Gil Taïeb (CRIF) : "C'est trop tôt pour demander à Israël un cessez-le-feu"

  • l’année dernière
Avec Gil Taïeb, vice-président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France)

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-10-24##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleiz.
00:04 7h11 sur Sud Radio, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez. C'est à la une, le président Macron vient donc
00:09 d'arriver à Tel Aviv, il doit rencontrer notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, objectif apporter la solidarité de la France à Israël et puis appeler
00:18 à la reprise d'un véritable processus de paix avec la création d'un état palestinien mais qu'en attend le cri de ce déplacement.
00:25 Pour en parler je reçois le vice-président du conseil représentatif
00:28 des institutions juives de France, bonjour Gilles Tailleb.
00:31 - Bonjour. - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Vous êtes actuellement
00:34 justement à l'aéroport de Tel Aviv où l'avion d'Emmanuel Macron vient de se poser, vous allez le rencontrer dans les prochaines minutes.
00:42 - Non, je suis venu avec une délégation de crise
00:47 hier, avant hier, et nous avons passé une journée hier
00:51 à nous rendre sur les lieux du drame
00:55 afin de voir, de par nous-mêmes juger de la catastrophe qu'a vécu ce pays et d'apporter notre solidarité.
01:01 C'est un voyage qui est totalement
01:04 hors voyage du président et c'est pour ça que nous sommes très attentifs en tout cas à ce qui va être déclaré.
01:11 Et c'est pour ça que nous sommes venus ici, en tout cas nous exprimer, exprimons notre voix,
01:17 pas tant la voix de la communauté juive mais la voix de toute personne
01:22 normalement constituée, toute personne humaine qui se doit de voir, de comprendre ce qu'il a été fait ici
01:30 le 7 octobre de cette année. - Est-ce que Emmanuel Macron a trop tardé finalement à se rendre en Israël ? C'est le dernier chef
01:37 d'État occidental de premier plan à effectuer le déplacement, il n'arrive pas un peu tard cette visite selon vous ?
01:42 - Alors ce n'est pas tant de déplacement parce qu'il y a eu, comme à la présidence de l'Assemblée, la ministre des Affaires étrangères, mais par contre
01:50 ce qui m'inquiète en réalité c'est quel est le message qui va être exprimé.
01:55 Et vraiment je pense qu'aujourd'hui, nous qui avons vécu hier l'horreur, puisque nous sommes allés
02:02 à Shoah, où sont mis dans des conteneurs les 1400 morts,
02:08 les têtes des morceaux, c'est une véritable Shoah. Nous avons vécu en direct ce que nous racontait
02:17 les rescapés de la Shoah, nous avons vu que le 7 octobre on a assisté à un massacre
02:22 d'innocents et nous avons été tous plus perturbés, nous avons été
02:26 effondrés et marqués à jamais. Alors si j'ai un message à faire passer au président,
02:30 c'est qu'on sait que c'est un ami d'Israël, on sait qu'il veut la paix dans la région, mais vous savez, et je baisse chacun de mes mots,
02:37 l'enfer est pavé de bonnes intentions.
02:42 Et je pense que les intentions peuvent être bonnes, mais il y a un temps pour les bonnes intentions, il y a un moment,
02:48 et il y a surtout, nous on a vu l'enfer ici.
02:51 Je pense que celui qui n'a pas vu l'enfer peut continuer à rêver, peut continuer à rêver, mais aujourd'hui tant que dans ce pays
02:57 la population n'a pas retrouvé ses morts, n'a pas identifié ses morts, les otages sont plus de 200,
03:03 les otages sont pris et les massacres qu'on a vus, et bien dans ce pays, ils ne peuvent pas
03:09 aujourd'hui entendre parler quelque chose qui est un discours qui est allé et revenu depuis la nuit des temps et qui a montré
03:16 qu'il ne sert à rien, qui n'a amené à rien et qu'il n'amènera à rien. Donc aujourd'hui il faut une initiative nouvelle,
03:22 il faut quelque chose de neuf, pas simplement une déclaration demandant à Israël de cesser le feu et la création d'un état palestinien demain.
03:29 Oui les Palestiniens ont besoin d'avoir
03:31 une identité.
03:34 Pour vous c'est pas le moment ?
03:35 Pour le moment c'est pas le moment, les morts ne sont pas encore enterrés, le pays souffre, le pays est en souffrance
03:40 et aujourd'hui ils sont devant une guerre et une guerre que nous tous, en tout cas citoyens du monde, devons mener aux côtés d'Israël,
03:46 c'est la guerre contre l'intégrité des gréages, contre le Hamas, qui n'est pas une organisation de résistance, qui est un mouvement criminel
03:52 et qu'on se doit aujourd'hui nous tous ensemble de combattre et d'exiger
03:57 comme nous l'avons fait pour Daesh, comme nous l'avons fait pour ceux qui ont tué au Bataclan, il faut éradiquer ce danger parce que
04:04 on ne négocie pas, on ne discute pas avec des criminels, on doit s'en séparer pour que
04:09 cette humeur arrête de se développer et qu'elle enflamme partout sur la planète le monde.
04:15 Je vous sens très inquiet quant à ce que va dire, faire Emmanuel Macron,
04:21 quelle est votre inquiétude à ce niveau là ? C'est de parler trop tôt de cette création potentielle d'un état palestinien ?
04:29 Ce que vous attendez c'est un soutien inconditionnel à Israël c'est ça ?
04:33 Moi je pense qu'à aujourd'hui,
04:35 ce que j'attends de notre président c'est de venir d'abord dire encore une fois, oui fort, que l'attaque
04:41 criminelle du 7 octobre était une attaque d'un mouvement terroriste et que Israël a le droit et le devoir de se défendre.
04:48 Tout en respectant le droit international, c'est aussi important de le rappeler ?
04:53 Bien sûr, en respectant le droit international, Israël essaye de faire son maximum mais vous savez très bien que
04:58 les palestiniens sont pris en otage par le Hamas et qu'on les empêche de quitter la région.
05:02 Israël est en permanence en train d'essayer de repousser, vous savez la puissance de l'armée israélienne était telle que s'ils
05:08 se comportaient mal, et bien ils auraient déjà envahit la zone et aujourd'hui ils essayent.
05:14 On est allé sur place, on était hier à Kfar Aza, c'était ce petit bout qui est à 500 mètres, qui a été le premier.
05:20 On est rentré dans les maisons, on a vu ce qu'a vécu ce peuple, et bien tant que cette partie là ne sera pas assurée,
05:25 la France doit se tenir aux côtés d'Israël dans son combat, qui est un combat légitime et qui est la seule démocratie de cette région.
05:33 Donc ce qu'on attend du président c'est d'affirmer le fort, de dire à la population israélienne qu'il les a compris,
05:37 mais surtout, il est encore trop tôt.
05:40 Et je pense que notre président, et c'est ce message qu'on peut lui envoyer, que j'envoie, c'est de dire
05:45 "faites en sorte de créer quelque chose de nouveau, ne reprenez pas les vieux principes, ce qui n'a pas marché,
05:51 la parole de 95, les accords d'Oslo, tout ça ça n'a pas marché, donc il faut trouver une autre initiative".
05:56 Et il y avait une lueur d'espoir.
05:58 - Mais c'est quoi cette autre initiative alors, selon vous ?
06:01 Possible ?
06:02 - Je pense qu'aujourd'hui, il serait très judicieux que le président de la République
06:06 crée, comme il l'a fait avec M. Le Drian pour le Liban, et bien peut-être un poste pour créer quelqu'un,
06:11 pour nommer une personnalité qui puisse connaître la région et qui établisse avec les gens de la région,
06:17 avec l'Arabie Saoudite, avec les gens qui ont signé les accords d'Abraham, avec l'Égypte,
06:21 quelque chose de nouveau, pour essayer d'apporter un vent nouveau au peuple palestinien,
06:27 qui doit se débarrasser de ses tortionnaires, et ces tortionnaires sont le Hamas,
06:30 et de lui permettre aujourd'hui, en tout cas, de faire en sorte que ses enfants aient un avenir,
06:35 alors qu'aujourd'hui, la seule chose qu'on leur promet, c'est de devenir des martyrs.
06:38 - Gilles Tailleb, un dernier mot, j'aimerais savoir comment vous avez réagi au propos de Jean-Luc Mélenchon,
06:44 qui accusait la présidente de l'Assemblée Nationale, Yael Broun-Pivet, de camper à Tel Aviv pour encourager le massacre.
06:52 Ça vous a profondément choqué, comme propos ?
06:54 - Je suis même plus choqué par Jean-Luc Mélenchon.
06:56 Jean-Luc Mélenchon est sorti du cadre républicain, Jean-Luc Mélenchon est devenu un antifémite,
07:01 une personnalité qui fait monter la haine, et qui aura sur les mains, en tout cas, et sur lui,
07:09 la responsabilité du sang qu'il va faire couler en attisant la haine.
07:12 Lorsqu'il s'adresse à la présidente de l'Assemblée Nationale, et qu'il ne la voit qu'en tant que juive,
07:18 c'est de l'appel de l'antisémitisme.
07:20 Et que, lorsque dans les rues de Paris, la République, on crie à Allahou Akbar et mort aux Juifs,
07:24 c'est ce qui s'est passé, des interpellations ont eu lieu, et bien, on est complice de l'antisémitisme, de ce qui va se passer demain.
07:30 Donc Jean-Luc Mélenchon et son parti sont aujourd'hui des ennemis de la République,
07:33 ils sont des ennemis d'Israël, ils sont des ennemis du peuple juif, et ils mettent en danger la République et nos valeurs.
07:39 Gilles Tailleb, vice-président du CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France,
07:44 donc en direct depuis Tel Aviv, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

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