• l’année dernière
Avec Hélène Vecchiali, psychanalyste et auteur de plusieurs ouvrages, « Le Silence des Femmes » et de « Un zèbre sur le divan » - Éditions Albin Michel.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-06-12##
Transcription
00:00:00 14h16, Brigitta et Sud Radio. Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur
00:00:06 Sud Radio. Lorsqu'on est amoureux, on rêve de vivre longtemps ensemble et il est normal d'avoir
00:00:12 peur que notre amoureux nous quitte. Seulement cette peur nous pousse parfois à avoir des
00:00:17 comportements qui sont contre-productifs et je vous propose qu'en compagnie de Hélène Vécali,
00:00:21 nous évoquions tous ces comportements qui nuisent à une belle relation d'amour. Alors bien sûr,
00:00:27 notre peur d'être abandonné fait écho à cette fameuse blessure d'abandon qui nous a tous blessés
00:00:33 à des degrés différents évidemment. Mais est-ce qu'il faut pour autant éviter de s'engager et
00:00:37 passer à côté d'une belle histoire d'amour par peur d'être quitté ? Est-ce qu'il faut devenir
00:00:41 suspicieux, possessif en espérant ainsi contrôler parfaitement notre partenaire qui, comme ça,
00:00:47 va rester avec nous, sauf que à force, il risque de s'éloigner pour de bon ? Alors je sais,
00:00:53 l'amour ça peut faire souffrir mais quoi de plus beau que l'amour ? Moi pour l'instant,
00:00:57 j'ai rien trouvé de mieux. Avec Hélène Vécali, nous allons vous aider à mieux vivre l'amour
00:01:02 et je vous invite à réagir en nous appelant au 0 826 300 300. Bonjour Hélène Vécali. Bonjour
00:01:08 Brigitte. Alors vous êtes psychanalyste, vous les avez entendus, vos patients, parler de cette peur
00:01:14 d'être abandonné, d'être quitté, c'est presque une peur inévitable chez chacun d'entre nous.
00:01:21 Oui c'est une peur légitime qui est ancestrale et qui est engendrée par des expériences archaïques,
00:01:29 ne serait-ce que déjà quitter le ventre de sa mère, c'est le premier abandon c'est sûr,
00:01:34 et puis on le voit dans les contes, dans les histoires fantastiques, dans les cauchemars,
00:01:41 où c'est vraiment quelque chose de récurrent. Et voilà donc les premiers attachements,
00:01:47 nos premiers objets d'amour conditionnent ce qui va se passer ensuite. C'est en fonction de ça qu'on
00:01:52 aura plus ou moins peur de l'abandon. Voilà et cette peur d'abandon provoque, ça va être un peu
00:01:57 le sujet de cette émission pendant deux heures et peut-être qu'on n'aura pas assez de deux heures
00:02:01 pour expliquer tout ce que ça peut comporter, mais ça comporte forcément des réactions qui
00:02:07 peuvent être contre-productives. Déjà il y a des gens qui ont trop peur de s'engager par peur
00:02:14 d'être quittés. Oui oui oui, ou alors qui vont s'engager et puis après tout faire pour que l'autre
00:02:19 les quitte, pour prouver que effectivement la peur de l'abandon était légitime. Mais c'est vrai que
00:02:25 la façon dont ça se passe, les causes on pourrait dire, c'est l'insécurité physique et affective
00:02:34 que certaines personnes ont. Ça peut être aussi la peur d'aller dans une relation de couple parce
00:02:43 que les personnes ont vécu des deuils, ont vécu des accidents ou des maladies, c'est à dire des
00:02:49 chocs d'abandon. Ça peut être aussi parce que lorsqu'ils étaient petits il y a eu un parent
00:02:54 qui a été défaillant par manque d'affection ou parce que le papa ou la maman était dépressif.
00:03:03 Ça peut être aussi l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur qui a fait que le parent s'est
00:03:09 un petit peu détaché, non sans être aimant, mais a dû s'occuper depuis né. Et puis ça peut être
00:03:16 un père ou une mère qui travaillent trop et qui fait que l'enfant se sent défaillant. Donc on a
00:03:21 de nombreuses raisons archaïques ou de la petite enfance qui font que les gens ont cette peur-là
00:03:28 chevillée au corps. Donc peut-être dans un premier temps, essayer de prendre conscience de notre peur
00:03:33 d'abandon et quel degré elle a et qu'est ce qu'elle fait qu'on va avoir un comportement qui peut
00:03:39 parfois être pas tout à fait le bon. Oui c'est vrai et lorsqu'on est dans un couple, vérifier
00:03:47 qu'on n'est pas trop dépendant de l'autre, vérifier qu'on va pas rendre le couple toxique à cause
00:03:56 par exemple d'un perfectionnisme outré parce qu'on se dit si je suis parfaite il m'abandonnera pas,
00:04:02 ou alors d'une jalousie excessive qui fait que l'autre va plus pouvoir respirer. Ou ne pas oser
00:04:09 lui dire non pour être sûr qu'il reste par exemple. Ça c'est très féminin. Dans une soumission qui
00:04:17 va être trop grande ou une recherche constante d'approbation, ça peut être aussi un manque
00:04:25 chronique de confiance en soi qui va faire que au bout d'un moment l'autre va sentir qu'il y a
00:04:31 quelque chose qui dysfonctionne et ça va créer ce qu'on cherche à éviter c'est à dire l'abandon.
00:04:37 Et puis il y a ce comportement inverse où on crie à qui veut l'entendre moi je suis une grande
00:04:43 indépendante ou un grand indépendant, moi je suis etc. Et quelque part c'est aussi derrière cette
00:04:50 peur d'être abandonné du coup on considère qu'on a besoin de personne sauf qu'on a tous besoin de
00:04:54 quelqu'un. Oui c'est évident et je repensais en préparant l'émission je repensais à un psychiatre
00:05:06 psychanalyste hongrois qui a parlé de l'hospitalisme et c'était vraiment intéressant
00:05:14 dans les années 1950 on s'est rendu compte que dans les hôpitaux qui prenaient en charge des
00:05:20 bébés et bien même lorsque les soins étaient parfaits c'est à dire vraiment les enfants
00:05:26 changés, lavés, nourris à heure fixe avec des gens vraiment qui prennent soin d'eux et bien
00:05:34 ces enfants là se laissent périr, sont ou dépressifs ou il y en a qui mourraient et ça s'appelle,
00:05:40 le concept qu'il a inventé s'appelle l'hospitalisme et on s'est rendu compte que lorsqu'il n'y avait
00:05:46 pas un lien permanent avec une seule personne qui montrait de l'attachement et bien l'enfant se
00:05:52 laissait mourir donc on voit que ça remonte loin le besoin de cette relation affective et le besoin
00:05:58 de ce lien donc ça remonte loin mais c'est indispensable et chacun va gérer ça comme
00:06:05 comme il peut avec effectivement comme vous le disiez des personnes qui revendiquent leur
00:06:10 indépendance haut et fort parce qu'il y a une peur profonde de l'abandon. Alors on va évidemment
00:06:19 parler du lien du couple parce que c'est un lien évidemment où cette peur d'abandon se joue mais
00:06:27 on pourra peut-être aussi si certains en ont envie parler du lien avec ses enfants ou avec ses parents
00:06:34 parce qu'on voit aussi que cette peur d'abandon peut provoquer des liens entre parents et enfants
00:06:39 trop trop fort avec parfois même de l'emprise. Avec des liens fusionnels qui empêchent l'enfant
00:06:46 de grandir et qui fait qu'il restera toujours auprès de papa ou maman et puis ensuite des liens
00:06:52 avec les parents parce que comme je le disais tout à l'heure avec l'exemple de l'hospitalisme bien
00:06:59 sûr que c'est dans la petite enfance que cette gestion de l'abandon va se poser c'est à dire
00:07:06 est-ce qu'on a eu et là je parle d'un autre pédiatre psychanalyste Winnicott qui dans les
00:07:12 années 60 a parlé d'un concept qui est intéressant pour cette histoire d'abandon c'est à dire la
00:07:18 capacité à être seul. Et lorsqu'un enfant se sent en sécurité avec une mère suffisamment bonne
00:07:25 qu'il a intégrée comme un bon objet il se sent suffisamment solide et confiant en lui pour pouvoir
00:07:31 gérer les moments où il est tout seul et c'est là où il va être créatif et où il va se sentir à
00:07:35 l'aise. En revanche un enfant qui a eu une maman ou un papa qui n'a pas pu s'occuper de lui
00:07:40 correctement va avoir cette peur de l'abandon et de la solitude. Et toujours dans la recherche
00:07:46 de quelqu'un qui l'aime, quelqu'un qui est là pour sécuriser. Donc déjà peut-être la question
00:07:54 que peuvent se poser ceux qui nous écoutent est-ce que quand vous êtes tout seul un soir un jour
00:08:01 une après-midi ou un matin est-ce que ça provoque chez vous un peu d'angoisse ou pas ? Parce que c'est
00:08:07 ça peut-être déjà le premier indice ? Oui tout à fait c'est cette peur de la solitude. C'est à dire
00:08:14 lorsque je suis tout seul j'ai l'impression d'être abandonné de la terre entière et j'ai besoin vite
00:08:21 de remplir mon agenda ou d'être avec des gens, d'appeler quelqu'un parce que c'est insupportable.
00:08:27 Bon vous pouvez mettre celui de radio ça c'est bien. La solution c'est celui de radio c'est sûr.
00:08:33 Non mais on a tous enfin je crois qu'on a tous une petite peur comme ça plus ou moins consciente
00:08:39 d'une totale solitude. Je crois que ça c'est... Je dirais que même à la limite celui qui se pose
00:08:45 en ermite et qui veut vivre absolument tout seul quelque part ça traduit aussi une névrose. De
00:08:50 toute façon les extrêmes se touchent. Mais on a tous nos petits nos petits rituels pour
00:08:57 justement pallier cette angoisse. Je crois que c'est important quand même aussi de...
00:09:03 De déculpabiliser les gens. Voilà moi je sais que j'ai mes chiens. C'est pas des êtres humains
00:09:10 mais quelque part ça nourrit la solitude. On peut avoir enfin on a tous nos petits trucs. Je crois
00:09:16 qu'il faut être lucide aussi là dessus. D'ailleurs les bébés ils ont un doudou. Mais voilà.
00:09:21 Il faut se trouver un doudou. Oui des très très gros doudous. Voilà donc je crois que c'est
00:09:27 important de bien comprendre que c'est normal. Maintenant ce qu'on va essayer de bien comprendre
00:09:32 durant ces deux heures et on va essayer de vous aider c'est qu'est ce qu'il faut pas faire dans
00:09:35 une relation pour pas justement rendre la relation un peu plus toxique ou un peu bancale. Je crois
00:09:41 que c'est ça le but de cette émission. Oui c'est vraiment tout à fait reconnaître que ça existe.
00:09:48 Reconnaître que la peur de la solitude et de l'abandon elle est légitime. Maintenant si ça va
00:09:54 jusqu'à des comportements un peu pathologiques, un peu extrêmes, c'est là où il faut se questionner
00:09:59 parce que sinon on n'arrivera jamais à guérir. Voilà et si c'est votre partenaire qui est peut-être
00:10:04 dans cette peur, panique de l'abandon, vous pouvez également en témoigner au 0 826 300 300. C'est
00:10:10 Corinne qu'on retrouve dans un instant. 14h16 heures Brigitte Lae, Sud Radio. Avec Hélène Vécalie
00:10:18 nous abordons la peur de l'abandon et comment ça se joue justement dans votre histoire d'amour.
00:10:23 N'hésitez pas à venir nous rejoindre sur Sud Radio comme l'a fait Corinne. Bonjour Corinne.
00:10:28 Bonjour Patrick, c'est un peu ému, excusez-moi. Bonjour Corinne. Bonjour. Donc c'est Hélène aussi
00:10:37 qui est avec nous Corinne. Oui pardon, je suis un peu ému. J'aurais dû dire bonjour Brigitte,
00:10:40 bonjour Hélène. Non mais je vous en prie, je vous en prie. En tout cas c'est juste pour vous dire
00:10:44 que vous n'êtes pas abandonnée, nous sommes deux pour vous soutenir Corinne. L'union c'est la force.
00:10:50 Oui il paraît, il paraît. Mais bon ça dépend quelle union. Parce que parfois on se met en union
00:10:57 pas forcément pour le mieux. Alors racontez-nous. Je ne sais pas par quoi commencer, je vais dire.
00:11:06 Si j'ai des questions je répondrai. Bon alors vous êtes... Moi en fait je m'adresse là à Hélène,
00:11:13 excusez-moi Brigitte. Non non non, allez-y, adressez-vous à Hélène. Non non en fait à
00:11:18 toutes les deux. Moi j'ai subi une petite analyse pendant trois ans, trois heures par semaine.
00:11:24 Le chemin était douloureux mais extrêmement épanouissant. Et en fait j'avais vécu un
00:11:32 traumatisme extrêmement violent à l'âge de 20 ans. Mais étant de nature très optimiste,
00:11:37 positive etc. j'ai continué mon chemin de thérapeute jusqu'à un jour à 50 ans, pas tout
00:11:46 à fait. Je suis allée voir un psychanalyste et qui m'a résumé mon vécu amoureux par, je l'ai
00:11:55 dit à Ema, la chanson de Van Dirking écrite par Gainsbourg « Faire le bonheur avant qu'il ne se
00:12:01 sauve ». C'est quoi votre traumatisme quand vous aviez 20 ans ? On m'enfermait une maison blanche
00:12:14 qui maintenant était un asile de fou, qui a été destructurisé, qui n'existe plus et dans lequel
00:12:23 j'ai subi des choses, vu et subi des choses assez violentes. Enfermée dans une cellule, on
00:12:33 appelait à l'époque une cellule d'observation, donc fermée à double tour, voire plus, avec juste
00:12:41 trois petits barreaux qui étaient ouverts plusieurs fois dans la journée pour voir si j'avais un
00:12:46 comportement normal, j'ai dit vous d'enfin les autres patients, interdiction de sortir. Mais
00:12:52 si on vous enferme dans ce lieu, j'entends bien la souffrance que vous avez éprouvée, elle est
00:12:59 encore présente, mais pourquoi ? Parce que je suppose qu'il y a eu quelque chose qui vous a fait
00:13:04 un petit peu faillir ? Ça a été totalement disproportionné en fait, puisqu'après un
00:13:09 neuropsychiatre a dit à ma mère « mon dieu qu'a vous fait votre fille qui faisait juste une
00:13:14 dépression post-traumatique ». L'annonce de mon père a décédé quand j'avais 17 ans et ma maman
00:13:22 me l'a annoncée en ouvrant la porte de la chambre, j'ignorais même que mes parents étaient divorcés,
00:13:26 que mon père était souffrant. Donc en fait j'ai mené ma vie et je suis allée faire des études
00:13:31 en Allemagne, j'avais 19 ans en fait, et puis je me suis épuisée, les études, le travail, je ne
00:13:38 suis opérate, etc. Et du jour au lendemain, alors que j'avais rencontré quelqu'un, du jour au
00:13:44 lendemain, assise toute la journée du matin jusqu'au soir, je ne voulais plus me nourrir,
00:13:48 plus rien faire. Et voilà, et de là, 15 jours de vacances à Rome, parce que ma soeur était
00:13:53 mariée en Italien, qui n'ont rien changé, et arrivé à Paris, quelques jours toujours de prostration
00:13:58 sur le lit, maman m'a amenée voir un psychiatre, j'étais terrorisée quand je l'ai vue, c'était un
00:14:04 homme qui apparaissait très très âgé, qui me paraissait très bizarre, et puis cinq minutes
00:14:11 plus tard, il m'a demandé comment j'allais, et je ne sais pas, à peine un quart d'heure, pardon,
00:14:17 se sont passées, c'est passé, une ambulance est arrivée, je me suis retrouvée enfermée.
00:14:21 - Oui, c'est incroyable. Vous êtes sortie au bout de combien de temps ?
00:14:27 - Ah ben ça doit vous paraître, moi mon psychanalyste m'a dit qu'il y a des facultés
00:14:31 pour l'écriture, il faut l'écrire ce livre. Parce que si je vous dis, mais probablement pas Hélène,
00:14:36 mais vous, un professionnel, un psychanalyste, si je vous dis "je n'y ai passé que six jours",
00:14:42 vous ne penserez pas forcément que ça n'est que six jours. Moi, c'est six jours et six nuits d'enfer.
00:14:48 - Mais bien sûr, mais vous savez Corinne, la subjectivité des choses, personne n'a en jugé.
00:14:53 - Oui, non, en plus on ne peut pas parler, vous avez coupé le socle, je ne connais pas,
00:14:59 et c'était un asile de fou. C'est-à-dire que j'avais, à pas tout à fait 21 ans,
00:15:05 autour de moi que des gens internés à vie, avec des comportements violents, j'ai subi des
00:15:12 attouchements dans la cellule d'observation, parce que les infirmiers avaient oublié de fermer ma cellule.
00:15:18 - Oui, c'est une histoire de fou, c'est le cas de le dire, franchement ils ont été odieux.
00:15:25 - La compagnie est présente. C'est-à-dire que le psychiatre a demandé à ce que ma mère,
00:15:32 et il y avait également ma tante, m'amènent à l'asile en sa compagnie, enfin de lui,
00:15:37 et moi, les infirmiers sont arrivés avec des caméoles, j'ai hurlé que la porte s'est fermée,
00:15:45 j'ai hurlé que ce n'était pas ma place, et j'ai entendu ma mère dire "mais qu'est-ce que tu veux que je...?"
00:15:49 - Votre mère n'était peut-être pas très bien non plus, de toute façon à ce moment-là.
00:15:54 Et Corinne, aujourd'hui, qu'est-ce que vous en avez fait de cette épreuve ?
00:16:00 - Alors j'ai beaucoup lu Boris Zemlick. J'ai fait de la résilience, mon cheval de bataille,
00:16:10 mais pour que vous compreniez le lien avec votre émission, vous, Bojic et Hélène,
00:16:17 c'est que moi j'ai perdu mon père à 8 ans, mes parents se séparaient, à 17 mon père disparaissait brutalement,
00:16:27 quelques années plus tard, mon deuxième père, je l'appelais aussi, c'était le mari de ma soeur,
00:16:32 se suicide, je me marie, j'allais me marier, et là, j'ai eu un épisode, mon psychanalyse me fait une colère,
00:16:44 ça n'est en aucune manière une bipolarité, je me suis retrouvée en état de choc, face à tout ce bonheur,
00:16:53 et voilà, ça m'a valu une hospitalisation, et au bout de 4 jours on m'a mis sous lithium,
00:16:58 pour des années après me dire que je n'étais pas bipolar.
00:17:01 Et en fait, donc ce mariage n'a pas eu lieu, parce que j'étais hospitalisée, parce que lui ne m'a pas reconnu,
00:17:08 mais il est revenu vers moi, mais moi je l'ai voulu protéger la famille, qui disait qu'il m'avait quittée,
00:17:15 ponctuellement, c'est qu'il ne m'aimait pas.
00:17:19 C'était archi-faux, il était totalement traumatisé.
00:17:22 Et alors après, l'échéma par rapport à l'abandon, c'est que, en fait c'est ça, j'ai eu la chance d'avoir des hommes
00:17:30 qui avaient tout ce que j'adorais, mais j'ai toujours pensé que moi je n'étais pas à la hauteur,
00:17:35 mais je ne l'exprimais pas. Et que du coup un jour je serais abandonnée, parce que je ne valais pas grand chose.
00:17:41 - Oui, vous pensiez que vous ne le méritiez pas ?
00:17:43 - J'avais pas été là 20 ans. Alors justement, c'est très intéressant ce que vous venez de dire,
00:17:47 c'est très intéressant. Mon petit analyste, qui avait beaucoup d'humour, m'a dit "ah bah non,
00:17:52 ils sont beaux, ils veulent tout donner, ils sont faux amoureux, ah bah non, non, non, c'est pas possible,
00:17:58 de cette manière-là, ah bah non, il faut fuir".
00:18:01 C'est pour me trouver. Mais c'est un peu ça qui s'est passé, j'ai été très gâtée par rapport à l'amour
00:18:07 qui m'a été donné. Mais j'ai volontairement, et ça je crois qu'Hélène ne me contredira pas,
00:18:12 parce que j'ai eu la chance de rencontrer un petit analyste passe-tenant et brillant,
00:18:18 il m'a dit "le hasard n'existe pas". Et bizarrement, j'ai toujours été très amoureuse des hommes
00:18:24 que j'ai rencontrés, mais c'était souvent des situations compliquées, puisque l'ex-femme de mon compagnon,
00:18:30 s'est suicidée à cause de nous. Ça c'est ma dernière grande histoire.
00:18:34 - Oui, elle ne s'est pas suicidée à cause de vous, elle s'est suicidée à cause d'elle.
00:18:40 - Oui, c'est ce qu'on m'a dit, je suis collage, je sais, mais si je n'avais pas été là,
00:18:45 c'est celle qui l'empêchait de croire en une hypothétique renouveau avec son ex-mari.
00:18:53 Mais lui, il n'en était pas question, mais moi je me disais si, je n'avais pas été là.
00:18:58 - Ce serait suicidé quand même. Et aujourd'hui, vous en êtes où ?
00:19:03 - Eh bien non, j'adorerais rencontrer quelqu'un, j'ai trois ans quand même de psychanalyse derrière moi,
00:19:08 ça fait 8 qu'il disait "Michel, mon psychanalyse, c'est une force de vie, ma guide d'Inde".
00:19:15 Parce que je sens que... Mais voilà, protéger, protéger, toujours les autres.
00:19:20 J'avais passé sur France 2 pour parler de mon histoire, et j'ai refusé à chaque fois.
00:19:26 - Mais je crois qu'il a raison, Corinne, je pense que vous avez tout à gagner à écrire, pour vous déjà,
00:19:33 parce que vous allez, grâce à ça, mettre des mots sur votre souffrance, on l'entend,
00:19:38 elle est tout à fait là, présente entre les mots, et puis prenez du temps, vous savez,
00:19:45 vous avez commencé le chemin de la guérison, et continuez, et je pense qu'au fil du temps ça va aller bien,
00:19:53 et puis quand vous avez des moments où vous avez l'impression que ça va moins bien,
00:19:56 regardez derrière vous et vous verrez que vous avancez bien.
00:19:59 - Oui, il y a un bon chemin, un beau chemin que vous avez parcouru, bravo, oui.
00:20:03 - Merci en tout cas de votre confiance Corinne, et on vous embrasse.
00:20:06 On fait une petite pause, on retrouve notre sexy news, Floor Chéry qui est avec nous dans un instant.
00:20:11 Réagissez et participez à l'émission au 0826 300 300.
00:20:17 Brigitte Laé, Sud Radio.
00:20:19 Brigitte Laé, Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:20:24 - Et bien Hélène Viecaly, nous retrouvons Floor Chéry qui va nous parler,
00:20:28 oui, il paraît qu'il faut prendre des douches et puis des bains maintenant, on va savoir pourquoi.
00:20:33 - Je vais vous dire pourquoi, mais oui. Aujourd'hui on parle des peurs, de l'abandon,
00:20:37 mais l'une des solutions c'est aussi de se raccrocher à ce qui nous fait du bien,
00:20:40 à ce qui est là tous les matins pour nous dès notre réveil, mais aussi tous les soirs avant de dormir.
00:20:45 Ce avec quoi on peut chanter à tue-tête sans avoir peur du ridicule,
00:20:49 ce devant quoi on peut se mettre à nu sans honte et sans pudeur,
00:20:52 je veux bien sûr parler du bon vieux pommeau de douche, toujours là dans les coups durs.
00:20:57 Pommeau de douche donc qui est souvent un passage érotique que l'on découvre jeune,
00:21:00 quand la seule pièce de la maison familiale qui ferme à clé, c'est la salle de bain.
00:21:04 On estime d'ailleurs qu'environ 30% des hommes comme des femmes adultes
00:21:07 choisissent la salle de bain comme territoire de masturbation privilégié.
00:21:11 - 30% c'est énorme ! - C'est énorme !
00:21:13 Et ça les marques de sextoys l'ont bien compris, et l'ont bien compris très tôt.
00:21:16 Dès les années 2000, l'emblème du sextoy pop et fun à destination des femmes s'impose dans le monde.
00:21:22 Il s'agit du petit canard vibrant que l'on connaît tous,
00:21:25 et qui s'inspire des jouets de bain pour enfants qui marchent très bien à ce moment-là.
00:21:29 Ça a été propulsé par la marque Big Tic Toys et sacralisé par la couturière Sonar Ricciel en 2002
00:21:35 qui a ajouté ces célèbres petites rayures multicolores à l'animal.
00:21:39 Mais même sur les sextoys récents vibrants qui utilisent de moins en moins les piles,
00:21:43 la fonction waterproof qui résiste à l'eau est presque devenue une mention obligatoire sur chacun des emballages,
00:21:49 tant on sait que son utilisation peut se faire à des endroits très mouillés.
00:21:53 - C'est vrai, vous avez raison, ils sont toujours waterproof.
00:21:55 - Ils sont toujours waterproof, et oui, ça c'est parce qu'on en utilise de moins en moins de piles.
00:21:57 On connaît aussi ces sextoys ces dernières années, tout le business autour des jouets intimes de bain.
00:22:02 Les sextoys ventouses, les menottes ventouses, les savons coquins, les boules effervescentes aphrodisiaques
00:22:07 que se développent à vitesse grand V, et là, dans ce bouillonnement de créativité autour des jouets intimes de bain,
00:22:13 on vient de passer un cap, car pour la première fois, une marque développe un pommeau de douche
00:22:18 qui fait aussi office de sextoy féminin.
00:22:21 - Oh c'est drôle !
00:22:22 - En fait c'est un pommeau de douche qui peut s'utiliser...
00:22:24 - Et c'est joli en plus !
00:22:25 - C'est très joli, ça peut s'utiliser de façon très classique,
00:22:28 mais certains modes permettent d'orienter le jet et la pression afin de stimuler la vulve différemment
00:22:34 et se donner un peu plus de plaisir.
00:22:36 - Et puis ce qui est bien en plus, c'est que c'est tout à fait anodin.
00:22:39 On peut rentrer dans votre salle de bain sans qu'on sache...
00:22:41 - Ah ben belle-maman peut se doucher tout à fait tranquillement sous la douche, sans se douter.
00:22:45 - Si elle découvre, elle risque...
00:22:47 la consommation d'eau risque d'augmenter sérieusement dans le foyer !
00:22:51 - C'est donc...
00:22:53 - Non, c'est pas écologique.
00:22:54 - Ah, je... c'est ma chute !
00:22:56 - Ah pardon, je suis désolée, je suis désolée Flo.
00:22:59 - C'est une très jolie collaboration, ce produit de deux marques qualitatives allemandes,
00:23:04 Womanizer et Hansgrohe, qui est déjà un incontournable du matériel de salle de bain,
00:23:09 que je trouve très intéressante parce qu'on est déjà sur un sextoys qui est somme toute très hygiénique,
00:23:13 et surtout sur une stimulation qui est assez nouvelle.
00:23:16 On connaissait le Womanizer à air pulsé, qui stimule donc le clitoris de façon très interne,
00:23:21 et parfois même, c'est le reproche qu'on lui fait, ça manque un peu de naturel.
00:23:25 Là on est sur une stimulation à base d'eau,
00:23:28 et donc sur une stimulation très organique, très externe, très douce,
00:23:31 qui peut convenir parfaitement à certaines femmes qui ont un clitoris sensible,
00:23:35 ou au contraire à celles qui veulent sortir d'une routine masturbatoire très contraignante,
00:23:40 où la vibration doit être très puissante et renouée avec quelque chose de plus doux.
00:23:44 C'est aussi un sextoys qui s'incrit dans une grande tendance actuelle, celle du sexcare,
00:23:49 c'est-à-dire commercialiser des objets d'épanouissement sexuel
00:23:52 avec une coloration qui tourne autour de la santé.
00:23:55 Là en l'occurrence, il permet d'associer la masturbation avec sa routine d'hygiène,
00:23:59 et de promettre en creux un petit moment de bien-être avec une masturbation en solo.
00:24:04 On rappelle aussi que c'est pas parce que vous avez un pommeau de douche sexuel
00:24:06 que c'est une raison pour vous faire une douche vaginale avec tous les shampoings que vous avez à côté de vous,
00:24:10 se mettre des trucs dans le vagin, je le répète, c'est toujours une mauvaise idée.
00:24:13 Et pour les écolo qui nous écoutent et qui seront peut-être perplexes sur l'objet,
00:24:17 je tiens à préciser que cet outil oblige à prendre une douche plutôt qu'un bain,
00:24:21 et c'est toujours ça, d'économiser.
00:24:23 - Ah oui, pourquoi il faut prendre une douche plutôt qu'un bain ?
00:24:27 - Bah si vous faites ça dans le bain, en fait le jet est moins...
00:24:29 - Ah oui, bah bien sûr, à ce moment-là, il faut sortir du bain, du bassin, de l'eau...
00:24:34 - Ça devient compliqué, voilà. Donc, douche.
00:24:36 - Et puis le bain, ça utilise plus d'eau que la douche.
00:24:39 - Ah bah ça je sais, je sais. Je sais, mais je continue à prendre des bains.
00:24:43 Pourtant je suis assez écolo, moi, mais non, j'adore...
00:24:48 - Oui, je suis une grande fan des bains.
00:24:51 - Alors vous savez que j'ai appris ça, puisque je m'en fous, je dis tout,
00:24:55 parce qu'on est sur "Sur Dradio", on parle le vrai.
00:24:57 J'ai changé dans ma salle de bain, dans mon appartement à Paris,
00:25:01 il y avait une douche et j'ai mis une baignoire.
00:25:03 Et alors j'ai appris qu'il y a 10% des gens qui enlèvent la douche pour mettre un bain,
00:25:07 alors qu'il y a 90% des gens qui enlèvent la baignoire pour mettre une douche.
00:25:12 - Ah ces gens ne savent pas vivre.
00:25:14 - Non, non, je trouve qu'au contraire, les Français deviennent très écolos.
00:25:18 Voilà, c'est bien, bravo, bravo.
00:25:21 Et puis comme ça, Flore, nous, on peut garder nos baignoires,
00:25:26 puisqu'il y en a 90% qui les enlèvent.
00:25:29 Bon, c'était drôle.
00:25:31 - Oui, c'est un très bel objet. Je suis toujours très épatée par la créativité des marques,
00:25:36 et en particulier celles qui le font de façon sérieuse et qualitative.
00:25:39 - Oui, c'est un très bel objet. Mais alors Hélène, vous prenez des bains ou des douches ?
00:25:43 - Douches.
00:25:44 - Bon, ben voilà, il faut l'offrir à Hélène, parce que ça ne vous en ferait rien, Flore.
00:25:47 - Je sais.
00:25:48 - Elle veut le garder.
00:25:50 - Je ne l'ai pas encore testé.
00:25:52 - De toute façon, on peut prendre une douche dans sa baignoire.
00:25:54 - On peut tout à fait prendre une douche dans sa baignoire, d'où l'intérêt d'avoir une baignoire, oui.
00:25:58 - Voilà, donc comme ça, vous pouvez garder l'objet.
00:26:00 On a bien compris que vous voulez le garder.
00:26:02 - Elle rougit un petit peu.
00:26:04 - Merci, Flore chérie. En tout cas, on peut vous retrouver bien sûr sur mysweetfantasy.com
00:26:09 si vous avez des fantasmes, allez voir ce site, c'est toujours très intéressant.
00:26:13 Karine, bonjour.
00:26:15 - Oui, bonjour. Bonjour Brigitte et bonjour à votre invitée.
00:26:18 - Bonjour Karine.
00:26:19 - Hélène Vecchiali qui est avec nous. Voilà.
00:26:21 - Bonjour Hélène.
00:26:23 - Eh oui, eh oui. Bon, alors Karine, trois questions, puis ensuite vous pourrez en poser une à Hélène.
00:26:29 Alors, je vais vous demander de noter sur 10, quelle est chez vous votre blessure ou votre peur d'abandon ?
00:26:36 Vous comptez ?
00:26:42 - Non, oh là là, je dirais 6-7.
00:26:47 - Vous m'étonniez 6-7, donc quand même une assez grande peur d'être abandonnée.
00:26:52 - Oui, oui.
00:26:54 - Oui, oui. Soyez pas triste, c'est pas grave.
00:26:56 Le tout c'est le savoir déjà.
00:26:59 - Oui, tout à fait, oui, oui, très.
00:27:03 - Deuxième question, combien avez-vous eu de partenaires ? Plutôt 1 ou plutôt 100 ?
00:27:09 - Alors partenaires sexuels ou pas forcément ?
00:27:12 - Ah, ça c'est une vraie question. Généralement les femmes considèrent qu'elles ne comptabilisent que quand c'est un partenaire,
00:27:19 quand c'est pas uniquement un coup d'un soir. Et les hommes comptent tout, ce qui explique la différence entre le nombre d'hommes chez les hommes et le nombre chez les femmes.
00:27:29 - Alors je dirais plutôt, pas 1, mais plutôt 1 que 100, ça c'est sûr.
00:27:34 - Plutôt 1 que 100, d'accord, très bien. Et puis, dernière question, puisqu'on parlait des jouets, est-ce que vous aimez les jouets ?
00:27:44 Est-ce que vous les utilisez ou est-ce que vous utilisez vos doigts ou est-ce que vous ne vous masturbez pas ?
00:27:48 - Alors les objets non, pas vraiment. Par contre la douche, oui.
00:27:54 - Je crois que la chronique de Flore Chéry vous a vachement intéressée alors.
00:28:00 - On m'a parlé en tout cas, parce que je le pratique, donc ça m'a parlé.
00:28:03 - Oui, le jet de douche, c'est bien.
00:28:06 - Rien de mieux, le plus doux.
00:28:08 - En tout cas ça fait partie des grands classiques.
00:28:10 - D'accord.
00:28:11 - Eh bien je vous laisse poser une question à Hélène Véchiali, elle vous écoute, allez-y.
00:28:15 - Alors c'est une question sur quoi ? N'importe quelle question ?
00:28:20 - Ah bah vous posez la question que vous voulez, soit une question qui vous intéresse, soit une question à Hélène, comme vous voulez, c'est libre.
00:28:27 - J'ai des problèmes donc à rencontrer des hommes, j'ai l'impression que les hommes sont plus attirés pour coucher.
00:28:40 Est-ce que j'ai juste, enfin juste c'est pas une question de savoir si j'ai raison ou pas raison,
00:28:45 mais est-ce que la plupart des hommes sont vraiment attirés pour le sexe, ou est-ce qu'on peut aussi considérer qu'on peut être attiré amicalement ?
00:28:54 - Je crois pas du tout, bien sûr que les hommes sont attirés par le sexe,
00:28:58 mais je crois que lorsqu'il y a une rencontre amoureuse, ils sont attirés et par le sexe et par la personne.
00:29:04 Et je crois pas que tous les hommes...
00:29:07 - Ne pensent qu'à ça ?
00:29:08 - Bien sûr qu'ils pensent qu'à ça, et tant mieux, mais s'ils rencontrent la bonne personne, et bien ils pensent à ça et à l'amour.
00:29:17 - Alors c'est plutôt dans le sens où par exemple si on est sur des sites de rencontre et qu'on précise que c'est une rencontre amicale,
00:29:25 c'est là un peu ma question, c'est que c'est difficile de rencontrer quelqu'un amicalement, j'ai peur que les hommes pensent plus d'abord au sexe avant de...
00:29:34 - Je pense que si vous êtes sur un site de rencontre...
00:29:39 - Amicale, je veux dire.
00:29:41 - Là je crois pas, je crois pas qu'un homme aille sur un site de rencontre pour rencontrer une amie,
00:29:46 je crois qu'ils vont sur un site de rencontre pour rencontrer une femme avec laquelle ils peuvent avoir une relation sexuelle et plus s'y affiniter.
00:29:54 Donc ce que vous dites c'est que vous aimeriez rencontrer un homme pour être amie ?
00:29:59 - Un homme, une femme, peu importe, oui pour de l'amitié, pour boire un verre, pour sortir au cinéma, boire un verre de soie.
00:30:07 - Il me semble que pour de l'amitié il vaut mieux chercher une femme parce que effectivement sur un site de rencontre je crois pas qu'un homme puisse comprendre que vous liez que de l'amitié.
00:30:18 Les hommes vont sur les sites de rencontre pour rencontrer des femmes et puis avoir une relation sexuelle et éventuellement tomber amoureux.
00:30:25 Tout peut arriver mais juste de l'amitié à mon avis, le message leur paraît ambigu à eux.
00:30:33 Si pour vous il est pas, pour eux c'est ambigu.
00:30:36 - Oui voilà c'est ça, c'est que pour moi ça l'est pas et que pour la personne en face d'accord.
00:30:40 Mais fallait que j'ai une réponse à ça parce que je me posais pas mal de questions là-dessus.
00:30:45 Donc en fait c'est pas la peine d'aller sur des sites de rencontre pour rencontrer des femmes.
00:30:49 - Mais dans votre intérêt visiblement je pense que le mieux c'est peut-être de rencontrer un peu les personnes qui seraient autour de vous.
00:31:00 Peut-être aller dans une association, essayer de trouver des activités où vous pourrez rencontrer des gens.
00:31:09 Et à ce moment-là vous rencontrerez même peut-être des hommes avec qui vous deviendrez amis.
00:31:14 - Ce sera parce qu'il y aura eu des affinités de part peut-être par exemple si vous aimez jouer aux cartes,
00:31:19 si vous aimez aller vous faire de la randonnée, si vous aimez pourquoi pas une chorale.
00:31:26 Il y a quand même aujourd'hui de plus en plus de capacités à rencontrer des gens dans des goûts communs.
00:31:35 Et à ce moment-là vous rencontrerez forcément aussi des hommes et avec certains il pourra y avoir des affinités amicales.
00:31:43 - D'accord, j'ai bien fait de poser la question alors. C'est parfait. Merci beaucoup pour votre réponse.
00:31:49 - Il faut toujours poser les questions qui nous traversent l'esprit. C'est toujours parce que les réponses nous permettent toujours d'avancer.
00:31:57 Merci Carine. On fait une petite pause. On continue bien sûr avec vous "La peur de l'abandon".
00:32:03 "Comment s'ennuie l'amour ?" On en parle avec vous au 0826 300 300.
00:32:08 14h16 heure, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:32:12 - Nous sommes en compagnie de Hélène Vécali et nous évoquons donc la peur d'être abandonnée.
00:32:19 C'est évidemment, on l'a dit tout à fait au début de l'émission, une peur tout à fait normale, j'allais dire presque viscérale.
00:32:27 Donc vous pouvez bien sûr en parler avec nous au 0826 300 300. C'est ce qu'a fait Julie. Bonjour Julie.
00:32:34 - Bonjour, bonjour Brigitte et bonjour Hélène.
00:32:37 - Bonjour Julie.
00:32:38 - Je suis heureuse de vous recevoir sur l'antenne. Voilà, je ne dis plus merci pour l'émission que j'écoute assez régulièrement.
00:32:49 Aujourd'hui du coup, je veux bien vous parler de mon expérience concernant la blessure d'abandon et de rejet.
00:32:57 Alors de rejet que j'ai pu, comment dire, vivre à 16 ans, 36 ans et 50 ans.
00:33:07 Donc j'ai perdu beaucoup d'hommes dans ma vie et très petit. Il y a eu l'absence d'un parent.
00:33:16 Après il y a eu des attachements qui n'ont pas pu se faire. Etant enfant, je me suis sentie donc en insécurité affective.
00:33:24 Et cela a eu des conséquences sur le couple et dans ma vie professionnelle aussi.
00:33:29 Alors dans ma vie de couple, il y a eu de la dépendance affective. Il y a eu un manque de confiance en moi par rapport aux autres.
00:33:38 - Donc c'est vous qui étiez dans cette dépendance.
00:33:40 - Oui, oui. J'ai été en couple très exigeante par manque de quelque chose, je pense, quand j'étais enfant en tout cas.
00:33:54 J'ai été aussi dans le sacrifice permanent. J'ai accepté des fois l'inacceptable dans une relation.
00:34:01 Et j'ai répété plusieurs fois ce même schéma. Dans le travail, il y avait un manque de confiance en moi et aux autres.
00:34:12 La peur de décevoir. J'étais trop gentille et aimable en toutes circonstances.
00:34:17 Et je ne savais pas dire non. Et j'avais vraiment soif de reconnaissance.
00:34:24 - C'est bien parce que vous utilisez l'imparfait. Donc peut-être que ça va mieux.
00:34:29 - Oui, oui, ça va mieux. Ça va mieux, bien sûr.
00:34:33 Comme vous dites très souvent, on n'est jamais vraiment complètement construit.
00:34:42 Et on apprend tout au long de la vie à se connaître mieux.
00:34:47 - Bien sûr.
00:34:48 - En tout cas. Donc comment guérir ? J'ai d'abord été dans l'acceptation après avoir beaucoup réfléchi.
00:35:00 - Réfléchi toute seule ou vous vous êtes fait accompagner ?
00:35:04 - Toute seule, je me suis fait accompagner aussi. Parce que j'avais vraiment besoin de cicatriser.
00:35:11 Et c'est vrai qu'en acceptant le problème pour pouvoir le dépasser, ça va beaucoup mieux.
00:35:19 Et puis j'ai pu tout au long de ces années le retourner à mon avantage aussi.
00:35:26 Parce que comme on n'est jamais construit, on se découvre un petit peu plus au fur et à mesure de sa vie.
00:35:33 Et maintenant à chaque difficulté, j'accueille tout ce qui se manifeste en moi.
00:35:40 Par rapport aux émotions, tout ce qui est douloureux, mais tout ce qui est aussi lumineux.
00:35:44 J'arrive à avoir aussi le lumineux.
00:35:47 Et chaque difficulté me permet de grandir un peu plus.
00:35:51 Et j'essaye en tout cas, quand ça m'arrive, de transformer cela en quelque chose de plus doux.
00:35:56 Par des activités de danse, de dessin, de peinture.
00:36:01 - Déjà ce qui est bien, c'est que vous vivez un peu pour vous.
00:36:05 Parce que finalement, quand on commence à pouvoir vivre pour soi, à s'accorder des plaisirs pour soi,
00:36:12 c'est que déjà on est un petit peu moins dans une dépendance.
00:36:16 - Oui, tout à fait. - Et on se respecte.
00:36:19 - Et vous savez dire non maintenant ?
00:36:21 - J'arrive à dire non, oui.
00:36:24 On ne peut pas dire encore "je sais toujours dire non", mais j'arrive à le dire.
00:36:29 - Il ne faut pas toujours dire non, de toute façon.
00:36:31 - Oui.
00:36:33 - C'est oui et non.
00:36:35 - Voilà. Et c'est vrai que j'ai vécu aussi...
00:36:40 Comment dire ? J'ai perdu à 40 ans mon mari.
00:36:45 - Décédé, vous voulez dire ?
00:36:48 - Oui, décédé.
00:36:51 Et en fait, j'ai souffert de thanatophobie.
00:36:55 Alors je ne sais pas si les auditeurs savent ce que cela veut dire.
00:37:00 C'est un sentiment de peur, d'inquiétude lié à la mort.
00:37:03 - Oui.
00:37:05 - Et en fait, cette peur, parfois encore, elle existe chez moi.
00:37:09 - C'était brutal la manière dont tu es partie ?
00:37:12 - Oui. - Donc c'est normal.
00:37:15 - Oui.
00:37:17 - Là, pour le coup, c'est un abandon terrible aussi.
00:37:20 Ça ravive le syndrome d'abandon.
00:37:24 - Tout à fait.
00:37:26 - C'était vraiment... Comment dire ?
00:37:30 Très difficile à vivre lorsque j'avais des relations avec des hommes.
00:37:36 Après, quelques années quand même.
00:37:39 Et c'était une vraie phobie.
00:37:44 Donc en fait, je pouvais avoir un acte sexuel,
00:37:47 mais je m'arrangeais toujours pour ne pas avoir à dormir avec la personne.
00:37:51 Et cela se manifestait lorsque je m'apercevais que l'autre avait une mauvaise alimentation,
00:38:00 une mauvaise hygiène de vie.
00:38:02 Pour moi, c'était le facteur déclencheur.
00:38:05 - Oui, le signe qu'il pouvait mourir, donc on s'en va.
00:38:08 Pour ne pas revivre ce traumatisme.
00:38:10 - Voilà. Et par rapport à ça, une fois, j'ai eu très très peur.
00:38:14 Et pour le coup, j'ai joué à la carte retournée.
00:38:19 Voilà. C'est moi qui l'ai abandonnée.
00:38:22 - Vous avez bien avancé, parce que visiblement, vous êtes assez lucide sur beaucoup de choses.
00:38:27 - Oui, j'ai vraiment bien analysé.
00:38:30 - Vous êtes seule aujourd'hui ?
00:38:32 - Oui, je suis toujours seule.
00:38:35 C'est vrai que je rencontre beaucoup d'hommes,
00:38:38 mais des hommes qui justement ne me correspondent pas forcément.
00:38:42 Et puis, par rapport à l'hygiène de vie,
00:38:47 je me demande s'il n'y a pas de risque.
00:38:49 - Vous leur faites faire un bilan de santé avant de vous engager ?
00:38:52 - Non, mais par contre...
00:38:56 - C'est comme une assurance.
00:38:59 - Non, mais par contre, je vais...
00:39:02 Alors, je le fais moins, mais chez mes amis et chez mes compagnons,
00:39:10 au début, je regarde ce qu'il y a dans le frigo.
00:39:15 - Mais vous savez qu'on peut mourir en bonne santé.
00:39:19 - Je le sais. J'en suis tout à fait consciente.
00:39:24 - Mais ça reste une sorte de rituel qui vous rassure.
00:39:29 - Voilà. J'arrive à me moquer de moi, bien évidemment.
00:39:32 - Oui, on entend.
00:39:36 - Et donc, je me suis fait aider.
00:39:38 C'est vrai que j'ai fait de l'EMDR, j'ai fait de la psychologie,
00:39:41 j'ai fait de la médecine chinoise, j'ai fait des séances d'épithérapie.
00:39:45 Notamment l'année dernière, quand j'ai vécu la troisième fois,
00:39:50 du coup, un sentiment de rejet.
00:39:55 Et j'avais beaucoup conseillé le livre de Natacha Kalistremy à des amis.
00:40:04 Et au final, je l'ai acheté et j'ai regardé un petit peu dedans.
00:40:08 Ça m'a aidée. Ça m'a donné des compléments d'information.
00:40:12 - Parce que c'est un peu le propos de l'émission aujourd'hui,
00:40:15 est-ce que justement cette peur que l'autre ait un accident,
00:40:20 ou en tout cas s'en aille de manière brutale comme ça,
00:40:23 est-ce que vous avez l'impression que ça nuit à votre capacité aujourd'hui
00:40:26 de vous engager ou d'avoir une relation qui fonctionne bien ?
00:40:29 Parce que ce serait ça le danger.
00:40:32 - Alors oui, j'ai l'impression que ça nuit à mes relations.
00:40:37 - Alors c'est ça peut-être qu'il faut essayer de dépasser.
00:40:40 - Je ne sais pas certainement, j'ai encore un travail à faire.
00:40:44 - Est-ce que l'idée que cette peur que l'autre ne meurt,
00:40:50 et c'est une question que je vous pose, ce n'est ni un jugement ni une affirmation,
00:40:55 est-ce que ça ne serait pas une façon pour vous de cacher une peur d'abandon psychique ?
00:41:04 C'est-à-dire de vous maintenir dans cette peur que l'autre ne meurt.
00:41:10 Est-ce que ça ne viendrait pas occulter une réflexion sur un abandon de ce que vous êtes,
00:41:17 parce que vous n'êtes pas assez bien, parce que vous n'êtes pas assez jolie,
00:41:19 pas assez désirable, pas assez humaine ?
00:41:21 - Alors autrefois oui. Plus jeune, oui.
00:41:26 - Je me permets de faire cette hypothèse, parce que le fait d'aller ouvrir les frigos,
00:41:31 on est encore dans quelque chose qui viendrait peut-être souligner une peur de l'abandon autre,
00:41:39 et qui serait masquée par cette peur que l'autre ne meurt.
00:41:42 Je ne sais pas si je suis claire dans ma question.
00:41:44 - Si, si, si, je réfléchis en même temps, je vais y réfléchir.
00:41:48 Je vais y réfléchir, je ne m'étais pas posée cette question-là comme ça.
00:41:52 - Parce qu'on aime bien rationaliser nos peurs en fait, Julie.
00:41:56 - Tout à fait.
00:41:57 - En plus c'est tout à fait compréhensible le traumatisme d'avoir son compagnon
00:42:03 qui meurt d'une manière un petit peu comme ça, brutale.
00:42:06 C'est un traumatisme, donc ça pourrait justifier votre peur actuelle,
00:42:11 mais qui peut être en effet une peur plus profonde,
00:42:14 et qui sera donc masquée, qui sera donc plus facile à régler si vous en êtes vraiment conscient.
00:42:21 Tandis que tant que vous pensez que c'est juste une question de regarder dans les frigos,
00:42:26 ça ne vous fera pas avancer quoi.
00:42:28 - Bon, il y a dix ans, ça date d'il y a dix ans,
00:42:31 donc maintenant je le fais moi, mais je regarde quand même.
00:42:34 Je le regarde en m'amusant un petit peu, mais je le fais quand même.
00:42:37 Et peut-être aussi que...
00:42:39 - Faites leur bien à manger, on garde un ordre.
00:42:42 - Ça peut venir de la naissance aussi, ça peut venir de la naissance,
00:42:44 parce qu'à la naissance, j'avais travaillé,
00:42:47 j'avais travaillé quand j'avais, je ne sais pas, une trentaine d'années.
00:42:51 J'avais peur de beaucoup de choses,
00:42:54 et en fait, on s'était aperçu que j'avais le cordon ombilical autour du cou.
00:42:58 Et c'était peut-être lié à ces peurs-là.
00:43:01 - Oui, et c'est aussi une mémoire traumatique qui peut expliquer les choses.
00:43:08 Mais comme le disait Brigitte, effectivement, objectivement,
00:43:12 il y a ce cordon autour du cou, objectivement, il y a des hommes qui sont morts.
00:43:17 Mais quelquefois, ça permet de se donner à soi la légitimité de,
00:43:23 j'ai peur que l'autre meure alors qu'au-dessous,
00:43:26 il y aurait peut-être autre chose à travailler.
00:43:29 - Absolument. Et puis, en tout cas, vous avancez, c'est ça qui est important.
00:43:34 - Oui, bravo, parce qu'il y a un vrai travail en profondeur qui est fait.
00:43:39 - Merci beaucoup Julie, en tout cas, de cet échange.
00:43:42 - Merci Julie.
00:43:43 - Alors, la petite devinette du jour, Hélène Vécailly,
00:43:46 pourquoi le mariage n'est pas une loterie ?
00:43:49 Vous avez le temps des infos, évidemment, pour nous trouver la réponse.
00:43:53 On va continuer, évidemment, à parler de cette blessure d'abandon
00:43:57 qui, parfois, rend la relation toxique.
00:44:00 C'est un peu l'angle que nous abordons aujourd'hui,
00:44:02 parce que la peur d'abandon, on en parle souvent de cette blessure d'abandon.
00:44:06 Mais aujourd'hui, on la projette un petit peu plus dans le couple.
00:44:09 Si vous avez envie de réagir, 0826 300 300, à tout de suite.
00:44:17 - Sud Radio, il est 15h.
00:44:19 - Sud Radio !
00:44:22 - Parlons vrai.
00:44:24 - Les infos, nous retrouvons Florian Laffont.
00:44:26 - Bonjour à tous. L'Italie tout entière pleure la mort de Silvio Berlusconi,
00:44:31 figure emblématique de la vie politique italienne et des médias, homme d'affaires.
00:44:35 Il est mort aujourd'hui à l'âge de 86 ans, déçu d'une leucémie.
00:44:39 Ses funérailles d'Etat seront organisées mercredi à Milan.
00:44:43 De nombreux politiques le rendent hommage, à commencer par l'actuelle première ministre italienne,
00:44:47 Giorgia Meloni, qui a salué l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie.
00:44:52 Hommage également de Vladimir Poutine, envers, je cite, "un vrai ami".
00:44:56 Le président russe déplore une perte irréparable.
00:44:59 Dans l'actualité également, le gouvernement, une nouvelle fois sous pression.
00:45:03 La motion de censure de l'ANUP pour faire tomber l'exécutif est débattue,
00:45:07 cet après-midi à 16h à l'Assemblée Nationale.
00:45:10 Elle a été déposée la semaine dernière par les députés insoumis,
00:45:13 après l'échec de l'abrogation de la réforme des retraites.
00:45:16 Mais encore une fois, peu de chance de voir l'exécutif chuter.
00:45:19 Seuls les députés RN ont annoncé qu'ils voteraient cette motion.
00:45:23 Bruno Le Maire, dans la tourmente, le ministre de l'Economie,
00:45:26 est visé par une enquête concernant le financement de campagne de son micro-parti,
00:45:30 lors de la primaire de la droite en 2016.
00:45:33 Selon Mediapart, il serait question de dettes non payées à des prestataires.
00:45:37 Il pourrait constituer un financement illégal de campagne.
00:45:40 La Meuse et la Meurthe-et-Moselle, placées en vigilance orange,
00:45:43 pour risque élevé de feux de forêt.
00:45:45 Météo France, alerte sur les conditions météorologiques qui aggravent le risque d'incendie.
00:45:49 Trois autres départements seront également concernés.
00:45:52 Demain, La Moselle, Paris et les Hauts-de-Seine.
00:45:55 On rappelle que le service de météo des Forêts a été lancé le 1er juin par Météo France
00:45:59 pour alerter la population sur le risque de départ d'incendie.
00:46:02 Et puis, vous allez, pour certains d'entre vous, pouvoir voyager en train gratuitement
00:46:07 entre la France et l'Allemagne.
00:46:09 Un pass a été lancé officiellement aujourd'hui.
00:46:11 Ce billet sera offert à 30 000 Français et 30 000 Allemands âgés de 18 à 27 ans.
00:46:17 Si vous êtes concerné, vous pouvez tenter de l'obtenir en vous inscrivant sur la plateforme passfranceallemagne.fr.
00:46:23 Voilà pour l'essentiel de l'actu.
00:46:25 Passez une excellente journée. A notre écoute.
00:46:27 14h16, Brigitte Laëssu de Radio.
00:46:31 Nous évoquons avec Hélène Vécali, qui est avec nous, la blessure d'abandon
00:46:36 qui souvent nous entraîne à des comportements qui nous empêchent de vivre bien nos histoires d'amour.
00:46:42 On en parle avec vous, bien sûr, sur Sud Radio au 0826 300 300.
00:46:46 Je rappelle aussi qu'Hélène Vécali est l'auteur de différents livres.
00:46:49 Le dernier, "Un zèbre sur le divan" dans les éditions Albin Michel,
00:46:53 où vous évoquez les personnes au potentiel intellectuel.
00:46:59 D'abord, la réponse à ma devinette.
00:47:03 Pourquoi le mariage n'est pas une loterie ?
00:47:05 Parce que ce n'est pas un jeu.
00:47:10 C'est pas mal, pas mal.
00:47:11 Non mais tout simplement parce que parfois, à la loterie, on peut gagner.
00:47:14 Tandis qu'au mariage, c'est rare qu'on gagne.
00:47:17 Malheureusement. Bonjour Nadia.
00:47:19 Bonjour Brigitte et bonjour Hélène.
00:47:21 Bonjour Nadia.
00:47:22 Ravie de pouvoir collaborer à nouveau à votre émission.
00:47:25 Merci.
00:47:26 Vaste sujet que celui de l'abandon.
00:47:29 Comme vous le disiez, c'est justement, je pense qu'on souffre tous
00:47:32 à plus ou moins grande échelle d'un sentiment d'abandon.
00:47:37 Moi, j'ai pu repérer mes trois grandes blessures,
00:47:40 l'abandon, le rejet et surtout la trahison.
00:47:43 Donc, surtout trahison et abandon.
00:47:45 Pour faire très très bref, j'ai été enlevée,
00:47:49 j'étais déjà passée dans l'émission.
00:47:51 J'avais un papa à Kabyle.
00:47:53 J'étais enlevée pendant six ans en Algérie avec mon frère.
00:47:56 J'ai été séparée de ma mère à 12 ans.
00:47:59 J'en suis rentrée à 18 ans.
00:48:01 Je me suis sentie forcément abandonnée là-bas.
00:48:04 D'autant qu'une fois arrivée là-bas, mon père nous a clairement abandonnés
00:48:08 puisqu'il ne s'occupait que financièrement de nous.
00:48:11 Et puis, à notre retour en France, je n'ai pas reçu l'attention,
00:48:17 l'amour que j'attendais de ma mère.
00:48:21 Donc, à nouveau, il y a ce sentiment d'abandon, de rejet.
00:48:26 Et ça a rythmé effectivement toutes mes relations amoureuses,
00:48:31 j'ai envie de vous dire quasiment jusqu'à aujourd'hui.
00:48:34 Aujourd'hui, j'ai 53 ans.
00:48:37 - On va essayer d'être un peu plus précis, Nadia,
00:48:42 pour que ceux qui nous écoutent comprennent bien.
00:48:44 C'est-à-dire que, OK, vous avez compris vos blessures d'enfance et d'adolescence.
00:48:50 Ça, c'est une chose.
00:48:51 Mais comment concrètement, dans vos couples respectifs,
00:48:55 ou dans votre couple, si vous n'en avez eu qu'un,
00:48:57 vous réagissez par cette peur d'être quittée ?
00:49:03 - Alors, ça se traduisait comme le témoignage précédent de Julie.
00:49:07 Je crois qu'elle s'appelait Julie.
00:49:08 Je ne savais pas dire non.
00:49:10 Je me modelais finalement à ce qu'attendait l'autre.
00:49:15 J'avais une grande peur d'être trompée et donc abandonnée.
00:49:19 - Donc, une soumission ?
00:49:22 - Une forme de soumission, parce que j'ai quand même beaucoup de caractère.
00:49:26 Donc, forcément, à un moment donné, mon naturel reprenait le dessus.
00:49:30 Donc, il y avait cette bagarre en moi entre me soumettre.
00:49:36 Mais, clairement, celui qui a été le père de mes enfants,
00:49:39 avec qui je suis restée 17 ans,
00:49:41 j'ai clairement choisi, au bout de quatre ans de relation, d'être soumise.
00:49:46 De le laisser prendre la main.
00:49:49 Et de temps en temps, je me revelais.
00:49:51 J'ai fini par le quitter au bout de 17 ans.
00:49:53 Mais je le laissais quand même prendre le dessus.
00:49:58 Et ça pouvait se traduire par, du coup, de la soumission,
00:50:03 de dire oui alors que je criais non à l'intérieur, etc.
00:50:08 Et après cette relation, j'ai eu une autre relation,
00:50:12 un homme que j'ai beaucoup aimé.
00:50:14 Et aujourd'hui, 15 ans après, je m'aperçois que cet homme,
00:50:19 finalement, avait aussi ce sentiment d'abandon.
00:50:25 Et il se traduisait, mais ça je ne l'avais pas compris au début,
00:50:28 il se traduisait par un problème d'engagement.
00:50:31 Et aujourd'hui, alors il n'est toujours pas engagé, et moi non plus,
00:50:37 mais aujourd'hui, je me pose la question, justement,
00:50:40 suite aux témoignages que j'entendais, où est-ce que j'en étais ?
00:50:43 Et comme je vous avais demandé tout à l'heure sur les trois questions,
00:50:47 si on pouvait noter, je crois qu'aujourd'hui, je suis,
00:50:51 on va dire à 4, à 4 sur 10.
00:50:54 - C'est pas mal. - Je suis seule.
00:50:56 - C'est pas mal. - Oui, je pense que j'ai pas mal avancé.
00:50:58 Alors, vos émissions m'ont vraiment beaucoup aidée,
00:51:01 puisque j'ai découvert des intervenants incroyables, dont Hélène.
00:51:06 Effectivement, toute sa partie sur les hyper, les zèbres me parle beaucoup.
00:51:12 Les travaux avec Chabit Langlois, évidemment, ça m'a énormément aidée.
00:51:18 Je suis seule, en n'ayant pas le sentiment d'être malheureuse d'être seule.
00:51:23 Parfois, il m'arrive de temps en temps de dire...
00:51:26 - Mais c'est normal, ça. - Voilà.
00:51:28 Mais sinon, je refuse même parfois des invitations, des sollicitations,
00:51:32 parce que j'ai envie de me retrouver seule avec moi-même,
00:51:35 de me poser, de prendre un livre, de rêver, de méditer,
00:51:38 enfin de faire un petit peu mes petites choses à moi,
00:51:41 en me sentant vraiment bien, en me disant "Waouh, oh là là,
00:51:45 parce que c'est génial ce moment que je passe".
00:51:48 Et en même temps, je me demande si quelque part, j'ai pas mis une forme de protection,
00:51:52 et que je m'accommode bien de cette solitude, parce que ça ne me gâche pas.
00:51:57 - Oui. J'aurais une question à vous poser,
00:52:00 parce que je vous entends avec une grande force,
00:52:04 une grande force intérieure, une grande énergie.
00:52:08 Or, ce que vous décrivez dans votre enfance, ce sont quand même des tragédies.
00:52:12 Donc, est-ce que de 0 à 12 ans, votre mère a été très présente et très aimante ?
00:52:18 Ce qui n'est peut-être pas forcément le cas, si quand vous êtes revenue, elle n'a pas été là.
00:52:24 Ou est-ce que de 0 à 12 ans, il y a eu des tuteurs de résilience ?
00:52:28 Je veux dire, par là, est-ce que vous avez eu des grands-parents aimants, une tante, un oncle ?
00:52:32 - Oui, je pense que c'est plus ça. Ma mère n'a jamais été une grande maman,
00:52:37 elle n'avait pas trop la fibre maternelle.
00:52:39 Elle a refait sa vie avec mon beau-père, que j'aimais beaucoup.
00:52:42 Lui, il nous a apporté dans un sens, parce qu'il avait un côté plus paternant,
00:52:48 et donc on faisait plus de choses avec lui, là où ma mère nous élevait,
00:52:52 avec des valeurs, avec des choses comme ça.
00:52:55 - Et donc, ce beau-père, vous l'avez rencontré, vous aviez quel âge ?
00:52:59 - J'avais quasiment 7 ans, de 0 à 12 ans.
00:53:03 - D'accord. Donc, il a quand même été là.
00:53:06 - D'accord. Parce qu'on sent qu'il y a forcément eu quelqu'un
00:53:09 qui vous a ouvert à l'affection, à la tendresse,
00:53:13 et qui vous a donné une petite force pour ensuite que vous puissiez en faire une grande...
00:53:20 - Oui, alors, je pense qu'effectivement, il nous a apporté cette petite part,
00:53:26 et après, honnêtement, je me suis quand même beaucoup construite toute seule,
00:53:30 grâce à des modèles qui ne faisaient pas partie de ma famille,
00:53:33 mais bon, je suis quelqu'un d'assez curieux,
00:53:36 et Julie parlait de Boris Cyrulnik, mais moi, c'est quelqu'un que j'admire,
00:53:41 et je crois que j'ai écouté toutes ses conférences, j'ai lu tous ses livres,
00:53:44 des choses comme ça, donc je pense, peut-être aussi un trait de caractère.
00:53:48 - Oui, oui, je pense que vous les avez lus, mais plus tard.
00:53:51 Moi, ce que je voulais dire, c'est que dans la petite enfance,
00:53:54 quand on a réussi à se sortir de choses graves,
00:53:58 comme cet enlèvement qui est quand même énorme,
00:54:00 et ensuite, pour être abandonné,
00:54:03 c'est dans la petite enfance où il y a des personnes comme ça,
00:54:07 qui vont vous aider à développer de la tendresse, de l'affection,
00:54:13 et vous donner un petit peu des bases solides,
00:54:16 pour pouvoir arriver aujourd'hui à lire ses livres,
00:54:19 et à vous questionner, et à avancer.
00:54:22 - Je crois que c'est important, d'ailleurs,
00:54:24 excusez-moi Nadia, je vous redonne la parole dans un instant,
00:54:26 je crois que c'est important de bien comprendre que,
00:54:28 dans la prime enfance, c'est parfois un instituteur,
00:54:32 c'est parfois même un animal, c'est parfois la nature,
00:54:36 mais il y a quand même beaucoup de choses
00:54:40 qui permettent de tenir debout,
00:54:42 et je crois que c'est vraiment important qu'on l'entende,
00:54:45 parce que sinon, on a toujours un peu tendance à penser
00:54:48 que sous prétexte qu'on a eu, en effet, des parents un peu défaillants,
00:54:52 on ne peut pas retrouver une force intérieure.
00:54:55 L'enfant a quand même, c'est de la pâte à modeler,
00:54:59 il est quand même capable de s'appuyer sur des choses
00:55:03 qui sont parfois, ça peut même être de la lecture,
00:55:06 ça peut être, enfin, c'est très vaste.
00:55:09 - Oui, oui, alors c'est vrai que là-bas, je lisais,
00:55:12 je pouvais lire un livre par jour tellement je n'avais rien d'autre à faire,
00:55:15 et j'avais mon frère aussi, nous étions enlevés à deux,
00:55:18 donc on y était tous les deux,
00:55:20 et j'ai eu aussi une amie que j'ai retrouvée il y a deux ans,
00:55:23 une amie là-bas qui m'a beaucoup aidée,
00:55:26 qui passait des lettres en cachette, qui venait me voir,
00:55:29 qui m'apportait des devoirs, des choses comme ça,
00:55:32 qui aussi, quelqu'un avec beaucoup de force et de caractère,
00:55:35 et des parents adorables, qui m'a été d'un grand soutien,
00:55:39 et je pense que ça m'a apporté, je sais que je me souviens,
00:55:42 parce qu'il y a beaucoup de choses que j'ai oubliées,
00:55:44 mais je sais que je me souviens que j'avais tenu le coup pendant six ans,
00:55:49 grâce à elle et deux, trois filles aussi,
00:55:52 avec qui je pouvais rire, faire des bêtises,
00:55:56 plaisanter, des choses comme ça, c'était ma soupape.
00:56:00 - Le lien n'était pas totalement coupé entre 12 ans et 17 ans, ou 18 ans, oui.
00:56:06 - Oui, oui, et en rentrant, j'étais mal en point,
00:56:09 parce que je m'attendais quand même à un bel accueil, etc.,
00:56:13 ce qui n'a pas été le cas,
00:56:15 parce que ma mère était plus préoccupée par des choses d'ordre factuel,
00:56:19 et deux ans après, j'ai quand même fait deux tentatives de suicide.
00:56:23 Donc je pense, malgré tout, malgré mon histoire qui n'a pas été,
00:56:27 qui ne s'est pas terminée correctement, enfin, pas très bien avec mon ex-mari,
00:56:30 je pense aussi, mais ça, je sais que je l'ai construit,
00:56:33 je me suis construit une bulle de protection
00:56:36 en construisant ma famille avec mon ex-mari,
00:56:39 en intégrant sa famille,
00:56:41 et d'ailleurs, quand on s'est séparés, ils m'ont tourné le dos,
00:56:43 ça a été aussi une grande douleur,
00:56:45 mais j'ai construit cette bulle de protection.
00:56:48 Et je savais que si un jour je me séparais,
00:56:51 mon passé, mes fragilités allaient ressurgir,
00:56:55 c'est exactement ce qui s'est passé,
00:56:57 donc il a fallu que je refasse un travail de 38 à maintenant.
00:57:01 - Et ça, c'est intéressant ce que vous dites, Nadia,
00:57:03 parce que c'est ça aussi qu'il faut peut-être entendre aujourd'hui,
00:57:06 c'est que si on se met dans un couple pour justement se faire une petite bulle,
00:57:10 pour éviter sa peur de l'abandon,
00:57:13 eh bien, on n'est pas à l'abri.
00:57:16 - On n'est pas à l'abri, au contraire.
00:57:18 - Au contraire, parce qu'en effet, un couple, on le sait,
00:57:20 surtout aujourd'hui, ça peut malheureusement être éphémère.
00:57:27 Merci beaucoup, Nadia, de ce témoignage.
00:57:30 On fait une petite pause et puis on va écouter un homme aussi,
00:57:33 parce que les hommes aussi ont cette peur d'être abandonnés.
00:57:36 C'est Hervé qu'on retrouve dans un instant.
00:57:38 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:57:42 En compagnie de Hélène Vécalie, psychanalyste et auteur notamment d'un zèbre sur le divan aux éditions,
00:57:48 Alba Michel, voilà, on parle aujourd'hui évidemment de la peur d'être quittée, d'être abandonnée.
00:57:56 Et c'est Hervé maintenant qui est avec nous.
00:57:58 Eh oui, les hommes aussi sont sensibles. Bonjour Hervé.
00:58:00 - Bonjour, bonjour à toutes les deux.
00:58:02 - Bonjour Hervé.
00:58:03 - Bon, ben écoutez, effectivement, la peur d'être abandonnée, rejetée,
00:58:09 c'est quelque chose qui est encore présent chez moi,
00:58:13 qui je pense est présent chez tout le monde.
00:58:16 Mais là, pour donner une note, je dirais que je suis passé en l'espace de 15 ans,
00:58:22 de 10 à 5 sur 10. Voilà.
00:58:27 - On vous a fait le trajet à l'envers, vous.
00:58:30 - Non, mais j'ai eu la peur d'être abandonné très très tôt, très très jeune.
00:58:35 De rejeter, j'ai eu des... voilà, j'ai eu pas mal de revers là-dessus.
00:58:43 Et ça s'est traduit d'ailleurs beaucoup dans les relations de couple que j'ai pu avoir,
00:58:50 jusqu'à ce que je fasse un travail qui m'a permis, plusieurs d'ailleurs,
00:58:54 qui m'ont permis à travers les bouquins et aussi Aide Thérapeutique,
00:58:59 qui m'ont permis de comprendre l'origine d'une part,
00:59:05 et aussi comment le traverser.
00:59:08 Parce que ça, comprendre l'origine, ça aide,
00:59:11 et après, pour le traverser, c'est une autre histoire.
00:59:15 - Alors ça, je suis ravie de vous entendre, Hervé,
00:59:17 et on voit bien que là, c'est une parole d'homme.
00:59:19 - C'est pragmatique.
00:59:21 - Qu'est-ce qu'on en fait ? Et vous avez 100% raison.
00:59:24 C'est-à-dire que ressasser sans cesse les raisons qui font qu'on a telle peur,
00:59:29 ok, mais à un moment, qu'est-ce qu'on en fait ?
00:59:31 Le passé, c'est le passé, et si on veut être bien,
00:59:34 il faut en faire quelque chose, et puis à un moment donné, lui tourner le dos.
00:59:39 - Oui.
00:59:40 - Transformer les plombs en or.
00:59:42 - Et alors, qu'est-ce que vous en faites de votre passé, justement ?
00:59:45 - En fait, tout simplement, quand cette peur se présente,
00:59:50 parce qu'elle peut encore se présenter chez moi,
00:59:52 - Bien sûr.
00:59:54 - J'en prends conscience à travers le corps.
00:59:56 Aujourd'hui, c'est comme ça que ça se passe.
00:59:58 Puis il y a des choses qui remontent, et puis c'est les prises de conscience.
01:00:03 Bon, je continue un travail avec une aide thérapeutique.
01:00:08 Par contre, ce travail-là, je l'ai appris avec quelqu'un,
01:00:13 un thérapeute, mais d'une manière totalement fortuite.
01:00:18 Et c'est vrai que ça a été un déclic chez moi,
01:00:22 à savoir que c'était plus en profondeur,
01:00:25 que c'était un peu comme quand on parle des mémoires qui restent cachées.
01:00:30 Bon, on peut parler, moi je sais ce que j'ai fait,
01:00:33 j'ai parlé pendant huit ans avec un psychiatre
01:00:37 pour sortir d'une problématique familiale,
01:00:40 et au final, huit ans après, je ne comprenais pas pourquoi,
01:00:45 mais j'en ai suffisamment parlé, c'est bon.
01:00:48 Et non, dans le corps restent des fois des empreintes,
01:00:52 et là, par cette intermédiaire, mais quelle que soit l'émotion d'ailleurs,
01:00:57 cette peur du rejet, je dirais, chez moi...
01:01:01 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire Hervé que vous êtes vraiment maintenant en relation avec vos ressentis ?
01:01:06 - Oui, plus qu'avant. - Parce que c'est ça, finalement, qui est important.
01:01:11 Sans être, en ayant conscience que je peux,
01:01:15 comme tout un chacun, mais aujourd'hui je parle de moi,
01:01:20 en ayant conscience du discours intérieur de pensée,
01:01:24 que ce soit critique ou autocritique,
01:01:27 qui peuvent parfois être uniquement mentalisés...
01:01:30 - Mais qui ne sert à rien.
01:01:33 - Voilà, c'est sûr, comment prendre la distance avec ça ?
01:01:36 Mais moi, aujourd'hui, ça passe par le corps.
01:01:39 - Oui, mais je vais préciser pour ceux qui nous écoutent, parce que vous avez tout compris.
01:01:43 C'est-à-dire que si vous laissez le mental continuer à dire "OK, j'ai peur parce que mes parents, mes frères, je ne sais quoi..."
01:01:51 Vous n'avancez pas, vous tournez en rond.
01:01:53 Tandis que si vous êtes dans votre ressenti corporel, et que vous faites quelque chose,
01:01:58 par exemple, vous vous mettez à respirer pour vous rassurer, etc.
01:02:02 À ce moment-là, vous pouvez aller bien.
01:02:05 - Même pas, c'est que je laisse la peur m'envahir dans mon corps.
01:02:09 - Oui, vous la laissez là.
01:02:11 - Je la laisse m'envahir, et ça fait très peur au départ, justement.
01:02:14 Je laisse cette peur de rejet m'envahir, et ce qui se passe dans mon corps, je le laisse faire.
01:02:19 Je le laisse faire, je le laisse faire.
01:02:22 Et après, je ne peux pas vous expliquer, c'est difficile.
01:02:25 C'est comme s'il y avait un mouvement à la fois physique,
01:02:28 et il y a des sensations, et des déclics psychiques,
01:02:32 qui font tout à coup que, c'est comme si on vous allégeait.
01:02:37 - Oui, mais parce que vous l'acceptez cette émotion,
01:02:40 et donc forcément, elle va se dissiper.
01:02:43 C'est une peur, sauf si vous étiez réellement toujours face à un cobra en train de vous menacer.
01:02:50 Cette peur, elle n'est pas raisonnée.
01:02:53 Elle est explicable de par votre parcours, mais elle n'a pas de raison d'être au quotidien.
01:03:00 Donc une fois que vous la laissez vivre,
01:03:03 à un moment donné, vous vous rendez compte qu'elle part toute seule,
01:03:07 parce qu'il n'y a pas de raison.
01:03:09 Sauf si vous recevez un SMS de votre compagne qui vous dit "je te quitte", bien sûr.
01:03:13 - Tout à fait.
01:03:15 - Bravo Hervé, parce que c'est important votre témoignage.
01:03:19 Ça montre bien qu'il faut laisser le corps et l'émotion,
01:03:22 à un moment donné, circuler, et puis ça s'en va et ça revient, mais ça s'en va.
01:03:28 - Tout à fait, c'est clair.
01:03:31 Après, comment ça s'est manifesté, ça a pu...
01:03:36 - Mais là où vous avez raison, c'est qu'au départ, c'est un peu douloureux, désagréable,
01:03:42 et c'est peut-être pour ça qu'on ne va pas dans son ressenti.
01:03:47 Et vous, vous acceptez d'y aller.
01:03:50 - C'est surtout que je ne savais pas qu'on pouvait aller à ce point-là dans son ressenti,
01:03:54 que ça pouvait faire émerger des choses.
01:03:57 Parce que, pour fuir cette peur, tout un tas de moyens,
01:04:05 que ce soit par l'achat, par la réassurance, par l'appel de l'autre s'il n'appelle pas,
01:04:14 par le mental qui va agamberger, plein de choses.
01:04:18 Voilà, la compensation matérielle...
01:04:21 - Oui, mais vous avez découvert que c'est désagréable,
01:04:23 mais qu'à un moment donné, c'est finalement mieux que d'essayer de ne pas la laisser vous envahir.
01:04:30 - Oui, c'est ça.
01:04:31 - Bravo pour le parcours.
01:04:33 - Et puis c'est un témoignage important Hervé,
01:04:37 parce que depuis le début, on a eu des personnes qui expliquaient les raisons de leur peur.
01:04:42 Bon, ok, c'est bien, mais...
01:04:44 - C'est indispensable même.
01:04:46 Mais après, il faut basculer dans la suite.
01:04:50 Qu'est-ce qu'on en fait, et comment on le vit, et comment on accepte de le vivre ?
01:04:54 - C'est ça. Après, mon intuition...
01:04:56 Enfin, c'est une question.
01:04:58 Je pense que l'humain, je vois culturellement la peur du rejet, de l'abandon, quelque part.
01:05:05 Parce que la peur de...
01:05:07 Quelque part, la Constitution, vous parliez de l'hospitalisme avec ses enfants,
01:05:12 qui ont besoin d'un lien affectif, de réassurance,
01:05:16 pour pouvoir avancer dans toute la relation.
01:05:19 Mais, bon, après, je pose une question, parce que je me suis intéressé à d'autres...
01:05:24 - Allez-y, bien sûr, oui.
01:05:26 - Pas qu'à l'Occident, à l'Orient, mais je parle plus beau du bouddhisme,
01:05:31 d'autres façons de voir la vie.
01:05:33 Est-ce que je me trompe, ou j'ai l'impression que, au niveau occidental,
01:05:41 cette peur est très présente, dans le sens où
01:05:45 c'est une peur où nous, on favorise beaucoup, je le vois dans notre travail,
01:05:50 dans notre façon de nous habiller, la comparaison,
01:05:54 tout le temps, sans cesse, avoir la comparaison est utile.
01:05:57 Mais, moi, depuis ma petite enfance,
01:06:00 j'ai l'impression que toutes ces images de comparaison, de compétition, etc.,
01:06:07 oui, ça existe dans toutes les sociétés, mais je me demande...
01:06:10 - Votre question est tout à fait intéressante, et on va y répondre dans un instant, Hervé.
01:06:14 Ce sera peut-être le propos de notre Love Conseil, finalement, orient-Occident.
01:06:19 On se retrouve tout de suite, Hervé, restez avec nous.
01:06:21 - Oui, alors, c'était Hervé, finalement, qui me donne l'idée, comme ça,
01:06:38 d'un Love Conseil un peu improvisé. Hervé, merci, en tout cas.
01:06:42 La différence entre l'Orient et l'Occident,
01:06:46 je crois que nous, en Occident, c'est "je pense, donc je suis".
01:06:50 En Orient, c'est un peu plus le ressenti dans le corps,
01:06:53 même si on pourrait revenir aussi sur certaines civilisations qui ne sont peut-être pas...
01:06:58 Je crois, Hervé, que c'est un peu ça.
01:07:00 On a quand même, nous, tendance, en Occident,
01:07:04 à faire passer tout par le mental, non ? Et la déqualie.
01:07:07 - Oui, et puis à se méprendre sur, par exemple, le travail psychanalytique,
01:07:12 où beaucoup de gens pensent que c'est uniquement intellectuel.
01:07:15 Pas du tout, hein. Le travail psychanalytique,
01:07:18 on sait qu'on a touché une explication et qu'on est entré dans la vérité,
01:07:22 parce que le corps est complètement mobilisé par l'émotion.
01:07:25 C'est à ça qu'on sait que ce qu'on vient de découvrir est juste.
01:07:29 - Qu'on parle vrai. - Qu'on parle vrai.
01:07:31 Parce que le corps, tout d'un coup, est bouleversé.
01:07:34 La catharsis, c'est exactement ça. C'est-à-dire, tout d'un coup,
01:07:37 on revit ce qui avait été oublié et on l'évacue.
01:07:42 Vous êtes avec nous, Hervé ? - Oui, oui, oui, tout à fait.
01:07:48 - Ça vous paraît valable, cette explication qu'on vous donne ?
01:07:52 - Ah, ben, écoutez, oui, oui, oui. Tout à fait valable.
01:07:56 Après, moi, je ne suis pas professionnel psychanalyste,
01:08:00 mais c'est vrai que je posais cette question parce que, effectivement,
01:08:07 après, je ne sais pas, mais j'ai l'impression que ça s'oublie,
01:08:10 peu à peu, à cause de l'industrialisation des pays orientaux,
01:08:14 mais que finalement, beaucoup, en tout cas, de méthodes
01:08:21 ou de manières d'appréhender la peur nous viennent de là-bas.
01:08:27 Je pense que le monde actuel, en effet, nous invite de plus en plus
01:08:34 à être dans le mental et dans l'intellect et de moins en moins dans le corps.
01:08:39 On marche de moins en moins, on est de moins en moins en relation avec la nature.
01:08:45 Alors, après, je veux bien que l'écologie nous amène à la nature,
01:08:48 mais enfin, quand on voit la manière dont c'est traité, c'est inquiétant aussi, vous voyez.
01:08:53 Et je pense que, quoi qu'il en soit, on est d'abord des êtres qui vivons dans un corps
01:08:58 et avec des émotions, et notre émotion domine toujours la pensée.
01:09:02 C'est-à-dire que la première réaction, elle est toujours émotionnelle,
01:09:05 quoi qu'on en dise, quiconque on soit.
01:09:09 - Oui, tout à fait. Je vous rejoins pour ça.
01:09:12 - Et vouloir rester dans l'explication du pourquoi on ne va pas bien,
01:09:17 c'est quelque part ne pas aller vers l'intelligence du cœur.
01:09:22 - C'est clair.
01:09:24 - Donc, voilà, maintenant, qu'est-ce qu'on peut faire pour aider les gens ?
01:09:31 Hélène Vécalie, qu'est-ce qu'on peut conseiller ?
01:09:33 - Je crois que c'est de comprendre, de chercher pourquoi.
01:09:38 Moi, ça me paraît vraiment indispensable.
01:09:41 Mais après, il faut passer au comment.
01:09:44 Comment on fait autrement, et quels exercices on fait au jour le jour
01:09:48 qui prouvent qu'on a évacué les problématiques qu'on a trouvées.
01:09:53 Une fois qu'on a trouvé les causes, c'est un peu comme une maladie.
01:09:57 Une fois qu'on a compris qu'on avait une angine
01:10:00 parce qu'il y a un virus qui passait par là,
01:10:02 et voilà, ok, on donne le médicament et on va mieux.
01:10:05 Et la psychanalyse, c'est ça. C'est-à-dire, c'est travailler sur l'inconscient,
01:10:09 c'est-à-dire les causes dont on ignore tout.
01:10:12 Mais une fois qu'on a trouvé, si on a vraiment trouvé, ça disparaît.
01:10:16 C'est exactement ce que vous disiez de la peur.
01:10:18 C'est-à-dire que l'émotion qu'on va vivre, elle va être terrible,
01:10:21 et puis tout doucement, elle va disparaître.
01:10:24 Et à partir de là, on oublie même ce qui s'est passé pour faire autrement.
01:10:28 Pour être autrement et faire autrement.
01:10:31 - De toute façon, Hervé, si vous écoutez un peu cette émission,
01:10:36 souvent je parle du corps et de ce que le corps...
01:10:39 les maux du corps qui sont finalement des blessures de l'âme.
01:10:44 - Oui, oui.
01:10:46 - Alors, il ne faut pas non plus que ce soit une sorte de dictionnaire systématique.
01:10:52 Ce n'est pas aussi simple que ça.
01:10:54 Mais quelque part, si quand on n'est pas d'accord avec quelqu'un, etc.,
01:11:01 si on prend conscience qu'on est en colère, si on prend conscience qu'on est triste,
01:11:05 qu'on prend conscience qu'on est joyeux, parce que ça existe aussi,
01:11:08 ou qu'on a peur, ça veut dire qu'il y a quelque chose à comprendre chez nous.
01:11:15 - C'est ça. Je vous rejoins, je ne sais pas quoi dire, parce que je suis tout à fait d'accord.
01:11:22 - Bravo, parce que vous, vous avez fait un beau chemin.
01:11:26 Vous avez compris que le ressenti, c'est ce qui parle de nous, avant tout.
01:11:30 - Effectivement.
01:11:33 - Je vous remercie en tout cas pour votre émission et vos émissions précédentes.
01:11:39 - Merci Hervé, et puis merci de votre témoignage.
01:11:43 On va continuer, bien sûr, à évoquer vos peurs avec Marie, qui est avec nous.
01:11:48 Bonjour Marie.
01:11:51 - Oui, bonjour. Bonjour Hélène, bonjour Brigitte.
01:11:56 Merci Brigitte pour votre émission, je tiens d'abord à vous dire ça,
01:12:00 parce que chaque fois que je l'ai écoutée, j'ai ressenti ça.
01:12:05 Ça permettait d'éclairer les leviers dont on peut se saisir,
01:12:09 pour reprendre ou réanimer le pouvoir à soi,
01:12:12 et ça je trouvais que c'est... voilà, il n'y a pas beaucoup d'émissions,
01:12:17 et je trouve que c'était très bien, voilà, je voulais dire ça avant.
01:12:20 - Eh bien merci, merci, voilà.
01:12:23 - D'abord, c'est plus un témoignage,
01:12:27 c'est-à-dire que dans chaque relation de ma vie, j'en ai eu quelques-unes,
01:12:33 j'ai abandonné avant d'être abandonnée.
01:12:37 Pourquoi ? Donc je disais que j'allais jusqu'au bout de mes possibles,
01:12:41 et ensuite je partais ou je lâchais la relation,
01:12:45 parce que dans chaque relation, j'imaginais que l'autre était toujours mieux que moi,
01:12:51 c'est-à-dire plus intelligent, plus beau, plus sportif, plus talentueux, plus pertinent, etc.
01:12:55 Et donc je faisais tout pour lui plaire, jusqu'à m'oublier.
01:13:00 Et donc, conséquence, c'est que la relation, assez rapidement, était en déséquilibre.
01:13:08 Je me retrouvais dans une situation où j'étais une petite fille qui voulait absolument plaire à l'autre.
01:13:16 - Mais est-ce que vous quittiez parce que vous vous sentiez pas suffisamment respectée,
01:13:22 du fait que justement vous disiez toujours oui, donc du coup vos besoins étaient pas entendables ?
01:13:29 - Tout à fait. Parce que j'étais pas respectée, que j'en avais plus la place que je...
01:13:35 - Que vous espériez avoir, oui. - Voilà, c'est ça.
01:13:38 - Là aussi, votre témoignage, il est clair, parce que ça montre bien que vous provoquiez ce que vous ne vouliez pas obtenir.
01:13:46 - C'est ça. - Et est-ce que vous partiez parce qu'à un moment vous vous rendiez compte que c'est l'autre qui pouvait partir ?
01:13:53 - Oui, enfin... - Pas vraiment ? - Non, pas vraiment, non.
01:14:00 Pas vraiment, mais bon, j'avais plus la place, quoi.
01:14:05 Je dis toujours que je suis allée jusqu'au bout de mes possibles.
01:14:09 Mes possibles, c'était qu'à un moment donné, je n'existais plus, mais bon.
01:14:13 Je me rends compte que c'était moi, c'était ma responsabilité.
01:14:16 - Oui, vous finissiez par lui reprocher ce que vous aviez provoqué, quoi.
01:14:20 - Oui, c'est ça, exactement. - Oui, bien sûr.
01:14:23 - Il a fallu que j'attende, moi j'ai 67 ans, il a fallu que j'attende il y a deux ans, trois ans,
01:14:32 pour bien réaliser quelle était ma responsabilité dans les relations et par rapport à ce rejet, à cet abandon.
01:14:39 Ce sentiment d'abandon qui est aussi très violent.
01:14:44 - Oui, mais vous n'avez jamais été quittée, du coup ? - Non.
01:14:48 - Donc vous avez réussi votre objectif, quelque part.
01:14:53 Vous pouvez... Non, mais voyez, Marie, il faut aussi positiver, finalement.
01:14:58 Peut-être que si vous aviez été quittée, ça aurait été plus douloureux, au fond.
01:15:05 - Je ne sais pas. - Oui, sûrement, mais n'empêche que, même si pas quittée,
01:15:10 par exemple, de ne pas se sentir aimée pour ce que l'on est, mais en fait on ne s'aime pas,
01:15:15 alors l'autre ne peut pas vous aimer, mais quand même, de ne pas vous sentir aimée, c'est dommage.
01:15:21 - Vous étiez sans doute aimée, mais vous n'étiez pas respectée dans vos besoins essentiels, élémentaires.
01:15:26 Mais parce que vous ne les avez pas réclamées et parce que vous vous êtes reniée dès le départ.
01:15:33 - Vous vous êtes abandonnée vous-même. - Ah oui, complètement.
01:15:36 - Par peur d'être abandonnée. Mais ce que vous racontez, c'est tellement fréquent.
01:15:41 - Oui. - C'est tellement fréquent que je crois qu'il faut avoir beaucoup d'indulgence sur vous,
01:15:47 parce que vous avez fait comme vous avez pu. - Oui, tout à fait.
01:15:52 - Effectivement, dans un couple, c'est rare que les deux membres du couple acceptent d'être eux-mêmes
01:16:00 et de ne pas se conformer à ce que l'autre attend, ce que l'autre veut, ce que l'autre voudrait,
01:16:06 ce qu'on suppose qu'il voudrait. C'est très très dur, il faut avoir vraiment une personnalité solide
01:16:12 et qui s'est bien construite et être bien debout. Or, à 20 ans, qui est comme ça ? Personne.
01:16:18 Donc on commence des premières relations en de briques et de brocs, en s'adaptant à l'autre,
01:16:23 et puis au bout d'un moment, on se perd. Et ça c'est compliqué, bien sûr.
01:16:29 - Oui, on peut se construire ensemble, mais quand même, c'est assez rare.
01:16:34 Donc, non, mais écoutez, vous avancez ?
01:16:38 - Ah oui, oui, là oui, oui, un peu décemment, j'avance, mais c'est vrai que je me disais que quand même,
01:16:45 ce sentiment d'abandon, par exemple, j'ai une amie, pour qui je sentais que le chemin,
01:16:54 on pouvait se séparer parce qu'on ne s'apportait pas grand chose, sauf que là,
01:16:57 elle m'a rejetée de Facebook et des amis, et ça a été d'une violence.
01:17:02 Je me suis dit, mais c'est pas possible, c'est pas possible que tu me dises ça encore.
01:17:06 Voilà, ça, ça a été...
01:17:08 - Alors Marie, je vais vous dire une chose, c'est peut-être pas votre cas,
01:17:12 mais c'est quelque chose que je découvre assez souvent.
01:17:16 Quand on fait un travail sur soi, il nous arrive de perdre des vrais amis,
01:17:21 enfin, c'est pas des vrais amis, merci, parce que tout d'un coup,
01:17:27 il y a beaucoup de relations d'amis qui sont basées sur des relations d'emprise.
01:17:33 Et quand on travaille sur soi et qu'on grandit, la personne en face n'a plus cette emprise,
01:17:40 et du coup, elle vous rejette.
01:17:42 - Tout à fait, ça, j'ai conscience de ça, mais je trouvais ça normal, parce que vraiment...
01:17:48 - Mais ça fait mal, ça fait mal quand même. - Mais ça fait mal, quoi.
01:17:51 - Bien sûr, oui, sûr. - Je me suis dit, mais c'est pas possible,
01:17:54 encore, ça fait mal, alors que c'était même quelque chose que je souhaitais, quoi.
01:17:57 - Oui, mais ça veut dire que vous allez mieux. Mais c'est douloureux quand même.
01:18:01 Mais ça veut dire que vous allez mieux et qu'elle supporte pas,
01:18:04 que vous ayez plus confiance en vous, que vous compreniez plus de choses.
01:18:08 Parce que le comportement qu'on a dans un couple, à se soumettre à l'autre,
01:18:13 à guetter son approbation, on l'a avec ses amis.
01:18:17 C'est-à-dire qu'on n'est pas en tranche de saucisson,
01:18:19 je suis parfaite avec mes amis, et puis dans le couple, en revanche, je me soumets, etc.
01:18:23 On l'a partout, ce comportement-là.
01:18:25 C'est-à-dire qu'on veut pas être abandonné par son compagnon,
01:18:27 mais on veut pas être abandonné par ses amis.
01:18:29 Donc, quand tout d'un coup, vous progressez,
01:18:32 et que vous arrivez à être authentique, vrai,
01:18:36 eh bien, ces compagnons ne sont plus des bons compagnons pour vous,
01:18:42 mais vos amis sont plus des bons amis pour vous.
01:18:45 - Mais ça empêche que c'est douloureux, quoi.
01:18:48 - Oui.
01:18:49 - Mais la bonne nouvelle, Marie, c'est que plus on est authentique,
01:18:54 plus on a des relations authentiques,
01:18:56 et de vrais amis, et éventuellement de vrais compagnons,
01:19:00 donc c'est plutôt bon signe.
01:19:02 - Oui, tout à fait.
01:19:04 C'est exactement ce que je suis en train d'acquérir dans ma vie,
01:19:07 même si ça passe pas.
01:19:09 C'est un petit peu douloureux, tout à fait.
01:19:12 - Mais bon, c'est la vie, on en perd des amis,
01:19:16 on en retrouve d'autres, et puis le tout, c'est de rester en vie,
01:19:20 et dans l'envie de lien avec les autres.
01:19:24 Et je crois que ça, vous l'avez, donc tout va bien.
01:19:28 - Oui. OK.
01:19:30 - Merci, Marie. Merci beaucoup.
01:19:33 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
01:19:35 avec vous, bien sûr, 0826 300 300.
01:19:39 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:19:43 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:19:47 - Avec Hélène Vécalie, psychanalyste,
01:19:50 et je rappelle aussi ce livre "Le silence des femmes"
01:19:53 aux éditions Alba Michel,
01:19:55 on a évoqué d'ailleurs, tiens, j'ai pensé à vous la semaine dernière,
01:19:57 une femme qui racontait un homme qui se jette sur elle,
01:20:00 et elle était paralysée,
01:20:02 et j'ai évidemment pensé à ce livre que vous avez écrit,
01:20:05 qui n'a pas reçu d'ailleurs le succès qu'il méritait.
01:20:11 Voilà, "Le silence des femmes", c'est aux éditions Alba Michel.
01:20:14 La peur d'être quittée,
01:20:17 je crois que si vous écoutez l'émission aujourd'hui,
01:20:20 vous avez compris que c'était normal,
01:20:22 ce n'est pas quelque chose d'anormal, c'est normal.
01:20:26 Donc, je ne dis pas que tout va bien,
01:20:28 mais en même temps, il ne faut pas penser que vous êtes...
01:20:34 que vous êtes un orbe.
01:20:36 Bonjour Paul.
01:20:38 Bonjour Brigitte.
01:20:40 Bonjour Paul.
01:20:41 Alors moi, moi, Johanne,
01:20:43 je voudrais te partager une expérience que j'ai eue incroyable,
01:20:47 à mon sens,
01:20:49 c'était suite à une passion,
01:20:52 je pense que j'avais une sensibilité à l'abandon,
01:20:56 qui doit être toujours présente, parce qu'on l'a tous,
01:20:58 et en 2014, j'ai eu une rupture amoureuse
01:21:02 qui était plutôt passionnelle,
01:21:05 et j'ai tellement souffert de cette rupture,
01:21:08 et bien, ça m'a réveillé quelque chose en moi.
01:21:12 Les jours qui ont suivi cette rupture,
01:21:16 où j'étais vraiment au fond du trou,
01:21:18 j'ai appelé ma maman, qui était encore vivante,
01:21:21 et je lui ai posé la question, vraiment,
01:21:23 qu'est-ce qui s'est passé à la naissance
01:21:26 de ma petite sœur qui avait 14 mois d'écart
01:21:29 et qui était née handicapée,
01:21:31 qui avait un problème médical,
01:21:32 qui l'avait étouffée,
01:21:34 et qui était née bleue.
01:21:35 Et ma mère me révèle à ce moment-là,
01:21:37 que je ne savais pas du tout,
01:21:39 elle me révèle qu'elle m'avait mis,
01:21:41 on vivait en Afrique, à Abidjan,
01:21:43 elle m'avait mis à l'écart,
01:21:45 pas à l'écart,
01:21:46 elle m'avait transféré en France pendant 6 mois,
01:21:49 et elle m'apprend que j'avais fait pipi sur moi
01:21:52 à l'arrivée en France, chez ma grand-mère,
01:21:54 pendant 48 heures,
01:21:56 et j'avais pleuré,
01:21:57 toutes les larmes de mon corps,
01:21:58 parce que j'avais été séparé de ma mère.
01:22:00 Et ma mère n'était plus disponible pour moi,
01:22:02 pour mon frère,
01:22:03 parce que ma petite sœur était née...
01:22:05 - Handicapée ?
01:22:06 - Elle avait été étouffée avec le cordon,
01:22:09 donc elle était, comment dire,
01:22:11 elle avait fait une née plégiée,
01:22:12 elle était bleue complètement,
01:22:13 donc elle était presque sans vie,
01:22:16 ils l'ont réanimée,
01:22:17 mais bon, elle est quand même née handicapée,
01:22:19 et puis voilà,
01:22:20 donc je suis resté 6 mois à 14 mois,
01:22:23 et j'ai appris ça,
01:22:25 suite à une rupture amoureuse,
01:22:27 à l'âge de 48 ans.
01:22:28 - Formidable.
01:22:29 - Et ça a été une libération complètement.
01:22:31 - C'est formidable,
01:22:32 merci de ce témoignage,
01:22:34 c'est fort.
01:22:35 - C'est exactement ça, quoi,
01:22:37 c'est tout d'un coup...
01:22:38 - C'est incroyable.
01:22:39 - Oui, si c'est une vraie compréhension,
01:22:41 et une vraie mémoire émotionnelle,
01:22:45 et bien, une fois que vous avez traversé ça,
01:22:49 vous êtes libéré, oui,
01:22:50 c'est exactement ça.
01:22:51 - C'est incroyable,
01:22:53 parce que c'est vrai que maintenant,
01:22:55 dans toutes mes relations jusqu'à ce moment-là,
01:22:58 avec mes amis,
01:22:59 avec les femmes avec qui j'avais eu une aventure,
01:23:04 où j'étais engagé,
01:23:06 et bien, j'avais comme une peur,
01:23:09 comme quelque chose qui n'était pas normal,
01:23:12 que je ne savais pas expliquer.
01:23:14 - Vous ne saviez pas d'où ça venait.
01:23:15 - Une angoisse,
01:23:16 parce que là, on parle...
01:23:17 - Une angoisse, c'est ça.
01:23:18 - C'est vraiment une angoisse.
01:23:19 - Une vraie angoisse.
01:23:20 Et même dans les relations avec les autres,
01:23:21 je ne sais pas,
01:23:22 il y a quelque chose qui s'est révélé en moi,
01:23:24 mais après toutes ces années,
01:23:26 c'est dommage que je n'ai pas eu ça avant.
01:23:29 - Non, mais vous savez,
01:23:30 ça arrive quand on est prêt aussi à l'accueillir.
01:23:33 Moi, ce que j'aime dans votre témoignage,
01:23:34 c'est que, quelque part,
01:23:36 l'inconscient sait beaucoup plus de choses
01:23:38 qu'on ne le croit.
01:23:39 Et d'avoir été appelé votre mère pour comprendre,
01:23:43 c'est votre inconscient qui agit là.
01:23:46 - Je ne sais pas pourquoi j'ai été appelé ma mère,
01:23:48 à ce moment-là,
01:23:49 pour ce qui fait passer à la naissance de ma petite soeur.
01:23:52 Je ne sais pas pourquoi.
01:23:54 - Parce que vous avez eu un réflexe sain,
01:23:57 comme le dit Brigitte,
01:23:58 votre inconscient, tout d'un coup,
01:24:00 vous étiez tellement au fond du gouffre
01:24:02 qu'il a commencé à émerger
01:24:04 et il n'y avait plus de défense.
01:24:06 Et il y a quelque chose de la mémoire émotionnelle et sensorielle
01:24:11 qui a émergé
01:24:13 et vous êtes allé chercher la bonne réponse.
01:24:16 - Bravo !
01:24:17 J'ai eu une relation fusionnelle avec ma maman aussi.
01:24:20 Ça a dû être dur pour elle,
01:24:22 parce qu'elle n'était plus disponible pour s'occuper de moi.
01:24:25 Pendant six mois, ça a duré un peu.
01:24:26 Elle m'a confié à la grand-mère.
01:24:28 Mais...
01:24:29 - Mais voyez, Paul, ça prouve une chose.
01:24:32 Ça prouve qu'à ce moment-là,
01:24:34 vous étiez certainement très très très malheureux,
01:24:38 mais vous avez su lâcher.
01:24:40 Et c'est pour ça que vous avez eu l'idée d'appeler votre mère
01:24:43 et d'avoir la réponse.
01:24:44 Si vous étiez défendu dans, je ne sais quoi,
01:24:49 de la colère ou de la vengeance
01:24:52 ou d'une sorte d'hyperactivité
01:24:55 ou de vous mettre à boire,
01:24:56 vous n'auriez pas eu ce guide inconscient
01:25:01 qui vous fait appeler votre mère.
01:25:03 - Vous n'avez pas fui l'émotion.
01:25:05 Vous avez plongé dedans, à votre corps défendant,
01:25:07 mais vous avez plongé dedans.
01:25:09 - Oui, oui.
01:25:10 Effectivement, effectivement.
01:25:12 Mais je souhaite à tous ceux qui ont une sensibilité,
01:25:17 et je pense qu'on a tous cette sensibilité,
01:25:19 mais plus ou moins forte.
01:25:21 - Oui, et quand vous avez raison,
01:25:22 quand elle est très forte, c'est qu'il y a quelque chose,
01:25:24 c'est qu'il y a un écho.
01:25:25 Vous voyez, ça fait caisse de résonance, il y a un écho.
01:25:28 Quand on a peur d'abandon, mais à un niveau normal,
01:25:32 bon, ben voilà, il faut l'accepter.
01:25:33 Mais quand tout d'un coup, ça devient énormissime
01:25:36 et que ça se transforme en tragédie,
01:25:39 il faut aller comprendre ce qui se passe.
01:25:41 Quand tout s'écroule comme ça,
01:25:42 c'est que quelque part, ça fait écho, oui.
01:25:45 - Enfin, le cerveau est très complexe.
01:25:47 - Oui.
01:25:48 - Tout va bien maintenant.
01:25:50 - Bien sûr, mais en même temps, on se protège comme on peut aussi.
01:25:56 On met en place des tas de mécanismes.
01:25:59 - C'est ça, de mettre en place des mécanismes de défense
01:26:02 et de se protéger.
01:26:03 Quand après, la protection se transforme en forteresse
01:26:06 et puis plus rien ne sort et plus rien ne rentre,
01:26:08 là, effectivement, c'est inquiétant.
01:26:10 Mais vous avez fait ce qu'il fallait faire et bravo.
01:26:14 - Oui.
01:26:15 - J'imagine que... Pardon. Allez-y, Paul.
01:26:19 - Oui, et puis, si je n'avais pas eu cette rupture violente,
01:26:24 tu sais, quand on vit une passion,
01:26:26 on espère beaucoup de l'autre.
01:26:29 C'est une passion fusionnelle, un truc incroyable qui se trompe.
01:26:32 - Oui, et quand on a peur de l'abandon,
01:26:34 on la phagocyte encore plus.
01:26:37 - Oui, peut-être.
01:26:39 Mais si je n'avais pas eu ça,
01:26:41 peut-être que je n'aurais jamais découvert que j'avais été blessé.
01:26:44 Peut-être que c'était une parenthèse dans sa vie.
01:26:47 - Elle n'a pas fait exprès, elle n'avait pas le choix.
01:26:51 Elle ne vous a pas rejeté.
01:26:53 - Bien sûr.
01:26:54 - Mais vous avez ressenti, en tant qu'enfant, à 14 mois,
01:26:57 oui, un abandon.
01:26:59 - Imaginez-vous, on vivait en Afrique avec l'inconfort.
01:27:02 Je me suis retrouvé tout seul, petit à 14 mois,
01:27:06 avec ma grand-mère, bon certes,
01:27:08 c'était ma grand-mère qui était aimante aussi,
01:27:10 mais quand même j'étais loin.
01:27:12 - Il y a eu une rupture, bien sûr.
01:27:14 - Elle me raconte...
01:27:16 - Incompréhensible pour vous.
01:27:18 - Exactement.
01:27:19 - Et dans ces cas-là, un enfant se dit "je ne suis pas assez bien,
01:27:22 on m'a abandonné parce que je suis nul".
01:27:24 Il ne se dit pas "ah mais c'est à cause de ma petite sœur", etc.
01:27:27 Il ne peut pas faire ce raisonnement-là.
01:27:29 Donc c'est forcément de sa faute.
01:27:31 - Ma mère me racontait au retour,
01:27:34 j'étais toujours dans ses pattes.
01:27:36 - La peur que ça se reproduise.
01:27:38 - J'étais toujours dans ses pattes à être avec elle.
01:27:41 Quand il y avait des fêtes à la maison,
01:27:44 si quelqu'un voulait danser avec ma maman,
01:27:46 j'étais dans ses pattes, j'étais jaloux.
01:27:48 Il fallait que je sois dans ses pattes
01:27:50 et qu'elle ne danse pas avec les autres, qu'elle soit avec moi.
01:27:52 - Ça va, elle vous avait abandonnée pour votre petite sœur,
01:27:54 elle n'allait pas vous abandonner pour quelqu'un d'autre.
01:27:57 Ce n'est pas possible.
01:27:58 Non mais ce qui est bien, Paul,
01:28:00 c'est qu'il y a maintenant un avant et un après.
01:28:02 Je pense qu'aujourd'hui, vous avez certainement
01:28:05 une façon d'aimer qui a un peu bougé.
01:28:07 Et puis ce que je voudrais juste dire là,
01:28:10 pour ceux qui nous écoutent,
01:28:11 ça montre bien qu'il faut dire aux enfants les choses.
01:28:15 Parce que peut-être que si elle vous l'avait dit
01:28:19 quand vous étiez ados, ça vous aurait peut-être...
01:28:22 - Tout à fait.
01:28:23 - Mais bon...
01:28:25 - Il faut réfléchir sur soi-même, oui, c'est très important.
01:28:28 C'est toujours bon de penser
01:28:30 qu'est-ce qui se passe en nous
01:28:32 et de réfléchir.
01:28:34 Quand il y a des événements comme ça
01:28:36 qui nous font souffrir,
01:28:38 pourquoi on souffre ?
01:28:39 Essayer de se poser la question,
01:28:40 il faut prendre le temps.
01:28:41 Pourquoi il y a des gens qui rejettent la pensée ?
01:28:45 Ça sera toujours payeur de réfléchir sur soi-même.
01:28:50 - On aura toujours des informations qui vont nous aider.
01:28:53 Mais je crois que ce que je voudrais dire,
01:28:55 puisqu'on est en toute fin d'émission,
01:28:57 grâce à votre témoignage, Paul,
01:28:59 quand on a la chance d'avoir encore nos parents
01:29:01 et avec lesquels on peut quand même parler,
01:29:03 c'est de poser toutes les questions
01:29:05 qu'on peut leur poser sur notre enfance.
01:29:07 - Exactement.
01:29:09 - Parce qu'on va avoir des informations
01:29:11 qui nous serviront toute notre vie.
01:29:13 - Exactement.
01:29:15 J'ai mes deux parents qui sont partis.
01:29:17 Mais vous voyez cette sensibilité à l'abandon.
01:29:22 Quand mon papa est parti,
01:29:24 j'ai énormément pleuré.
01:29:26 Et quand ma maman est partie,
01:29:28 elle est décédée il y a un an et demi,
01:29:31 et je l'ai accompagnée jusqu'au bout,
01:29:33 jusqu'à son dernier souffle,
01:29:36 j'étais comme un petit garçon.
01:29:38 - Bien sûr.
01:29:40 - Je pleurais comme un petit garçon
01:29:42 quand elle était chez mon frère à l'étranger.
01:29:45 Je faisais des allers-retours
01:29:47 et jusqu'au dernier souffle,
01:29:49 je l'ai accompagnée et j'étais toujours
01:29:51 ce petit garçon qui pleurait.
01:29:53 Parce que même à 87 ans,
01:29:55 et moi ayant 56 ans,
01:29:57 j'ai pleuré comme si j'étais un petit gamin
01:29:59 qui était abandonné.
01:30:01 C'est fou quand même.
01:30:03 - Mais au moins vous avez laissé votre émotion
01:30:05 vous traverser, c'était ça qu'il fallait faire.
01:30:07 Bravo.
01:30:09 Merci de ce très beau témoignage.
01:30:11 Hélène Vécalis, c'était formidable.
01:30:13 On a eu des témoignages magnifiques.
01:30:15 - Vraiment passionnants, avec des gens
01:30:17 qui se questionnent, qui sont en chemin,
01:30:19 qui avancent, qui sont courageux.
01:30:21 - Ça fait du bien.
01:30:23 Merci à tous.
01:30:25 Merci beaucoup Hélène Vécalis.
01:30:27 - Maintenant on va aborder un sujet important,
01:30:29 très féminin, on va parler des règles
01:30:31 avec Christian Jamin qui nous expliquera
01:30:33 ce que c'est, puis on verra aussi
01:30:35 cette transmission de mère à fille
01:30:37 qui parfois ne se fait pas justement.

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