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De retour d'un énième voyage en Ukraine, "BHL" témoigne : le courage des soldats, du peuple ukrainien, après deux ans de conflit. Un voyage raconté dans "L'Ukraine au cœur", un documentaire que diffusera France 2 mardi prochain à 21h05.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:03 L'invité de RTL Matin est donc écrivain, philosophe, cinéaste Bernard-Henri Lévy est en direct avec nous. Bonjour !
00:09 Alors vous témoignez du courage des soldats et du peuple ukrainien après 20 mois de guerre.
00:14 Vous proposerez mardi soir en prime time sur France 2 un documentaire, votre dernier voyage sur place, raconté dans l'Ukraine au cœur.
00:22 Vous allez nous dire que ce conflit Russie-Ukraine il est malheureusement passé de la lumière à l'ombre en raison de ce qui se passe entre Israël et le Hamas.
00:29 Malheureusement car la démocratie est en jeu.
00:32 D'abord justement ce conflit israélo-palestinien, ces événements depuis le 7 octobre et la marche organisée demain à Paris contre l'antisémitisme.
00:40 Est-ce que d'abord vous y serez ?
00:42 Oui, naturellement j'y serai.
00:43 C'est bien qu'il y ait une marche comme ça qui soit organisée ?
00:45 Oui, c'est bien parce que les juifs de France se sentaient si seuls, si désemparés avec ces tags antisémites,
00:53 avec les visages des enfants otages arrachés si sauvagement, si méchamment dans les rues de Paris,
01:02 avec les propos insoutenables de certains responsables de la France insoumise tenus sur Israël et sur les juifs.
01:14 Les juifs de France attendent ce moment de mobilisation et de communion nationale avec eux.
01:21 Vous y serez évidemment comme plein de personnalités.
01:24 Il y aura une marche, cette marche qui accueillera aussi dans ses rangs le gouvernement, sa chef, des ministres,
01:28 pas le président mais aussi les écolos, les socialistes, les communistes, l'ERN, il n'y aura pas la France insoumise.
01:34 C'est un rendez-vous qui divise depuis quelques jours alors qu'il devrait y avoir une espèce d'unité nationale.
01:39 Oui, moi je pense qu'il faut repousser les divisions à après-demain.
01:44 Pour l'instant il faut être tous là.
01:46 Il faut marcher et il faut qu'il y ait le plus de monde possible.
01:50 L'Ukraine, Bernard-Henri Lévy, vous êtes allé sur place, en février ça fera deux ans de conflits.
01:55 Vous êtes rendu sur la ligne de front, plusieurs semaines, à Kersone, à Odessa, dans la région de Bakhmouth, pour y voir quoi ?
02:03 Pour y voir d'abord, en effet, vous l'avez dit, la vaillance des Ukrainiens, des héros d'Europe,
02:13 des gens qui incarnent des valeurs héroïques, des comportements héroïques qu'on a un peu oubliés en Europe.
02:20 Des gens qui se conduisent bien face à une invasion.
02:24 Je me permets de vous couper parce que c'est vrai qu'on emploie toujours ces mots-là, de héros, de courage,
02:28 mais ça veut dire quoi concrètement sur le terrain ? Qu'est-ce que vous avez vu ?
02:31 Ça veut dire prendre le risque de mort, mais debout, plutôt que d'être sûr de vivre à genoux.
02:41 Voilà, c'est aussi simple que ça. C'était un vieux slogan de la Révolution Mexicaine en 1910,
02:47 un peu de la Révolution Française, que vivre à genoux est insupportable.
02:51 Donc c'est une leçon qu'ils nous donnent. En effet, on entend ça, mais moi je l'ai vu.
02:56 Moi j'ai vu des femmes et des hommes, mais il y a aussi des femmes, qui ne sont pas faits pour la guerre,
03:02 qui sont des profs, qui sont des ingénieurs, qui sont des journalistes de radio,
03:07 et puis qui ont mis l'uniforme, qui ont appris le métier des armes, qui défendent leur pays,
03:12 et qui défendent l'Europe. Et c'est une chose, j'ai passé des semaines et des semaines avec eux,
03:17 dans les tranchées, sur les premières lignes, ils disent tous la même chose.
03:22 On défend notre pays et notre famille, et on défend les valeurs européennes
03:27 contre quelqu'un qui les déteste, ces valeurs européennes, qui est Poutine, et la Russie.
03:32 Ils sont dans quel état ? Ils sont armés toujours, il y a des tranchées,
03:34 c'est des vraies scènes de guerre qu'on voit sur place ?
03:37 - Ah bah écoutez, mon film en tout cas, il montre la guerre comme elle est.
03:42 Donc en effet, nous étions avec Marc Roussel, mon co-réalisateur et ma petite équipe,
03:48 on était beaucoup en première ligne, parfois même en ligne zéro,
03:53 enfin les scènes sont là dans le film qu'on verra à 21h mardi.
03:57 Donc là il y a à la fois la guerre de 14, c'est-à-dire des tranchées, de la boue,
04:04 des nuits passées enterrées vivantes pour les soldats, et parfois un peu pour ceux qui les accompagnent,
04:14 et puis une extrême modernité parce que les drones.
04:17 Et c'est ça qui est très étrange et qui m'a beaucoup frappé dans cette guerre,
04:21 c'est cet écart, c'est Verdin et c'est la haute technologie des drones,
04:27 dans l'art desquels d'ailleurs les Ukrainiens sont très bons.
04:31 - Bernard-Henri Lévy, il y a des images qui m'ont marqué,
04:33 ce sont ces images des grands blessés, des mutilés de la guerre,
04:36 ce sont des hommes défigurés, amputés, jambes, bras, mains,
04:40 bref ce sont des rencontres avec ceux qui ont une chance d'être encore en vie,
04:43 finalement, et qui veulent repartir à la guerre.
04:46 - Voilà, moi c'est une des choses qui m'a bouleversé.
04:49 C'est en effet une scène pour moi très bouleversante,
04:52 j'ai passé quelques jours dans un centre où il y a ce qu'on appelait là encore,
04:57 après la guerre de 1914 en France, en 1918, on les appelait les "gols cassés".
05:02 Les gens qui sont revenus du front, après le chemin des dames, après Verdin,
05:06 et voilà, qui avaient le visage cassé, les grands mutilés.
05:12 Eh bien ça, c'est le cas en Ukraine, mais ces mutilés, ces hommes troncs,
05:19 ces hommes à qui on met des jambes ou des bras artificiels,
05:22 ils ont une idée en tête, réapprendre à s'en servir,
05:26 de la jambe ou du bras, pour aller servir de nouveau en deuxième ligne.
05:32 - Est-ce que vous avez peur, vous, qu'on l'oublie, qu'on file un peu trop vite,
05:35 l'actualité, Chassan, une autre actualité, donc en ce moment c'est Israël et le Hamas,
05:39 ça vous inquiète ça ?
05:40 - Ça m'inquiète, pour trois raisons.
05:43 1) à cause des Ukrainiens, 2) parce que Poutine est une menace pour l'Europe.
05:47 - Mais ça fait ses affaires qu'on en parle moins.
05:49 - Ça fait ses affaires, et 3) parce que la guerre du Hamas contre Israël
05:55 et la guerre de Poutine contre l'Ukraine, c'est pareil, c'est la même chose,
05:59 c'est la même affaire qui se joue, c'est la même histoire qui se joue.
06:02 Quel est le pays qui a osé recevoir les dirigeants du Hamas,
06:07 après le pogrom du 7 octobre ? C'est la Russie.
06:11 Qui sont les alliés du Hamas ? Qui les a instruits ?
06:17 Qui a préparé cette horreur du 7 octobre ?
06:21 Des conseillers iraniens à Beyrouth, alliés à la Russie.
06:25 Donc c'est ça qui me navrerait, c'est qu'on ne sache pas voir les deux à la fois,
06:36 qu'on ne voit pas que ça fait partie du même tableau d'ensemble,
06:39 que c'est la même guerre, que c'est le même ennemi,
06:42 que c'est les mêmes partisans de la liberté, en Ukraine, en France, en Israël,
06:48 qui se battent contre la même internationale du crime,
06:51 la même internationale du pire, qui est Poutine, le Hamas, l'Iran.
06:55 - C'est donc à voir, c'est mardi soir sur France 2,
06:58 les images du dernier voyage de Bernard-Henri Lévy en Ukraine,
07:01 sur la ligne de France et l'Ukraine au cœur.
07:03 Merci d'avoir été avec nous.
07:04 - Voilà, sur France 2, joli soir. Merci à vous.
07:07 - BHL sur RTL, entretien à retrouver très très vite sur notre site rtl.fr.
07:11 www.fr.fr
07:13 Merci à tous !

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