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Une marche contre l'antisémitisme, organisée à l'initiative de Yaël Braun-Pïvet, présidente de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, a eu lieu à Paris ce dimanche 12 novembre. De nombreuses personnalités ont répondu présent, notamment deux anciens présidents : François Hollande et Nicolas Sarkozy. La France insoumise a brillé par son absence, justifiée par un refus de défiler avec le Rassemblement national et Renaissance.

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Transcription
00:00 - Oui, beaucoup de monde et je suis en compagnie de Claire, Ronald, Claire qui a 91 ans, c'est ça ?
00:05 - Et demi.
00:06 - 91 ans et demi et qui est là à bon pied, bon oeil dans ce cortège.
00:09 C'était inimaginable pour vous de ne pas être là aujourd'hui.
00:11 - Ah c'était un devoir pour tous ceux que j'ai perdus, tous ceux qui sont partis
00:17 et c'est un devoir aussi pour la nouvelle génération et tous ceux qui vont suivre.
00:22 - Vous nous disiez que vous aviez connu enfant évidemment la Seconde Guerre Mondiale,
00:26 vous avez été cachée, pourchassée ?
00:29 - Disons, on est partie en octobre 1939 et je suis revenue à Paris en 1945 à Libération.
00:40 Au départ, on était en zone libre puis ça s'est éternué en zone occupée.
00:47 On était dans un petit bled de Châtelet-Auberry dans le Cher à 50 km de Bourges.
00:53 Donc là, on n'avait pas les Allemands, on avait la milice française, on avait la gendarmerie française.
01:02 C'était eux qui nous raflaient.
01:06 - Et se retrouver là aujourd'hui en 2023 parce que les Juifs se sont à nouveau menacés ici en France ?
01:13 - Oui, c'est exact.
01:15 Je suis née à Paris, de parents turcs, judéo-espagnols.
01:25 Mon père est venu en France pour vivre en France, pour ne pas, il n'est jamais retourné en Turquie.
01:32 Il est devenu, il a même perdu sa nationalité en 1943 en tant que Turc, mais il a fait toute la guerre.
01:44 Il a été engagé volontaire, il a été prisonnier.
01:48 Et puis ensuite, il a toujours demandé la nationalité française.
01:52 Et il lui a fallu attendre fin 1949 pour l'avoir.
01:58 - Donc c'est important d'être français.
02:00 Tout ce monde aujourd'hui autour de vous, est-ce que ça vous rassure quand même ?
02:03 - Ah oui, oui.
02:05 De toute façon, une chose, on n'a pas le droit d'avoir peur.
02:10 Parce que, comment dirais-je, pendant la guerre, on baissait la tête.
02:15 On ne savait pas du tout, on n'avait rien.
02:17 Qui c'est qui nous avait nous protégé ?
02:19 La France ne nous a pas protégé, c'est pas vrai.
02:21 La France n'a pas protégé les enfants français.
02:24 Mais là, je pense que c'est son devoir cette fois-ci de le faire.
02:29 Parce qu'en définitive, on a Israël qui s'est créé à la suite des déportations.
02:39 Et la plupart qui ont fait leur allié, c'était ceux aussi qui sortaient des camps.
02:45 Donc, il y a une certaine force.
02:47 Israël a besoin de nous, comme nous, nous avons besoin d'Israël.
02:51 Vous voyez, c'est une religion.
02:53 Comme j'ai dit tout à l'heure, en montrant l'escalier du métro pour sortir du métro,
02:59 je disais, les Boches ne nous ont pas eus, mais eux aussi ne vont pas nous avoir.
03:06 Vous auriez aimé voir le président de la République en tête de ce cortège ?
03:09 J'aurais aimé, oui. J'aurais aimé le voir.
03:11 Parce que je trouve, comment s'appelle, Tonton Mitterrand, comme on l'appelait,
03:15 dont j'avais signé un livre d'or, il était bien venu.
03:18 Et ensuite, on a bien eu aussi Hollande qui est venu.
03:22 Pourquoi elle n'est pas venue ?
03:24 La lettre qu'il a fait, c'est vrai que c'est une lettre qui est très forte.
03:28 Mais c'est pas la même chose quand la personne est là.
03:31 On l'aurait entendue, c'était plus réconfortant.
03:35 D'ailleurs, je crois qu'il faut le faire. Il aurait dû le faire quand même.

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