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Me Laurent-Franck Liénard, avocat du policier auteur du tir mortel sur Nahel, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur la libération de son client, qui a été remis en liberté sous contrôle judiciaire plus de quatre mois après les faits.
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Me Laurent-Franck Liénard, avocat du policier auteur du tir mortel sur Nahel, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur la libération de son client, qui a été remis en liberté sous contrôle judiciaire plus de quatre mois après les faits.
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NewsTranscription
00:00 Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin l'avocat Laurent-Franck Liénard.
00:05 Bonjour Laurent-Franck Liénard.
00:07 Bonjour.
00:08 Bienvenue sur Europe 1, vous êtes le défenseur de Florian M, le policier soupçonné du tir sur Naël Merzouk,
00:13 dont la mort, on s'en souvient tous, le 27 juin dernier, avait déclenché les émeutes destructrices au début de l'été.
00:19 Votre client Maître Liénard est sorti de prison, hier il a été remis en liberté. Est-ce que vous êtes satisfait pour lui ?
00:26 Oui, très satisfait parce qu'il était temps, donc c'est une vraie satisfaction.
00:31 On avait peur que notre troisième demande de mise en liberté soit à nouveau rejetée,
00:35 alors même qu'il n'y avait vraiment plus aucune raison de le maintenir en prison.
00:40 Ce policier n'aurait jamais dû y aller d'ailleurs, et effectivement il a enfin pu rejoindre sa famille, et il était vraiment temps.
00:48 Qu'est-ce qui bloquait concrètement ? Pourquoi la justice ne voulait-elle pas le laisser sortir ?
00:53 Alors officiellement, la justice attendait que toutes les parties aient pu être entendues,
00:59 c'est-à-dire les victimes, les témoins et le collègue de mon client,
01:05 entendu par le juge d'instruction, de manière à figer un peu la situation.
01:09 Je dis officiellement parce qu'en réalité, il était maintenu en prison pour de simples raisons politiques,
01:16 puisqu'il était possible d'entendre toutes ces parties bien avant et de figer la situation très en amont.
01:24 Et il n'était absolument pas nécessaire de le maintenir en prison pendant tout ce temps.
01:29 Raisons politiques, qu'est-ce que vous voulez dire par là, Maître Liena ?
01:32 Quelles étaient les raisons politiques qui poussaient, selon vous, les magistrats à le garder en cellule ?
01:38 Eh bien je pense que dès les faits, et dès la publication de cette vidéo qui était choquante pour tout le monde,
01:42 y compris pour mon client, tout le monde a été choqué par ces images,
01:45 je pense que la réaction s'est enflammée, le pays s'est enflammé sur la base d'une simple image.
01:55 Et on a perdu la raison.
01:57 Parce que la raison aurait dû conduire à traiter ce dossier comme tous les dossiers d'usage d'armes
02:03 par des dépositaires de l'autorité publique.
02:05 Il ne faut pas oublier que mon client, ce n'est pas un meurtrier,
02:07 ce n'est pas quelqu'un qui est parti dans la rue pour tuer quelqu'un,
02:10 c'est quelqu'un qui est parti dans la rue pour protéger les autres.
02:14 Et son métier, il est représentant de l'État, son métier c'est de protéger les citoyens.
02:20 Le tir qu'il a effectué s'est inscrit là-dedans.
02:23 C'est une accusation quand même que vous lancez, Maître Lienaer,
02:26 parce que vous entendez que les juges ont pris une décision non pas en droit,
02:30 mais selon des considérations extérieures.
02:33 Alors c'est vrai, on a entendu qu'on avait gardé le Florian, votre client,
02:37 pour maintenir la paix sociale, par peur que sa libération
02:41 engendre de nouvelles flambées de violence.
02:45 Mais c'est très clair et c'est même assumé,
02:47 puisque les décisions de justice qui ont été rendues sur sa détention le disent.
02:51 Ils disent que le trou à ordre public est majeur,
02:54 et donc qu'il y a un risque de nouvelles émeutes,
02:57 et que de ce fait il reste en prison.
02:59 Donc son maintien en détention était véritablement pour acheter la paix sociale.
03:03 Véritablement.
03:04 Est-ce qu'il n'a pas un peu payé aussi, votre client,
03:07 le discours des syndicats, des forces de l'ordre,
03:10 selon qui le problème de la police et la justice ?
03:13 Il s'est retrouvé un peu entre le marteau et l'enclume finalement.
03:16 Alors il a payé beaucoup de choses, et c'est dommage parce que c'était vraiment pas l'homme
03:19 à qui il fallait faire payer ça, puisque c'est un homme paisible,
03:22 c'est un homme d'expérience, c'est quelqu'un qui n'avait jamais tiré,
03:25 jamais commis d'actes de violence.
03:29 Donc on a vraiment pris le mauvais bouc émissaire.
03:31 Mais il a payé évidemment cet affrontement entre la police et la justice,
03:37 il a payé aussi la sortie indélicate du président de la République le lendemain des faits,
03:43 qui dit que c'est une faute inexcusable,
03:45 et qui a donc validé à la fois les émeutes et la détention de mon client.
03:49 Mais est-ce que ça n'était pas mieux pour sa sécurité
03:52 de le garder en détention provisoire, aussi difficile soit-il à vivre au quotidien ?
03:58 Est-ce qu'il n'y avait pas des risques pour sa vie, tout simplement, à rester dehors ?
04:02 Non, ça c'est un fantasme.
04:05 Il lui suffisait de rester un peu anonyme et discret dans l'espace public pour ne pas être inquiété.
04:12 Vous savez, personne n'a vu son visage, personne ne sait à quoi il ressemble aujourd'hui,
04:16 et donc il pouvait tranquillement aller faire ses courses et personne ne l'aurait reconnu.
04:21 Ça c'est véritablement un fantasme, et c'est une mauvaise excuse
04:24 qui a été mise en avant aussi par l'institution judiciaire pour le maintenir entre quatre murs.
04:28 Comment il va d'ailleurs aujourd'hui ?
04:30 Est-ce que vous pouvez nous raconter un peu par quelles étapes il est passé,
04:34 depuis ce 27 juin fatal, pour lui ?
04:37 Je peux vous dire que ça lui a fait très très mal, il est épuisé psychologiquement.
04:41 Il était temps qu'il sorte d'ailleurs, parce qu'ancien militaire,
04:45 il a réussi très bien à vivre les premières semaines de détention.
04:48 Il est très fort mentalement, mais après plus de quatre mois à l'isolement,
04:53 ça commençait véritablement à peser énormément sur son moral.
04:57 Et moi j'avais peur qu'il flanche évidemment.
05:01 Je sais qu'il est fort, mais j'avais peur qu'il flanche.
05:03 Donc il était temps qu'il sorte.
05:05 Il se retrouve dehors, mais sous quel régime ?
05:07 Qu'est-ce qu'il a le droit de faire, de ne pas faire concrètement Maître Liénard ?
05:11 Alors il peut travailler, il est libre d'aller partout sauf à Nanterre,
05:17 et il n'a juste pas le droit de porter une arme.
05:21 Donc il est relativement libre dans son avenir professionnel et son avenir personnel.
05:27 Mais alors justement, quelle est la suite pour Florian à ce stade des choses, Maître Liénard ?
05:32 Il va y avoir la poursuite de l'instruction et sa clôture,
05:35 c'est-à-dire les opérations qui restent à faire.
05:37 C'est quelques expertises, c'est une reconstitution.
05:40 Évidemment on ne va pas y couper la reconstitution,
05:43 et on l'attend pour pouvoir vraiment poser les choses.
05:45 Et puis ensuite, nous allons demander au juge d'instruction de rendre une ordonnance de non-lieu.
05:52 Et il lui appartiendra de décider soit de l'ordonnance de non-lieu,
05:55 soit de la saisie d'une cour d'assises.
05:58 Je précise pour vous aussi Maître Liénard que pendant ces mois difficiles,
06:02 vous avez vous aussi personnellement reçu des menaces de mort.
06:05 Défendre des policiers aujourd'hui, c'est prendre des risques pour sa vie également, Maître Liénard ?
06:10 Oui, complètement.
06:11 Complètement, c'est prendre des risques pour sa vie, c'est prendre des risques au quotidien, dans les transports.
06:16 Moi on me reconnaît quelquefois, on m'insulte, on me dit que je suis l'avocat des flics.
06:21 Oui, c'est lourd.
06:24 Et cet engagement que je fais de défendre ceux qui nous défendent, m'expose à des risques personnels.
06:31 Ce qui est totalement absurde dans une société qui devrait être pacifiée.
06:35 Et c'est loin d'être le cas.
06:37 Merci Maître Laurent-Franck Liénard d'avoir été avec nous ce matin sur Europe.
06:42 Je rappelle que vous êtes l'avocat, le défenseur de Florian, remis en liberté depuis hier.
06:49 Merci d'avoir été exprimé ce matin sur Europe. Bonne journée à vous.