Loi immigration : le sénateur indépendant Pierre-Jean Rochette défend le texte

  • l’année dernière
Cela fait des mois qu'on en parle, des semaines aussi que le gouvernement essaie de trouver un équilibre pour attirer les votes de la droite. Au final le texte est un peu plus dur que prévu, pas assez selon Les Républicains, notamment sur la question de la régularisation des sans papiers dans les métiers en tension. Avant de monter au Palais du Luxembourg, l'un de nos sénateurs, l'indépendant Pierre-Jean Rochette est venu discuter avec nous et avec vous de cette loi Immigration.

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00:00 7h45, Louise, le projet de loi immigration arrive au Sénat.
00:03 Et avant de se rendre au Palais du Luxembourg à Paris, le sénateur de la Loire Pierre-Jean Rochette
00:08 fait un crochet par les studios de France Bleue Saint-Etienne-Loire.
00:10 Bonjour monsieur le sénateur.
00:11 Bonjour à tous, c'est un grand plaisir d'être parmi vous ce matin.
00:14 Alors il y a beaucoup de choses dans ce projet de loi, on va se pencher dans un instant sur les articles clés.
00:19 Mais pour dresser un tableau général, il y a d'un côté un durcissement de la politique migratoire
00:23 qui est voulue par Gérald Darmanin, il y a de l'autre un assouplissement
00:27 avec la régularisation des sans-papiers qui travaillent dans les secteurs en tension.
00:32 Tout d'abord, le texte que vous allez examiner aujourd'hui, est-ce qu'il vous paraît équilibré ?
00:37 Alors, il me semble effectivement que nous parlons d'une loi qui règle véritablement
00:43 le problème et les conditions de l'immigration.
00:47 C'est quand même un vrai sujet d'actualité.
00:49 Alors, on va quand même vers un vrai durcissement.
00:52 J'entends le sujet sur les métiers en tension, mais on en reparlera.
00:55 C'est finalement presque anecdotique au regard de l'intégralité de la loi.
00:59 C'est véritablement une loi de durcissement des conditions d'accès à notre pays,
01:04 que ce soit aussi bien pour un titre de séjour que pour une naturalisation.
01:07 C'est la question qu'on posait d'ailleurs à nos auditeurs ce matin.
01:10 Est-ce qu'il faut une loi immigration plus dure ?
01:13 Pour vous, il faut absolument ce texte ? Il est nécessaire ?
01:17 Ah ben, pour moi, c'est une certitude.
01:19 Il faut durcir aujourd'hui les conditions d'accès à la nation française.
01:23 Et puis, il faut aussi qu'il y ait une véritable volonté d'accéder à cette nationalité française,
01:28 ou même juste à la simple obtention d'un titre de séjour.
01:31 Ça ne peut pas être automatique ou aussi presque facile comme ça l'est jusqu'à aujourd'hui.
01:37 Donc, dans cette loi, tout est pris en considération.
01:39 Aussi bien l'aspect travail, métiers en tension, OQTF, et de manière plus globale, accès à la nationalité.
01:46 - Condamnation quitté le territoire français pour les OQTF. - Voilà, tout à fait.
01:48 Mais vous trouvez que la France est trop généreuse en titre de séjour ?
01:50 En 2021, il y avait 270 000 titres de séjour qui ont été délivrés.
01:55 Une grande partie aux étudiants, le 85 000 pour les regroupements familiaux. C'est trop ?
02:00 Oui, la France est trop généreuse sur ces sujets-là, et notamment aussi sur l'aide médicale d'État,
02:06 qui est un sujet qui est traité dans cette loi,
02:08 et qui va a priori devenir une aide médicale d'urgence, et non plus une aide médicale d'État.
02:15 Et qui permet, vous savez, on a toujours un petit peu le cliché de l'immigré qui viendrait finalement se faire soigner
02:22 outre-Méditerranée en France, mais attention, quand on regarde les choses dans le détail,
02:26 ça ne fonctionne pas uniquement sur ces clichés-là.
02:29 On a parfois des gens qui viennent de pays occidentaux se faire soigner chez nous,
02:34 parce que finalement, cette aide médicale d'État existe, et donc...
02:38 Après, ce n'est pas un voyage d'un jour, je viens me faire soigner.
02:40 Les règles d'attribution actuellement de l'aide médicale d'État, c'est 3 mois de résidence en France sans papier.
02:45 Oui, mais si vous voulez, je vais vous prendre un exemple que personne n'imagine.
02:47 Aujourd'hui, vous avez des Américains qui viennent se faire soigner en France avec l'aide médicale d'État.
02:51 Vous voyez, c'est là où finalement, aujourd'hui, on a des trous dans la raquette.
02:54 Alors, c'est anecdotique, mais ça existe.
02:56 Il y a aussi des conditions financières pour l'aide médicale d'État, c'est 810 euros par mois.
03:00 Oui, mais enfin, sur le terrain, elles ne sont pas toujours respectées, vous voyez ce que je veux dire.
03:04 Une fois qu'on est là, après, on ne regarde plus ces critères-là.
03:06 Donc, ça peut paraître anecdotique, ça existe.
03:08 Cette loi, elle a pour mérite de régler au moins ces sujets et de les remettre à niveau,
03:13 mais puis aussi au niveau des attentes des Français.
03:16 C'est ce qui compte aujourd'hui.
03:17 On voit très bien que les Français, vous savez, nous, on a mis en place une votation en ligne sur les grands électeurs ligériens.
03:24 Elle se terminera demain soir.
03:26 On a décalé de 24 heures parce qu'aujourd'hui, finalement, au Sénat, nous n'allons parler que de l'article 1er,
03:30 donc globalement, la définition du contexte de la loi.
03:34 Et donc, dès demain soir, nous aurons la clôture des votes des grands électeurs ligériens.
03:40 C'est ceux qui vous ont élus au final.
03:41 Ceux qui nous ont élus, voilà.
03:42 Donc, les maires, les conseillers départementaux, conseillers régionaux.
03:45 Nous n'allons pas avoir une participation très importante parce que c'est la première fois que nous lançons cette votation.
03:50 Ce n'est pas un essai, mais c'est juste le premier coup.
03:55 On va atteindre les 20% de participation.
03:59 Les votes sont anonymes, mais on a par contre en direct, si vous voulez, l'évolution des votes.
04:05 Donc, on voit...
04:06 - Et vous allez suivre leur avis ?
04:08 - Ah bien sûr ! Sinon, ça n'a aucun sens.
04:10 On s'est engagé à respecter l'avis des grands électeurs ligériens sur chaque amendement que nous leur demandions de voter.
04:17 Et on voit aujourd'hui que se dégage une très large majorité pour aller vers le vote de cette loi immigration.
04:22 Alors, qu'elle convienne à 100% des grands électeurs ou pas,
04:26 ça reflète qu'il y a une réelle volonté d'agir sur le sujet.
04:30 - Donc, on le comprend. En un mot, vous allez voter ce texte cet après-midi ?
04:33 - Alors, je vais voter ce texte, attention, parce qu'il va être amendé en fait.
04:38 Ce qu'on nous amène au Sénat, c'est une proposition de loi qui va être amendée par le Sénat, par l'Assemblée,
04:43 qui va peut-être revenir ou pas, mais on a le sujet du 49.3 justement.
04:47 Juste à cause, ou j'aurais tendance à dire à cause de cet article 3,
04:52 qui pour moi est presque anecdotique, eu égard à l'importance de cette loi,
04:57 moi j'aimerais qu'on évite le 49.3.
05:00 - C'est aussi le souhait du ministre de l'Intérieur ?
05:03 - Mais bien entendu, parce que si vous voulez, aujourd'hui on parle des métiers en tension.
05:06 Alors, vu de chez nous, moi j'habite à Boins-sur-Lignon dans la plaine,
05:10 c'est rural, on se dit effectivement les métiers en tension.
05:12 - Il nous reste très peu de temps, monsieur le Sénataire.
05:13 - Oui, je vais aller très vite. Les métiers en tension, c'est anecdotique.
05:16 Sauf que, en région parisienne, les métiers en tension,
05:19 si vous ne réglez pas ce sujet, effectivement,
05:23 de la possibilité pour les entreprises de faire appel encore à de la main-d'oeuvre étrangère aujourd'hui,
05:27 vous avez beaucoup de services qui vont s'arrêter.
05:29 - On sent que c'est toujours un point de crispation.
05:31 Merci Pierre-Jean Rochette, monsieur le Sénateur d'être venu dans les studios de France Bleu-Saint-Etienne-Loire
05:35 avant d'aller débattre de cette loi immigration cet après-midi.
05:38 Bonne journée.
05:39 - Merci à tous pour votre accueil.
05:40 - Merci beaucoup, 7h51, et cette interview est à retrouver sur Francebleu.fr.

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