Lundi 14 octobre 2024, 4GOOD reçoit Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France)
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00:00Et avant toute chose, un peu de contexte, Thomas, c'est quoi exactement la régénération ?
00:10Alors la régénération, c'est sans doute le nouvel impératif de transformation du monde de l'entreprise.
00:15Pourquoi ? Parce que déjà la régénération, c'est un formidable potentiel qui nous vient du monde agricole.
00:20Ce monde agricole qui, on l'a vu récemment, passe par des diverses crises et donc a besoin de se réinventer,
00:25a besoin de repenser son rapport au vivant dont il dépend pleinement.
00:28Alors l'objectif essentiel de la régénération, c'est de sortir d'une logique extractive, d'une logique de réduction des impacts négatifs.
00:35Par exemple, je réduis les intrants chimiques en ayant malgré tout des conséquences négatives sur la biodiversité ou de leur neutralisation
00:42pour tendre vers la génération d'impacts positifs sur les écosystèmes dont j'ai besoin et dont je dépends par mon activité.
00:48Alors appliquer au monde de l'entreprise, ça veut dire quoi ?
00:51Ça veut dire qu'il faut nécessairement repenser son rapport aux parties prenantes, son rapport au territoire
00:55et c'est créer les conditions pour que ces entreprises permettent aux écosystèmes de cohabiter avec elles d'une manière efficace,
01:03d'une manière pérenne, d'une manière durable, ce qui va contribuer à leur pérennité elle-même puisqu'elles ont besoin de ressources pour réaliser leurs activités.
01:10Ça impose de sortir d'une logique très nombriliste, historique de l'entreprise qui se pense par rapport à ses parties prenantes
01:16pour s'intégrer dans un écosystème comme un membre constitutif de cet écosystème
01:21et donc changer son rapport à toutes celles et ceux qui lui permettent de réaliser son activité.
01:26En ces temps de dépassement de limites planétaires, de différentes catastrophes,
01:31alors qu'on qualifie de naturelles mais qui ne le sont peut-être pas tant que ça,
01:35il est clair que la machine s'emballe et que les entreprises sont mises à mal dans leurs modèles économiques,
01:40dans leurs modèles d'utilisation des ressources et donc ont besoin de repenser leur rapport à ces ressources.
01:46La régénération devient donc sans doute un formidable outil pour les aider à se réinventer et donc à prospérer.
01:52C'est donc un potentiel énorme d'ailleurs qui peut se transposer pas tant qu'aux ressources
01:56mais la régénération peut être aussi sociale, culturelle, organisationnelle, capitalistique
02:01et voilà pourquoi aujourd'hui il y a énormément d'initiatives de nature très différentes qui émergent.
02:06Depuis 30 ans, le monde économique a assez largement prouvé son incapacité à se réformer suffisamment
02:12pour repenser son rapport au vivant, pour cesser de dégénérer, de dégrader les ressources dont il dépend
02:18et donc notamment aussi favoriser une répartition équitable des richesses.
02:22Voilà pourquoi aujourd'hui de multiples initiatives émergent, existent en s'appuyant sur la régénération
02:27pour je pense donner un nouveau souffle à l'engagement sociétal des entreprises et les aider à se pérenniser.
02:34Chaque mois, chaque année qui passe, les situations se dégradent.
02:372023 aura été l'année la plus chaude, historiquement d'ailleurs reconnue comme ayant dépassé plusieurs records
02:43autour des chaleurs, des inondations, des incendies dans les forêts.
02:47Sans vouloir être trop alarmiste, il y a quand même un sacré sujet pour les entreprises
02:52qui vont dépendre de ces situations-là et vont finir par avoir des modèles économiques qui seront trop mis à mal.
02:58Je pense par exemple à ces chiffres qu'on a pu voir récemment sur les défaillances des entreprises en France
03:03sur les deux dernières années qui ont doublé.
03:05Peut-être qu'on peut y voir une forme de conséquence à tout cela.
03:08En tout cas un signal qui montre bien une manifestation que le manque de résilience des entreprises
03:13va les faire courir à leurs pertes.
03:15Est-ce qu'il ne serait pas temps de cesser de placer l'argent avant le vivant ?
03:19On peut peut-être se retourner vers nos invités et leur demander des exemples d'entreprises
03:24qui ont réussi à intégrer des pratiques de régénération, qui veulent commencer.
03:31Il y en a plein. Il n'y a aucune entreprise qui est vraiment régénérative.
03:34C'est d'autant plus compliqué pour les entreprises qui ne sont pas sur les secteurs de vivants.
03:37Pour l'agriculture, c'est plus à la portée.
03:39Quand vous fabriquez des lave-linges, c'est compliqué d'être régénératif.
03:42Mais c'est plutôt des pratiques qu'on voit évoluer.
03:44Ce qui est important aussi dans le concept de régénératif, c'est aussi une façon de faire différent.
03:48En tout cas, je pense que ce n'est pas un concept qui doit créer des mots de tête chez les gens qui nous écoutent.
03:53Ce n'est pas un concept de plus.
03:54C'est d'abord l'expérience d'une façon de faire différemment, différente.
03:57Ce dont je peux témoigner en tant que patron d'AXA Climate,
04:00c'est que pour moi, le régénératif, c'est d'abord une façon de faire qui s'inspire du vivant.
04:06Si je fais le lien avec, parce qu'on en reste quand même des assureurs chez AXA Climate,
04:09une des grandes conditions de viabilité, d'assurabilité,
04:12du fait qu'on puisse rester habitable et viable dans nos territoires,
04:16c'est de s'adapter à des risques qui sont de plus en plus nombreux qui nous entourent.
04:19Si on continue à avoir des organisations qui sont conçues comme des machines,
04:21de manière très cartésienne, une machine, ça casse, mais ça ne s'adapte pas.
04:25Ce qu'on dit à travers le régénératif, nous, depuis la position qu'est la nôtre,
04:28c'est-à-dire au cœur du système et du système assurantiel,
04:31c'est de dire qu'une organisation doit se remettre en vie
04:34et donc se réinspirer du vivant.
04:36En l'occurrence, je donne souvent l'exemple de la forêt,
04:38mais faire vivre des principes qui sont assez orthogonaux à nos façons de faire,
04:41qui sont des principes de singularité, des principes de sous-optimalité,
04:44qui sont le propre du vivant et dont on n'a pas l'habitude dans nos entreprises.
04:47C'est ce changement de paradigme qu'on a envie d'envoyer comme signal
04:51en sachant qu'une entreprise qui se remet en vie,
04:53qui se remet en condition de vie, est une entreprise qui est de fait plus résiliente
04:56et qui va mieux s'adapter demain.
04:58Un des exemples que je prends souvent, c'est l'exemple du risque climatique physique,
05:03qui est une vraie réalité.
05:04Maintenant, on en parle de plus en plus dans nos territoires,
05:06la sécheresse, les vagues de chaleur.
05:08La réalité, c'est qu'en fonction de quelques kilomètres près,
05:10les réalités sont hyper différentes.
05:12C'est hyper local.
05:13Si on garde notre esprit cartésien de planification
05:15ou depuis Paris, on organise l'adaptation de nos territoires,
05:18on n'y arrivera pas.
05:19On n'a pas d'autre choix pour lancer l'entreprise vers l'eurogénératif
05:24que de faire le choix de développer les personnes sur le terrain,
05:26donc la formation, pour que chacune des personnes,
05:29des hommes et des femmes sur le terrain, sur nos territoires,
05:31trouve les solutions d'adaptation locales,
05:33parce qu'une bassine de rétention peut tout à fait avoir du sens dans un département
05:36et pas dans le département voisin.
05:38L'eurogénératif, c'est aussi un réatterrissage des entreprises dans les territoires
05:42et accepter que les choses soient singulières
05:44et que les façons de faire aussi soient singulières et ancrées.
05:47Une autre façon de l'expliquer, c'est qu'il faut tendre vers ce qu'on appelle
05:51le zéro impact sur les écosystèmes,
05:54parce que l'eurogénératif, c'est d'arriver à démontrer
05:58qu'on ne continue pas de creuser la tombe dans laquelle on va tomber
06:02si on continue comme ça.
06:04La façon de comprendre ça, c'est qu'il faut sortir de l'extractivisme,
06:08ça a été dit, qui consiste à aller chercher des matières premières
06:11pour les transformer, pour fabriquer des produits qu'on va vendre, etc.
06:14Et cette quête permanente de matières premières nouvelles
06:17pour alimenter la machine économique qui tue progressivement le vivant,
06:22parce que le vivant, pour se développer, a besoin d'espace,
06:25il a besoin d'interaction, parce que le vivant est interdépendant
06:29entre les différentes espèces végétales et animales,
06:32et plus on va aller chercher ces matières premières,
06:34plus on dégrade les conditions de sa vie, de sa régénération.
06:38Donc pour faire du régénératif, il faut faire des produits qui durent,
06:42qui durent longtemps, arrêter d'en fabriquer en permanence des nouveaux,
06:45mais faire durer le plus possible ce qui existe.
06:48Et donc l'un des leviers que les entreprises vont utiliser demain
06:51pour tendre vers ce modèle-là, c'est d'accepter de ne plus vendre
06:55leurs produits, mais de vendre l'usage de leurs produits,
06:57et donc de rester propriétaire de leurs produits pour que les produits
06:59durent très très longtemps, parce que la commercialisation,
07:01la création de valeur économique se fera par l'allocation
07:05de ces produits par les utilisateurs potentiels.
07:07Et donc là, c'est une nouvelle façon de concevoir.
07:09Est-ce que vous avez des exemples précis ?
07:11Voilà, bien sûr.
07:12Donc des exemples, on commence à en avoir plein maintenant,
07:14d'entreprises qui adoptent ce qu'on appelle l'économie de la fonctionnalité,
07:17qui est une des bases du régénératif.
07:19Donc je vais vous donner un petit exemple d'une boîte
07:21qui est en train d'émerger, qui fabrique des scooters,
07:24des scooters électriques qui s'appellent Mobion.
07:26Et à la début d'un scooter électrique, c'est, avec les règles comptables
07:29d'aujourd'hui, les entreprises qui les vendent,
07:32elles les vendent pour que ça dure 4-5 ans,
07:34et puis après on les met à la poubelle, puis on en fabrique d'autres.
07:36Bon, ça, c'est pas vraiment Regen.
07:38Donc l'objectif, c'est de faire des scooters
07:40qui, potentiellement, peuvent durer 50 ans.
07:42Voilà, donc du coup, on ne va pas les construire de la même manière,
07:44on va un peu surdimensionner tout un tas d'éléments du scooter,
07:48et puis surtout, ils vont être ultra réparables,
07:50au cas où, parce qu'en fait, en 50 ans,
07:52il peut y avoir quelques petits accidents de la vie, quoi.
07:54Et ça, ce modèle-là, il est ultra durable.
07:56Pourquoi ? Parce que, d'abord, on va vendre l'usage du scooter
07:59et pas le scooter lui-même, et puis, in fine,
08:01comme il reste la propriété industrielle,
08:03il va mieux comprendre comment recycler,
08:06in fine, les éléments constitutifs
08:08pour éviter d'aller devoir taper
08:11dans les économies extractives
08:13qui participent à la destruction du vivant.
08:16Donc, la logique, finalement, de l'économie de demain,
08:18ça sera de pouvoir jouir de tout,
08:20mais sans forcément tout posséder.
08:22Et ça, c'est une nouvelle forme de liberté, quelque part.
08:26Et donc, c'est pas du tout le retour
08:28aux temps anciens, au Moyen-Âge,
08:30de se retourner, comme je dis souvent,
08:32aux dentistes des années 80 ou aux machines des années 30.
08:35Non, on va pouvoir continuer d'utiliser le meilleur
08:37de ce que la technologie nous a apporté,
08:39mais avec plus de mutualisation.
08:41Donc, il faut qu'on intensifie l'usage
08:43des objets du quotidien.
08:45Parce que, quand on regarde froidement
08:47à quel pourcentage d'utilisation on utilise
08:49les objets du quotidien, c'est affligeant
08:51de petit à saint.
08:53Donc, la voiture, c'est à peu près 4% du temps,
08:55les bâtiments, c'est entre 20 et 25% du temps,
08:57les objets du quotidien.
08:59Il y a eu, d'ailleurs, une enquête très amusante
09:01qui a concité, il y a quelques années,
09:03ils ont pris plusieurs familles
09:05et ils leur ont demandé à ces familles,
09:07sur plusieurs continents, au Mexique, aux Etats-Unis,
09:09en France, au Canada,
09:11de sortir tout ce qu'ils avaient chez eux.
09:13Mais tout. Le coton-tige, tout.
09:15Que des trucs.
09:17Et de tout mettre devant la maison.
09:19Et puis ensuite, ils ont demandé aux familles
09:21de classer en trois tas.
09:23Le premier tas, des objets du quotidien
09:25qu'on utilise tous les jours, donc au quotidien,
09:27des objets qu'on utilise de temps en temps,
09:29et puis tout ce qu'on n'utilise jamais.
09:31Il y a Pareto
09:33qui s'applique aussi pour ça.
09:35Donc il y a 80% des trucs qu'on a chez nous
09:37qu'on n'utilise jamais.
09:39Mais tout ça, c'est des matières premières,
09:41transformées de l'énergie, qui participent
09:43à la destruction du monde.
09:45Et donc on s'est dit, finalement, il va falloir
09:47qu'on fasse émerger un nouvel imaginaire
09:49que, oui, l'accumulation,
09:51ce n'est pas ça qui est heureux.
09:53Ce qui est heureux, c'est l'utilisation quand on en a besoin.
09:55Et donc ce nouvel imaginaire, il va falloir
09:57le faire émerger pour que les entreprises
09:59qui sont à visée régénérative et qui vendent
10:01de l'usage puissent vivre
10:03dignement dans leur nouveau business.
10:05On va l'évoquer de nouveau dans notre débat.
10:07Thomas, pour clore cette séquence,
10:09à t'écouter,
10:11la situation est assez critique pour nos entreprises.
10:13Nos invités viennent de nous
10:15donner des exemples optimistes,
10:17fort heureusement. Est-ce que toi,
10:19tu peux nous en partager un, peut-être ?
10:21Je pense surtout peut-être, avec Elisabeth,
10:23lui proposer d'évoquer des cas d'entreprises
10:25qui ont vraiment appliqué l'économie et la fonctionnalité.
10:27Il y en a beaucoup, je pense à des Kiloutou,
10:29à des Elis, à plus récemment des Michelin.
10:31Est-ce que tu as des exemples à partager ?
10:33Il y a beaucoup d'exemples.
10:35Pour revenir juste sur le concept,
10:37c'est vrai que je vais jouer le rôle de la circonspecte
10:39dans cette table ronde, je pense.
10:41Depuis 30 ans
10:43que j'ai créé Utopie,
10:45les termes qu'on désigne,
10:47qu'on utilise pour désigner ce dont on parle
10:49et ce sur quoi il faut que les entreprises travaillent,
10:51qui ont été évoquées
10:53par Fabrice et Antoine,
10:55changent. Et ça change tous les ans,
10:57tous les deux ans. Après, on a des retours parfois.
10:59C'est l'histoire. Moi, quand j'ai commencé,
11:01on parlait de citoyenneté. Ensuite, on est revenu de Rio.
11:03On a parlé de développement durable. Ensuite, on s'est mis à parler
11:05de RSE et de SG.
11:07Ensuite, on s'est mis à parler... Et puis, il y a d'autres termes
11:09qui arrivent. Dans ce qu'a dit Fabrice, il y en avait pas mal.
11:11La fonctionnalité, la mutualisation.
11:13Chaque sujet est un concept et un monde
11:15en soi. Après, on a parlé
11:17d'impact plus récemment.
11:19Et voici donc venir le régénératif.
11:21Alors, ce qui est intéressant,
11:23c'est de se poser la question sur ce qu'apportent les mots.
11:25Pourquoi on change
11:27de terme ? Chaque terme
11:29a le mérite de mettre en lumière un aspect
11:31particulier qui peut orienter les efforts
11:33des entreprises. Ça a été dit. Le régénératif,
11:35pour moi, il amène notamment
11:37deux idées importantes. La première idée, c'est que
11:39être moins mauvais, ça ne va pas suffire.
11:41C'est-à-dire réduire les impacts négatifs, ça ne suffit
11:43pas. Mais je vais revenir là-dessus, parce que
11:45dans la plupart des entreprises, ça n'est pas encore fait.
11:47Et donc, je comprends que ça soit très sympa
11:49d'aller chercher un récit positif sur l'impact
11:51positif, justement,
11:53et la symbiose avec le monde vivant.
11:55Mais juste, ce n'est pas du tout ça, la réalité.
11:57Et le gros du travail à faire,
11:59il est encore sur la réduction des impacts négatifs.
12:01Donc, je vais y revenir.
12:03Donc, cette idée-là.
12:05Et l'autre idée, qui est évidemment vertueuse,
12:07c'est l'idée du biomimétisme.
12:09C'est-à-dire que, finalement, pour que les systèmes
12:11humains et les activités humaines respectent
12:13mieux le vivant, il faudrait
12:15qu'on s'astreigne à se fixer les mêmes
12:17règles, à respecter les règles du vivant,
12:19qui font que, dans la nature,
12:21une espèce vivante ou un écosystème qui ne respecte
12:23pas les lois du vivant,
12:25étouffe et meurt. Et c'est ce qui risque d'arriver
12:27à nos activités. On en reparlera peut-être.
12:29Donc, il y a ces deux messages importants.
12:31Pour autant, et j'insiste
12:33là-dessus, le langage n'est pas performatif.
12:35C'est-à-dire, ce n'est pas parce que tout le monde
12:37se met à dire « je suis régénératif »,
12:39voire « je suis à viser
12:41régénérative », parce qu'on est passé
12:43de l'agriculture régénératrice, dont on
12:45reparlera peut-être, à
12:47l'entreprise régénérative, à l'économie
12:49régénérative, au leadership régénératif,
12:51au management régénératif,
12:53au luxe régénératif, tout ça n'étant absolument
12:55pas défini.
12:57On a besoin de nouveaux récits
12:59pour se donner de l'élan,
13:01parce qu'à fortiori, des gens comme nous,
13:03on travaille depuis plusieurs décennies là-dessus, on a besoin
13:05aussi de nouveaux récits pour rebooster
13:07un peu l'énergie. En revanche,
13:09la frontière de ça,
13:11c'est le blabla, en fait.
13:13Et sur le régénératif, de mon
13:15point de vue, on n'en est pas loin. Pour autant,
13:17ce que tu disais, ce que disait Fabrice,
13:19ce que disait Antoine est vrai, il y a plein d'exemples,
13:21mais qui sont des exemples qu'on donne,
13:23qu'on donnait déjà il y a vingt ans, qu'on donnait
13:25déjà il y a dix ans, des entreprises qui font
13:27de l'écologie industrielle, dont qui s'inspirent du
13:29vivant pour essayer
13:31de valoriser, d'utiliser comme
13:33ressources leurs propres déchets, ou
13:35celles, ou les déchets, pardon,
13:37d'autres espèces à côté,
13:39entre guillemets espèces, c'est-à-dire qui peuvent être
13:41d'autres industries, d'autres entreprises.
13:43Il y en a qui existent, malheureusement pas autant
13:45que ça, mais on en a par exemple dans la communauté
13:47Bicorp, je pense à une
13:49entreprise autrichienne qui s'appelle Ostrosel,
13:51qui est une entreprise centenaire qui fait de la
13:53pâte à papier, et qui s'est dit pendant le
13:55Covid, après un changement d'actionnaire, tiens,
13:57qu'est-ce que je pourrais faire pour
13:59mieux valoriser mes coproduits ?
14:01Donc, ils ont des bouts à l'issue du process de
14:03production de pâte, ils ont le reste
14:05de l'écorce de bois, etc., et ils
14:07ont monté une centrale de co-génération
14:09qui produit de la chaleur et de l'électricité, qui vendent
14:11des boisines, qui fournit quasiment
14:13l'électricité de la ville, il y a 20 000 personnes.
14:15Ils ont monté
14:17maintenant une usine de production de
14:19biocarburant, qui produit...
14:21Bon, voilà. Donc ça,
14:23c'est hyper intéressant, mais
14:25est-ce qu'on a besoin d'appeler ça régénératif ?
14:27Je ne suis pas sûre, parce qu'avant,
14:29on appelait ça écologie industrielle, et ça
14:31marchait bien aussi. Et donc, mon point,
14:33c'est... Vraiment, j'adore les mots,
14:35j'adore la poésie, mais justement, parce que j'adore
14:37les mots, je pense qu'il faut faire attention.
14:39Je ne suis pas contre le fait qu'on l'utilise,
14:41je suis assez pour le fait qu'on dise
14:43rapidement...
14:45Il faut mettre des choses concrètes derrière,
14:47et surtout, il ne faut pas faire genre
14:49« Non, mais c'est bon, la RSE a vécu,
14:51maintenant, on fait tous du régénératif »,
14:53sauf que la plupart des boîtes ne font pas encore la RSE,
14:55y compris sur des sujets comme
14:57l'écologie industrielle, la fonctionnalité...
14:59Ça fait une belle amorce pour notre débat.
15:01Allez, c'est l'heure du top et flop !