• l’année dernière
Avec Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU et auteur du livre “Ce qui nous attend” ( Éditions Robert Laffont).

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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##ON_DECRYPTE_LE_MONDE-2023-11-11##

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Transcription
00:00 - Sud Radio, on décrypte le monde.
00:03 - On décrypte le monde avec notre invité le général Dominique Trincant, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'organisation des Nations Unies.
00:11 - Bonjour mon général. - Bonjour.
00:13 - Vous publiez en ce moment "Ce qui nous attend". C'est publié chez Robert Alafon, on en parlera dans quelques jours avec plaisir sur Sud Radio.
00:19 Mais revenons sur l'autre conflit, celui qui est quasiment oublié à cause de la guerre au Proche-Orient.
00:24 Revenons en Ukraine. L'Ukraine est-elle en train de perdre la guerre alors qu'elle s'apprête peut-être à perdre l'un de ses points forts tenus depuis 2014 au prix d'un siège éprouvant ?
00:33 C'est la ville d'Avdivka. Tous les voyants sont au rouge pour l'Ukraine, mon général.
00:37 - Alors écoutez, je ne pense pas qu'elle soit en train de perdre la guerre.
00:41 Maintenant, ce qui est clair, c'est que l'offensive qui a été lancée au mois de juin est, comme le dit le chef d'état-major ukrainien, dans une impasse telle qu'elle était.
00:49 C'est-à-dire sur le front entre le Dniepr et Kharkiv.
00:54 Et effectivement, il y a actuellement des opérations de recul après une forte pression russe pour dégager la ville de Donetsk.
01:02 Maintenant, il y a d'autres options. Actuellement, la Crimée, par exemple, est soumise à beaucoup d'attaques.
01:09 La flotte russe a dû quitter la Crimée, ce qui est quand même une révolution.
01:13 Et puis, il y a une tête de pont qui a été installée sur le Dniepr.
01:17 Donc je dirais que ce n'est pas la fin de la guerre, mais c'est l'échec d'une partie de l'offensive.
01:24 - Oui, sauf que ce sont malgré tout les Russes qui semblent avoir le vent en poupe en ce moment,
01:28 parce que malgré tout, les progressions sont plus impressionnantes côté russe que côté ukrainien.
01:33 - Écoutez, ça dépend de quel point de vue vous posez.
01:37 Si, comme je viens de le dire, vous comptez que la flotte russe a dû partir de Crimée, je ne pense pas que ce soit une grande avancée.
01:45 En revanche, effectivement, quelques kilomètres carrés gagnés au-delà de Donetsk, ça c'est une avance russe.
01:52 - Il y a plusieurs mois, on a beaucoup entendu, mon général, que l'armée russe risquait à un moment ou à un autre de s'effondrer.
01:58 Est-ce que c'était un doux rêve et est-ce que finalement, ça n'a plus aucune chance de se produire ?
02:03 - Oui, je pense que c'était une espérance plutôt.
02:06 Mais je pense qu'effectivement, le pouvoir russe a su renforcer à la fois sa base industrielle, son armée,
02:15 et sous la propagande qu'il diffuse, la cohésion de la société russe.
02:22 Et donc, je pense qu'il faut quitter cette illusion.
02:27 - Effectivement, sauf que si on regarde le rapport de force, la Russie est toujours trois fois plus peuplée que l'Ukraine.
02:32 Et en même temps, elle n'a pas fini de communibiliser toute sa population, contrairement à l'Ukraine.
02:37 Les réserves de la Russie semblent inépuisables à ce stade ?
02:40 - Inépuisables, je ne dirais pas.
02:42 Pour l'instant, la Russie a fait un choix très clair.
02:45 Elle protège les plusieurs sélaves, c'est-à-dire que Moscou et Saint-Pétersbourg sont relativement peu touchés par une mobilisation.
02:52 Et en revanche, les provinces éloignées sont touchées par cette mobilisation.
02:57 - Et pour l'instant, ça suffit en tout cas à maintenir l'Ukraine en échec ?
03:01 - Tout à fait. Je trouve qu'on a une drôle de façon de voir les choses.
03:07 Il faut rappeler que l'objectif russe était de conquérir l'Ukraine.
03:11 Depuis 18 mois, c'est un échec.
03:13 Donc il faut bien rappeler que c'est un échec et qu'aujourd'hui, d'une certaine façon, la Russie arrive à tenir sur le minimum, minimum, et j'exclus actuellement la Crimée.
03:25 Donc je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est une grande victoire russe.
03:28 - En tout cas, effectivement, le drapeau russe ne flottera pas sur Kiev et ça, c'est déjà un succès ukrainien.
03:33 Malgré tout, est-ce qu'il y a une chance de revoir le drapeau ukrainien flotter sur Donetsk ?
03:37 - Alors ça, effectivement, c'est un sujet.
03:39 Et la question qui va se poser, qui renforce ce que vous dites, c'est-à-dire la question existentielle pour la Crimée,
03:47 compte tenu de son potentiel démographique qui est bien inférieur, bien sûr, au potentiel russe,
03:53 c'est est-ce qu'il faut encore sacrifier des milliers de soldats pour gagner quelques centaines de kilomètres carrés ?
03:59 Ou est-ce que l'avenir de la Russie, de l'Ukraine, pardon, qui est maintenant ouvert vers l'Europe, nécessite de passer à autre chose ?
04:08 Et de se dire, notre avenir est d'abord dans nos populations et non pas dans ces quelques kilomètres carrés.
04:14 - Et les appels à négocier se multiplient en direction de Kiev. Est-ce qu'il faut que les Ukrainiens envisagent sérieusement d'abandonner leur propre Alsace-Lorraine ?
04:21 - Alors probablement pas aujourd'hui, mais si rien ne se passe d'ici l'été, je pense qu'il faudra qu'ils réfléchissent à cette question existentielle.
04:29 - Et on sera amené à en reparler. Merci mon général Dominique Trincan, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'Organisation des Nations Unies.
04:36 "Ce qui nous attend", justement, s'est publié chez Robert Laffont. C'est votre dernier ouvrage et on sera amené évidemment à en reparler.
04:42 À suivre sur Sud Radio, je le disais, le vibrant appel de l'ancien grand moufti de Marseille à marcher contre l'antisémitisme. Ce sera juste après le journal de 8h30. A tout de suite.

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