SMART WOMEN - Pour plus de filles dans les filières scientifiques

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Samedi 28 octobre 2023, SMART WOMEN reçoit Amel Kefif (Directrice générale, Elles Bougent)

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Transcription
00:00 (Générique)
00:02 -Bismart.
00:03 -Bonjour, Amal Keifif. -Bonjour, Marie-Claire.
00:06 -Ravie de vous recevoir pour parler de ce sujet important,
00:09 l'orientation des filles vers les filières scientifiques.
00:12 Vous avez vous-même connu un parcours varié,
00:15 puisque vous avez fait de l'entrepreneuriat,
00:18 vous avez également été en cabinet,
00:20 vous avez été chef de cadet de Marlenski Appart,
00:22 et depuis 3 ans, vous avez donc choisi de diriger
00:25 l'association Elle Bouge.
00:28 Alors, en quelques mots, pourquoi ce passage
00:32 et comment fonctionne Elle Bouge ?
00:35 Que font-elles ?
00:36 -Merci beaucoup.
00:38 Pourquoi ? Parce que je suis convaincue
00:41 de ces questions et qu'il faut agir pour l'engagement
00:44 pour les fillières scientifiques et la place des femmes.
00:48 Elle Bouge est une association qui a été fondée il y a 18 ans
00:51 par Marie-Sophie Pavlat, qui est une ingénieure de formation
00:56 et à qui on a posé la question, comment fait-on pour attirer
00:59 plus de filles et de femmes dans les filières
01:02 et carrières scientifiques et dans les industries
01:04 stéréotypées masculines dans des fonctions
01:07 de techniciennes et d'ingénieurs ?
01:09 Le constat, c'est celui qu'on voit tous les jours
01:12 dans tous les rapports et autres forums et conférences,
01:15 la question des stéréotypes liés au genre, liés au métier,
01:18 métier féminin, métier masculin, les plafonds de verre,
01:22 les propres freins consommés à soi-même
01:25 et les blocages, absolument.
01:27 Elle Bouge a décidé d'aller chercher au sein des industries,
01:31 auprès de nos 330 partenaires aujourd'hui,
01:33 toutes ces femmes qui sont des marraines,
01:36 on en a près de 10 000, qui sont des femmes de science,
01:39 de tech, de technologie, d'ingénierie,
01:41 et qui témoignent auprès des collégiennes,
01:44 de leur parcours épanouissant et leur métier passionnant.
01:47 -En quelques chiffres concernant Elle Bouge,
01:50 au-delà de ceux que vous venez de citer,
01:53 la population, le nombre de jeunes femmes touchées ?
01:55 -Elle Bouge, nous organisons 700 événements par an,
01:58 qui sont des 700 rencontres avec des jeunes filles.
02:01 On impacte tous les ans plus de 40 000 filles
02:04 sur tout le territoire français,
02:06 donc en métropole et en outre-mer.
02:08 -C'est un nombre très important. -Absolument.
02:11 Et également à l'international,
02:13 via les filiales de nos partenaires français.
02:16 -Alors, on voit bien
02:17 que l'action d'ampleur que vous menez...
02:20 Vous vous adressez à des jeunes filles
02:23 qui vont à la fois du collège, du lycée,
02:25 jusqu'à l'établissement supérieur,
02:27 mais vous me disiez, quand on a discuté ensemble,
02:30 que depuis maintenant un an,
02:32 vous aviez décidé d'adresser également l'école primaire.
02:35 -Absolument.
02:37 -Pourquoi ? Et là, comment ça se passe réellement ?
02:40 Avec des enfants, comment on fait ?
02:42 -C'est différent. C'est le programme Elle Bouge en primaire,
02:45 qui a été lancé en novembre 2021.
02:47 Elle Bouge en primaire, c'est un programme en trois temps,
02:50 qui s'adresse à l'ensemble de la classe.
02:53 A partir du collège, on extrait les filles
02:55 et on s'adresse à elles, soit au sein de l'école,
02:58 soit sur les sites industriels,
03:00 à la découverte du monde de l'entreprise.
03:02 Elle Bouge en primaire, ce sont deux marraines
03:05 qui vont en classe, avec la participation
03:07 de l'instituteur ou institutrice,
03:09 et on a créé un jeu de cartes
03:11 qui présente tous les métiers,
03:13 aux féminins et aux masculins.
03:15 On va travailler sur la mixité des métiers
03:17 pendant une après-midi,
03:19 et on va faire des expériences scientifiques
03:21 pour que les enfants comprennent
03:23 qu'il n'y a pas de métier de fille, de garçon,
03:26 il y a des métiers tout courts.
03:28 Cette même classe, dans un autre temps,
03:30 ira dans un événement Elle Bouge,
03:32 sur un salon professionnel,
03:34 où elle a découvert du monde de l'entreprise.
03:36 Et enfin, parce qu'on sait qu'on doit toucher les parents,
03:39 parce que l'école primaire, il est encore temps
03:42 de s'adresser aux filles et aux garçons,
03:44 les stéréotypes ne sont pas ancrés de la même manière,
03:48 on va également influencer les parents
03:50 et le corps des professeurs.
03:52 Le troisième temps, c'est la restitution en classe,
03:55 avec la parole des enfants,
03:56 parmi le corps enseignant et les parents,
03:59 pour qu'ils entendent leurs enfants
04:01 parler de ce qu'ils ont vu, fait et aimé.
04:03 -C'est un beau programme.
04:05 A ce stade, vous n'avez pas de capacité
04:07 à mesurer véritablement l'impact,
04:09 mais ce que vous savez, c'est le nombre de personnes
04:12 que vous touchez dans les différentes populations
04:15 que vous venez de décrire.
04:17 Vous avez parlé de la relation avec le monde enseignant,
04:20 qui, bien sûr, est déterminant dans la façon
04:23 dont ça va se passer ensuite.
04:25 Comment, justement, évolue la situation à ce niveau-là ?
04:28 Comment vous la qualifiez, la vision du monde enseignant
04:31 par rapport à l'action que vous pouvez mener,
04:34 l'entrée, facilité ou pas, dans les établissements ?
04:37 -Elle bouge à un agrément avec l'Education nationale,
04:40 qui nous permet de pouvoir nous adresser
04:43 à l'ensemble des lycées,
04:44 enfin, des établissements secondaires
04:47 et primaires publics, notamment aussi
04:49 par le biais de nos délégations régionales.
04:51 On en a 27 aujourd'hui, qui entrent directement en lien
04:55 avec leur académie, leur rectorat,
04:57 les référents égalité au sein des établissements.
05:00 L'administration d'Education nationale nous aide beaucoup
05:03 à promouvoir nos actions en France,
05:05 sur tous les territoires.
05:07 L'accueil qu'on a, évidemment, il est extrêmement bon.
05:10 Les professeurs attendent d'avoir, justement,
05:13 des opérations qui vont donner du corps à leurs cours,
05:16 qui vont être aussi un ajout à l'orientation des élèves.
05:22 Aujourd'hui, on sait qu'on a plus qu'un CPE
05:24 pour trois ou cinq établissements en France,
05:27 qui est trop peu. Elle bouge, vient combler
05:29 ce manque d'orientation et permettre aux filles
05:32 de pouvoir se projeter, de se dire "pourquoi pas moi"
05:35 et de comprendre l'importance de continuer les maths
05:38 et les sciences et de désacraliser des excellentes notes.
05:41 -Très bon accueil. On voit bien toutes ces actions menées.
05:45 Pourtant, malheureusement,
05:46 non seulement le nombre de filles, le pourcentage de filles
05:50 dans les filières scientifiques ne progresse pas,
05:52 mais il a tendance à régresser.
05:54 La question de la fin, c'est comment faut-il faire,
05:57 pour accélérer, comment faut-il faire
06:00 pour inverser la vapeur ?
06:01 -Inverser la vapeur, comme le demandent
06:03 beaucoup de professeurs d'entreprise aujourd'hui
06:06 et nos marraines et les DRH des groupes,
06:09 c'est de rétablir les bacs comme ils étaient
06:12 avant la réforme de 2019,
06:13 pour avoir un tronc commun qui permet d'avoir
06:16 six heures minimum de maths et de sciences
06:19 dans le tronc commun, de pouvoir également mieux former
06:22 les professeurs au biais de genre,
06:24 au biais qui sont parfois inconscients,
06:27 et de comprendre la place des maths et des sciences.
06:30 On a des maths dans tout dans la vie.
06:32 Il faut que les élèves et les professeurs comprennent
06:35 cette importance. -Très bien.
06:37 -La fin est loin devant nous, mais on y va résolument.
06:40 Il faut avoir beaucoup d'engagement pour y parvenir.
06:43 Bravo. Merci pour cela.
06:44 Je vais maintenant recevoir Gonzague de Binière.
06:47 Je suis convaincue qu'il partage totalement
06:50 cette volonté d'avoir plus de filles et plus de femmes
06:53 arriver dans ces sphères-là. Merci beaucoup.
06:56 -Merci, Marie-Claire. -Merci. Bonne journée.

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