LA BANDE PREND LE POUVOIR - Aide médicale d'État: vers une fronde des soignants?

  • l’année dernière
La bande de 22H Max réagit au vote de la loi immigration au Sénat prévu ce mardi, comportant la suppression de l'aide médicale d'État.

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Transcription
00:00 Demain, vote de la loi Immigration au Sénat, le texte des sénateurs qui supprime l'aide médicale d'État.
00:06 L'AME qui permet jusqu'ici aux étrangers en France depuis trois mois, y compris les étrangers en situation irrégulière,
00:11 d'être remboursés de leurs frais médicaux à 100%.
00:13 Les sénateurs n'en veulent plus, ils veulent que seuls les frais d'urgence soient pris en charge.
00:18 On verra ce que feront les députés à l'Assemblée, mais en attendant,
00:20 3 500 médecins affirment dans une tribune qu'ils ne respecteront pas la loi.
00:25 Si l'AME est supprimée, je les cite, moi médecin, déclare que je continuerai à soigner gratuitement les patients sans papier selon leurs besoins,
00:34 conformément au serment d'Hippocrate que j'ai prononcé.
00:38 Bien sûr, et je trouve ça très heureux que des médecins se soient prononcés de cette manière.
00:45 L'Aide médicale d'État, c'est un dispositif qui existe depuis 1893, qui avait été mis en place par Sadi Carnot, et qu'on va remettre en question.
00:56 Moi, je vous jure, en fait, quand j'en parle, ça met...
00:58 - Doucement, pas dans ces conditions-là, c'est le principe de presse.
01:02 - Pas dans ces conditions-là, dans des conditions qui n'étaient pas très lointaines, et j'allais même te dire, Péricault, qu'il y allait plus loin,
01:09 parce que ça englobait les questions de la vieillesse, les questions de la maternité, donc ça allait même plus loin que ce que c'est aujourd'hui.
01:17 Mais bon, on passe là-dessus.
01:18 - Et c'était pour des Français.
01:19 - Là ?
01:19 - Et c'était pour des Français, au moment où il n'y avait pas la sélection.
01:21 - Non, pas du tout, c'était pour des...
01:22 Justement, c'est ça qui était intéressant dans la loi de Sadi Carnot, c'était que, étaient considérés comme français tous ceux qui voulaient se faire soigner.
01:30 Et c'était très intéressant de le dire comme ça.
01:32 - Ça correspondait à une intégration réelle.
01:34 - Bon, ça, je ne suis pas certain.
01:36 - Autre sujet, allez-y.
01:36 - Autre sujet, c'est intéressant parce que vous avez dit à partir de trois mois.
01:40 C'est vrai qu'aujourd'hui, pour bénéficier de l'aide médicale d'État, il faut être resté trois mois sur le territoire français.
01:46 Ça n'a pas toujours été le cas.
01:47 C'est-à-dire que l'AME, comme l'a très bien dit Roselyne en entrant sur ce plateau,
01:52 tous les ans, les ministres de la Santé ont le droit à...
01:56 Ah, mais l'AME, ça coûte trop cher de la part de la droite et de l'extrême droite.
01:58 - Un milliard d'euros.
01:59 - Un milliard d'euros, c'est-à-dire rien du tout, enfin, genre par rapport au coût global de l'assurance maladie.
02:05 Mais sans arrêt, vous avez la droite et l'extrême droite parce que ce sont eux qui se sont coalisés
02:09 pour faire supprimer ce dispositif au Sénat.
02:15 Tous les ans, ils essayent.
02:17 Ce n'est pas la première fois qu'ils suppriment l'AME au Sénat.
02:20 - On verra ce que fera l'Assemblée.
02:21 - La différence, c'est que là, Gérald Darmanin, qui est le ministre de l'Intérieur et qui porte la loi immigration,
02:27 il s'est dit, à titre personnel, je cite, "favorable à la suppression de l'AME".
02:32 Et il n'a pas pris la parole dans l'hémicycle, laissant la parole à une ministre déléguée.
02:39 Heureusement qu'elle a défendu la non-suppression de l'AME.
02:43 Mais enfin, je l'ai écouté, elle ne l'a pas défendue avec énormément de vigueur, j'ai envie de dire,
02:48 puisque son ministre de tutelle, je le rappelle, à titre personnel, voulait la suppression de l'AME.
02:51 J'espère vraiment, j'espère vraiment qu'au retour à l'Assemblée nationale, ils vont revenir sur cette suppression de l'AME.
02:58 D'abord parce que c'est insupportable pour l'ensemble des personnels soignants qui, c'est vrai,
03:02 c'est dans leur serment d'hypocrate pour les médecins, mais pour tous les autres personnels soignants,
03:06 les infirmiers, les broncardiers, les aides-soignants, tous ces gens-là, leur travail, leur vocation,
03:13 c'est d'aider les autres, peu importe leur nationalité, leur genre ou je ne sais pas quoi.
03:17 Le problème n'est même pas que les médecins soient contre.
03:22 Moi, je suis une militante de l'AME dans sa conception la plus large.
03:26 Et quand j'ai été ministre de la Santé, à chaque budget de la Sécurité sociale
03:31 ou du budget de la Santé, j'ai lutté contre un certain nombre de gens,
03:36 y compris de ma propre sensibilité politique, pour maintenir l'AME.
03:40 Ce que je dis aux Français, c'est que c'est une disposition fondamentale pour eux-mêmes.
03:46 C'est une disposition de santé publique que de soigner les gens qui arrivent sur notre sol,
03:52 quelle que soit la raison pour laquelle ils sont arrivés, parce qu'ils arrivent avec des pathologies graves,
03:58 ils arrivent avec des infections qui sont des infections qu'on peut communiquer à d'autres personnes,
04:03 des infections dermatologiques comme par exemple des Leishmanioses,
04:06 des infections respiratoires comme la tuberculose, des infections graves,
04:11 et que véritablement, chacun devrait se dire "c'est mon intérêt à moi de conserver l'aide médicale d'État".
04:20 Alors oui, moi en fait je crois que c'est même pas peut-être par ce biais qu'il faut prendre la chose.
04:25 Je suis pas obtuse, je souscris aussi aux motivations, je dirais, humanitaires bien entendu,
04:34 et à tout ça, et à la tradition d'ouverture de la France.
04:37 Mais je dis en plus, c'est l'intérêt des Français.
04:40 C'est ça, non mais moi je suis totalement d'accord pour le coup, je suis d'accord avec ce qu'a dit Pablo,
04:44 je pense que la santé doit être un bien universel et qu'il faut demander aux médecins,
04:48 qui sont par ailleurs les premiers concernés, quel est leur avis,
04:51 comme d'ailleurs j'invite le président, si je peux me permettre à le faire, sur la question de la fin de vie,
04:56 puisque les soignants, on a vu, ne veulent pas administrer la mort.
04:59 Donc ça c'est des sujets qui doivent être abordés avec ceux qui sont toujours concernés.
05:03 Sur la question évidemment de l'immigration se pose la régulation de cette immigration,
05:08 mais en fait sur l'AME, ça me paraît une évidence qu'on doit soigner son prochain.
05:13 L'interrogation sur l'AME était, on l'accorde évidemment,
05:17 sauf si ce sont des maladies chroniques, asthme, diabète,
05:20 et que le ressortissant étranger viendrait en France spécialement pour se faire soigner.
05:23 - Mais ça existe déjà ces mécanismes-là.
05:25 - Oui, mais est-ce qu'une maladie chronique de quelque qualité étranger qui vient en France,
05:30 se fait soigner de cette maladie chronique et repart chez lui,
05:33 est-ce que ça rentre dans l'AME, est-ce que c'est pas au détriment de gens qui ont vraiment besoin de soins ?
05:36 - On a déjà réduit le panier de soins de l'AME.
05:38 - On vole leur médecin par un truc qui s'appelle talent, c'est aussi dans la proposition de loi.
05:43 Alors talent, on leur prend leur médecin et par contre les malades, non non, on les prend pas.
05:46 Je trouve ça profondément dégueulasse.
05:47 Non, ça c'est un paradoxe qu'il faut dénoncer absolument.
05:49 Je suis totalement d'accord avec Pablo.

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