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Lundi 14 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Kevin Thozet (Membre du comité d'investissement, Carmignac) , Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM) et Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour, du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:16en direct à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur
00:20bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, journée relativement calme sur les marchés, notamment
00:29développés en raison de Columbus Day qui commémore la découverte des Amériques par
00:34Christophe Collomb.
00:35A cette occasion, le seul marché obligataire américain reste fermé aujourd'hui mais les
00:40autres places sont ouvertes et notamment le marché actions US.
00:44Néanmoins, ça reste une journée relativement calme pour débuter la semaine, plutôt dans
00:48le vert d'ailleurs, la tendance est positive sur les actions européennes et sur les actions
00:53américaines avec de nouveaux records à signaler, notamment pour le S&P 500 qui se rapproche
00:58des 5850 points au plus haut de son histoire.
01:02Avant le démarrage et la montée en puissance de la séquence microéconomique, les résultats
01:07d'entreprises vont marquer les prochains jours et les prochaines semaines.
01:11Nous aurons encore de grandes banques américaines qui publieront leurs résultats au cours des
01:14prochaines heures et des prochains jours.
01:15Et puis en Europe, la séquence commencera demain soir avec le point d'activité trimestrielle
01:19de LVMH après la clôture du marché parisien.
01:23L'autre partie de la semaine et de l'agenda sera consacrée à la politique monétaire
01:28avec la décision attendue ce jeudi de la Banque Centrale Européenne qui va délivrer
01:32une troisième baisse de taux consécutive de 25 points de base.
01:36Quel sera le discours ? Toujours la même question mais quel sera le discours qui accompagnera
01:40ce mouvement qui n'était pas forcément d'ailleurs un mouvement écrit sur les murs il y a encore
01:45quelques semaines puisque le marché et la BCE elle-même anticipaient plutôt une prochaine
01:49baisse de taux à l'occasion de la réunion du mois de décembre.
01:51Néanmoins, ce meeting servira bien à baisser les taux une nouvelle fois.
01:55Pour quelle raison ? Question qu'on posera à nos invités de Planète Marché dans quelques
01:58instants et puis dans le dernier quart d'heure, le quart d'heure thématique de Smart Bourse
02:02comme chaque lundi en début de semaine, nous retrouvons notre correspondant américain
02:05Pierre-Yves Dugas pour notre quart d'heure américain dédié en grande partie bien sûr
02:11à la politique américaine à quelques trois semaines maintenant de l'élection présidentielle
02:17du 5 novembre.
02:21Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:32les marchés avec Pauline Grattel.
02:33Bonsoir Pauline.
02:34Bonsoir.
02:35J'ai oublié de citer la Chine mais la Chine est encore dans tous les esprits en ce début
02:38de semaine puisque l'événement du week-end était notamment la conférence de presse organisée
02:42par le ministre des Finances chinois samedi dernier.
02:46Oui, une nouvelle conférence de presse très attendue par les investisseurs qui espéraient
02:50avoir plus de détails sur la relance de l'économie chinoise.
02:53Le ministre des Finances a notamment annoncé qu'au cours des trois prochains mois, 2300
02:59milliards de yuans d'obligations spéciales pourront être utilisés, soit à peu près
03:03300 milliards d'euros.
03:04Mise à part cela, le budget précis n'a pas été partagé et la situation laisse
03:08les investisseurs sur leur faim.
03:10En parallèle de cela, différentes données d'activités chinoises pour le mois de septembre
03:14ont été publiées ces dernières heures.
03:15Oui, à commencer par les exportations chinoises qui sont largement sous les attentes en progression
03:20de 2,4% sur un an, après 8,7% en août.
03:24Les importations s'établissent à plus 0,3% contre un consensus de plus 0,9%.
03:30Les prix à la production diminuent plus que prévu en reculant de 2,8%.
03:35Enfin, l'inflation ressort inférieure aux attentes à 0,4% sur un an en septembre.
03:40Sur les marchés actions et sur nos marchés actions, toujours une forte corrélation entre
03:44ce qui se passe en Chine et le secteur du luxe et aujourd'hui ça ne va pas dans le
03:47bon sens pour les valeurs du luxe.
03:49Oui, ces valeurs font les frais de la conférence de presse et des données d'activités chinoises.
03:53L'Oréal et Hermès cèdent 2%, Gearing est dernier du CAC 40, le titre perd 4%, LVMH
04:00perd plus de 3% de son côté et publiera son chiffre d'affaires du troisième trimestre
04:04demain dans ce contexte de crainte sur le marché chinois.
04:07A Paris, le CAC 40 était tiré vers le bas par les valeurs du luxe une bonne partie de
04:11la séance avant de remonter dans l'après-midi pour tourner autour des 7600 points.
04:16Sur le marché obligataire, la séance est très calme aujourd'hui.
04:19Oui, comme vous l'avez dit, aujourd'hui seuls les marchés actions sont ouverts aux Etats-Unis.
04:23Le marché souverain gardera porte-close en raison du Columbus Day.
04:27Côté européen, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est autour de 2,25%.
04:32Le spread franco-allemand reste compris entre 75 et 80 points de base.
04:36Et puis parmi les événements business du moment, notez le coup d'envoi du salon mondial
04:42de l'automobile aujourd'hui à Paris.
04:43Oui, alors que le secteur automobile européen est dans la tourmente, les investisseurs surveillent
04:48les possibles annonces au salon de l'auto.
04:50Carlo Stavarez devrait s'exprimer sur les difficultés de Stellantis.
04:54L'entreprise avait alerté le mois dernier sur ses résultats annuels.
04:58Le titre Stellantis est en hausse de plus de 1,5%.
05:01Et puis entre micro et macro, qu'est-ce qui attend les investisseurs demain Pauline ?
05:06Alors les publications d'entreprises vont monter en puissance dès demain.
05:09En France, on attend donc ceux de LVMH mais aussi de Dior et Fnac d'Arti hors CAC 40.
05:14Aux Etats-Unis, Citigroup, Bank of America ou encore Goldman Sachs rendront leur copie.
05:19Et côté macro ?
05:20L'indice zou allemand du mois d'octobre est attendu ainsi que la production industrielle
05:24de la zone euro pour le mois d'août.
05:25A noter également, cette semaine est une semaine d'échéance sur les marchés avec
05:29l'arrivée à expiration de plusieurs produits dérivés vendredi.
05:33Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel nous apporte
05:36les infos clés du jour sur les marchés.
05:39Générique
05:49Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:52Sophie Chauvelier est avec nous, gérante allocataire chez Dorval Asset Management.
05:56Bonsoir Sophie.
05:56Bonsoir Grégoire.
05:57A vos côtés, Jean-François Robin, directeur de la recherche de Natixis.
06:00Bonsoir Jean-François.
06:01Bonsoir à tous.
06:02Et Kévin Thauzé avec nous également autour de la table.
06:04Bonsoir Kévin.
06:05Bonsoir.
06:05Vous êtes membre du comité d'investissement de Carmignac.
06:08Ravi de vous retrouver tous les trois.
06:09Parlons de la Chine peut-être pour commencer.
06:12Jean-François, qu'est-ce que vous comprenez de la stratégie de Pékin
06:15depuis les premières annonces du 24 septembre qui court encore jusqu'à aujourd'hui
06:20et peut-être encore demain ?
06:22On voit déjà que Pékin a recréé quand même des attentes très fortes
06:27de la part des marchés, des investisseurs, des économistes peut-être aussi
06:30avec une stratégie de livrer des détails au compte-gouttes jour après jour.
06:36On attend un petit peu un bazooka et pour l'instant c'est un peu le pistolet à eau
06:40dans le sens où on a beaucoup d'annonces mais essentiellement depuis le début de ces annonces
06:44elles sont surtout à destination du marché actions.
06:47On a injecté de la liquidité quand même essentiellement
06:51pour donner la possibilité aux entreprises de racheter leurs actions,
06:54de donner de la liquidité aux collectivités locales et aux banques
06:56pour qu'elles rachètent des actions.
06:58Donc ça, ça a extrêmement bien fonctionné.
06:59On a vu la surperformance du marché actions chinois
07:02et la plupart des investissements,
07:04trend is your friend, tendance mon ami comme vous le dites ici,
07:06et tout le monde s'est engagé là-dedans.
07:08D'ailleurs, on a vu un record d'inflows sur les achats sur les actions chinoises.
07:13Donc ça, c'est la première flèche.
07:15On parlait des Abenomics au Japon, les premières flèches.
07:18Ça, ça a bien fonctionné.
07:19En revanche, ça laisse tout le monde un petit peu hésitant sur la macroéconomie
07:23puisque ce qui manque à la macroéconomie, ce n'est pas du tout ça.
07:26Ce n'est pas le marché actions qui concerne très peu de Chinois.
07:2870% de leur richesse, c'est l'immobilier.
07:31Donc il y a beaucoup de flèches qui sont tirées pour le marché immobilier.
07:34Mais on voit bien que ça, ça marche assez peu finalement.
07:37En revanche, l'énorme éléphant dans le magasin de porcelaine,
07:39c'est la consommation en Chine qui ne redémarre pas.
07:42Et les chiffres d'aujourd'hui montrent encore ça
07:44avec des chiffres de l'inflation, des limites en déflation.
07:47Les ventes au détail ne démarrent pas.
07:48Il y a sans doute un jeune sur quatre qui est au chômage en Chine.
07:53Vous avez un taux de chômage en Chine qui est supérieur sans doute à ce qu'il est en France.
07:56Vous avez quand même un énorme problème de consommation.
07:58Et ça, ça ne se résoudra pas par des aménagements cosmétiques.
08:02Tout le monde attend un petit peu un bazooka à la 2008.
08:04C'est-à-dire qu'on sort un petit peu des grandes dépenses budgétaires.
08:09Problème par rapport à ce qui s'était passé lors de la grande crise.
08:12La Chine n'a sans doute plus les moyens financiers de le faire.
08:14On les voit qui réduisent un petit peu leurs engagements, la route de la soie.
08:18On voit bien qu'ils sont un petit peu en train de réduire la voilure.
08:23Et donc on attend un petit peu ce truc-là.
08:24Donc c'est ce qu'on attendait samedi.
08:26Je termine, mais j'ai une petite illustration quand même de ce qui se passe là-bas.
08:30On voit bien quand même les interrogations.
08:31Donc on attendait ce comité de samedi au plus haut niveau avec des annonces concrètes.
08:36On ne les a pas eues.
08:38Et dernièrement, on a vu le plénum.
08:39Il y en a à tous les dix ans.
08:41On a vu le troisième plénum.
08:42Et quand on avait demandé à tout le monde
08:44quel est pour vous ce qu'il faut faire pour relancer l'économie chinoise,
08:47la conclusion officielle de ça qui était sortie pour les médias,
08:50c'était qu'il fallait qu'on chante dans les entreprises la pensée de Xi Jinping.
08:55Bon, ça vous donne quand même un petit peu une idée
08:56de l'esprit choumpétérien entrepreneuriel qu'il peut y avoir là-bas.
08:59Il y a quand même des problèmes structurels
09:00qui ne sont pas adressés par les mesures qui ont été annoncées.
09:02Mais ça veut dire qu'il faut imaginer quelque chose d'assez continu comme effort.
09:05C'est-à-dire au fur et à mesure qu'on s'apercevra
09:07qu'il n'y en a pas assez, que le marché en veut plus.
09:10Il faut imaginer que le pouvoir, les planificateurs étatiques
09:14en remettront un peu au pot au fur et à mesure.
09:16C'est ça l'idée ?
09:17Je pense que ça peut être ça l'idée, mais c'est une mauvaise idée.
09:19Parce qu'en tant qu'ancien banquier central,
09:22ce qu'on dit bien quand on veut faire des interventions,
09:24c'est que soit on fait un Big Bertha,
09:26quand personne n'attend, et là c'est efficace.
09:28On marque les esprits tout de suite.
09:29Il vaut mieux prendre un marché de cours qui est short
09:31pour lui faire retourner ses positions.
09:34Là, aujourd'hui, de donner avec un parti money
09:36des petits éléments comme ça,
09:37en fait, ça finit par faire flop.
09:39Puis il y a une espèce d'habitude qui se prend au fur et à mesure.
09:40Il y a un rendement décroissant de la stratégie.
09:43Tout à fait. Donc le rendement marginal décroissant, on l'annonce.
09:46Moi, je crois que ce n'est pas très efficace.
09:48Tous les chiffres qui sortent aujourd'hui
09:50ne montrent pas du tout un rebond de la consommation interne.
09:52C'est ça qu'il faut, que ça se stabilise.
09:54Les annonces datent du 24 septembre.
09:56Les chiffres qu'on a aujourd'hui datent du mois de septembre.
09:58Pour l'instant, il n'y a rien qui a été annoncé
10:00qui est pour la consommation domestique.
10:01Pour l'instant, rien qui augmente le revenu des ménages
10:04et qui leur permette d'investir dans autre chose que de l'immobilier.
10:06Arrêter de faire baisser l'immobilier,
10:08c'est peut-être déjà une manière de mettre un plancher à la confiance.
10:11Le ménage chinois, pardon, je termine,
10:13il se sent déjà complètement,
10:15beaucoup trop investi dans l'immobilier.
10:17On ne va pas remettre au pot.
10:18Ce qu'il faut, c'est qu'ils se prennent conscience
10:20et qu'ils se mettent à acheter un petit peu plus facilement
10:22des biens et du retail sales.
10:24Ils vont le faire, parce que j'ai compris que
10:26tout le monde va pouvoir acheter des actions
10:27avec des financements et de la liquidité.
10:29Mais les collectivités vont pouvoir acheter aussi
10:31des immeubles, des appartements
10:33pour peut-être les remettre demain en location aussi.
10:34Je n'en sais rien.
10:35Mais c'est toujours cette idée-là autour du marché immobilier, Sophie, sur la Chine.
10:39La crise immobilière, elle est tellement profonde que...
10:43Les prix de l'immobilier baissent encore.
10:45Les prix de l'immobilier baissent...
10:46Trois ans après.
10:47En 70 principales villes, ce n'est pas juste.
10:49Oui, c'est ça.
10:50Donc la crise immobilière, elle est tellement profonde
10:52qu'il faut d'abord résorber ça
10:55et quand même, les mesures qui ont été annoncées ce week-end,
10:58à moyen terme, ont quand même une portée
11:01principalement sur l'immobilier.
11:03Après, effectivement, le marché est déçu.
11:05On imagine bien le côté LVMH-L'Oréal,
11:07c'est-à-dire un petit peu l'idée
11:09qu'on va redonner confiance aux ménages
11:11et qu'ils auront envie de consommer.
11:12Je ne pense vraiment pas que ce soit la priorité de Xi Jinping.
11:16En tout cas, il ne fait pas une relance dans son pays
11:18pour que les gens achètent des sacs à main chez LVMH.
11:20J'ai comme un doute.
11:21Non, mais il y a une prise en considération quand même
11:23du consommateur plutôt que de l'aspect production-producteur.
11:28Voilà, il y a une prise de conscience
11:30mais il y a, entre guillemets,
11:32c'est un travail titanesque.
11:35C'est-à-dire qu'aujourd'hui, renflouer,
11:37résorber les problèmes immobiliers,
11:39j'ai lu différents papiers à ce sujet
11:41et ce dont on parle, c'est des mesures
11:43pour vraiment résorber la question immobilière aujourd'hui.
11:45C'est trois fois ce qui a été annoncé ce week-end
11:47qui serait nécessaire si on voulait d'un coup...
11:49Pour provisionner les cadavres qui restent.
11:51Si on voulait d'un coup nettoyer et impurer...
11:53Je comprends.
11:54Donc là, c'est déjà une salve très importante.
11:57Il y a probablement d'autres choses qui se sont annoncées.
11:59Mais après, effectivement,
12:01et c'était très bien dit par Jean-François,
12:03c'est qu'on a un taux de chômage important en Chine.
12:07On a des ménages qui ont vu, entre guillemets,
12:09une partie de leur richesse...
12:11En tout cas, ont l'impression qu'une partie de leur richesse
12:13est partie en fumée.
12:14Et avant qu'ils se remettent à consommer...
12:16Ça fait déjà quasiment un an de déflation derrière nous en Chine.
12:19Il faut pouvoir stabiliser tout ça.
12:20C'est-à-dire que quand on craint pour son travail,
12:22la consommation n'est pas l'objectif numéro un.
12:25Donc effectivement, c'est un petit peu un cercle vicieux
12:27et qui prend du temps.
12:29On l'a déjà vu sur d'autres marchés.
12:31C'est une histoire de 2025 quand même ?
12:32Au fur et à mesure, avec l'accumulation d'annonces
12:35et peut-être d'autres à venir demain,
12:37est-ce que ce qui est annoncé là aujourd'hui,
12:40c'est quelque chose qu'on retrouve en 2025
12:42à un moment dans la conjoncture chinoise ?
12:44Ou c'est à terme dans 10 ans ?
12:47Non, c'est probablement pas dans 10 ans.
12:49Je pense que le gouvernement a probablement un horizon plus court.
12:53Peut-être 2-3 ans.
12:54Mais ce n'est pas une formule magique
12:56qui instantanément va redonner le sourire aux ménages
12:58et les inciter à consommer de façon importante.
13:01Il faut un petit peu de temps.
13:03Mais il y a déjà quand même des choses qui sont assez...
13:05Il y a effectivement beaucoup d'incitations
13:07pour les marchés financiers.
13:09Mais pas que.
13:10Sur l'appurement du marché immobilier,
13:11il y a beaucoup de choses qui sont annoncées
13:13et qui peuvent effectivement avoir un impact positif.
13:16Mais ça prend du temps.
13:18Kevin, comment vous regardez l'histoire chinoise aujourd'hui ?
13:20Qu'est-ce qu'il y a de nouveau ?
13:22Qu'est-ce qu'il y a peut-être de bon à prendre ?
13:25Quels sont encore les points d'interrogation ?
13:27Et qu'est-ce que ça change jusqu'à chez nous d'une certaine manière ?
13:30Parce qu'on sait que tout le monde n'est pas obligé
13:32d'être investi directement en Chine aujourd'hui, par exemple.
13:34Il y a plusieurs choses.
13:36La première, c'est quand même qu'on a depuis quelques semaines...
13:39On parlait beaucoup du put de M. Powell il y a un mois.
13:43Là, le put budgétaire des autorités chinoises.
13:46J'acquiesce, je suis assez d'accord sur l'ampleur de ce dernier.
13:50En tout cas, il peut encore se matérialiser.
13:52Il ne s'est pas encore pleinement matérialisé.
13:54Ça, c'est le premier point.
13:55Je crois que c'est un point qui est positif.
13:56Sur les marchés d'action, je crois qu'on a aussi vu
13:58que les autorités chinoises y étaient très sensibles.
14:00Donc, on a sans doute un plancher sur ces marchés d'action.
14:03Pour rappel, la communication de samedi,
14:05elle a été annoncée en début de semaine
14:07et les marchés d'action chinois ont ouvert en forte baisse.
14:10Ça aussi, c'est potentiellement quand même une bonne nouvelle
14:12pour les investisseurs qui investissent en Chine.
14:15L'impact sur nos valeurs, nos entreprises européennes,
14:18je crois que la différence de performance,
14:20si je regarde un indice de valeurs technologiques chinoises,
14:23qui sont beaucoup impliquées dans la vente digitale.
14:27Oui, les grandes plateformes.
14:29JD.com, Alibaba, etc.
14:32sont en hausse de 30%, là où des acteurs du luxe français
14:36se tournent en baisse entre 10% et 30%
14:38sur ce même horizon de temps là,
14:40sur ces 3-4 dernières semaines.
14:42Je crois que ça donne quand même une indication
14:44d'où iront ces mesures de relance.
14:46Dans ce que vous disiez sur qu'est-ce qu'il y a de nouveau,
14:48et je crois que c'est ça qui est important aussi,
14:50c'est que ce qui compte, en termes économiques,
14:52c'est quand même l'impulsion budgétaire.
14:54Aujourd'hui, on a des rumeurs d'impulsion budgétaire,
14:56mais on n'a pas d'impulsion budgétaire.
14:58C'est-à-dire que les quelques 400 milliards
15:00auxquels faisait allusion Pauline tout à l'heure,
15:02c'est la possibilité pour les autorités locales
15:05de réutiliser des quotas du passé
15:07qui n'ont pas été utilisés
15:09pour venir acheter, détruire, etc.
15:11Ça ne résout pas du tout le problème
15:13de surcapacité.
15:15Pour rappel, il y a quelque chose comme 86 millions
15:17de logements disponibles en Chine.
15:19On peut loger l'intégralité de la population brésilienne
15:21dans des appartements vides chinois.
15:23Evidemment que ce contexte-là,
15:25comme vous le disiez,
15:27il ne se résume pas d'un coup de baguette magique.
15:29Pour autant, on peut s'attendre...
15:31La bonne nouvelle, c'est ça,
15:33un plancher sous ces marchés d'action chinois.
15:35Est-ce que ça fait de ces marchés d'action chinois
15:37un investissement ?
15:39C'est plutôt un trade qu'un investissement
15:41de moyens longs.
15:43Ça reste tactique, au mieux, à ce genre ?
15:45Tout à fait.
15:47C'est plutôt la bonne nouvelle.
15:49Pour autant, les autorités chinoises
15:51ont très grande marge de manœuvre
15:53pour intervenir.
15:55Aujourd'hui, ils ont plutôt injecté des liquidités.
15:57Ils sont très préoccupés par ce risque
15:59de déflation par la dette.
16:01Sans contraction, ça va faire deux ans
16:03qu'ils sont en territoire négatif.
16:05Moins de 8% ce week-end.
16:07L'inflation à la consommation, légèrement positive.
16:09Ça veut dire que le PCE,
16:11la combinaison des deux,
16:13sera négatif.
16:15Ce n'est pas une très bonne nouvelle
16:17pour les autorités chinoises.
16:19Pour autant, aujourd'hui,
16:21ils vont essayer de combattre ce risque-là
16:23avec des injections de liquidités.
16:25Je ne suis pas sûr qu'on aille combattre
16:27une trappe à la liquidité
16:29qui faudra du stimulus budgétaire
16:31classique, traditionnel,
16:33comme on a pu le connaître.
16:35Aujourd'hui, on ne l'a pas encore.
16:37Mais on a pu voir qu'il pouvait bouger assez vite.
16:39Il y a d'autres échéances politiques,
16:41fin du mois, fin décembre,
16:43que ce soit le congrès national.
16:45On peut imaginer, de ce point de vue-là,
16:47qu'ils n'ont peut-être pas voulu
16:49tout mettre sur la table aujourd'hui
16:51avant une échéance comme celle du 5 novembre.
16:53C'est possible.
16:55Je ne suis pas là pour faire de la politique fixe.
16:57Mais c'est tout à fait de l'ordre du poussine.
16:59En tout cas, des marges de manœuvre,
17:01je crois qu'il y en a.
17:03Il n'y a plus forcément les mesures de relance
17:05extraordinaires qu'on a pu connaître
17:07en Europe ou aux Etats-Unis
17:09dans le sillage du Covid.
17:11Ils ont plutôt été relativement orthodoxes
17:13dans ce sens-là.
17:15Même si on prend l'hypothèse basse,
17:17Jean-François, d'un plan de soutien à minima
17:19pour mettre des planchers,
17:21que ce soit sur les marchés actions,
17:23immobiliers ou même sur la consommation,
17:25pour mettre un plancher à la baisse de la confiance
17:27du consommateur,
17:29c'est bon pour nous ? C'est bon pour l'Europe ?
17:31Ça participe à l'idée
17:33d'une croissance
17:35européenne en 2025 ?
17:37Peut-être autour de 1% encore ?
17:39Ça aide ?
17:41Ou ça reste marginal aujourd'hui
17:43quand on réfléchit aux effets d'entraînement
17:45que ça peut avoir sur le reste du monde ?
17:47Il y a plusieurs choses.
17:49La Chine, c'est 18% du PIB mondial.
17:51C'est le gros moteur de ces dix dernières années
17:53de l'économie mondiale,
17:55même si ça n'a rien à voir avec la taille des Etats-Unis,
17:57qui est plutôt 25% du PIB mondial.
17:59C'est plutôt les US qui sont le moteur de l'économie mondiale.
18:01En revanche, la Chine était l'atelier du monde
18:03et de plus en plus aussi
18:05le marché « too big too miss ».
18:071,4 milliard d'habitants,
18:09vous êtes Volkswagen, vous êtes le luxe français,
18:11vous aviez 30 à 40%.
18:13La Chine achète 30% des sacs à main du monde.
18:15Elle achète 25%
18:17de l'ensemble des matières premières du monde, etc.
18:19Évidemment, c'est un marché
18:21qui est très important.
18:23En revanche, ce qu'on peut dire, c'est deux remarques.
18:25La première, c'est qu'aujourd'hui,
18:27le seul moteur de l'économie chinoise,
18:29c'est les exportations et la déflation.
18:31Aujourd'hui, ce n'est pas un drame pour les autorités chinoises
18:33puisque c'est même un truc
18:35qui leur permet d'exporter leur surplus.
18:37On peut penser même à du dumping
18:39puisque c'est une façon pour eux de tuer la concurrence
18:41avant de faire remonter les prix.
18:43C'est la définition du dumping.
18:45C'est pour ça, quand vous posez la question
18:47de quand les mesures doivent avoir un impact,
18:49je pense que si ça n'a pas un impact en 2024,
18:51je pense qu'en 2025, ce sera pire
18:53parce que si Trump arrive, le monde est en train de se fermer.
18:55Les droits de douane augmentent partout.
18:57Le dernier moteur de l'économie chinoise,
18:59il faut absolument qu'il y ait un contrepoids
19:01à ce qui arrive avec la consommation domestique
19:03parce que ça va se fermer, ce moteur.
19:05En tout cas, ça se ferme de plus en plus.
19:07C'est la première chose.
19:09Le deuxième point, c'est qu'aujourd'hui,
19:11on voit bien que les valeurs européennes
19:13qui étaient portées par le marché chinois,
19:15je prends pour exemple Porsche,
19:17c'est plutôt à la mode de regarder le luxe
19:19en ce moment en Chine.
19:21Je suis désolé pour nos grandes boîtes du luxe,
19:23on va voir les résultats de LVMH demain,
19:25mais je pense que la dynamique du marché chinois
19:27va un peu s'essouffler parce que le luxe
19:29est moins bien vu.
19:31C'est une des sociétés les plus inégalitaires du monde
19:33donc il y a beaucoup de riches en Chine
19:35mais il faut le faire un peu planquer.
19:37C'est la première chose.
19:39La deuxième chose, c'est que les Chinois
19:41favorisent des valeurs chinoises.
19:43Je reviens à mon Porsche.
19:45Un Porsche n'a pas pris le train de l'électrique,
19:47contrairement à ce que tout le monde dit.
19:49Ce qui est demandé en Chine,
19:51c'est les voitures électriques.
19:53Maintenant, 60% des voitures électriques vendues,
19:55c'est que de l'électrique et du full électrique
19:57et c'est que des voitures chinoises.
19:59Il y a une incitation, vous le disiez sur le retail
20:01avec Alibaba, JD, etc.
20:03Vous pouvez y aller.
20:05On favorise le chinois contre le non chinois.
20:07Le moteur de l'économie mondiale,
20:09ce n'est plus la Chine et en plus de ça,
20:11même si la consommation domestique repart,
20:13c'est les firmes chinoises d'abord.
20:15Vous avez travaillé sur le secteur du luxe
20:17et le secteur automobile.
20:19Au-delà de l'aspect conjoncturel
20:21demandes chinoises, il y a des facteurs structurels
20:23qui deviennent des vents contraires
20:25pour ces groupes occidentaux
20:27sur ce marché chinois.
20:29Oui.
20:31En effet, quand on vient stimuler
20:33son économie en finançant
20:35de façon plus ou moins directe
20:37des exportations à bon compte,
20:39il faut s'attendre au bout d'un moment
20:41à la réponse de ces mêmes partenaires.
20:43Même de la part de l'Europe ?
20:45De la part de l'Europe, on l'a vu.
20:47L'histoire commerciale, c'était surtout
20:49Chine et États-Unis jusqu'à présent.
20:51La Commission européenne a indiqué
20:53il y a une dizaine de jours
20:55la possibilité de remonter les niveaux
20:57de tarifs douaniers sur les autos chinoises
20:59de 10% à 45%.
21:01Cette question des tarifs inclut aussi
21:03l'Union européenne face à la Chine.
21:05C'est une nouvelle dimension de ce point de vue.
21:07L'Union européenne est clairement dedans
21:09sur les relances chinoises.
21:11Sans doute qu'elles auront un effet
21:13d'entraînement sur les matières premières
21:15moins importants que le passé.
21:17Je ne suis pas sûr qu'on aille refinancer
21:19ces 90 millions de logements vides
21:21en construisant des nouveaux immeubles.
21:23Pour autant, des mesures de relance
21:25domestiques en Chine seront un effet
21:27haussier sur les matières premières.
21:29Pour nous européens qui importons
21:31ces matières premières, ce n'est pas
21:33forcément une bonne nouvelle
21:35pour la croissance économique européenne.
21:37Est-ce que la dimension commerciale
21:39entre l'Union européenne et la Chine
21:41ira jusqu'au niveau de conflictualité
21:43qu'on a aujourd'hui entre les Etats-Unis
21:45et la Chine ? Je n'en sais rien.
21:47On sent que cette dimension commerciale
21:49prend une tournure un peu différente
21:51avec des aspects de rétorsion
21:53qui vont de plus en plus viser
21:55des secteurs stratégiques pour nous.
21:57Il y a deux aspects abordés dans la discussion.
21:59L'aspect du dumping
22:01qui est vraiment intéressant.
22:03Notamment si on prend l'exemple
22:05de la chimie.
22:07La demande interne chinoise est
22:09moins bonne. Les entreprises chinoises
22:11sont venues vendre davantage
22:13en Europe. Tant et si bien que, bien qu'on ait
22:15une reprise des volumes,
22:17les prix s'écroulent.
22:19Ce n'est pas étonnant qu'à un moment
22:21les autorités européennes
22:23s'attaquent aussi à cette question de la concurrence
22:25chinoise. La question automobile
22:27est évidente et très problématique.
22:29Effectivement, on est obligé
22:31aujourd'hui de mettre une barrière
22:33aux voitures électriques chinoises.
22:35Sinon,
22:37l'Europe sera
22:39envahie de voitures électriques chinoises
22:41et c'est justifié puisque les prix sont
22:43très attractifs.
22:45C'est 15 millions d'emplois.
22:47Mais c'est d'autant plus un problème
22:49qu'ils produisent peu
22:51là où ils vendent.
22:53Il y a des partenariats qui se mettent en place.
22:55BYD va commencer à produire en Europe.
22:57Turquie, Hongrie.
22:59Un peu comme les japonais à l'époque
23:01qui, finalement,
23:03commençaient à se faire boutir aux Etats-Unis.
23:05Toyota à Valenciennes.
23:07C'était de la voiture française.
23:09Il y a énormément d'usines Toyota.
23:11En revanche, la contrepartie de ça
23:13c'est des fleurons
23:15de l'industrie allemande qui maintenant souffrent
23:17beaucoup. Cette phase de transition
23:19est très difficile parce que pour
23:21des BMW, des Mercedes
23:23c'était
23:2530% des résultats opérationnels
23:27réalisés en Chine. Et là, les volumes
23:29sont en train de baisser assez fort.
23:31Parce que, non seulement, effectivement, le luxe est pointé
23:33du doigt par le gouvernement pour quelque chose
23:35de pas très patriotique.
23:37Pas d'ostentation.
23:39C'est pas sans rappeler l'histoire. On avait déjà eu l'histoire
23:41des montants. Oui, il y a 10 ans déjà, je me souviens.
23:43Déjà aussi le cognac, les spiritueux.
23:45A chaque fois, c'est un peu cyclique.
23:47On traverse ça.
23:49Effectivement, on a plusieurs
23:51secteurs qui sont en train de souffrir
23:53et qui vont devoir
23:55s'adapter. Le secteur du luxe, c'est une
23:57question intéressante. Parce que,
23:59si on rétro-pédale un peu,
24:01on a déjà vécu un grand trou d'air
24:03comme ça quand les Japonais ont commencé
24:05à consommer moins de luxe. Le relais a été
24:07pris par la Chine avec, là, une force de frappe
24:09colossale. Et maintenant, on voit
24:11bien que la prochaine étape, c'est l'Inde.
24:13Alors, combien de temps on va mettre
24:15pour basculer du consommateur chinois
24:17au consommateur indien ? Et dans quelles conditions ?
24:19On verra. Mais là, on est effectivement
24:21dans une phase qui devient moins favorable.
24:23Oui, sur le luxe, effectivement,
24:25vous dites qu'il y a moins de vent porteur fort
24:27que ce qu'on a pu connaître dans le cycle précédent ?
24:29Kevin ?
24:31Parce que là, c'est une question qu'on se pose.
24:33Oui, on a eu des baisses de 20-30% sur des grandes
24:35valeurs du luxe. Donc, tout le monde
24:37se demande si ce n'est pas une bonne idée
24:39d'en racheter un peu aujourd'hui.
24:41C'est une histoire d'horizon de temps.
24:43On a des résultats qui vont être annoncés
24:45cette semaine. Alors, je passe
24:47sur certains
24:49acteurs qui, eux,
24:51vont avoir une croissance
24:53des revenus qui va être négative
24:55et négative à deux chiffres. Et ça fait
24:57quelques temps que ça dure pour les
24:59moins bons de la classe, et je mets des guillemets dessus.
25:01En tout cas, sur certains groupes.
25:03C'est le VMH qui commence
25:05cette semaine.
25:07La croissance des revenus chez le VMH
25:09est attendue en hausse de 2,5%.
25:112,5%.
25:13C'est les attentes du marché.
25:15Dans ce contexte-là,
25:17quand on a une base de coûts
25:19qui monte plus
25:21que ça, ça peut quand même
25:23un peu pincer les marges.
25:25Dans le secteur du luxe...
25:27Le point bas sur les marges, il n'est pas encore là.
25:29Je crois qu'il n'est pas encore passé.
25:31Sur certaines valeurs, on a quelques-uns qui sortent
25:33du lot. On pense à un groupe
25:35comme Hermès, par exemple.
25:37C'est plutôt la tortue que le lièvre
25:39dans la cour.
25:41Ils ont leur temps.
25:43Des groupes comme L'Oréal
25:45où la proportion des coûts fixes
25:47est quand même beaucoup moins importante
25:49que d'autres groupes du luxe français.
25:51Je crois qu'il y a un broker qui classait
25:53sur l'aspect Chine spécifiquement
25:55les groupes de luxe qui arrivent à limiter
25:57à moins de 10% la baisse
25:59de leurs ventes en Chine.
26:01Ils font partie des bons élèves aujourd'hui.
26:03Là aussi, si on se projette
26:05un peu plus loin qu'un trimestre,
26:07ce qu'on essaie de faire quand on investit
26:09sur les actions et sur les marchés,
26:11ça peut aussi bien se passer.
26:13Si on a une économie américaine
26:15qui tient bien,
26:17si l'Europe...
26:19On pourra en reparler, mais pourquoi pas ?
26:21Sur un malentendu, comme dirait...
26:23Oui, comme il l'aurait dit, oui.
26:25Comme il l'aurait dit.
26:27Si les mesures chinoises, finalement,
26:29on a une vraie relance de la consommation,
26:31alors un peu moins d'insultations.
26:33Si certains consommateurs
26:35sont prêts à acheter
26:37ces fameux sacs à 5 ou 10 000 dollars,
26:39on peut avoir,
26:41là aussi, un horizon qui s'éclaircit
26:43pour le secteur.
26:45Est-ce qu'on peut se demander
26:47si la baisse de taux de la Fed
26:49le 18 septembre de 50 points de base
26:51était une erreur ?
26:53Avec l'idée que la Chine relance,
26:55qu'on puisse avoir des matières premières
26:57avec des prix un peu plus élevés, etc.
26:59Je sais que le débat peut vite changer.
27:01On a vu les anticipations
27:03sur les taux américains
27:05passer du coca light
27:07pour un autre humoriste français.
27:09C'est vrai qu'on a des choses
27:11qui bougent énormément,
27:13mais notre scénario,
27:15c'est que la Chine ralentit.
27:17Structurellement, la Chine va vers 3%,
27:19puis 2%, elle ralentit.
27:21Elle se ferme aux produits européens
27:23et occidentaux en général, et elle ralentit.
27:25Les mesures qui sont là sont pour contrer ce phénomène.
27:27Je pense que la Chine
27:29n'est pas le marché de l'avenir.
27:31On parlait de l'Inde, mais je rappelle
27:33que l'Inde est encore plus protectionniste
27:35que les barrières tarifaires.
27:37Elle met des barrières tarifaires sur les véhicules chinois.
27:39Si vous voulez investir et vendre en Inde,
27:41il y a exactement la même chose
27:43que font les Etats-Unis.
27:45Pour revenir à votre question,
27:47je ne pense pas que la Chine va être le moteur du monde.
27:49Je pense que les Etats-Unis,
27:51c'est une économie qui est en train de se fermer.
27:53Quand vous regardez le ratio des imports
27:55ou des exports dans le PIB,
27:57c'est un pays qui se ferme.
27:59Le taux d'ouverture a baissé
28:01de 6 points en 10 ans aux Etats-Unis.
28:03Taux d'ouverture aux échanges mondiaux.
28:05C'est un pays qui est de moins en moins dépendant
28:07et qui est le moteur du monde.
28:09Il faut prendre ça en compte.
28:11Probablement qu'un Trump qui arrive au pouvoir
28:13le 5 novembre,
28:15il va plutôt accentuer le côté
28:17« je me ferme au monde, c'est un isolationniste,
28:19c'est un mercantiliste, etc. »
28:21C'est pour l'économie mondiale.
28:23Pour répondre à la question sur la Fed,
28:25c'est une économie de plus en plus fermée.
28:27Il ne raisonne qu'en économie fermée.
28:29Le dollar, c'est mon monnaie, ma monnaie, votre problème.
28:31Il ne raisonne pas tellement
28:33en fonction de la Chine étant un rebond
28:35pour les entreprises américaines
28:37que l'on peut exposer là-bas.
28:39L'exposition des résultats opérationnels
28:41des boîtes américaines en Chine,
28:43c'est assez marginal dans le PIB américain.
28:45La Fed, qu'est-ce qu'elle regarde ?
28:47C'est la dynamique de l'économie américaine.
28:49Quand vous regardez le niveau des taux réels,
28:51il est beaucoup trop élevé aux Etats-Unis.
28:53Ils peuvent nettement baisser les taux.
28:55Ils ont bien fait de faire 50 points de base.
28:57Je pense qu'ils ont été un peu...
28:59C'est une frappe préventive,
29:01de ce point de vue-là.
29:03Assurantielle.
29:05On n'a pas du tout besoin
29:07de les baisser de façon accélérée.
29:09Mais on voit bien que l'économie,
29:11l'inflation... On a beau dire que les PPI
29:13baissent moins que prévu aux Etats-Unis,
29:15que l'inflation a surpris à la hausse.
29:17D'accord, mais le PPI, les CPI, ils baissent.
29:19On est à 2,4.
29:21Pour vous, il y a une vraie légitimité
29:23à aller vite auto-neutre ?
29:25Oui, parce qu'on est en-dessous de la Fed.
29:27On voit bien que le marché du travail...
29:29Il y a des indicateurs.
29:31Ça va être très compliqué pour la Fed
29:33parce qu'il y a les élections.
29:35C'était peut-être aussi intelligent
29:37de faire 50 points de base.
29:39Parce qu'ils auraient fait 25
29:41et faire 50 points de base
29:43juste après les élections américaines,
29:45ça pouvait être vu comme politique.
29:47Mais surtout, ils vont avoir un énorme problème.
29:49Il y a un truc nouveau dans le monde.
29:51Il y a le dérèglement climatique
29:53avec des fenêtres météo extrêmes
29:55quasiment tous les jours.
29:57On voit bien que les ouragans
29:59aux Etats-Unis vont complètement
30:01dégrader le marché du travail.
30:03Et si je donnais un sentiment,
30:05je pense que ce qui s'est passé
30:07avec la succession d'ouragans,
30:09c'est que ça va probablement
30:11dégrader plus le marché du travail
30:13qu'il n'y avait pas eu tout ça.
30:15On va dire qu'il faut corriger.
30:17Mais je pense qu'on va bien voir...
30:19C'est temporaire, ça.
30:21La Fed doit voir à travers ça.
30:23Comme la Fed, son unique...
30:25C'est l'emploi.
30:27Elle a dit que c'était l'emploi.
30:29On va en faire une lecture prudente.
30:31Mais ça ne va pas aller dans le sens
30:33de pas de baisse.
30:35Il y a bien 25 points de base
30:37qui arrivent le 7 novembre.
30:39Le marché va peut-être dépricer ça.
30:41Je pense qu'il y a 25 qui arrivent
30:43en novembre parce que de toute façon
30:45les taux américains réels,
30:47avec une inflation qui continue
30:49à baisser, avec un marché
30:51où on voit de plus en plus
30:53des données sur la tension
30:55des automobiles,
30:57il y a une forte dégradation.
30:59On ne l'a pas vu depuis 2008.
31:01Il y a quand même un petit sujet
31:03de conditions financières
31:05qui sont un peu trop restrictives
31:07aux Etats-Unis.
31:09Les entreprises continuent
31:11de se financer extrêmement bien.
31:13Les conditions financières
31:15sont très laxes.
31:17Les marchés sont au plus haut.
31:19Le taux de chômage reste à 4,2.
31:21Il n'y a pas eu urgence
31:23non plus à se précipiter.
31:25Il s'agit d'être neutre.
31:27Il ne s'agit même pas d'aider l'économie.
31:29Il s'agit d'être moins à pied sur le frein.
31:31Jusqu'à 3%, vous avez encore
31:33200 points de base que vous pouvez faire
31:35sans avoir appuyé sur l'accélérateur.
31:37Vous avez juste levé un peu le frein.
31:39Je pense qu'il y a vraiment de la place
31:41pour baisser, même si l'économie d'accroche
31:43se maintient de façon remarquable.
31:45Sur les perspectives de baisse de taux,
31:47qu'est-ce que vous dites à ce stade
31:49chez Norval, Sophie ?
31:51Oui, il y a quelques baisses de taux
31:53pour la FED, pour les autres,
31:55pour la BCE aussi.
31:57La BCE qui va baisser ses taux cette semaine,
31:59ce n'était pas écrit sur les murs
32:01il y a encore trois semaines.
32:03A écouter le discours des membres influents
32:05de la Banque Centrale Européenne,
32:07là, cette fois, visiblement, ça semble acter.
32:09Le sentiment, c'est quand même
32:11que c'est plus urgent en Europe qu'aux Etats-Unis.
32:13La normalisation aux Etats-Unis,
32:15elle paraît légitime.
32:17On est complètement alignés
32:19avec ce qui vient d'être dit.
32:21Effectivement, le mandat sur l'emploi,
32:23les signaux d'effritement
32:25qu'on voit sur le marché du travail,
32:27on est sur le marché américain,
32:29même s'il y a toujours beaucoup de résilience.
32:31Les chiffres d'épargne ont d'ailleurs
32:33été révisés en hausse.
32:35Il y a beaucoup de résilience
32:37sur le marché américain.
32:39En revanche, en Europe,
32:41on a une situation où il risque
32:43plutôt d'en faire passer que trop.
32:45Il y a quand même beaucoup d'interrogations,
32:47des fragilités qui sont assez évidentes.
32:49Il y a eu le gros retard à l'allumage
32:51du secteur manufacturier
32:53qui continue à pénaliser l'Europe.
32:55Donc oui, on est dans cette phase
32:57de baisse de taux
32:59avec un autre sens.
33:01Et puis en Europe, surtout,
33:03le seul moteur, c'est le moteur monétaire.
33:05Parce qu'aux Etats-Unis,
33:07il y a effectivement, face à un marché
33:09du travail qui pourrait s'effriter un peu,
33:11le moteur monétaire.
33:13Et puis le moteur budgétaire,
33:15il n'a pas disparu.
33:17Que ce soit Donald Trump
33:19ou Kamala Harris,
33:21il y aura du budgétaire.
33:23Ce ne sera pas du budgétaire de même nature,
33:25probablement, mais il y aura du budgétaire.
33:27Donc nous, en Europe,
33:29on a un autre problème, probablement.
33:31Et en plus, avec beaucoup de disparités,
33:33ce qui complexifie aussi un petit peu
33:35la lecture, avec finalement, cette fois-ci,
33:37une Allemagne qui ne va pas bien,
33:39une Europe du Sud qui va plutôt mieux,
33:41une Espagne qui révise en hausse
33:43son activité, mais d'une façon générale,
33:45peut-être, des efforts plus importants
33:47à consentir en termes de politique monétaire
33:49en Europe qu'aux Etats-Unis.
33:51Comment ça se joue dans les marchés, ça ?
33:53Enfin, je veux dire, l'enjeu du
33:55policy mix pour 2025,
33:57on va dire les choses comme ça,
33:59Kévin ?
34:01Jean-François parlait de l'échéance politique
34:03de novembre.
34:05Je prends son point.
34:07Si je regarde des sondages
34:09ou des sites de Paris
34:11ou des agrégateurs de sondages,
34:13même si on a jeté une pièce, il y a quand même
34:15deux échéances, c'est-à-dire que si d'un côté,
34:17je caricature, mais en gros, on a un candidat
34:19comme Trump qui est élu et qui
34:21baisse les taux d'imposition,
34:23vraisemblablement
34:25que la trajectoire future de politique
34:27monétaire américaine ne sera peut-être pas tout à fait celle
34:29qui est anticipée.
34:31Ça peut être un vrai game changer
34:33de ce qu'on verrait dans les dots
34:35de la Fed en décembre.
34:37Si il y a, en effet, plus de
34:39dérégulation, une croissance potentielle,
34:41on verra en tout cas une croissance économique
34:43qui l'avait laité à ramener
34:45à 3% de façon un peu plus
34:47structurelle, etc.
34:49Des termes qui, lui, qualifient
34:51déportation, des tarifs douaniers, ça a aussi
34:53une incidence sur l'inflation, ça a aussi une incidence sur la fonction
34:55de réaction de la Fed. Ça, c'est un point.
34:57A l'inverse, si je regarde l'autre côté
34:59de cet échec qui est là, si Mme
35:01Harris est élue, si on a à l'inverse des
35:03hausses d'impôts, ça veut quand même dire
35:05potentiellement se coucher sur les marchés d'action.
35:07Les taux d'épargne, ils ont été révisés,
35:09ils sont quand même assez faibles.
35:11Et ça, ça veut dire que
35:13si ça devait arriver, la probabilité de récession,
35:15sans doute qu'elle remonterait un petit peu, et donc
35:17on aura vraisemblablement un peu plus de baisses d'autos
35:19potentiellement que ce qui est anticipé.
35:21Donc voilà.
35:23Sur la séquence,
35:25pour nous, il y a les deux
35:27baisses d'autos cette année,
35:29à peu près dans les...
35:31Et pour la suite, c'est sans doute un peu plus
35:33un plateau. La BCE est capable, à nouveau,
35:35parce qu'on a félicité la BCE quand
35:37elle est partie seule la fleur au fusil
35:39le 12 juin dernier pour sa première
35:41baisse d'auto avant la Fed,
35:43elle serait encore capable demain
35:45de diverger peut-être du rythme de la Fed
35:47si la Fed devait gérer une situation
35:49différente et que la BCE restait
35:51face à la situation
35:53de la zone euro.
35:55Votre question, c'est quand même un peu si
35:57la Fed, elle a été trop loin
35:59trop vite. La question pour la BCE, c'est
36:01est-ce qu'elle n'a pas fait trop peu ?
36:03Et trop tard.
36:05Là aussi,
36:07je prends l'argument des taux réels,
36:09c'est-à-dire que si je regarde
36:11le taux d'équilibre, en tout cas le niveau
36:13d'atterrissage de la politique monétaire de la BCE
36:152%, après,
36:17si je regarde les marches obligataires,
36:19les taux réels sur cet
36:21horizon de temps-là, d'ici un an,
36:23ils sont en Europe, positifs aussi
36:25de 0,5%, alors moins élevés qu'aux
36:27États-Unis, mais ils restent positifs.
36:29Ça, moi, ça m'interroge
36:31un peu plus sur la trajectoire de croissance
36:33en zone euro,
36:35c'est-à-dire que, à partir du poste celui-là,
36:37la BCE, elle ne sera pas capable
36:39de rentrer en territoire accommodant.
36:41Elle va rester en territoire restrictif
36:43sur toute la séquence
36:45qui est prévisible en 2025.
36:47Et ça,
36:49je crois que le risque est plutôt asymétrique, c'est-à-dire que
36:51il est possible que la BCE
36:53elle doive en faire un petit peu plus,
36:55parce qu'encore une fois, on a plutôt
36:57en termes d'impulsion
36:59budgétaire, on est plutôt en retrait
37:01en moyenne sur la zone euro, de l'ordre de 0,3,
37:030,4 points de PIB,
37:05si j'en crois nos derniers calculs.
37:07Donc, voilà.
37:09Pour résumer, sur les marchés, qu'est-ce que ça veut dire ?
37:11Ça veut dire qu'aux États-Unis,
37:13on va plutôt mettre en place des stratégies de
37:15quantification, pour deux taux, plutôt que d'avoir une vue
37:17très directionnelle, parce que là aussi,
37:19il y a une forme d'ambivalence, en tout cas, comme je le disais,
37:21c'est un peu de jeter une pièce.
37:23En zone euro, un peu plus
37:25d'asymétrie, c'est-à-dire que si on a une vraie déception sur la
37:27croissance économique, on pourra
37:29avoir des taux d'intérêt un peu plus bas.
37:31La BCE, alors, je sais
37:33qu'ils veulent voir les chiffres, mais
37:35est-ce qu'ils verront des chiffres à un moment qui
37:37leur fera changer un peu de rythme ? Je ne sais pas,
37:39un pas de 50, ou des pas de 50,
37:41est-ce que c'est possible, probable,
37:43en zone euro, à un certain stade ?
37:45Alors, possible, oui, probable, non,
37:47parce que la BCE est d'une prudence
37:49de sioux, et voilà, mais je pense
37:51que la BCE est beyond the curve, qu'elle est en retard
37:53sur la dynamique.
37:55Certains chiffres, à un moment, lui mettront la réalité
37:57devant les yeux, quoi.
37:59Aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de choses qui devraient l'empêcher
38:01de baisser ses taux plus vite, plus fort.
38:03Aujourd'hui, quand vous regardez l'activité
38:05économique,
38:07on est vraiment à part des pays qui vont très bien
38:09comme l'Espagne, vous rajoutez
38:11toute l'Europe de l'Est, la Pologne va très bien, etc., mais ça, c'est pas
38:13la zone euro. Donc, si vous êtes la BCE et que vous regardez
38:15la zone euro en moyenne, c'est quand même pas la fête.
38:17La France se tient bien,
38:19mais vous avez quand même, on est vraiment en limite
38:21en termes de
38:23croissance économique, et le manufacturier est en récession,
38:25donc c'est quand même un vrai sujet.
38:27Donc, en termes d'activité économique, c'est pas bon,
38:29donc là, il faut baisser les taux. Quand vous regardez l'inflation,
38:31une banque centrale doit prendre sa décision
38:33en fonction de l'inflation dans un an. Mais là,
38:35d'ores et déjà, l'inflation est largement
38:37sous son objectif, qui n'est pas d'être sous les deux.
38:39Et on va y être pendant un an. On va être sous les 2%
38:41pendant un an, là, peut-être. En février, on sera
38:430,9% d'inflation en France, quoi. Vous voyez, donc,
38:45on est à la bourre en termes de politique monétaire
38:47quand on regarde l'inflation. Vous regardez ça,
38:49je suis d'accord sur ce phénomène, c'est que
38:51en Europe, on va être dans de la consolidation budgétaire.
38:53On parle beaucoup de la France, en ce moment,
38:55de son déficit A6, mais l'Italie, ils sont A7.
38:57La Belgique, etc.
38:59Vous avez plein de pays qui ont des problèmes de consolidation.
39:01Les bons élèves, maintenant, c'est effectivement ceux du Sud,
39:03l'Espagne, surtout le Portugal,
39:05excédent des mers, etc. Donc, on est
39:07en excédent cette année pour la deuxième année.
39:09Mais quand même, on va pas pouvoir échapper
39:11un peu à de la consolidation en Europe,
39:13alors qu'aux Etats-Unis, le budget,
39:15on a 7% de déficit cette année.
39:17On va être au moins à ça l'année prochaine.
39:19On verra. Je ne sais pas ce que le marché
39:21laissera faire.
39:23Les Etats-Unis, alors là, je veux dire que les marchés...
39:25L'exceptionalisme et le...
39:27Le privilège exorbitant du dollar.
39:29Je sais, mais il peut s'effriter un peu, ce privilège exorbitant.
39:31Aujourd'hui, il s'effrite. Moi, je suis assez convaincu
39:33de ça, mais pas au point de remettre en cause
39:35le...
39:37qu'il dispendieux de la politique budgétaire aux Etats-Unis.
39:39Donc, en Europe, si vous avez l'économie,
39:41l'inflation, le policy mix, si vous regardez
39:43le marché du travail, il n'y a rien
39:45aujourd'hui qui est dans les inquiétudes
39:47je dirais déplacées aujourd'hui
39:49de dire, il y a de l'inflation salariale. Il n'y a pas
39:51un seul chiffre dans ce que nous on regarde en big data,
39:53en tout ce que vous voulez, dans nos wage trackers.
39:55On prend ceux de l'ABC, on prend les nôtres.
39:57Il y a tous les salaires qui sont en train de suivre.
39:59Mais quasiment de façon...
40:01Vraiment presque d'école.
40:03Elles suivent avec retard l'inflation, mais elles le suivent très fortement
40:05à la baisse. Il n'y a qu'à voir les accords salariaux qui sont en train de se négocier.
40:07On perd quasiment
40:09un demi-point tous les trimestres. Donc, on va finir à 2%
40:11d'inflation salariale au mieux
40:13en 2025. Honnêtement, il n'y a pas
40:15d'inflation salariale. Donc, il n'y a rien
40:17dans toutes les cases qui l'empêche
40:19d'aller plus vite, plus fort. Et là, on parle encore une fois
40:21d'aller au taux neutre, même pas d'être accommodant.
40:23Donc, d'aller à 2, il faut qu'elle y aille très vite.
40:25Moi, si elle pouvait, je lui conseillerais de faire 50 points
40:27de base. Elle ne le fera pas parce qu'elle a peur,
40:29parce qu'il y a le gradualisme, etc.
40:31Mais honnêtement, elle devrait faire 50.
40:33Elle ne le fera pas, mais elle devrait.
40:35Sophie, qu'est-ce qu'on attend des entreprises
40:37dans ce contexte du discours
40:39et des chiffres des entreprises, puisque ça va être la séquence
40:41quand même micro qui va nous divertir
40:43aussi un peu de ces sujets
40:45de politique monétaire ou chinois, par exemple ?
40:47Alors, on attend un peu de visibilité
40:49parce qu'effectivement, on a
40:51subi là, notamment en Europe,
40:53mais pas que. On a subi une phase
40:55de détérioration des perspectives
40:57avec une visibilité
40:59qui était de moins en moins bonne.
41:01Et on attend d'éventuels signaux
41:03de retournement, notamment sur cette
41:05question de la demande industrielle, parce que
41:07là, on est vraiment
41:09au creux du cycle et du
41:11point de vue de l'investissement, on attend
41:13l'impulsion.
41:15Alors, la semaine dernière, il y a eu la publication
41:17de l'entreprise industrielle Fastenal
41:19aux Etats-Unis, qui était de ce point de vue
41:21plutôt encourageant,
41:23puisque pour la première fois,
41:25ils ont communiqué sur le fait que
41:27en séquentiel, au mois le mois,
41:29ils avaient là
41:31les chiffres de vente qui commençaient
41:33à réaccélérer, donc plus, et puis plus de...
41:35Il y a un point en bas qui est passé, potentiellement.
41:37Du point de vue du déstockage, puisqu'en fait,
41:39ce qui s'est passé dans le manufacturier, c'est un phénomène
41:41de déstockage après une période de surstockage
41:43post-Covid,
41:45là, il commence vraiment à avoir
41:47une fin de ce mouvement de déstockage.
41:49Donc, sur cette partie-là,
41:51on pourrait avoir des nouvelles, effectivement,
41:53une visibilité qui commence à
41:55devenir un petit peu meilleure.
41:57Il y a des entreprises qui sont en train simplement d'apurer
41:59enfin les effets boom-bust
42:01post-Covid.
42:03Et on attend notamment ça en Europe
42:05aussi dans les semi-conducteurs,
42:07parce qu'on parle tout le temps de l'intelligence artificielle,
42:09Nvidia, c'est génial, il y a de la demande,
42:11un chiffre d'affaires pas possible, mais de l'autre côté du spectre,
42:13il y a Infineon, etc.
42:15Et les cours de bourse sont pas la même tête.
42:17Pas du tout. Et donc, il y a, effectivement,
42:19tous les semi-conducteurs qui servent la demande
42:21industrielle, automobile,
42:23etc., et même consumeurs,
42:25parce que les smartphones, ça n'a pas marché si bien
42:27que ça non plus. Et là,
42:29on attend, effectivement, notamment
42:31les chiffres d'Infineon pour voir
42:33si on commence à voir se dessiner
42:35un petit peu d'amélioration
42:37ou au moins si l'entreprise est capable
42:39de nous donner un horizon de temps
42:41plus proche pour ça.
42:43Donc, c'est vraiment, là, les attentes
42:45de publication sur les publications
42:47sont assez faibles. D'ailleurs,
42:49la première semaine américaine s'est passée plutôt mieux.
42:51Et donc, ce qui manque
42:53maintenant aux investisseurs, c'est une visibilité
42:55sur les segments les plus cycliques de la cote
42:57pour, effectivement, voir s'il y a matière
42:59à aller retourner chercher
43:01des segments qui ont été
43:03mal soutenus. Oui, c'est ça. Voilà. Parce que
43:05le dernier grand mouvement de rotation qu'on a vu cet été,
43:07c'est quand même le retour des défensives
43:09face à la perte de performance des cycliques.
43:11Alors, ça tourne beaucoup quand même,
43:13parce qu'on a eu le retour des défensives
43:15l'été, puis l'annonce du plan chinois.
43:17Oui. Un peu de cyclique.
43:19Un petit coup de cyclique, mais assez
43:21rapidement, le plan chinois fait pchit.
43:23En tout cas, les annonces font pchit.
43:25Et donc, voilà. Donc, on est dans ce temps-ci.
43:27Mais c'est plutôt sur la partie cyclique qu'on cherche
43:29les réponses aujourd'hui. Logiquement.
43:31C'est sur la partie cyclique qu'on cherche les réponses.
43:33Logiquement, une croissance,
43:35parce qu'on n'est pas en récession,
43:37et des taux qui baissent, normalement,
43:39c'est bon pour les cycliques. Maintenant, il y a eu
43:41beaucoup des défaits très particuliers
43:43et là, on a besoin d'un petit peu de visibilité
43:45pour pouvoir accompagner ce mouvement-là.
43:47Cyclique ou défensive, effectivement,
43:49est-ce que les résultats vont venir alimenter
43:51une idée plutôt qu'une autre, selon vous,
43:53Kévin ? Ou est-ce que le sujet
43:55est ailleurs ? J'en sais rien.
43:57Pour nous, c'est plutôt
43:59défensive, plutôt société
44:01de qualité.
44:03C'est du jugement. Personne
44:05va vous dire qu'il y a chez des sociétés de mauvaise qualité.
44:07Oui, c'est vrai aussi.
44:09C'est vrai aussi. Et appelé ABC ?
44:11Mais il y a des standards.
44:13La finance a des standards, quand même,
44:15sur ce qu'est une entreprise de qualité.
44:17On peut tout à fait parler
44:19de ce qu'on qualifie, objectivement, d'entreprise
44:21de qualité. Bon, je vais
44:23faire court. Donc, plutôt, on va dire, des entreprises
44:25qui ont quand même une relative visibilité
44:27sur le chiffre d'affaires, sur les marges.
44:29Si elles peuvent réinvestir dans leur modèle
44:31d'affaires, c'est encore mieux.
44:33C'est plutôt ce type de valeur-là qu'on va privilégier.
44:35Parce que, là aussi, je crois qu'on peut avoir
44:37des baisses de taux qu'on peut qualifier de milieu de cycle.
44:39D'ajustement, quoi.
44:41Si je retourne sur les bancs de l'école.
44:43Pour autant, la trajectoire,
44:45ça reste quand même celle d'un ralentissement.
44:47Je crois. On ne s'attend pas à trouver
44:49un rebond. Et ce n'est pas quelques baisses de taux
44:51qui relancent, comme ça, une croissance mondiale ?
44:53J'adorerais. Mais malheureusement,
44:55ce ne sera pas suffisant. En tout cas,
44:57pas chez nous, en Europe.
44:59Après, voilà,
45:01ce que je vous dis là, c'est quand même relativement
45:03dans les prix. Et donc, la question, c'est
45:05un peu plus
45:07de mesures d'annonce sur l'économie chinoise.
45:09Ça me prendra du temps à se voir dans l'économie,
45:11si elles viennent. Ça peut venir aider
45:13certains marchés. Donc, je crois que certains marchés
45:15émergents pourraient en bénéficier.
45:18Peut-être plus que des marchés européens.
45:20On pense à certaines économies qui exportent
45:22des matières premières, par exemple.
45:24Brésil, l'Amérique latine,
45:26notamment. Il n'y a pas que des matières premières
45:28qui sont utilisées pour la construction.
45:30On a aussi quelques phénomènes
45:32plus locaux. Si on regarde, par exemple, du côté
45:34des États-Unis,
45:36si on a finalement un consommateur
45:38qui a un taux d'épargne qui est un peu plus élevé, un taux de chômage
45:40qui accélère
45:42plus ou moins qu'anticipé,
45:44on peut avoir certains secteurs qui ont souffert,
45:46le bicyclique, je pense à l'aéronautique, notamment,
45:48qui ont souffert parce qu'il y avait
45:50des phénomènes d'une offre particulièrement importante.
45:52Offre qui va un peu se réduire
45:54parce qu'il y a quand même quelques accidents
45:56qui se sont dessinés. On va avoir entre 5 et 8 %
45:58de la part de marché des avionneurs américains
46:00qui, là, ressemblent à Laurent,
46:02dans une situation un peu compliquée.
46:04Ça, ça peut amener certains thèmes de marché
46:06un peu plus cycliques. C'est un peu comme ça
46:08qu'on regarde les marchés, c'est-à-dire qu'on regarde
46:10un cœur de portefeuille plutôt axé sur de la visibilité
46:12et puis on va chercher
46:14certains secteurs, sous-secteurs ou valeurs
46:16qui, sur un horizon d'un ou deux trimestres,
46:18peuvent relativement mieux se comporter.
46:20C'est parfait. On va parler de Boeing
46:22avec notre correspondant américain dans une seconde.
46:24Merci à vous trois d'avoir été des invités
46:26de Planète Marché ce soir.
46:28Kevin Tosé, Carmignac, Sophie Chevelier,
46:30Dorval Asset Management et Jean-François Robin,
46:32Natixis.
46:36Le dernier quart d'heure de Smartboard.
46:38Chaque soir, c'est le quart d'heure thématique
46:40et chaque lundi, en début de semaine,
46:42c'est notre quart d'heure américain.
46:44Nous retrouvons notre correspondant américain
46:46avec nous en visioconférence
46:48pour faire un point sur l'actualité business et politique
46:50côté américain.
46:52Bonsoir Pierre-Yves, merci beaucoup d'être avec nous.
46:54Commençons un peu par le côté business.
46:56On sort du débat de marché
46:58et on parlait notamment de l'idée du secteur
47:00aéronautique américain.
47:02C'est parfait parce que le secteur aéronautique
47:04américain, avec Boeing,
47:06est le dernier exemple d'une entreprise
47:08dont les salariés sont en grève.
47:10Oui, on se demande si ce n'est pas d'ailleurs
47:12un peu la grève de trop
47:14et il y a quelques minutes,
47:16on vient d'apprendre que
47:18la secrétaire au travail,
47:20Julie Hsu,
47:22a pris l'avion, a quitté Washington
47:24et elle se rend à Seattle
47:26pour essayer de remettre
47:28autour de la table
47:30le syndicat des mécaniciens
47:32qui a commencé
47:34une grève il y a maintenant 5 semaines
47:36et la direction
47:38de Boeing. Il y a 33 000
47:40mécaniciens de Boeing qui ont arrêté
47:42la production d'avions civils.
47:44C'est quand même une catastrophe
47:46et on se demande si ce n'est pas la grève de trop
47:48parce que ce syndicat
47:50peut-être
47:52s'est pris au piège
47:54de l'exemple
47:56qu'ont représenté pour ses membres
47:58les grandes victoires
48:00syndicales depuis
48:02plus d'un an et demi qui ont
48:04abouti à
48:06la négociation
48:08de nouveaux
48:10contrats de travail, de nouvelles
48:12conventions collectives je crois on dit en français
48:14qui comprennent
48:16sur plusieurs années, 4, 5
48:18ou 6 ans suivant les cas
48:20des augmentations considérables
48:22considérables
48:24en 2023
48:26les salariés de UPS
48:28le géant de la messager express ont obtenu
48:30des augmentations
48:32d'au moins 55%
48:3427%
48:36pour les ouvriers
48:38de Caterpillar
48:40pour ceux de Ford, General Motors
48:42et Stellantis au moins 33%
48:44et je ne vous parle pas des
48:46dockers qui il y a quelques jours
48:48ont obtenu
48:50une augmentation sur la durée de leur contrat
48:52de travail de plus de
48:5460%
48:56on voit que chez Boeing
48:58on vient de refuser une
49:00augmentation de
49:0230%
49:04ça ne leur suffit pas
49:06non seulement ils souhaitent une augmentation
49:08supérieure à 30%
49:10mais ils veulent obtenir et là c'est particulièrement
49:12intéressant je pense pour
49:14les détenteurs d'action
49:16en bourse et qu'ils soient
49:18institutionnels ou
49:20particuliers qui nous écoutent
49:22ils veulent que l'on revienne sur le
49:24vieux système des fonds de pension
49:26c'est à dire qu'ils veulent
49:28retourner au modèle
49:30dit du
49:32defined benefit
49:34qu'on s'éloigne de ce qu'ils avaient
49:36accepté avec
49:38réticence il y a quelques années
49:40du defined contribution
49:42quelle est la différence quand vous êtes
49:44un ouvrier de Boeing
49:46en l'occurrence
49:48le fonds de pension peut s'engager
49:50soit à verser
49:52au cours de votre retraite des montants
49:54qui seront connus d'avance et qui seront
49:56revalorisés soit
49:58ça c'est le vieux modèle
50:00qui était très largement
50:02abandonné à partir du milieu des années 80
50:04pour un modèle qui coûte beaucoup moins
50:06cher à l'entreprise qui est le modèle où
50:08l'entreprise s'engage
50:10chaque année à un niveau de contribution
50:12au fonds de pension et suivant les
50:14aléas de la gestion du fonds de pension
50:16le montant des pensions qui seront
50:18perçus au cours de la retraite
50:20des ouvriers va changer
50:22demander à une société
50:24comme Boeing de faire de tels sacrifices
50:26alors qu'elle enregistre des
50:28pertes depuis 2018
50:30elle a perdu
50:3225 milliards de dollars
50:34elle est assiégée par ses clients
50:36elle est assiégée par
50:38les autorités réglementaires
50:40elle est assiégée par l'équivalent américain
50:42du bureau des accidents
50:44elle fait face à des problèmes culturels
50:46énormes
50:48qui vont l'obliger à complètement
50:50revoir son système de mesure de la qualité
50:52tant pour ses programmes
50:54civils que pour ses programmes spatiaux
50:56et même pour ses programmes militaires
50:58Boeing n'est pas
51:00Caterpillar
51:02Boeing n'est pas General Motors
51:04je pense que
51:06la situation de Boeing
51:08est beaucoup plus grave
51:10ce qui oblige d'ailleurs la direction
51:12à nous annoncer
51:14la mise à pied au cours des prochains mois
51:16de 10% de ses effectifs
51:18il va falloir maintenant déterminer
51:20comment on les choisit
51:22parce que le syndicat est parfaitement au courant
51:24de quelque chose qui est fondamental pour Boeing
51:26c'est la pénurie de main d'oeuvre qualifiée
51:28le syndicat se sent en position
51:30de force car il sera très difficile
51:32de retrouver
51:34des ouvriers qualifiés
51:36des mécaniciens qualifiés
51:38pour faire remonter en volume
51:40la production, en particulier la production
51:42du 777X
51:44la nouvelle génération du 777
51:46qui n'a toujours pas
51:48obtenu l'aval des autorités réglementaires
51:50Bon effectivement
51:52situation chez Boeing très très lourde
51:54mais vous l'avez cité
51:56vous avez cité différents exemples
51:58il y a quand même l'idée que
52:00au moins pour un temps le rapport de force
52:02entre entreprises et salariés a changé
52:04aux Etats-Unis
52:06je parle
52:08Oui il a un petit peu changé à mon avis
52:10il a beaucoup moins changé que ce que prétend
52:12le New York Times
52:16Vous récupérez une pièce à chaque fois
52:18Pierre-Yves c'est ça ?
52:20C'est vrai
52:22pendant des décennies
52:24pour parler comme un néo-marxiste
52:26c'est à dire comme un français
52:28le capital
52:30a capté une part
52:32croissante de la valeur ajoutée
52:34au détriment du travail
52:36et qu'il y a cette espèce de grande
52:38revanche à laquelle nous assistons
52:40ça c'est le narratif qui plaît beaucoup
52:42à la presse américaine
52:44je crois
52:46qu'il y a un peu de vrai là-dedans
52:48je crois que l'essentiel
52:50du renversement
52:52du rapport de force
52:54tient d'abord à la pénurie de main d'oeuvre
52:56et surtout
52:58à cet éléphant dans la salle à manger
53:00dont surtout
53:02les démocrates ne veulent pas qu'on parle
53:04c'est l'inflation
53:06il y a une perte massive de pouvoir d'achat
53:08des ouvriers américains
53:10qui du coup sont hyper
53:12motivés pour aller en grève
53:14et obtenir de fortes revalorisations
53:16de leur salaire
53:18et de leurs avantages sociaux
53:20parce qu'ils ont été asphyxiés
53:22rappelons que depuis janvier
53:242021
53:26date de l'arrivée à la maison blanche
53:28de Joe Biden, les prix en moyenne
53:30ont augmenté aux Etats-Unis
53:32de 22-23%
53:34il n'y a pas beaucoup de gens qui ont vu dans le même temps
53:36leur salaire augmenter d'autant
53:38donc je pense que cet élément là
53:40tout simple, celui du pouvoir d'achat, explique beaucoup
53:42sur le plan politique
53:44Pierre, il y a 2-3 semaines
53:46Kamala Harris se détachait
53:48assez nettement je crois
53:50dans les sondages agrégés
53:52face à Donald Trump
53:542 ou 3 semaines après
53:56on est revenu un peu à la case départ
53:58Alors nous en parlions la semaine dernière
54:00et ça se confirme
54:02et du coup le niveau d'inquiétude grave
54:04chez Kamala Harris, parce qu'ils sont maintenant
54:06dans les sondages nationaux à égalité
54:08et
54:10dans des Etats qui sont
54:12qualifiés d'Etats pivots
54:14swing states
54:16la course est très serrée
54:18alors là je voudrais établir
54:20une distinction entre les Etats
54:22pivots et les Etats pivots
54:24tous les Etats pivots ne sont
54:26pas les mêmes, il y a des Etats pivots
54:28qui sont traditionnellement des Etats pivots
54:30la Paix de Sylvanie
54:32la Géorgie par exemple
54:34la Caroline du Nord
54:36qui sont des Etats qui hésitent
54:38faut-il voter rouge, c'est-à-dire
54:40républicain ou faut-il voter bleu
54:42c'est-à-dire démocrate
54:44et puis il y a des Etats pivots qui n'ont jamais été pivots
54:46depuis au moins 30 ou 40 ans
54:48et qui sont devenus pivots très récemment
54:50depuis quand ? Depuis que Donald Trump
54:52s'est lancé en politique
54:54le Michigan ne devrait pas être
54:56un Etat pivot, le Michigan est un Etat
54:58qui vote systématiquement démocrate
55:00depuis la nuit des temps
55:02le Wisconsin, même chose
55:04pourquoi dans ces Etats
55:06qui devraient être largement acquis
55:08à cause de la candidate démocrate
55:10les deux candidats
55:12sont à égalité
55:14voire avec un léger désavantage
55:16pour Kamala Harris
55:18c'est une tendance inquiétante
55:20alors quand on essaie de découper
55:22ce qui se passe derrière
55:24ces sondages nationaux, y compris au niveau
55:26des Etats hésitants, on s'aperçoit
55:28que Donald Trump a perdu
55:30une partie
55:32de l'avantage dont il disposait
55:34sur les questions qui préoccupent le plus les électeurs
55:36qui sont 1. l'inflation
55:38et l'économie
55:402. l'immigration, il est toujours en tête
55:42on considère qu'il est toujours mieux placé
55:44avec ses propositions qui sont
55:46d'ailleurs souvent à bras calabrantes, il faut bien le dire
55:48qu'il est mieux placé que Kamala Harris
55:50Kamala Harris a progressé
55:52toutefois sur ses thèmes, elle est moins
55:54en retard là-dessus qu'elle ne l'a été
55:56en revanche Donald Trump ne fait pas le retard
55:58qu'il aurait souhaité
56:00combler
56:02sur d'autres questions qui sont moins importantes
56:04dans les hiérarchies des priorités
56:06des électeurs mais qui sont très importantes
56:08pour la gauche américaine, c'est-à-dire
56:10l'avortement et le
56:12climat
56:14Au final, ça reste très serré
56:16à 3 semaines de l'élection
56:18je veux dire, il n'y a pas de...
56:20même les plus fins stratèges
56:22sont assez réticents à faire
56:24un call aujourd'hui pour le 5 novembre
56:26Kamala Harris a commis
56:28une bourde monumentale
56:30la semaine dernière
56:32qui à mon avis a des conséquences
56:34aujourd'hui
56:36elle choisit de ne s'entretenir
56:38qu'avec des journalistes qui sont démocrates
56:40et qui sont gentils et très bien disposés
56:42avec elle, ok, on a compris
56:44elle est allée dans The View sur NBC
56:46qui est une espèce
56:48de panel
56:50de femmes
56:52qui parlent de tout et de rien
56:54et qui lui ont posé que des questions gentilles
56:56notamment une qui est une question
56:58de bon sens
57:00qu'est-ce que vous auriez souhaité faire différemment
57:02de ce que vous avez fait depuis 3 ans et demi avec Joe Biden
57:04puisque vous pensez
57:06incarner le changement
57:08et là il y a eu un temps de silence
57:10et Kamala a répondu
57:12rien ne me vient à l'esprit
57:14j'ai été associé à toutes les décisions
57:16importantes de l'administration
57:18et j'en suis fier
57:20stupeur dans le camp démocrate
57:22elle prétend incarner le changement
57:24et elle assume complètement
57:26tout ce qui inquiète les électeurs
57:28dans la reconduction
57:30de Joe Biden
57:32sous les traits de Kamala Harris
57:34et en particulier la question du pouvoir d'achat
57:36Bon bah 22 jours
57:3822 jours d'ici
57:40le 5 novembre prochain
57:42merci beaucoup Pierre-Yves et pour suivre ces 3 semaines
57:44évidemment Pierre-Yves Dugas
57:46le quart d'heure américain chaque lundi 17h45
57:48en direct dans Smartbourses
57:50sur Bsmart4ch si vous nous suivez à la télévision
57:52vous retrouvez ce quart d'heure américain
57:54évidemment en replay sur bsmart.fr
57:56ou encore en podcast sur l'ensemble
57:58de vos plateformes préférées