24tout à l'heure, comme vous, 4 autres
20:26éco-aventuriers ont rejoint l'aventure
20:28Sport Planète Maïf, vous vous êtes
20:30rencontrés début février
20:32à Niort et Lucien Jahan
20:34était là avec vous, il nous emmène
20:36dans les coulisses de cette première rencontre partagée.
20:44En septembre, un appel à projet
20:46a été lancé pour sélectionner la promotion
20:482024. Parmi les
20:50nombreux dossiers reçus, seuls 5
20:52ont été retenus. L'apiculteur
20:54Alban Mosac, la grimpeuse
20:56Nolwenn Berthier, la championne de
20:58Wingfoil Flora Arsner, le
21:00randonneur Florian Fiquet et la cycliste
21:02Vorlette Fakry.
21:04Ce qu'on attendait, ce sont des gens qui
21:06déjà sont convaincus.
21:08Pour autant, il faut aussi
21:10que ce soit des gens qui sachent parler aux
21:12autres, vraiment d'aller porter
21:14des messages, essayer d'agrandir
21:16les autres personnes, la population.
21:18Lors de cette journée de rencontres
21:20organisées dans les locaux de Maïf,
21:22chacun d'entre eux a présenté son éco-aventure
21:24à l'ensemble du groupe.
21:26Mon éco-aventure,
21:28elle va consister à marcher
21:30dans les Pyrénées
21:32pour rejoindre les glaciers des Pyrénées
21:34à pied. Je prends cette thématique
21:36des glaciers pyrénéens pour alerter
21:38sur le réchauffement climatique en France.
21:40L'objectif de mon éco-aventure,
21:42c'est vraiment de donner une voix
21:44à la nature, associer une voix
21:46d'escalade à un message
21:48que la nature pourrait nous partager
21:50dans l'objectif de renverser
21:52un peu notre relation
21:54à la nature en tant que sportif
21:56outdoor.
21:58Cinq profils bien différents,
22:00mais réunis pour une cause commune,
22:02la préservation de la planète.
22:04Nous, on est contents, je trouve
22:06qu'on a fait une super bonne sélection.
22:08C'est que des profils qui ont l'air
22:10incroyables. Je suis très contente
22:12parce que je sens qu'il y a plein de synergies
22:14qui peuvent être faites entre nous.
22:16Je me réjouis de suivre les aventures
22:18des autres et aussi qu'on soit
22:20une petite équipe, un petit groupe d'amis
22:22parce que ça peut créer aussi des bonnes amitiés
22:24et des bonnes relations. C'est cool pour le futur.
22:26L'après-midi,
22:28la nouvelle promo n'a pas fait de pause,
22:30mais a plutôt pris la pause.
22:32Au programme, une séance photo
22:34avec un objet qui caractérise leur éco-aventure.
22:36C'est bien connu, seuls on va plus vite,
22:38mais ensemble, on va plus loin.
22:40Au cours de l'année 2024,
22:42la nouvelle promo va effectuer
22:44une éco-aventure commune.
22:46Après quelques heures de réflexion
22:48et de débat, un projet se dessine.
22:50Une éco-aventure de 5 jours
22:52dans les Vosges, avec un défi
22:54par jour à réaliser.
22:56Je pense que c'est super de vivre des aventures
22:58humaines et que là, c'est le cas.
23:00Et ensuite, il y a toute une intelligence
23:02collective en groupe qui émerge
23:04de ça, où on est tous
23:06fondamentalement
23:08traversés par ces
23:10enjeux environnementaux. On est convaincus
23:12qu'il faut agir
23:14rapidement pour la planète.
23:16J'ai hâte de pouvoir la vivre
23:18en vrai.
23:22Flora Arsner a hâte, vous aussi
23:24de vivre cette aventure
23:26en commun ? C'est ça, j'ai vraiment
23:28hâte. Ça va être
23:30super, c'est vraiment une belle occasion de
23:32rencontrer ces personnes, de vivre ça ensemble,
23:34de se sentir unies,
23:36de pouvoir créer des synergies
23:38et d'être accompagnées également.
23:40C'est ce que vous attendez de cette équipe
23:42Maïf, c'est de ne pas avancer
23:44toute seule dans votre aventure à vous ?
23:46Vraiment, de se sentir entourées,
23:48de pouvoir partager,
23:50discuter, monter peut-être des projets
23:52ensemble également,
23:54et de se sentir accompagnée par l'équipe
23:56Maïf et le mouvement,
23:58de pouvoir s'appuyer sur tout le réseau de partenaires
24:00français, c'est
24:02extrêmement riche.
24:04Et vous serez, je crois, présente aux Etats
24:06Généraux Sport Planète le 19 mars prochain,
24:08prochain rendez-vous pour Lyon.
24:10À Lyon, exactement.
24:12Merci beaucoup en tout cas de nous avoir partagé
24:14cette prochaine éco-aventure.
24:16On va vous donner maintenant,
24:18et vous en avez l'habitude dans Sport Planète,
24:20quelques infos en bref.
24:30Le 10 novembre prochain, 44 bateaux
24:32s'élanceront des Sables d'Olonne pour la 10e édition
24:34du Vendée Globe. La célèbre course
24:36autour du monde a dévoilé début février ses 10 engagements
24:38pour la planète. Objectif numéro 1,
24:40minimiser l'empreinte carbone de l'événement,
24:42notamment celle des visiteurs sur le village.
24:44Avec une offre de TGV renforcée
24:46et des billets de TER à 5 euros,
24:48les skippers également seront mobilisés.
24:50En partenariat avec l'UNESCO, tous les bateaux
24:52volontaires seront équipés de capteurs météo
24:54embarqués pour recueillir des données
24:56scientifiques.
24:58Une date à noter sur vos agendas,
25:00Amis Bordelais, la traversée de Bordeaux à la nage,
25:02c'est le 16 juin prochain. 500 participants,
25:04répartis en 4 vagues selon leurs niveaux,
25:06vont s'élancer sur une distance de 1700 mètres.
25:08À l'occasion de cette 16e édition,
25:10l'objectif est de devenir
25:12la première course sportive française
25:14compensée carbone.
25:16Avec pour cela des mesures concrètes
25:18annoncées, la collecte, le recyclage des déchets,
25:20l'utilisation de matériaux durables
25:22et biodégradables, le transport des participants
25:24en bus et navettes électriques
25:26et une compensation des émissions carbone
25:28inévitables.
25:30Et on vous en parlait dans le dernier numéro
25:32de Sport Planète, 6 grandes championnes
25:34sont devenues capitaines du mouvement
25:36fédéré par Maïf pour leur premier
25:38rassemblement. Elles ont notamment
25:40planté des arbres sur le site prestigieux
25:42du Golfe National à 50 ans en Yvelines.
25:44Je vous propose d'écouter Sandrine Grudat,
25:46Charlotte Bonnet et Mélina Robert-Michon.
25:48Elles nous racontent ce que représente
25:50pour elles cet engagement.
25:52L'expérience de planter des arbres,
25:54ça me plaît. Moi qui suis fille
25:56des paysans, les mains dans la terre ça me va bien
25:58et puis c'est du concret donc ça, ça fait du bien aussi.
26:00La team capitaine Sport Planète,
26:02je trouve que c'est la classe parce que
26:04on est 7 filles capitaines
26:06dans notre sport respectif.
26:08On est unis aujourd'hui pour la bonne cause
26:10et ouais franchement c'est cool
26:12d'oeuvrer pour l'environnement et de faire ça tout ensemble.
26:14J'aime la nature donc être au contact de la terre
26:16c'est un régal et deuxièmement
26:18on est entouré d'enfants.
26:20Donc quoi demander de mieux que justement
26:22d'être d'emblée dans la transmission,
26:24dans un moment de partage.
26:26On a aussi
26:28quelques chances de médailles au prochain
26:30jeu avec ces capitaines.
26:32Sport Planète, je vous parlais de
26:34voile, il y a quelques instants on va y revenir
26:36maintenant avec notre éco-aventurier
26:38du mois.
26:40Musique
26:42Musique
26:44Musique
26:46Musique
26:48Et il est en pleine préparation
26:50d'une prochaine mission sous-marine en
26:52Méditerranée menée avec
26:54Under the Pole, c'est pour cela
26:56qu'il est avec nous aujourd'hui à distance.
26:58Roland Jourdain, bonjour, merci beaucoup
27:00d'être là quand même
27:02avec nous, attentif à cette émission
27:04depuis le début.
27:06Roland Jourdain qui est notamment double vainqueur
27:08de la Route du Rhum.
27:10Cette carrière de skipper, Roland, elle a été
27:12riche de victoires, de belles expériences.
27:14Avant que finalement
27:16la conscience,
27:18la responsabilité prennent le pas
27:20sur l'envie de performance.
27:22Dites-nous un petit peu, rappelez-nous, à quel
27:24moment, Roland, ça a basculé pour vous ?
27:28Alors on a combien de temps ?
27:30C'est dur d'abord.
27:32Le chemin, on va dire que le chemin
27:34a commencé
27:36à l'origine. Je pense que je suis
27:38parti dans ce monde de la compétition
27:40parce que j'aimais les grands espaces, parce qu'il me fallait du
27:42vert, il me fallait du bleu et courir sur
27:44l'océan, c'était une
27:46belle façon de voyager et la compétition
27:48finalement c'était un moyen
27:50plus qu'un but
27:52de sortir ce que j'avais en moi et puis
27:54d'aller me confronter aux éléments.
27:56Donc ça a duré,
27:58le questionnement est arrivé
28:00dans le milieu des années 2000
28:02en fait, j'enchaînais pas mal
28:04de Vendée Globe, de Routes d'Europe, de Jacques Vabre,
28:06pas mal de circuits
28:08offshore et
28:10je ne sais pas si c'est l'accélération
28:12de nos bateaux, je ne sais pas si c'est
28:14l'augmentation du trafic maritime
28:16au large, c'est 90%
28:18de notre commerce, dont
28:20les vêtements, vous en avez beaucoup parlé,
28:22qui transitent par les océans,
28:24est-ce que ce sont mes enfants
28:26qui grandissaient ?
28:28Tout ça a fait que j'ai commencé à me poser des questions
28:30sur l'impact de ma passion
28:32sur ma planète, qu'est-ce que
28:34ça voulait dire, peut-être
28:36aussi parce que l'accélération de nos bateaux
28:38fait qu'aujourd'hui on ne peut plus regarder vers l'avant,
28:40on regarde vers l'arrière et on regarde
28:42ce sillage en fait, parce qu'il y a trop de
28:44vent, il y a trop de mer, on est obligé de se protéger
28:46et finalement ce
28:48questionnement, il a ramené
28:50ce sillage à la terre
28:52et donc c'est
28:54comme ça que les questions sont venues
28:56et les premières actions
28:58ont été d'essayer de comprendre
29:00et c'est comme ça qu'on a été la première écurie
29:02de course au large à faire notre bilan carbone
29:04en 2009 en fait, sur
29:06combien coûtait un
29:08Vendée Globe à la planète,
29:10c'était combien un petit tour du monde illustré
29:12et ensuite on est parti dans l'action.
29:14Alors notamment l'action
29:16à partir de 2013 avec
29:18ce fonds de dotation
29:20Oui Explore que vous avez
29:22créé un peu comme un pionnier
29:24finalement puisque 2009, premier
29:26bilan carbone, c'était quand même
29:28très en avance. Oui Explore,
29:30c'est quoi le but, c'est quoi l'objectif ?
29:32Alors Oui Explore
29:34en fait c'est la conjonction
29:36d'un chemin professionnel parce que notre
29:38entreprise Kéros, qui était uniquement dédiée
29:40à la course au large en fait et à la performance
29:42sportive et la performance vitesse,
29:44on a fait un premier
29:46virement de bord et notre bureau d'études est devenu
29:48spécialiste de la
29:50performance environnementale au travers
29:52des biomatériaux et la fibre de lin,
29:54vous parliez de fibre de naturel tout à l'heure,
29:56donc cela on a le meilleur lin du monde
29:58en France et on peut
30:00en faire du tissu pour
30:02remplacer la fibre de verre qui construit nos bateaux
30:04dont Oui Explore
30:06est un exemple le plus
30:08grand aujourd'hui qui existe puisqu'on a
30:10à peu près un hectare et demi de lin
30:12sur ce bateau
30:14et puis en fait
30:16le fonds de dotation Explore qu'on a
30:18créé alors qu'il est un fonds dans l'intérêt général
30:20c'est pour aider
30:22le plus grand nombre à vivre
30:24une exploration qui
30:26me semble évidente aujourd'hui
30:28et c'est peut-être à force de tourner autour du monde
30:30on se rend compte que la planète
30:32avec l'accélération de nos bateaux est rétrécie
30:34l'équipage sur cette planète
30:36il s'agrandit et que les ressources dans
30:38les cales elles diminuent, donc sur
30:40un bateau ça ne marche pas, sur notre planète
30:42ça ne marchera pas non plus. Alors Oui Explore
30:44en fait est la conjonction de tout ça
30:46c'est un laboratoire technique sur des matériaux
30:48moins impactants et
30:50c'est l'idée aussi d'ensemble
30:52de travailler sur ce qui nous est essentiel
30:54c'est ce monde du vivant qui nous entoure
30:56on fait entièrement partie
30:58de la biodiversité, on ne la domine pas
31:00mais on a besoin
31:02de s'y reconnecter, de la
31:04connaître pour mieux la protéger
31:06et la régénérer
31:08donc c'est une des parties du
31:10fonds Explore
31:12tout en changeant, et vous en avez parlé
31:14sur cette émission, tout en changeant
31:16nos comportements, il faut qu'on fasse différemment
31:18il faut qu'on fasse mieux avec moins
31:20alors c'est une sobriété qu'on sait
31:22vivre pendant les courses au large
31:24parce qu'on n'embarque pas grand chose avec nous
31:26mais justement ce principe là
31:28il faut l'amener
31:30au plus grand nombre, donc Oui Explore
31:32embarque un petit peu tout ça. Racontez-nous
31:34un petit peu l'expérience à bord de
31:36Oui Explore sur cette dernière route du Rhum
31:38avec ce bateau
31:40qui est composé à 50%
31:42de fibre de lin
31:44à ce moment là, quand on prend le départ, est-ce qu'il y a
31:46encore une envie de performer
31:48ou est-ce que justement le message
31:50finalement est plus fort en prenant
31:52la barre de ce bateau ?
31:54Oui, c'est exactement
31:56le sujet et je m'estime
31:58être vraiment un vrai
32:00exemple, un vrai cobaye, en tout cas un vrai
32:02homo sapiens du XXe siècle
32:04qui est convaincu de sa transformation
32:06de la transformation, qu'il faut changer les choses
32:08et puis vous me redonnez une ligne de départ
32:10et bien je suis en pleine dissonance cognitive
32:12je ne pense qu'à arriver
32:14le premier de l'autre côté, à tel point
32:16que j'ai même volé le départ de la route du Rhum
32:18j'ai même passé la ligne en avance
32:20c'est n'importe quoi en fait
32:22et j'étais là pour raconter une autre histoire
32:24autour de cette performance environnementale
32:26je crois que la réussite d'un projet
32:28c'est quand tous les acteurs du projet
32:30sont heureux
32:32donc quel sens y a-t-il à gagner la coupe
32:34aujourd'hui si on ne se préoccupe pas
32:36de ce qu'on laisse sur le bord de la route
32:38alors c'est facile à dire, moi pendant ces 15 jours
32:40alors je me suis régalé
32:42sur We Explore, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir
32:44mais quand même avec cette
32:46musique de fond qui m'a alimenté pendant
32:48plus de 40 ans, c'est que
32:50à bateau il faut que ça marche vite
32:52si les copains reviennent, il faut se dépêcher
32:54accélérer encore, etc.
32:56donc ça c'est humain on va dire
32:58Quel est le regard que vous portez aujourd'hui
33:00sur la course au large, on voit
33:02que souvent elle est un
33:04territoire d'innovation incroyable
33:06néanmoins on a encore
33:08énormément de carbone et de
33:10matières pas très chouettes pour la
33:12planète
33:14Oui, je crois qu'on vit
33:16tous ensemble dans le milieu et tous
33:18les milieux sportifs et toutes
33:20nos activités, on vit effectivement
33:22cette dissonance, on est dans le monde
33:24de la course au large hyper compétent
33:26on est
33:28très très bon dans la bio-inspiration
33:30puisque en termes d'aérodynamisme
33:32d'hydrodynamisme
33:34de structure, on
33:36essaie de ressembler à ce que le monde vivant
33:38fait autour de nous, mais
33:40il faut le dire, on est très nul
33:42en termes d'économie circulaire, en termes
33:44de recyclage, en termes de laisser propre
33:46derrière nous
33:48ce qui me pousse moi à me poser
33:50la question du sens de l'accélération
33:52est-ce que la compétition
33:54doit être liée absolument à une recherche
33:56de performance pour aller plus vite, plus vite
33:58et on a vécu le cas en concret
34:00dans le dernier Vendée Globe en 2020
34:02puisque c'était le Vendée Globe
34:04de tous les superlatifs, jamais eu
34:06autant de bateaux neufs
34:08un succès médiatique énorme
34:10un succès sportif terrible parce qu'on a eu
34:12beaucoup de suspens, c'était vraiment merveilleux
34:14à suivre, qu'est-ce qu'on a eu en moins ?
34:16on a eu en moins la vitesse, on est revenu
34:18aux vitesses de 2008, 12 ans en arrière
34:20et on avait une vraie preuve concrète
34:22qu'il n'y a aucune corrélation entre l'accélération
34:24et le succès d'une épreuve
34:26et je pense que cet exercice
34:28collectif, il va
34:30falloir le mettre sur la table avec l'ensemble
34:32des acteurs, ce qui est compliqué
34:34puisque ce sport
34:36s'est professionnisé, ça fait 40 ans
34:38quand on a commencé tout ça
34:40enfin il y a des pionniers mais ma génération
34:42a damé un petit peu plus
34:44de terrain, ça a donné des performances
34:46excellentes dans le domaine de la conception
34:48de la construction mais
34:50en termes d'ingénierie environnementale
34:52et de connaissance du milieu
34:54il faut dire qu'on est nul comme dans tous les autres domaines
34:56donc tout reste à faire.
34:58Il y a quand même déjà des petites avancées
35:00des petits progrès.
35:02Une dernière question Roland sur cette expédition
35:04Deep Life avec
35:06Under the Pole, expédition sous-marine
35:08à laquelle va se joindre justement
35:10We Explore en Méditerranée
35:12au large de la Grèce.
35:14C'est quoi rapidement le programme de
35:16cette expédition prochaine ?
35:18Alors Under the Pole
35:20avec qui on collabore depuis plus de 10 ans
35:22depuis la création du fond
35:24Explore
35:26entame une année méditerranéenne
35:28autour de ce qu'on appelle la zone mésophotique
35:30donc c'est la zone à peu près entre
35:3250 mètres de profondeur et
35:34200 mètres de profondeur, là où passe
35:36le soleil complètement jusqu'à la nuit
35:38totale. C'est une bande
35:40sur la surface de la planète mais là
35:42particulièrement cette année en Méditerranée
35:44parce qu'il y a de la vie
35:46il y a de la faune, il y a de la fleur, il y a ces
35:48forêts sous-marines, on ne connait
35:50absolument rien ou quasi rien
35:52puisque la surface est connue
35:54jusqu'à 40 mètres environ
35:56c'est facile de plonger. Les fonds
35:58marins commencent à être connus grâce aux
36:00sauts marins et aux robots et donc
36:02on va aider Under the Pole
36:04qui a beaucoup de succès dans ses expéditions
36:06où il expresse en
36:08support logistique et
36:10scientifique pour aller
36:12en particulier chercher
36:14un corail noir
36:16qui a été repéré par des pêcheurs
36:18grecs et
36:20quelques autres découvertes
36:22il reste à faire et là je laisserai
36:24les plongeurs et les scientifiques parler
36:26à ma place. On retournera en Méditerranée
36:28en septembre avec François Sarrano
36:30et les équipes de
36:32l'université de Toulon pour identifier
36:34les cachalots méditerranéens
36:36des cachalots
36:38qu'on reste écouté pendant
36:40des jours et des jours
36:42puisqu'ils parlent ces cachalots
36:44et en fait c'est
36:46redécouvrir pour moi un monde
36:48c'est une eau de ralentissement
36:50et rendre hommage
36:52à ces
36:54habitants de la planète bleue
36:56qui sont près de nous
36:58et que j'ai comme beaucoup d'autres
37:00survolé un peu trop vite
37:02en oubliant de les regarder.
37:04Merci Roland pour ce témoignage
37:06on n'oublie pas l'autre actualité du moment
37:08qui est le livre
37:10qui raconte la naissance des We Explore
37:12ça s'appelle Heureux qui comme explore
37:14et ça sort en ce moment
37:16c'est un recueil de 10 contes
37:18tout public que vous pouvez trouver
37:20actuellement dans toutes les
37:22meilleures librairies évidemment
37:24on va tenter un truc Roland Jourdain
37:26normalement cette émission se termine
37:28par un quiz, moi je me dis qu'il n'y a pas
37:30de raison que vous y échappiez
37:32donc on vous garde en visio
37:34vous êtes en compétition si on peut dire
37:36avec nos deux invités sur le plateau
37:38et on va lancer donc notre écolo quiz
37:49Alors le plus rapide marque un point
37:51vous aurez compris avec une bonne réponse
37:53évidemment. Première question
37:55combien faut-il de litres d'eau par jour
37:57pour arroser le stade Vélodrome
37:59de Marseille ?
38:01Alors un petit indice c'est beaucoup
38:03beaucoup de litres d'eau
38:05par jour ? 5000 ?
38:07C'est pas assez
38:09Je dirais 10 moi
38:11Ouais encore, il faut multiplier encore
38:13Roland
38:15Entre 25 et
38:1730 000 litres d'eau
38:19pour arroser ce terrain de 800m2
38:21chaque jour
38:23Voilà c'est un peu beaucoup
38:25effectivement pour un terrain
38:27de sport. Là on va voir si
38:29vous avez l'agenda à jour
38:31Quelle célèbre course éco-responsable aura lieu
38:33les 14, 15 et 16 mars prochains
38:35à Paris ? On vous en a déjà parlé
38:37dans cette émission
38:39Course éco-responsable
38:43Commence par Éco
38:45L'éco-trail
38:47L'éco-trail, voilà
38:49L'éco-trail de Paris
38:51Vous vous souvenez, on vous avait parlé
38:53de cette course qui avait arrêté
38:55le t-shirt finisher en 2021
38:57ça aussi c'est pas mal pour la planète
38:59Eh bien il y a une lutte contre
39:01les déchets, les gourdes individuelles
39:03qui sont obligatoires, un important tri
39:05aussi de déchets
39:07Voilà l'éco-trail de Paris qui continue
39:09dans cette démarche
39:11que l'on peut d'ailleurs très chaleureusement féliciter
39:13Durant la coupe du monde
39:15au Qatar en 2022
39:173,6 millions de tonnes de CO2
39:19ont été émises. Vrai ou faux ?
39:233,6 millions de tonnes
39:25de CO2 émises pendant la coupe du monde au Qatar
39:27C'est vrai, c'est faux, c'est plus, c'est moins ?
39:29C'est beaucoup mais c'est vrai
39:31Ouais c'est beaucoup
39:33mais c'est pas encore assez
39:35Non, c'est Greenly
39:37une société spécialisée dans les bilans carbone
39:39qui a étudié la coupe du monde
39:41et elle double entre 6 et 7 millions
39:43soit l'équivalent de ce qu'émettent
39:45800 000 français
39:47pendant un an. Coupe du monde au Qatar
39:49ça a duré un mois
39:51Vous le savez
39:53Et puis on va terminer avec
39:55cette dernière question. L'année 2023
39:57a été la plus chaude enregistrée
39:59depuis 1850
40:01Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est faux ?
40:03Je pense que oui
40:05Oui c'est vrai, vous êtes unanime
40:07là-dessus. Effectivement l'an dernier a été
40:09l'année la plus chaude jamais enregistrée
40:11depuis 1850
40:13température moyenne mondiale
40:15a atteint 14,98 degrés
40:17c'est 0,17 degré de plus
40:19que la valeur annuelle
40:21de 2016 qui était le précédent
40:23record. Voilà
40:25le réchauffement climatique est là
40:27dans les faits et dans les chiffres
40:29c'est pas sur cette très bonne nouvelle
40:31que l'on va se quitter aujourd'hui
40:33mais vous avez entendu dans cette émission un certain nombre
40:35d'initiatives, d'engagements, d'actions
40:37pour faire avancer la cause
40:39on remercie Roland Jourdain d'avoir été avec nous
40:41à distance, merci beaucoup
40:43Bilou d'avoir été là aujourd'hui
40:45ainsi qu'à Paul-Henri Mathieu
40:47et à Vorlet Fakri, belle éco-aventure
40:49et puis un très très bon lancement
40:51pour Franjeu et nous on se retrouve
40:53très bientôt dans Sport Planète, très bonne fin de journée
41:07Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org