Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Charles Berling, acteur, pour le téléfilm "L’Enchanteur" diffusé le lundi 12 février à 21h10 sur France 2.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Médiane.
00:03 Nos deux indispensables du jour nous ont rejoints Olivier Benkemoun pour le cinéma.
00:07 Bonjour Olivier.
00:08 Et Héloïse Gouin pour les séries.
00:10 Bonjour Thomas Brun.
00:11 Salut.
00:12 Et alors j'ai la chance de recevoir ce matin un grand comédien Charles Berling.
00:15 Bonjour.
00:16 Merci d'être là pour nous présenter l'enchanteur fiction de France 2 dans laquelle vous incarnez
00:22 merveilleusement bien on va le dire tout de suite Romain Garry.
00:25 Mais ça on en parlera dans un instant.
00:27 On va d'abord dresser votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:31 Voici le premier.
00:32 Est-ce que j'ai jamais attenté aux libertés publiques fondamentales ? Je les ai rétablies.
00:38 Ayais-je une seconde ? Attentez jamais.
00:41 Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans je commence une carrière de dictateur ?
00:47 Le général de Gaulle dans sa célèbre conférence de presse de 1958.
00:53 58 années de votre naissance.
00:55 Et Charles Berling il parait que vous devez votre prénom au général de Gaulle.
00:59 Ah oui et puis récemment, il y a quelques mois, j'ai eu la chance de dire des textes
01:06 de de Gaulle à l'Assemblée nationale ce qui m'a fait très plaisir.
01:09 C'était une confrontation entre Léon Blum et Charles de Gaulle.
01:12 C'était absolument passionnant.
01:13 Vous n'avez pas fait d'imitation ? Vous n'avez pas poussé le truc jusqu'à faire une imitation ?
01:17 Non mais quand on lit la prose de de Gaulle on est imprégné de son fantôme.
01:22 On est imprégné de quelque chose qui fait que il y a une...
01:26 De toute façon chaque auteur, ça s'est passé comme ça aussi pour Romain Garry,
01:30 chaque personnalité, j'ai eu la chance de jouer Badinter, j'ai eu la chance de jouer Jean Moulin.
01:36 Alors Jean Moulin c'est un peu plus lointain pour moi mais disons qu'il y a un certain nombre
01:40 de personnages comme ça publics, inévitablement on en est imprégné.
01:45 Alors après c'est pas une question d'imitation mais c'est une question d'énergie.
01:50 De Gaulle il avait une énergie très particulière.
01:52 Et vos parents ils étaient gaullistes ?
01:54 Très gaullistes. J'ai eu la chance d'ailleurs quand j'avais 7 ans, on était à Tahiti,
01:58 mon père était médecin de marine donc il faisait sauter des bombes atomiques à Mururua
02:02 et de Gaulle est venu à Tahiti et je me suis retrouvé dans la rangée face à lui,
02:07 je sais pas comment j'ai fait.
02:08 Il était serré à la main ?
02:09 Oui, tout petit, lui il était très grand.
02:11 Vous avez le souvenir de ce moment là ?
02:12 Oui je me souviens très très bien, j'étais dans l'allée et c'était très impressionnant
02:16 de voir cet homme si grand, je savais pas trop qui c'était.
02:21 Et en grandissant est-ce que vous aviez des débats avec vos parents sur De Gaulle ?
02:25 Très très fantastique.
02:27 Pour moi d'ailleurs c'est un peu une nostalgie par rapport à ce qui se passe aujourd'hui.
02:31 J'aime bien les discussions, ma mère était méditerranéenne et on avait beaucoup beaucoup de discussions,
02:38 on était absolument pas d'accord et c'était merveilleux parce qu'on passait des dîners entiers à discuter politique.
02:44 Et vous trouvez que la politique n'est pas du même niveau aujourd'hui ?
02:46 Non, je trouve qu'aujourd'hui le débat politique est forcément basé sur des antagonismes,
02:52 les réseaux sociaux fabriquent du communautarisme à tout crin,
02:56 ça veut dire que chacun entretient ses convictions dans son petit milieu,
03:00 au lieu de se confronter justement avec des gens avec qui on n'est pas d'accord.
03:04 On a de plus en plus de mal à discuter.
03:06 C'est genre t'es d'accord ou t'es pas d'accord, c'est blanc ou c'est noir,
03:10 mais il n'y a pas cet espace de discussion que j'adorais.
03:14 Allez, extrait suivant.
03:15 Demain des enfants de chez moi vont mourir, et ils mourront de ce ridicule qui m'éclabousse aujourd'hui.
03:21 Vous enviez l'esprit mordant de monsieur de Voltaire ?
03:24 Le grand homme aurait pleuré lui, car il était d'une ridicule sensibilité au malheur humain.
03:30 Qui sera la prochaine victime ?
03:32 À 35 ans, Patrice Lecomte vous donne votre premier grand rôle, Charles Berling, dans "Ridicule".
03:38 Vous dites que Patrice Lecomte a été un miracle pour vous.
03:41 Oui, parce que ça s'est fait si naturellement, ça s'est fait avec beaucoup d'amour réciproque.
03:48 Lui, il était venu me voir plusieurs fois jouer au théâtre, il aimait comme l'acteur que j'étais,
03:53 il trouvait un singulier.
03:55 C'est vrai que j'avais une façon de jouer particulière, sans doute je l'ai toujours,
03:59 mais disons que c'est ça qui l'a intéressé.
04:01 Donc c'est beau quand un metteur en scène vous aime parce que vous êtes singulier.
04:05 C'est vrai que jusque là vous étiez connu comme un acteur de théâtre uniquement.
04:08 Moi j'ai commencé à 14 ans au lycée du Montdurville à Toulon,
04:11 je n'ai jamais arrêté de faire de l'art dramatique, je n'ai jamais pensé être acteur, je le faisais.
04:15 Mais c'était un moment particulièrement miraculeux,
04:21 parce que c'était vraiment le film, le rôle qu'il me fallait à ce moment-là.
04:26 Extrait suivant.
04:27 Dans le studio, je vois la consternation.
04:37 Les mains de Charles Berling sur Enfant,
04:42 c'est tiré d'un album que vous avez sorti à 53 ans,
04:46 un album qui s'intitule "Jeune chanteur".
04:48 Je ne sais pas si vous le retrouvez aussi, il y a un peu du Julien Clerc dans cette chanson.
04:53 J'ai même réenregistré des chansons, parce qu'on me disait "ça fait trop penser à Julien".
04:58 En plus à l'époque j'étais avec Virginie, Couperie, Eiffel.
05:03 Julien l'a entendu d'ailleurs l'album.
05:06 Il y a un peu de Julien Clerc et un peu de Bachon dans les paroles, dans l'écriture.
05:10 Je pense que dans la chanson, il faut prendre du temps pour inscrire sa propre façon.
05:18 C'est un vieux rêve chez vous ça, de faire de la musique.
05:21 Oui, un vieux rêve, mais pareil.
05:23 Nous faisions de l'art dramatique, on chantait les chansons de Brassens, de Brel.
05:28 C'était naturel de chanter en même temps que de jouer.
05:32 Donc ça m'a toujours poursuivi.
05:34 D'ailleurs je vais continuer.
05:36 Récemment, on m'a proposé de jouer dans une comédie musicale.
05:40 Je vais sans doute y aller, pour l'instant je n'en dirai pas plus.
05:43 On voulait savoir laquelle.
05:45 Ça m'a fait très plaisir et les gens sont venus en disant "on vous a entendu, vous chantez".
05:49 - Ah oui, vous chantez très bien !
05:51 - Merci, parce que je vous en suis pris plein la gueule dans les médias.
05:54 - C'est pas ridicule !
05:55 - Encore un acteur qui chante !
05:57 - Vous allez refaire un album ?
05:59 - Pour l'instant, je vais commencer.
06:01 Je vais pas faire la même chose que...
06:03 Je vais commencer par les concerts et ensuite je ferai un album.
06:05 Mais pas "je fais un album et je fais les concerts".
06:08 Parce que je suis un gars de scène.
06:13 Donc moi j'ai besoin...
06:15 Et puis c'était merveilleux les concerts, on était avec les musiciens.
06:17 On faisait plus des balances avec moi, on refaisait tout le spectacle.
06:20 - Est-ce que c'est une comédie musicale connue dans laquelle vous allez jouer ?
06:23 - Non, je ne peux pas en dire plus.
06:25 - On a envie de savoir quand même !
06:27 - En tout cas, ça m'a beaucoup touché, c'est très récent.
06:30 J'ai dit "ah oui, mais laissez-moi un peu le temps de bosser parce que là il va y avoir du monde".
06:34 - On reviendrait nous en parler.
06:36 En attendant, on va parler de cette fiction qui arrive lundi sur France 2.
06:40 Ça s'appelle "L'Enchanteur".
06:41 A tout de suite sur Orpins.