Les affranchis - La Java des bombes atomiques

  • l’année dernière
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora, et président du think tank Les Econoclastes.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:14 Bonjour et bienvenue pour ce rendez-vous hebdomadaire de décryptage de l'actualité économique et géopolitique en mode affranchi.
00:22 Je salue tous les abonnés de TV Liberté pour cet épisode intitulé « La java des bombes atomiques ».
00:31 Bon, je fais référence à cette vieille chanson de Boris Vian de la fin des années 50. On est 60 ans plus tard,
00:43 et on va dire que la parodie est peut-être aujourd'hui le moyen le plus sympathique d'échapper à une actualité très sombre.
00:57 Parce que, contrairement aux précédentes guerres qui ont eu lieu au Proche-Orient, où on avait toujours un petit peu les mêmes protagonistes,
01:07 quelques pays arabes, Israël, dotés de l'arme atomique, soutenus par les Américains, également dotés de l'arme atomique,
01:16 voici que de nouveaux protagonistes s'invitent dans le conflit actuel. La Chine, qui a envoyé quelques unités modernes de son escadre.
01:31 Et on sait que la Chine est évidemment une puissance nucléaire. L'Iran tente de le devenir. Bref, contrairement à de précédents conflits,
01:42 là, nous avons 4, voire 5 pays atomiques qui se font face, puisqu'évidemment, le conflit en Ukraine, c'est-à-dire la guerre par proxy
01:54 des États-Unis contre la Russie, se poursuit. Et on sait que Vladimir Poutine a annoncé qu'il déployait des missiles Kinzhal
02:04 capables de toucher n'importe quel navire américain stationnant en Méditerranée, missiles tirés depuis la mer Noire et qui arriveraient
02:13 en l'espace de 6 ou 7 minutes et qui sont inarrêtables. Voilà. Donc la java des bombes atomiques, personne n'en veut.
02:23 Et la vérité est que lorsqu'on regarde l'évolution des marchés financiers, la réalité, c'est que personne n'y croit vraiment.
02:32 Même l'invasion de la bande de Gaza semble rendre sceptique pas mal d'observateurs, parce que si Israël remporterait
02:45 une victoire militaire sur le terrain, elle perdrait la bataille de l'opinion publique et les États-Unis avec.
02:54 Et les États-Unis, on va le dire, ils n'ont peut-être pas besoin de ça, parce que leur principal souci aujourd'hui, c'est leur endettement.
03:02 Et le soutien sans faille des États-Unis à Israël dans une opération impopulaire ferait que le dollar serait encore plus ouvertement
03:13 boycotté par la Chine, par l'Afrique du Sud probablement, et beaucoup de membres des BRICS.
03:23 Et la Chine n'aurait pas de mal finalement à pousser encore ses pions diplomatiques, notamment au Proche-Orient,
03:31 en se présentant comme un faiseur de paix. On préfère faire des affaires que la guerre.
03:37 Et puis la Chine cherche des relais de croissance. Et aujourd'hui, comme elle n'est pas capable de mettre sur pied un vrai plan de relance interne,
03:52 elle va donc de nouveau miser sur son influence à l'international. Et cette influence, bien sûr, consiste surtout à marginaliser le dollar,
04:04 ce qu'elle est parfaitement parvenu à réaliser, puisque le yuan mi-octobre est devenu la deuxième monnaie la plus utilisée
04:18 dans les échanges commerciaux internationaux, devançant l'euro. Alors l'euro, malheureusement, lui, il n'a pas fini de perdre du terrain.
04:29 L'Europe, on le sait, est beaucoup moins compétitive depuis qu'elle n'a plus de gaz russe, depuis qu'elle importe du GNL des États-Unis
04:37 à 5 fois le tarif du gaz que lui fournissait Gazprom. L'Europe, en pleine transition énergétique, qui va devoir en plus de ça
04:48 investir des centaines de milliards qu'elle n'a pas, donc c'est synonyme de nouvelle vague d'émissions obligataires et probablement
05:00 donc de sacrifice de la valeur de l'euro. La question qu'on peut se poser, au final, c'est si les États-Unis ne vont pas, eux aussi,
05:10 au bout du bout, devoir sacrifier la valeur du dollar parce que toutes les guerres qu'ils mènent simultanément coûtent évidemment
05:19 une fortune, des taux à 5,5%, ce n'est soutenable ni pour l'État, ni pour les entreprises, ni pour les particuliers.
05:28 Il y a un moment où la Fed va peut-être devoir faire le choix de rebaisser les taux. Et en fait, si le pétrole se met à flomber,
05:40 qu'elle maintienne ou pas des taux élevés, cela ne change rien à l'équation de l'inflation. Voilà. Donc peut-être que nous assistons aussi
05:48 à un tournant non seulement géopolitique et géostratégique, mais également monétaire si la Fed doit faire face à l'impossibilité
06:00 de maintenir des taux aussi élevés.
06:02 (Générique)

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