Sud Radio Média - Emission du 26 octobre avec Emmanuel Hamon et Christophe Gascard

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Avec Emmanuel Hamon et Christophe Gascard

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-10-26##

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Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Christine Bouillaud.
00:05 Avec Gilles Gansman, bonjour à tous, bonjour Gilles.
00:10 Je suis plus dans le jingle ?
00:11 Bah non, apparemment.
00:12 Je suis super frustrée, je suis plus dans le jingle.
00:13 On va dire à John de rectifier ça tout de suite mon ami.
00:16 Voilà, on est le jeudi 26 octobre avec Gilles Gansman.
00:19 On est ravis ce matin de recevoir dans cette émission.
00:22 Alors si jamais vous êtes des fans des séries des années 70, des Tonton Flingueur, de tout ce qui concerne cette époque où on avait des par-dessus de haut-diar,
00:34 et bien on vous recommande chaudement la série documentaire qui sera diffusée à partir de demain soir.
00:39 D'abord les 4 premiers épisodes sur Canal+ Doc, puis également sur MyCanal en série, c'est Anti-Gang.
00:44 C'est réalisé par notre invité Emmanuel Hamon. Bonjour.
00:47 Merci d'être là. On le dit, cette série documentaire en 8 épisodes, 7 époques,
00:53 ces années où beaucoup d'entre nous naissions, en tous les cas on était très jeunes,
00:59 mais on découvre que c'était des années mérines, c'était des braquages, c'était des prises d'otages, etc.
01:05 On avait l'impression que c'était le Far West.
01:07 Ouais, c'est ça exactement, c'est la notion de Far West de Cowboy aussi,
01:12 puisque le centre de cette série c'est cette brigade anti-gang mythique,
01:17 connue en tous cas dans ces années-là avec le commissaire Broussard, son affrontement avec Mérine,
01:21 mais en fait elle était sur tous les fronts, comme vous dites très bien,
01:24 hold-up, enlèvement, ennemi public numéro 1, il y en a un autre dans la série, voilà, elle était partout.
01:31 C'était incroyable.
01:32 On a l'impression qu'ils avaient des passe-droits qu'aucune brigade n'avait en fait, ils pouvaient tous se permettre.
01:37 Oui, alors ils étaient extrêmement médiatisés, qui aujourd'hui connaît le patron de la brigade criminelle ou le patron de la BRI ?
01:43 Broussard c'est une vedette, c'est quelqu'un qui est archi vendu par les médias,
01:47 qui est archi vendu et poussé par le gouvernement.
01:49 Et lui il aimait ça ?
01:50 Oui, il aimait ça, il aimait beaucoup ça, il est...
01:53 Voilà, c'est... quand on se rappelle, je sais pas pour certains, de Belmondo dans Peur sur la Ville,
01:59 Belmondo dans Peur sur la Ville qui est un flic incroyable et tout ça, le modèle c'est Broussard, c'est l'anti-gang.
02:04 C'est des types qui portent des bousons en cuir, des santiags, des jeunes de l'époque.
02:09 Avec cette... incroyable aussi, alors vous parlez des médias, en tous les cas de la presse de l'époque,
02:16 mais avec des images de l'époque d'archives de fusillades, hallucinantes.
02:21 Moi j'ai découvert des choses, aujourd'hui on est tenu à l'écart, les événements ont lieu,
02:26 mais là les reporters étaient quasiment avec les flics.
02:29 - Exactement, c'est dans les premiers épisodes, on voit les hold-up qui sont en plus en nombre très très important à Paris à ce moment-là,
02:36 ce qui est inimaginable aujourd'hui, j'en ai plus dans les banques aujourd'hui.
02:39 Donc ça se passe vraiment en plein Paris, les attroupements sont là, il n'y a pas vraiment de distance de sécurité,
02:45 ça canarde de partout, il y a un des premiers épisodes où il y a une prise d'otage qui se termine
02:50 après une course-poursuite près de l'avenue des Champs-Élysées en pleine course de Noël.
02:55 Les types fument, il y a de l'essence partout dans la rue, il y a un cadavre sur le trottoir,
03:00 tout est digne du cinéma de fiction.
03:03 - Et puis ça tire sur les champs sans vraiment se soucier des passants et des gens qui sont là.
03:09 - Non, en tout cas il n'y a pas ce qu'on pourrait imaginer aujourd'hui, déjà on n'a pas ces images-là à Paris aujourd'hui.
03:15 - La prise d'otage d'Ambassade d'Irak, en fait on voit qu'il y a une prise d'otage, on rappelle les faits,
03:22 les policiers pensent tenir le teneur d'otage, il leur montait dans la voiture,
03:28 et là ça canarde partout et on voit les images en direct.
03:31 - On est à la fin des années 70, il y a la brigade criminelle et la brigade anti-gang qui sont appelés pour une prise d'otage,
03:36 c'est une des premières fois qu'il y a un palestinien qui fait une prise d'otage dans une ambassade qui est l'Ambassade d'Irak,
03:42 et les flics sont là, il y a une espèce de plan large, séquence qu'on a retrouvée dans les archives,
03:46 qui met le drame, ça s'appelle le drame à l'ambassade cet épisode-là, en direct.
03:51 - Et ça canarde partout.
03:53 - Partout.
03:54 - Allez on va y revenir avec vous dans un instant Emmanuel Hamon,
03:57 vraiment nous on le recommande chaudement parce que c'est un document pour l'histoire,
04:01 mais c'est surtout aussi l'histoire de cette époque, donc c'est intéressant.
04:04 - C'est des petits épisodes de 30 minutes, alors vous en regardez un, vous allez boire un petit coca, une petite pomme, vous revenez.
04:11 - Allez, on y va, on va faire d'abord le zapping.
04:17 - C'est l'info de la nuit, la fusillade aux Etats-Unis dans l'état d'Umen,
04:20 un assaillant identifié mais toujours en fuite, récit ce matin sur BFM.
04:25 - Des personnes quittent en courant le bullying de Lewiston, une fusillade vient d'avoir lieu,
04:31 des tirs également dans deux autres points de la ville, un restaurant et le centre logistique d'un supermarché Walmart.
04:38 - J'ai entendu dire que derrière nous il y avait un groupe de 5 personnes, une famille,
04:43 ils se sont tous fait tirer dessus, c'est une situation plus calarmante, je pense que nous n'avons jamais rien eu de tel.
04:50 - Le suspect est toujours en fuite selon la police du comté,
04:53 elle diffuse la photo de cet homme, vêtu d'un haut marron et d'un pantalon bleu foncé,
04:58 il est armé d'un fusil semi-automatique.
05:01 Cet ancien instructeur militaire de 40 ans a séjourné 15 jours dans un hôpital psychiatrique.
05:06 - Bon bah une fois ça va de nouveau faire le débat, il y a trop d'armes aux Etats-Unis,
05:11 il faut arrêter les armes et puis ceux qui sont pour les armes, pour se défendre.
05:15 - L'Amérique malade de ses armes à feu.
05:17 - C'est un peu ça.
05:18 Le mot dans tous les médias hier, c'est "c'est le feu",
05:25 parfois tout court et puis parfois c'est "c'est le feu humanitaire",
05:28 comme d'habitude tous les spécialistes se sont exprimés dans les médias.
05:32 Petite compilation de quotidien.
05:34 - La crise humanitaire s'améliore, à Gaza, des nouvelles appels pour un feu de résistance.
05:39 - Un feu de résistance.
05:40 - Une pause de feu.
05:41 - Je sais ça, faux goût.
05:42 - Un feu d'altoire.
05:43 - Un cessez-le-feu.
05:44 - Une sorte de cessez-le-feu.
05:45 - Un cessez-le-feu, une pause humanitaire, pour l'instant rien n'est acté.
05:48 - Obtenir un cessez-le-feu, c'était d'ailleurs l'un des objectifs annoncés
05:51 de la visite d'Emmanuel Macron au Proche-Orient.
05:53 - Avant le début de ce voyage, c'était un hémisphère de paix qui se mettait en route pour le Proche-Orient,
05:58 qui allait proposer une perspective politique pour arriver à un cessez-le-feu.
06:02 - À la veille de ce voyage, ce que disaient les conseillers diplomatiques du président de la République,
06:06 qu'il allait en Israël demander, je cite, "un cessez-le-feu humanitaire".
06:10 - Bon bah cette nuit, c'est pas vraiment un cessez-le-feu qui s'est passé avec quelques chars
06:15 qui ont été dans le Gaza et qui sont désormais retournés en Israël.
06:19 Témoignage fort hier, alors on pourra en parler avec notre invité.
06:23 Est-ce qu'à l'époque, il y avait un code d'honneur des voleurs et des brigands et de la police ?
06:29 Aujourd'hui, c'est devenu un peu le farouesse, mais dans le mauvais terme du sens, ce matin.
06:37 Dans le sens mauvais du terme.
06:40 Hier, il y avait un témoignage fort, celui de Coraline, qui a subi un home-jacking chez elle.
06:46 Alors, vous allez entendre son agression, donc je préviens les gens, c'est très violent ce que vous allez entendre.
06:52 Mais ça a été diffusé tel quel hier, n'en touche pas à mon poste.
06:55 Et ensuite, vous entendrez son témoignage.
06:58 *Cris*
07:06 - Oh, la langoisse. - Voilà.
07:09 - Donc, je venais de rentrer chez moi depuis deux heures à peine, et puis ça sonne à ma porte.
07:14 Je vais ouvrir et en fait, il y a un jeune homme qui se fait passer pour un voisin.
07:18 - Il vous dit quoi ? - Il me dit "Bonjour, excusez-moi, je suis avec ma copine, j'aimerais cuisiner,
07:22 il me manque du papier d'aluminium pour finir.
07:25 Est-ce que vous pourriez, vous n'auriez à me dépanner ?"
07:27 Je lui dis "Bien sûr", et en fait, par politesse, je laisse la porte entre-ouverte,
07:31 en me disant "Je ne vais pas lui fermer la porte au nez".
07:33 Et puis je pars dans la cuisine, et à ce moment-là, je me mets à trembler, je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
07:37 Et en sortant de la cuisine, en fait, il m'attendait dans le salon.
07:39 Et il m'a pris au cou directement, il a essayé de m'endormir.
07:43 - Vous diriez que la société est plus violente, Emmanuel Hamon, aujourd'hui qu'avant ?
07:48 Parce que quand on regarde votre documentaire,
07:52 je me suis posé la question, moi sincèrement, est-ce que c'est une autre forme de violence ?
07:57 - Oui, c'est ça, c'est d'autres formes de violence.
07:59 C'est ce que vous commencez à raconter tout à l'heure, en fait,
08:01 quand on fait un film sur la police, ça raconte la société.
08:05 Donc la société française des années 70, elle ressemble à cette brigade anti-gang, à ce truc de cow-boy,
08:10 la criminalité ressemble à ça.
08:12 Elle va basculer complètement d'une façon différente dans la décennie d'après,
08:14 avec le trafic de stupéfiants qui n'existe pas beaucoup dans les années 70,
08:18 c'est pas ça que la criminalité.
08:20 Donc c'est d'autres formes de violence, d'autres formes de criminalité, d'autres formes de lutte.
08:24 Est-ce que la société est plus violente ?
08:26 - Et puis en certaines institutions, on ne s'attaquait pas forcément à monsieur et madame tout le monde,
08:30 même s'il y avait des riches qui étaient attaqués,
08:33 on s'attaquait plutôt à des banques, à des hommes d'affaires.
08:37 - Après dans les bureaux de poste, il y avait quand même des petites caissières.
08:40 - Oui, absolument, il y avait la femme qui est prise en otage par Méhérine,
08:44 c'est la classe moyenne, on va dire.
08:48 Donc tout à fait.
08:50 Après, vraiment, d'ailleurs tous les flics le racontent,
08:54 ceux que j'ai interviewés, ceux suivants et ceux d'aujourd'hui,
08:57 tout bascule avec le trafic de stupes.
09:00 L'énormité du trafic de stupes à partir des années 80, ça change tout.
09:03 L'argent est là et va le devenir de plus en plus,
09:07 et donc c'est des nouvelles méthodes de criminalité.
09:09 La violence, celle qui est la plus médiatisée aujourd'hui,
09:13 celle par exemple des cités nord à Marseille, etc.,
09:15 elle n'existe pas de la même façon du tout à ce moment-là.
09:17 Ça n'existe pas, en fait.
09:19 Les Méhérines, ils ne trafiquent pas de la drogue,
09:22 les Émours non plus...
09:24 - Mais il y avait quand même des règlements de comptes entre eux, aussi,
09:27 avec des morts... - Bien sûr, le bar du Télème,
09:30 qui est un règlement entre un gang de juifs d'Afrique du Nord
09:33 et de Siciliens de la banlieue sud,
09:35 ils tirent en plein Paris, boulevard Saint-Germain,
09:38 et il y a des morts.
09:39 Donc la violence, elle est là, elle est sur le bitume de Paris, elle existe.
09:42 C'est une violence différente.
09:44 La prostitution existe à cette époque-là,
09:47 elle est un peu plus cachée après, mais elle va renaître d'autre façon.
09:50 - Les Émours, ce n'est pas Éric, c'est... - Non, non, vas-y.
09:53 Les Émours, en fait, c'est les personnages qui ont donné lieu à ce film
09:56 un peu célèbre des années 90, qui s'appelait "Le Grand Pardon".
09:59 - Oui. - En fait, c'est...
10:00 - C'est la mafia juive, oui, exactement.
10:03 Restons dans "Touche pas à mon poste".
10:05 Alors, on s'est parlé, évidemment, avec Christine Dudoc,
10:09 et quelque chose qu'on a bien aimé tous les deux,
10:11 c'est la "gwaï", c'est-à-dire la façon de parler,
10:13 la façon de parler à l'époque des gonzesses, des nanas.
10:17 On va rester sur "Touche pas à mon poste" avec Jean-Michel Maire,
10:20 qui aurait adoré vivre avec cette époque,
10:23 les années de l'anti-gang.
10:24 Et puis, lui, il a parlé de gonzesses, éminettes, vous allez voir,
10:27 il a raconté une anecdote assez drôle, quand même.
10:29 - Il y a quelques années, j'étais sur une péniche, c'était en été,
10:32 et je rencontre une fille, j'étais avec des potes,
10:34 on rencontre une fille au bar, comme ça,
10:35 puis je vois bien qu'elle me regarde, elle était un peu plus loin, comme ça,
10:38 elle me regarde, au bout d'un moment, je m'approche, je dis "on se connaît,
10:40 parce que j'ai l'impression que vous me regardez comme ça".
10:42 "Tu ne te souviens pas ?"
10:43 Je dis "bah, excuse-moi, rafraîchis-moi,
10:45 je suis toujours à l'éternel truc, j'ai Alzheimer, etc."
10:48 Et elle me dit "mais si, on a passé une soirée ensemble,
10:50 j'étais chez toi, etc."
10:52 Je dis "franchement, j'ai aucun souvenir",
10:54 elle dit "tu avais même pris mon numéro, etc."
10:55 Je dis "impossible, on se souviendrait,
10:57 t'es tellement jolie, etc."
10:58 Elle me dit "attends, je t'appelle".
11:00 Elle m'appelle, mon téléphone était posé, mon Dieu.
11:03 - Il y a une marque.
11:04 - Evidemment, je l'avais enregistré,
11:05 mais je mets toujours des mots-clés pour mon souvenir.
11:07 Et ça s'affiche, Agathe Lachaudas.
11:09 - Ça vous choque.
11:15 - Non, non, non, parce que...
11:17 J'ai un âge certain maintenant,
11:20 et on en a vu tellement passer, mais il n'y a pas de souci.
11:23 - Vous ne mettez pas de mots-clés, vous, à travailler ?
11:24 - Non, jamais.
11:25 - Ah, moi je mets des mots-clés.
11:26 Enfin, je ne parle pas de mes relations sexuelles.
11:29 Je mets des mots-clés.
11:30 Non mais vous ne mettez pas "journaliste A"
11:32 ou des choses pour vos souvenirs ?
11:34 - Je mets "nom", "prénom", non.
11:35 Je reste assez basique et classique.
11:37 - Et pour finir, "Incroyable Talent" en France
11:40 a démarré cette semaine,
11:43 avec une audience très très forte.
11:45 Et du coup, il est réapparu sur les réseaux sociaux
11:48 des "Incroyables Talents" d'autres pays.
11:50 Et là, c'est une archive qui date de 2018.
11:53 Alors, ici en France, "Incroyable Talent" a révélé
11:56 le sosie vocal de Johnny Hallyday.
11:58 En Roumanie, dans le "Incroyable Talent" roumain,
12:01 ils ont trouvé le sosie vocal de Michael Jackson.
12:03 Il s'appelle Bogdan Rohan.
12:05 Il a 28 ans.
12:06 Je vous laisse juger.
12:07 - Oui, parce que reprendre Michael Jackson
12:31 avec Paul Bancartnay dans cette chanson,
12:33 c'est toujours compliqué.
12:36 - Mais il a un peu le timbre.
12:38 - Oui, il a un joli timbre.
12:39 Il y ressemble.
12:40 Allez, Gilles, vous ne bougez pas et vous non plus.
12:43 On retrouve Emmanuel Hamon,
12:45 notre invité pour les documentaires.
12:48 Les huit numéros qui seront diffusés à partir de demain
12:50 sur Canal + Doc et sur My Canal.
12:52 Sur l'anti-gang, on va parler des barbouzes et tout ça.
12:55 Ça va être romantique, vous allez voir.
12:57 Ne quittez pas.
13:00 Le 10h30, Sud Radio Média.
13:02 Christine Bouillaud, Gilles Gansman.
13:05 Sud Radio Média, l'invité du jour.
13:08 - Notre invité, Emmanuel Hamon,
13:10 réalisateur de la série "Anti-gang".
13:12 À voir les quatre premiers épisodes demain soir
13:15 sur Canal + Doc, si je ne me trompe pas, Gilles.
13:18 Tous les épisodes à voir dès demain sur My Canal
13:21 pour ceux qui ont l'application.
13:22 Et dans une semaine, les quatre autres numéros,
13:24 puisqu'il y en a huit au total que vous signez.
13:27 Cette série de documentaires
13:29 avec ses images d'archives
13:31 et ses interviews surtout passionnantes
13:33 de cette époque des années 70,
13:35 des flics de l'anti-gang,
13:37 surtout des hommes,
13:39 parce qu'il n'y avait pas beaucoup de femmes à l'époque, Emmanuel Hamon.
13:41 Et c'était, comme on disait avec Gilles,
13:43 c'était pas très "me too".
13:44 - Non, c'était pas très "me too".
13:46 C'était...
13:47 Bah non, non, ça répond à la sociologie des années 70.
13:50 La femme importante de la série,
13:52 c'est une femme qui est du côté des truands, plutôt.
13:54 Qui est une femme qui vient de province,
13:57 qui s'emmerde un peu en province, il faut bien le dire,
13:59 et qui monte à Paris, serveuse dans un café, restaurant,
14:03 dans les beaux quartiers,
14:04 et puis qui fait la rencontre de sa vie.
14:06 Enfin, une grande rencontre, un coup de foudre immédiat.
14:09 Le truc dans un café, un soir,
14:11 le mec qui vous dit "tu finis à quelle heure ?"
14:14 On se retrouve, ils se retrouvent,
14:15 ils tombent violemment amoureux tous les deux.
14:17 Voilà, ça c'est une femme qui en fait
14:19 a un peu, presque, on pourrait dire,
14:21 un comportement de mec
14:22 par rapport au milieu des truands et tout à cette époque-là,
14:25 et qui est un personnage de femme forte.
14:26 Mais sinon, non, les femmes sont plutôt derrière.
14:29 - Ouais.
14:30 Où vous sont dans la prostitution,
14:32 qui est très importante à cette époque ?
14:34 Il y a un business qui marche bien quand même.
14:36 - Ouais, absolument.
14:37 On en parle deux fois en fait dans la série.
14:38 Un peu, alors, à travers justement cette famille des Émours,
14:41 qui a la main, au début des années 70,
14:44 sur la prostitution,
14:45 en trou dans le quartier du Faubourg Montmartre, à Paris.
14:48 Qui va un peu être liquidée après la fusillade du bar du Télème,
14:52 dans lequel l'anti-gang a une partie importante,
14:55 évoquée dans l'épisode 2.
14:57 Et puis aussi, avec un des flics, justement,
15:01 qui s'introduit au milieu du gang des Émours,
15:04 en faisant un peu tapiner une copine à lui,
15:08 en tout cas en s'en servant comme une call-girl,
15:10 pour devenir un peu un infiltré au milieu des Émours.
15:13 - Je vous propose d'écouter la bande-annonce.
15:14 - La bande-annonce, allez.
15:15 La brigade anti-gang a été créée
15:18 pour lutter contre le grand banditisme.
15:20 Et les hommes qui en font partie sont tous volontaires.
15:22 Moyenne d'âge, 35 ans.
15:25 - Moi, j'en ai pas eu les coups de calibre.
15:27 - On n'a pas le temps d'avoir peur.
15:28 C'est l'instinct de survie qui joue.
15:30 - On découvrait le métier et on l'améliorait.
15:32 - Petit à petit, on se transforme en robocop.
15:35 - Un face-à-face, Mesrine, brigade anti-gang.
15:40 Une poussée d'adrénaline quasi permanente.
15:42 - Aux origines de la BRI, il y a eu l'anti-gang.
15:46 Nouvelle série création documentaire,
15:48 Anti-gang sur Canal+ Doc, disponible avec Canal+.
15:52 Emmanuel Hamon, c'est vous qui réalisez ces documentaires.
15:55 Comment vous avez convaincu tous ces anciens Truands
15:58 de raconter une part de leur vie qui, à mon avis...
16:01 - Et comment vous les avez retrouvées ?
16:03 - Oui, comment vous les arrivez à les convaincre
16:06 de raconter cette part sombre de leur vie ?
16:08 Peut-être que certains ont voulu passer à autre chose aussi, après ?
16:10 - Alors, il n'y en a pas beaucoup qui refusaient,
16:12 dans la liste des membres de l'anti-gang de cette époque-là,
16:15 qui étaient encore vivants.
16:17 On en a rencontré pas mal,
16:19 avec Raphaël Malkin,
16:22 avec qui on a travaillé sur le creuset des personnages, etc.
16:25 Et en fait, je pense que le fait qu'ils aient...
16:28 On parle de personnes qui, dans le film,
16:31 et aujourd'hui ont à peu près 70 ans,
16:33 font qu'ils étaient assez...
16:35 C'est le moment de parler ou pas, quoi.
16:37 Donc, ils ont raconté un peu sans embûche
16:39 tout ce qu'ils avaient à raconter.
16:41 Et on les a convaincus,
16:43 parce que moi, ce qui m'intéressait dans cette histoire,
16:46 pas de faire un film pro-flic, anti-flic, anti-gang,
16:49 ça je m'en fous, ça ne m'intéresse pas,
16:50 et puis on s'en fout de savoir ce que je pense moi, profondément,
16:52 mais c'est de les rendre humains, quoi.
16:54 D'arriver à se transporter dans cette époque-là,
16:57 dans les années 70, il y a plusieurs décennies,
16:59 et d'arriver à peu près à imaginer le quotidien
17:02 complètement invraisemblable qu'ils vivaient tous les jours.
17:04 Donc ça, en fait, ils ont été partants.
17:06 - Est-ce que c'était copain, avec les brigands ?
17:09 Est-ce qu'il y avait cette relation un peu...
17:12 Il y avait une frontière
17:14 qui parfois, les deux franchissaient la frontière
17:17 entre les flics et les voleurs ?
17:18 - Alors, en fait, tout à l'heure, vous parliez de...
17:20 Est-ce que l'époque est plus violente ?
17:21 Ça, je ne pense pas.
17:22 Mais par contre, je pense que la proximité,
17:24 quand j'entends la proximité, chacun a bien son rôle.
17:27 On est d'un côté, il y a le côté de la loi,
17:28 et de l'autre côté, il y a les truands.
17:30 Mais je pense qu'il y avait...
17:32 Je ne sais pas si c'est un respect,
17:33 mais une proximité entre eux qui était beaucoup...
17:35 Ils fréquentaient les mêmes endroits,
17:37 ils avaient le même genre de copines,
17:41 ou enfin, en tout cas, voilà,
17:43 ils allaient dans les mêmes boîtes.
17:45 Et finalement, moi, c'est un peu comme ça
17:47 que je me le suis raconté,
17:49 l'anti-gang, donc le joyau de la police parisienne
17:52 à cette époque-là, pour moi,
17:53 il fonctionne un peu comme un gang.
17:55 C'est des flics, ils ont la loi,
17:57 ils font respecter la loi,
17:58 ils sont, a priori, du bon côté,
18:00 mais c'est quand même une bande de mecs
18:02 qui sont prêts à tout
18:04 pour arriver à leur fin, qui sont...
18:06 - À l'époque, vous voulez que la société
18:09 avait besoin d'avoir un ennemi public numéro un.
18:11 Il y en avait plein, c'est ce que raconte
18:13 un confrère qui travaillait à l'époque à RTL.
18:16 Il fallait qu'il y en ait un.
18:18 Mérine en ait un en particulier,
18:20 il y a beaucoup de choses qui tournent autour de lui,
18:22 et il y avait un rapport aussi par rapport au commissaire Broussard,
18:24 il y avait vraiment, on va dire, une dette d'honneur entre les deux.
18:26 - Ouais, Mérine et Broussard, c'est vraiment
18:28 les deux fauves qui s'affrontent
18:30 pendant la décennie des années 70,
18:32 puisque Mérine réapparaît en France
18:34 au tout début des années 70,
18:36 il s'évade d'un tribunal à la Compéenne,
18:37 et puis il est récupéré par Broussard, justement,
18:39 c'est une scène qui est assez célèbre,
18:41 qui est même racontée dans le film avec Vincent Cassel,
18:43 où ils boivent une coupe de champagne
18:45 avant que Mérine aille en prison.
18:47 Il va rester en prison un moment,
18:49 il est très médiatique, il est très fort avec les médias,
18:51 il va y avoir un procès aussi
18:53 où il y a une joute verbale entre Broussard et Mérine,
18:55 et puis Mérine finit par s'évader
18:57 à la fin de la série, à la fin des années 70,
18:59 en 78, de la santé,
19:01 et pendant un an et demi, il est traqué
19:03 par toutes les polices de France,
19:05 mais pendant un an et demi, il les fait tourner en bourrique.
19:07 C'est un moment qui est un truc qu'on se rappelle
19:09 quand on est vivant, même enfant, de ce truc-là,
19:11 qui est la mort de Mérine
19:13 à la place de Porte de Clignancourt,
19:15 en 79, c'est vraiment la fin de la décennie,
19:17 et qui est d'ailleurs le dernier acte
19:19 de l'affrontement Broussard-Mérine.
19:21 - Pourquoi les brigands de l'époque,
19:23 ou même Mérine, après un ou deux braquages,
19:25 ne se cassent pas au soleil ?
19:27 - Parce qu'en fait,
19:29 c'est de l'adrénaline,
19:31 c'est de la drogue, ils n'arrivent pas à décrocher.
19:33 Je pense profondément que c'est ça.
19:35 Il y a Martine Villoquet qui raconte justement
19:37 cette femme qu'à un moment, il devrait partir,
19:39 elle est enceinte une première fois,
19:41 d'un enfant, et il devrait partir
19:43 avec Villoquet au Brésil.
19:45 - Au Brésil, oui, c'est vraiment ça.
19:47 - Et Villoquet, qui a croisé
19:49 Mérine à la santé,
19:51 lui doit de le faire évader.
19:53 Un truc complètement délirant.
19:55 Mais il va quand même le faire, et ça va les perdre,
19:57 puisqu'ils vont tous les deux replonger en prison.
19:59 Il y a un espèce de truc où...
20:01 Je pense que quand Mérine, par exemple,
20:03 s'évade de la santé en 1978,
20:05 il est prouvé que Mérine a
20:07 circulé pas qu'en France, ailleurs, etc.
20:09 Donc il aurait pu se barrer...
20:11 - Oui, aller au soleil. - Mais il le fait pas.
20:13 Pourquoi ? Peut-être parce que
20:15 le mec a un tel ego qu'il veut finir
20:17 comme un grand acteur
20:19 sur la scène du théâtre. - Est-ce que les flics d'aujourd'hui
20:21 ont vu des extraits,
20:23 des bouts, où vous allez leur présenter ?
20:25 - En fait, les flics d'aujourd'hui
20:27 ont même été conviés à une projection
20:29 où ils sont venus, et ils adorent la série,
20:31 un peu comme quand on rentre à la BRI
20:33 aujourd'hui, donc la BRI, celle qui a
20:35 sauvé des gens au Bataclan, etc.
20:37 Dans l'entrée
20:39 de la BRI, il y a les photos
20:41 de la mort de Mérine, de Broussard, de machin.
20:43 C'est des héros, c'est des stars.
20:45 Quand
20:47 un des personnages qui est dans le film
20:49 qui est devenu patron de l'anti-gang
20:51 après Broussard, qui s'appelle Jokéri,
20:53 arrive, tout le monde le salue,
20:55 c'est une espèce de sommité, etc.
20:57 Donc pour eux, c'est déjà des modèles,
20:59 et leur raconter l'histoire comme ça, en leur racontant
21:01 le quotidien de leur père spirituel,
21:03 ils adorent.
21:05 - Mais est-ce que pour vous c'était des cow-boys ?
21:07 Parce qu'on voit dans votre doc qu'ils défouraillent très facilement.
21:09 - Pour moi, je l'ai
21:11 surtout pensé comme un...
21:13 C'est une série doc,
21:15 avec des personnages vrais, avec des archives
21:17 plus belles que ce qu'on peut imaginer,
21:19 même dans certains films de cinéma.
21:21 - Ah oui, dans les archives, c'est mieux.
21:23 - Oui, parce qu'on tournait en 16, en 35 mm,
21:25 donc très belle, de l'époque, des années 70, etc.
21:27 Mais je l'ai pensé aussi
21:29 comme un espèce de film...
21:31 Souvent, ces policiers-là,
21:33 on les voit dans les films américains des années 70,
21:35 dans French Connection, dans tout ça.
21:37 En fait, il y avait les mêmes en France, à Paris.
21:39 - Ou les Ripoux.
21:41 - Oui, les Ripoux, c'est un peu plus tard.
21:43 Mais oui, de toute façon, on voit bien qu'ils sont
21:45 bordeurs, parfois.
21:47 - On a l'impression presque d'être dans un film,
21:49 plutôt que dans une série documentaire, tellement
21:51 les films se sont inspirés aussi
21:53 de ces personnages, ou en couleur,
21:55 que vous avez...
21:57 - Oui, et puis la lumière des testimonials, des gens qui parlent,
21:59 est très travaillée.
22:01 Les interviews sont très travaillées, c'est vraiment un travail incroyable.
22:03 - Combien de mois de boulot pour tout ça ?
22:05 - En tout, je pense un an
22:07 et demi, quoi.
22:09 Du début, de chercher les personnages,
22:11 jusqu'à la...
22:13 - Et visionnage de toutes les archivinas ?
22:15 - Il y a beaucoup d'archivinas, ouais.
22:17 - Et de la police nationale aussi ?
22:19 - Ouais, un travail avec une documentaliste.
22:21 - Et la police a des archives aussi,
22:23 filmées ? - La police n'a pas
22:25 tellement d'archives filmées, non.
22:27 Et même dans les archives, c'est plutôt
22:29 des dossiers, des procès-verbaux,
22:31 des choses comme ça. - Et dans les radios, il reste encore
22:33 des sonores, des sons,
22:35 où tout a été effacé, chez RTL,
22:37 Europe... - Ce personnage dont on parlait
22:39 tout à l'heure, ce journaliste qui intervient
22:41 à différents moments de la...
22:43 En fait, RTL,
22:45 à travers le groupe M6, a gardé
22:47 des enregistrements de ces archives-là.
22:49 Donc ça, c'est hyper précieux, ouais.
22:51 - Je vous recommande, avec Gilles Gansman, vraiment,
22:53 c'est un coup de cœur, cette série
22:55 documentaire, à partir de demain,
22:57 sur Canal + Doc,
22:59 ou My Canal, vous choisissez votre moyen.
23:01 - My Canal, c'est sur vos plateformes, moi,
23:03 je l'ai sur ma Freebox, vous l'avez sur
23:05 votre box Bouygues
23:07 et autres, c'est pas simplement que sur votre portable.
23:09 - Vous demandez les codes Canal, si vous n'avez pas Canal.
23:11 - Vous n'avez pas besoin sur My Canal.
23:13 - Je vais me faire gronder, sinon.
23:15 L'Anti-Gang, c'est signé Emmanuel Hamon, on était ravis
23:17 d'en parler, et on s'est régalés. En tous les cas,
23:19 super, super boulot.
23:21 Merci beaucoup, et dans un instant,
23:23 on va s'intéresser, cette fois,
23:25 aux reporters de guerre, ceux qui sont partis
23:27 sur le terrain du Proche-Orient
23:29 avec notre confrère de France
23:31 Télévisions. A tout de suite.
23:33 - Et notre invité dans le Supplément Média avec
23:45 Gilles Gansman, c'est Christophe Gascard,
23:47 qui est en ligne avec nous. Bonjour Christophe Gascard.
23:49 - Bonjour.
23:51 - Journaliste et grand reporter,
23:53 on vous retrouve au Fil Info de 14 à 16h
23:55 du lundi au vendredi sur France Info TV,
23:57 mais là, ce matin,
23:59 on vous reçoit avec Gilles, car vous
24:01 vous êtes rendu et vous êtes
24:03 revenu d'Israël
24:05 avec la délégation de députés
24:07 français, qui sont partis
24:09 il y a quelques jours sur les
24:11 kiboutz, où ont lieu les massacres.
24:15 Vous êtes un habitué des terrains
24:17 difficiles,
24:19 j'allais dire, Christophe Gascard.
24:21 Comment, enfin,
24:23 quel a été votre premier sentiment quand vous êtes
24:25 arrivé sur place ?
24:27 - C'était un sentiment qui était
24:29 mêlé à la fois d'effroi
24:31 par rapport aux informations
24:33 qu'on avait et notre volonté
24:35 surtout de vérifier sur
24:37 le terrain, parce que c'est aussi la raison pour laquelle
24:39 les journalistes ont
24:41 besoin d'aller sur place, c'est-à-dire de voir
24:43 au plus près, ce qui n'est pas évident
24:45 lorsqu'on est sur un terrain de guerre, donc
24:47 forcément, il faut déjà
24:49 arriver sur place, ensuite
24:51 s'équiper, puisque les combats
24:53 continuent, il y avait des alertes tous les jours
24:55 donc j'ai des pare-balles, bien évidemment, casque
24:57 et puis ensuite, bien essayer
24:59 de se rapprocher de cette bande de gazelles
25:01 notamment des kiboutz. Donc là, en fait, l'occasion
25:03 était toute trouvée
25:05 puisqu'il y avait une délégation,
25:07 comme vous l'avez dit, de députés
25:09 français, d'une dizaine de députés Renaissance
25:11 LR, entre autres,
25:13 qui sont donc venus et donc on a essayé
25:15 de se faire accréditer par TSAL
25:17 ce qui n'était pas évident au début
25:19 mais finalement, ils ont bien accepté, ce qui fait qu'on était
25:21 la seule télévision, les seuls journalistes
25:23 à pouvoir suivre ces parlementaires
25:25 sur place et donc en fait
25:27 tous les parlementaires, comme nous, se sont
25:29 équipés de gilets pare-balles
25:31 de casques et on a
25:33 essayé de s'approcher le plus
25:35 possible de ce kiboutz de Kfarazin
25:37 là où il y a eu effectivement
25:39 ce massacre perpétré par le Hamas.
25:41 - Et c'était quelques jours après seulement,
25:43 on était vraiment encore
25:45 dans les
25:47 interrogations sur ce qui s'était passé sur place.
25:49 - Effectivement, il n'y avait plus de corps
25:51 sur place parce qu'ils avaient été
25:53 justement
25:55 tous les lieux
25:57 avaient été retirés, en tout cas
25:59 au niveau des corps, dans la cellule d'identification
26:01 dans le centre d'identification des victimes
26:03 et d'ailleurs avant d'aller
26:05 à ce kiboutz de Kfarazin
26:07 nous sommes allés avec la délégation
26:09 dans ce centre d'identification des victimes qui se trouve
26:11 à une trentaine de kilomètres de
26:13 Tel Aviv et c'est là en fait
26:15 où tous les corps
26:17 ont été entreposés
26:19 dans d'énormes camions réfrigérés
26:21 et la vraie difficulté
26:23 et là-dessus on n'a pas du tout été épargnés
26:25 par l'armée, c'était, ils nous ont
26:27 ouvert effectivement ces centres réfrigérés
26:29 pour nous montrer ces sacs plastiques
26:31 dans lesquels il y avait ces corps et
26:33 pour essayer aussi de nous montrer, même s'ils
26:35 nous ont dit qu'ils ne souhaitaient pas
26:37 qu'on filme, mais en tout cas que l'on voit
26:39 de nos propres yeux ce qui se passait
26:41 et effectivement la difficulté c'est qu'il y a
26:43 énormément de corps qui ont été mutilés
26:45 qui ont été brûlés et en fait ça demande
26:47 du temps parce qu'il faut récupérer
26:49 des morceaux ADN de chaque
26:51 famille pour vérifier si chaque corps
26:53 correspond parfois à
26:55 des morceaux parce que c'est aussi
26:57 l'ampleur du massacre que l'on a pu voir
26:59 sur place et qu'effectivement
27:01 il y a eu énormément de corps qui ont été
27:03 membrés ou aussi des
27:05 enfants, des femmes qui ont été brûlés
27:07 donc ça demande forcément du temps pour l'identification.
27:09 - Et ça vous, vous les avez vus
27:11 pour de vrai ?
27:13 - On a vu effectivement ces
27:15 sacs et... - Mais l'intérieur
27:17 des sacs ? - Et oui, ils nous ont
27:19 effectivement ouvert sur certains pour nous montrer
27:21 alors je
27:23 dois vous dire que dans ces cas-là on
27:25 se protège nous aussi, donc on voit
27:27 on voit surtout un amas de
27:29 de corps brûlés donc
27:31 voilà, on ne va
27:33 pas aller dans le côté morbide
27:35 à vérifier s'il s'agit d'un
27:37 bras ou d'une jambe, c'est suffisamment
27:39 dur, c'est suffisamment violent
27:41 donc ce qui était
27:43 important je pense autant pour eux que pour nous
27:45 c'était de se rendre compte que souvent
27:47 on nous disait "oui mais comment ça se fait qu'on ne sait pas ?"
27:49 et tout, et bien en fait certains corps sont tellement
27:51 mutilés que c'est impossible effectivement
27:53 de... ça va prendre du temps. - Il y a...
27:55 on parle ici en France et dans le monde
27:57 de vidéos
27:59 assez abjectes
28:01 qui ont été aussi filmées par
28:03 des personnes du Hamas, on parle de
28:05 photos, est-ce qu'il faudrait
28:07 que la presse en diffuse
28:09 certaines pour comprendre
28:11 ce que sont les massacres, ce qui a été
28:13 fait dans les kiboutes, ou à France Télévision
28:15 ça a tout de suite été...
28:17 Est-ce que vous avez réfléchi
28:19 à dire "est-ce qu'on diffuse
28:21 ces choses-là pour que le monde soit
28:23 au courant ?" parce qu'en fait il n'y a qu'une
28:25 petite partie du monde qui a vu ces vidéos
28:27 et ces photos dont on
28:29 parle et qui sont... que vous, vous avez pu voir.
28:31 Est-ce qu'il faut montrer l'horreur ? - Évidemment.
28:33 Moi j'ai reçu des photos
28:35 parce que en tant que journaliste
28:37 on a guéri, moi en l'occurrence
28:39 j'ai couvert plusieurs conflits
28:41 que ce soit
28:43 en... que ce soit effectivement
28:45 en Irak ou en Afghanistan
28:47 et des corps, malheureusement
28:49 j'en ai vu, la plupart du temps
28:51 ça restait quand même des militaires, là on est
28:53 dans le cadre civil
28:55 c'est totalement différent. Les vidéos
28:57 effectivement elles existent, parce qu'il ne faut pas oublier que dans les...
28:59 dans les... comment dire... dans les kiboutz
29:01 la plupart avaient des caméras
29:03 vidéo surveillance, donc ces vidéos-là
29:05 elles ont été récupérées
29:07 moi j'en ai... j'ai pu en voir certaines
29:09 elles sont insoutenables
29:11 vraiment insoutenables
29:13 donc
29:15 nous à France Télévisions la règle est très simple
29:17 de toute façon un otage, on
29:19 ne meurtra jamais une vidéo d'un otage
29:21 elle sera toujours floutée par SP
29:23 à la fois pour les familles
29:25 mais aussi parce que
29:27 ces vidéos-là sont faites sous contrainte
29:29 donc on a des règles qui sont très simples
29:31 - Oui mais Christophe, vous ne pensez pas que ça ferait comprendre
29:33 la colère de Israël ?
29:35 - La colère, on peut essayer
29:39 de l'expliquer
29:41 de la même manière que l'on n'oublie pas ce qui se passe aussi
29:43 en Palestine - À Gaza évidemment
29:45 - À Gaza et en Palestine
29:47 c'est aussi toute la difficulté
29:49 mais les montrer
29:51 en fait on est dans le même cas que la Shoah
29:53 et c'est la plus grande attaque
29:55 qui s'est passée depuis la Shoah
29:57 lorsque effectivement
29:59 Claude Lanzmann avait à l'époque
30:01 fait ce long documentaire
30:03 on s'était dit "ah c'est quand même dur
30:05 de montrer tous ces corps à la pelleteuse"
30:07 etc. Donc en fait ces images-là
30:09 elles existent et elles existeront
30:11 et moi je ne doute pas qu'un jour il y aura des documentaires
30:13 qui reprendront ces images même si elles sont
30:15 terribles mais nous les montrer
30:17 comme ça sans filtre
30:19 à la télévision alors qu'il peut y avoir des enfants
30:21 mon neveu, ma nièce
30:23 qui peuvent voir ça c'est terriblement choquant
30:25 c'est déjà terriblement choquant pour moi
30:27 qui suis aguerri
30:29 quand je vous dis qu'on n'a pas de mots face
30:31 à l'innomable et à cette terreur-là
30:33 c'est très difficile donc déjà pour nous
30:35 c'est très compliqué
30:37 l'imposer à d'autres ça sera encore pire
30:39 - D'autant plus qu'il y a un débat
30:41 aussi j'imagine au sein des rédactions
30:43 c'est que après c'est utilisé sur les réseaux sociaux
30:45 il y a beaucoup de jeunes sur les réseaux sociaux
30:47 et que c'est difficile
30:49 de mettre de la distance peut-être
30:51 pour les plus jeunes
30:53 - Bien évidemment
30:55 et puis notre but
30:57 c'est justement d'expliquer
30:59 on est dans une guerre de communication
31:01 on va être dans une surenchère
31:03 et de la même manière que lorsqu'il y a
31:05 le Hamas qui diffuse la vidéo
31:07 d'un otage et pour l'instant il n'y a eu
31:09 qu'une vidéo d'une otage
31:11 franco-israélienne, on est là encore
31:13 dans une guerre de communication
31:15 donc il faut essayer, nous aussi on est un peu
31:17 dans ce devoir de neutralité en tant que journaliste
31:19 moi je ne prends pas parti
31:21 ni pour l'état hébreu, ni pour
31:23 la Palestine, mais néanmoins
31:25 je reconnais certaines choses, il y a
31:27 un acte terroriste qui a été perpétré
31:29 par le Hamas face à
31:31 effectivement des civils israéliens
31:33 - A titre personnel
31:35 je sais que
31:37 vous ne vivez pas seul
31:39 que vous avez
31:41 évidemment une famille, quand on part là-bas
31:43 est-ce qu'on dit au revoir à sa famille
31:45 ou à son compagnon, est-ce qu'on a peur ?
31:47 ou vous êtes aguerri à tout ça ?
31:49 - En l'occurrence
31:51 il s'avère
31:53 que je suis célibataire pour l'instant
31:55 donc j'ai cette chance
31:57 j'allais dire entre guillemets de ne pas avoir d'enfant
31:59 et donc quelque part
32:01 je ne laisse pas une famille
32:03 en tout cas derrière moi, néanmoins j'ai des parents
32:05 et je n'ai pas prévenu mes parents
32:07 en général je les préviens
32:09 et je les préviens
32:11 une fois que je suis sur place
32:13 ou même quelques jours plus tard, ça leur épargne
32:15 ce genre de choses, sachant qu'en même temps
32:17 je vais souvent dans ce genre de cas
32:19 et en l'occurrence ils l'ont découvert
32:21 4-5 jours plus tard, mais c'est pas plus mal
32:23 une fois que je suis sur place
32:25 j'essaye aussi de protéger
32:27 les autres
32:29 mais bien évidemment il y a toujours un peu de stress
32:31 mais c'est plus simple pour moi
32:33 quand on n'a pas une famille engagée
32:35 directement. - L'occasion pour nous
32:37 Christine de rendre hommage
32:39 à tous les reporters de guerre qui sont
32:41 dans différents pays mais qui sont sur place
32:43 le travail de France Télévisions est assez
32:45 incroyable, que ce soit Christophe
32:47 ou Agnès Varamio, les gens
32:49 qui sont sur place sont... - De l'ensemble des rédactions
32:51 presse, écrite, radio et télé
32:53 qui sont sur place. Christophe Gacard, juste une chose
32:55 sur ce travail justement
32:57 extrêmement compliqué
32:59 pour la presse, on le sait notamment
33:01 il y a plus d'une trentaine de
33:03 fixeurs qui ont été tués
33:05 à Gaza
33:07 c'est un drame aussi
33:09 - Bien évidemment - Pour l'information et la vérité
33:11 - Mais bien évidemment et c'est
33:13 toute la difficulté aussi ce territoire là
33:15 nous on serait les premiers
33:17 à vouloir y être quand on nous dit
33:19 "mais vous couvrez d'Israël"
33:21 bien évidemment on couvre d'Israël mais si
33:23 on pouvait y être
33:25 et être au plus près aussi de ce que vivent
33:27 les palestiniens de ce
33:29 conflit qui cause
33:31 des drames humanitaires
33:33 on souhaiterait y être, malheureusement c'est très compliqué
33:35 il y a des fixeurs qui sont sur place, qui vivent sur place
33:37 et qui nous informent
33:39 malheureusement certains d'entre eux
33:41 perdent la vie dans ces combats
33:43 mais si on pouvait y être, on y serait
33:45 et d'ailleurs moi je suis allé déjà à Gaza
33:47 en 2006 au moment effectivement
33:49 de l'arrivée
33:51 du Hamas, j'ai pu y rentrer
33:53 parce que c'était possible encore
33:55 à l'époque, donc je vois exactement ce que
33:57 c'est Gaza, j'ai vraiment passé des deux côtés
33:59 donc je sais ce que c'est
34:01 malheureusement aujourd'hui on ne peut être que d'un côté
34:03 - Dernière petite question
34:05 avec l'oeil journalistique que vous avez
34:07 beaucoup reprochent aux médias
34:09 je mets au sens large
34:11 d'oublier les autres conflits
34:13 qu'est-ce que vous répondez à ça ?
34:15 - Alors
34:17 si on parle des autres conflits
34:19 effectivement malheureusement on va dire que cette année
34:21 2023 elle est quand même expérimentale
34:23 entre ce qui s'est passé
34:25 effectivement et ce qui se passe toujours en Ukraine
34:27 ce qui se passe effectivement dans le Haut-Karabakh
34:29 on a énormément de conflits
34:31 malheureusement ça fait partie
34:33 effectivement de ce flot d'actualité
34:35 qui succède, moi là je prépare
34:37 je suis en train de préparer le journal
34:39 je prépare le 12/13 sur France Info
34:41 ce matin et que je vais
34:43 qu'on va faire en direct
34:45 tout à l'heure, on parle de la guerre
34:47 en Ukraine, on continue à parler
34:49 de ce qui se passe également
34:51 en Israël, c'est pas évident parce qu'il y a une forme de hiérarchie
34:53 néanmoins on ne doit
34:55 pas oublier tous les conflits qui se
34:57 juxtaposent malheureusement
34:59 mais c'est
35:01 l'ordre mondial
35:03 actuel qui est ainsi
35:05 alors c'est pas simple parce que je pense que
35:07 beaucoup de téléspectateurs ou d'auditeurs
35:09 à un moment sature ne veulent plus rien écouter
35:11 mais ce serait la plus grande erreur parce que ce qui se passe
35:13 actuellement est extrêmement important
35:15 - Et Christine a noté que ce soir il y aura
35:17 un complément d'enquête à 23h10
35:19 sur France 2 consacré
35:21 à l'histoire du Hamas
35:23 et quel est le mouvement du Hamas présenté par Tristan Ouellek
35:25 - Merci beaucoup
35:27 - Christophe Gascard on vous laisse aller préparer
35:29 le fil info qui va
35:31 démarrer à midi sur France Info TV
35:33 merci beaucoup pour ce témoignage
35:35 - Merci d'avoir pris le temps
35:37 - C'est un peu le feu à une heure et quart de l'antenne
35:39 on est dans le guidon
35:41 dans un instant, merci Gilles
35:43 à demain pour un nouveau
35:45 - On aura Nagui
35:47 - Super, on va parler taratata et musique
35:49 mais là ça va être une autre musique avec nos 4
35:51 débatteurs parce qu'on va essayer de se mettre
35:53 dans le tempo, d'être tous d'accord
35:55 C'est pas sûr. Allez, à tout de suite !

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