Le trafic de drogue envahit le centre-ville de Toulouse

  • l’année dernière
Avec Lionel Ricaud, secrétaire départemental de Alliance Police (Haute-Garonne).

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Transcript
00:00 On préfère d'ordinaire parler rugby quand on parle de Toulouse notamment, mais on va parler d'un sujet autrement plus grave.
00:07 Toulouse aussi voit son centre-ville envahi par les dealers, à tel point qu'un McDonald's a dû fermer.
00:13 Direction le quartier Jeanne d'Arc, on est à près de 200 mètres de la place du Capitole.
00:18 Les dealers qui s'y sont installés après s'être déplacés, on en parle avec notre invité.
00:23 Bonjour Lionel Rico !
00:24 - Oui bonjour !
00:25 - Bienvenue sur Sud Radio !
00:26 Vous êtes secrétaire départemental d'Alliance Police Nationale dans la Haute-Garonne, donc les dealers à 200 mètres du Capitole, c'est vrai ?
00:35 - Oui les dealers sont à 200 mètres du Capitole à l'heure actuelle.
00:38 On a essayé de prendre le territoire sur Arnaud Bernard et les dealers se sont déplacés plus vers le Capitole, effectivement.
00:46 - Arnaud Bernard qui était une autre place, un petit peu plus à l'ouest de Toulouse où il y avait effectivement des dealers.
00:52 Ça veut dire qu'à chaque fois que vous intervenez pour chasser les dealers d'un quartier, ils s'installent ailleurs, c'est ça ?
00:58 - Oui effectivement, à chaque fois ils migrent vers d'autres points de deal et nous essayons de tenir le terrain par nos brigades anticriminalité, brigades spéciales de terrain.
01:07 Et à la fois nos services d'investigation telles que la Sûreté Urbaine, la Sûreté Départementale et la PJ travaillent en amont pour essayer de démanteler les gros réseaux.
01:19 - Alors on parle de dealers, on parle de quel type de drogue ? C'est du cannabis ? C'est encore plus grave ?
01:24 - Sur le centre-ville c'est essentiellement du cannabis, donc en fait ça arrive par l'Espagne souvent, nous interpellons beaucoup de gofasts.
01:34 Et par contre quand nous interpellons, le lendemain souvent la personne interpellée est dehors, donc il faudrait une justice plus sévère et qui soit plus dissuasive.
01:47 - Alors comment concrètement ça se manifeste pour les gens qui habitent là ? Un McDonald's qui était sur place a décidé de fermer, est-ce que c'est vraiment devenu un coup de gorge ?
01:58 - C'est pas spécialement d'être devenu un coup de gorge, mais il est hyper dangereux et c'est dérangeant que les usagers et résidents ne puissent pas vivre normalement dans ces quartiers,
02:10 étant donné que ce soit au centre-ville ou dans les halls d'immeubles, ils prennent place et ne sont pas forcément les bienvenus.
02:23 - C'est-à-dire ?
02:24 - Les résidents et les associations de résidence montent les unes après les autres et nous devons intervenir dans tous les secteurs où les points de deal apparaissent.
02:36 - Sachant qu'à 200 mètres du capital, il faut le rappeler, c'est un quartier très fréquenté, il y a beaucoup de passages, vous avez une gare routière, enfin bref,
02:44 il y a beaucoup de gens qui pourraient se retrouver à avoir des problèmes dans ce quartier, ça fait beaucoup de travail pour la police toulousaine ?
02:51 - Oui tout à fait, la police toulousaine a beaucoup de travail, en plus on a été déviés sur certaines missions par rapport à l'actualité, donc on a la coupe du monde de rugby,
03:00 on a aussi les événements qui font que nous sommes obligés de surveiller les écoles, les lieux de culte et nous ne sommes pas au cœur de nos missions.
03:08 - Effectivement, alors maintenant revenons sur ce que vous m'avez dit plus tôt, parce que c'est la cause de ce déplacement des dealers,
03:14 vous avez comme vous l'avez dit nettoyé un quartier, dont le centre-ville aussi d'ailleurs, mais qui était notoirement une plaque tournante pour le trafic de drogue,
03:20 c'était la place Arnaud Bernard, comment vous avez fait pour la nettoyer ?
03:24 - La place Arnaud Bernard, les services d'investigation ont démantelé des réseaux et par là même on a occupé le terrain,
03:30 donc le problème du manque d'effectifs dans la ville toulousaine fait que nous ne pouvons pas occuper toute la ville,
03:35 et il faut savoir que le bon nombre de départs à la retraite n'ont pas été remplacés et nous sommes à -50% de nos effectifs cibles pour la 4ème ville de France.
03:45 - Mais ça signifie donc que vous n'arrivez pas aujourd'hui à occuper le terrain dans le quartier Jeanne d'Arc, à 200 mètres du Capitole, c'est ça ?
03:53 - Ce n'est pas essentiellement dans le quartier Jeanne d'Arc, c'est un peu partout dans Toulouse, puisque nous ne pouvons pas nous multiplier.
04:01 - Donc concrètement ça se passe comment ? L'occupation du terrain ordinairement, ce sont des rondes par exemple ?
04:08 - C'est d'être vu, visible, faire des patrouilles, faire du contrôle et interpeller quand il le faut.
04:16 - Et interpeller à quel signe par exemple ? Qu'est-ce qui déclenche une interpellation en plein centre-ville ?
04:21 - Est-ce qu'il déclenche une interpellation en plein centre-ville ? C'est soit une investigation et on fait une opération de grande ampleur,
04:29 sinon on voit un échange entre l'acheteur et le vendeur et nous interpellons en flagrant délit.
04:37 - Alors, question toute bête et vous allez m'y répondre bien entendu. Si un quartier devient notoirement une plaque tournante du trafic de drogue, de cannabis,
04:47 pourquoi tout simplement ne pas contrôler systématiquement ceux qui en repartent, fouillant leur poche et les verbaliser ou les arrêter ?
04:55 Parce qu'ils détiennent du cannabis, ce serait peut-être encore plus dissuasif que de le reprendre ?
04:59 - Le contrôle d'identité est soumis à certaines règles, on ne peut pas contrôler tout le monde dans le quartier.
05:04 - C'est-à-dire ? - On reconnaît des éléments constitutifs qui permettent de contrôler une personne.
05:09 - Si vous avez une personne qui repart d'un endroit où vous vous doutez qu'il y a une chance sur deux à cette heure-là d'aller acheter du cannabis,
05:16 vous ne pouvez pas facilement la fouiller ?
05:18 - Non, on ne peut faire qu'un simple contrôle d'identité, la fouille est interdite, elle est réservée à l'OPJ et il faut un cadre légal de cadre médical.
05:26 - C'est important de le rappeler parce que ce sont des choses que ne soupçonnent pas forcément ceux qui nous écoutent.
05:30 Raison de plus pour en parler avec vous. Bon courage en tout cas. - Merci à vous.
05:35 - Et bon courage à tous les policiers toulousains qui manifestement vont devoir continuer à jouer à cache-cache avec les dealers.
05:41 On espère que vous arriverez en tout cas à régler ce problème dans le centre de la ville Rose à Lionel Rico.
05:46 Je rappelle que vous êtes secrétaire départementale d'Alliance Police Nationale dans la Haute-Garonne.
05:50 Bonne chance et bon courage. - Merci beaucoup.

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