France : réunion à l'Elysée avec les représentants des cultes pour apaiser les tensions liées au conflit au Proche-Orient
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00:00 Et dans le sillage de l'actualité au Proche-Orient, les actes antisémites sont en forte hausse en France.
00:04 1247 agressions depuis le 7 octobre.
00:07 Hier, plus de 180 000 Français ont défilé contre ce fléau grandissant.
00:12 Emmanuel Macron n'était pas présent.
00:14 Il a reçu ce lundi les représentants des cultes.
00:16 Il leur a demandé, Clovis Cazelli, un effort pédagogique sur la jeunesse.
00:20 Car le constat est très clair et tout le monde le partage lors de cette réunion.
00:27 Les jeunes s'informent trop souvent sur les réseaux sociaux.
00:29 Ils délaissent les médias traditionnels où il y a un vrai travail pour vérifier les sources, vérifier les informations.
00:35 Et donc se fondent sur de l'opinion.
00:38 Et sont convaincus par des vidéos qui circulent, des messages sur Twitter, etc.
00:43 Ils se forgent une opinion auprès de sources peu fiables.
00:45 Et ça, c'est quelque chose qui renforce la stigmatisation, les opinions.
00:51 Et il faut travailler contre ça pour essayer vraiment d'arriver à une unité, à combattre le racisme et l'antisémitisme.
00:57 Ça, c'était un peu la teneur des conversations lors de cette réunion entre le président Emmanuel Macron à l'Elysée
01:03 et les représentants de tous les cultes religieux.
01:05 Il y avait musulmans, juifs, catholiques, orthodoxes, protestants, bouddhistes, vraiment tout le monde.
01:11 Et tout ça, bien sûr, au lendemain de cette marche contre l'antisémitisme à Paris.
01:16 Je vous propose tout de suite d'écouter le grand rabbin de France qui parle de l'esprit qui a régné lors de ce rassemblement.
01:24 Et bien sûr, c'était un message de tolérance. On l'écoute.
01:28 Il n'y avait pas un slogan contre quelqu'un. Il y avait juste "Nous sommes l'ensemble pour les valeurs de la République",
01:34 ce qui implique de lutter contre l'antisémitisme et contre tous les racismes.
01:38 Parce qu'aucun racisme n'est plus supportable ou plus acceptable qu'un autre.
01:43 Il y a donc un travail pédagogique à faire.
01:45 Et les représentants du culte musulman qui étaient présents lors de cette réunion ont aussi fait le point sur la situation.
01:52 Ils condamnent bien évidemment l'antisémitisme et en même temps disent qu'il faut faire attention
01:57 car il faut éviter absolument les amalgames avec trop souvent des concitoyens français de confession musulmane
02:04 qui se trouvent insultés, victimisés, visés tout simplement.
02:08 Je vous propose d'écouter le président de l'Union des mosquées de France après cette réunion avec le président de la République.
02:15 Il y avait un parallèle entre une simplification, une caricature entre Hamas = Palestiniens = musulmans
02:25 et puis d'un autre côté, Juifs = Israéliens = la politique de Netanyahou.
02:31 Je pense que ces deux parallèles, où il n'y a pas de nuance,
02:35 je pense qu'elles portent un risque majeur de fracture s'il est importé sur notre sol.
02:42 C'est pour ces raisons qu'il faut, effectivement, ce travail pédagogique qu'a été évoqué,
02:47 il faut aller apprendre à notre jeunesse la nuance de la situation telle qu'elle existe.
02:53 Glovis, est-ce que l'absence d'Emmanuel Macron hier à la manifestation a été relevée ?
02:57 Absolument relevée, critiquée par de nombreuses personnes, notamment l'extrême droite de Marine Le Pen,
03:03 la droite avec les Républicains mais aussi la LICRA et le CRIF.
03:08 Mais le président de la République avait prévenu qu'il était présent par le cœur et la pensée.
03:13 Et le journal Le Parisien rapporte que dès le 7 novembre dernier, lors d'un dîner à l'Elysée,
03:18 avec sa garde rapprochée des ministres de Haurant, il avait dit "je n'irai pas aux manifestations, ce n'est pas mon rôle".
03:25 En quelque sorte, il doit prendre de la hauteur, il ne veut pas paraître comme partisan d'un camp ou de l'autre
03:31 dans cette guerre entre Israël et le Hamas.
03:34 Et y participer, c'est forcément s'attirer les foudres d'un ou de l'autre camp.
03:39 Il a été beaucoup critiqué par certains parce qu'il n'avait pas assez condamné les opérations d'Israël dans la bande de Gaza,
03:47 avec notamment de nombreuses pertes chez les civils.
03:50 Et il y a eu ce week-end, pas la présence d'Emmanuel Macron à la marche contre l'antisémitisme, mais de nombreuses déclarations.
03:56 Déjà, le 9 novembre, la conférence pour Gaza, la conférence humanitaire à l'Elysée,
04:02 il a dit qu'il fallait œuvrer vers un cessez-le-feu.
04:05 Puis, il a donné une interview à la BBC où il a parlé clairement d'un cessez-le-feu.
04:08 Il a aussi dit qu'Israël ne devait plus tuer des bébés et des femmes.
04:12 Des propos très forts qui ont provoqué la fureur de Benjamin Netanyahou en Israël,
04:17 qui a dit qu'il n'avait pas à recevoir des leçons de morale d'Emmanuel Macron.
04:22 En tout cas, l'Elysée dit que de toute façon, tout était dans sa lettre aux Français,
04:26 cet appel à l'unité et la nécessité de combattre, je cite,
04:30 "l'insupportable résurgence d'un antisémitisme débridé".
04:35 Emmanuel Macron, donc, qui n'était pas présent à cette marche contre l'antisémitisme,
04:39 mais qui, bien sûr, dénonce l'antisémitisme, la recrudescence de ses actes,
04:44 et qui dit que, de toute façon, les citoyens sont tous égaux
04:47 et qu'il n'y a pas de communauté dans la République française.