• la semaine dernière
Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h sur #SudRadio.

Avec Liliane Holstein, psychanalyste spécialiste dans la relation familiale et du couple et Cecilia Creuse, Co-fondatrice May app

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-12-07##

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News
Transcription
00:00Bonjour et bienvenue dans La Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Alors aujourd'hui, nous allons parler d'un phénomène de plus en plus fréquent qui touche de nombreux parents.
00:14Souvent en silence, il s'agit du burn-out parental.
00:17Oui, cette fatigue qui s'installe où le quotidien de la famille devient un véritable fardeau.
00:21Mais rassurez-vous, il existe des solutions pour retrouver un équilibre, reprendre son souffle et redécouvrir la joie d'être parent.
00:29La Santé en Mouvement, spécial burn-out parental, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:38Et pour commencer cette émission, l'une des premières cliniciennes, si ce n'est la première à avoir posé des mots sur les mots du burn-out parental,
00:45avec nous en plateau Liliane Holstein.
00:48Liliane, bonjour. Vous êtes psychanalyste, auteur d'un livre fabuleux que je présente à la caméra pour ceux qui peuvent le voir,
00:55qui s'appelle tout simplement « Le burn-out parental » paru aux éditions Josette Lyon et vous êtes donc experte du sujet.
01:02Mais alors avant, comme on aime bien commencer par une définition, expliquez-nous ce que c'est que cette fatigue.
01:07Est-ce que c'est une fatigue ou c'est bien plus que ça ?
01:09C'est bien plus que ça. C'est vraiment considéré comme une dépression, une dépression massive,
01:14puisqu'il va y avoir un effondrement brutal du jour au lendemain, avec une impossibilité de se lever, de préparer un biberon.
01:22L'idée même d'aller chercher un enfant à l'école devient impossible.
01:27Donc c'est un épuisement physique et psychologique, avec la particularité d'un éloignement affectif vis-à-vis des enfants.
01:35Une alternance en fait entre beaucoup d'affections et parfois des cris, de l'envie de les voir partir ailleurs, de ne plus être parent tout simplement.
01:49Et puis une perte de sens dans sa fonction de parent, plus envie d'être parent, envie de fuir.
01:55Mais c'est tout récent ce phénomène, dans les années 70, on n'entendait pas parler de burn-out parental.
01:59Non, effectivement, les gens étaient fatigués certes, mais ils n'en parlaient pas du tout, ça n'existait pas, on n'avait pas du tout cette dénomination.
02:06Les gens étaient fatigués, il y avait des dépressions aussi pour ça, il y avait de la fatigue maternelle.
02:12Mais la dépression parentale, c'est quelque chose, c'est un phénomène qui a à peu près une quinzaine d'années, une vingtaine d'années.
02:19Mais comment est-il né alors ce phénomène ? Les enfants sont plus difficiles ? Les parents ont d'autres occupations ?
02:25Il faut bien avouer que la vie de nos contemporains, et surtout des parents qui travaillent, est une vie extrêmement épuisante, fatigante.
02:35Ils passent leur vie à courir du matin jusqu'au soir, avec l'impossibilité de pouvoir prendre des temps tranquilles avec leurs enfants,
02:42ce qui engendre énormément de culpabilité, une perte de sens, parce qu'en fait ça ne ressemble absolument pas à l'idéal qu'ils s'étaient forgés avant de faire des enfants.
02:53Donc c'est vraiment très attristant, la vie des couples s'effiloche au fur et à mesure.
03:01Très peu de libido, très peu de tendresse, les couples ne se parlent plus, ou plus avec gentillesse.
03:07Et il y a une pression constante avec l'envie de faire tout le temps bien, comme c'est écrit dans les réseaux sociaux.
03:14On veut être tout le temps parfait, on veut tout contrôler.
03:16C'est vrai ça, les réseaux sociaux ont eu un véritable impact sur cette illusion dont vous parlez ?
03:21Oui, réellement, parce que ce qui est montré dans les réseaux sociaux, ce sont des images d'épinal, des images idéalisées.
03:27C'est-à-dire que les mamans, elles ont un corps svelte et athlétique dès qu'elles ont à coucher, les enfants sont adorables, c'est ça ?
03:33Oui, c'est impossible. Un bébé quand il vient de naître, il va avoir des nuits difficiles, les parents ne vont pas beaucoup dormir, vont être fatigués,
03:40ne savent pas forcément comment s'y prendre avec un bébé, ni comprendre le message que le bébé essaye de faire passer.
03:47Et même plus tard, dans les rythmes, tous les jours c'est la même chose, parce que les enfants ont besoin de ça,
03:55les enfants ont besoin de rythme pour se construire. Mais ce besoin de rythme va générer un ennui,
04:01c'est pas très politiquement correct ce que je veux dire...
04:04Ah si, si, allez-y, on a le droit de tout dire ici.
04:06Vraiment, un ennui, une espèce de désespérance à ce que ce soit tout le temps comme ça,
04:11et très souvent les gens qui ont le nez dans le guidon à ce moment-là se disent
04:15mais ça va être toute la vie comme ça, alors ça va pas s'arrêter, et sont désespérés.
04:20Et les parents qui viennent vous voir dans votre cabinet, ils viennent seuls, ils viennent à deux,
04:24comment vous les accompagnez ?
04:26Très souvent c'est la mère qui vient dans un premier temps, parce qu'elle est orientée par un médecin,
04:31qui constatant qu'elle est dans une dépression massive, nous les envoie bien sûr,
04:36et on va petit à petit explorer leur manière de vivre, qu'est-ce qui ne va pas,
04:41et très souvent les points que nous rencontrons en consultation, c'est ce besoin de tout contrôler,
04:47d'être dans la perfection, de tout bien faire, de tout gérer,
04:51un petit peu comme si les pères n'avaient pas le droit au chapitre,
04:54comme s'ils étaient absolument incapables eux aussi d'aimer leurs enfants,
04:58de bien faire les choses, etc.
05:00Donc les femmes font tout toutes seules.
05:02Et là vous leur dites quoi ces couples ?
05:04D'arrêter de faire tout toutes seules, déjà d'en parler avec leur conjoint,
05:08ou avec le deuxième parent, quand il y a des couples homosexuels aussi,
05:11donc il y a un deuxième parent, c'est de ne pas tout prendre sur ses épaules en tant que mère,
05:16de demander de l'aide, et aux conjoints, et à la famille, aux amis, il faut oser en parler.
05:23Les grands-parents aujourd'hui ne veulent plus garder les nouvelles générations,
05:26ils ne veulent plus garder les petits.
05:27Ça fait partie des problèmes des années 90 et 2000,
05:30c'est qu'on a changé de fonctionnement au niveau des familles,
05:35d'abord les parents et les enfants sont souvent très éloignés géographiquement,
05:39donc il y a déjà ce problème,
05:41et puis c'est vrai que les jeunes retraités ont envie de vivre,
05:45ils ont envie de profiter de leur vie, ils ont beaucoup travaillé,
05:47ils n'ont pas forcément envie de garder des petits-enfants,
05:50en tout cas pas régulièrement,
05:52et ne sont pas toujours aidants,
05:54pas tous, mais certains ne sont pas aidants,
05:57et ce qui fait que les jeunes parents se retrouvent parfois très isolés,
06:01très seuls, avec très peu de relais pour se reposer.
06:05Alors ce que vous disiez en préparant l'émission,
06:07c'est qu'en fait on a un enfant qui est en train d'observer ses parents
06:10qui sont en train de se désaimer quelque part, de s'éloigner,
06:13et alors l'enfant va en profiter, c'est ce que vous évoquez,
06:15et il devient de plus en plus difficile.
06:17Et ça, on n'imagine pas, mais un enfant ne vient pas,
06:20même les enfants les plus difficiles qu'ils soient,
06:23ne viennent pas au monde pour objectif de casser les pieds à ses parents,
06:27ce n'est pas son but, lui ce qu'il veut,
06:29c'est avoir une mère qui est tranquille, paisible,
06:33voir ses parents s'aimer, se parler gentiment,
06:36avoir des temps tranquilles, des temps de paix,
06:39de tranquillité à la maison,
06:41chose qui n'existe plus, du matin jusqu'au soir,
06:44les enfants sont brincs-ballets à droite et à gauche,
06:48n'ont plus le temps même pas de jouer tranquillement dans leur chambre,
06:51d'abord ils ne savent plus jouer tout seuls,
06:53ils ont tout le temps besoin d'être accompagnés pour jouer,
06:56en fait ils n'ont jamais de temps tranquille,
06:58les enfants ont besoin de calme,
07:00ils ont besoin de calme pour eux,
07:02pas d'avoir 36 activités en permanence,
07:05et ils ont besoin de voir leurs parents au calme aussi,
07:08faire des choses simples et calmes,
07:10et surtout de voir leurs parents s'aimer,
07:12et quand ils ne les voient pas s'aimer,
07:14et bien ils n'ont pas 36 solutions,
07:16un petit enfant n'a pas 36 solutions,
07:18soit il le manifeste par des troubles psychosomatiques,
07:21avec tout un tas de maladies de la sphère ORL,
07:25de l'asthme, des problèmes aux oreilles,
07:28les oreilles c'est tout ce qu'on entend,
07:30tout ce qu'on écoute, les cris, les disputes, etc,
07:33des problèmes de la gorge,
07:35c'est-à-dire le fait de parler,
07:37de ne pas pouvoir parler, etc,
07:39et puis bien sûr aussi les problèmes de comportement,
07:42donc ils vont devenir exigeants,
07:44jamais contents, capricieux,
07:46et en fait ils forcent leurs parents à réagir,
07:50les enfants sont vraiment pour moi,
07:52en tant que psychanalyste je le vois tous les jours,
07:54les enfants sont les meilleurs psychanalystes de la Terre,
07:56les meilleurs psychologues de la Terre,
07:58ils ont une vision de scanner,
08:00et ils voient absolument tous les dysfonctionnements psychiques
08:03et profonds chez leurs parents,
08:05et ils sont atterrés de voir que leurs parents
08:08leur donnent un discours qui semble cohérent,
08:11et qu'eux-mêmes fassent complètement le contraire,
08:14et les enfants sont très critiques à l'égard de leurs parents,
08:17et se disent on n'a pas envie de cette vie-là,
08:20et même des tout-petits de 2 ou 3 ans constatent ça,
08:23alors ils ne vont pas pouvoir le verbaliser
08:25aussi facilement que ce qu'on peut dire en tant qu'adultes,
08:29mais ils vont le verbaliser,
08:31si on peut dire le symptomatiser,
08:33avec des symptômes, et en fait le symptôme devient de plus en plus vicieux,
08:35parce que le symptôme dit parents concentrés sur leurs enfants,
08:38et donc là qui s'agacent,
08:40donc là si on fait un arrêt sur image,
08:42vous dites quoi à ces familles,
08:43si vous aviez même là 2 ou 3 conseils,
08:45avant de venir consulter ?
08:47Le premier conseil que je leur donne,
08:49c'est de se reconnecter en tant que couple,
08:51alors ça paraît bizarre,
08:53mais le couple en général est complètement éparpillé,
08:56il y a une telle désespérance dans les couples,
08:58que chacun vit sa vie,
09:00dans sa petite dépression à lui,
09:02dans sa petite boîte à lui,
09:04et en fait les gens ne parlent plus,
09:06ne se parlent plus dans le couple,
09:08ne communiquent plus,
09:10et surtout il n'y a plus de tendresse,
09:12plus de délicatesse dans le ton,
09:14on ne se prend plus dans les bras,
09:16on ne se regarde plus,
09:18on ne s'embrasse plus,
09:20je ne vous parle même pas de la libido,
09:22qui est quasiment à zéro,
09:24ce qui génère beaucoup de frustration,
09:26beaucoup de tristesse,
09:28parce que la vie sexuelle,
09:30c'est pas seulement de la sexualité,
09:32c'est un moyen vraiment de retrouver
09:34de l'enthousiasme, de la joie,
09:36et je permets aux parents,
09:38quand ils viennent me voir,
09:40de se reconnecter,
09:42et les enfants en voyant leurs parents
09:44se reconnecter, se calment,
09:46vraiment c'est assez spectaculaire,
09:48parfois du jour au lendemain,
09:50ils s'apaisent, ils se calment,
09:52c'est comme si d'un seul coup,
09:54ils avaient fait leur job,
09:56c'est à dire qu'ils ont attiré l'attention
09:58sur quelque chose qui n'allait pas dans la famille,
10:00ils se calment,
10:02mais il faut qu'il y ait une pérennité dans le fonctionnement des parents,
10:04c'est à dire que ça ne doit pas être
10:06juste deux ou trois jours,
10:08les enfants ont besoin vraiment de régularité
10:10dans les comportements des parents.
10:12Et les thérapies, Liliane, vous qui accompagnez les parents,
10:14c'est quoi, c'est quelques années, quelques mois,
10:16ou parfois même en une séance, on peut débloquer des choses ?
10:18Pas quelques années, parce que moi j'ai l'habitude,
10:20dans mon métier de psychanalyste,
10:22c'est pas très courant,
10:24mais j'aime bien activer des registres
10:26très rapidement,
10:28parce qu'il y a plein de temps à perdre pour être heureux.
10:30Donc il y a des symptômes,
10:32on les détecte, on en parle,
10:34on les déconnecte,
10:36et on suit la progression,
10:38donc c'est sur quelques semaines,
10:40et on contrôle que ça tient, ça fonctionne,
10:42et on voit les enfants aussi,
10:44pour voir aussi s'ils adhèrent au système,
10:46comment ils évoluent eux aussi.
10:48Et la plupart du temps, les enfants évoluent,
10:50ils n'attendent que ça.
10:52Les enfants ne veulent qu'une chose,
10:54c'est voir que leurs parents soient heureux,
10:56il ne faut pas perdre de temps pour être heureux,
10:58c'est le plus important.
11:00Merci beaucoup Liliane, je rappelle que vous êtes psychanalyste,
11:02et vraiment, ce livre magnifique,
11:04le Burnout Parental,
11:06si vous avez des petits soucis avec vos enfants,
11:08ou vous souhaitez retrouver un équilibre,
11:10je vous encourage à vous le procurer.
11:12Restez avec nous, dans quelques instants, nous découvrirons
11:14une application qui a pour objectif d'aider
11:16les parents, et même les enfants,
11:18à harmoniser leur vie,
11:20et avoir des réponses au quotidien.
11:22La santé en mouvement, ça continue dans quelques instants,
11:24sur Sud Radio.
11:26Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
11:28Et pour continuer cette émission spéciale
11:30Burnout Parental, nous avons le plaisir
11:32de retrouver en plateau
11:34Cécilia Creuset. Bonjour Cécilia,
11:36alors vous êtes co-fondatrice de
11:38May App, comme application,
11:40une application qui aide
11:42et accompagne les parents au quotidien
11:44également.
11:46On vient d'entendre Liliane Holstein avant de commencer,
11:48vous qui êtes maman,
11:50ça vous parle un petit peu,
11:52d'un moment de tension, on va dire, avec les enfants ?
11:54Alors oui, évidemment, ça me parle,
11:56je pense que ça parle à tous les parents qui nous écoutent.
11:58Et puis globalement, au travers
12:00de notre activité chez May,
12:02ça fait écho à des choses que l'on voit
12:04énormément remonter.
12:06Donc oui, un écho très important de vos paroles.
12:08Alors concrètement, May App, expliquez-nous ce que c'est
12:10et pourquoi cette idée d'avoir
12:12élaboré une application, on va dire, qui répond
12:14aux besoins de tous les parents, un petit peu en détresse
12:16par rapport à des professionnels de santé ?
12:18Alors May, c'est un service qu'on a lancé
12:20au mois de mai 2020,
12:22en faisant un constat assez simple,
12:24c'est que les périodes de la périnatalité,
12:26donc grossesse, postpartum,
12:28premières années de vie des enfants, ce sont des périodes au cours desquelles
12:30il y a énormément de questionnements,
12:32de doutes, de difficultés, dont celle
12:34qu'on vient d'évoquer ensemble, la difficulté maternelle,
12:36le burning parental, et que
12:38ces besoins sont malheureusement
12:40pas couverts par la médecine
12:42de ville, parce qu'elle est,
12:44comme on le sait, malheureusement
12:46surchargée, engorgée, et du coup
12:48on n'a pas ce lien de proximité
12:50avec un professionnel de santé qui peut
12:52répondre à tous nos questionnements.
12:54Et la deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui,
12:56Internet, qui est un véritable
12:58docteur aussi pour les parents,
13:00ne fait pas le job non plus, puisque
13:02la qualité de l'information
13:04qu'on y trouve n'est pas suffisante. Et donc
13:06vraiment l'idée de May au départ, c'était
13:08de pouvoir être un relais santé,
13:10entre deux consultations, en complément
13:12bien sûr du suivi médical,
13:14pour pouvoir soutenir les parents
13:16dans cette période qui est assez particulière,
13:18parce qu'une période de vulnérabilité,
13:20on l'a vu,
13:22et qui mérite un soutien.
13:24Et donc concrètement, peut-être parce que les gens se disent
13:26« mais qu'est-ce que c'est du coup ? »
13:28« Mais qu'est-ce qu'on y trouve ? »
13:30Il y a 80 professionnels de santé,
13:32des sages-femmes, des médecins, des infirmières péricultrices,
13:34qui au travers d'une application soutiennent les parents.
13:36Alors comment ? Ils ont accès premièrement
13:38à une messagerie médicale, donc ils peuvent
13:40poser toutes leurs questions, tous les jours, de 8h à 22h.
13:42Les professionnels de santé
13:44leur répondent en moyenne en 10 minutes.
13:46La deuxième chose, c'est qu'ils ont accès à énormément
13:48de contenus, d'informations,
13:50sur tous les sujets qui les préoccupent au quotidien.
13:52Et puis ils ont accès aussi à certains outils de suivi,
13:54type taille, poids, etc.
13:56Alors quelles sont les demandes les plus fréquentes
13:58quand on a un jeune parent ? Qu'observez-vous ?
14:00Ce sont des demandes liées vraiment à des
14:02« mon enfant a la grippe, il tousse, j'ai besoin de médicaments »
14:04ou alors c'est des choses plus larges,
14:06plus psychologiques ? Qu'observez-vous ?
14:08Alors la spécificité chez mes, c'est qu'on accompagne
14:10effectivement à la fois la santé physique
14:12et la santé mentale.
14:14Donc il y a 40% de nos questions, surtout en hiver,
14:16qui concernent la santé physique.
14:18Donc là on est en plein dans la bronchiolite, le rhume, la gastro, le faim,
14:20toutes les joies des jeunes parents,
14:22exactement.
14:24Ensuite viennent en deuxième position les questions
14:26de sommeil. C'est 20% des questions côté enfant.
14:28J'en parle aujourd'hui parce que je pense que ça a un lien aussi
14:30avec tout ce qu'on vient de se dire. Il y a des parents qui ne dorment pas
14:32pendant trop longtemps. Je profite pour passer
14:34le message qu'il ne faut pas
14:36subir ça. Dans l'immense majorité
14:38des cas, les enfants peuvent
14:40faire les mêmes nuits que leurs parents
14:42après 4-6 mois. Donc ne restez pas
14:44des mois sans dormir parce que c'est le terrain
14:46le plus fertile à tout ce que
14:48vient d'évoquer le docteur Holstein.
14:50Donc vraiment n'hésitez pas à vous faire
14:52accompagner sur ces sujets parce que c'est normal
14:54d'être parfois bloqué, de ne plus savoir
14:56comment faire. Mais il y a une solution très simple pour que
14:58tout le monde retrouve un peu de
15:00sommeil et donc d'énergie.
15:02Et après il y a énormément de questions et les sujets
15:04effectivement qu'on a évoqués, nous on les appelle,
15:06c'est notre catégorie, émotions parentales,
15:08on l'a aussi très fréquent. Et je pense
15:10qu'il y a des sujets, j'avais demandé à l'équipe 200
15:12de me remonter hier s'il y avait des questions qui tombaient,
15:14qui étaient proches, je les ai notées, je trouve que,
15:16je l'ai dit parce que je pense que c'est important de se dire
15:18qu'est-ce qu'il y a derrière en fait. Hier il y avait
15:20une question, bonjour, j'ai l'impression que je fais tout mal
15:22alors que j'essaye de faire bien, je me mets une pression
15:24monstrueuse, j'ai peur de ce que je fais, est-ce que
15:26c'est normal ? Et il y a une deuxième question qui était
15:28j'ai l'impression d'être une mauvaise mère, ne pas savoir
15:30prendre avec mon fils, je suis dépassée, je suis épuisée.
15:32Et donc on voit que ça c'est des questions
15:34qui sont des questions banales chez mère,
15:36qui sont des choses qui sont très difficiles
15:38à dire, mais qui sont
15:40réalisées aujourd'hui. Oui, il y a des questions taboues
15:42j'imagine qu'on ne dirait pas à un professionnel
15:44de santé en face ou même à quelqu'un de sa famille.
15:46Vous, vous êtes un petit peu le réceptacle de ces choses,
15:48un peu un journal intime, mais on a une réponse.
15:50Oui, parce qu'en fait,
15:52sur Mai, donc la spécificité
15:54c'est que c'est une équipe de soins mais qui est
15:56à distance, il y a une forme de distance avec l'application.
15:58On peut en parler quand on veut,
16:00on n'a pas besoin de prendre rendez-vous.
16:02Et en face, c'est une équipe de soins qui est hyper bienveillante,
16:04hyper engagée sur ces sujets-là, donc autant vous dire
16:06qu'on est effectivement le paradis de la question taboue.
16:08Et là-dessus,
16:10je pense qu'il y en a quelques-unes
16:12qui reviennent le plus fréquemment.
16:14Il y a tous qui rejoignent à ce que vous disiez
16:16qui est je ne supporte plus mon enfant.
16:18En fait, j'en ai ras-le-bol de mon enfant.
16:20On ose le dire. Oui, là aussi,
16:22j'aurais demandé à le remonter.
16:24Je vous écris parce que j'aime tellement
16:26mon enfant, mais parfois, je suis tellement épuisée
16:28que je ne le ressens pas. Ça, c'est une question
16:30qui nous est arrivée. Il y a donc le fait
16:32de ne plus supporter, le fait d'avoir envie de partir.
16:34J'aime mon enfant plus que tout, mais je crois que
16:36je n'aime pas ma vie avec mon enfant.
16:38Les questions un peu taboues qui reviennent
16:40pour les parents, c'est
16:42la perte de plaisir parental,
16:44le regret maternel, le fait
16:46de rêver de sa vie d'avant et un peu
16:48d'idéaliser parfois aussi sa vie d'avant.
16:50Ça, on ne le disait pas avant. Il y a une parlé tout à l'heure de l'évolution
16:52de ces maux de la société. Ce sont des choses
16:54qu'on n'osait pas s'avouer, même à soi-même,
16:56il y a quelques années. Aujourd'hui, vous
16:58remarquez justement l'émergence
17:00et le fait d'assumer ?
17:02Absolument. Dans les années 70-80,
17:04ça semblait
17:06normal. On était fatigué
17:08parce qu'on avait des enfants et ça coulait
17:10dessous. C'était comme ça, on ne se posait pas de questions.
17:12Maintenant, il y a vraiment une
17:14idéalisation de la fonction parentale
17:16et
17:18les gens ne supportent plus
17:20la moindre contrainte.
17:22Il faut dire que
17:24les gens de notre époque sont
17:26épuisés constamment.
17:28Les parents actuels, moi, je considère
17:30que ce sont des super héros
17:32de notre époque parce qu'ils sont
17:34tellement pressurisés de toutes les manières
17:36et par le travail,
17:38la peur de perdre son emploi,
17:40la fatigue chronique,
17:42la pression mentale aussi
17:44de tout ce qui parvient
17:46au cerveau des gens
17:48qu'on n'avait pas encore dans les années 90.
17:50Les gens ont le téléphone
17:52branché quasiment dans la main
17:5424h sur 24.
17:56Il y a un besoin d'information et le système
17:58nerveux ne peut plus absorber tout ça.
18:00Et il y a réellement une fatigue
18:02chronique, mentale
18:04et psychique et physique.
18:06La fatigue des yeux,
18:08la fatigue des oreilles, la fatigue du cerveau.
18:10Les gens ne sont jamais au repos.
18:12Même la nuit, finalement,
18:14ils ne dorment pas, ou très peu.
18:16La plupart de nos contemporains ont une
18:18incidence de sommeil colossale.
18:20Un drame de santé publique.
18:22C'est incroyable.
18:24Je reviens sur la façon
18:26d'appréhender des problématiques
18:28qui relèvent de la psychanalyse.
18:30On a Liliane ici en plateau.
18:32Vous avez les experts,
18:34vous qui répondez précisément
18:36à ce genre de sujet ?
18:38Nous, ce qu'on va faire sur Mai,
18:40on ne fait pas de psychanalyse.
18:42Le lieu ne serait pas très adapté.
18:44La première chose, c'est l'écoute.
18:46Il y a peu d'espace.
18:48C'est très malheureux.
18:50Ce serait très bénéfique
18:52sociétalement qu'on arrive à verbaliser
18:54ces choses-là.
18:56Il y a le sujet de l'écoute.
18:58L'équipe de professionnels va faire des évaluations.
19:00Des tests de référence sur la fatigue physique,
19:02la fatigue psychologique.
19:04A partir de là,
19:06je ne peux pas vous donner une solution
19:08qu'on appliquerait à tout le monde.
19:10Je serais probablement une star.
19:12Il y a différentes choses qu'on peut activer.
19:14Il y a bien sûr orienter
19:16vers un psy,
19:18vers une PMI quand c'est nécessaire.
19:20Là-dessus, c'est d'autant plus important.
19:22Je reviens sur le sujet du tabou.
19:24Plus les prises en charge sont précoces,
19:26plus vous irez dans mon sens.
19:28Le fait d'attendre peut créer
19:30beaucoup de souffrance dans les familles.
19:32Quand on n'oriente pas vers l'extérieur,
19:34des choses sur lesquelles on va travailler,
19:36j'ai trois exemples à vous donner.
19:38Travailler sur la balance des stresseurs
19:40et des ressources.
19:42Beaucoup de stresseurs, vous les avez cités.
19:44Cinquante activités pour les enfants,
19:46se mettre une pression maximum pour faire
19:48les petites paumes maison.
19:50C'est quoi les ressources qu'on a en face ?
19:52Les parents sont des êtres humains comme les autres.
19:54La deuxième chose, c'est aussi le sommeil.
19:56Retrouver ça, c'est vraiment un pilier
19:58qui arrive très souvent dans les propositions qu'on peut faire.
20:00Essayer d'accompagner les familles
20:02pour que les enfants dorment la nuit.
20:04Une autre chose qui va être plus proche
20:06de la psychoéducation, c'est aussi
20:08accompagner les parents, les familles
20:10à la mise en place d'un cadre éducatif
20:12qui va aussi respecter les limites des parents.
20:14Les parents, trop souvent, on le voit
20:16et dans le fond,
20:18c'est plutôt quand on y pense
20:20très attention, c'est parce qu'on veut bien faire
20:22séparément, mais à ne plus écouter
20:24leurs propres limites,
20:26à permettre aux enfants de prendre une place
20:28qui ne respecte plus le besoin du parent.
20:30Ensuite, c'est là qu'on arrive dans des cercles vicieux
20:32parce qu'on croit bien faire,
20:34mais quand on ne se ressource pas assez,
20:36quand notre réservoir affectif n'est pas assez rempli,
20:38on n'est plus capable
20:40d'être un bon parent.
20:42Ceci y a 30 secondes pour conclure
20:44et je donnerai aussi 30 secondes à Liliane
20:46un conseil pour les parents pour essayer
20:48de passer un bon week-end un petit peu apaisé.
20:50Moi, je voulais peut-être
20:52donner un conseil, parce que je me suis dit
20:54que c'est bientôt les fêtes de fin d'année,
20:56donc ceux qui nous écoutent, vous allez être avec des parents pendant les fêtes.
20:58Je pense qu'une des choses qu'on peut
21:00tous faire, et ce serait super que la société
21:02collectivement soit plus comme ça, valoriser les parents,
21:04valoriser les compétences parentales.
21:06Dites aux parents que vous voyez autour de vous
21:08à la fête de fin d'année, je trouve que c'est incroyable,
21:10tu t'occupes hyper bien de tes enfants,
21:12t'es un parent super parce que les parents
21:14ont trop de pression, vous l'avez dit,
21:16les parents d'aujourd'hui ne sont pas des chochottes,
21:18ils sont juste soumis à une tonne d'injonctions
21:20immenses, le tout sous une pression
21:22où c'est les chiffres de l'INSEE,
21:24mais les parents à la fois passent plus de temps
21:26avec les enfants et en même temps travaillent plus,
21:28donc c'est une équation très compliquée.
21:30Donc valorisez-les, les parents en ont besoin.
21:32Faites des compliments, c'est un cadeau de radicule.
21:34C'est exactement ça,
21:36c'est vraiment le même conseil,
21:38c'est de se rendre compte que
21:40les parents actuels sont des super héros,
21:42mais ils doivent se le dire,
21:44et se le dire dans le couple,
21:46se prendre dans les bras et se dire
21:48c'est dur aujourd'hui, mais ça va,
21:50on est ensemble, on s'aime, ça va aller.
21:52Ne pas quitter la maison
21:54le matin sans s'être serré dans les bras,
21:56sans s'être embrassé,
21:58sans s'être vraiment
22:00dit le bonheur qu'on aura à se retrouver le soir,
22:02parce que c'est ce qui va accompagner
22:04toute la journée, c'est ce qui va apporter
22:06des vitamines mentales aux parents,
22:08et puis retrouver confiance
22:10dans le fait d'être des adultes
22:12et des parents. Les enfants ont besoin
22:14fondamentalement de sentir
22:16leurs parents comme des adultes
22:18cohérents, conséquents, solides,
22:20et c'est ce qui va donner des enfants
22:22beaucoup plus calmes et apaisés.
22:24Merci mesdames, j'ai presque envie de dire
22:26aimez-vous, et mon nom, mais allez-y,
22:28je pense que c'est le plus important, je m'autorise le commentaire de fin.
22:30Merci beaucoup Cécilia
22:32et merci Liliane, c'est une émission passionnante.
22:34La Santé en Mouvement, c'est fini pour aujourd'hui.
22:36Retrouvez l'émission en podcast sur l'application
22:38Sud Radio et dès à présent sur Youtube.
22:40Et pour prolonger la discussion, on se retrouve sur vos réseaux sociaux
22:42préférés.

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