Avec Arthur Vernon, écrivain et co-fondateur de Mysweetfantasy.com, et Axelle de Sade, dominatrice professionnelle et directrice de l'école des arts Sadiens.
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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-10-26##
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00:00:00 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:00:04 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08 Alors il y a bien une sexualité qui a été rendue plus populaire récemment, enfin il y a déjà quelques années,
00:00:14 mais c'est le BDSM.
00:00:16 Et c'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens qui s'y adonnent, de manière soft, évidemment.
00:00:21 Alors cela étant dit, aborder le sadomasochisme, ça me semble nécessaire,
00:00:25 même si c'est une pratique qui reste encore très marginale.
00:00:28 Dans un premier temps, je crois important de bien faire la différence entre ce qu'on appelle le sadomasochisme
00:00:34 et puis ce qu'on appelle le BDSM, et on parle d'ailleurs souvent de jeux de BDSM.
00:00:40 Alors le sadomasochisme, généralement cela se pratique entre initiés, il y a des codes bien définis,
00:00:47 et j'ajouterais des codes bien nécessaires.
00:00:49 En revanche, la pratique du BDSM, c'est souvent dans des couples qui ont juste envie, certaines fois,
00:00:55 de se servir de ces jeux, parce que oui, on joue à s'attacher, à se bander les yeux,
00:01:00 pour découvrir d'autres sensations.
00:01:02 Et puis, on va d'abord parler dans la première heure avec Arthur Vernon,
00:01:06 qui pourra nous dire si c'est un fantasme de plus en plus courant,
00:01:09 puisque lui a créé un site où vous pouvez aller évoquer vos fantasmes.
00:01:13 Et puis dans la deuxième heure, nous recevrons une dominatrice, Axelle de Saade,
00:01:17 qui elle évoquera plus particulièrement le sadomasochisme.
00:01:20 Alors moi personnellement, je me suis à un moment donné intéressée à ces pratiques,
00:01:26 donc je peux écouter vos témoignages et répondre à vos questions également.
00:01:30 Donc vous n'hésitez pas à nous rejoindre, et pour ça vous appelez le 0 826 300 300.
00:01:35 Bonjour Arthur Vernon.
00:01:36 Bonjour Brigitte.
00:01:38 Merci d'être avec nous.
00:01:40 Alors Arthur Vernon, on vous connaît, vous venez régulièrement dans cette émission,
00:01:43 et aujourd'hui, je vous pose cette question, vous qui avez créé ce site mysweetfantasy.com,
00:01:49 où les gens peuvent aller parler de leurs fantasmes pour que vous les réalisiez,
00:01:54 enfin pas vous personnellement, mais en tout cas votre équipe,
00:01:57 est-ce que le BDSM, c'est un fantasme plus courant au fil des ans ou pas ?
00:02:04 Oui, complètement. Non seulement c'est un fantasme plus courant,
00:02:11 mais je dirais que même en termes de proportion de fantasmes,
00:02:14 il occupe une place importante.
00:02:17 Je vais nuancer, il occupe une place importante surtout sur, on va dire, une clientèle masculine.
00:02:25 Parce qu'effectivement, nous on touche à la fois à des hommes, des femmes,
00:02:29 enfin tout le monde, des couples qui peuvent nous raconter leurs fantasmes,
00:02:32 que ce soit sur My Sweet Fantasy ou à Sweet Paradise,
00:02:36 et on s'aperçoit qu'on a une clientèle non négligeable, je dirais presque,
00:02:41 chez les hommes c'est peut-être même un tiers.
00:02:43 Un tiers des hommes qui ont des fantasmes, qui ont une volonté de réaliser des fantasmes,
00:02:48 c'est dans le domaine du BDSM.
00:02:50 Et à Sweet Paradise, on a même un boudoir qu'on appelle l'enfer,
00:02:53 qui est vraiment une petite pièce de jeu qui est dédiée sur le BDSM.
00:03:02 Et on a des sweeties qui sont presque elles-mêmes spécialisées également dans ce type de pratiques,
00:03:09 parce qu'il y a une vraie demande, et c'est très intéressant,
00:03:13 parce que là on rentre vraiment dans la psyché humaine,
00:03:15 on a une vraie demande sur le sujet.
00:03:18 Et c'est là qu'ensuite on peut faire une distinction entre ce qui est vraiment domination-soumission,
00:03:23 ou ce qui est, je dirais, plus de l'ordre de l'humiliation ou de fétichisme,
00:03:33 qui sont des choses qui s'y rapprochent un petit peu également en termes de pratiques.
00:03:37 En fait, on ne sait pas trop si c'est du fétichisme ou du BDSM.
00:03:40 Le fétichisme, c'est un fantasme terriblement masculin,
00:03:44 il y a très peu de femmes qui sont fétichistes, c'est surtout un fantasme masculin.
00:03:48 Après, il faut faire la différence aussi entre les fantasmes fétichistes de soumission
00:03:55 et les fantasmes de domination.
00:03:58 Et moi, ma question c'est, est-ce que les hommes qui vont sur votre site
00:04:02 sont plus des hommes qui cherchent de la soumission ou qui cherchent à être dominants ?
00:04:07 C'est très simple, exclusivement de la soumission.
00:04:10 Je pense qu'en fait, la relation d'un homme dans la domination,
00:04:15 il a certainement besoin d'une relation suivie avec une personne qui sera sa soumise,
00:04:21 donc on est sur du long terme, c'est moins facile de l'avoir dans le cadre du jeu.
00:04:26 En revanche, les hommes soumis qui ont envie de se faire soumettre,
00:04:29 que ce soit avec du martinet, de la fessée, des insultes ou autre,
00:04:34 alors eux, ils sont vraiment nombreux et ils se prennent une séance d'une heure,
00:04:39 enfin une demi-heure ou une heure, où effectivement, il y aura ce type de pratique.
00:04:45 Mais toutes les personnes qui nous contactent, toutes à 100%, c'est pour de la soumission.
00:04:50 Et alors, vous dites que ça augmente, à votre avis, c'est dû à quoi ?
00:04:54 À l'anxiété qu'il y a dans la société actuelle ?
00:04:59 Alors, je pense en numéro un, certainement du fait que c'est peut-être moins honteux aujourd'hui,
00:05:05 parce que c'est vrai que peut-être, il faut déjà avoir le courage d'énoncer son fantasme.
00:05:12 Il y a peu de gens qui ont envie de se faire dire, j'ai envie de me faire piétiner.
00:05:17 Il y a plein de petites choses qui sont quand même peut-être, aujourd'hui, plus audibles,
00:05:23 alors qu'avant, on n'osait pas forcément avouer ce type de fantasme.
00:05:28 Le fait qu'on en parle, le fait que vous en parliez, le fait que dans la société,
00:05:31 ce soit quelque chose qui soit un peu plus reconnu, à mon avis,
00:05:35 fait que certaines personnes se sentent plus à l'aise pour y aller.
00:05:38 Donc, je ne pense pas qu'il y ait forcément plus de personnes, aujourd'hui, attirées par le BDSM,
00:05:44 mais il y en a certainement plus qui l'assument et qui sont prêtes à aller au bout de cette petite chose
00:05:50 qui leur grappillait le cerveau et qui leur disait "tiens, c'est quelque chose quand même que j'ai vraiment envie de faire".
00:05:56 En tout cas, je poserai la question tout à l'heure à Axelle de Saade, qui elle, est dominatrice professionnelle,
00:06:01 mais depuis je me suis intéressée, il y a 40 ans, à ces pratiques,
00:06:06 il y a toujours eu beaucoup d'hommes qui ont besoin d'être soumis dans des petits jeux comme ça, très particuliers,
00:06:16 qui sont, a priori, quand on les voit dans la rue, dans la vie, on ne pourrait pas imaginer ça.
00:06:21 Oui, d'autant plus que ça arrive régulièrement que ce soit des personnes ayant des responsabilités importantes
00:06:28 et qui ont besoin de décompresser, on va dire, en jouant le jeu inverse,
00:06:33 et de passer du rôle de directeur dans la vraie vie à celui de soumis dans le cadre d'un jeu.
00:06:41 En tout cas, c'est donc quelque chose que vous avez remarqué qui augmente,
00:06:46 et dans les couples, est-ce que le fait de faire du bondage, par exemple,
00:06:51 on en parle plus en tout cas actuellement, est-ce que vous en revoyez la signification, plus de gens qui demandent ?
00:06:59 Oui, alors ça c'est très intéressant. Le bondage, c'est pareil, on va dire, en 7-8 ans, ça a explosé.
00:07:05 Alors précisons peut-être, parce que je pense qu'il y a des gens qui nous écoutent et qui n'ont jamais entendu parler de ça,
00:07:10 le bondage, c'est en fait s'attacher avec des ficelles et de manière très particulière, c'est presque un art.
00:07:18 Oui, alors il ne faut pas faire ça justement sans maîtriser le sujet,
00:07:23 parce qu'il peut y avoir des dangers, notamment lorsque l'on attache au niveau des articulations,
00:07:28 donc il peut vraiment y avoir des dangers, ce sont des personnes qualifiées, ça c'est très important,
00:07:33 il ne faut pas faire ça dans son coin, de s'attacher notamment les poignets, sans avoir une vraie formation sur le sujet.
00:07:39 Donc on parle du bondage, on parle de son équivalent japonais, le shibari, ce sont deux pratiques qui sont en pleine évolution.
00:07:47 Alors quand on parle des couples, peut-être que le monsieur n'a pas forcément la compétence technique,
00:07:54 mais en revanche, c'est vrai qu'il y a de plus en plus de personnes qui pratiquent le shibari, ayant cette formation,
00:08:00 et donc de plus en plus de femmes, parfois des hommes, mais c'est un petit peu plus rare, c'est surtout des femmes,
00:08:05 qui aiment bien pour le coup ici être attachées, et l'homme peut regarder, être spectateur de la séance,
00:08:12 et je pense que pour les femmes qui le pratiquent, lorsqu'on discute avec elles, elles ressentent surtout un lâcher prise très important,
00:08:19 de toute façon une fois qu'elles sont attachées, elles ne peuvent plus faire grand chose, ça peut aller parfois à de la suspension,
00:08:24 donc il y a vraiment une perte de la réalité, et vraiment des sensations qui visiblement sont très agréables à ressentir,
00:08:33 alors qu'il y a une perte totale de ces moyens.
00:08:35 Donc on est vraiment dans le domaine du lâcher prise sur ces pratiques, et ça c'est pareil,
00:08:39 vraiment une très forte expansion sur les dernières années.
00:08:42 Tout ça est quand même très intéressant, donc on va voir maintenant ce que nous disent nos auditeurs,
00:08:48 s'ils ont envie de réagir, de poser des questions, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:08:53 Arthur Vernot, on fait une petite pause et on retrouve Pauline dans un instant qui justement va parler de ces pratiques.
00:08:58 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:09:02 Alors c'est des lettres que peut-être certains d'entre vous ne connaissent pas, le SM, le BDSM,
00:09:08 et bien on en parle aujourd'hui avec Arthur Vernot et tout à l'heure avec Axel Dessade.
00:09:14 On a déjà fait une petite introduction qui je pense familiarise un peu tout le monde avec ces pratiques,
00:09:19 et puis c'est Pauline qui est avec nous et qui va nous raconter ce qu'elle aime.
00:09:24 Bonjour Pauline.
00:09:25 Bonjour.
00:09:26 Merci d'être avec nous.
00:09:28 Merci de me recevoir.
00:09:30 Donc ce serait plutôt du côté de la soumission je vous vois je crois.
00:09:35 Oui, je préfère ça.
00:09:37 Et vous êtes en couple ?
00:09:40 Oui, ça fait 12 ans qu'on vit ensemble.
00:09:44 Et c'est avec votre compagnon que vous vous pratiquez ?
00:09:48 Oui.
00:09:51 Oui, en général j'aime bien qu'il m'attache avec des cordes ou des menottes.
00:10:00 J'aime bien me rendre compte que je n'ai pas le contrôle en fait.
00:10:04 Oui c'est ça, donc on revient bien au lâcher prise, comme vous disiez Arthur Vernot.
00:10:10 Cette sensation que de toute façon vous n'êtes plus responsable de rien, il fait de vous ce qu'il veut.
00:10:16 Et c'est ça qui vous permet justement de lâcher et d'accéder peut-être plus facilement au plaisir ?
00:10:22 Ça c'est très excitant.
00:10:24 Mais est-ce que c'est systématique ou bien c'est de temps en temps ?
00:10:30 Pas systématique, assez régulier quand même parce qu'on aime bien ça tous les deux.
00:10:37 Mais pas systématique non.
00:10:40 Donc c'est déjà plus un jeu qu'une nécessité pour arriver à la jouissance ?
00:10:47 Oui voilà, c'est histoire de pimenter un petit peu, de changer, de ne pas faire toujours la même chose sinon ce n'est pas amusant.
00:10:55 Et est-ce que vous sentez qu'il y a une progression dans ce que vous avez envie ou est-ce que c'est lui qui invente ?
00:11:05 Comment ça se passe ? Vous en parlez ?
00:11:09 On en parle pendant l'acte en fait, c'est là que les idées arrivent.
00:11:18 Et oui il y a une progression parce que d'abord on découvre, on ne sait pas trop.
00:11:22 Et puis petit à petit j'ai envie de ci, j'ai envie de ça.
00:11:25 On regarde des vidéos pour trouver des nœuds différents, des choses un peu plus différentes.
00:11:33 Des fois on rajoute d'autres choses, il met des pinces sur les tétons ou ailleurs au niveau du clito.
00:11:40 Ça change un peu, c'est différent.
00:11:43 Alors avec les pinces on rentre presque déjà dans le sadomasochisme, on s'éloigne un peu du BDSM.
00:11:50 Et c'est avec lui que vous avez découvert ça ou vous étiez déjà un petit peu initiée ?
00:12:00 Non c'était avec lui, c'est lui qui avait le fantasme en fait.
00:12:05 Il m'en a parlé et je me suis dit pourquoi pas.
00:12:09 Et ça vous a plu tout de suite ou bien au début vous étiez un petit peu inquiète ?
00:12:15 Au début un peu d'inquiétude quand même, j'avais peur qu'il me fasse mal.
00:12:27 Et en fait pas du tout, il est extrêmement respectueux.
00:12:30 Et en fait c'était extrêmement excitant.
00:12:33 D'abord cette première inquiétude était vraiment très excitante.
00:12:36 Et après une fois que c'était passé, il ne restait plus que l'excitation en fait.
00:12:40 Alors je crois Arthur Vernon, c'est important de préciser qu'il ne faut jamais s'amuser à jouer,
00:12:45 à être attaché à quelqu'un qu'on ne connaît pas dans un endroit en plus qui n'est pas chez nous.
00:12:51 Oui forcément, parce que si ensuite vous êtes attaché avec une personne que vous ne connaissez pas,
00:12:56 vous pouvez imaginer quelles sont les conséquences qui peuvent arriver.
00:13:00 Donc vous avez tout à fait raison Brigitte.
00:13:02 Une petite question, vous utilisez ce qu'on appelle un "safe word",
00:13:07 c'est-à-dire une espèce de mot-code qui fait que vous arrêtez lorsque par exemple,
00:13:12 il y a un niveau de douleur qui n'est plus acceptable de votre côté ?
00:13:16 Non, simplement, déjà on n'est jamais arrivé à ce niveau-là.
00:13:22 Mais s'il y a un quelconque inconfort, on en parle tout de suite et on s'arrange pour que ça disparaisse simplement.
00:13:32 Donc vous êtes plus en fait dans des jeux de contraintes physiques, mais pas vraiment morales.
00:13:40 Lui est là pour vous accompagner, mais il n'est pas là pour vous donner des ordres.
00:13:44 Vous n'avez pas ce type de jeu sur l'aspect plus psychologique ?
00:13:50 Si, mais ça peut arriver.
00:13:53 C'est vrai qu'on n'a pas mis en place de code, mais il me connaît assez pour savoir que là,
00:14:02 si je lui dis "non, c'est pas possible", ça s'arrête là.
00:14:06 Oui, mais je crois que c'est là, il me semble Arthur Vernon,
00:14:09 c'est là où on voit que chez Pauline et son compagnon, c'est plus du piment dans leur sexualité
00:14:18 qu'un vrai couple qui pratique le SM.
00:14:23 Parce que là, il y a une vraie communication tout le temps.
00:14:27 Tandis que là où vous avez raison, Arthur Vernon, quand on est dans des pratiques SM,
00:14:32 au moment où on rentre dans la sexualité, si on peut dire, il y a des codes très précis.
00:14:42 Oui, je connais certains couples où la femme va appeler son homme,
00:14:49 elle va l'appeler "mon maître" en permanence, et elle va même le vouvoyer,
00:14:52 et tout cela dans la vie de tous les jours.
00:14:54 Et généralement, ces personnes femmes soumises se reconnaissent
00:14:58 parce qu'elles ont souvent un collier qui est reconnaissable,
00:15:01 un collier avec une lanière en cuir et un petit anneau
00:15:04 qui est un symbole de la soumission à leur maître.
00:15:08 Et ces couples sont assez fréquents.
00:15:10 C'est une pratique. Là aussi, on parlait d'évolution.
00:15:13 Je pense qu'il y a une évolution.
00:15:15 Il y a de plus en plus de couples qui rentrent dans ce type de relation.
00:15:18 Et ça va bien au-delà de ce que vous dites, Brigitte,
00:15:21 qui est le pimenter une relation sexuelle.
00:15:24 Ce sont des personnes qui ont une façon de vivre
00:15:28 qui l'intègrent complètement dans leur vie de tous les jours.
00:15:30 Oui, qui basent leur couple sur cette dimension.
00:15:33 Il y en a un qui est le maître et l'autre la soumise.
00:15:38 C'est peut-être en petite augmentation,
00:15:42 mais on reste quand même dans un pourcentage de 3% de gens à peine.
00:15:48 Oui, bien sûr. Ça reste marginal.
00:15:51 C'est quand même quelque chose qui a tendance à évoluer à la hausse.
00:15:57 Oui, mais en effet, on voit bien chez Pauline que c'est un couple "normal",
00:16:03 mais qui de temps en temps a trouvé...
00:16:08 Et je pense que vous vous êtes bien trouvés tous les deux,
00:16:12 parce qu'il a deviné chez vous cette envie d'être un petit peu,
00:16:18 justement, totalement hors contrôle
00:16:22 et donc de pouvoir être à ce moment-là totalement capable de vous abandonner à votre désir.
00:16:29 C'est ça.
00:16:31 Je pense que dans la vie au quotidien, j'ai plutôt tendance à vouloir contrôler pas mal.
00:16:36 Et c'est vrai que dans ces moments-là, il n'y a plus aucun contrôle.
00:16:40 Je ne peux absolument plus dire ce qui se passe.
00:16:43 Dans la limite du raisonnable, bien sûr.
00:16:46 Oui, enfin ça c'est...
00:16:47 C'est vrai que c'est extrêmement jouissif.
00:16:49 Et ce qui est toujours très compliqué à comprendre pour les autres,
00:16:53 qu'est-ce que vous en diriez vous, Pauline, quand il vous met des pinces ?
00:16:57 A priori, ça fait mal et pourtant ça vous fait du bien.
00:17:00 Donc qu'est-ce que vous avez envie de dire à ceux qui vous écoutent et qui ont peut-être du mal à comprendre ?
00:17:04 Je pense que ce sont des pinces où on peut régler la force de pression.
00:17:12 Et on ne va pas jusqu'à une douleur qui est désagréable sur les tétons.
00:17:20 Ça va être assez stimulant.
00:17:23 C'est excitant, c'est un peu comme s'il me pinçait en permanence.
00:17:29 Donc ça...
00:17:31 J'entends bien, mais pincer un téton, c'est plutôt quelque chose qui fait mal que qui fait du bien.
00:17:36 C'est pour ça que je vous posais cette question.
00:17:39 Mais ce qui vous excite, c'est de sentir qu'il a de l'emprise sur vos tétons, vous pourriez dire ça par exemple ?
00:17:46 Oui, je pense.
00:17:48 Après, moi honnêtement, je préfère encore la pince au niveau du clitoris.
00:17:52 Là, la sensation de plaisir est totalement décuplée.
00:17:57 Parce que passer la fraction de secondes où il y a ce pincement,
00:18:03 après ça fait une stimulation en permanence avec les mouvements.
00:18:07 Franchement, il n'y a plus de douleur. Le plaisir dépasse la douleur en fait.
00:18:12 Oui, mais oui.
00:18:13 C'est parce qu'en fait, c'est une chose qui est assez difficile à comprendre,
00:18:18 mais le circuit de la douleur et du plaisir sont les mêmes.
00:18:21 Il semblerait que c'est de là que ça vient, que la petite douleur se transforme très vite en plaisir.
00:18:27 Bon, merci en tout cas Pauline de cet échange.
00:18:30 Merci beaucoup.
00:18:31 Arthur Vernon, on fait une petite pause et puis on continue bien sûr avec les auditeurs qui nous appellent sur Sud Radio 0826 300.
00:18:38 300, à tout de suite.
00:18:39 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:18:43 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:18:48 Avec Arthur Vernon, aujourd'hui, nous évoquons le BDSM, le SM.
00:18:53 Je rappelle Arthur Vernon que vous êtes le créateur de ce site mysweetfantasy.com,
00:18:58 où justement, on vous demande souvent des fantasmes, notamment de soumission.
00:19:03 Et vous êtes également propriétaire, non, mais en tout cas, vous avez également créé ce bar à fantasmes parisien,
00:19:10 le Suite Paradise, que l'on retrouve dans le deuxième.
00:19:13 Tom, bonjour.
00:19:15 Bonjour Brigitte, bonjour Arthur.
00:19:17 Alors, vous avez fait une petite dédicace pour Arthur, puisque j'ai découvert qu'il m'accompagne d'un couple d'amis,
00:19:22 le Suite Paradise, il y a quelques semaines, pour la deuxième de Panstar Corp.
00:19:27 Et nous avons eu la chance d'avoir été choisis avec mon couple d'amis pour jouer deux scènes en eau de quelques minutes,
00:19:34 où dedans, il y avait justement un maître et sa soumise, et une maîtresse et son chien.
00:19:39 Bon, malheureusement, j'étais le chien.
00:19:41 Donc, je ne suis pas forcément comme ça, mais j'ai joué le rôle du chien.
00:19:46 C'était très amusant, et donc voilà, c'était le petit clin d'œil,
00:19:50 parce que j'avais entendu ça dans vos émissions de Suite Paradise, on l'a découvert, on était très heureux, voilà.
00:19:55 Et c'était un petit peu le lien pour parler un peu BDSM.
00:19:58 Effectivement, je ne suis pas trop dans le rôle du chien, je ne suis pas forcément trop dans le rôle du maître,
00:20:03 je suis souvent le dominateur.
00:20:05 Et ce qui est important pour moi, c'est justement le respect et la confiance qu'il peut y avoir avec ma partenaire,
00:20:10 pour les différents jeux.
00:20:12 Je me suis mis récemment un peu au martinet,
00:20:16 mais ce que j'aime bien, c'est des jeux où on fait monter, ce que vous expliquiez avec Pauline juste avant,
00:20:21 le circuit entre douleur et plaisir, et faire basculer de la douleur vers le plaisir,
00:20:28 arriver à dépasser cette frontière-là avec ma partenaire.
00:20:30 Et c'est vrai que j'ai réussi, moi, avec ma compagne, à des moments donnés, lui toucher les seins, c'était compliqué.
00:20:36 Et maintenant, je vais dire, entre guillemets, qu'elle encaisse davantage.
00:20:39 Et c'est vrai qu'à un moment donné, je peux lui pincer les tétons, m'allexer plus fort les seins.
00:20:44 Et il faut, quand elle arrive à un stade de plaisir, voire d'orgasme,
00:20:48 je me lâche totalement, elle lui serre vraiment très très très très fort,
00:20:51 mais elle ne s'en rend absolument pas compte.
00:20:53 Et donc ça confirme effectivement le circuit douleur-plaisir.
00:20:55 Une fois que l'orgasme est descendu, si je ne montre à peine un dixième de ce que j'ai pu faire,
00:20:59 là je pense que je m'en prends une bonne bien placée.
00:21:02 Et effectivement, la frontière entre la douleur et le plaisir est vraiment maigre.
00:21:07 Et c'est vrai que dans les jeux, je peux avoir mes différentes partenaires,
00:21:11 c'est quelque chose que j'aime bien,
00:21:13 emmener les personnes vers quelque chose de différent,
00:21:16 vers cette douleur qui devient plaisir,
00:21:21 que ce soit à travers des fessées, à travers mal-accès,
00:21:26 ou d'autres types de jeux qui sont un peu comme ça.
00:21:28 - Oui, mais d'ailleurs, vous parlez de la fessée, qui est une pratique quand même assez courante.
00:21:33 On sait très bien que la fessée qu'une femme va recevoir pendant l'acte sexuel,
00:21:39 elle sera tout à fait plaisir.
00:21:41 La même fessée à froid, comme ça, je ne sais pas moi, dans le salon ou dans la cuisine,
00:21:49 je pense qu'elle retourne immédiatement une gifle à son mari.
00:21:53 - Oui, et c'est vrai que ce qui est intéressant, c'est qu'à travers les partenaires que j'ai pu avoir,
00:21:59 je me rends compte qu'il y a beaucoup de femmes qui restent parfois, on va dire, dans le classique.
00:22:02 Et dès qu'on va dans les jeux un peu plus BDSM, elles se découvrent aussi.
00:22:09 Elles se découvrent en pensant pas qu'elles étaient capables de ça ou d'aimer ça.
00:22:14 Et c'est vrai que c'est là, moi, j'ai eu souvent la chance qu'on m'accorde la confiance
00:22:19 et qu'on me dise par rapport au plaisir que je peux donner, "Ok, on tente, on y va."
00:22:23 Et c'est vrai que j'ai une complice particulière là-dessus,
00:22:26 elle qui me permet justement de m'évader dans différents types de jeux.
00:22:31 Et c'est vraiment très appréciable.
00:22:32 - Oui, mais voyez, j'entends bien chez vous cette capacité à être très à l'écoute de la sensibilité de l'autre
00:22:42 et de la progression que vous pouvez faire et comment vous pouvez l'emmener à un tout petit peu plus.
00:22:49 Et ça, c'est vraiment la qualité première d'un dominateur ou d'un maître, on appelle ça comme on veut.
00:22:56 Et la qualité première d'une soumise, c'est d'oser aller un tout petit peu plus loin dans sa douleur pour la dépasser justement.
00:23:05 Et c'est quand même quelque chose, je trouve, qui est en relation avec ce qu'on appelle la toute puissance en psychanalyse.
00:23:13 C'est extraordinaire, enfin c'est ce que m'ont disent certaines soumises qui ont été assez loin dans la douleur.
00:23:20 Extraordinaire de voir ce qu'on est capable de supporter et le plaisir qu'on arrive à en retirer.
00:23:24 C'est quelque chose qui donne l'impression qu'on peut braver tout.
00:23:29 Vous êtes d'accord avec ça, Thomas ?
00:23:32 Oui, je suis d'accord avec ça parce que quand vous parliez, j'en voyais le regard de ma partenaire.
00:23:40 Et c'est vrai, moi qui ai besoin de sentir du désir quelque chose, il y a le regard, il y a cette connexion qui se fait avec la personne.
00:23:45 Et là, on a l'impression qu'on est plus fort encore. Il y a vraiment ce jeu-là qui se fait, qui est extraordinaire.
00:23:51 Et c'est vrai que je ne suis pas allé dans du BDSM très fort. J'ai des complices aussi qui sont beaucoup plus BDSM.
00:23:57 Qui se font par exemple au coup de les lèvres. Moi quand j'entends ça, je me dis "ouh, ça devrait faire très très mal".
00:24:03 Ou d'autres qui sont dans d'autres styles, ou des soirées, ou ceux qui sont pure BDSM.
00:24:07 Il n'y a pas forcément de coquinerie, mais c'est vraiment un plaisir qui est complètement différent.
00:24:11 Moi je ne suis pas du tout à ce stade-là, je ne sais pas du tout si ça m'intéresserait d'être à ce stade-là.
00:24:15 Je sais qu'un jour, oui, aller en club BDSM, j'ai failli y aller au Cap, mais je n'ai pas eu le temps de me dire pour voir ce que ça peut donner.
00:24:22 Quelque chose de plus fort, quelque chose qui pourrait me plaire ou pas.
00:24:24 Mais c'est vrai, ce que j'aime beaucoup dans le BDSM aussi, c'est tous les accessoires qui tournent autour du BDSM.
00:24:29 Tout à l'heure, vous parliez du collier avec l'anneau. Mais j'ai eu la chance de pouvoir acheter un martinet qui était fait à la main par une personne justement au Cap.
00:24:37 Mais c'est un travail d'or faible. J'ai des amis qui font aussi ça.
00:24:41 Oui, mais même les cages pour les organes génitaux par exemple, c'est des objets qui sont quand même assez étonnants.
00:24:50 C'est de l'art !
00:24:51 Oui, bien sûr. Arthur Vernon, vous êtes là, vous prenez la parole quand vous voulez.
00:24:54 Oui, il y a une esthétique sur le BDSM. Il y a des œuvres d'art complètement qui sont construites autour du BDSM.
00:25:02 Je voulais revenir aussi autour de cette bascule entre la douleur et le plaisir.
00:25:09 Aujourd'hui, on sait qu'elle s'explique par la sécrétion d'endorphines.
00:25:13 C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, lorsqu'on a de la douleur de façon continue et progressive,
00:25:19 le corps humain, pour s'en protéger, va sécréter des endorphines qui sont l'hormone justement du plaisir.
00:25:25 Et donc, c'est à ce moment-là qu'on peut ressentir cette forme de plaisir.
00:25:28 Tout cela est très progressif, évidemment, mais c'est ce qui permet d'expliquer aujourd'hui,
00:25:33 d'un point de vue un peu biologique, pourquoi on arrive à ressentir cette forme de plaisir.
00:25:40 C'est vraiment important de le dire à ceux qui nous écoutent, parce que sinon, on n'y comprend plus rien.
00:25:47 Ce n'est pas le plaisir de se faire mal, c'est le plaisir par la douleur d'arriver à quelque chose qui est de l'ordre de la jouissance.
00:25:57 C'est ça qui est toujours difficile à comprendre pour les personnes qui n'ont jamais essayé.
00:26:04 Et encore une fois, ce n'est pas pour tout le monde.
00:26:08 Il y a des personnes qui ne sont absolument pas faites pour ce genre de pratique.
00:26:14 Et entre guillemets, je dirais, un peu dans la sexualité, c'est un peu comme dans le sport ou dans toute autre discipline,
00:26:19 on peut arriver à repousser ses limites.
00:26:21 La limite, ça peut être quelqu'un qui n'aime pas du tout la sodomie, qui quelques années plus tard va adorer ça,
00:26:27 parce qu'il va trouver le bon partenaire, par exemple sur une gorge profonde.
00:26:31 On peut y arriver au fur et à mesure.
00:26:33 Et repousser ses limites, justement pour supporter la douleur, et donc effectivement avec l'endorphine,
00:26:38 que ça se transforme en plaisir.
00:26:40 Et en fin de compte, c'est petit à petit, progressivement.
00:26:43 Et moi, je trouve que ça donne vraiment un plaisir et une possibilité de jeu qui est totalement différente
00:26:51 à partir du moment où on arrive à repousser ses limites,
00:26:53 sans forcément être obligé de toujours devoir repousser les limites.
00:26:56 C'est un panel de jeu qui est extraordinaire, du plus soft au plus hard.
00:27:01 Merci. Allez-y Arthur, je vous en prie.
00:27:05 Si il y a des auditeurs qui s'interrogent sur ces pratiques, les accessoires, comment y aller petit à petit,
00:27:11 il y a une boutique à Paris, il y en a plusieurs en France évidemment,
00:27:14 mais il y en a une particulièrement à Paris qui s'appelle Métamorphose,
00:27:18 gérée par deux passionnés, qui ont un lieu d'abord incroyable, avec une cave,
00:27:24 avec énormément d'accessoires, de tenues, et plein de choses très étonnantes pour des néophytes.
00:27:30 Mais toutes les personnes qui sont curieuses peuvent y aller,
00:27:32 et comme ça, ils vont vous donner des petites astuces, des conseils,
00:27:35 pour commencer à aller éventuellement plus loin.
00:27:38 Et ça c'est vraiment quand on a envie de jouer tous les deux ensemble.
00:27:41 Donc voilà, il y a plein de façons de se renseigner sur comment tenter peut-être quelque chose de nouveau dans son couple.
00:27:48 Mais encore une fois, attention, parce que c'est pas...
00:27:52 Enfin je veux dire, il y a des codes à respecter, c'est une pratique qui demande quand même un peu de connaissance.
00:28:00 Je pense que l'on ne peut pas...
00:28:02 Moi je ne conseillerais pas à un couple qui ne se connaît, qui n'a pas du tout, ni l'un ni l'autre, été initié,
00:28:09 d'essayer de pratiquer, parce que je pense que ça risque de tourner pas très bien.
00:28:15 Pas forcément mal, s'il y a de la complicité bien sûr, mais je pense quand même que c'est un art.
00:28:23 Oui c'est un art, mais je dirais qu'il y a des accessoires qui ne sont pas trop dangereux,
00:28:27 des bandeaux, des petites asperges, il y a des petites choses qui permettent de commencer doucement.
00:28:33 Il y a des petites choses qui permettent de commencer doucement,
00:28:35 et de voir si on a éventuellement une appétence sur le sujet,
00:28:38 avant d'avoir une formation et de passer éventuellement aux choses plus sérieuses.
00:28:42 Oui, mais ce dont il faut toujours se méfier, c'est la différence entre, comme Tom,
00:28:47 où on entend bien que c'est une sorte de rapport d'omission-soumission qui est très codifié,
00:28:56 et puis d'autres personnes qui ont une sorte comme ça d'agressivité et d'envie de faire mal.
00:29:04 C'est quand même deux choses qui sont très très différentes, mais qui parfois peuvent se confondre.
00:29:08 Donc c'est pour ça qu'il faut vraiment être très prudent.
00:29:11 Ah oui, alors généralement ces personnes qui ont cette forme d'agressivité,
00:29:15 ne rentrent pas entre guillemets dans le milieu BDSM,
00:29:19 parce que ce n'est pas du tout le profil justement des dominateurs ou des maîtres,
00:29:23 qui doivent être très maîtres d'eux-mêmes en numéro un.
00:29:26 Vous avez raison, mais moi j'ai eu l'occasion de voir,
00:29:30 alors ils sont très vite évidemment exclus, si je puis dire, de ce milieu,
00:29:38 mais en face à face dans l'intimité, je ne sais pas ce que ça donnerait ce genre de personne.
00:29:46 Voilà, c'est pour ça que je suis obligée, pour tous ceux qui nous écoutent,
00:29:51 à dire qu'il faut quand même être très prudent.
00:29:54 Vous êtes d'accord je suppose Thomas ?
00:29:57 Bien sûr, ça ne doit pas être un prétexte à une expression de la violence.
00:30:02 D'un point de vue philosophique, c'est exactement l'inverse en réalité.
00:30:06 Donc ce serait un dévoiement trop total de la pratique de ce qu'est le BDSM.
00:30:11 Bien sûr, mais vous savez, les gens peuvent penser qu'ils ont envie de faire du BDSM
00:30:16 parce qu'ils ont un peu d'agressivité, qu'ils ont envie d'exprimer.
00:30:19 Donc c'est pour ça qu'il faut être très prudent.
00:30:22 Tu peux ajouter une dernière chose ?
00:30:24 Oui bien sûr, Thomas, allez-y.
00:30:25 Par rapport à ce que disait Arthur, par rapport à Meta et d'autres magasins de ce style-là,
00:30:29 parfois on peut dire par rapport à la fessée, la main ça peut faire mal,
00:30:31 et puis l'exil des Martinets avec du cuir qui est très doux, etc.
00:30:35 Vous aurez beau fouetter le plus fort possible, ça piquera,
00:30:38 mais ça ne laissera pas de marques et ça ne fera pas de grosses douleurs.
00:30:41 Parfois il y a des petites roulettes plus ou moins aiguisées,
00:30:44 ça peut faire peur, mais en fin de compte, ça fera moins mal que de prendre la main
00:30:48 ou de prendre n'importe quoi pour essayer de tester quelque chose qui peut apporter de la douleur.
00:30:52 Donc il y a des fois des accessoires qui sont beaux, un peu comme on prendrait un gode.
00:30:56 Il y a des accessoires qui sont faits pour débuter dans le BDSM,
00:30:59 qui sont très soft et qui permettent de mieux appréhender ça
00:31:02 et de retirer plein de barrières ou plein de préjugés que les gens peuvent avoir.
00:31:07 - Merci de ces précisions, Tom. Merci beaucoup et merci de votre témoignage.
00:31:11 On continue avec Bénédicte qui est avec nous pour trois questions intimes.
00:31:15 Vous pourrez en poser une ensuite à Arthur Vernon.
00:31:17 Première question, Bénédicte, justement, est-ce que le BDSM vous tente ?
00:31:21 - Eh bien, à vous entendre et à vous écouter, je dois t'avouer que je ne l'ai jamais pratiqué
00:31:29 et pourquoi pas, mais je n'ai jamais eu l'occasion.
00:31:34 Et ça, pour moi, ce n'est pas quelque chose qui m'attire ou qui me manque ou qui crée un fantasme en moi.
00:31:40 Donc je ne vois pas tout de suite les opportunités qui pourraient faire que ça puisse se faire.
00:31:49 Je n'ai pas un mari qui est également partisan de ce genre de pratique.
00:31:55 Donc je dirais plutôt non.
00:31:58 - D'accord, très bien.
00:32:00 Deuxième question, est-ce que votre première fois était une première fois réussie, agréable ou pas du tout ?
00:32:06 - Réussie et... - Ouais !
00:32:08 - Ouais ! - Super !
00:32:10 Ça me fait plaisir de temps en temps d'entendre ça quand même.
00:32:12 - Oui, oui !
00:32:14 - On n'en doute pas vu la manière dont vous m'avez répondu.
00:32:18 Et troisième question, en cas d'infidélité, on pardonne ou on quitte ?
00:32:23 - Moi, je serais plutôt d'avis de comprendre les raisons et pourquoi pas pardonner, oui.
00:32:33 Pour moi, ce n'est pas une raison...
00:32:36 - Ce n'est pas une raison pour se séparer ? - Oui, non.
00:32:39 - Très bien. Ça fait plaisir à Arthur votre réponse.
00:32:43 Vous pouvez lui poser une question, il vous écoute.
00:32:46 - Oui, bonjour Arthur, merci de votre intervention.
00:32:50 Je voudrais justement vous poser la question par rapport à cette démarche,
00:32:55 à l'utilisation que vous faites de l'écriture pour parler de ces sujets,
00:32:59 quels étaient en fait les besoins ?
00:33:02 Est-ce que c'était l'expression de votre réalité, de vos fantasmes,
00:33:07 ou une façon de pouvoir justement valoriser et présenter d'autres pratiques
00:33:14 de la relation sexuelle au sens large ?
00:33:18 - Bonne question. Je dirais en numéro 1,
00:33:23 je pense que ce qui m'intéresse à titre personnel,
00:33:26 c'est partager avec le plus grand nombre toutes les thématiques
00:33:31 autour de la sexualité et de l'érotisme.
00:33:34 Donc, je ne vais pas en numéro 1 baser des expériences qui sont très personnelles,
00:33:40 parce qu'à mon avis, peut-être que mon expérience personnelle
00:33:44 n'intéresse pas forcément tout le monde,
00:33:46 mais j'ai essayé de trouver quels sont justement les ressorts dramatiques,
00:33:50 littéraires, dans l'écriture, dans le théâtre,
00:33:54 les ressorts qui peuvent intéresser le plus grand nombre.
00:33:57 Et quand je dis intéresser, en réalité, c'est émoustiller, voire exciter,
00:34:01 aller dans des domaines dans lesquels la culture va rarement,
00:34:04 ce qui est vraiment celle de la sexualité, l'excitation sexuelle.
00:34:09 Il y en a qui sont spécialisés dans l'humour, ils doivent faire rire.
00:34:13 Quand vous allez voir un film d'horreur au cinéma, vous avez envie d'avoir peur.
00:34:16 Et moi, je trouve que c'est intéressant.
00:34:17 Si vous lisez un livre érotique, c'est que vous soyez excité.
00:34:20 Si vous allez voir une pièce de théâtre érotique, c'est aussi que vous soyez excité.
00:34:24 Et qu'on puisse faire rentrer l'excitation dans le champ des émotions
00:34:29 que la culture puisse proposer.
00:34:31 Voilà, belle réponse de Arthur.
00:34:36 Merci Bénédicte. On fait une petite pause.
00:34:38 On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
00:34:41 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye 0826 300 300
00:34:47 14h16 Brigitte Lahaye Sud Radio
00:34:51 Nous sommes avec Arthur Vernon, créateur de MyStreetFantasy.com
00:34:55 où vous pouvez aller raconter vos fantasmes.
00:34:58 On parle aujourd'hui du BDSM, du SM.
00:35:02 On retrouve Stéphanie. Bonjour Stéphanie.
00:35:05 Bonjour Brigitte. Bonjour Arthur.
00:35:08 Bonjour Stéphanie.
00:35:10 Alors, vous pratiquez le plus vieux métier du monde on va dire.
00:35:15 Absolument.
00:35:17 Je crois que ça tout le monde comprend.
00:35:19 Il y a des termes comme ça.
00:35:22 Et donc vous avez parfois des hommes je crois qui vous demandent des pratiques un peu comme ça, SM.
00:35:30 Oui, tout à fait. Je veux dire, il y en a beaucoup, même de plus en plus.
00:35:36 J'ai remarqué qu'il y avait des personnes qui avaient souvent, on va dire, beaucoup de responsabilités.
00:35:42 Qui prenaient ça comme une chapatoire en fait.
00:35:46 Ça leur permettait de lâcher prise.
00:35:52 Mais est-ce que vous pensez, je vous pose aussi la question Arthur Vernon,
00:35:57 est-ce que vous pensez que finalement il y aurait un fond de culpabilité comme ça à dominer tout le temps
00:36:02 et qu'on a besoin de rééquilibrer par une pratique sexuelle ?
00:36:07 Moi je sais à quel point la sexualité est un dérivatif qui libère beaucoup de choses.
00:36:14 Je ne sais pas si je parlerais de culpabilité, mais je dirais une forme d'exutoire en tout cas.
00:36:22 C'est-à-dire c'est lourd à porter.
00:36:24 C'est lourd à porter de donner des ordres en permanence,
00:36:28 de faire des choses pas très agréables à d'autres personnes.
00:36:31 Au bout d'un moment c'est lourd à porter et on a besoin de se décharger un petit peu de toute cette tension
00:36:36 en jouant un peu le rôle inverse en fait.
00:36:40 Et vous Stéphanie, vous en diriez quoi ?
00:36:44 Moi je pense que ça permet de rééquilibrer les choses, je pense.
00:36:48 Consciemment ou inconsciemment chez eux.
00:36:51 Je pense que c'est plutôt inconscient.
00:36:55 Oui, oui, oui. Ou alors on peut toujours aussi se dire que peut-être que dans leur enfance
00:37:01 ils ont vécu des choses un peu dures et qu'ils ont professionnellement renversé les choses.
00:37:07 Mais que de temps en temps, dans leur sexualité, ils ont envie de retrouver leur...
00:37:12 On sait par exemple que Jean-Jacques Rousseau, il en a parlé dans ses écrits,
00:37:16 il aimait la fessée parce qu'il avait été fessé par, je crois que c'était sa nourrice ou quelque chose comme ça.
00:37:22 Donc peut-être aussi qu'il y a quelque chose comme ça à comprendre, on n'en sait rien d'ailleurs.
00:37:26 Et puis qu'importe, mais on voit bien que c'est pas à tous les chefs d'entreprise,
00:37:33 où on n'a pas besoin de faire foutre...
00:37:37 Il faudrait faire une enquête au 4/40, je ne sais pas, il faudrait.
00:37:42 Ah, ça pourrait être intéressant.
00:37:48 En tout cas, vous en avez plusieurs qui viennent régulièrement vous demander ce genre de service.
00:37:54 Et alors vous allez jusqu'où vous Stéphanie ?
00:37:59 En fait, il faut mettre les choses déjà... C'est un petit peu un contrat moral que l'on a.
00:38:04 Il faut mettre les choses bien à place, c'est-à-dire jusqu'où on peut aller,
00:38:07 est-ce qu'il peut y avoir des marques ou pas de marques ?
00:38:09 Est-ce qu'il faut vraiment connaître les limites de chacun ?
00:38:13 Quitte à avoir un mot qui stoppe tout.
00:38:16 Oui d'accord, c'est ce dont vous parliez tout à l'heure Arthur Bernand avec Pauline.
00:38:22 Oui, et d'ailleurs je peux même me faire un petit commentaire, cette fois-ci qui est juridique.
00:38:27 C'est-à-dire que frapper quelqu'un est quelque chose d'interdit dans le droit français,
00:38:33 même si la personne donne son consentement.
00:38:36 Donc il faut déjà savoir que, même des jeux de fessé,
00:38:40 et a fortiori des jeux qui iraient un peu plus loin avec des coups de martinet et autres,
00:38:45 la personne qui les donne s'expose, même si elle avait reçu préalablement un consentement,
00:38:51 à ce que celle qui les a reçus puisse un jour aller dans un commissariat pour dire "attention il m'a frappé".
00:38:57 Et elle aura gain de cause, c'est important de le savoir.
00:39:00 Le consentement c'est un concept en matière de relations sexuelles,
00:39:04 mais ça ne marche pas en droit français en ce qui concerne le fait de se faire taper dessus.
00:39:10 Alors il y a eu des arrêts de la Cour de Cassation sur le sujet,
00:39:15 qui fixent un petit peu le curseur,
00:39:17 parce que c'est des débats qui ont eu lieu devant les tribunaux à de nombreuses reprises,
00:39:22 et le curseur aujourd'hui de la Cour de Cassation c'est la notion de marque.
00:39:27 C'est-à-dire que, en gros, tant qu'on donne des petits coups dans le cadre d'un jeu entre adultes,
00:39:32 ça fonctionne tant qu'il n'y a pas de marque.
00:39:35 Mais alors si on a donné des coups de fouet, des coups de martinet de façon un peu trop violente,
00:39:42 et j'insiste, même si la personne qui les a reçus est d'accord,
00:39:46 là dans ces conditions il n'y a plus d'excuses,
00:39:48 et celle qui les a donné prend le risque d'un changement d'opinion,
00:39:54 et derrière de se faire condamner au pénal pour coups et blessures.
00:39:59 Et puisque vous avez l'air très au courant Arthur Vernon,
00:40:03 est-ce qu'il y a encore des couples qui signent un contrat avec du sang,
00:40:07 ou des choses comme ça, comme c'était à l'époque quand je m'y suis intéressée ?
00:40:11 Oui, oui, oui, le concept du contrat se pratique encore.
00:40:17 Alors avec du sang je pense que c'est un petit peu plus un peu plus rare aujourd'hui, on va dire,
00:40:21 mais le concept du contrat en lui-même, oui, est même assez fréquent dans le cadre de couples
00:40:27 basés sur la domination-soumission, mais j'insiste, même si dans le contrat on écrit
00:40:32 que par exemple le maître ne va arrêter que lorsque la soumise va prononcer un "safe word",
00:40:38 donc un mot qu'ils auront défini entre eux,
00:40:40 et donc par exemple si le maître continue à taper et qu'il y a quelques gouttes de sang qui perlent,
00:40:45 parce que la soumise n'a pas dit le "safe word",
00:40:48 le maître prend la responsabilité, le risque en tout cas, d'avoir une condamnation judiciaire.
00:40:54 Donc ça c'est quelque chose aussi important, et oui, nous on est au courant,
00:40:57 parce que ça suit de Paradise, quand parfois on nous pose des questions,
00:41:00 on aime bien faire les choses dans le respect de la loi,
00:41:02 donc on sait jusqu'où on peut aller, jusqu'où on ne peut pas aller.
00:41:05 Évidemment, évidemment.
00:41:06 Et alors Stéphanie, quelle serait la demande la plus particulière qu'on vous ait demandé,
00:41:13 que vous pourriez nous raconter ?
00:41:15 Ah, les jeux avec des couches en fait.
00:41:18 Ah oui, c'est le fameux.
00:41:20 Pour retomber dans le fond seul.
00:41:21 Je ne pense pas vraiment à la nomination, mais oui, beaucoup de ça.
00:41:25 Des hommes qui aimeraient retourner en enfance, à l'état de fœtus, de bébé.
00:41:30 Oui, qui demandent qu'on leur mette des couches, oui.
00:41:32 Oui, beaucoup.
00:41:34 Oui, c'est vrai que ça...
00:41:35 Des couches, du tac, du biberon.
00:41:37 Oui, c'est vrai que ça paraît toujours surprenant, mais bon...
00:41:41 Mais non.
00:41:42 Et puis après tout, pourquoi pas ?
00:41:44 Oui, c'est des retours, c'est des jeux de rôle.
00:41:47 Le concept de jeu de rôle, on a tout à l'heure, Tom, parlé du jeu de rôle,
00:41:51 où il a dû faire un petit peu le chien, ce qu'il a bien voulu, à Sweet Paradise.
00:41:56 Et c'est vrai qu'on a effectivement pas mal de ce qu'on appelle le "pet play".
00:41:59 Donc c'est une forme de régression, c'est exactement comme les couches.
00:42:03 Forme de régression, on réduit soit l'état de bébé, soit l'état d'un animal.
00:42:07 Et l'animal, qu'on peut comme ça exhiber avec une laisse parmi les spectateurs.
00:42:13 Donc oui, ce concept de jeu de rôle un peu avilissant, un peu régressif,
00:42:18 ça fait partie de certaines pratiques qui relèvent du BDSM.
00:42:22 Eh oui. Bon, vous êtes une, j'imagine, une très bonne maman, alors Stéphanie ?
00:42:29 On suppose, on suppose.
00:42:31 Mais d'ailleurs, il y avait un monsieur qui avait tout un costume de chien
00:42:39 et qui se promenait dans l'espace public, je crois au Japon, je crois.
00:42:42 Je sais pas si vous avez entendu parler de ça.
00:42:44 Non, mais tout est possible, je crois.
00:42:46 Au Japon, c'est vrai que c'est quand même eux qui ont inventé le chivari.
00:42:52 Donc c'est quand même un pays où, à mon avis, ces pratiques-là sont assez développées.
00:42:57 Je n'ai pas les chiffres sur le nombre de participants au Japon,
00:43:00 mais je ne serais pas surprise qu'il y en ait plus qu'en France.
00:43:05 Merci en tout cas Stéphanie, merci beaucoup.
00:43:08 Je vous en prie de visite, à bientôt.
00:43:09 À bientôt.
00:43:10 Arthur Vernon, je vous laisse peut-être donner le mot de la fin
00:43:14 avant que vous nous quittiez pour laisser la place à Axel de Saad.
00:43:18 Oui, je pense qu'on s'aperçoit que le BDSM,
00:43:22 c'est quelque chose qui, comme beaucoup de domaines dans la sexualité,
00:43:25 relève en numéro un de l'intellect,
00:43:29 c'est-à-dire ce sont des zones du cerveau qui vont être stimulées.
00:43:33 On est beaucoup dans de la conscientisation ou non,
00:43:38 mais en tout cas dans une réflexion, dans des ressentis,
00:43:40 en termes de plaisir, en termes de jeu.
00:43:44 C'est l'un des nombreux aspects de la sexualité
00:43:48 qui ne se limite donc pas à la génitalité,
00:43:51 génitalité qui est d'ailleurs assez souvent absente de ce type de pratique.
00:43:57 Donc voilà, une autre forme à explorer,
00:44:02 soit une curiosité pour les auditeurs,
00:44:05 soit peut-être quelque chose à explorer
00:44:09 si les témoignages qu'ils ont entendus leur parlent.
00:44:12 En tout cas, vous pouvez aller explorer ça au Suite Paradise,
00:44:15 12 rue Marie Stuart, avec Arthur Vernon et Fleur Chéry éventuellement.
00:44:19 Merci beaucoup Arthur, merci beaucoup, à très vite.
00:44:22 On fait une petite pause pour les infos
00:44:24 et puis dans cette deuxième heure, nous recevrons Axel de Saad,
00:44:27 dominatrice professionnelle.
00:44:30 Sud Radio, parlons vrai.
00:44:34 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:44:39 14h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:44:44 Et nous allons continuer durant cette deuxième heure à évoquer ces pratiques
00:44:48 qui sont quand même, disons-le, un peu marginales,
00:44:51 mais qui peuvent apporter peut-être un peu de piment dans des couples,
00:44:55 ou tout simplement vous permettre d'avoir la sexualité qui vous convient.
00:44:59 Et on en parle dans cette deuxième heure avec Axel de Saad,
00:45:02 qui nous a rejoints.
00:45:04 Bonjour Axel.
00:45:05 Bonjour Brigitte.
00:45:06 Merci d'être là.
00:45:07 Donc vous êtes dominatrice depuis 2014, professionnelle,
00:45:13 c'est-à-dire que c'est comme ça que vous gagnez votre vie.
00:45:17 Vous avez également créé une école, la première école,
00:45:21 pour s'initier justement à ces pratiques, c'est ça ?
00:45:24 Tout à fait.
00:45:25 En 2021 ?
00:45:26 En 2021, oui, j'ai fondé une école,
00:45:29 et maintenant on est plusieurs à travailler sur ce sujet-là,
00:45:32 et c'est effectivement la première institution qui ose porter le nom d'école
00:45:38 de formation, ou en tout cas d'apprentissage, aux pratiques BDSM.
00:45:43 Je ne sais pas si vous avez expliqué BDSM ?
00:45:45 Si, j'ai expliqué BDSM, j'ai expliqué sadomasochisme,
00:45:49 et j'ai surtout expliqué que ça demandait quand même une certaine initiation,
00:45:53 c'est-à-dire que moi je ne conseille pas un couple qui ne connaît absolument rien,
00:45:59 sauf évidemment un petit bandeau ou une petite paire de menottes,
00:46:05 mais ça demande quand même une certaine initiation, je trouve.
00:46:09 Oui, tout à fait, c'est vrai que vous avez raison, déjà,
00:46:12 il y a beaucoup de couples qui le pratiquent sans le savoir,
00:46:15 en mettant un bandeau, une petite paire de menottes, etc.
00:46:18 Mais à partir du moment où on va sur des fantasmes et des pratiques
00:46:23 qui sont un peu plus impactantes au niveau corporel,
00:46:28 mais aussi psychologique, il est important de se renseigner sur le sujet
00:46:33 pour ne pas faire n'importe quoi.
00:46:35 Pour que ça ne dérape pas et que ça n'aille pas trop loin
00:46:37 par rapport à ce qu'on est apte à supporter.
00:46:39 Exactement, et puis en fait, depuis maintenant quelques temps,
00:46:44 il y a des us et coutumes qui se sont mis en place,
00:46:47 qui permettent de mettre des systèmes de sécurité.
00:46:53 Par exemple, le consentement, c'est la base.
00:46:57 On sait que depuis la Cour Européenne des droits de l'Homme,
00:47:00 on a l'autorisation de pratiquer le BDSM
00:47:05 à partir du moment où le consentement de l'hôte est respecté,
00:47:09 et à partir du moment où on ne prend pas de substances
00:47:12 qui modifient la conscience.
00:47:14 Oui, c'est important de le rappeler.
00:47:17 Mais donc cette question du consentement, elle est importante en fait,
00:47:21 et notamment de comment j'exprime un consentement,
00:47:24 comment je reçois une demande auxquelles peut-être je ne peux pas répondre,
00:47:30 et c'est ok.
00:47:32 Et puis aussi, il y a des techniques pour s'assurer que tout au long du moment
00:47:37 qu'on passe ensemble, le consentement est toujours là.
00:47:41 Oui, et je pense que c'est valable pour beaucoup d'autres choses d'ailleurs,
00:47:45 Axelle de Sade, c'est qu'on peut avoir envie comme ça
00:47:48 dans l'idée de pratiquer, d'essayer d'être attaché, etc.
00:47:53 Et puis au moment, par exemple, où on se retrouve attaché,
00:47:56 être totalement envahi d'une angoisse terrible,
00:48:00 et à ce moment-là, il est plus qu'utile d'être vite détaché très très rapidement.
00:48:06 - Exactement. - Par exemple.
00:48:08 - Exactement. Donc effectivement, si on va sur les questions du bondage
00:48:12 ou de la contrainte, il faut s'assurer qu'à tout moment,
00:48:16 on puisse détacher les liens, et détacher les liens en moins d'une minute.
00:48:19 Donc ça signifie qu'on a au moins un ciseau, mais pareil, pas n'importe quel ciseau.
00:48:24 Et puis aussi, cette question du consentement,
00:48:28 avec les mots de sécurité qu'on met en place,
00:48:31 des fois, comme vous le dites, on est tétanisé, et on ne peut pas s'exprimer.
00:48:35 Donc se mettre d'accord sur un geste de sécurité, une double tape,
00:48:39 ou alors avoir une boule dans la main et la lâcher dès lors que ça ne va pas,
00:48:43 déjà, ça... - Ça rassurera de toute façon déjà, oui.
00:48:47 Alors Axelle Dessade, on va en parler durant toute cette heure,
00:48:50 et puis on va en parler avec des auditeurs,
00:48:52 puisque c'est un peu le principe de cette émission.
00:48:54 Et on commence avec Diane. Bonjour Diane.
00:48:57 - Bonjour Brigitte, bonjour Axelle. - Bonjour.
00:49:01 - Alors, moi je vous appelle parce que j'étais libertine,
00:49:07 et lors de mon libertinage, j'ai switché entre la soumission et la domination.
00:49:14 J'ai été avec un maître qui était aussi candolique,
00:49:19 et qui m'a fait, je pense que c'était l'expérience la plus marquante,
00:49:25 et que j'ai vraiment adoré.
00:49:27 Un jour, il m'a dit "écoute, je vais te faire tester".
00:49:30 Bon, évidemment les gens qui ont une sécurité classique,
00:49:34 quand ils entendent ça, ils doivent s'éteindre au cafon.
00:49:37 Mais pour une soumise, ça fonctionne très bien.
00:49:40 Et il me dit "je vais t'envoyer dans un hôtel".
00:49:43 J'avais les yeux bandés, les mains ligotées, mais sans plus,
00:49:48 puisque je pouvais vraiment me détacher en deux secondes et demie.
00:49:51 Et il m'a dit... et j'avais un baillon.
00:49:53 Et donc je ne connaissais pas la personne qui allait venir.
00:49:57 Il m'a interdit de parler, interdit d'enlever mon bandeau.
00:50:02 Et il me dit "effectivement, tu ne sauras pas qui c'est,
00:50:07 tu ne verras pas et tu ne sauras jamais qui c'est".
00:50:09 Et effectivement, la personne est venue m'attester, entre guillemets,
00:50:15 et je n'ai pas parlé, je n'ai pas regardé, je n'ai rien fait.
00:50:20 Et cette expérience, elle a été, déjà parce que j'avais quand même assez peur,
00:50:26 même si je lui faisais une confiance aveugle.
00:50:28 - C'est le cas de le dire.
00:50:30 - C'est tout à fait le cas de le dire, oui.
00:50:32 - Je me suis dit "mais t'es complètement folle ma fille de faire ça".
00:50:35 Et en même temps j'étais très très excitée.
00:50:37 - Oui, mais voyez, j'aime bien ce que vous dites,
00:50:40 parce qu'à la fois vous l'avez dit, vous aviez totalement confiance,
00:50:43 donc vous aviez raison d'aller au bout,
00:50:45 et en même temps il y a cette peur.
00:50:47 Et c'est ce que je disais tout à l'heure, je ne sais plus à qui mais qu'importe,
00:50:51 c'est cette peur aussi qui est très excitante.
00:50:55 Et c'est ça aussi le principe, j'essaye d'expliquer pour ceux qui nous écoutent,
00:51:00 mais s'il y a juste la confiance et pas la peur,
00:51:05 ça n'augmente pas l'excitation, vous voyez Diane ?
00:51:08 - Oui, effectivement, je me suis retrouvée,
00:51:11 et ça a été une expérience outre le fait que c'était un très bel étalon,
00:51:16 et que l'effet était fort agréable,
00:51:20 entre l'excitation et la personne,
00:51:23 c'était juste, je pense que ça reste un de mes plus beaux souvenirs.
00:51:27 - Excusez-moi, mais j'ai une question,
00:51:31 est-ce que vous vous étiez mis d'accord au départ,
00:51:35 pour justement avoir ce type d'expérience inattendue, pleine de surprises,
00:51:40 ou vraiment vous ne vous attendiez à rien ?
00:51:44 - Je m'étais mise d'accord,
00:51:47 j'étais déjà de nature très ouverte,
00:51:50 déjà libérée avant de me rencontrer,
00:51:52 et donc si vous voulez,
00:51:54 en fait, même dans la soumission je peux aller assez loin,
00:51:57 ou dans la domination je peux aller assez loin,
00:51:59 tant que je joue un rôle,
00:52:01 et que dans ma vie de tous les jours ça ne m'impacte pas.
00:52:04 Et ce moment-là, en fait on en a discuté,
00:52:09 évidemment c'était un ordre,
00:52:11 mais si je lui avais dit "bah non, je crois que t'as pas compris", c'est "non",
00:52:13 et là je suis plus dans mon rôle et je suis dans ma vie normale,
00:52:17 je pense que si la peur avait été plus forte que mon envie,
00:52:22 je n'y serais pas allée.
00:52:24 Mais on en avait complètement parlé,
00:52:26 et c'était quelque chose qu'on avait déjà fantasmé,
00:52:29 et que lui ne maîtrisait,
00:52:31 c'était quelque chose qu'il n'avait pas l'habitude de faire,
00:52:33 mais qu'il avait déjà fait.
00:52:35 - Et vous aviez, comme vous l'expliquez,
00:52:37 un dispositif pour arrêter le jeu,
00:52:41 dès lors que ça ne vous convenait plus ?
00:52:43 - Vous pourriez vous détacher, c'est ce que vous avez dit.
00:52:45 - Je pourrais détacher, c'est bien que je tenais moi,
00:52:48 donc si vous voulez, j'avais un bandeau,
00:52:50 puisque je l'ai fait toute seule,
00:52:52 j'étais toute seule dans la chambre d'hôtel.
00:52:54 - C'est-à-dire que si à un moment la panique vous avait envahi,
00:52:57 vous auriez pu vous détacher, enlever le bandeau,
00:52:59 et reprendre le contrôle de votre vie.
00:53:01 - Exactement.
00:53:03 - Et c'est là où on voit bien que c'est des jeux qui sont quand même très codifiés,
00:53:07 et c'est nécessaire que ça le soit,
00:53:09 parce que c'est vrai que sinon ça pourrait s'apparenter à ce qu'on appellerait un viol.
00:53:13 - Tout à fait, ou acte de torture et de barbarie.
00:53:16 - Ah oui, clairement, clairement.
00:53:19 Et après j'ai rencontré quelqu'un,
00:53:21 donc là j'étais vraiment dans la soumission,
00:53:23 puis après j'ai rencontré une personne,
00:53:25 et qui lui n'était pas libertin,
00:53:29 et je lui explique, puisqu'il voulait aller un peu plus loin avec moi,
00:53:32 je lui dis "oui, mais alors là je crois que t'as pas compris,
00:53:34 mais attention, c'est que j'ai été un peu débridée,
00:53:37 et il s'est avéré qu'il était plus dans la soumission,
00:53:40 et de soumise j'ai succès en dominante.
00:53:43 - Oui.
00:53:44 - Sauf pas, évidemment.
00:53:46 - Et alors, ça vous a excité autant, ou plus, ou moins ?
00:53:49 - Ah, non pas.
00:53:51 - Bon bah vous êtes multitâche alors Diane.
00:53:54 - Bah oui.
00:53:56 - Non mais après, en fait, tout est possible,
00:54:02 parfois on va être surpris dans sa sexualité,
00:54:04 à découvrir quelque chose qui nous plaît,
00:54:06 alors qu'on n'aurait même pas imaginé.
00:54:08 C'est le mystère de la sexualité.
00:54:10 - C'est ça qui est bien.
00:54:11 - Absolument, c'est ça qui est bien.
00:54:13 Merci Diane, en tout cas, pour ce témoignage,
00:54:15 tout à fait intéressant.
00:54:17 Axelle Dessade est avec nous,
00:54:19 dominatrice professionnelle, vous avez des questions à lui poser,
00:54:21 vous n'hésitez pas, vous nous appelez au 0 826 300 300,
00:54:24 elle est avec nous jusqu'à 16h pour répondre à vos questions,
00:54:26 je crois que Lionel, dans un instant, a des questions à vous poser.
00:54:30 - Sud Radio.
00:54:32 - Parlons vrai.
00:54:33 - Sud Radio.
00:54:34 - Parlons vrai.
00:54:35 14h16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:54:38 - En compagnie d'Axelle Dessade,
00:54:40 qui est avec nous, dominatrice,
00:54:42 on évoque donc le sadomasochisme,
00:54:45 et nous avons Lionel qui nous appelle,
00:54:47 bonjour Lionel.
00:54:48 - Oui bonjour Brigitte, bonjour Axelle.
00:54:50 - Bonjour.
00:54:51 - Alors Lionel, déjà, il a fait une grosse connerie,
00:54:55 il est allé voir le site d'Axelle Dessade avant de prendre l'antenne,
00:54:57 et j'aurais pas dû.
00:54:59 - Ah bon, pourquoi ?
00:55:01 - Ça m'a un peu chauffé la tête là du coup,
00:55:03 du coup je suis un peu déconcentré sur les questions.
00:55:05 - Respirez Lionel, respirez.
00:55:07 - C'est ça, j'aurais pas dû.
00:55:10 Alors moi j'ai quand même une question,
00:55:14 en fait j'ai deux questions,
00:55:16 la première c'est, tout à l'heure ça a été dit,
00:55:21 par rapport aux gens qui ont beaucoup de responsabilités dans la vie,
00:55:25 qui prennent tout le temps des décisions,
00:55:27 qui ont des métiers un peu compliqués,
00:55:30 et qui se retrouvent finalement dans des besoins de se libérer dans la soumission.
00:55:34 Est-ce que vous, à travers votre expérience,
00:55:36 vous constatez que c'est plus commun dans ce sens là,
00:55:39 ou est-ce que c'est indifférent à leur profession, à leur responsabilité ?
00:55:48 - Non, il me semble que le besoin de lâcher prise,
00:55:51 et de ne plus être responsable de rien,
00:55:54 dans une relation sexuelle est assez générale en fait.
00:55:58 Je ne peux pas dire que ce soit lié à des autres responsabilités,
00:56:03 non, tout le monde à un moment donné,
00:56:07 a envie de donner les clés de son cerveau et de son corps à quelqu'un,
00:56:13 pour que l'autre puisse jouer avec.
00:56:16 - C'est exactement ça.
00:56:18 - Tout le monde, je ne suis pas sûre,
00:56:21 mais en tout cas dans votre pratique,
00:56:23 évidemment Axel Dessalde, si on vient vous voir,
00:56:25 c'est parce qu'on a envie de vous donner justement les clés, absolument.
00:56:30 Mais encore une fois, il y a des personnes qui savent lâcher prise,
00:56:36 sans qu'ils aient besoin d'une personne qui va les mettre dans cette situation là, je pense.
00:56:43 - Je fais référence par exemple à des massages,
00:56:46 ou pas forcément pour aller sur le BDSM,
00:56:48 mais c'est vrai que des fois,
00:56:50 on n'a pas envie d'être à l'initiative de la relation sexuelle ou génitale.
00:56:56 C'est vrai que du coup,
00:56:58 laisser l'autre prendre l'initiative,
00:57:02 laisser l'autre faire des choses,
00:57:04 même très douces,
00:57:06 et donc dans le BDSM un peu plus violente et un peu plus humiliante,
00:57:11 je pense que c'est un besoin que tout le monde peut ressentir.
00:57:13 Après, évidemment, à des stades, à des intensités, à des degrés différents.
00:57:18 - Bien sûr, bien sûr.
00:57:20 Lionel, vous aviez une deuxième question, c'est ça ?
00:57:22 - Oui, tout à fait.
00:57:23 C'est vrai que je partage complètement cette idée de lâcher prise,
00:57:25 ce besoin de déconnecter le cerveau.
00:57:27 Parce que moi, c'est quelque chose que je vis depuis maintenant quelques années,
00:57:31 où j'ai pris beaucoup de responsabilités à travers ma société.
00:57:36 C'est vrai qu'à un moment donné, on a besoin de faire un back-up, en fait.
00:57:39 Tout simplement.
00:57:41 Et la deuxième question,
00:57:42 à travers vous, vos expériences,
00:57:43 parce que je suppose qu'il y a toujours une notion d'argent,
00:57:46 vous m'en dites tout ça.
00:57:48 Et au niveau de l'aspect pénal,
00:57:50 comment est-ce que vous clarifiez le truc pour ne pas vous faire attaquer,
00:57:55 pour un abus de faiblesse ?
00:57:57 Parce que ça reste quand même dans des situations...
00:58:02 Enfin, moi, j'ai vu pas mal de trucs sur la domination.
00:58:05 Par exemple, ça peut être une journée shopping,
00:58:07 par exemple, avec la carte du soumis, ou des choses comme ça.
00:58:11 Et je me demande dans quelles limites
00:58:13 vous pouvez pas vous faire chopper,
00:58:16 pour un abus de faiblesse ou pour une escroquerie, tout simplement.
00:58:19 Comment vous vous protégez de ça, en fait ?
00:58:21 C'est ça la question.
00:58:22 Alors, déjà, la première clé, c'est la discussion et le consentement de l'autre.
00:58:28 C'est-à-dire que, avant de rentrer en session
00:58:32 et donc d'être dans cet échange de pouvoir
00:58:34 où l'un domine et l'autre se soumet,
00:58:37 on se met d'accord avant,
00:58:39 et là, on n'est pas dans le jeu de rôle.
00:58:41 Et donc là, c'est important de poser les choses vraiment clairement sur la table,
00:58:47 en disant...
00:58:48 Vous parlez de la journée shopping,
00:58:50 qui est quand même assez rare dans ma pratique,
00:58:52 je viens vous le signaler,
00:58:53 en tout cas, me concernant.
00:58:55 Vous vous mettez d'accord, au départ, sur un montant.
00:58:58 Et vous dites, "Ok, journée shopping, très bien, c'est votre fantasme,
00:59:03 mais on y va sur quel montant ?"
00:59:06 Ok ? Après, quand vous rentrez dans le jeu,
00:59:11 donc là, ok, il y a échange de pouvoir,
00:59:13 mais vous jouez avec ce qui a été défini avant.
00:59:17 - Vous voyez, Lionel, on revient à ce que je disais déjà dans la première heure,
00:59:20 c'est très codifié, tout ça.
00:59:22 - Oui, j'entends bien la codification,
00:59:24 mais en fait, c'est pas le consentement avec la personne, finalement,
00:59:27 qui décide d'eux, et la dominante.
00:59:29 C'est plus, en fait, je pense, les extérieurs,
00:59:32 qui peuvent constater qu'eux, et qui peuvent interagir avec ça.
00:59:36 - Vous voulez dire que ça pourrait être, par exemple,
00:59:38 l'épouse du chef d'entreprise qui a permis à Axel d'aller dépenser 5000 euros,
00:59:46 qui pourrait porter plainte pour abus de faiblesse ?
00:59:49 - Oui, parce que tout à l'heure, vous voyez, il y avait l'aspect pénal,
00:59:51 où la jurisprudence, elle disait, "Vous avez le droit de taper,
00:59:53 mais vous n'avez pas le droit de faire de marque."
00:59:55 Moi, j'adore le martinet, par exemple, c'est vrai que des fois,
00:59:57 quand vous vous faites taper ou quand vous le tapez,
00:59:59 parce que moi, j'aime bien les deux,
01:00:01 des fois, on appuie un peu, et c'est vrai que ça peut laisser une trace.
01:00:04 Et j'avais jamais entendu qu'il y avait la notion pénale au niveau de la marque.
01:00:09 Et c'est en ça, en fait, où je me demande comment se protéger de tout ça,
01:00:14 et pour Axel Dossal, justement, se protéger de pas un jour se prendre un plomb juridique
01:00:18 parce que quelqu'un a dérapé, tout simplement.
01:00:21 - Je vais laisser répondre, Axel,
01:00:23 mais moi, j'ai participé à une conférence avec des avocats, justement,
01:00:28 et des juristes sur la question, justement, du SM,
01:00:32 ce qui était... c'est très très flou, pour l'instant.
01:00:35 - Oui, et alors, après, par exemple, sur la question du...
01:00:41 donc, vous parliez de l'abus de faiblesse,
01:00:44 donc de la manipulation, etc.
01:00:46 Moi, par exemple, j'insiste sur le fait que le jeu a un début et une fin.
01:00:51 Ok ? Ça, c'est hyper important.
01:00:53 Et à partir du moment où vous allez sur l'utilisation de techniques de manipulation
01:00:58 comme on peut connaître, par exemple, les ancrages,
01:01:02 en fait, il faut que vous, en tant que personne qui dominez,
01:01:07 il faut le dire. Il faut dire, voilà, je vais utiliser cette technique-là,
01:01:10 mais à partir du moment où on ne sera plus dans le jeu, ça n'aura plus cours, etc.
01:01:14 Donc, en fait, il faut vraiment être raisonnable par rapport à ça,
01:01:19 prendre les précautions, le plus de précautions possibles,
01:01:22 et après, j'ai envie de vous dire, de toute façon, comme partout,
01:01:26 rien n'est exempt de risques.
01:01:29 Mais, en fait, la raison commande d'être assez prudent,
01:01:35 et c'est un jeu, et Brigitte l'a dit depuis quelques temps maintenant,
01:01:39 c'est un jeu où il faut faire preuve vraiment de prudence,
01:01:42 et que si vous voyez qu'il y a un risque, quel qu'il soit,
01:01:44 ben vous n'y allez pas. Voilà.
01:01:46 - Ouais, je pense aussi. Ok. Ok, ok.
01:01:49 - Bon, et ben voilà, Lionel, c'est tout ? Vous n'avez pas d'autres questions ?
01:01:53 C'est bon ? Vous allez retourner sur son site ?
01:01:55 - Ouais, c'est ça, c'est exactement ce que je voulais dire,
01:01:58 je vais retourner sur le site, j'ai pas eu le temps de te regarder.
01:02:01 - Bon, et bien merci en tout cas d'avoir participé à l'émission.
01:02:05 Oui, je crois que c'est...
01:02:07 Et c'est pour ça d'ailleurs que ça fascine toujours un petit peu
01:02:11 les gens qui ne connaissent pas trop, parce que c'est assez différent,
01:02:18 finalement, de la sexualité, j'allais dire, traditionnelle.
01:02:23 On est vraiment dans quelque chose qui est plus de l'ordre du psychisme
01:02:27 que du génital, en fait, en quelque sorte.
01:02:29 - Tout à fait. C'est d'abord un travail sur la fantasmagorie,
01:02:34 c'est d'abord un travail... Le premier organe sexuel, c'est le cerveau.
01:02:37 Et en fait, là, c'est vrai qu'on va le solliciter d'une manière
01:02:41 qui fait appel à des techniques ou des pratiques
01:02:46 qui ne sont pas forcément génitales et qui vont aller servir souvent
01:02:51 un scénario, quel qu'il soit, une histoire qu'on va raconter.
01:02:56 Et... Oui, quelque part, j'ai envie de dire,
01:03:01 et dommage pour le mot, mais c'est un peu le paroxysme des préliminaires,
01:03:05 même si on n'aime pas trop ce mot-là, préliminaire.
01:03:07 - Bien sûr, je m'imagine bien.
01:03:09 - Mais c'est vraiment faire travailler, faire monter le désir,
01:03:13 l'envie, l'excitation de manière très lente et en fonction des gens.
01:03:19 Parce que quand on parle d'impact, très rares, en fait,
01:03:23 sont les gens qui veulent vraiment aller sur quelque chose de très intense,
01:03:26 très sanglant. C'est assez rare, au final.
01:03:30 Les gens vont plutôt être à la recherche de sensations,
01:03:32 de la sensation du martinet qui vient caresser un peu le corps
01:03:37 et qui va aller peut-être un tout petit peu plus de manière intense et élevée.
01:03:42 Mais en fait, les gens vont très peu dans des choses très, très, très, très hardes.
01:03:49 - Eh bien, on va continuer à en parler avec vous, bien sûr.
01:03:52 Et dans un instant, on va voir ce jouet, enfin, ce jouet, non,
01:03:57 cet objet BDSM pour démarrer, justement.
01:04:01 Et puis, vous nous direz aussi ce que vous en pensez, Axelle.
01:04:04 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:04:06 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye, 0826 300 300.
01:04:12 Brigitte Lahaye, Sud Radio, le Love Conseil.
01:04:16 - Alors, Axelle Dessade, on va parler de perversion et de fantaisie sexuelle.
01:04:20 C'est une façon d'aborder un Love Conseil qui correspond un tout petit peu.
01:04:24 Alors, le meilleur exemple, c'est que les perversions d'hier
01:04:29 peuvent devenir des fantaisies sexuelles.
01:04:31 Et le meilleur exemple, c'est la sodomie qui était autrefois considérée comme une perversion
01:04:35 Aujourd'hui, on ne va plus aller en prison parce qu'on pratique la sodomie.
01:04:41 Voilà, donc, c'est vrai que c'est important de bien comprendre
01:04:45 que c'est aussi suivant la culture, suivant les époques.
01:04:50 Et souvent, enfin, tout au début, à l'époque du 17ème siècle, par exemple,
01:04:59 on considérait qu'était pervers toute pratique sexuelle qui ne servait pas à la reproduction.
01:05:04 Donc, on voit quand même qu'on a avancé depuis, ça a fait du chemin.
01:05:08 Donc, évidemment, l'homosexualité était considérée comme une perversion.
01:05:12 La sodomie, je viens d'en parler.
01:05:14 Mais il y avait, enfin, la fellation, c'était pareil, c'était aussi considéré comme une perversion.
01:05:19 Donc, heureusement, depuis, il y a eu beaucoup de libérations sexuelles.
01:05:23 Et aujourd'hui, la définition qui est retenue par les sexothérapeutes, c'est la suivante.
01:05:29 "Et perverse toute personne qui se moque de la norme et de la morale, pour qui seule sa jouissance compte,
01:05:35 et se sert du partenaire pour son plaisir uniquement."
01:05:38 C'est-à-dire que quelqu'un qui va utiliser l'autre comme un objet sexuel,
01:05:42 sans même tenir compte du fait que ça lui plaise ou pas,
01:05:46 on va être considéré comme pervers.
01:05:48 Donc, ça, c'est déjà une première définition.
01:05:51 Ainsi qu'une pratique, donc, ça veut dire qu'une pratique même hors norme,
01:05:58 mais qui est pratiquée par deux personnes qui sont d'accord,
01:06:01 on ne considérera pas en sexothérapie que c'est une perversion.
01:06:06 Voilà, donc ça, c'est vraiment important à comprendre.
01:06:09 Et alors, on parle plutôt d'ailleurs souvent de fantaisie sexuelle,
01:06:14 pour justement ne pas utiliser le mot de perversion sexuelle en sexologie,
01:06:19 parce que sinon, ça serait tout de suite codifié et jugé comme pas bien,
01:06:24 alors qu'il n'y a pas de notion de morale dans la sexualité.
01:06:27 Alors, ce qui quand même peut être considéré en sexo comme une perversion,
01:06:32 c'est lorsque quelqu'un ne peut obtenir sa jouissance que d'une certaine manière.
01:06:38 Alors, je vais donner un exemple très précis.
01:06:40 Par exemple, un homme qui ne pourrait arriver à jouir que lorsque sa partenaire porte des chaussures à talons rouges
01:06:47 et qu'elle soit dans une position très particulière,
01:06:50 on pourrait considérer que là, c'est également une perversion,
01:06:54 mais parce qu'il est esclave, si je puis dire, de sa fantaisie.
01:06:59 - Oui, c'est tout à fait ça, c'est le trouble paraphilique.
01:07:02 - Exactement.
01:07:03 - Et donc, c'est vraiment aussi...
01:07:05 Je crois qu'il y a aussi la notion de durée, vous l'avez dit,
01:07:08 donc c'est vraiment à chaque fois, il n'y a pas d'excitation, pas de jouissance sans ça.
01:07:12 Et aussi, il me semble qu'il y a la notion de...
01:07:16 la personne ressent un certain malaise aussi par rapport à ça,
01:07:19 une envie de dépasser ce motif, ce gimmick sexuel.
01:07:27 - En tout cas, c'était bien de temps en temps de refaire un petit peu le point sur ces notions
01:07:35 qui sont, je le répète, variables en fonction des sociétés, des cultures.
01:07:40 C'est le cas en France, mais il y a malheureusement des sociétés
01:07:45 qui ont puni encore de morts, par exemple l'homosexualité, notamment au Yémen.
01:07:51 - Et d'ailleurs, moi je rencontre de plus en plus de personnes
01:07:54 qui ne peuvent plus avoir de jouissance sans regarder de films pornos.
01:07:58 Et que même la relation avec l'autre n'apporte pas de jouissance.
01:08:03 - Alors, je ne sais pas s'il y en a beaucoup plus qu'il y a 2-3 ans,
01:08:06 mais en tout cas, quand on ne peut avoir de la jouissance que devant un film porno,
01:08:11 on pourrait parler en effet de perversion.
01:08:14 - Vous avez tout à fait raison, Axelle de Sade.
01:08:16 Alors, vous avez regardé aussi ce coffret, Axelle de Sade,
01:08:21 mais c'est Natacha qui l'a reçu et qui d'abord va nous dire ce qu'elle en a à penser.
01:08:25 C'est un coffret BDSM Starter.
01:08:29 Pour commencer, on le retrouve également sur l'enseigne ruedeplaisir.com
01:08:34 et il y a pas mal de choses dans ce coffret.
01:08:37 Bonjour Natacha.
01:08:38 - Bonjour Brigitte, bonjour Axelle.
01:08:40 - Alors, Natacha, qu'est-ce que vous voulez nous décrire ?
01:08:44 - Alors, c'est vrai qu'il contient quand même beaucoup de choses.
01:08:47 Il y a 9 objets, on va dire.
01:08:50 Alors, au niveau des matières, c'est pas du cuir forcément.
01:08:55 - Ah ben, à 39,90€, non ça va.
01:08:59 - Oui, mais moi je connaissais pas le tarif.
01:09:01 - Non, c'est un cadeau que vous avez donné au plaisir pour un connu sur la radio.
01:09:05 Non, mais c'est vrai que c'est pas du cuir, mais c'est quand même assez juste.
01:09:10 - Oui, c'est de bonne qualité.
01:09:12 Après, la note négative que je donnerais, ce serait par rapport aux tailles.
01:09:18 Parce que je suis un petit gabarit et je me dis qu'après ils sont obligés de faire des tailles, j'imagine, universelles.
01:09:23 Que ce soit pour hommes ou pour femmes.
01:09:25 Et il y a pas mal d'objets qui me sont trop grands.
01:09:28 - Ah oui.
01:09:29 - C'est juste pour dire.
01:09:30 - Vous êtes une toute petite chose, Natacha.
01:09:32 - Tout à fait.
01:09:34 Le masque, c'est pareil, il est beaucoup trop grand.
01:09:36 Donc après, j'ai testé le reste du matériel.
01:09:39 Alors les pinces tétons sont quand même assez grands, je trouve.
01:09:45 Assez embarrassants.
01:09:46 Enfin, comment dire, oui, c'est ça.
01:09:48 Mais assez pesants.
01:09:50 Le reste, c'est plutôt un bon coffret pour débuter.
01:09:55 - Oui, c'est vraiment pour débuter.
01:09:57 Enfin, on va déjà dans du BDSM.
01:10:01 C'est pas juste des...
01:10:03 Mais vous étiez attirée par ça ou c'est juste de la curiosité au départ ?
01:10:08 - Non, j'avoue que je suis pas novice.
01:10:11 Alors je découvre le coffret, il y a des choses que soit que je connaissais pas, soit qui sont différentes.
01:10:17 Les pétales, par exemple.
01:10:19 Mais oui, je suis attirée par ces pratiques, parce que c'est un jeu, finalement.
01:10:26 Et que lorsqu'on y est en confiance, ça se passe bien.
01:10:30 C'est plutôt quelque chose qui ajoute quelque chose à la relation, pour moi.
01:10:34 - D'accord.
01:10:35 Bon, et bien vous nous donnez sa note, et puis on demanderait à Axelle de Saade ce qu'elle en pense en tant que spécialiste.
01:10:41 - Sur 10 ?
01:10:44 - Oui, sur 10.
01:10:45 - Oui, je dirais...
01:10:48 Allez, 8.
01:10:49 - 8 sur 10, d'accord.
01:10:51 - Oui, c'est un bon début, je pense, quand même.
01:10:53 - En tout cas, il y a...
01:10:54 - Il y a pas de notice, par contre.
01:10:56 - Non, c'est vrai.
01:10:57 Ça c'est toujours pareil, quel que soit le jouet, il n'y a jamais de notice.
01:11:01 Mais en effet, il y a quand même le masque, il y a le bal, il y a le fouet, il y a même un baillon.
01:11:10 Bref, il y a pas mal de choses.
01:11:13 Alors Axelle de Saade, qu'est-ce que vous en pensez de ce coffret ?
01:11:17 - Alors, moi je trouve que pour des personnes qui ne connaissent pas du tout, qui n'ont pas d'objet,
01:11:24 et qui ont envie justement de se lancer un peu dans le décorum BDSM,
01:11:28 pour 39 euros, le truc est quand même assez complet.
01:11:32 Parce qu'effectivement, on peut travailler sur la contrainte avec les menottes et les cordes.
01:11:40 On peut travailler sur la question de l'échange de pouvoir avec le collier,
01:11:46 qui, je vous l'accorde, a l'air assez grand quand même.
01:11:49 On peut aller sur les jeux d'impact avec un petit martinet, qui a l'air tout mignon,
01:11:57 et qui est vraiment sur la sensation, je pense pas qu'il fasse...
01:12:00 Enfin c'est même sûr, il fait pas très très mal, mais du coup ça permet de découvrir un petit peu l'impact.
01:12:06 Et aussi sur les jeux de sensation avec le masque,
01:12:11 qui donc permet de ne pas voir ce qui est en train de se passer, avec ses petites pétales et tout.
01:12:17 J'ai vu aussi que les pinces sont d'assez bonne facture, et on peut les régler.
01:12:22 Alors c'est vrai que le petit grelot, moi je trouve ça drôle.
01:12:25 - Oui mais ça lourdit évidemment. - Et oui, et vous pouvez pas le porter au cinéma.
01:12:30 - Ah ça, c'est un peu plus embêtant. - C'est un peu plus embêtant.
01:12:34 Et alors, je suis d'accord avec l'auditrice, Natacha,
01:12:40 qui dit que ce qui manque c'est la notice.
01:12:44 On l'a dit quand même, notamment sur les cordes, il s'agirait pas de passer les cordes n'importe où,
01:12:50 de faire des nœuds qui soient des nœuds coulants,
01:12:53 ce qui est assez dangereux, notamment si vous décidez, je ne sais pas,
01:12:56 n'allez pas sur la gorge par exemple, si vous connaissez pas les techniques, etc.
01:13:00 Donc je pense que cette question, alors je dirais pas de la notice,
01:13:05 mais d'un manuel premier pas dans le monde du BDSM,
01:13:10 ça serait vraiment bienvenu. - Oui, oui, sur la corde ça aurait été quand même bien.
01:13:14 - Oui, oui, ça serait vraiment bienvenu.
01:13:16 Sinon oui, très très bien pour, enfin moi je pense que c'est assez bien pour
01:13:20 un premier pas dans le monde du BDSM.
01:13:22 Bon, il faut savoir qu'effectivement les menottes au bout d'un moment,
01:13:27 elles vont, enfin, n'étant pas du cuir, c'est sûr que c'est pas un objet qu'on peut garder
01:13:32 sur du très très très long terme, bien sûr.
01:13:34 - Merci Natacha en tout cas, merci à vous. - Merci à vous.
01:13:37 - Alors ce coffret BDSM Starter Kit, vous le retrouvez sur l'enseigne ruedeplaisir.com
01:13:43 si vous avez envie, pourquoi pas, de vous initier.
01:13:46 On va continuer avec Marie qui nous rejoint. Bonjour Marie.
01:13:49 - Oui, bonjour, bonjour Axelle, bonjour Osiet. - Bonjour.
01:13:55 - Moi j'ai pas vraiment de questions à poser, mais je voulais parler de la domination de solution,
01:14:06 dans le cadre des relations de suivi.
01:14:11 Moi je suis avec mon mari depuis 15 ans, et ça renforce notre couple, c'est merveilleux.
01:14:19 Et je suis un petit peu intimidée.
01:14:22 Voilà, on pratique pas la semaine, mais le week-end.
01:14:30 C'est notre jeu de théâtre, le week-end.
01:14:34 Et je voulais aborder le côté écologique aussi, parce que mon mari prend un immense plaisir,
01:14:42 et je prends un immense plaisir à inverser les rôles.
01:14:46 Pas vraiment, enfin dans la qualité d'homme dominant et femme soumise,
01:14:53 là c'est dans la qualité de dame dominante et homme soumise.
01:14:59 - Là c'est intéressant parce que c'est ce jeu que vous avez mis ensemble,
01:15:04 et que vous inversez suivant...
01:15:08 - On dit non normalement, tous les week-ends.
01:15:13 - Oui j'ai bien compris, mais vous décidez comment qui va être le soumis ou la soumise ?
01:15:18 - Ah non, non, on switch pas. Moi je suis la dame, concert.
01:15:25 Tout le week-end on va la servir, on va la soyer,
01:15:30 on va s'occuper d'elle, de son mou le soir, comme on veut, comme je veux.
01:15:38 Je sais pas, voilà, c'est un jeu entre nous, on inverse pas.
01:15:45 - D'accord, d'accord, j'avais pas compris, excusez-moi.
01:15:48 - Et on se rencontre entre couples qui font pas forcément la même chose,
01:15:53 mais dans des départements, on se retrouve, au travers même de la France entière,
01:16:00 on se retrouve des week-ends entiers ou des dimanches entiers,
01:16:05 entre personnes lointaines, et c'est régulier depuis des années.
01:16:11 Et c'est vraiment génial.
01:16:15 Vraiment je le souhaite à plein de couples qui sont un peu bloqués dans leur vie,
01:16:21 d'essayer ça, d'imaginer ça. Voilà, c'est tout.
01:16:25 - Ah moi j'ai une question un petit peu provocatrice.
01:16:27 Est-ce que vous gardez les tâches ménagères pour le week-end ?
01:16:31 - Plus, mais encore mieux je vais vous dire.
01:16:35 Je mets mon slève, je l'appelle Slévie, au travail.
01:16:42 - Je signale que ça veut dire esclave, hein, slève, pour ceux qui auraient pas compris.
01:16:47 - Mais avec plein d'amour et de tendresse. C'est un jeu, c'est un jeu.
01:16:52 Donc je le mets au nettoyage quand je suis fatiguée de la semaine.
01:16:57 Donc il doit nettoyer tout mieux avec un petit tablier, et sous le tablier il a sa cage.
01:17:05 - Ah oui, la cage, d'accord.
01:17:07 - Voilà, qui lui rappelle sa soumission.
01:17:10 - Alors je précise, un saccage dans lequel est enfermé son pénis.
01:17:16 Voilà, c'est ça.
01:17:18 Et je porte mes clés sur la poitrine, à ce moment-là.
01:17:22 - J'ai une question parce que souvent on me la pose et j'aime entendre les réponses d'autres.
01:17:28 Comment vous en êtes venue, vous et votre mari, à pratiquer ce type de relation ?
01:17:36 Quel a été l'élément déclencheur ?
01:17:39 - C'est lui qui, quand on s'est rencontrés, était un soumis,
01:17:44 depuis qu'il s'est dévoilé quelques mois après mon divorce.
01:17:50 Il s'est rendu compte, enfin il le sentait depuis très longtemps, mais voilà.
01:17:58 - Et la première fois vous étiez à l'aise, tout de suite, ça vous a excité ?
01:18:02 Ou bien il a fallu un peu de temps pour que vous trouviez...
01:18:04 Parce que là on sent que ça vous amuse.
01:18:07 - Oui, avec son bonheur.
01:18:09 Et alors ça, c'était fabuleux.
01:18:12 Et au début j'ai démarré avec son bonheur.
01:18:15 Son bonheur me donnait du plaisir.
01:18:17 Et il continue à me donner du plaisir.
01:18:19 C'est un doux mélange.
01:18:21 Parce que j'entraîne tout le monde.
01:18:25 - Moi ce qui m'amuse, voyez Marie, dans votre témoignage,
01:18:28 c'est que vous avez une voix toute douce, toute gentille.
01:18:31 - Oui, mais pas toujours.
01:18:33 - J'imagine bien que vous savez lui aboyer dessus quand il faut.
01:18:37 - Oui, oui.
01:18:39 Et puis ils sont trop des belles.
01:18:41 Puis je prends des notes la semaine quand les choses n'ont pas été très bien.
01:18:46 - Ah, pour le punir ?
01:18:48 - Pour le punir le week-end.
01:18:50 Mais je ne le fais pas systématiquement, c'est pareil.
01:18:53 - Mais alors est-ce qu'il fait exprès de faire mal des choses la semaine ?
01:18:56 - Voilà, la "tournination" ça s'appelle.
01:18:58 - Ah.
01:19:00 - La "tournination" ça arrive. Mais alors là il est corrigé aussi.
01:19:04 - Ah d'accord.
01:19:05 - Je le repère.
01:19:07 - Ah oui, s'il fait exprès de faire une faute, il ne sera pas puni.
01:19:11 - Moi je trouve que la frustration peut être bien pour les suminataires
01:19:14 qui justement font mal les choses.
01:19:16 - Ah oui, très bien.
01:19:18 - J'ai l'impression que ça fait 15 ans que vous faites ça.
01:19:20 Donc j'ai l'impression que vous le connaissez très très bien
01:19:22 et vous savez comment justement...
01:19:24 - Ah oui, bien sûr.
01:19:26 - J'ai l'impression que vous connaissez jusqu'à moindre de ces cellules.
01:19:30 - Merci beaucoup de ce témoignage parce qu'on voit que derrière ces jeux
01:19:35 il y a tellement d'amour finalement.
01:19:37 Merci beaucoup Marie.
01:19:38 On fait une petite pause et on va conclure avec Jean qui est avec nous.
01:19:42 Axelle de Sade est avec nous, dominatrice professionnelle.
01:19:54 J'ai oublié de signaler que vous avez écrit également une nouvelle
01:19:57 dans ce magnifique ouvrage collectif qui s'appelle "Hold up 21"
01:20:01 parce que vous êtes 21, 21 femmes.
01:20:04 C'est aux éditions Anne Carrière où vous racontez une nouvelle érotique
01:20:10 et je suppose que la vôtre elle est à tendance SM évidemment.
01:20:14 - Évidemment, évidemment.
01:20:16 - Elle se déroule à l'Opéra Garnier.
01:20:19 - Wow.
01:20:20 - Parce que je ne sais pas, à l'Opéra Garnier quand vous y allez
01:20:22 il y a des loges qui sont aveugles où vous voyez à peu près 20% de la scène
01:20:26 et vous avez des arrières loges où il y a des petites méridiennes etc.
01:20:31 Et donc à partir de là j'ai élaboré, dans mon fantasme évidemment,
01:20:37 une séance avec une soumise où le spectacle n'est plus sur la scène,
01:20:48 le spectacle est en loge.
01:20:50 - D'accord, c'est dans "Hold up 21" qui est sorti déjà.
01:20:56 Alors Jean est avec nous pour conclure. Bonjour Jean.
01:20:59 - Bonjour Brigitte, bonjour Estelle.
01:21:01 En toute forme merci et bravo pour la pertinence de vos thèmes.
01:21:05 - Merci.
01:21:06 - Du coup, ça me parle beaucoup de ce thème
01:21:14 parce que moi ça a été un grand questionnement
01:21:17 et je crois que ça a commencé très tôt chez moi.
01:21:19 Je dirais qu'à partir de 10 ans, déjà quand j'allais dans les bureaux de tabac,
01:21:26 je voyais des livres traités de ce sujet-là,
01:21:28 mais ça me mettait dans un état.
01:21:30 Et c'était vraiment cette particularité-là,
01:21:34 c'est vraiment les choses un peu noires, le BDSM, l'immigration, la soumission etc.
01:21:41 Et ça, ça a toujours été bien ancré chez moi.
01:21:43 Je ne l'ai pas tout de suite identifié pour moi.
01:21:46 Au début, ça a été le sexe en général.
01:21:48 Je crois qu'en grandissant, ça s'est spécifié dans justement cette pratique-là.
01:21:53 Il me semble que chez moi, le paradoxe, c'est que j'ai un peu un côté gentil miel
01:22:03 et l'autre, un côté sexuel très ardent.
01:22:09 Et ça peut interroger aussi parfois, où il y a un peu un subtirraillement,
01:22:17 même dans la rencontre de l'autre,
01:22:19 où il y a des personnes qui se citient, se voient peut-être plus.
01:22:24 C'est dans l'effet de choisir un partenaire, etc.
01:22:29 Je sais que chez moi, ça présente la surprise, évidemment.
01:22:33 - Votre tendance, c'est quoi ? C'est d'être plutôt dominateur, c'est ça ?
01:22:38 - Oui, exactement.
01:22:40 - C'est ça, c'est ce que vous dites.
01:22:41 - Très fort dominateur, et je ne peux vraiment pas faire autrement.
01:22:45 Et du coup, en étant dans les enjeux de l'expérience sexuelle "basique"
01:22:52 et qui était excitante parce que c'était les premières,
01:22:55 mais avec le temps, je trouve que plus on va loin dans l'expérience du BDSM,
01:23:04 plus j'ai l'impression...
01:23:06 C'est un mot qui, pour moi, a beaucoup de sens, c'est le fait de s'éprouver.
01:23:09 Je crois que le fait de s'éprouver vient nous donner une puissance de jouir.
01:23:15 - J'en parlais tout à l'heure, je parlais de ce lien qu'on peut faire avec la toute-puissance
01:23:21 qui fait qu'on va se prouver qu'on peut encore passer un cap, etc.
01:23:28 - Et vraiment, c'est le fait de s'éprouver.
01:23:32 Plus on va loin, plus on soumélote, plus il y a de l'illumination,
01:23:36 il y a quelque chose qui va être dans l'ordre de...
01:23:41 - C'est jouissif, oui.
01:23:43 - Oui, un horizon extrême de psychologie, comme vous disiez aussi tout à l'heure.
01:23:49 Plus la capacité de jouir sera grande.
01:23:53 Et je trouve que ça, c'est vraiment quelque chose d'incroyable.
01:23:57 Et j'ai la même tendance à croire que...
01:23:59 Je ne sais pas s'il y aurait un peu comme ça...
01:24:01 Comme la drogue finalement, on trouve un tel plaisir que du coup, forcément,
01:24:07 on se ferait attaquer comme ça, sans toujours le désir de croire trop.
01:24:15 - En fait, quand on étudie l'addiction, Jean, on voit bien que quelque chose
01:24:21 qui est devenu notre quotidien devient fade,
01:24:25 et on est à ce moment-là obligé d'aller un petit peu plus loin.
01:24:29 Mais quand on parle d'addiction, on parle souvent de quelque chose
01:24:33 qui existe parce qu'on a une sensation de vie dans nous.
01:24:41 Donc je crois que c'est important quand même...
01:24:44 Votre témoignage, merci d'ailleurs Jean de témoigner sur ce sujet de cette manière-là,
01:24:48 parce que je crois que c'est toujours important de bien comprendre
01:24:52 que si on a besoin que ce soit toujours un peu plus,
01:24:55 c'est que ça parle quand même de nous et de quelque chose qui, chez nous,
01:24:59 est un petit peu angoissant ou qui en tout cas résonne dans le vide.
01:25:05 Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire Jean ?
01:25:08 Enfin Axel, vous avez l'air de comprendre en tout cas.
01:25:11 - Oui, je vois ce que vous voulez dire, tout à fait.
01:25:14 - Vous voyez Jean ? Donc c'est juste...
01:25:17 Je vous le dis comme ça, mais c'est surtout pour ceux qui écoutent que je le dis,
01:25:21 parce que vous avez l'air d'aller bien.
01:25:23 Donc il faut toujours faire attention parce que...
01:25:27 Par exemple, il y a des hommes ou des femmes qui aiment être un petit peu alcoolisés pour faire l'amour
01:25:34 parce que ça leur permet de lâcher,
01:25:36 sauf qu'à un moment donné, il va falloir toujours un verre de plus et un verre de plus,
01:25:39 et ça montre bien qu'il y a quelque chose qui parle de nous.
01:25:43 - Bien sûr, et ce que j'ai appris il y a pas longtemps, j'ai fait l'expérience,
01:25:48 c'est que c'est aussi une grosse...
01:25:51 Il y a beaucoup de sensations, il y a beaucoup d'intuitivité.
01:25:55 Par exemple, chez des personnes, j'aurais pas la même envie de dominer.
01:26:01 J'ai fait la connaissance d'une partenaire,
01:26:05 et rien ne se passe.
01:26:07 Je suis incapable de rentrer dans cette phase de domination, etc.
01:26:11 Donc il y a vraiment quand même un aspect connecté à ce sens.
01:26:15 - Ça c'est important et intéressant ce que vous dites.
01:26:18 Je crois qu'il y a quelque chose de l'ordre de l'alchimie,
01:26:21 on en parle de toute façon dans des relations sexuelles,
01:26:25 de toute façon, quelle qu'elle soit.
01:26:27 Et je pense qu'il y a une sorte de compréhension intuitive,
01:26:31 "ça c'est pour moi un très bon soumis, ça c'est pour moi un très bon demi-maître", etc.
01:26:37 Il doit y avoir cette sorte de... Vous êtes d'accord avec ça, Axelle?
01:26:40 - Oui, pour moi le BDSM c'est une danse à deux.
01:26:43 C'est-à-dire qu'il y a une personne qui va impulser quelque chose,
01:26:47 et l'autre en fait...
01:26:49 Souvent on dit que la position de soumis est passive,
01:26:51 pas tout à fait, pas du tout même.
01:26:53 On va dire qu'elle est active dans sa posture.
01:26:57 Mais donc la personne qui est à l'initiative,
01:27:00 la personne qui domine, va produire un geste, une pratique, etc.
01:27:05 Et en fait ce qui est important c'est de créer un dialogue,
01:27:08 et que l'autre en fait, dans son corps, dans ses expressions,
01:27:11 dans la manière de bouger, il puisse donner un feedback
01:27:14 pour en fait créer une trance et une danse.
01:27:19 C'est pour ça que je parle de danse à deux en fait,
01:27:22 qui soit vraiment la rencontre de deux fantasmagories.
01:27:28 Et ça j'insiste, c'est pas quelqu'un qui impose à l'autre
01:27:31 ses envies, ses fantasmes, etc.
01:27:35 Mais c'est bien la rencontre de deux envies.
01:27:38 - Eh bien... Oui Jean, allez-y, je vous en prie.
01:27:42 - Oui, je suis tout à fait d'accord avec ce mot.
01:27:44 Je vais utiliser aussi le mot de trance.
01:27:47 Parce que je crois que c'est ça, c'est la recherche de la trance à deux.
01:27:50 Et dans une intimité parfaite.
01:27:52 - Absolument, mais de toute façon, on le sait,
01:27:56 la sexualité, c'est aussi quelque chose qui nous permet
01:27:59 de sortir de nous-mêmes, de nous...
01:28:01 Et c'est en ça que la sexualité humaine est tellement différente
01:28:04 de la sexualité animale, qui elle, n'est jamais célébrale,
01:28:08 mais uniquement reproduitrice.
01:28:10 C'est sur ces mots qu'on va conclure.
01:28:12 Merci Jean, merci beaucoup Axel de Saade.
01:28:15 Vous avez un site, si on veut en savoir plus, Lionel nous en a parlé tout à l'heure.
01:28:20 Demain, on sera avec Seymour Bruxelles, on va parler de la peur,
01:28:24 pourquoi la peur et le sexe ne font pas si bien bon ménage.
01:28:28 Et puis tout de suite, vous retrouvez Alexandre de Lovann.
01:28:32 Je vous dis à demain.
01:28:33 Sud Radio. Parlons vrai. Parlons vrai. Sud Radio. Parlons vrai.