Punchline (Émission du 11/04/2024)

  • il y a 5 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline. Ce soir sur CNews, la procureure de Bordeaux va tenir une conférence de presse dans quelques instants
00:00:07 pour expliquer ce qui s'est passé hier soir sur les bords de la Garonne.
00:00:10 Un individu vêtu d'un camis et armé d'un couteau a attaqué deux hommes qui consommaient de l'alcool. L'un d'entre eux est mort, l'autre a été blessé.
00:00:17 L'assaillant a été abattu par la police. Les toutes dernières informations avec donc la procureure et le directeur de la police nationale à vivre en direct sur CNews.
00:00:27 On reviendra aussi sur le bilan des émeutes de juin, juillet dernier. Près d'un milliard d'euros de dégâts.
00:00:33 Devinez qui va payer ? Nous bien sûr, les contribuables. Il est loin le temps où le Premier ministre Gabriel Attal affirme "tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies".
00:00:45 Enfin l'Iran s'apprête-t-il à lancer une attaque sur Israël ? L'inquiétude est grande de voir le pays qui finance et arme le Hezbollah ainsi que le Hamas
00:00:55 entrer dans une guerre frontale avec l'Etat hébreu à 17h30. Notre invité exceptionnel sera le président de la Knesset, le parlement israélien Amir Hohanna
00:01:04 que vous voyez sur cette image qui sera reçu aussi en fin de journée par le président Macron après avoir rencontré Gérard Larcher et Yael Broun-Pivet, président du Sénat et de l'Assemblée.
00:01:13 Au cœur des discussions, le sort des otages. 130 otages toujours portés disparus dans les geôles du Hamas. Y a-t-il encore un espoir de les retrouver vivants ?
00:01:21 Il a choisi CNews pour s'exprimer. Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir. Il est 17h, nous sommes avec Eric Nolot. Bonsoir Eric.
00:01:28 - Bonsoir Laurence. - Journaliste et écrivain, maître Sarah Salman, avocate. Bonsoir à vous.
00:01:32 - Bonsoir Laurence. - Denis Jacob, policier. Bonsoir, secrétaire général.
00:01:35 - Bonsoir Laurence. - Alternative police, Céline Pina qui est politologue et journaliste. Bonsoir à vous.
00:01:40 - Bonsoir. - Et Alexandre de Vecchio, journaliste. Bonsoir, bonsoir Alexandre.
00:01:43 - Bonsoir Laurence. - Merci à tous d'être là. On va évidemment s'intéresser tout de suite à ce qui s'est passé à Bordeaux hier soir,
00:01:49 cette nouvelle attaque au couteau sur les bords de la Garonne, avec une conférence de presse de la procureure qui va commencer dans quelques instants.
00:01:55 On va d'abord faire le point sur nos éléments d'information avec Sarah Fenzary et on en débat ensuite.
00:02:01 Le choc à Bordeaux, sur le lieu de l'agression. Les traces de ce drame sont encore visibles.
00:02:06 Hier, en début de soirée, une attaque au couteau a eu lieu dans le centre-ville.
00:02:16 Une personne est décédée et une autre est grièvement blessée. Son pronostic vital est engagé.
00:02:22 L'assaillant, de type nord-africain, a été neutralisé à proximité par les policiers alors qu'il se montrait menaçant avec son arme blanche.
00:02:30 Sur place, le maire de la ville a tenu à rassurer les riverains.
00:02:34 Nous allons tout faire pour aider à la réussite de cette enquête.
00:02:38 Nous avons 9 caméras de vidéo ici qui couvrent l'intégralité du site.
00:02:44 Donc naturellement, les images recueillies hier soir sont déjà à la disposition des enquêteurs.
00:02:54 Ce secteur, plutôt familial en journée, abrite néanmoins de nombreux marginaux dès la tombée de la nuit.
00:03:01 Sarah a été témoin de l'agression.
00:03:03 Franchement, je m'y attends tout le temps. Que ce soit ici ou ailleurs, c'est partout.
00:03:11 On en a marre. C'est-à-dire que maintenant, on en arrive à l'autodéfense.
00:03:18 D'après nos informations, cette rique s'aurait éclatée entre l'assaillant et un groupe d'hommes qui consommaient de l'alcool, juste avant les faits.
00:03:24 À ce stade de l'enquête, l'identité de l'agresseur n'est pas connue et n'était pas référencée au fichier automatisé des empreintes digitales.
00:03:32 La piste terroriste est pour l'instant écartée.
00:03:36 Pour l'instant écartée, on va rester prudent. On va attendre la conférence de presse de la procureure pour avoir un tout petit peu plus d'informations là-dessus.
00:03:42 Quand vous voyez ce qui s'est passé, Denis Jacob, d'abord, merci à la police nationale.
00:03:46 Vraiment, parce que sans eux, je pense que c'était un bain de sang parce que cet homme s'en est pris à deux hommes.
00:03:51 Mais il se montrait menaçant avec son couteau. Merci aux policiers.
00:03:55 On est sur une généralisation des attaques au couteau. 120 par jour, nous disait hier un de vos confrères.
00:04:00 Oui, déjà, rappelez que l'intervention de la police, c'est moins de trois minutes après les faits.
00:04:05 Je les ai eues en direct hier soir au téléphone pour certains d'entre eux.
00:04:10 On est loin de la RICS telle qu'elle est présentée par l'ensemble des médias.
00:04:13 Une surprise.
00:04:14 Une RICS, c'est des personnes qui se disputent entre eux. Ce n'est pas le cas du tout.
00:04:18 Là, c'est un individu qui intervient sur fond, je le dis, je l'assume, sous réserve de ce que la procureure dira tout à l'heure.
00:04:26 Mais en tous les cas, le ressenti des collègues, c'est une attaque sur fond de religion.
00:04:31 L'homme portait une tenue camis.
00:04:33 Tout à fait. Et il s'en prend à des personnes d'origine nord-africaine, qui consomment de l'alcool et qui leur reprochent, en gros,
00:04:41 de ne pas respecter leur religion parce qu'on sort du ramadan.
00:04:44 Ça, c'est mes collègues qui me le rapportent hier soir. On verra ce que rapporte la procureure.
00:04:49 La problématique des armes blanches, c'est qu'aujourd'hui, c'est très compliqué pour nous d'aller contrôler des personnes et de les trouver porteurs d'armes blanches.
00:04:58 Alors, certes, c'est une infraction. C'est interdit de porter un couteau.
00:05:02 Encore faut-il déterminer quelle en est la dimension parce que c'est aussi soumis à une taille.
00:05:07 Vous avez des petits, vous avez des grands. Et en fonction, ce n'est pas la même catégorie.
00:05:11 En tous les cas, le port, quoi qu'il en soit, est interdit.
00:05:13 Donc, si on contrôle, bien évidemment, on saisit l'arme, on emmène l'individu au commissariat.
00:05:19 Mais on peut tous avoir un couteau sur soi. Je vais prendre un exemple un peu terre-à-terre.
00:05:23 Si on a un motif légitime, on a le droit. C'est sans motif légitime que vous n'avez pas.
00:05:27 Non, mais si vous voulez, dans la vie courante, vous avez quelqu'un qui travaille sur un chantier,
00:05:31 qui mange sur place, qui doit couper son pain. Excusez-moi, je suis terre-à-terre.
00:05:35 Il a un opinel pour manger sur place. Il va porter son couteau, bien que ce soit interdit.
00:05:43 Donc, voilà. C'est très compliqué pour nous, fonctionnaires de police, d'aller contrôler tout le monde.
00:05:47 Mais ça dit quelque chose de la société, Eric Nolot. Ce que dit Denis Chacalabre.
00:05:51 Oui, mais là, je vois Bordeaux sous le choc. Mais tout le monde n'est pas sous le choc.
00:05:54 Dans le monde d'aujourd'hui, cette affaire s'est expédiée tout en bas d'une page en une vingtaine de mots.
00:05:59 Une affaire qui a fait un mort et un blessé grave.
00:06:02 Ce n'est pas un fait divers.
00:06:03 Non, mais il y a un mot rare qu'il faut peut-être remettre à la mode, c'est mitridatisé.
00:06:09 Le roi Mitridate, il se faisait empoisonner petit à petit pour développer une défense immunitaire.
00:06:15 Ou alors, il y a l'image de la grenouille dans la casserole d'eau.
00:06:18 C'est exactement la même image.
00:06:19 Vous montez petit à petit la température, vous n'apercevez pas que vous êtes émigranté en France.
00:06:22 Il y a quelques années, une affaire comme ça, ça aurait provoqué un émoi bien plus considérable.
00:06:26 Et ensuite, si les faits sont exactement tels que vous les ont rapportés vos collègues, je regrette,
00:06:31 mais quelqu'un qui en assassine un autre, qui essaie d'en assassiner un homme,
00:06:34 et qui essaye d'en assassiner un autre au nom de sa conception de la religion, moi j'appelle ça du terrorisme.
00:06:38 Alors, attendons ce que va dire la procureure.
00:06:40 Enfin, je trouve qu'il y a un débat autour des mots qui devient un peu déplaisant,
00:06:43 parce qu'on n'ose pas nommer les choses.
00:06:45 Et les images sont insoutenables.
00:06:46 Il y a un acharnement sur la victime qui est au sol.
00:06:48 Évidemment, on floute parce qu'on ne veut pas choquer nos téléspectateurs, mais c'est insoutenable.
00:06:53 Et encore une fois, la piste terroriste écartée, c'est l'Impenat, évidemment.
00:06:57 Mais attendons quand même ce que dit la procureure.
00:06:59 J'allais dire, tout dépend de la manière dont on va définir cette idée de terrorisme.
00:07:05 Mais qu'est-ce qui se passe là pour n'importe quelle personne musulmane qui vit à l'occidental,
00:07:12 qui estime qu'elle s'accorde le fait de boire un peu d'alcool, de sortir,
00:07:17 de vivre la même sociabilité que tout le monde ?
00:07:20 Ça veut dire qu'elle devient une cible parce qu'elle est vue comme mauvaise musulmane,
00:07:24 et donc il y a un message qui est envoyé à toute une communauté
00:07:28 - Il y a une pression sur la communauté musulmane qui est extrêmement forte.
00:07:32 - C'est de dire "attention" - Je pense qu'il faut vraiment qu'on le signale aussi.
00:07:35 - Et c'est ça qui est fort. - La jeune Samara, le week-end dernier, c'est la même chose.
00:07:40 - C'est exactement ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez une volonté de créer un séparatisme.
00:07:46 Pour créer le séparatisme, il faut mettre une frontière très claire entre nous et eux.
00:07:51 Et aujourd'hui, pour faire respecter cette frontière, c'est à l'intérieur de l'islam,
00:07:56 on tue, on torture, on menace, et on terrorise les musulmans modérés qui veulent vivre comme n'importe quel citoyen français.
00:08:04 - Et en niant cette dimension, on les abandonne aux mains des islamistes.
00:08:07 Donc je trouve ça extrêmement dangereux.
00:08:09 - Et puis il y a une frilosité à étudier la piste terroriste.
00:08:12 Souvenez-vous, il y a eu une attaque au couteau Gare de Lyon de quelqu'un qui avait dit, c'était en février,
00:08:16 "je déteste tous les français" et la piste terroriste avait été écartée d'emblée.
00:08:20 Donc je note qu'on est plutôt réticent, ne serait-ce qu'à étudier cette piste.
00:08:24 On pourrait aussi l'étudier plusieurs mois dans l'enquête et ensuite définir que non, il n'y avait pas de piste terroriste.
00:08:30 Je trouve que c'est écarté très rapidement, donc il y a une certaine défiance, frilosité.
00:08:34 Peut-être qu'on a peur de la réaction de l'opinion publique et qu'on veut rassurer.
00:08:37 Mais vous le voyez bien, la dame qu'on a vue, elle dit "on s'habitue tout le temps".
00:08:40 Donc aussi, il y a peut-être des personnes qui veulent porter un couteau pour se défendre
00:08:44 et on va finir par arriver dans une société où les gens se font justice eux-mêmes.
00:08:48 Et c'est ça qu'il faut éviter, donc il faut une réponse pénale forte et des sanctions qui soient exemplaires.
00:08:53 Alexandre de Vécu, votre analyse de ce qui s'est passé hier ?
00:08:56 D'abord sur le terrorisme, on sait maintenant qu'il y a deux types de terroristes.
00:09:00 Des attentats prémédités, préparés d'avance avec des réseaux.
00:09:04 On a pu le voir dans les années 2015, notamment on a pu le voir récemment à Moscou.
00:09:10 C'est un peu moins le cas maintenant, depuis que Daesh a été en partie vaincu.
00:09:16 Par contre, on a vu se développer ce que Gilles Kepel a appelé un djihadisme d'atmosphère.
00:09:21 Et là on est exactement, je crois, dans ce cas de figure-là, avec des individus radicalisés, islamisés,
00:09:29 qui passent à l'acte par eux-mêmes sans en répondre à un réseau.
00:09:32 Mais c'est peut-être encore plus inquiétant parce que ça montre qu'il y a une pénétration islamiste dans toute la société.
00:09:38 C'est vrai que si on met bout à bout ce que certains continuent d'appeler des faits divers, ça fait beaucoup.
00:09:44 Vous avez parlé de Samara, elle se fait tabasser tout simplement parce qu'elle refuse de mettre un voile.
00:09:51 Ensuite vous avez Shem Sedin, c'est quand même une histoire de séparatisme homme-femme.
00:09:57 D'une certaine manière, il a l'outrecuidance de vouloir parler à une camarade de classe, peut-être d'essayer de la séduire.
00:10:05 Et là, c'est une histoire d'alcool. Donc si vous voulez, c'est la mise en application de l'acharien en fait.
00:10:12 C'est ça par une partie des musulmans radicalisés et en premier lieu là, à l'encontre d'autres musulmans pour mettre une pression sur toute la communauté.
00:10:23 Qui eux veulent vivre selon des règles d'autorité politique, de façon paisible et normale.
00:10:27 Je rejoins absolument tout ce qui a été dit. Je pense qu'il faut faire très attention à ne pas hiérarchiser le mot "attentat".
00:10:34 C'est-à-dire qu'aujourd'hui on ne parle pas d'attentat au prétexte que ce ne serait pas commis sous couvert d'un groupe terroriste ou autre.
00:10:42 Et que dès lors que ça ne rentre pas dans ce cadre-là, on ne parlerait plus d'attentat mais d'agression religieuse mais sans intention de terroriste.
00:10:53 J'aimerais qu'on aborde maintenant l'angle de la police. Vous avez dit que c'est la police nationale qui était intervenue extrêmement rapidement, en trois minutes.
00:11:02 Je crois que vos collègues étaient sur place. Il y a aussi toute une polémique autour de la police municipale à Bordeaux qui n'est pas armée avec des armes létales.
00:11:10 C'est vrai que le maire de Bordeaux s'est défendu aujourd'hui de ne pas avoir voulu armer de façon létale cette police municipale.
00:11:19 Écoutez ce qu'il a dit à nos envoyés spéciaux.
00:11:22 La police municipale est armée à Bordeaux comme ailleurs. Elle n'a pas d'armes létales mais elle a des armes qui lui permettent de neutraliser des assaillants.
00:11:33 Je ne laisserai pas dire que notre police municipale est désarmée. Elles l'est. Ce sont des armes non létales mais je vous promets qu'elles sont déjà dissuasives.
00:11:43 Et qui permettent, et c'est quand même aussi le but, de neutraliser quand c'est nécessaire des assaillants.
00:11:49 - Sony Jacob, soyons clairs. Quand il dit des armes non létales, c'est quoi ? C'est un taser ? - Un taser, oui.
00:11:54 - Un taser avec un gars qui a un couteau ? On peut le neutraliser ? - Oui, on peut toujours neutraliser.
00:11:59 Mais en fait, ce n'est pas ça le problème. Le problème, malheureusement, c'est que la police municipale, c'est un vieux serpent de maire.
00:12:05 Aujourd'hui, la police municipale, c'est la troisième force de sécurité intérieure en France. Près de 25 000 agents.
00:12:12 Et ils ont un statut un peu, excusez-moi du terme, un peu bâtard. Ils sont à la fois sous couvert du ministère de l'Intérieur et sous l'autorité des maires.
00:12:19 Et en fonction de la sensibilité politique, on les arme ou on les arme pas. Le souci aujourd'hui, c'est que les primo-intervenants sur le territoire français, dans la grande majorité des cas,
00:12:30 c'est souvent la police municipale. Et j'aurais... - En Sainte-Denis. - Et moi, je pense à nos gens sur Marne, avec Aurélie Fouquet, il y a quelques années, qui s'est fait tuer.
00:12:39 Voilà. Aujourd'hui, les policiers municipaux, c'est en gros la police de proximité de la police nationale d'il y a 30 ans. Et très souvent, ils interviennent en premier.
00:12:49 Donc il faut qu'ils aient les moyens de défense. Et quelle que soit la sensibilité politique, il va falloir sérieusement poser la question de l'armement létal des policiers municipaux.
00:12:58 - Alors là, en l'occurrence, ça n'aurait rien changé. C'est ce qu'a dit le maire. Parce que ce sont les policiers nationaux qui sont intervus. Néanmoins, ça pose question.
00:13:05 - Non mais ce qui est incompréhensible dans la réaction du maire, c'est qu'il voit lui-même... Tous les Français voient que la réalité change.
00:13:12 Il ne veut pas changer de discours et de réplique. C'est-à-dire il reste figé dans son idéologie. On voit que les attentats se multiplient.
00:13:19 Moi, j'appelle ça un attentat. Les morts se multiplient. Les blessés se multiplient. Il dit non, laissons les policiers municipaux armés de tasers.
00:13:26 On voit bien qu'il faut passer à un autre stade. Il faut qu'il soit, ça me paraît une évidence, qu'il soit équipé d'armes létales au cas où les policiers n'auraient pas pu intervenir aussi vite que eux.
00:13:34 S'ils avaient été plus proches, qu'ils aient pu obtenir le même résultat. Moi, ça me paraît relever du bon sens. Mais le bon sens s'oppose malheureusement à l'idéologie de tous ces gens.
00:13:42 - Il me semble que les concitoyens de Pierre-Romy, peut-être, pensent aussi la même chose que vous, mon chéri.
00:13:47 On va juste regarder une petite séquence qui s'est passée au conseil municipal de Bordeaux, je crois qu'il y a très peu de temps, où un adjoint au maire chargé de la sécurité,
00:13:59 a répondu à l'opposition de droite qui demandait justement l'armement de la police municipale. Écoutez.
00:14:05 - Avec votre histoire de référendum local sur l'armement létal, vous faites du populisme, vous êtes dans la continuité de ce que vous faites depuis de longs mois.
00:14:14 Je vais vous répondre concrètement sur la position qui est partagée par l'ensemble de notre majorité.
00:14:19 L'armement létal de notre police municipale serait une erreur stratégique et une fuite en avant pour deux raisons majeures.
00:14:26 Tout d'abord, elle viendrait consacrer le désengagement de l'Etat, de la police nationale, sans remédier au problème des Bordelais.
00:14:33 En clair, moins de policiers nationaux dans nos rues, alors que nous nous battons à monsieur le maire pour en avoir plus.
00:14:39 Cela positionnerait toujours plus nos policiers municipaux en policiers nationaux de substitution, ce que nous ne voulons pas.
00:14:45 Leur mission est précieuse. Leur mission est définie par la loi. Vous parliez de constitution tout à l'heure. Pourquoi pas assurer la tranquillité publique ?
00:14:53 Deuxièmement, logistiquement, ça serait une erreur flagrante. C'est une police de proximité, une police du quotidien qui n'a pas besoin d'armement létal.
00:15:00 Ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas d'armement. Elle a un armement.
00:15:02 - Voilà. Je pense que monsieur Echeverry aurait mieux fait d'y aller hier.
00:15:05 - En fait... - Alors, Céline, allez-y, vous avez pris la parole.
00:15:11 - Non, non. En fait, ce que je voulais simplement dire, c'est que pour avoir été conseillère municipale pendant quelques années,
00:15:19 ça, c'est le discours que tient la gauche depuis maintenant 20 ou 25 ans.
00:15:24 Ce qui était vrai, c'est qu'à un moment donné, la question s'est posée en se disant qu'est-ce qui se passe si on arme de façon létale une police municipale,
00:15:32 qui à l'époque était très peu formée, sur lesquelles, au moment des recrutements, les exigences étaient relativement basées ?
00:15:38 Les choses ont beaucoup évolué. - Là, c'est une question d'idéologie. Ni plus ni moins.
00:15:43 - Dans son cas, c'est une question de désarmer la police. - Mais à une époque, il y avait quand même des soucis sur la police municipale qui expliquaient certaines réticences.
00:15:52 Et y compris la police nationale, qui n'était pas très favorable. - Aujourd'hui, non. Plus les mêmes problèmes.
00:15:56 - Aujourd'hui, les choses ont changé. - On est face à une telle augmentation exponentielle de la violence qu'il faut tous les moyens pour stopper ça.
00:16:01 - Oui, mais en même temps, qu'attendre d'un maire qui a commencé son mandat en supprimant le sapin de Noël ? Pardon de revenir là-dessus.
00:16:08 - Alors, c'est pas la même échelle. - Mais si, ça dit tout. - C'est pas la même chose.
00:16:11 - Ça dit tout du degré de déconnexion et de légèreté. Mais si, c'est la même chose. Tout cela va avec, parce que l'idéologie aujourd'hui des écolos, c'est pas de faire de l'écologie,
00:16:20 c'est de déconstruire la société occidentale. Donc, ils commencent par le sapin de Noël, ensuite, ils désarment la police.
00:16:27 - Il se fait une gradation dans ces décisions. - C'est exactement comme ça qui résonne. Après, ils ont été élus. Il faut aussi se demander pourquoi.
00:16:36 Vous avez dit tout à l'heure, les citoyens ne sont pas d'accord. Je n'en sais rien.
00:16:39 - Ceux qu'on a entendus, on va aller vous entendre. - Il se trouve qu'ils ont été élus. Il n'y a peut-être qu'un seul point qui est réel dans l'intervention qui a été faite.
00:16:48 C'est sur la police nationale. Il ne faudrait pas que de plus en plus, on investisse sur la police municipale. C'est une bonne chose. Il ne faut pas déshabiller la police nationale pour autant.
00:16:59 On va en avoir malheureusement de plus en plus besoin.
00:17:02 - M. De Jacques ? - Oui, là-dessus, on est tous d'accord. Ce n'est pas ce que demande non plus la police municipale. On a tous des prérogatives.
00:17:09 Les missions régaliennes doivent rester des missions régaliennes de la police nationale. Néanmoins, on travaille au quotidien avec les policiers municipaux.
00:17:16 Il y a des conventions qui sont signées pour travailler ensemble.
00:17:20 La déclaration de cet adjoint à la sécurité de la mairie de Bordeaux, c'est la NUPES façon LFI.
00:17:26 On est dans un dogme politique qui consiste à dire « désarmons la police, il ne faut pas qu'elle soit armée ».
00:17:32 On a eu des débats dans le passé politique sur le désarmement de débats, notamment.
00:17:37 C'est le dogmatisme de la NUPES en général et de LFI en particulier. Il suffit de reprendre les propos qui ont été tenus au conseil municipal de Besançon il y a quelques jours.
00:17:49 - Je me le gardais pour tout à l'heure. - Ça démontre bien qu'ils sont dans une philosophie de vouloir désarmer la police nationale coûte que coûte et de laisser un peu s'installer l'anarchie dans notre pays.
00:17:59 - Il ne faut pas oublier que les délinquants sont parfois beaucoup plus armés que la police elle-même.
00:18:02 Donc si on refuse de les armer sur le principe, on va se retrouver avec des délinquants.
00:18:07 Ils sont extrêmement armés, parfois lourdement. Et là on nous dit non, il ne faut pas armer la police pour des raisons purement idéologiques.
00:18:13 Donc j'aimerais bien que cet élu aille aussi sur le terrain parce que je pense qu'il est complètement déconnecté.
00:18:17 Ce n'est pas un déni de réalité. Il connaît la réalité, mais il est d'une mauvaise foi qui n'est pas têtue.
00:18:22 - Et puis il a de joie à la sécurité. Ça me fait doucement rire.
00:18:25 - Ça porte un autre nom. Ça porte le nom de cynisme. Parce qu'il s'adresse à qui ? À un certain électorat en réalité.
00:18:31 - Pareil à Paris, pareil à Lyon, pareil à Genève.
00:18:34 - Mais islamiste au sens très large. Et puis la frange Bobo qui a décidé qu'une fois pour toutes, un musulman, même extrémiste armé d'un couteau,
00:18:40 est une victime parce qu'il est musulman. En fait, c'est une vision du monde aussi simpliste que ça.
00:18:45 Et bon, écoutez, quand on sacrifie tout, ses convictions et même la sécurité de ses concitoyens au profit d'un calcul électoral,
00:18:54 ça porte un nom. Ça porte le nom de cynisme. Et oui, en effet.
00:18:58 - Je regarde votre petit livre, on en parlera tout à l'heure.
00:19:01 - C'est au cœur du sujet. - La République, c'était lui. Grandeur et décadence du camarade Mélenchon. On est au cœur du sujet.
00:19:05 - On est au cœur du sujet. - On va juste écouter quelques réactions d'habitants de Bordeaux parce qu'on les a un tout petit peu entendues.
00:19:10 Mais eux, l'insécurité, c'est pas un sentiment. - C'est une réalité. - C'est une réalité.
00:19:16 - J'étais un peu surprise sur le début parce qu'on sait qu'il y a un peu d'insécurité.
00:19:20 Mais Bordeaux est quand même relativement tranquille de manière générale. On en entend très peu parler.
00:19:25 Mais bon, après, c'est dramatique, c'est tragique. Mais on sait pas trop de circonstances, comment ça s'est passé.
00:19:32 Ils ont pas dit pour le moment. Donc on espère que ça va pas trop se reproduire parce que, bon, on aime bien quand même sortir et profiter.
00:19:39 Et puis, c'est une ville assez agréable. - Franchement, je m'y attends tout le temps.
00:19:43 Que ce soit ici ou ailleurs, c'est partout. Honnêtement, c'est partout.
00:19:50 Donc je m'y attends. Quand mon ami m'a dit "attention, miroir d'eau, coude", j'ai dit "bah, pas surprise".
00:19:59 - Voilà, pas surprise. Parce que ça y est, c'est au quotidien, l'insécurité. - On vit avec. - On vit avec.
00:20:04 - Personnellement, je vais parler pour moi, ça ne me viendrait pas à l'esprit de sortir seule après 21h dans Paris.
00:20:10 Je me dirais quand même, on va pas prendre le risque. - À Paris, carrément.
00:20:13 - Mais je dis ce que je pense. Alors peut-être qu'on peut me dire que j'exagère, peut-être.
00:20:16 Mais moi, c'est un sentiment ou une réalité, je ne sais pas. Mais je préfère toujours ne pas prendre de risque
00:20:21 plutôt que d'éviter quelque chose. Je sais qu'il y a beaucoup de filles, de femmes de mon âge,
00:20:25 qui font exactement la même chose et qui rentrent en groupe pour ne pas être embêtées.
00:20:29 Donc ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité. Et cette femme nous dit "on s'habitue à ce que ça arrive tout le temps".
00:20:34 Donc ça veut dire qu'elle a intériorisé le fait que se prendre un coup de couteau, ce n'était pas un fait divers,
00:20:38 c'était désormais notre quotidien. - Pas le coup de couteau, mais en tout cas l'agression, l'insulte.
00:20:42 - Oui, enfin le coup de couteau, c'est quand même de plus en plus fréquent.
00:20:47 - Mais le premier témoignage en qualifiant Bordeaux de ville calme, moi je pense que c'est fini ce diagnostic.
00:20:53 Il n'y a plus de ville calme, c'est-à-dire que ça peut arriver vraiment n'importe où.
00:20:56 Ce n'est pas la peine de dire "tiens à Bordeaux, je suis en sécurité". La preuve, ça peut vous arriver.
00:20:59 Ça peut vous arriver dans une petite ville, une moyenne, une grande ville. Là, je crois que cette dame se berce d'illusion.
00:21:04 - On le voit avec le trafic de stupéfiants aussi.
00:21:06 - Le pire, je trouve, c'est que finalement, tout a été fait. Pourquoi est-ce qu'on refuse de qualifier ce qui se passe d'attentat ?
00:21:13 Parce qu'il ne faut surtout pas faire le jeu du RN.
00:21:17 Et donc si on qualifie d'attentat, si on dit "cette personne a agi en fonction de motivation religieuse pour faire un rappel à l'ordre
00:21:26 et bien remettre la barrière communautariste", à ce moment-là, on a peur que cela incite les gens à voter Rassemblement National.
00:21:34 Le problème, c'est que ce à quoi aboutit le déni, c'est qu'aujourd'hui, les premiers dans la CIM, ce sont les musulmans intégrés
00:21:42 parce que justement, ils rompent avec la solidarité quasiment raciale et religieuse que l'on attend d'eux.
00:21:50 Donc on a arrêté de les protéger, on met tout le monde en danger et à force de ne pas vouloir faire le jeu du RN,
00:21:57 non seulement on expose tous les Français et à la fin, qu'est-ce qu'ils font ?
00:22:02 Ils finissent par voter RN parce qu'ils se sentent trahis par leurs représentants.
00:22:06 On marche vraiment sur la tête.
00:22:09 - M. Jacob, un dernier mot avant la pause.
00:22:10 - Oui, n'oublions pas qu'on est aussi dans un contexte prégio et que forcément, tout acte qui pourrait être considéré comme un attentat
00:22:18 peut mettre à mal tout ce qui est mis en place, qui commence à être mis en place...
00:22:21 - Je crois ce que vous dites.
00:22:22 - Oui, donc ça veut dire qu'on met la poussière sous le prépice.
00:22:24 - Non mais c'est...
00:22:27 - Non mais il faut être très clair, il ne faut pas non plus créer la peur au niveau national en citant des affaires comme celle-là,
00:22:34 systématiquement comme des attentats et on verra ce que dit la procureure de la République.
00:22:39 Il faut être prudent sur les termes mais après il faut appeler un chat un chat.
00:22:42 Et donc moins on en parle et moins on diffuse un message de peur qui pourrait laisser penser
00:22:49 qu'en matière d'organisation de la sécurité autour des Jeux Olympiques, il pourrait y avoir des actes comme ceux-là,
00:22:56 ce qui peut arriver malheureusement puisqu'on le sait tous, le risque zéro n'existe pas
00:23:01 et qui s'est pris en considération dans l'organisation des JO, fort heureusement,
00:23:05 puisque ça sera une jauge jamais connue dans notre pays en termes de sécurité,
00:23:08 mais on n'est pas à l'abri d'actes individuels comme celui-là.
00:23:11 - On va faire une toute petite pause, on se retrouve dans un instant,
00:23:13 on vivra en direct la conférence de presse de la procureure de Bordeaux,
00:23:16 justement sur ce qui s'est passé, comment est-ce que c'est qualifié,
00:23:20 comment l'explique le déroulé des faits, il y aura aussi le directeur de la police nationale à ses côtés.
00:23:26 On se retrouve dans un instant dans Punchline, à tout de suite.
00:23:28 Allez tout de suite direction Bordeaux, on écoute la procureure sur ce qui s'est passé hier soir sur les quais de la Garonne.
00:23:36 - ... à faire usage de son arme de service pour neutraliser l'assaillant.
00:23:40 Deux scènes ont été sécurisées à proximité du miroir d'eau
00:23:44 concernant le déroulement des faits initiaux.
00:23:46 Il ressort des différents témoignages et des éléments d'ores et déjà recueillis
00:23:50 que deux individus de type nord-africain, natifs du même village en Algérie, à Kaous, à Wilaïa de Gisèle,
00:23:58 et a priori sans domicile fixe pour l'un et hébergés par France Terre d'asile pour l'autre,
00:24:04 identifiés comme étant Karat Salé et nés le 8 février 1998,
00:24:09 et Bouach Daoud, nés le 21 mars 1987,
00:24:13 se trouvaient sur les pelouses à proximité du miroir d'eau et consommaient de l'alcool.
00:24:19 Ils étaient invectivés aux alentours de 19h30 par un individu,
00:24:23 pour des raisons a priori liées, selon les premiers témoignages et plusieurs témoignages,
00:24:29 à leur consommation d'alcool.
00:24:31 Le mis en cause décrit comme porteur d'un camis et d'un keffier couvrant son visage,
00:24:37 ne laissant voir que ses yeux, frappait dans un premier temps les deux victimes à coups de poing,
00:24:42 puis ils s'éloignaient.
00:24:44 Ces dernières se relevaient, puis lançaient des canettes de bière en direction de leur agresseur,
00:24:49 lequel revenait alors vers elles, sortait un couteau à grand arrêt,
00:24:53 et les poignardait tour à tour.
00:24:56 L'auteur des coups de couteau s'éloignait ensuite en direction du pont de pierre,
00:25:00 et un témoin contactait les forces de l'ordre et suivait l'agresseur.
00:25:04 À proximité du pont de pierre, un équipage de trois policiers de la CDI,
00:25:09 qui sortait d'une mission de sécurisation à proximité des faits,
00:25:13 captait le signalement de l'auteur sur les ondes,
00:25:16 et intervenait dans les minutes suivantes,
00:25:18 alors que le mis en cause cheminait sous le pont de pierre.
00:25:21 Cet équipage descendait au bord de la berge par des escaliers,
00:25:25 demandait au mis en cause de lâcher son arme à plusieurs reprises,
00:25:29 quand le suspect changeait brutalement de direction,
00:25:32 et se dirigeait vers eux, bras en avant et couteau à la main.
00:25:36 Devant l'attitude menaçante de l'assaillant,
00:25:39 l'un d'entre eux faisait alors usage de son arme,
00:25:42 type fusil d'assaut HKG 36, et neutralisait l'agresseur.
00:25:47 Un équipage de renforts, arrivés sur place, pratiquait un massage de survie en vain.
00:25:53 Le SMUR intervenait, mais le décès de l'homme était constaté à 20h10.
00:25:57 Les médecins légistes, dépêchés sur place,
00:26:00 procédaient avec les services de l'identité judiciaire et le parquet de Bordeaux
00:26:04 à la levée de corps.
00:26:06 En ce qui concerne les constatations médico-légales,
00:26:09 les autopsies des deux victimes ont été pratiquées dans la nuit.
00:26:12 Il résulte de celles-ci que la première victime,
00:26:15 M. Rachid Bouach, est à mettre sur le compte d'une mort violente,
00:26:19 résultant de 9 plaies par arme blanche,
00:26:22 dont 4 pénétrant la paroi thoracique et le paranchyme pulmonaire,
00:26:26 et parmi ces 4, 2 avec atteinte cardiaque.
00:26:30 S'agissant de l'assaillant, le décès est en relation avec des plaies multiples,
00:26:35 provoquées par 3 projectiles entrées au niveau du thorax.
00:26:39 La seconde victime, M. Salé Karat,
00:26:42 a été transportée hier soir en urgence absolue au CHU de Pellegrain.
00:26:47 Ce dernier souffre de 3 plaies par arme blanche, dont 2 perforantes.
00:26:51 Opérés en urgence, ces jours ne sont plus, à cette heure, en danger.
00:26:56 Il a pu être entendu dans la matinée en présence d'un interprète en langue arabe.
00:27:01 Il n'a été trouvé porteur d'aucun document d'identité,
00:27:06 ni de téléphone, en ce qui concerne évidemment l'agresseur,
00:27:10 et il n'était pas connu au Fahed, qui est notre fichier, vous le savez, d'identification digitale.
00:27:17 Les caméras de vidéosurveillance de la ville de Bordeaux sont en cours d'exploitation
00:27:21 et de nombreux témoins doivent encore être entendus.
00:27:25 En ce qui concerne les mobiles de l'agresseur,
00:27:28 malgré son état de santé particulièrement fragile au regard des blessures infligées,
00:27:32 l'audition de M. Salé Karat à l'hôpital a permis de recueillir ses premières déclarations.
00:27:38 Il en résulte qu'hier soir, l'agresseur, qu'il ne connaissait pas,
00:27:43 se serait approché de son ami Rachid Bouhav et s'en serait pris à lui
00:27:48 avant de le reprocher à l'un et à l'autre dans un français approximatif de boire alors que c'était l'Aïd.
00:27:54 Les deux amis lui répondaient "ça ne te regarde pas"
00:27:57 et à ce moment-là, l'auteur leur assénait des coups de poing.
00:28:01 En ce qui concerne les tirs de la police,
00:28:04 s'agissant de faits en lien avec l'usage d'une arme par une personne dépositaire de l'autorité publique,
00:28:09 le parquet de Bordeaux a saisi l'IGPN de ce volet de l'enquête.
00:28:13 À cette heure, les témoignages concordants de plusieurs personnes
00:28:17 ayant assisté à la scène de neutralisation de l'assaillant
00:28:20 permettent d'établir que le policier ayant fait usage de son arme a agi
00:28:24 alors que les sommations d'usage avaient été faites.
00:28:27 Les constatations médico-légales sont concordantes
00:28:30 avec la description des faits par les trois policiers présents sur les lieux
00:28:34 ainsi que par celle faite par les témoins,
00:28:36 confirmant notamment que le policier a fait feu
00:28:39 alors que l'assaillant lui faisait face, arme à la main.
00:28:42 L'attitude agressive et la posture de l'assaillant,
00:28:45 qui n'obtemplerait pas aux sommations
00:28:47 la connaissance par les policiers de la dangerosité de l'individu
00:28:50 qui venait de porter des coups de couteau à des tiers
00:28:53 quelques minutes auparavant,
00:28:54 permettent en l'état d'envisager la thèse de la légitime défense,
00:28:58 l'usage de l'arme apparaissant proportionné aux circonstances.
00:29:02 Toutefois, l'enquête confiée à l'IGPN permettra de conforter cette analyse.
00:29:07 En conclusion et en l'état, aucun élément ne milite en faveur
00:29:11 d'une attaque à connotation terroriste.
00:29:13 Toutefois, deux nouveaux éléments méritent d'être évoqués ce soir.
00:29:18 Le premier, c'est un nouveau témoignage recueilli dans l'après-midi
00:29:22 qui fait état d'une première altercation hier soir,
00:29:24 juste avant les faits, suivi de violences entre l'assaillant
00:29:28 et deux autres individus pour un motif a priori similaire.
00:29:31 Ainsi, l'auteur aurait pris à partie deux individus
00:29:35 parce qu'ils buvaient du rosé en ce jour d'Aïd.
00:29:38 S'en serait suivi alors un coup de poing et un coup de coude
00:29:42 avant que l'agresseur n'exhibe un couteau en leur demandant de venir se battre.
00:29:46 Il serait finalement parti et aurait poursuivi son chemin
00:29:50 en direction du miroir d'eau.
00:29:52 Les auditions des témoins et victimes sont en cours
00:29:56 pour corroborer cet épisode préalable aux faits criminels.
00:30:00 Et par ailleurs, et à l'instant, ce qui explique mon retard,
00:30:04 grâce à la base de données Eurodac qui contient, vous le savez,
00:30:08 les empreintes digitales des demandeurs d'asile enregistrés
00:30:11 étant membres de l'UE et les pays associés,
00:30:14 l'auteur est à ce jour en cours d'identification.
00:30:18 Il serait d'origine afghane et âgé de 25 ans.
00:30:22 Je souhaite souligner le travail remarquable
00:30:26 qui a été fait depuis hier soir par les services de police,
00:30:30 les enquêteurs de la DCOS 33, dont à la charge donc
00:30:33 Émilie Bonneau, ici présente, la commissaire Émilie Bonneau,
00:30:36 et puis remercier aussi M. le directeur Emmanuel Mourin,
00:30:40 directeur interrégional de la police nationale,
00:30:43 qui travaille de concert avec l'ASDAT.
00:30:46 Nous sommes, quant à nous, parquet de Bordeaux,
00:30:48 bien évidemment en lien avec le PNAT,
00:30:50 le Parquet National Antiterroriste,
00:30:52 ce dernier restant en position d'évaluation
00:30:54 tant que toute la lumière ne sera pas faite
00:30:56 sur les mobiles EXA de l'agresseur.
00:30:59 Toute personne qui aurait été témoin direct des faits
00:31:02 est priée de se rapprocher du commissariat central de Bordeaux.
00:31:06 Enfin, je remercie la préfecture, la mairie de Bordeaux
00:31:09 et le CHU de Bordeaux, en lien avec l'ARS et le SAMU,
00:31:12 d'avoir mis en place une cellule d'urgence médico-psychologique
00:31:16 qui a permis d'activer dès ce matin
00:31:18 une cellule médico-psychologique, la CUMP,
00:31:21 avec la mise en place d'une ligne de soutien
00:31:23 à destination des personnes choquées.
00:31:26 Un communiqué de presse reprenant l'ensemble de ces éléments
00:31:29 sera diffusé à l'issue de nos échanges.
00:31:37 Y a-t-il des questions ?
00:31:39 Sur le profil de l'assaillant,
00:31:42 il y a des vérifications en cours via les empreintes digitales, c'est ça ?
00:31:45 Oui.
00:31:46 Il est enregistré dans un fichier.
00:31:47 Et pour l'instant, on n'en sait pas plus.
00:31:49 On ne sait pas d'où l'hôpital est à Bordeaux,
00:31:50 où il était hébergé, etc.
00:31:52 Nous allons devoir faire des vérifications
00:31:54 parce que les renseignements que nous avons obtenus de Rodac
00:31:58 viennent vraiment de tomber à l'instant.
00:32:00 Mais il apparaît qu'il est afghan.
00:32:02 Il serait afghan. C'est à vérifier.
00:32:04 Tout ça est à vérifier. Ça vient vraiment de tomber.
00:32:06 Donc nous avons des vérifications encore à faire.
00:32:08 Monsieur le directeur ?
00:32:20 Effectivement, le policier était armé d'un fusil d'assaut
00:32:23 dans le cadre des missions de sécurisation
00:32:25 que nous sommes amenés à effectuer.
00:32:27 Mais il faut savoir que sur la ville de Bordeaux,
00:32:29 de manière générale et de manière permanente,
00:32:31 on a un certain nombre d'équipages de police
00:32:33 qui sont armés de ce type de matériel
00:32:35 pour intervenir sur ce type de situation.
00:32:38 Et ceci depuis les événements de 2015.
00:32:41 Non. Des premiers éléments que nous avons
00:32:54 et quand même d'un certain nombre de témoignages
00:32:56 que nous avons recueillis, puisqu'on a eu plus d'une dizaine
00:32:58 pour le moment, il était armé d'un couteau, oui.
00:33:01 Et qui était un couteau assez volumineux.
00:33:04 Un couteau qui fait plus couteau de chasse
00:33:06 quand on le voit qu'opinel.
00:33:08 Absolument pas pour le moment.
00:33:18 En tout cas, je n'ai pas ces éléments dans le dossier.
00:33:21 Il n'y a eu à aucun moment, lorsque vous avez recueilli
00:33:23 jusqu'à présent, une expression qui pourrait avoir
00:33:27 un lien direct avec vos revendications religieuses
00:33:29 ou ce caractère-là ?
00:33:31 Alors, en l'état, je n'ai rien de cette nature.
00:33:34 Maintenant, on a un témoin qui indique que pour lui,
00:33:38 il avait le sentiment, donc l'agresseur avait une attitude
00:33:43 d'un musulman rigoriste.
00:33:45 Mais c'est une impression.
00:33:46 Ça n'a été absolument pas...
00:33:48 En tout cas, nous n'avons pas rapporté la preuve
00:33:50 à ce jour de cet élément.
00:33:52 L'identification, si elle est certaine,
00:33:54 de l'auteur des faits permettra sans doute
00:33:56 d'en savoir davantage.
00:33:58 Je reviens au policier, excusez-moi.
00:34:01 Donc, vous n'avez pas d'autre arme
00:34:03 que vous pouviez utiliser à part ce fusil d'assaut ?
00:34:06 En plus du fusil d'assaut, il avait sur lui
00:34:08 une arme de poing, comme tout policier.
00:34:11 Néanmoins, l'arme qu'il avait dans les mains
00:34:13 au moment de l'intervention était le fusil d'assaut.
00:34:15 Vous savez qu'on est en position vigipirate
00:34:17 et donc on avait d'ailleurs un équipage,
00:34:22 comme j'ai pu le dire, qui venait de la sécurisation,
00:34:25 notamment d'un lieu.
00:34:26 Donc, c'est pour ça que je dois quand même relever,
00:34:29 je pense que tout le monde l'aura fait,
00:34:31 l'intervention extrêmement rapide de la police
00:34:33 puisque les faits datent de...
00:34:36 Les premiers faits sont à 19h40
00:34:38 et la deuxième scène, c'est 19h47.
00:34:41 Donc, 7 minutes...
00:34:43 Il y a eu à peine 7 minutes qui se sont passées
00:34:45 entre les premiers faits et les derniers.
00:34:47 - Et la première intercation avec les deux personnes
00:34:49 qui boivent du rosé, d'après ce que vous avez dit ?
00:34:51 - Non, de la bière, a priori.
00:34:53 Ah, la première, oui, pardonnez-moi.
00:34:55 - Ça se passe où et quand ?
00:34:58 - Alors, on est en cours d'audition, là, de nos témoins.
00:35:01 Ça fait partie des deux éléments que je voulais
00:35:03 vous donner ce soir et c'est pour ça que j'ai été retardée.
00:35:05 Mais ils sont en cours d'audition et je préfère
00:35:07 ne pas me prononcer tant que je n'ai pas lu les auditions.
00:35:09 - Qu'on comprenne bien par rapport aux fonctionnants
00:35:11 et à l'éventuelle intervention du Parti national anti-carorisme,
00:35:14 il y a des critères à remplir.
00:35:16 Donc, c'est là qu'ils sont en veille et que vous êtes
00:35:18 en échange avec eux, c'est-à-dire ?
00:35:20 - Tout à fait.
00:35:21 - À quel moment, éventuellement, le PNAT peut récupérer le dossier ?
00:35:23 - Au fur et à mesure des éléments que nous réunirons,
00:35:26 que nous leur communiquerons en fonction
00:35:28 des criblages qu'ils vont faire.
00:35:30 Mais pour l'heure, le PNAT ne s'est pas saisi.
00:35:33 Il reste en veille.
00:35:35 - Le témoin dont vous faites état qui dit
00:35:37 qu'il s'agit d'un musulman rigoriste,
00:35:39 il analyse cela uniquement en regard des vêtements
00:35:41 que portait la personne ?
00:35:43 - Oui, j'imagine.
00:35:45 Non, a priori, compte tenu de sa tenue vestimentaire.
00:35:49 - Son visage était caché ?
00:35:51 - Alors, a priori, là aussi, sur les témoignages que nous avons,
00:35:54 oui, il avait le keffier autour du visage,
00:35:57 avec, en tout cas, sur la première scène,
00:35:59 une description par plusieurs témoins
00:36:01 d'un individu qui avait le visage recouvert
00:36:04 dont on voyait simplement les yeux.
00:36:06 Il s'est reconfirmé.
00:36:08 - Oui.
00:36:10 - Est-ce que, dans le métier de policier,
00:36:13 l'assailant était menaçant envers le potentiel d'un assassin ?
00:36:16 - Il était menaçant envers les policiers.
00:36:19 Est-ce qu'il y a d'autres questions ?
00:36:22 Voilà.
00:36:24 - Est-ce que l'assailant connaissait les 2 personnes agressées ?
00:36:26 - Non, je l'ai dit. Voilà. Il ne les connaissait pas.
00:36:29 En tout cas, c'est ce que nous dit la victime qui est rescapée.
00:36:31 Elle nous dit qu'elle ne le connaissait pas.
00:36:33 L'autre est décédée et il ne peut pas s'exprimer.
00:36:35 Mais, en tout cas, pour celui qu'on a pu entendre
00:36:38 très rapidement ce matin, parce qu'il est vraiment
00:36:40 dans un état très faible, il a pu juste raconter
00:36:43 la 1re partie des faits jusqu'au coup de poing.
00:36:45 C'est pour ça, d'ailleurs, que je ne me suis pas apesantie
00:36:47 sur ce qu'il pouvait dire sur la 2e partie,
00:36:49 puisque, manifestement, il n'en a pas le souvenir.
00:36:51 En tout cas, il n'était pas en mesure de s'expliquer sur ces faits-là.
00:36:53 - Mais c'est le genre le plus en danger.
00:36:55 - C'est ce que nous dit, effectivement, le centre hospitalier.
00:36:58 Voilà. Je souligne aussi...
00:37:00 - L'assailant est à quelle distance des fonctionnaires de police ?
00:37:03 - Alors, moi, j'ai...
00:37:05 - Il est à quelques mètres.
00:37:07 - Il est à quelques mètres. Il est vraiment très proche.
00:37:09 - Il est à 5 mètres à peine.
00:37:11 - Et il se rapproche rapidement.
00:37:13 - Concernant l'assailant, on ne sait pas encore
00:37:15 vraiment sa nationalité, mais est-ce qu'on peut dire
00:37:17 déjà que c'était un demandeur d'asile,
00:37:19 s'il était là, lors de... depuis longtemps ?
00:37:21 - Alors, sur les éléments que nous avons,
00:37:23 c'est a priori, donc, effectivement, quelqu'un
00:37:25 qui était demandeur d'asile,
00:37:27 mais là, on est vraiment en pleine vérification.
00:37:29 Moi, ça vient de tomber.
00:37:31 Donc, il y a quand même des éléments qu'on doit...
00:37:33 Soit je vous faisais attendre une demi-heure de plus,
00:37:35 il fait tellement chaud dans cette salle
00:37:37 que je pense que vous seriez tous partis,
00:37:39 soit il était important de pouvoir vous communiquer
00:37:41 cette première information, et de toute façon,
00:37:43 on continuera à vous tenir informés
00:37:45 par le biais, évidemment, de nos communiqués de presse.
00:37:47 D'accord ?
00:37:49 Une dernière question. Merci.
00:37:51 - Voilà, donc, pour les explications de la procureure
00:37:53 de Bordeaux, qui vient de nous faire
00:37:55 le portrait, en tout cas le déroulé
00:37:57 de ce qui s'est passé hier soir
00:37:59 sur les bords de la Garonne,
00:38:01 avec un homme, a priori,
00:38:03 un partissant afghan de 25 ans,
00:38:05 un demandeur d'asile,
00:38:07 qui était vêtu d'un camisse avec un keffier
00:38:09 autour du visage, seuls ses yeux étaient apparents,
00:38:11 Denis Jacob,
00:38:13 qui était extrêmement menaçant.
00:38:15 D'abord, il y a eu une première altercation
00:38:17 avec des gens qui buvaient de l'alcool,
00:38:19 du rosé, qui les a tapés,
00:38:21 et ensuite, il y a eu cette deuxième altercation
00:38:23 avec les deux hommes,
00:38:25 pour l'un tuer, l'autre blessé,
00:38:27 toujours en raison
00:38:29 de leur consommation d'alcool,
00:38:31 c'était le jour de l'Aïd.
00:38:33 Pas de motivation terroriste, nous dit
00:38:35 la procureure, mais on a ici
00:38:37 le portrait robot
00:38:39 d'un acte islamiste, on est d'accord ?
00:38:41 - Oui, la procureure confirme
00:38:43 exactement ce que je vous ai dit tout à l'heure,
00:38:45 les éléments d'information que j'ai eus depuis
00:38:47 hier soir par les collègues
00:38:49 intervenants, effectivement.
00:38:51 Quelqu'un qui porte un keffier
00:38:53 dont on ne distingue que les yeux,
00:38:55 je ne pense pas que ce soit pour faire beau,
00:38:57 pour faire joli, je pense que vraiment,
00:38:59 il y a un comportement, une attitude
00:39:01 délibérée de se présenter
00:39:03 comme quelqu'un qui veut
00:39:05 porter atteinte à la vie d'autrui.
00:39:07 - Une question sur les policiers
00:39:09 qui ont ouvert le feu avec un fusil d'assaut,
00:39:11 c'est ce que dit la procureure,
00:39:13 un HK...
00:39:15 - HK G36.
00:39:17 - Oui, l'HK G36, il est en dotation
00:39:19 dans la police nationale depuis
00:39:21 2017, si je ne me trompe pas, c'est sous
00:39:23 Bernard Cazeneuve que ça a été
00:39:25 mis en oeuvre, et consécutivement
00:39:27 aux attentats qu'on a connus.
00:39:29 Aujourd'hui, les compagnies
00:39:31 départementales d'intervention,
00:39:33 les CDI, ce qui est le cas en l'espèce,
00:39:35 c'est les fonctionnaires de la CDI 33,
00:39:37 ainsi que les agents, les collègues
00:39:39 des BAC, ont ce qu'on appelle
00:39:41 en dotation collective
00:39:43 le HK G36,
00:39:45 et qu'à chaque fois
00:39:47 qu'ils sont appelés sur des interventions
00:39:49 où il y a un risque potentiel
00:39:51 de quelqu'un qui est armé
00:39:53 et qui peut attenter à la vie d'autrui,
00:39:55 ils vont sur la voie publique avec cette arme,
00:39:57 et en l'occurrence, l'agent qui le portait
00:39:59 l'a utilisé, s'il ne l'avait pas eu,
00:40:01 il aurait utilisé son arme individuelle.
00:40:03 - Alexandre de Vecchio, rapidement,
00:40:05 on comprend mieux ce qui s'est passé en réalité.
00:40:07 - Oui, en fait ça confirme
00:40:09 certains éléments qu'on avait,
00:40:11 les deux faits
00:40:13 qui fondent cette affaire,
00:40:15 plus qu'un fait divers, une affaire
00:40:17 politique en réalité, c'est effectivement
00:40:19 la qualification ou pas de terrorisme,
00:40:21 j'avoue qu'on ne comprend pas très bien pourquoi
00:40:23 la procureure s'y refuse,
00:40:25 parce qu'on voit bien qu'il y a un motif religieux,
00:40:27 puisqu'on était pendant l'Aïd,
00:40:29 il a qualifié ceux qu'il a agressés
00:40:31 quasiment de mauvais musulmans,
00:40:33 donc l'objectif du terrorisme
00:40:35 c'est d'instaurer la terreur,
00:40:37 c'est pas seulement de faire des grands attentats
00:40:39 comme le 11 septembre,
00:40:41 donc de ce point de vue là, ça m'apparaît
00:40:43 en tout cas être une attaque à motif
00:40:45 religieux dans le but
00:40:47 de terroriser les musulmans
00:40:49 intégrés, l'ensemble de la population,
00:40:51 et ensuite le deuxième
00:40:53 fait, c'est quand même que c'est un demandeur
00:40:55 d'asile,
00:40:57 qui traînait un peu dans la nature,
00:40:59 qu'il était afghan, donc ça va reposer
00:41:01 effectivement la question
00:41:03 du droit d'asile, est-ce qu'il y a
00:41:05 trop de demandes, est-ce qu'on fait venir
00:41:07 des gens de pays extrêmement
00:41:09 violents, etc.
00:41:11 - Rapidement Eric, il nous reste peu de temps avant l'interview de M. Oana.
00:41:13 - Une définition canonique du terrorisme,
00:41:15 je veux bien, mais enfin un fanatique
00:41:17 qui en tue d'autres au nom de sa foi, moi j'appelle ça du terrorisme,
00:41:19 alors après on peut ergoter à l'infini.
00:41:21 Ensuite ça plaide quand même pour que
00:41:23 les demandeurs d'asile voient leurs demandes
00:41:25 traitées à l'extérieur des frontières de notre
00:41:27 pays, en attendant qu'on statue sur leur véritable
00:41:29 nature et leur véritable statut.
00:41:31 Justement, je crois qu'à un moment,
00:41:33 il y aura le fait, appelons ça encore un fait divers,
00:41:35 le fait divers de trop, le fait de société,
00:41:37 ça devient fait de société, et il faut prendre
00:41:39 des mesures pour que ça ne se reproduise
00:41:41 pas, enfin c'est pas possible quoi.
00:41:43 Là en plus il s'attaque à d'autres musulmans,
00:41:45 c'est un message terrible qui est envoyé à la communauté musulmane.
00:41:47 Ca veut dire "cachez-vous,
00:41:49 faites semblant de ne pas vouloir sortir,
00:41:51 de ne pas vouloir boire un coup si ça vous chante,
00:41:53 c'est terrible comme pression.
00:41:55 Un dernier mot Céline ?
00:41:57 Comment prendre des mesures
00:41:59 quand on a une procureure qui nie
00:42:01 la dimension religieuse de l'acte ?
00:42:03 Non, elle dit que c'est une impression,
00:42:05 un sentiment,
00:42:07 le sentiment que c'était quelque chose de religieux.
00:42:09 On ne peut pas prendre des mesures quand le diagnostic de base
00:42:11 semble erroné, donc il y a un moment où il faut aussi
00:42:13 ne pas avoir peur de dire les choses et de dire les termes
00:42:15 parce qu'il y a un faisceau d'indices assez concordant.
00:42:17 On est d'accord. Allez, on va continuer à 18h
00:42:19 à parler de ce qui s'est passé à Bordeaux,
00:42:21 à la lumière de ce que nous a dit la procureure,
00:42:23 cette afghane de 25 ans,
00:42:25 demandeur d'asile,
00:42:27 qui s'en est pris à deux Algériens,
00:42:29 tout ça parce qu'il consommait de l'alcool,
00:42:31 c'est évidemment dans l'actualité.
00:42:33 L'autre actualité du jour, c'est l'interview
00:42:35 exceptionnelle de Amir Oana,
00:42:37 qui est le président de la Knesset, le Parlement israélien.
00:42:39 Il a répondu à nos questions
00:42:41 il y a quelques instants, juste avant le début de cette émission,
00:42:43 je vous propose de l'écouter.
00:42:45 Notre invité exceptionnel ce soir sur CNews,
00:42:47 c'est Amir Oana, bonsoir.
00:42:49 Merci d'être avec nous.
00:42:51 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:42:53 Vous êtes le président de la Knesset,
00:42:55 le Parlement israélien.
00:42:57 Vous avez été reçu par Gérard Larcher,
00:42:59 le président du Sénat, par Yael Broun-Pivet,
00:43:01 présidente de l'Assemblée nationale,
00:43:03 et vous serez reçu dans quelques instants par le président Emmanuel Macron.
00:43:05 Vous allez bien sûr,
00:43:07 et c'est ma première question, monsieur Oana,
00:43:09 évoquer le sort des otages.
00:43:11 Il y a 130 otages aux mains des terroristes du Hamas,
00:43:13 parmi eux, 3 otages français,
00:43:15 dont tous les soirs,
00:43:17 nous prononçons le nom sur cette chaîne.
00:43:19 La France prend part aux négociations
00:43:21 pour la libération de tous ces otages.
00:43:23 Qu'est-ce que vous attendez de notre pays, monsieur Oana ?
00:43:25 Eh bien, pour 133 otages que vous avez mentionnés,
00:43:31 dont 3 sont français,
00:43:33 le 7 octobre, c'est jamais terminé.
00:43:39 C'est un projet qui continue chaque jour et chaque heure.
00:43:41 Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les libérer.
00:43:47 Et nous le faisons de 2 manières.
00:43:51 Premièrement, en liant un vecteur militaire,
00:43:53 et deuxièmement, en liant un vecteur diplomatique.
00:43:55 Et nous pensons que,
00:43:57 en exerçant ce type de pressions,
00:43:59 nous pouvons vraiment mettre le Hamas
00:44:01 contre le mur,
00:44:03 pour ce qu'ils nisent par avoir un accord avec nous.
00:44:05 Et je dois dire que certaines déclarations
00:44:07 qui disent que nous devons arrêter la guerre,
00:44:09 demander un cessez-le-feu,
00:44:11 même sans libération des otages,
00:44:13 réduisent nos efforts
00:44:17 et cette pression que le Hamas devrait ressentir.
00:44:19 Mais cela ne nous aide pas pour libérer les otages.
00:44:23 Nous croyons que c'est possible
00:44:25 et que nous ferons tout ce que nous pouvons.
00:44:27 Ma question, c'était,
00:44:29 qu'est-ce que vous attendez de la France, très précisément,
00:44:31 et du président Macron ?
00:44:35 Eh bien, je dois le dire,
00:44:37 certaines déclarations
00:44:39 que nous entendons de certains
00:44:41 députés,
00:44:43 dans la République française,
00:44:45 mais aussi dans d'autres pays, sont contre-productives.
00:44:47 Dire que nous devrions
00:44:49 stopper Israël,
00:44:51 qu'il faudrait un cessez-le-feu,
00:44:53 qu'il faut reconnaître unilatéralement
00:44:55 l'État palestinien,
00:44:57 ou qu'il faudrait même avoir un embargo
00:44:59 contre Israël,
00:45:01 bien tout cela va à l'encontre
00:45:03 des intérêts des otages et de leur libération.
00:45:05 Et pourquoi ?
00:45:07 Parce que Hamas entend ces messages
00:45:09 et dit, eh bien, j'ai pas besoin d'avoir
00:45:11 un accord et de cesser le feu.
00:45:13 Puisque le Hamas veut,
00:45:15 donc, le monde va arrêter Israël,
00:45:17 et le Hamas pourra
00:45:21 rester avec les otages et même avoir
00:45:23 d'autres avantages.
00:45:25 Et il faut aussi exercer
00:45:27 des pressions diplomatiques, pour dire qu'on défend Israël,
00:45:29 qu'on est de son côté,
00:45:31 dans ses efforts pour libérer
00:45:33 les otages, pour ramener
00:45:35 la sécurité pour ses civils,
00:45:37 que nous sommes unis tous ensemble
00:45:39 jusqu'à ce que ce but est atteint.
00:45:41 Voilà quelles sont nos attentes,
00:45:43 non pas seulement de la part de la France,
00:45:45 mais en fait du monde libre en général.
00:45:47 Car ce n'est pas un conflit local
00:45:49 entre Israël et le Hamas.
00:45:51 Dans notre région,
00:45:53 l'Israël représente quelque chose.
00:45:55 Cette chose, c'est quelque chose que nous partageons,
00:45:57 c'est le monde libre.
00:45:59 Nous partageons les valeurs
00:46:01 de la liberté, la liberté pour les femmes,
00:46:03 pour les partenaires LGBT,
00:46:05 la liberté d'expression, même pour ceux qui s'y opposent.
00:46:07 Alors que que représente l'Iran ?
00:46:09 L'Iran est contre
00:46:11 toutes ces libertés et de
00:46:13 nombreuses autres encore.
00:46:15 L'Iran manipule
00:46:17 le Hamas, l'Isbal,
00:46:19 les Houthis, les milicies.
00:46:21 Il y a de nombreuses
00:46:23 personnes qui sont manipulées par l'Iran,
00:46:25 mais ils ne vont pas parler par ce problème
00:46:27 qu'est l'Iran.
00:46:29 Encore une question à propos des otages.
00:46:31 Est-ce que vous avez un espoir de les retrouver vivants ?
00:46:33 Selon les informations
00:46:35 du Wall Street Journal, la majorité
00:46:37 de ces otages ne seraient plus en vie.
00:46:39 Est-ce que vous avez des informations à ce sujet ?
00:46:41 Lorsqu'on parle des otages,
00:46:45 nous savons que
00:46:47 certains sont vivants et que d'autres sont morts.
00:46:49 Nous pensons que plus de la moitié
00:46:51 sont toujours vivants.
00:46:53 Pas bien plus que la moitié,
00:46:55 pas la grande majorité,
00:46:57 mais en tout cas la majorité.
00:46:59 C'est ce que nous pensons
00:47:01 et nous opérons comme cela.
00:47:03 Est-ce que vous avez été surpris,
00:47:05 pour ne pas dire horrifié, par la vitesse
00:47:07 à laquelle le monde entier a oublié
00:47:09 le 7 octobre pour ensuite
00:47:11 se focaliser
00:47:13 sur ce qui se passe
00:47:15 dans le territoire de Gaza ?
00:47:17 Les deux premiers visiteurs que j'ai acceptés
00:47:21 c'étaient les présidents
00:47:23 du Parlement européen
00:47:25 et de la Commission européenne.
00:47:27 Ils sont venus le vendredi
00:47:29 suivant, après le 7 octobre.
00:47:31 C'était encore
00:47:33 des visions vraiment très difficiles
00:47:35 sur le terrain.
00:47:37 Nous travaillions
00:47:39 dans les kiboutzim et nous pouvions voir
00:47:41 qu'il y avait encore des traces de sang.
00:47:43 Les corps des terroristes,
00:47:45 leur cadavre était toujours là.
00:47:47 C'était pas seulement la vue,
00:47:49 c'était aussi l'odeur qui était difficile.
00:47:51 Nous avons entendu des commentaires
00:47:53 très positifs, encourageants de leur part,
00:47:55 qu'ils ont mis aussi sur les réseaux sociaux.
00:47:57 Ensuite, j'ai lu les commentaires
00:47:59 et cela m'a horrifié
00:48:01 de voir
00:48:03 ensuite, dans la première semaine,
00:48:05 même avant que nous commençions
00:48:07 notre campagne militaire contre le Hamas
00:48:09 sur la tente de Gaza,
00:48:11 j'ai vu à quel point
00:48:13 l'antisémitisme explosait,
00:48:15 comment il y avait de la haine
00:48:17 contre les victimes.
00:48:19 Car nous n'avons pas recherché cette guerre,
00:48:21 nous ne l'avons pas demandé. Le 6 octobre,
00:48:23 il y avait des enfants qui dormaient tranquillement
00:48:25 dans leur lit à Gaza et aussi Israël.
00:48:27 Nous n'avons pas commencé
00:48:29 cette guerre.
00:48:31 Et à l'époque, j'ai dit aux dirigeants
00:48:33 dans les semaines suivantes,
00:48:35 il est facile de nous défendre
00:48:37 quand nous sommes faits attaquer,
00:48:39 lorsque nous enterrons nos morts.
00:48:41 Et nous n'allons pas
00:48:43 nous arrêter là
00:48:45 à cette douleur
00:48:47 car nous n'avons pas le luxe.
00:48:49 Nous allons nous battre
00:48:51 et gagner.
00:48:53 Et c'est là où nous avons besoin
00:48:55 de vous à nos côtés.
00:48:57 Car ça ne va pas être difficile
00:48:59 de voir ce qu'il se passe à Gaza.
00:49:01 Nous savons comment le Hamas opère.
00:49:03 Non seulement ils ciblent les civils,
00:49:05 mais ils les ciblent aussi en opérant
00:49:07 depuis des zones qui sont
00:49:09 très peuplées,
00:49:11 ou alors depuis des tunnels qui sont
00:49:13 sous des écoles, des mosquées, des hôpitaux,
00:49:15 en espérant qu'Israël ne puisse pas se défendre
00:49:17 parce qu'il s'opère comme ça.
00:49:19 Et le monde, donc, arrêtera Israël
00:49:21 parce que le monde ne veut pas
00:49:23 voir des civils
00:49:25 qui se font massacrer.
00:49:27 Est-ce que vous redoutez,
00:49:29 M. le Président de la CNESET,
00:49:31 une attaque de l'Iran
00:49:33 contre Israël, comme le renseignement
00:49:35 américain l'affirme aujourd'hui ?
00:49:37 Oui, en effet.
00:49:41 Nous avons vu
00:49:43 ces rapports
00:49:45 et nous nous ditons clairement
00:49:47 que si nous sommes
00:49:49 attaqués par l'Iran,
00:49:51 nous répondrons.
00:49:53 Il ne faut pas oublier, par contre,
00:49:55 que nous ne devrions pas être
00:49:57 seuls ici.
00:49:59 Je m'attends à ce que nos amis
00:50:01 du monde libre transmettent
00:50:03 exactement le même message
00:50:05 et qu'ils joignent leurs mots
00:50:07 à la parole
00:50:09 si, malheureusement,
00:50:11 une telle attaque devrait se produire.
00:50:13 Le terrorisme islamiste
00:50:15 frappe en Israël
00:50:17 comme en France, comme dans toute l'Europe.
00:50:19 Est-ce que vous dites que nous faisons face
00:50:21 aux mêmes ennemis, finalement,
00:50:23 en France et en Israël ?
00:50:25 Je pense que oui.
00:50:29 L'islam radical,
00:50:31 les forces
00:50:33 de l'absolumentisme
00:50:35 agissent contre
00:50:37 les libertés que je viens de mentionner.
00:50:39 Ce sont les ennemis
00:50:41 de la France, tant aussi que les ennemis
00:50:43 d'Israël. Et l'Iran,
00:50:45 qui dirige
00:50:47 toutes ces marionnettes,
00:50:49 toutes ces organisations terroristes,
00:50:51 n'est pas seulement notre ennemi,
00:50:53 c'est l'ennemi du monde libre.
00:50:55 Et en fait, pour eux,
00:50:57 nous sommes comme un petit Satan,
00:50:59 tandis que les États-Unis
00:51:01 sont le grand Satan.
00:51:03 Mais les États-Unis aussi symbolisent
00:51:05 le monde libre,
00:51:07 dont nous faisons tous partie.
00:51:09 Donc je pense vraiment que le monde
00:51:11 nous regarde,
00:51:13 et si nous perdons
00:51:15 cette guerre, ce que je n'espère pas,
00:51:17 nous pouvons simplement imaginer
00:51:19 ce qui se passera ensuite
00:51:21 sur le territoire européen.
00:51:23 Une partie des Israéliens réclame la tenue
00:51:25 d'élections législatives pour renouveler
00:51:27 la Knesset, qui a fêté ses 75 ans
00:51:29 cette année. Est-ce nécessaire ?
00:51:31 Est-ce que c'est souhaitable à vos yeux ?
00:51:33 Ou est-ce que vous considérez qu'il est beaucoup trop tôt
00:51:35 au milieu de la guerre que vous êtes en train d'opérer ?
00:51:37 Je crois que c'est rien moins qu'une catastrophe.
00:51:43 Ce serait une invitation tendue
00:51:47 à nos ennemis pour nous frapper.
00:51:49 Et pourquoi ?
00:51:51 Nous avons élargi la coalition
00:51:55 suite au 7 octobre.
00:51:57 Aujourd'hui, il y a 72 députés
00:52:01 qui sont dans cette coalition.
00:52:03 J'appelle aux collègues de l'opposition,
00:52:05 Pierre Lapid,
00:52:07 de rejoindre cette coalition
00:52:09 pour avoir un front uni
00:52:11 face au monde
00:52:13 et face à nos ennemis.
00:52:15 Car si nous ne faisons pas cela,
00:52:17 si, malheureusement,
00:52:19 nous organisons des élections
00:52:21 qui, bien sûr, sont toujours polarisantes
00:52:23 par leur nature, et que nous nous battons
00:52:25 les uns contre les autres,
00:52:27 ce sera une invitation
00:52:29 au Hezbollah.
00:52:31 Le Hezbollah saura que c'est le bon moment
00:52:33 que l'Israël est faible
00:52:35 et qu'il peut donc frapper.
00:52:37 Ce serait une tragédie
00:52:39 dont on se rappellera
00:52:41 pendant des siècles.
00:52:43 J'en appelle vraiment à mes amis
00:52:45 de rejoindre notre coalition
00:52:47 pour l'élargir et pour présenter
00:52:49 un front uni.
00:52:51 Car c'est vraiment le moment
00:52:53 le plus crucial pour notre pays.
00:52:55 C'est ce dont nous avons besoin.
00:52:57 Et je pense que dans des siècles,
00:52:59 une fois que nous serons tous décédés,
00:53:01 depuis longtemps,
00:53:03 les gens liront des livres d'histoire
00:53:05 et ils ne s'intéresseront pas
00:53:07 à quel sont le nom des dirigeants.
00:53:09 Mais par contre,
00:53:11 comment ça serait qu'Israël ait parvenu
00:53:13 à gagner ou, malheureusement,
00:53:15 à perdre cette élection ?
00:53:17 Et nous gagnerons si nous restons unis.
00:53:19 Donc, il est hors de question
00:53:21 d'organiser des élections.
00:53:23 Pour moi, ce serait une catastrophe.
00:53:25 Une question encore sur le plan militaire.
00:53:27 Le président d'Israël, Benjamin Netanyahou,
00:53:29 a confirmé qu'il y aurait bien une offensive
00:53:31 sur Rafa, le dernier bastion du Hamas.
00:53:33 Vous confirmez qu'Israël
00:53:35 ira au bout de cette guerre.
00:53:37 Est-ce que vous avez une idée
00:53:39 du terme de la fin de cette guerre,
00:53:41 de cette opération armée ?
00:53:43 Il n'est toujours vraiment pas possible
00:53:45 que ces bataillons du Hamas
00:53:47 à Rafa
00:53:49 ne seront pas ciblés.
00:53:51 Car sinon,
00:53:53 ce serait perdre la guerre.
00:53:55 Nous sommes conscients
00:53:57 qu'il y a plus d'un million de civils
00:53:59 qui ont été évacués de la partie nord
00:54:01 de la bande de Gaza qui se trouve en Rafa.
00:54:03 Ils ont été évacués
00:54:05 parce que nous leur avions dit
00:54:07 que cela allait être une zone de guerre
00:54:09 qui sera dangereuse. Nous ne voulons pas
00:54:11 vous blesser. Donc, veuillez quitter cette zone.
00:54:13 Et donc, ils sont allés dans le sud.
00:54:15 Maintenant, nous travaillons sur un plan
00:54:17 que nous allons présenter dans un futur très proche
00:54:19 pour évacuer
00:54:21 la grande majorité de la population
00:54:23 vers d'autres zones de la bande de Gaza.
00:54:25 Et nous regardons aussi
00:54:31 quels sont les besoins humanitaires.
00:54:33 Et ensuite, nous nous engagerons
00:54:35 contre les bataillons du Hamas.
00:54:37 Il n'y a pas d'autre moyen de gagner contre le Hamas
00:54:39 si nous ne nous attaquons pas à chacun
00:54:41 de ces bataillons.
00:54:43 Merci beaucoup Amir Rohana, président de la Knesset,
00:54:45 le Parlement israélien, d'avoir choisi CENIOS
00:54:47 ce soir pour vous exprimer.
00:54:49 Merci beaucoup, Laurence.
00:54:51 Merci à vous.
00:54:53 L'info continue sur CENIOS.
00:54:55 Voilà, et bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:54:57 Bienvenue dans Punchline ce soir
00:54:59 sur CENIOS et sur Europe 1.
00:55:01 Après l'agression de Samara à Montpellier,
00:55:03 le lynchage à mort de Shem Sedin à Virichatillon,
00:55:05 la mort de Zakaria, 15 ans,
00:55:07 qui s'est interposé lors d'une bagarre à Romand-sur-Uzair,
00:55:09 hier soir c'est à Bordeaux
00:55:11 qu'un homme a été tué et un autre blessé
00:55:13 par un Afghan de 25 ans, armé d'un long couteau
00:55:15 qui a été ensuite abattu par la police.
00:55:17 Il reprochait aux deux hommes de nationalité algérienne
00:55:19 de consommer de l'alcool
00:55:21 en cette fin de ramadan,
00:55:23 une attitude typique des islamistes.
00:55:25 La réalité est là sous nos yeux,
00:55:27 les attaques aux couteaux sont devenues quotidiennes
00:55:29 dans notre pays, près de 120 par jour.
00:55:31 Pour être précis, selon les policiers,
00:55:33 un chiffre effarant, les digues sont en train de sauter.
00:55:35 Chacun est désormais une cible potentielle.
00:55:37 Pour endiguer
00:55:39 cette pulsion mortifère, il ne suffira pas
00:55:41 de mettre en place des cellules psychologiques,
00:55:43 comme l'a fait le maire d'Ecologistes
00:55:45 de Bordeaux, Pierre Urmic,
00:55:47 qui proclamait il y a quelques jours encore
00:55:49 qu'il n'était pas un maire shérif
00:55:51 et que ces policiers municipaux
00:55:53 à qui il refuse le port d'armes létales
00:55:55 ne sont pas des cow-boys.
00:55:57 Ses concitoyens apprécieront.
00:55:59 Alors merci à la police nationale
00:56:01 d'avoir une fois de plus empêché hier soir
00:56:03 un bain de sang plus important sur les bords
00:56:05 de la Garonne. Les policiers et les gendarmes
00:56:07 sont aujourd'hui, au regard de la
00:56:09 faiblesse de nos politiques, le dernier
00:56:11 rempart entre la barbarie et nous.
00:56:13 On va en débattre ce soir dans "Punchline".
00:56:15 (Générique)
00:56:27 Il est pile 18h sur CNews
00:56:29 et sur Europe 1. D'abord le rappel
00:56:31 des titres de l'actualité. Le procureur
00:56:33 de la République de Bordeaux vient donc de
00:56:35 s'exprimer au lendemain de l'agression au couteau
00:56:37 qui a fait un mort et un blessé. L'assaillant
00:56:39 abattu par la police a reproché
00:56:41 à deux individus de boire de l'alcool
00:56:43 le jour de l'Aïd. Son identification
00:56:45 est en cours. Il s'agit
00:56:47 d'un homme de 25 ans, de nationalité
00:56:49 afghane. Deux enquêtes ont
00:56:51 été ouvertes après cette attaque, dont l'une
00:56:53 par l'IGPN. On y revient longuement
00:56:55 dans un instant dans "Punchline".
00:56:57 Deux jours après le meurtre d'un adolescent à Romand-sur-Isère,
00:56:59 le principal suspect a été placé en garde
00:57:01 à vue, selon une annonce du procureur de Valence.
00:57:03 Ce jeune de 15 ans a reçu
00:57:05 un coup de couteau mortel alors qu'il s'interposait
00:57:07 dans une bagarre entre plusieurs adolescents.
00:57:09 D'autres suspects sont toujours recherchés.
00:57:11 Poursuivi pour apologie du terrorisme,
00:57:13 l'imam de Boker a été condamné
00:57:15 en appel à un an de prison avec sursis.
00:57:17 Au lendemain de l'attaque du 7 octobre,
00:57:19 il avait, je vous le rappelle, appelé à
00:57:21 tuer les juifs. Il a également
00:57:23 l'interdiction d'exercer sa fonction
00:57:25 d'imam.
00:57:27 188e jour de détention pour les
00:57:29 otages détenus par l'organisation terroriste du
00:57:31 Hamas dans la bande de Gaza. Trois de ces otages
00:57:33 sont français. Ils se nomment Ofer,
00:57:35 Orion et Oad. Nous pensons à ces otages
00:57:37 ce soir et à leur famille. Nous demandons
00:57:39 une fois de plus leur libération immédiate
00:57:41 et sans condition. Nous sommes en plateau
00:57:43 d'Empenchline sur CNews et sur Europe 1
00:57:45 avec nos débatteurs Eric Noluoela, bonsoir
00:57:47 à vous, Maître Salman, François Puponi,
00:57:49 ancien député, un policier
00:57:51 Denis Jacob, secrétaire général
00:57:53 Allianz Alternative
00:57:55 Police, Céline Pina et
00:57:57 Alexandre Devecchio. Tout de suite on va écouter
00:57:59 bonsoir à tous la procureure de
00:58:01 Bordeaux qui revient sur le déroulé des faits,
00:58:03 ce qui s'est passé hier soir sur les bords
00:58:05 de la Garonne. Écoutez-la.
00:58:07 Suite aux événements qui sont survenus
00:58:09 à Bordeaux le 10 avril 2024,
00:58:11 entre 19h30 et 19h50
00:58:13 en bord de Garonne, entre le
00:58:15 Miroir d'eau et le pont de Pierre, le parquet de
00:58:17 Bordeaux a ouvert deux
00:58:19 enquêtes judiciaires. Pour l'une,
00:58:21 visant l'assaillant, des chefs de meurtre,
00:58:23 tentative de meurtre et violence avec
00:58:25 arme, ayant entraîné une incapacité
00:58:27 totale de travail supérieure à
00:58:29 huit jours, sur fonctionnaire de police
00:58:31 et pour l'autre, domicile volontaire
00:58:33 afin d'éclaircir les circonstances
00:58:35 dans lesquelles l'un des policiers
00:58:37 primo intervenant a été amené
00:58:39 à faire usage de son arme de service
00:58:41 pour neutraliser l'assaillant.
00:58:43 Ils étaient invectivés aux alentours
00:58:45 de 19h30 par un individu
00:58:47 pour des raisons a priori liées
00:58:49 selon les premiers témoignages
00:58:51 et plusieurs témoignages, à leur
00:58:53 consommation d'alcool.
00:58:55 Le mis en cause décrit comme
00:58:57 porteur d'un camis et d'un keffier
00:58:59 couvrant son visage, ne laissant voir
00:59:01 que ses yeux, frappait dans un premier
00:59:03 temps les deux victimes à coup de poing
00:59:05 puis ils s'éloignaient.
00:59:07 Ces dernières se relevaient puis
00:59:09 lançaient des canettes de bière en direction
00:59:11 de leur agresseur, lequel revenait
00:59:13 alors vers elle, sortait un couteau
00:59:15 à grand arrêt et les poignardait
00:59:17 tour à tour.
00:59:19 Voilà pour les faits rapportés par Frédéric Porteret,
00:59:21 la procureure de Bordeaux. Régine Delfour,
00:59:23 vous êtes à Bordeaux avec Laurence
00:59:25 et Larry, bonsoir à tous les deux. Vous avez suivi cette
00:59:27 conférence de presse, beaucoup d'informations dans ce qu'a dit la procureure
00:59:29 notamment sur le profil
00:59:31 de cet homme qui a été abattu par la police.
00:59:33 Oui absolument, Laurence, puisque
00:59:37 nous n'avions pour l'instant aucune
00:59:39 information ne concernant ni son identité
00:59:41 la procureure de la République de Bordeaux
00:59:43 nous a dit que selon
00:59:45 le fichier Eurodate, mais ce sont des
00:59:47 informations qu'ils sont en train de vérifier,
00:59:49 ce serait un demandeur d'asile
00:59:51 et il serait afghan, il aurait 25 ans
00:59:53 il avait 25 ans
00:59:55 et on ne sait pas encore pendant
00:59:57 combien de temps, depuis combien de temps il était
00:59:59 à Bordeaux, il y a aussi cet
01:00:01 nouvel élément, c'est qu'il s'en est
01:00:03 pris auparavant à d'autres
01:00:05 personnes qui étaient en train de consommer de l'alcool
01:00:07 un verre de rosé, qu'il a
01:00:09 commencé à les frapper,
01:00:11 il s'en suit une bagarre, il a
01:00:13 sorti un couteau, ce n'était pas
01:00:15 un couteau, un opitnel, mais un couteau
01:00:17 de chasse, il est ensuite parti et c'est
01:00:19 à ce moment là donc qu'il a croisé ces
01:00:21 deux Algériens qui eux
01:00:23 aussi étaient en train de consommer
01:00:25 de l'alcool, où il y a eu d'abord
01:00:27 ces invectives, après
01:00:29 des coups de poing, il est revenu, il les a
01:00:31 poignardés, il faut quand même savoir que la première, la victime
01:00:33 celle qui a décédé, qui avait 37 ans, a reçu
01:00:35 9 coups de couteau
01:00:37 la deuxième qui a été blessée
01:00:39 grièvement aux 3 plaies, dont 3
01:00:41 perforantes, cet homme
01:00:43 vous l'avez dit, était vêtu d'un camis
01:00:45 il avait un keffier, donc
01:00:47 pour l'instant, le parquet national
01:00:49 antiterroriste n'a pas été saisi, mais il
01:00:51 suit évidemment cette affaire
01:00:53 puisqu'il s'avère que c'est un afghan
01:00:55 et qu'il était demandeur d'asile, et qu'il y a évidemment
01:00:57 toutes ces suspicions au niveau de la religion
01:00:59 le parquet antiterroriste
01:01:01 pourrait donc s'en saisir
01:01:03 la procureure a aussi demandé
01:01:05 qu'il y ait, s'il y avait
01:01:07 des personnes cavées, de nouvelles informations de ceux
01:01:09 manifestés, vous l'avez dit, Laurence
01:01:11 une enquête de l'IGPN
01:01:13 a été ouverte, puisque le
01:01:15 policier qui a tiré avec un fusil
01:01:17 d'assaut pour le neutraliser, puisque la procureure
01:01:19 et le directeur
01:01:21 interdépartemental de la
01:01:23 police nationale l'a rappelé, l'assaillant
01:01:25 était qu'à quelques mètres, 5 mètres
01:01:27 du policier. - Merci beaucoup
01:01:29 Régine Belfour, Laurence Ellarié pour ces précisions
01:01:31 Denis Jacob, vous êtes policier
01:01:33 d'abord, on va revenir sur le travail
01:01:35 fait par vos collègues, 7
01:01:37 minutes après l'attaque
01:01:39 de cet homme, ils étaient sur place
01:01:41 et ils ont stoppé
01:01:43 l'assaut meurtrier, alors que
01:01:45 avec un fusil d'assaut, alors que l'homme
01:01:47 était à 5 mètres seulement d'eux
01:01:49 et après avoir fait toutes les sommations d'usage, c'est important
01:01:51 de le préciser. - Oui, tout à fait
01:01:53 à ce stade, et ce que m'ont confirmé
01:01:55 les collègues hier soir, c'est que les
01:01:57 règles de la légitime défense ont été respectées
01:01:59 contrairement à ce que j'ai pu
01:02:01 entendre sur d'autres médias
01:02:03 l'assaillant n'était pas en fuite et il n'a pas été
01:02:05 neutralisé parce qu'il était en fuite, il était
01:02:07 en confrontation directe avec les collègues
01:02:09 la procureure l'a d'ailleurs rappelé
01:02:11 donc ça confirme bien les informations
01:02:13 que j'avais eues hier soir. - Il s'approchait
01:02:15 bras tendus avec un très long couteau de chasse
01:02:17 - Tout à fait, et donc pour protéger
01:02:19 sa vie et celle d'autrui, mon collègue
01:02:21 a utilisé l'arme dont il avait
01:02:23 la dotation, à savoir
01:02:25 le HK G36
01:02:27 et ce n'est pas
01:02:29 anormal qu'il ait pu utiliser
01:02:31 cette arme, puisqu'elle est en dotation
01:02:33 dans le cadre de Vigipirate, depuis
01:02:35 les attentats de 2015
01:02:37 notamment, c'est pour cette raison qu'on en a
01:02:39 été doté, il faut le rappeler,
01:02:41 et que pour le moment, rien ne
01:02:43 laisse présager que le collègue n'aurait pas
01:02:45 respecté les règles de la légitime défense.
01:02:47 - Et bien peut-être, c'est ce que je disais tout à l'heure, éviter un massacre
01:02:49 - Complètement. - On a appris
01:02:51 Eric Nolot qu'auparavant, avant ce drame
01:02:53 la séance en était déjà prise
01:02:55 à deux autres personnes qui consommaient de l'alcool
01:02:57 le périple aurait pu se poursuivre de façon
01:02:59 dramatique. - Oui, c'est pour ça que si
01:03:01 je dois résumer d'un mot l'impression que me laisse
01:03:03 la conférence de presse de la procureure de la République
01:03:05 c'est perplexité. La procureure de la République
01:03:07 nous a détaillé, nous a donné toutes les caractéristiques
01:03:09 d'un attentat islamiste, mais
01:03:11 ce n'est pas un attentat terroriste.
01:03:13 Moi j'ai eu beaucoup de mal à saisir la distinction. - Pour l'instant.
01:03:15 - J'espère que ça va être requalifié parce que
01:03:17 pour le bon sens commun, quelqu'un qui tue
01:03:19 au nom de la religion, il me semble que c'est un attentat terroriste.
01:03:21 Ensuite, c'est un demandeur d'asile
01:03:23 encore une fois nous avons importé
01:03:25 le terrorisme et ça pose la question du
01:03:27 traitement des demandeurs d'asile.
01:03:29 Avant de laisser quelqu'un entrer sur notre
01:03:31 territoire, déambuler à sa guise pendant des semaines
01:03:33 et pendant des mois, moi je crois qu'il faut
01:03:35 traiter son cas en dehors de nos frontières
01:03:37 savoir qui exactement c'est l'homme
01:03:39 et s'il est absolument sûr de le laisser
01:03:41 entrer sur notre territoire.
01:03:43 Et s'il n'est pas prouvé d'avoir fait ça, il y a un homme à l'hôpital
01:03:45 et un autre qui est mort. - Maître Sarah Salman,
01:03:47 on est sur le parcours, je dirais
01:03:49 malheureusement assez classique. - Alors la procureure
01:03:51 de la République reste très précautionneuse et on peut
01:03:53 le comprendre, on est au début de l'enquête,
01:03:55 néanmoins il y a quand même un faisceau d'indices
01:03:57 où il y a une personne qui, au nom
01:03:59 de la religion, vient attaquer des personnes
01:04:01 qui boivent de l'alcool et qui récidive
01:04:03 et il y a à mon sens une certaine préméditation.
01:04:05 On ne parle pas d'un petit couteau mais d'un couteau
01:04:07 de chasse. Donc ce faisceau d'indices où on nous
01:04:09 explique ensuite qu'il y aurait un sentiment
01:04:11 de musulman rigoriste,
01:04:13 un sentiment... - C'est ce qu'a dit la procureure.
01:04:15 - Oui, oui, pardon, c'est ce qu'elle a dit.
01:04:17 - Il faut le préciser, ce sont ses moyens.
01:04:19 - Un sentiment de musulman rigoriste, ce sont effectivement
01:04:21 ses termes, vous faites bien de le préciser. Moi, ça m'interpelle
01:04:23 de dire des choses comme ça. Jusqu'où faut-il
01:04:25 pour passer du sentiment à la réalité ?
01:04:27 Il y avait quand même un vêtement,
01:04:29 il y avait un cheminement intellectuel,
01:04:31 eh bien c'est quelque chose...
01:04:33 Si on ne fait rien, si on a le mauvais diagnostic,
01:04:35 nous allons à nouveau être confrontés
01:04:37 à des faits de sociétés similaires
01:04:39 dans les prochains jours, dans les prochaines semaines.
01:04:41 Donc il faut traiter les mots à leur racine.
01:04:43 Il y a effectivement ce problème
01:04:45 d'immigration illégale, alors ça on
01:04:47 semble l'occulter complètement.
01:04:49 Et il faut aussi poser le bon diagnostic
01:04:51 parce qu'à Gare de Lyon,
01:04:53 pareil, la piste terroriste a été
01:04:55 écartée. Je trouve qu'on écarte cette piste
01:04:57 beaucoup trop rapidement. - C'est votre sentiment aussi, Alexandre Nevechio ?
01:04:59 - Oui, effectivement, ce qu'on ne veut pas voir,
01:05:01 c'est le djihadisme d'atmosphère
01:05:03 décrit par Gilles Kepel.
01:05:05 Effectivement, ce n'est pas un attentat,
01:05:07 encore une fois, qui a été
01:05:09 prémédité par un réseau, très probablement,
01:05:11 mais il n'empêche
01:05:13 que c'est quelqu'un qui a agi
01:05:15 au nom de la religion et pour
01:05:17 terroriser ses
01:05:19 cohorts religionnaires
01:05:21 et même l'ensemble de la population.
01:05:23 Donc on est bien dans la définition du terrorisme
01:05:25 et du reste c'est très inquiétant
01:05:27 parce qu'on a un processus
01:05:29 qui rappelle d'une certaine manière
01:05:31 la décennie noire algérienne
01:05:33 où justement,
01:05:35 pour terroriser
01:05:37 ceux qui n'étaient pas de bons musulmans,
01:05:39 on allait parfois les égorger jusqu'à
01:05:41 chez eux. Donc c'est un peu ce qui est
01:05:43 en train de se produire, surtout que
01:05:45 si on met bout à bout
01:05:47 les différents faits divers qui n'en sont pas
01:05:49 depuis quelques jours,
01:05:51 Samara, c'est une histoire
01:05:53 de voile. Ensuite,
01:05:55 on a Shem Sedin, c'est parce qu'il
01:05:57 parlait à une femme
01:05:59 dont on veut imposer un code
01:06:01 où les jeunes filles et les garçons ne peuvent plus
01:06:03 parler et là c'est une histoire d'alcool.
01:06:05 Donc on voit bien qu'une partie
01:06:07 des minorités
01:06:09 agissantes, parfois en situation
01:06:11 totalement illégale, tentent
01:06:13 d'imposer la charia dans ce pays.
01:06:15 Autre extrait de ce qu'a dit la procureure,
01:06:17 je vous passe la parole ensuite François Péponi et Céline Pina,
01:06:19 elle revient sur le fait
01:06:21 que cet homme reprochait
01:06:23 aux deux personnes qui étaient sur son chemin
01:06:25 de boire de l'alcool cette journée de fin de l'aïd.
01:06:27 Écoutez-la, la procureure.
01:06:29 Il en résulte qu'hier soir,
01:06:31 l'agresseur, qu'il ne connaissait pas,
01:06:33 se serait approché de son
01:06:35 ami Rachid Bouhav et
01:06:37 s'en serait pris à lui avant de leur reprocher
01:06:39 à l'un et à l'autre dans un
01:06:41 français approximatif de boire
01:06:43 alors que c'était l'aïd.
01:06:45 Les deux amis lui répondaient "ça ne te regarde pas"
01:06:47 et à ce moment-là,
01:06:49 l'auteur leur assénait des coups de poing.
01:06:51 Des coups de poing et après
01:06:53 il retourne sur ses pas, il leur lance
01:06:55 une canette et il les pogne. Ce serait bien qu'on ait l'ensemble
01:06:57 de ce qu'a dit la procureure.
01:06:59 François Puppony. Je suis assez étonné de la prudence de la procureure
01:07:01 parce qu'on ne peut pas nous dire depuis des semaines
01:07:03 et depuis quelques jours, il y a une menace
01:07:05 terroriste maximum.
01:07:07 Al-Qaïda et l'État islamique ont même dit
01:07:09 "allez dans les stades et tuez-les"
01:07:11 et quand un individu sur ces motifs-là
01:07:13 passe à l'acte, considérer que ce n'est pas lié.
01:07:15 Bien entendu que les messages de haine
01:07:17 qui sont véhiculés en disant "rentrez dans les stades,
01:07:19 allez dans les villes, tuez-les,
01:07:21 passez à l'acte", il y en a qui l'entendent
01:07:23 et qui prennent ça au premier degré et qui passent à l'acte.
01:07:25 Et si on ne fait pas la jonction entre les deux,
01:07:27 effectivement, comme Alexandre Levecque l'a dit,
01:07:29 on est un peu démuni parce que
01:07:31 bien entendu que c'est lié.
01:07:33 Pourquoi ne pas le dire ?
01:07:35 Pourquoi ne pas le dire ?
01:07:37 On a peur de quoi ?
01:07:39 Un message qui passe
01:07:41 et qui dit "tuez-les là où vous pouvez,
01:07:43 égorgez-les là où vous pouvez",
01:07:45 les messages, quand le ministre de l'Intérieur
01:07:47 dit "on est dans une menace terroriste
01:07:49 maximum", je peux vous dire que les services de renseignement
01:07:51 ils ont tous les messages, on sait d'où ils viennent,
01:07:53 on sait ce qui est dit.
01:07:55 Et si effectivement la justice ne fait pas le lien,
01:07:57 on est dans cette situation-là
01:07:59 et on va peut-être nous expliquer qu'il était un peu déséquilibré.
01:08:01 Alors s'il était encore vivant, on aurait eu la piste de la psychiatrie.
01:08:03 Oui, c'est bien.
01:08:05 Céline Pilla,
01:08:07 on a quelque part un vrai souci politique.
01:08:09 C'est-à-dire que si
01:08:11 l'attentat avait été commis
01:08:13 par quelqu'un d'extrême droite, il n'y aurait eu aucun souci,
01:08:15 le lien aurait été fait de manière immédiate.
01:08:17 Pourquoi ? Parce que ça sert
01:08:19 à un narratif. Il ne faut pas oublier qu'on est aussi
01:08:21 en pleine campagne électorale
01:08:23 dans laquelle Emmanuel Macron
01:08:25 essaie de refaire ce qu'il lui a réussi
01:08:27 jusqu'à présent, donc on comprend qu'il remette
01:08:29 en place la même stratégie, qui est de dire
01:08:31 "je suis un rempart contre le chaos
01:08:33 que pourrait amener le RN s'il était élu,
01:08:35 s'il était très très fort".
01:08:37 Donc, pour ne pas faire
01:08:39 le jeu du RN, il est très important
01:08:41 de nier la dimension islamiste
01:08:43 parce que c'est elle aujourd'hui
01:08:45 qui nourrit le vote RN.
01:08:47 Pourquoi ? Parce que les gens,
01:08:49 s'ils étaient dans une dérive fascisante,
01:08:51 ils iraient voter LFI.
01:08:53 LFI vous dit très clairement
01:08:55 et dans l'antisémitisme
01:08:57 et dans la fascination pour la violence
01:08:59 politique, si vous avez envie d'une dérive
01:09:01 fasciste, vous allez vers LFI.
01:09:03 Or là, c'est exactement le contraire,
01:09:05 les Français veulent protéger leur mode de vie.
01:09:07 Ils ont le sentiment que finalement
01:09:09 leurs représentants les trahissent
01:09:11 et la première des trahisons, c'est qu'ils font
01:09:13 tout de suite le lien en disant "mais il y a
01:09:15 une dimension religieuse, il y a une dimension
01:09:17 islamiste dans cet acte". La France
01:09:19 leur dit "ah ben non, pas du tout, il n'y a aucun problème".
01:09:21 Donc ils se disent "ok, ils sont décidés
01:09:23 à ne pas lutter, ils nous abandonnent une fois de plus,
01:09:25 donc allons essayer de voter
01:09:27 pour d'autres propositions".
01:09:29 Et je ne comprends pas que l'on
01:09:31 continue à force de ne pas
01:09:33 vouloir faire le jeu du RN,
01:09:35 on expose les Français, on expose
01:09:37 les musulmans qui sont accusés d'être de
01:09:39 pas assez bons musulmans, tout ça pour
01:09:41 à la fin que les gens votent RN.
01:09:43 Ils sont eux-mêmes ciblés par les islamistes.
01:09:45 Petite pause, on se retrouve dans un instant
01:09:47 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1. On reviendra sur le profil
01:09:49 de l'assaillant qui a été
01:09:51 abattu hier par la police, un demandeur d'asile
01:09:53 de 25 ans, a priori de nationalité
01:09:55 afghane. A tout de suite dans Punchline.
01:09:57 18h18 de retour dans Punchline,
01:10:01 sur CNews et sur Europe 1.
01:10:03 On revient sur ce qui s'est passé à Bordeaux hier soir.
01:10:05 La procureure de Bordeaux a fait
01:10:07 un point complet sur
01:10:09 le déroulé des faits, la façon dont
01:10:11 cet homme habillé d'un camis, donc la tenue
01:10:13 d'un islamiste avec un keffier sur le visage
01:10:15 dont on ne voyait que les yeux et
01:10:17 qu'il y avait un couteau à la main, qui s'en est
01:10:19 pris à deux reprises à des gens qui buvaient de l'alcool.
01:10:21 Comment est-ce qu'il a procédé
01:10:23 et pourquoi est-ce que la qualification
01:10:25 de terroriste n'a pas été retenue ?
01:10:27 On écoute la procureure de Bordeaux.
01:10:29 Aucun élément ne milite en faveur d'une attaque
01:10:33 à connotation terroriste.
01:10:35 Toutefois, deux nouveaux
01:10:37 éléments méritent d'être évoqués ce soir.
01:10:39 Le premier, c'est un nouveau témoignage
01:10:41 recueilli dans l'après-midi
01:10:43 qui fait état d'une première altercation
01:10:45 hier soir, juste avant les faits,
01:10:47 suivi de violences entre l'assaillant
01:10:49 et deux autres individus pour un motif
01:10:51 a priori similaire.
01:10:53 Ainsi, l'auteur aurait pris
01:10:55 à partie deux individus parce qu'il
01:10:57 buvait du rosé en ce jour d'Aïd.
01:10:59 S'en serait suivi alors
01:11:01 un coup de poing et un coup de coude
01:11:03 avant que l'agresseur n'exhibe un couteau
01:11:05 en leur demandant de venir se battre.
01:11:07 Il serait finalement parti
01:11:09 et aurait poursuivi son chemin
01:11:11 en direction du miroir d'eau.
01:11:13 Grâce à la base de données Eurodac
01:11:15 qui contient, vous le savez, les empreintes
01:11:17 digitales des demandeurs d'asile
01:11:19 enregistrés dans les états membres de l'UE
01:11:21 et les pays associés,
01:11:23 l'auteur est à ce jour
01:11:25 en cours d'identification.
01:11:27 Il serait d'origine afghane et âgé
01:11:29 de 25 ans. Donc on a bien compris
01:11:31 que pour l'instant, pas de qualification terroriste retenue.
01:11:33 Et on a en temps réel l'histoire
01:11:35 qui s'écrit sous nos yeux parce que l'agence France Presse
01:11:37 qui est un peu le canal officiel
01:11:39 pour toute la presse française
01:11:41 dit "Ah ! Le parquet
01:11:43 confirme une altercation liée à l'alcool".
01:11:45 Surtout, ne parlez pas d'islamisme !
01:11:47 - On est chez George Orwell !
01:11:49 - Ne pas boire, ne pas entendre, ne pas dire !
01:11:51 - C'est le ministère de la vérité de George Orwell.
01:11:53 Il faut dire ce qu'il y a.
01:11:55 C'est même pas...
01:11:57 Soit ce journaliste est complètement idiot
01:11:59 ou il a rien compris, soit il est manipulateur
01:12:01 et je pencherai pour la deuxième option.
01:12:03 Il faut bien savoir que ça,
01:12:05 c'est une dépêche qui va être...
01:12:07 - Reprise partout dans toute la presse quotidienne régionale.
01:12:09 - Beaucoup de travail.
01:12:11 - C'est vite.
01:12:13 - J'ai un 16ème de page, non seulement c'est repris
01:12:15 comme ça, lié à la consommation d'alcool,
01:12:17 mais la piste terroriste semble
01:12:19 désormais totalement écartée.
01:12:21 - C'était avant la conférence de ce matin.
01:12:23 - Avec ce titre-là, quelqu'un qui travaille dans l'urgence,
01:12:25 il a l'impression que ce sont
01:12:27 deux alcooliques sur la voie publique
01:12:29 qui se sont disputés et que ça a mal tourné.
01:12:31 Donc là, il y a vraiment un problème
01:12:33 avec l'idéologie, je suis désolé de le dire,
01:12:35 à l'AFP et sur l'éthique.
01:12:37 Et c'est problématique parce que souvent,
01:12:39 ils donnent des leçons d'éthique aux autres.
01:12:41 - Oui, à la terre entière et à toute la profession.
01:12:43 Mais c'est important quand même ce qu'a dit la procureure.
01:12:45 J'aimerais revenir là-dessus. Bon voilà, je voulais quand même
01:12:47 signaler le fait que l'AFP
01:12:49 était tellement soulagée que ce soit une interrogation
01:12:51 liée à l'alcool.
01:12:53 - Il paraît que c'est deux étudiants qui se sont battus en pratique.
01:12:55 - Je ne comprends pas ce que dit la procureure.
01:12:57 - Elle dit deux choses qui sont paradoxales.
01:12:59 - Voilà, elle dit à la fois...
01:13:01 - Mais attention, on a appris
01:13:03 qu'à quelques moments avant, ils avaient agressé
01:13:05 quelqu'un qui buvait de l'alcool.
01:13:07 Ce sont les deux mêmes scènes.
01:13:09 - La réalité, c'est... - Ils s'en sont pris à des gens qui buvaient de l'alcool.
01:13:11 - Mais est-ce qu'on peut qualifier ça de terrorisme ?
01:13:13 - Mais comme je disais tout à l'heure, si on considère qu'effectivement
01:13:15 des mots d'ordre ont été lancés en disant "tuer les mécréants",
01:13:17 il aurait, ça a été confirmé,
01:13:19 traité les deux personnes de mécréants.
01:13:21 Donc quand des réseaux terroristes
01:13:23 disent "tuer les mécréants"
01:13:25 et que quelqu'un passe à l'acte,
01:13:27 là la justice est en train de réfléchir
01:13:29 si effectivement c'était vraiment connecté.
01:13:31 Bien entendu que c'est connecté.
01:13:33 - Il y a quand même un peu de choses en disant ça.
01:13:35 - Pas tous en même temps.
01:13:37 - Dans un certain nombre de pays
01:13:39 où l'islam règne en maître, y compris
01:13:41 par exemple en Algérie,
01:13:43 si on vous prend à boire
01:13:45 ou à manger pendant le ramadan,
01:13:47 vous pouvez être condamné.
01:13:49 Inutile de vous dire que dans des pays
01:13:51 où l'islam est beaucoup plus rigoriste,
01:13:53 vous pouvez même être condamné à mort.
01:13:55 Donc on voit bien ce qui est en train de se passer,
01:13:57 c'est-à-dire que cet afghan,
01:13:59 qui culturellement a des années-lumière
01:14:01 de ce qu'on vit, de nos libertés...
01:14:03 - C'est un demandeur d'asile, à priori.
01:14:05 - Lui, il est choqué
01:14:07 et il fait respecter la loi
01:14:09 de la charia, qui est la seule
01:14:11 qu'il connaît, et en plus
01:14:13 quand il arrive en France...
01:14:15 - Les talibans sont en pouvoir en Afghanistan.
01:14:17 - Et on lui explique que quelque part,
01:14:19 il faut aussi l'installer en France.
01:14:21 - Vous avez raison. Denis Jacob, policier.
01:14:23 - Ecoutez, moi je ne vais pas qualifier
01:14:25 mes procureurs, mes collègues,
01:14:27 pour avoir une nouvelle fois,
01:14:29 ils l'ont eu hier soir au téléphone,
01:14:31 n'en pensent pas moins.
01:14:33 Pour la qualification des faits.
01:14:35 Pour eux, c'est clair, il n'y a pas d'ambiguïté,
01:14:37 mais ça ne nous appartient pas de les qualifier,
01:14:39 c'est à la justice de le faire, mais ils n'en pensent pas moins.
01:14:41 - Comment expliquer une telle cécité ?
01:14:43 - Je pense qu'il y a une frilosité certaine
01:14:45 à évoquer la piste terroriste. Vous dites que l'AFP
01:14:47 ne l'évoque pas, la justice c'est pareil.
01:14:49 Finalement, c'est un climat ambiant où on évite
01:14:51 de dire les choses pour ne pas faire peur à la population.
01:14:53 Mais quand il y a un faisceau d'indices qui,
01:14:55 à mon sens, est quand même assez concordant,
01:14:57 on pourrait évoquer cette piste,
01:14:59 analyser les choses et ensuite l'écarter.
01:15:01 Là, et même dans le monde, c'est repris,
01:15:03 et moi ça me choque, est totalement écarté.
01:15:05 Voilà ce qui est repris. Donc finalement,
01:15:07 le but, c'est que le grand public retienne,
01:15:09 c'était indifférent, lié à l'alcool, circulé, il n'y a rien à voir.
01:15:11 - Alors, il y a évidemment ce qui s'est passé
01:15:13 avec cet homme, mais il y a aussi cette
01:15:15 insécurité qui sévit
01:15:17 à Bordeaux, comme à Lyon, mais comme dans
01:15:19 les villes plus petites. Et j'aimerais
01:15:21 qu'on écoute quelques habitants de Bordeaux
01:15:23 qui disent ce qu'ils vivent tous les jours.
01:15:25 C'est-à-dire, on parlera après du maire
01:15:27 de Bordeaux, Pierre Urmic, dont je rappelais
01:15:29 qu'il ne voulait pas que sa police municipale
01:15:31 soit armée avec des armes létales.
01:15:33 C'est-à-dire qu'ils ont des tasers, en gros,
01:15:35 ils ont quoi d'autre ? Des bombes
01:15:37 lacrymogènes ? - Lacrymogènes, et puis
01:15:39 - Vous avez un terroriste avec un long couteau,
01:15:41 bon, merci
01:15:43 à la police nationale d'être intervenue.
01:15:45 On écoute quelques habitants de Bordeaux sur ce
01:15:47 qu'ils vivent sur la sécurité au quotidien.
01:15:49 - J'étais un peu surprise
01:15:51 sur le début parce qu'on sait qu'il y a un peu
01:15:53 d'insécurité, mais Bordeaux est
01:15:55 quand même relativement tranquille de manière générale.
01:15:57 On en entend très peu parler.
01:15:59 Mais bon, après, c'est dramatique,
01:16:01 c'est tragique, mais on ne sait pas trop
01:16:03 de circonstances, comment ça s'est passé.
01:16:05 En tout cas, ils n'ont pas dit pour le moment.
01:16:07 Donc, on espère que ça ne va pas trop
01:16:09 se reproduire parce que, bon,
01:16:11 on aime bien quand même sortir et profiter.
01:16:13 Et puis, c'est une ville assez agréable.
01:16:15 - Franchement, je m'y attends tout le temps. Que ce soit
01:16:17 ici ou ailleurs,
01:16:19 c'est partout.
01:16:21 Honnêtement, c'est partout.
01:16:23 Donc, je m'y attends.
01:16:25 Quand mon ami m'a dit
01:16:27 "Attention, miroir d'eau,
01:16:29 coude", j'ai dit "Bah, pas surprise".
01:16:31 Pas surprise, les habitants
01:16:33 Éric Nolova.
01:16:35 - Vous le vivez au quotidien. Et ce n'est pas un sentiment.
01:16:37 - Non, mais c'est la différence entre
01:16:39 quelqu'un qui décrit objectivement
01:16:41 la réalité et quelqu'un comme le maire de Bordeaux
01:16:43 qui la décrit à travers le prisme de l'idéologie.
01:16:45 Mais malheureusement,
01:16:47 il y a un déni de réalité
01:16:49 et il y a des incidents de plus en plus rapprochés.
01:16:51 Là, on vit quand même une série noire quand même
01:16:53 assez incroyable. - Je fais la liste.
01:16:55 - Et il s'obstine quand même à dire
01:16:57 "Non, non, mais la réalité ne compte pas.
01:16:59 En fait, la réalité, c'est ce que je vous dis,
01:17:01 ce n'est pas ce que vous voyez". Mais les Français ne sont pas dupes.
01:17:03 Alors, si c'est pour éviter, comme le disait Céline,
01:17:05 le vote pour le Rassemblement national, ça aura
01:17:07 l'effet exactement inverse parce que les gens n'aiment pas
01:17:09 être pris pour des idiots. - Alors, j'aimerais juste qu'on écoute
01:17:11 le maire de Bordeaux parce qu'évidemment,
01:17:13 il se défend de vouloir désarmer
01:17:15 sa police municipale. Mais bon,
01:17:17 le fait est qu'ils n'ont pas
01:17:19 beaucoup d'autres choses à leur disposition
01:17:21 que des tasers et des bombes lacrymogènes.
01:17:23 Écoutez Pierre Urmic.
01:17:25 - La police municipale, elle est armée
01:17:27 à Bordeaux comme ailleurs.
01:17:29 Elle n'a pas d'armes létales
01:17:31 mais elle a des armes qui lui permettent
01:17:33 de neutraliser des assaillants.
01:17:35 Donc, je ne laisserai pas dire que
01:17:37 notre police municipale est désarmée.
01:17:39 Elle l'est et voilà,
01:17:41 ce sont des armes létales
01:17:43 mais je vous promets qu'elles sont déjà
01:17:45 dissuasives et qui permettent, et c'est quand même aussi le but,
01:17:47 de neutraliser
01:17:49 quand c'est nécessaire, des assaillants.
01:17:51 - Voilà pour Pierre Urmic.
01:17:53 Ça vous fait réagir, Denis Jacques, comme vous êtes policier ?
01:17:55 - Oui, ça me fait réagir parce que, quelque part,
01:17:57 dans la façon d'exprimer les choses,
01:17:59 le maire de Bordeaux laisse entendre qu'en gros,
01:18:01 sa police, elle, ne tuerait pas et que la police nationale
01:18:03 tuerait. Et pour reprendre
01:18:05 ce que vous disiez, Laurence, par rapport à l'AFP,
01:18:07 moi, je réaffirme les propos que j'ai tenus
01:18:09 sur votre plateau,
01:18:11 confirmés par la procureure,
01:18:13 que les collègues m'ont rapporté dès hier soir,
01:18:15 il ne s'agit pas
01:18:17 d'une altercation,
01:18:19 d'une horrex entre individus, mais bien
01:18:21 d'une personne déterminée
01:18:23 à tuer deux autres personnes
01:18:25 au prétexte que, d'origine musulmane,
01:18:27 elle ne respectait pas
01:18:29 la fin du ramadan parce qu'elle buvait
01:18:31 de l'alcool.
01:18:33 - On est à six mois d'intervention.
01:18:35 - Moi, j'étais maire de Bordeaux-Sarcelles
01:18:37 et un jour, la police municipale est venue avec un mannequin,
01:18:39 il l'avait habillé avec le gilet pare-balles
01:18:41 qu'on leur avait mis à disposition.
01:18:43 Il s'était amusé à tirer avec une arme longue dans un stand
01:18:45 de tir pour montrer ce que ça faisait.
01:18:47 "Vous nous envoyez en première ligne
01:18:49 avec un gilet pare-balles
01:18:51 qui ne nous protège pas, sans arme,
01:18:53 contre des gens qui ont des armes longues."
01:18:55 Bien entendu qu'on les a armés, on a changé le gilet pare-balles,
01:18:57 on les a armés parce que sinon, c'est même
01:18:59 un peu criminel
01:19:01 de les laisser dans la rue. Et qu'est-ce que vous voulez
01:19:03 qu'un policier municipal fasse contre quelqu'un
01:19:05 qui a une arme à feu avec une bombe lacrymogène ?
01:19:07 Que le maire puisse le dire,
01:19:09 il ne sait pas de quoi il parle,
01:19:11 c'est inimaginable.
01:19:13 - Mais en sous-texte, c'est aussi
01:19:15 "mais la police nationale, elle agit autrement",
01:19:17 c'est ça, Denis Jacob, qui dit "entre les lignes".
01:19:19 - Oui, complètement.
01:19:21 Alors qu'aujourd'hui, la police municipale,
01:19:23 c'est la troisième force de sécurité intérieure
01:19:25 en France et qu'elle est confrontée
01:19:27 au même risque, à la même
01:19:29 dangerosité que les policiers nationaux
01:19:31 et qu'aujourd'hui, le débat
01:19:33 sur l'armement ou pas
01:19:35 de la police municipale ne devrait plus avoir lieu,
01:19:37 ils doivent pouvoir assurer
01:19:39 leur protection et celle de nos concitoyens
01:19:41 et je pense que
01:19:43 le ministère de l'Intérieur doit se pencher,
01:19:45 il va y avoir un bovo sur la police
01:19:47 municipale très prochainement,
01:19:49 il va falloir se pencher très sérieusement sur
01:19:51 cette question d'armer la police municipale.
01:19:53 - Parce que vous êtes un policier municipal avec un petit taser
01:19:55 face à un homme qui arrive à fond
01:19:57 sur vous avec un couteau de chasse,
01:19:59 pour sa propre vie,
01:20:01 c'est un policier municipal, je ne sais pas ce qu'il fait.
01:20:03 - Alors, excusez-moi de l'expression,
01:20:05 c'est "au petit bonheur la chance",
01:20:07 c'est-à-dire, soit c'est efficace,
01:20:09 parce que la morphologie de l'individu
01:20:11 fait qu'un coup de taser
01:20:13 va le sécher, comme on dit
01:20:15 chez nous, sur place,
01:20:17 soit c'est quelqu'un qui est costaud, qui est résistant
01:20:19 et qu'un simple taser ne l'empêchera pas
01:20:21 d'aller donner un couteau au policier.
01:20:23 - Moi, je l'inviterais
01:20:25 un peu plus de prudence sur ces questions-là,
01:20:27 tout simplement parce que
01:20:29 quand l'adjoint à la sécurité
01:20:31 dit "on a aussi peur
01:20:33 que l'Etat, à la fin,
01:20:35 se désengage d'un certain
01:20:37 nombre de ses missions et finalement
01:20:39 laisse en partie
01:20:41 les municipalités gérer
01:20:43 de plus en plus les questions de sécurité",
01:20:45 ce n'est pas forcément une bonne chose.
01:20:47 Le régalien, entre trop de mains, c'est plus du régalien,
01:20:49 ça peut devenir du militien
01:20:51 si les choses tournent mal. Donc la première chose,
01:20:53 c'est que... - Je ne suis pas d'accord avec vous, là.
01:20:55 - Si je peux... - Non, mais...
01:20:57 - La réponse de Denis Jacob, et après, vous faites le deuxième point.
01:20:59 - On l'a déjà vue. Je vous rappelle qu'on a
01:21:01 déshabillé les hôpitaux, des fois,
01:21:03 sous prétexte de créer des services privés, etc.
01:21:05 Jusqu'à présent,
01:21:07 ça a toujours très mal tourné, et je vous invite...
01:21:09 - Très bien. La première partie, juste la réponse de Denis Jacob.
01:21:11 - J'ai quand même à rassurer Céline
01:21:13 sur ce sujet-là. On a des polices municipales
01:21:15 aujourd'hui qui sont armées. - Bien sûr.
01:21:17 - La police municipale de Nice, c'est celle
01:21:19 dont on parle très souvent. - Rappelez-vous l'archétédrale de Nice.
01:21:21 - Jusqu'à preuve du contraire,
01:21:23 la police municipale aujourd'hui
01:21:25 ne s'est pas appropriée
01:21:27 les missions régaliennes de la police nationale.
01:21:29 - Bien sûr. - Bien sûr qu'il faut être prudent.
01:21:31 - Ce n'est pas la police municipale
01:21:33 qui se l'approprierait, c'est l'Etat lui-même
01:21:35 qui se désengagerait. - Il se désengageait.
01:21:37 - Céline, on est déjà dans un continuum
01:21:39 de la sécurité entre les différentes forces.
01:21:41 De toute façon, c'est déjà là.
01:21:43 - En fait, ce que fait l'Etat, c'est qu'il récupère les polices municipales
01:21:45 pour augmenter les forces de l'ordre sur le territoire.
01:21:47 - À un moment donné, dans ces cas-là,
01:21:49 il vaut mieux pas avoir deux donneurs d'ordre.
01:21:51 Il faut se poser la question de quel est le rôle du maire.
01:21:53 Et sincèrement, ça peut être un problème.
01:21:55 - Ça, c'est pas faux. - Non, il y a beaucoup de personnes
01:21:57 qui ont des couteaux sur elles.
01:21:59 Je pense qu'il faudrait aussi voir comment on peut contrôler ça,
01:22:01 quelle peine on peut mettre, parce que ces personnes-là,
01:22:03 on peut les mettre en garde à vue. - Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:22:05 - C'est un an d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende.
01:22:07 Ça, c'est vraiment la théorie. La pratique, c'est qu'on va
01:22:09 éventuellement... On peut le mettre en garde à vue,
01:22:11 on lui prend son couteau. Qu'est-ce qu'il va faire ?
01:22:13 Ressortir, en racheter un. Donc il faudrait aussi peut-être
01:22:15 s'interroger sur quel cadre peut-on mettre.
01:22:17 - C'est absolument pas normal qu'il y ait des gens qui soient armés à l'extérieur.
01:22:20 J'ai écouté le témoignage d'un directeur de boîte de nuit
01:22:23 qui disait que quand on fouille, il y a plein de personnes
01:22:25 qui ont des couteaux. Donc ça veut dire que maintenant,
01:22:27 vous allez dans la rue, autour de vous, vous avez des personnes...
01:22:29 - Voir pire. - Voir pire, mais qui ont des couteaux.
01:22:31 C'est-à-dire avoir un couteau, là, on le banalise, on semble dire.
01:22:33 Mais la question, c'est que fait-on ?
01:22:35 Que peut faire la police ? Est-ce qu'il faut...
01:22:37 C'est pas forcément souhaitable en termes d'attente
01:22:39 de vie privée. Fouiller les sacs, que faut-il faire ?
01:22:41 Ça me semble insoluble de fouiller tout le monde
01:22:43 et c'est même pas souhaitable.
01:22:45 - Il y a des portiques partout, il y a des gélos.
01:22:47 - Je comprends même pas le débat, parce que la situation a à ce point changé.
01:22:49 La dangerosité a changé de nature et a changé d'intensité.
01:22:54 Donc il faut réagir à notre tour en prenant des mesures.
01:22:56 Et il me semble qu'armer la police municipale...
01:22:58 - Faut pas réagir, faut agir. Il y a un moment où il faut arrêter d'attendre
01:23:00 qu'il y ait des drames pour toujours agir.
01:23:02 - Non, mais on a affaire à des individus de plus en plus nombreux.
01:23:04 Donc il faut opposer une réponse différente.
01:23:06 Il me semble qu'armer la police municipale, ça relève du bon sens.
01:23:09 - Et une réponse ferme de la justice.
01:23:11 - Bien sûr. Un dernier mot, Denis Jacob.
01:23:13 120 attaques aux coteaux par jour dans notre pays.
01:23:15 Vous confirmez ce chiffre ?
01:23:17 - Oui, oui, je confirme qu'il y a ce nombre d'agressions exponentielles.
01:23:21 Et que malheureusement, sur des personnes détenteurs d'armes blanches,
01:23:25 comme on dit dans le jargon policier ou juridique,
01:23:28 je vois pas ce qu'on peut faire, nous.
01:23:31 Franchement, comment on va aller contrôler les personnes
01:23:34 pour savoir s'elles sont armées d'une arme blanche ?
01:23:36 Fouille de sac... - C'est incontrôlable aussi.
01:23:38 - Oui, mais enfin, les hommes sont pas porteurs de sac en général.
01:23:41 Là, en l'occurrence, il avait pas de sac.
01:23:43 Donc il la portait sur lui.
01:23:45 Ça se dissimule très facilement.
01:23:47 Très facilement. Il y en a beaucoup qui sont rétractables en plus.
01:23:50 Même des gros couteaux de chasse sont rétractables en deux, sont repliables.
01:23:53 Donc honnêtement, et on va pas encore légiférer pour interdire les couteaux.
01:23:58 - Mais c'est déjà interdit. On a déjà eu le droit de...
01:24:00 - Mais c'est déjà interdit dans la banque. Je parle de la banque.
01:24:02 - On est à trois mois des choses de la vie.
01:24:04 - Ça se fait dans une boucherie, vous l'avez compris.
01:24:06 - On refait peur sur les Jeux Olympiques.
01:24:08 On est à 106 jours, je crois, des Jeux Olympiques.
01:24:10 - C'est les Jeux Olympiques, quoi.
01:24:12 - Oui, c'est ce que je disais tout à l'heure.
01:24:14 - Oui, mais il y aura tellement de forces de sécurité déployées,
01:24:16 peut-être que ça passera rien.
01:24:18 - Je suis allé hier soir au Parc des Princes.
01:24:20 - Oui. Il y avait des menaces d'attentat.
01:24:22 - Des menaces. On n'a pas été fouillé.
01:24:24 - Vous n'avez pas été fouillé.
01:24:26 - De toute façon, quand on y va,
01:24:28 généralement, on vous demande d'ouvrir votre veston.
01:24:30 Alors on ouvre le veston, et puis il y a personne qui vous...
01:24:32 - Vous pouvez cacher un couteau facilement.
01:24:34 - Vous pouvez pas entrer avec une arme,
01:24:36 voire une arme à feu, sincèrement,
01:24:38 dans des...
01:24:40 Sinon, il faut faire venir les gens 5 heures avant l'événement.
01:24:42 - Si je me permets, sauf erreur,
01:24:44 les agents de sécurité ne sont pas habilités.
01:24:46 - Ils sont pas habilités.
01:24:48 - Pour faire des palpations de sécurité.
01:24:50 - Je m'attiens de remercier la police nationale,
01:24:52 que je fais au début des émissions,
01:24:54 et les gendarmes, et les policiers municipaux, évidemment.
01:24:56 Vous êtes vraiment les derniers remparts
01:24:58 entre nous, la population et la barbarie.
01:25:00 Quelques noms qu'elle porte.
01:25:02 - Il est 18h33.
01:25:04 Avec Simon Guylain, sur CYNEWS et sur Europe 1.
01:25:06 Simon.
01:25:08 ...
01:25:10 - La procureure de la République de Bordeaux s'est exprimée
01:25:12 au lendemain de l'agression au couteau qui a fait un mort.
01:25:14 L'assaillant aurait reproché à deux individus
01:25:16 de boire de l'alcool le jour de l'Aïd.
01:25:18 Son identification est en cours.
01:25:20 Il s'agirait d'un homme de 25 ans,
01:25:22 de nationalité afghane.
01:25:24 Deux enquêtes ont été ouvertes,
01:25:26 dont l'une par l'IGPN.
01:25:28 Aucun fait de harcèlement n'a été démontré à ce stade
01:25:30 dans l'enquête sur la mort d'un adolescent
01:25:32 de 15 ans à Reims.
01:25:34 C'est ce qu'a affirmé la procureure de la République
01:25:36 cet après-midi.
01:25:38 Hier, le jeune homme a été retrouvé mort
01:25:40 dans les toilettes de son lycée.
01:25:42 Les causes de son décès ne sont toujours pas connues.
01:25:44 Deux hommes ont été interpellés dans le RER B
01:25:46 ce matin.
01:25:48 L'un d'entre eux était en possession
01:25:50 d'une carabine non approvisionnée.
01:25:52 La police est intervenue après le signalement
01:25:54 d'un passager à hauteur de Ville-Paris 6,
01:25:56 en Seine-et-Marne.
01:25:58 Ici Marie-Pierre Davulorance.
01:26:00 - On fait une petite pause.
01:26:02 On va parler de Jean-Luc Mélenchon.
01:26:04 Avec vous, Eric Nolot.
01:26:06 Ce livre que vous avez écrit,
01:26:08 "La République, c'était lui".
01:26:10 Grandeur et décadence du camarade Mélenchon
01:26:12 aux éditions Léocher est absolument parfait.
01:26:14 Et puis on parlera aussi des émeutes urbaines.
01:26:16 La facture des émeutes urbaines,
01:26:18 1 milliard d'euros, qui va payer ?
01:26:20 Petite surprise, c'est vous.
01:26:22 On en débarque dans un instant.
01:26:24 A tout de suite.
01:26:26 18h39 en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:26:28 On va évoquer le coût des émeutes.
01:26:30 Celle de juin, juillet dernier.
01:26:32 Émeutes urbaines qui ont touché
01:26:34 plusieurs villes de France.
01:26:36 Avec un bilan matériel très lourd,
01:26:38 estimé aux alentours du milliard d'euros.
01:26:40 Très au-dessus des émeutes de 2005.
01:26:42 Et savez-vous qui va payer l'addition ?
01:26:44 François Pivoni, je crois que vous allez nous donner la réponse.
01:26:46 - Les Français avec...
01:26:48 - Les Français, pas nous.
01:26:50 Les contribuables.
01:26:52 - Les communes avec leurs assurances.
01:26:54 Parce que ce qui va se passer,
01:26:56 c'est que les communes vont être
01:26:58 très chères, très chère,
01:27:00 et donc ça va être avec les impôts
01:27:02 des contribuables de la commune
01:27:04 qu'ils vont devoir assurer
01:27:06 leurs écoles, leurs gymnases
01:27:08 et leurs piscines.
01:27:10 Donc en fait, ce sont les Français
01:27:12 qui vont payer d'une manière ou d'une autre
01:27:14 en espérant que certaines communes
01:27:16 continuent à être assurées.
01:27:18 Ce qui ne sera pas forcément le cas
01:27:20 parce que les assurances disent
01:27:22 quand il y a trop de dégâts,
01:27:24 du coup de saisiement urbain.
01:27:26 - Nous devons disposer de sanctions adaptées
01:27:28 pour les mineurs de moins de 16 ans.
01:27:30 Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui
01:27:32 prononcer de peine de travaux d'intérêt général.
01:27:34 Je vous annonce que nous créerons
01:27:36 des travaux d'intérêt éducatif qui seront leurs équivalents
01:27:38 et seront donnés plus facilement
01:27:40 que des peines d'intérêt général.
01:27:42 Dès le plus jeune âge, il faut en revenir
01:27:44 à un principe clair. Tu casses,
01:27:46 tu répares, tu salies, tu nettoies,
01:27:48 tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
01:27:50 - Ce sont des mots.
01:27:52 - Ce sont des mots.
01:27:54 - Toujours des mots.
01:27:56 - Les paroles sont parfaites.
01:27:58 - Les émeutiers sont peut-être insolvables aussi.
01:28:00 Parce que ceux qui commettent
01:28:02 ce genre de délit sont souvent insolvables.
01:28:04 Donc qui paye ?
01:28:06 Evidemment, c'est nous.
01:28:08 - Mais est-ce qu'il nettoie ?
01:28:10 - Non, il ne nettoie pas. Dans les mots,
01:28:12 le discours était beau. C'était tout à l'oreille.
01:28:14 - On se rappelle des mots de M. Attal.
01:28:16 Il faut aussi se rappeler des mots de M. Guiraud,
01:28:18 de la France Insoumise. Je n'appelle pas
01:28:20 les mots de M. Guiraud.
01:28:22 M. Mélenchon, au bout de trois jours, a dit
01:28:24 "on va continuer à incendier, mais ne pète pas les écoles".
01:28:26 - Les commissariats, ça va.
01:28:28 - On dit que c'est pire que 2005,
01:28:30 mais le discours aussi a changé.
01:28:32 Il y a une frange qui s'est radicalisée,
01:28:34 la France Insoumise, l'extrême-gauche en général,
01:28:36 qui appelle maintenant à incendier
01:28:38 dans un but politique. Il faut continuer.
01:28:40 A la fin, c'est toujours les mêmes qui payent.
01:28:42 Ça vient d'être dit.
01:28:44 Ça ne va pas être les Français les plus riches.
01:28:46 Ça va être les Français les plus humbles
01:28:48 qui vont payer au niveau de leur école,
01:28:50 de la bibliothèque qui a été incendiée,
01:28:52 etc.
01:28:54 - Je voulais vous faire écouter une séquence
01:28:56 que je trouve vraiment très parlante,
01:28:58 qui se passe dans un conseil municipal
01:29:00 à Besançon, où un élu de la NUPS,
01:29:02 qui est un adjoint au maire,
01:29:04 reproche au directeur de la police du Doubs
01:29:06 d'être venu armer. Écoutez la réponse.
01:29:08 Elle est cinglante. Elle est parfaite.
01:29:10 - Je regrette que vous soyez présent
01:29:12 aujourd'hui en armes
01:29:14 dans une assemblée républicaine,
01:29:16 comme le veut normalement
01:29:18 la règle.
01:29:20 - Je suis un policier
01:29:22 de la République et je suis armé par la République.
01:29:24 Et comme je suis policier, je porte mon arme.
01:29:26 Et le 19 mars 2002,
01:29:28 au conseil municipal de Lanterre,
01:29:30 un individu est entré, qui a tué
01:29:32 8 conseillers municipaux, qu'on a blessés 19.
01:29:34 Peut-être que s'il y avait eu un policier armé,
01:29:36 ça ne serait pas arrivé.
01:29:38 - Voilà, Masterclass de Yves Selier,
01:29:40 directeur de la police départementale du Doubs.
01:29:42 - Il n'a pas eu un mot de trop.
01:29:44 - C'est le thème de votre livre.
01:29:46 C'est toute l'idéologie de la NUPS
01:29:48 et de la France Insoumise.
01:29:50 - Il faut toute la journée casser du sucre
01:29:52 sur le dos de la police. La police tue.
01:29:54 La police est votre ennemi. Or, dans les faits,
01:29:56 la police nous protège.
01:29:58 La preuve par Bordeaux, par une autre ville,
01:30:00 par ceci, ceci, par mille, par dix mille.
01:30:02 - Par dix mille, bien sûr.
01:30:04 Alexandre de Vécuo, ça vous a fait réagir ?
01:30:06 Cette réponse ?
01:30:08 - Très très très juste.
01:30:10 En voyant les images, en disant...
01:30:12 On a connu ça dans les salles de rédaction,
01:30:14 d'ailleurs aussi, Charlie Hebdo.
01:30:16 Il ferait mieux de ne pas parler ainsi,
01:30:18 parce qu'on ne sait jamais aujourd'hui
01:30:20 ce qui peut arriver.
01:30:22 - Céline ?
01:30:24 - Ce que je trouve très très choquant,
01:30:26 c'est cette façon, en plus,
01:30:28 extrêmement prétentieuse.
01:30:30 C'est-à-dire, M. parle en majesté,
01:30:32 en disant "moi, le républicain,
01:30:34 je me permets de vous faire une remarque,
01:30:36 mon oston, arrivé, armé",
01:30:38 et la personne le remet à sa place
01:30:40 et ça dit toute l'incompréhension
01:30:42 de la nupèce, autrement dit,
01:30:44 qu'est-ce que c'est la police ?
01:30:46 Le monopole de la violence légitime.
01:30:48 Ils sont les seuls à pouvoir exercer la violence
01:30:50 parce qu'ils le font au nom des principes
01:30:52 et des idéaux qui ont créé notre société politique.
01:30:54 Et elle est là, leur légitimité.
01:30:56 Et celui qui devrait défendre
01:30:58 cette légitimité-là
01:31:00 est même incapable de la comprendre.
01:31:02 - François Pipponni ?
01:31:04 - Ce qui est surréaliste,
01:31:06 visiblement, ce policier était invité
01:31:08 à la sécurité.
01:31:10 Il vient armé, parce qu'il est tout le temps armé.
01:31:12 Et donc ça veut dire que
01:31:14 on dit à des policiers,
01:31:16 quand vous rentrez dans un lieu de la démocratie,
01:31:18 le conseil municipal,
01:31:20 vous êtes suspecté d'être éventuellement une menace
01:31:22 et donc il faut laisser l'arme.
01:31:24 Au nom de quoi ?
01:31:26 Ils sont là pour nous protéger.
01:31:28 Soit on considère que la police est républicaine
01:31:30 et qu'elle est là pour protéger le citoyen,
01:31:32 soit non, et donc on s'en méfie.
01:31:34 Donc qu'un élu de la République soit quand même un policier,
01:31:36 vous me faites peur,
01:31:38 et je n'ai pas confiance en vous,
01:31:40 c'est tout révélateur de l'état d'esprit de la Nouvelle-Écosse.
01:31:42 - Et ça révèle, je trouve,
01:31:44 Éric Nolot, une des nombreuses dérives
01:31:46 de la gauche,
01:31:48 ou plus précisément de la France insoumise,
01:31:50 sous l'impulsion de Jean-Luc Mélenchon.
01:31:52 C'est vraiment le thème de votre livre.
01:31:54 Vous dites "Grandeur et décadence du camarade Mélenchon".
01:31:56 - D'échéance, même.
01:31:58 - D'échéance, vous avez raison.
01:32:00 Il y a eu une dérive de Jean-Luc Mélenchon ?
01:32:02 A déviser l'électoraliste ?
01:32:04 - Exactement. Il se trouve que j'étais au premier horloge,
01:32:06 puisque j'ai pu voir, j'étais chroniqueur, on n'est pas couché,
01:32:08 et j'ai vu le même homme, à quelques années de distance,
01:32:10 tenir des discours radicalement opposés.
01:32:12 La première fois, c'était même très étonnant
01:32:14 à quel point il tenait des propos durs
01:32:16 sur l'islam, sur le voile islamique,
01:32:18 sur l'islam en général.
01:32:20 On a le droit d'être islamophobe, le voile islamique,
01:32:22 c'est un vêtement obscène, etc.
01:32:24 Et puis, petit à petit, en effet, pour des calculs électoralistes,
01:32:26 celui qu'on considérait comme un laïcard,
01:32:28 quelqu'un de presque trop dur,
01:32:30 est devenu un islamogauchiste.
01:32:32 Il a bradé toutes ses convictions contre la pêche
01:32:34 aux voix islamogauchistes.
01:32:36 Après, voilà d'où ça vient.
01:32:38 Moi, ce qui m'inquiète beaucoup, c'est jusqu'où ça va aller.
01:32:40 Parce que Jean-Luc Mélenchon coalise
01:32:42 deux des projets les plus sophistiqués
01:32:44 de destruction de la civilisation,
01:32:46 qui est d'un côté le wauquisme et de l'autre l'islamisme.
01:32:48 Et comme M. Coquerel a dit
01:32:50 qu'il avait manqué 400 000 voix,
01:32:52 qu'il fallait aller chercher dans les banlieues islamisées,
01:32:54 comme ce sont des gens qui ne votent pas beaucoup,
01:32:56 il faut envoyer des signaux de plus en plus forts.
01:32:58 Et maintenant, je le dis, je le résume en une formule,
01:33:00 l'antisémitisme est devenu
01:33:02 l'outil de conquête du pouvoir
01:33:04 de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise.
01:33:06 C'est inquiétant.
01:33:08 On aurait pu croire que les événements du 7 octobre
01:33:10 allaient freiner cette tendance.
01:33:12 Au contraire, ils les ont accélérés.
01:33:14 Maintenant, c'est la Palestine,
01:33:16 ce sont des victimes,
01:33:18 le Hamas est un mouvement de résistance.
01:33:20 Ils ont quand même pris sur leur liste
01:33:22 une candidate trop palestinienne
01:33:24 qui milite pour la Palestine de la rivière à la mer,
01:33:26 c'est-à-dire pour la disparition d'Israël.
01:33:28 Et ça va se faire de plus en plus loin,
01:33:30 il n'y aura aucune limite,
01:33:32 et je pense que ça peut même aller jusqu'à une forme de guerre civile,
01:33:34 puisque c'est ce qu'il veut à la fin,
01:33:36 Jean-Luc Mélenchon, arriver au second tour
01:33:38 contre Marine Le Pen, être défait
01:33:40 et ensuite jouer le fantasme révolutionnaire qui est de l'heure.
01:33:44 On va juste l'écouter, Jean-Luc Mélenchon,
01:33:46 il s'est exprimé hier à Nantes,
01:33:48 notamment à propos de la situation à l'Ésa.
01:33:50 Écoutez-le.
01:33:52 Aucun crime ne justifie qu'on en commette un autre.
01:33:54 Il y a une guerre pour le contrôle politique.
01:33:56 Qui contrôle politiquement,
01:33:58 c'est-à-dire militairement la région ?
01:34:00 Voilà le sujet.
01:34:02 Et nous sommes menacés d'une contagion de la guerre.
01:34:04 Tout à l'heure, quand j'ai parlé d'Ukraine,
01:34:06 vous vous dites ça, ça nous concerne directement.
01:34:08 Mais là-bas aussi, ça vous concerne directement.
01:34:10 Et quand on vous raconte l'histoire
01:34:12 que la liberté de la France
01:34:14 se jouerait à Kiev,
01:34:16 oh oui, bien sûr,
01:34:18 le coup d'avance était à Kaboul,
01:34:20 le coup d'avance était je ne sais pas où.
01:34:22 La liberté, les grands mots,
01:34:24 le blabla, et on se gorge,
01:34:26 on se gonfle, on est important
01:34:28 parce qu'on va faire la guerre,
01:34:30 et on vient sur le plateau vous expliquer
01:34:32 que tel missile est capable de vous arracher la tête
01:34:34 sans vous enlever les bras, et tel autre, etc.
01:34:36 Les frappes sont chirurgicales.
01:34:38 Et ils sont là,
01:34:40 blabla, blabla, blabla.
01:34:42 Et ils cachent la vérité comme ça.
01:34:44 Elle est enfouie sous des monceaux
01:34:46 de paroles qui n'ont pas de sens.
01:34:48 La guerre au Proche-Orient,
01:34:50 elle contient un risque
01:34:52 de contagion dont personne
01:34:54 ne sait où ça s'arrêterait.
01:34:56 C'est pourquoi, après avoir dit
01:34:58 qu'il fallait arrêter immédiatement
01:35:00 par un cessez-le-feu,
01:35:02 l'extermination des Gazaouis,
01:35:04 je dis pas touche au Liban,
01:35:06 n'entrez pas au Liban,
01:35:08 et nous avons nous le devoir
01:35:10 de défendre le Liban.
01:35:12 Jean-Luc Mélenchon.
01:35:14 On ne peut pas rêver de meilleure illustration de ce que je vous dis.
01:35:16 Il n'y aura pas de limite en réalité.
01:35:18 Et en plus, il dit, on essaie d'importer
01:35:20 le conflit, mais qui importe le conflit
01:35:22 sinon la nupèce ? Qui défile
01:35:24 avec les islamistes et qui
01:35:26 refuse de marcher contre l'antisémitisme
01:35:28 en disant "ceux qui marchent contre l'antisémitisme
01:35:30 soutiennent des massacres à Gaza".
01:35:32 Et ça va beaucoup plus loin, puisqu'en fait, ils expliquent
01:35:34 aux banlieues qu'ils ne vivent pas en banlieue
01:35:36 mais qu'eux sont les Gazaouis et que en fait
01:35:38 la France, c'est Israël et que
01:35:40 les gens qui vivent dans les banlieues
01:35:42 sont les victimes d'une forme de colonisation
01:35:44 d'un pays qui s'appelle la France.
01:35:46 Donc il a absolument transposé la guerre
01:35:48 entre Israël et le Hamas
01:35:50 en France. Moi, cet homme m'inquiète,
01:35:52 cet homme est un danger. Alors pour la gauche,
01:35:54 il a éradiqué la gauche, qui a été remplacée
01:35:56 par l'extrême gauche, mais c'est un danger pour la République
01:35:58 et c'est un danger pour la France. Mais qu'on
01:36:00 n'en prenne pas la pleine mesure m'inquiète encore plus.
01:36:02 - François Pénine ? - Dire "ne touchez
01:36:04 pas au Liban" quand on sait que le Liban est aux mains
01:36:06 du Hezbollah, que
01:36:08 l'objectif du Hezbollah c'est d'attaquer Israël
01:36:10 pour faire disparaître Israël
01:36:12 et qu'on dit "bah non, ces gens-là
01:36:14 il faut les laisser tranquilles".
01:36:16 Les Etats-Unis eux-mêmes disent
01:36:18 il est imminent que les Iraniens
01:36:20 attaquent Israël en masse,
01:36:22 fortement. Donc on est au bord
01:36:24 de l'embrasement. Et au lieu de défendre
01:36:26 le monde libre contre
01:36:28 le terrorisme et l'islamisme,
01:36:30 il nous explique qu'il faut laisser les terroristes tranquilles.
01:36:32 - Exactement, c'est ça. Alexandre de Véquilleau ?
01:36:34 - Non mais c'est exactement le but,
01:36:36 c'est effectivement d'aller chercher des voix
01:36:38 dans les banlieues, quitte à dire
01:36:40 aux jeunes de banlieue qu'ils peuvent avoir
01:36:42 des problèmes sociaux, du ressentiment déjà,
01:36:44 leur dire en fait
01:36:46 vous êtes colonisés dans votre
01:36:48 propre pays, les Français
01:36:50 sont soit des racistes, soit des
01:36:52 sionistes, enfin le gouvernement, l'Etat français
01:36:54 met en place une politique
01:36:56 systémique d'apartheid et
01:36:58 révoltez-vous. C'est ça qu'il est en train de
01:37:00 leur dire. Donc on parlait des émeutes tout à l'heure,
01:37:02 oui, il met
01:37:04 l'étincelle, enfin l'allumette
01:37:06 pour déclencher le feu.
01:37:08 - Le bidon d'essence.
01:37:10 - Sarah Ferrand ? - En 2022,
01:37:12 64% des musulmans à la présidentielle
01:37:14 ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, donc qu'est-ce qu'il fait ?
01:37:16 Il s'adresse à son électorat,
01:37:18 quitte à faire monter l'antisémitisme de façon
01:37:20 directe ou indirecte, ça il s'en fiche complètement.
01:37:22 Son but c'est de parler à son
01:37:24 électorat et d'avoir le maximum de voix et ce qu'il
01:37:26 fait est extrêmement dangereux puisque ça
01:37:28 infuse chez parfois, dans le public,
01:37:30 les plus fragiles et les plus vulnérables.
01:37:32 - Et parler aux abstentionnistes.
01:37:34 - Ça c'est son but. - Dans ces quartiers, ils votent à 30%.
01:37:36 Donc ils savent,
01:37:38 ils savent qu'il a un réservoir de voix exceptionnel
01:37:40 qui lui permet d'atteindre les 400 000 qui lui manquent.
01:37:42 - Éric Nolot, dans ce livre "La République, c'est une brique",
01:37:44 vous dites, Mélenchon et les Juifs,
01:37:46 l'antisémitisme de gauche, c'est l'internationalisme
01:37:48 à la portée des caniches.
01:37:50 - Oui, parce que les événements du
01:37:52 XXe siècle ont fait qu'on a
01:37:54 associé, à juste titre d'ailleurs,
01:37:56 l'antisémitisme à la droite ou à l'extrême droite.
01:37:58 Mais l'antisémitisme est de gauche à l'origine.
01:38:00 Jaurès était quand même furieusement antisémite,
01:38:02 il a même été exclu de l'Assemblée nationale pour ça.
01:38:04 Marx a fait des diatribes antisémites.
01:38:06 À ma connaissance, Jean-Luc Mélenchon est le seul
01:38:08 qui pratique tous les antisémitismes.
01:38:10 Il y a 50 nuances d'antisémitisme.
01:38:12 Il pratique alors l'antisémitisme d'extrême gauche,
01:38:14 les Juifs c'est la finance,
01:38:16 il pratique l'antisémitisme
01:38:18 évidemment islamiste, ces gens-là sont élevés
01:38:20 à l'antisémitisme avec le lait de leur mère.
01:38:22 Il pratique absolument
01:38:24 toutes les formes,
01:38:26 il a même réactivé quelque chose d'incroyable,
01:38:28 c'est le vieil antisémitisme catholique.
01:38:30 - Le peuple déicide.
01:38:32 - Le peuple déicide, il a même sorti ça.
01:38:34 Et quand il parle de mon ami Éric Zemmour,
01:38:36 il dit "Ben Éric Zemmour, c'est pas étonnant qu'il soit contre la créolisation,
01:38:38 les Juifs refusent de s'assimiler,
01:38:40 ils aiment bien vivre entre eux".
01:38:42 Si on n'a pas compris à travers ces 4 exemples
01:38:44 que c'est un antisémite endurci
01:38:46 qui est prêt à tout pour arriver
01:38:48 au second tour de la présidentielle
01:38:50 et de mettre le bordel dans le pays
01:38:52 et jouer le fantasme, qui est le fantasme par excellence
01:38:54 de la France insoumise, c'est-à-dire la Révolution française,
01:38:56 on n'a pas pris la mesure de ce danger.
01:38:58 - Et ce dont on ne se rend pas compte,
01:39:00 c'est que l'antisémitisme
01:39:02 ne peut mener qu'au massacre.
01:39:04 Pourquoi ? Parce que quelqu'un que vous méprisez,
01:39:06 dans le racisme, il y a une infériorisation de l'autre.
01:39:08 Si l'autre vous est inférieur,
01:39:10 il peut toujours vous être utile,
01:39:12 ne serait-ce que comme bête de somme,
01:39:14 ne serait-ce que comme utilitaire.
01:39:16 En revanche, dans l'antisémitisme,
01:39:18 on voit le Juif comme supérieur,
01:39:20 il est plus puissant,
01:39:22 il est mieux organisé, etc.
01:39:24 Donc dans ce cas-là, vous ne pouvez pas l'utiliser,
01:39:26 vous ne pouvez pas le soumettre,
01:39:28 il est un danger pour vous,
01:39:30 et vous ne pouvez que l'éliminer.
01:39:32 Et en fait, cette partie qui n'est pas assumée du discours,
01:39:34 mais qui se déduit de la façon
01:39:36 dont la projection est faite sur l'image du Juif,
01:39:40 amène à la violence extrême
01:39:42 et à ce que toutes les limites tombent.
01:39:44 Donc ça aussi, c'est effrayant
01:39:46 dans le fait de choisir l'antisémitisme
01:39:48 comme moyen de ralliement
01:39:50 et objet d'action.
01:39:52 - J'ajoute une chose,
01:39:54 c'est que l'antisémitisme
01:39:56 qui était limité à certains milieux,
01:39:58 parce qu'il y a toujours eu un antisémitisme d'extrême-gauche
01:40:00 au nom de la lutte contre le capitalisme,
01:40:02 mais là on a vu quand même
01:40:04 des dames bien propres sur elles
01:40:06 descendre de leurs bicyclettes pour arracher les affiches des otages.
01:40:08 C'est des bobos !
01:40:10 Donc en fait, cet antisémitisme qui était à la marge
01:40:12 est devenu un antisémitisme central,
01:40:14 même des bobos,
01:40:16 vraiment on ne s'attendait pas à ça,
01:40:18 descendent de leurs bicyclettes,
01:40:20 quoi qu'on pense de ce qui se passe en Israël et à Gaza,
01:40:22 descendent de sa bicyclette pour arracher
01:40:24 les affiches d'un gamin de quelques mois,
01:40:26 avec une violence, une haine.
01:40:28 Et ça c'est le résultat de Jean-Luc Mélenchon
01:40:30 et de ses amis qui instillent
01:40:32 ce poison antisémite en dehors des cervelles des plus vulnérables.
01:40:34 Il y a aussi, et c'est un aspect important,
01:40:36 un anti-américanisme de base.
01:40:38 Parce qu'il faut regarder ça du côté de l'Amérique latine,
01:40:40 évidemment, de ses amis Chavez et Castro.
01:40:42 Bien sûr.
01:40:44 Ça fait partie des fantasmes.
01:40:46 On s'empare du pouvoir par la violence.
01:40:48 En fait, ce qui les intéresse, c'est la violence.
01:40:50 C'est le chaos.
01:40:52 Il y a quand même un fait,
01:40:54 ça peut paraître anecdotique,
01:40:56 mais deux des lieutenants de M. Mélenchon,
01:40:58 Mme Garrido et M. Corbière,
01:41:00 ont un portrait de Lénine dans leur salon.
01:41:02 C'est intéressant.
01:41:04 Ils ont été un peu écartés quand même.
01:41:06 Oui, mais enfin, c'est pas pour cette raison.
01:41:08 Parce que vous n'avez pas le portrait de Staline.
01:41:10 Ils étaient trop gentils.
01:41:12 C'est l'inventeur du goulag et de l'extermination de masse.
01:41:14 C'est intéressant.
01:41:16 Imaginons que ce soit le portrait d'Hitler
01:41:18 à la place, je pense qu'il y aurait quand même des protestations.
01:41:20 Non, ils vivent quand même sur ce fantasme
01:41:22 de la violence révolutionnaire.
01:41:24 Alors évidemment, l'Amérique du Sud,
01:41:26 c'est vraiment quelque chose qui est pour eux un modèle.
01:41:28 C'est le modèle absolu.
01:41:30 Alexandre de Vecchio ?
01:41:32 Oui, et c'est aussi une gauche,
01:41:34 Eric le rappelait d'une certaine manière
01:41:36 en parlant des bobos,
01:41:38 qui a aussi oublié totalement les classes populaires.
01:41:40 Et même les classes populaires des cités,
01:41:42 parce que tous, heureusement,
01:41:44 ne sont pas antisémites.
01:41:46 Il y aurait un projet politique
01:41:48 à leur proposer, un projet social.
01:41:50 On n'entend pas du tout Mélenchon là-dessus.
01:41:52 Il est vraiment sur des délires sociétaux,
01:41:54 sur un logiciel
01:41:56 woke
01:41:58 qui ne ressemble pas
01:42:00 à la gauche même marxiste.
01:42:02 On parlait de Marx tout à l'heure.
01:42:04 Marx vomissait ce qu'il appelait
01:42:06 le lumpenproletariat.
01:42:08 Aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon est le candidat
01:42:10 de la petite bourgeoisie des grandes villes d'un côté
01:42:12 et du lumpenproletariat
01:42:14 des cités de l'autre.
01:42:16 Donc je crois qu'il n'a pas tellement
01:42:18 de... Il utilise...
01:42:20 - Le humour noir, pardon, c'est que l'alliance des wokeistes
01:42:22 et des islamistes est vraiment contre nature,
01:42:24 parce que les seconds ne rêvent que d'égorger les premiers.
01:42:26 - Tout ça en étant anti-américain. Je rappelle que le wokeisme
01:42:28 est un porte-à-champ américain.
01:42:30 - Aujourd'hui, il utilise, sans vergogne,
01:42:32 les militants, les seuls militants qui existent dans les quartiers populaires,
01:42:34 ce sont les militants de l'islam radical.
01:42:36 Il a passé un deal avec eux.
01:42:38 Et je répète, il n'est pas loin.
01:42:40 Quand on fait le total des voix qu'il a pu obtenir,
01:42:42 à une présidentielle, il n'est pas loin.
01:42:44 - Il n'est pas au second tour non plus.
01:42:46 - Non, il n'est pas au second tour.
01:42:48 - Ah mais, lui, il ne veut pas être au deuxième tour,
01:42:50 il ne veut pas gagner.
01:42:52 Ce qu'il veut, c'est que ça soit le chaos, comme il a dit tout à l'heure.
01:42:54 Et donc, si le candidat de la Macronie
01:42:56 fait un score moins bon
01:42:58 que celui de Macron,
01:43:00 et que Mélenchon continue à être au niveau où il est,
01:43:02 on verra bien sûr.
01:43:04 - D'autant plus que le bloc risque de partir divisé.
01:43:06 - Ça, c'était pour les européennes.
01:43:08 C'est la fin de l'émission. Merci Eric Nolot.
01:43:10 La République, c'était "L'une grandeur et déchéance"
01:43:12 du camarade Mélenchon. Aux éditions Léo Cher,
01:43:14 on recommande.
01:43:16 - C'est tout pour l'instant.
01:43:18 C'était Céline Pina, Alexandre Devecchio, François Puponi,
01:43:20 Sarah Salman. Dans un instant, sur Europe 1,
01:43:22 Hélène Zellani pour l'information et Christine Kelly
01:43:24 sur CNews pour Pince à l'Info.
01:43:26 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:43:28 ...