Les incivilités et agressions chez les dentistes vont beaucoup trop loin -Y a pas d'âge la chronique

  • l’année dernière
Avec Véronique Moulis, chirurgien-dentiste.

Retrouvez la chronique de l'émission Y a pas d'âge présenté par Catherine Bully et David Artur tous les dimanches à 7h50 sur Sud Radio !
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##YA_PAS_D_AGE_CHRONIQUE-2023-10-29##

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Transcription
00:00 Coche-nous, le saucisson au bon goût depuis 1971.
00:04 Vous présente...
00:05 Sud Radio, y'a pas d'âge.
00:08 Et non, y'a pas d'âge pour avoir mal aux dents, c'est ce qu'on disait la semaine dernière,
00:11 ou plutôt il y a deux semaines.
00:12 Cette fois-ci, on parle de ceux qui soignent les gens qui ont mal aux dents,
00:15 les conditions de travail des dentistes qui ne s'améliorent pas,
00:18 avec un coup de gueule de Catherine Bulli. Bonjour Catherine.
00:20 Oui, un coup de gueule, parce qu'il est quand même pas normal que les cabinets dentaires,
00:24 nos dentistes, nos assistantes médicales, se retrouvent face à des agressions,
00:28 à des incivilités dans ces cabinets dentaires.
00:31 En effet, la pénurie de dentistes qui touche de nombreuses régions en France,
00:34 notamment dû au départ en retraite de nombreux dentistes qui ne sont pas remplacés.
00:39 Le Covid, évidemment, est passé par là.
00:41 Ça a favorisé la fermeture de nombreux cabinets pendant un certain laps de temps
00:45 et fait grandir la rage des patients qui n'arrivent pas à avoir de rendez-vous.
00:50 Violence physique, parfois verbale surtout, et parfois physique,
00:54 les dentistes et les secrétaires sont à bout.
00:56 Bonjour Véronique Moulisse. Bonjour.
00:59 Alors Véronique Moulisse, vous êtes chirurgien dentiste à cheville près d'Orléans, c'est ça ?
01:04 Oui, c'est bien ça.
01:05 Et comme beaucoup de chirurgiens dentistes, vous avez malheureusement un cabinet
01:09 qui a dû faire face à certaines incivilités, à certaines agressions verbales.
01:14 Quels sont les arguments que vos patients mettent en avant ?
01:18 Ce qui a changé, les agressions on en a toujours eu,
01:21 ce qui a changé en fait c'est le profil des patients.
01:25 Maintenant, ce sont globalement des patients qui n'en peuvent plus attendre,
01:29 qui souffrent, qui font des fois jusqu'à 30 cabinets pour obtenir un rendez-vous.
01:34 Leur praticien est parti à la retraite, leur cabinet a fermé pour d'autres raisons,
01:41 ils sont nouveaux dans la région et dans ces cas-là, des fois,
01:44 ils errent comme ça depuis des mois, voire parfois des années,
01:48 et des fois dans des situations d'urgence absolument terribles.
01:52 Nous faisons de notre mieux pour les recevoir,
01:55 mais vous imaginez que nous ne pouvons malheureusement pas répondre à toutes les demandes.
01:59 Quand il y a une urgence, Véronique, comment ça se passe ?
02:03 C'est l'hôpital le plus proche ? Comment fait-on une rage de dents ou un problème important ?
02:08 Alors, le seul système qui existe en fait, c'est le système de garde le dimanche et les jours fériés.
02:14 Je sais par expérience que les appels se font par centaines,
02:18 et derrière les patients sont réorganisés,
02:22 ils sont réadressés en fait vers les praticiens de garde.
02:26 Maintenant, tous les patients ne sont pas pris,
02:30 parfois ils font jusqu'à 100 km pour trouver quelqu'un,
02:34 et une fois que l'urgence est réglée,
02:38 il faut derrière qu'ils retrouvent un cabinet qui les prenne en charge,
02:41 et ils repartent souvent dans les mêmes difficultés, la même galère.
02:45 Quid des prothésistes ? Parce que lorsque vous travaillez, vous faites souvent appel évidemment à des prothésistes,
02:50 vous avez encore la possibilité de fournir ce type de soins ?
02:54 Combien il y a d'attente pour les personnes âgées par exemple qui ont besoin d'un appareil ?
02:59 Alors, heureusement nous on est bien organisés avec des prothésistes réactifs,
03:03 mais les prothésistes se plaignent énormément en fait de la difficulté à trouver du personnel.
03:09 Ils ont des départs sans arrêt,
03:13 ils nous rallongent les délais, et des réparations, des choses qu'on pouvait faire dans des délais relativement courts,
03:18 se rallongent et parfois on fait attendre les patients plusieurs mois, plusieurs semaines,
03:23 selon la situation.
03:25 La difficulté en fait d'organisation pour répondre aux demandes des patients
03:31 est absolument réelle, et pour nous, chirurgiens dentistes,
03:35 mais aussi pour les laboratoires de prothèse qui sont soumis à rude épreuve.
03:39 Alors vous me disiez que effectivement ce manque de praticiens ne date pas d'hier,
03:44 ça fait une dizaine d'années que vous êtes dans cette situation,
03:46 et vous aviez avec vous un certain nombre de chirurgiens dentistes provenant de Roumanie, du Portugal,
03:52 qui se sont installés pendant quelques temps et qui tentent à disparaître aussi.
03:57 Alors, je ne suis pas une spécialiste de ces questions démographiques,
04:01 mais j'ai souvent des retours m'indiquant qu'au bout de quelques années,
04:05 ils jettent l'éponge, ils s'en vont. Alors où vont-ils ? Ça on ne sait pas.
04:09 C'est vrai qu'à côté de chez moi, il y avait une praticienne d'origine roumaine,
04:13 à une quinzaine de kilomètres, dans un coin assez rural,
04:17 et elle a arrêté il y a quelques mois.
04:19 Pourquoi ? Je ne sais pas en fait.
04:21 Mais en tout cas, ça fait un praticien de moins pour prendre en charge les patients encore une fois.
04:26 Bien sûr. Alors est-ce que le gouvernement apporte un écho à cette détresse,
04:31 parce que finalement cette pénurie ne fait que grandir ?
04:34 Or, si un chirurgien dentiste s'installe dans une région,
04:38 ce n'est pas comme un médecin qui vient avec sa table, sa chaise,
04:42 qui peut faire un diagnostic et puis donner une prescription.
04:45 Vous, vous avez besoin d'un matériel très sophistiqué qui coûte très cher.
04:49 Oui, avec vraiment des difficultés techniques.
04:52 C'est un matériel qui s'est complexifié depuis quelques années,
04:55 avec des coûts qui ont réellement explosé.
04:57 Et je ne peux pas critiquer en fait les aides qui ont été mises en place
05:02 pour aider à l'installation de chirurgiens dentistes.
05:06 Mais clairement, elles sont totalement insuffisantes
05:09 et décorrélées du coût réel d'un cabinet dentaire.
05:12 Mais totalement décorrélées.
05:14 Donc clairement, ce n'est pas suffisamment motivant pour permettre l'installation de quelqu'un.
05:19 C'est sur d'autres critères que cela se fera.
05:21 Alors quelles pourraient être les aides financières,
05:24 entre autres, que le gouvernement pourrait mettre en place pour vous aider,
05:27 pour inciter de jeunes dentistes à venir s'installer ?
05:31 Déjà, la première chose, il faudrait que les...
05:34 Pour nous, alors, ceci n'engage que moi et ce que nous pensons.
05:38 Mais clairement, il faudrait que l'aide soit, je dirais,
05:41 corrélée au coût réel d'un cabinet dentaire.
05:44 Mais aussi, proposer peut-être des tutorats à des jeunes,
05:47 dans des régions, je dirais, désertifiées médicalement,
05:50 à des jeunes installés.
05:52 Il y a tout un...
05:54 En fait, les mesures, elles sont nombreuses.
05:57 Et nous les proposons depuis pas mal d'années.
06:00 Mais souvent, à la sortie,
06:02 elles ne sont pas à la hauteur de nos espérances.
06:05 Donc, elles ne sont jamais assez incitatives
06:08 pour pousser ces jeunes diplômés à s'installer.
06:12 Et pour quand ils viennent en région désertifiée,
06:16 souvent, c'est pour des raisons familiales,
06:18 parce qu'ils sont de la famille, en conjoint, etc.
06:20 C'est exceptionnellement pour d'autres motifs.
06:25 Donc, c'est vrai que soit les incitations sont réelles et très fortes,
06:31 et la profession a fait de nombreuses propositions,
06:34 soit ces incitations, en fait, sont maudites.
06:38 Et ce n'est pas cela qui va changer les choses.
06:40 - Bon, bah, écoutez, en tout cas, merci infiniment pour toutes ces informations.
06:44 - C'est bon courage.
06:45 - On espère que ce coup de gueule, écoutez, vous apportera un petit peu d'aide, en tout cas.
06:48 Bon courage, Véronique.
06:49 - En tout cas, merci de m'avoir écoutée.
06:50 - Merci à vous.
06:51 - Et à très bientôt sur Sud Radio.
06:53 Catherine Bulli, on vous retrouve à midi en compagnie de David Arthur pour Y a pas d'âge.
06:56 On parle de quoi aujourd'hui ?
06:57 - Absolument. Y a pas d'âge, pour oser en parler.
06:59 Toutes les erreurs de Pôle emploi faites en calculant votre indignité chômage, chère Amie.
07:02 - Ah oui, ça, c'est pas pratique.
07:03 - C'est un programme.
07:04 - On en reparle à midi avec David Arthur sur Sud Radio.
07:07 - Sud Radio, Y a pas d'âge.
07:09 - Avec Cochenou, le saucisson au bon goût depuis 1971.
07:14 ♪ ♪ ♪

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