Christophe Barratier et Kev Adams

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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Christophe Barratier et Kev Adams, pour le film "Comme par magie" en salles le 15 novembre.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 jusqu'à 11h avec le réalisateur Christophe Baratier et Kev Adams
00:04 pour la sortie du film "Mercredi" de "Comme par magie" Thaumail.
00:07 Et alors c'est l'heure du portrait sonore, des petits sons qui vous rappelleront quelques souvenirs.
00:11 Voici le premier.
00:12 *Musique*
00:21 C'est beau ça quand même, Kev Adams.
00:23 Votre mère adorait Kevin Costner dans Bodyguard
00:26 et c'est pour ça qu'elle a choisi le prénom Kevin.
00:28 Exactement, ouais.
00:30 Je m'appelle Kevin grâce à ce film.
00:33 Oui, à cause parce que vous avez eu un peu de mal à assumer le côté fou américain, vous dites.
00:37 Ouais, en fait t'appelles Kevin en Amérique, y'a un côté un peu stylé.
00:42 Tu t'appelles Kevin en France, tu fais du tuning à Tourcoing, c'est un autre délire.
00:46 C'est pour ça que vous l'avez raccourci ?
00:48 Ouais, ouais.
00:49 En fait on m'a toujours appelé Kev depuis que je suis tout petit
00:51 donc je me suis toujours dit bon bah, quitte à choisir un nom d'artiste avec lequel je me sens à l'aise,
00:57 autant choisir celui avec lequel j'ai toujours vécu finalement.
01:00 Y'a très peu de gens qui m'appellent Kevin, à part ma grand-mère et ma mère quand elle est vénère.
01:05 Ma mère quand elle est vénère elle m'appelle Kevin.
01:06 Y'a le Kevin Kerser.
01:07 Des fois je sais avant même qu'elle va être vénère.
01:10 Des fois j'entends, le téléphone sonne, je dis "allô ?"
01:13 "Écoute-moi bien Kevin !"
01:14 Oui, ça s'en va.
01:16 Ouais, ça commence bien.
01:17 C'est bon.
01:18 Allez, un petit son pour Chris maintenant.
01:20 Voix sur ton chemin
01:22 Qu'un monde oublié et carré
01:25 T'en as l'eau, la main pour l'émener
01:28 Vers d'autres là, demain
01:31 J'avais jamais entendu cette version de Beyoncé.
01:34 Ouais, Beyoncé.
01:35 Aux Oscars 2005.
01:36 Le film avait été nominé dans la catégorie "Meilleur film étranger"
01:39 mais la chanson avait été nominée comme meilleure chanson.
01:41 Bon, on l'a perdue dans les deux.
01:43 Mais c'était Beyoncé qui chantait toutes les chansons avec...
01:47 C'est un truc que j'avais écrit chez moi, ça, deux ans auparavant
01:51 quasiment avec "la la la fa sol fa"
01:53 j'avais composé Bruno Coulet
01:55 et "Voix sur ton chemin" m'était venu
01:56 puis après "La vérité" c'était quasiment avec un dictionnaire de rimes.
01:59 Et puis on se retrouve deux ans après aux Oscars avec Beyoncé
02:05 avec des gens en revenant qui disent
02:06 "Oui, t'as vu, elle prononçait pas bien mais vous êtes fou."
02:10 Mais c'est un choc violent de culture.
02:13 9 millions d'entrées en France de César.
02:15 Comment vous avez géré ce succès de dingue
02:17 alors que c'était votre premier film ?
02:18 Très très bien.
02:19 Parce qu'on m'a dit "ça va juste mettre la pression"
02:21 mais vous savez ce que c'est comme pression
02:22 quand on fait un premier film qui marche pas du tout.
02:24 Oui, c'est ça.
02:25 Là, le problème un peu, enfin c'est pas un problème
02:27 c'est que j'aurais pu venir avec les allumettes du téléphone
02:30 si ça existait toujours, on me l'aurait produit.
02:31 Donc il faut après se retourner mais c'est un peu...
02:35 Je veux dire, c'est un peu une assurance-vie pour la vie.
02:37 Ça permet toujours...
02:38 On disait dans le domaine du disque "Qui a charté, chartera."
02:41 Et donc ça veut dire que quand on fait un gros succès comme ça
02:44 on n'est jamais à l'abri de refaire un énorme succès.
02:46 Mais si ça peut arriver qu'une fois dans sa vie,
02:48 ben tant pis parce qu'il y a beaucoup de vies
02:50 dans lesquelles ça n'arrive jamais.
02:51 Et alors Kev, vous aviez 12 ans au moment de la sortie des choristes
02:55 pratiquement l'âge des enfants du film.
02:57 Ça a nourri votre envie de cinéma
03:00 ou ça a nourri votre envie de travailler avec Christophe Baratier
03:02 parce que je crois que c'est vous qui êtes allé vers lui.
03:04 Évidemment.
03:05 Après à l'époque, je rêvais de ce métier de manière un peu lointaine
03:09 donc j'ai adoré ce film et ça a été une claque.
03:12 Je pense à l'époque c'était un phénomène.
03:14 Il y a des films phénomènes comme ça parfois
03:15 que tout le monde va voir, dont tout le monde parle.
03:17 C'est rare les films comme ça.
03:19 Donc bravo d'avoir charté.
03:22 Merci.
03:23 Tu charteras.
03:25 Je charterai.
03:26 C'est toi qui me l'a prédit.
03:28 Toujours un plaisir de charter.
03:29 Après en grandissant, bien sûr,
03:30 je me suis un petit peu intéressé aussi à plein d'autres films.
03:35 J'ai commencé à bouffer les films quand j'avais 18-20 ans
03:37 et puis j'ai continué jusqu'à maintenant.
03:39 Encore aujourd'hui, je m'impose de regarder au moins 3 films toutes les semaines.
03:41 Peu importe l'époque, peu importe ce qui me donne envie.
03:44 Et vous aviez envie de bosser avec Christophe ?
03:46 Oui, parce que j'ai vu entre temps, après "Les Choristes",
03:50 j'ai vu "Faubourg 36" qui m'a beaucoup plu.
03:52 Puis j'ai vu l'année dernière "Le temps des secrets"
03:55 que j'ai trouvé absolument formidable, vraiment avec une poésie.
03:57 Je trouve que les gamins sont formidables dedans.
03:59 Je trouve que tous les acteurs jouent hyper bien.
04:01 Enfin voilà, moi je ne suis pas...
04:03 Je n'ai pas envie non plus de créer de polémique ou quoi,
04:05 mais je ne suis pas un grand connaisseur de Pagnol.
04:08 Je ne suis pas allé.
04:09 Et franchement, ça m'a permis de découvrir cette histoire,
04:11 de redécouvrir un peu ce qu'est cet univers.
04:14 Et donc j'ai adoré ça et j'ai effectivement établi une petite liste
04:18 de metteurs en scène avec qui j'avais envie de travailler.
04:20 Donc avec quelques noms.
04:22 Et je me suis dit, je ne vais pas attendre que ces gens-là pensent à moi.
04:25 Je me dis, à un moment donné dans la vie, il faut prendre les choses en main.
04:27 Il faut provoquer sa chance aussi parfois.
04:29 En tout cas, ça a toujours été mon école.
04:30 Et donc j'ai demandé à rencontrer Christophe.
04:32 Et il a accepté très gentiment.
04:33 Il m'a dit, "Bah ouais, carrément, on s'est donné rendez-vous dans un café.
04:36 Puis on a échangé pendant comme ça, une heure et demie.
04:39 Et c'était super."
04:40 Et je me suis dit, "Mais le gars, en fait, je pense que quand tu fais des films,
04:44 c'est tellement dur de faire un film.
04:45 Tu passes tellement d'années sur chaque film
04:47 que forcément, tu y mets un peu de toi."
04:49 Et donc moi, j'aimais tellement les films du gars.
04:51 Et en fait, naturellement, j'ai connecté avec lui quand on s'est vus.
04:54 C'était super cool.
04:55 J'ai trouvé un mec qui n'était pas du tout...
04:57 Vous savez, dans ce métier, il y a beaucoup de gens qui peuvent être très vite hautain.
05:00 Naturellement.
05:01 Il y a un côté, "Ouais, mais tu sais, toi et moi, on ne fait pas vraiment le même cinéma."
05:03 Ça m'est arrivé plusieurs fois.
05:04 Christophe n'avait pas du tout ce truc-là.
05:06 Il avait un truc au contraire très ouvert, très curieux.
05:09 Il posait plein de questions et tout ça.
05:10 Et donc, je suis sorti de là et il m'a parlé de ce projet comme par magie.
05:13 - Vous ne pensiez pas à lui au tout début ?
05:15 - Non, pas du tout.
05:16 Et c'est vrai que je connaissais...
05:17 Je n'étais pas tout à fait dans la sphère de Kev,
05:20 sans du tout un côté hautain.
05:22 Mais c'est vrai que je pensais que lui avait tellement de...
05:25 Parce que Kev est un artiste, mais aussi, il a un côté entrepreneur.
05:29 Je pensais qu'il avait tracé sa route avec ses gens, avec ses auteurs.
05:33 Et je n'aurais donc jamais pensé naturellement.
05:35 Mais j'étais tellement troublé,
05:37 voire vraiment troublé par cette rencontre,
05:39 que quand je suis rentré après au bureau, j'ai dit,
05:41 "Mais vous savez, on n'a jamais pensé à Kev Adams."
05:43 Ils l'ont presque pris comme une blague.
05:44 "Oui, mais enfin Kev, on ne pourra jamais la voir sur un film comme ça."
05:46 Il fait ses productions, il fait...
05:48 J'ai écouté "C'est ou on jamais".
05:49 Et puis après, comme j'avais un autre acteur en tête,
05:51 mais que ça patinait un peu,
05:52 ben j'ai...
05:53 Alors là, pour le coup, c'est moi qui ai tenté ma chance.
05:55 J'envoie le scénario, je dis, "Voilà."
05:56 Et puis, il y a eu le bon goût et l'intelligence.
05:58 Et puis, le nez, j'espère,
06:01 le rappel le lendemain, j'espère.
06:03 De me rappeler le lendemain, en me disant, "C'est bon, on le fait."
06:05 Donc, ça a été...
06:06 Et là, j'ai dévoué à quelqu'un,
06:07 non seulement très professionnel,
06:09 mais qui avait une formation d'acteur et tout,
06:11 ce à quoi on ne pourrait pas forcément penser au début,
06:13 tous les humoristes.
06:14 - Ça a fonctionné, l'histoire.
06:15 - Christophe Baratie.
06:16 - Christophe, nous chargerons.
06:17 - Nous chargerons.
06:18 - C'est un peu bon, non ?

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